Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois juin, Mme Lana Zaki Nusseibeh (Émirats arabes unis):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque menée les 11 et 12 juin 2023 contre le camp de déplacés de Lala, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo, qui a été imputée à des membres de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et qui a fait au moins 45 morts et 10 blessés. Ils ont exprimé leur plus profonde sympathie et leurs condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au Gouvernement et au peuple congolais et souhaité un prompt et total rétablissement aux blessés.
Les membres du Conseil ont demandé aux autorités congolaises d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque, avec le concours de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), et d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont souligné que les attaques visant délibérément des civils pouvaient constituer des crimes de guerre.
Les membres du Conseil ont fermement condamné la recrudescence de l’activité des groupes armés dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo. Ils ont réitéré leur condamnation de tous les groupes armés opérant dans le pays, y compris la CODECO. Ils ont à nouveau exigé de tous les groupes armés que leurs membres se démobilisent immédiatement et définitivement, déposent les armes, renoncent à la violence, préviennent et fassent cesser les violations commises contre les femmes et les enfants et libèrent tous les enfants enrôlés dans leurs rangs. Ils ont demandé instamment à tous les groupes armés congolais de participer sans condition au processus de Nairobi pour rechercher des solutions politiques en vue du Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation, et aux groupes armés étrangers de retourner dans leur pays d’origine dans le cadre d’un processus de désarmement, de démobilisation, de rapatriement, de réinstallation et de réintégration.
Les membres du Conseil ont exprimé leur grave préoccupation devant la crise humanitaire et demandé aux États Membres et aux organisations internationales et régionales de répondre rapidement aux besoins recensés en la matière dans le Plan d’aide humanitaire en augmentant les contributions et de veiller à ce que tous les engagements pris soient pleinement honorés dans les délais prescrits.
Les membres du Conseil ont demandé à tous les acteurs de s’acquitter des obligations mises à leur charge par le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et de veiller à ce que les auteurs de violations, y compris de violences sexuelles commises en période de conflit et d’après conflit, aient à répondre de leurs actes.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Ils ont réitéré tout leur soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keïta, et à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO.