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SC/15277

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur Haïti

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mai, Mme Pascale Christine Baeriswyl (Suisse):

Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé le 26 avril 2023 de la Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Fathi Waly, et de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti et nouvelle Chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), María Isabel Salvador, sur la situation en Haïti. 

Les membres du Conseil ont exprimé leur vive préoccupation devant la dégradation de la situation sur les plans humanitaire et de la sécurité en Haïti.  Ils ont condamné dans les termes les plus énergiques l’augmentation de la violence, des activités criminelles et des violations des droits humains et des atteintes à ces droits, qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité en Haïti et dans la région, notamment les enlèvements, la violence sexuelle et fondée sur le genre, la traite des personnes et le trafic de migrants, les homicides, les exécutions extrajudiciaires et le recrutement d’enfants par des groupes armés et des réseaux criminels.  Ils ont demandé que les auteurs de ces actes odieux soient traduits en justice et souligné le rôle du Conseil pour ce qui est d’imposer des sanctions aux personnes et aux entités qui sont responsables ou complices d’activités faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité en Haïti, ou comme ayant pris part, directement ou indirectement, à de telles activités, conformément à la résolution 2653 (2022).  Ils ont pris acte du rapport du Secrétaire général (S/2023/274) daté du 14 avril 2023, dans lequel il demandait une fois de plus une assistance renforcée pour aider la Police nationale d’Haïti à combattre des niveaux élevés de violence en bande organisée et à rétablir la sécurité.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait de rétablir des institutions judiciaires efficaces pour renforcer la lutte contre l’impunité.  Ils ont également rappelé qu’il fallait faire progresser véritablement l’enquête sur l’assassinat du Président d’Haïti, Jovenel Moïse.

Les membres du Conseil ont noté avec une vive préoccupation les flux de trafic illicites d’armes et de munitions qui permettent aux bandes et à d’autres réseaux criminels d’attiser la violence en Haïti.  Ils ont réaffirmé la nécessité urgente d’interdire le transfert d’armes et de matériel connexe de tous types aux acteurs non étatiques qui participent à la violence en bande organisée, à des activités criminelles ou à des atteintes des droits humains en Haïti ou la soutiennent, et d’en empêcher le trafic et le détournement illicites.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que tous les acteurs garantissent un accès immédiat, sûr et sans entrave aux organisations humanitaires, afin de permettre l’acheminement équitable de l’aide humanitaire à toutes les personnes qui en ont besoin.  Ils ont également réaffirmé qu’il fallait garantir pleinement la protection, la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies et des autres organisations humanitaires, ainsi que de leurs biens.  Ils ont condamné les attaques qui étaient menées contre des infrastructures civiles, y compris celles visant les établissements de santé et d’éducation, et demandé la cessation immédiate de toutes les formes de violence dans l’ensemble du pays et l’importance de garantir la sécurité de la population. Ils ont souligné qu’il fallait de toute urgence remédier à la perte des moyens de subsistance et se pencher sur la sécurité alimentaire, la nutrition et la sécurité sanitaire, les déplacements des habitants et l’absence d’accès aux infrastructures sociales.

Les membres du Conseil, conscients de la nécessité de renforcer la sécurité, ont demandé de nouveau aux acteurs politiques de participer de manière constructive à des négociations véritables pour permettre la tenue d’élections législatives et présidentielle inclusives, libres et régulières, dès que les conditions nécessaires seront réunies.  Ils ont pris acte du processus politique en cours, demandé la poursuite des progrès sur la voie du rétablissement des institutions démocratiques du pays et encouragé les efforts visant à garantir une plus large participation au processus politique.  Ils ont insisté sur l’importance de garantir la participation pleine, égale et véritable des femmes et d’intégrer les jeunes, les personnes handicapées et la société civile aux processus politiques en Haïti.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur solidarité constante avec le peuple d’Haïti.  Ils ont exprimé leur appui aux activités menées par le BINUH et l’équipe de pays des Nations Unies en vue d’un avenir meilleur pour Haïti.

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