SC/15191

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de février, Mme Vanessa Frazier (Malte):

Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné la série d’attaques récentes menées par le Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu ainsi que ses avancées, qui aggravent les conditions de sécurité et la situation humanitaire et portent atteinte à la stabilité de la région.  Ils se sont déclarés profondément préoccupés par les informations faisant état d’un incident concernant un avion militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Force de défense du Rwanda, le 24 janvier 2023, dans la zone frontalière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Les membres du Conseil ont demandé une nouvelle fois la cessation immédiate des hostilités et que le M23 arrête toute nouvelle avancée et se retire de toutes les zones occupées, conformément au processus de Luanda approuvé par l’Union africaine.  Ils ont souligné l’importance de l’engagement pris par la région dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région de ne tolérer ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés.  Ils ont fermement condamné tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris au M23, et ont demandé qu’il soit mis fin immédiatement à ce soutien.  Ils restent profondément préoccupés par l’intensification des violences intercommunautaires sous l’effet des discours de haine, de la mésinformation et de la désinformation. 

Les membres du Conseil ont fermement condamné les récentes attaques des Forces démocratiques alliées et de la Coopérative pour le développment du Congo contre les civils en Ituri et au Nord-Kivu.  Ils ont exigé que tous les membres des groupes armés soient immédiatement et définitivement démobilisés, déposent les armes, renoncent à la violence, préviennent et fassent cesser les violations commises contre les femmes et les enfants, et libèrent les enfants qui se trouvent dans leurs rangs.  Ils ont demandé instamment à tous les groupes armés congolais de participer sans condition au processus de Nairobi dirigé par la Communauté d’Afrique de l’Est pour rechercher des solutions politiques en vue du Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation, et aux groupes armés étrangers de retourner dans leur pays d’origine.

Les membres du Conseil ont demandé à tous les acteurs de s’acquitter des obligations que leur imposait le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et de veiller à ce que les auteurs de violations, y compris de violences sexuelles commises en période de conflit et d’après-conflit, aient à répondre de leurs actes.

Les membres du Conseil ont recommandé instamment la plus grande retenue et demandé à tous les acteurs de respecter les décisions prises lors du mini-sommet des chefs d’État du 23 novembre 2022 à Luanda.  Ils ont réaffirmé leur soutien aux mesures régionales prises par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda pour rétablir la confiance, régler les différends par le dialogue et pour continuer d’utiliser les organisations et mécanismes qui existent dans la sous-région.  Ils ont encouragé l’Envoyé spécial du Secrétaire général, Huang Xia, à poursuivre ses interventions auprès des dirigeants de la région afin de soutenir les initiatives de paix en cours.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.  Ils ont renouvelé leur plein soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keita, et à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO.

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