Soixante-septième session,
7e & 8e séances plénières, matin & après-midi
FEM/2224

Commission de la condition de la femme: les inégalités de développement entravent l’autonomisation des femmes et l’accès aux nouvelles technologies

Infrastructures insuffisantes, développement économique inégal, normes culturelles délétères: au troisième jour de la discussion générale de la Commission de la condition de la femme consacrée à l’innovation et l’éducation à l’ère du numérique aux fins de la réalisation de l’égalité des sexes, les délégations ont fait état de réalités contrastées et de fractures multiples qui entravent l’accès des femmes aux nouvelles technologies et exacerbent non seulement la « fracture numérique » entre les femmes et les hommes, mais aussi entre le monde urbain et les régions rurales, et entre pays en développement et États « numériquement avancés ». 

Ainsi, dans de nombreux pays en développement, le retard technologique des femmes est aggravé par des problèmes structurels tels que le manque d’accès à l’électricité, à Internet ou à des infrastructures de télécommunications adéquates, a expliqué le Ministre de l’égalité des sexes, du développement communautaire et de la protection sociale du Malawi.  De fait, seuls 20% des Malawiens ont accès à Internet, et encore moins à des connections à haut débit, une situation qui touche avant tout les femmes rurales. 

Au Kenya, malgré la mise en place de cadres législatifs et de politiques favorisant la connectivité des agriculteurs, des commerçants et des consommateurs aux marchés et aux prêts, la participation des femmes à la technologie demeure limitée du fait de facteurs socioéconomiques, de normes culturelles et d’infrastructures insuffisantes, a expliqué la Secrétaire de cabinet du Ministère de la fonction publique, de l’égalité des sexes et de l’action positive. 

Même son de cloche au Lesotho, où l’accès aux nouvelles technologies reste un défi pour les communautés rurales du fait du manque d’infrastructures, d’argent et d’éducation.  Si la majorité des femmes profitent du commerce mobile et des services de communication, la Ministre du genre, de la jeunesse, des sports, des arts, de la culture et du développement social a invité les États « numériquement avancés » ainsi que les partenaires de développement à « tendre la main » à son pays afin de contribuer à leur avancement technologique.

Au Cambodge, l’accès à une connexion Internet stable et abordable demeure un « énorme » défi, a également reconnu la Sous-Secrétaire d’État au Ministère de la condition féminine, notant que les téléphones portables et les appareils numériques coûteux demeurent hors de portée pour une majorité des habitants des pays en développement, les femmes rurales au premier chef.

« Nous ne devons pas militariser la technologie, nous devons féminiser la technologie », a lancé le Ministre de l’émancipation des personnes et des personnes âgées de la Barbade, qui a prévenu que la quête du progrès alimente trop souvent les crises climatiques, menaçant ainsi les femmes.  Pour s’attaquer aux problèmes réels auxquels sont confrontées les femmes dans l’utilisation de la technologie, il importe donc, selon lui, de se pencher en premier lieu sur la question des femmes et des changements climatiques, « menace existentielle » à laquelle sont confrontés tous les petits États insulaires en développement (PEID). 

Une position qui rappelle la réalité vécue par les habitants des Tonga, où l’éruption du volcan Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai a rompu un câble sous-marin, coupant toute communication avec le reste du monde, a relaté le Ministre des affaires intérieures, avant de lancer, comme Nauru, un appel à la communauté internationale pour qu’elle accroisse ses investissements dans les technologies numériques afin de contrer les changements climatiques et de soutenir les femmes qui œuvrent dans le domaine des énergies renouvelables.

Si la technologie numérique et l’innovation ont le potentiel de créer de nouveaux modes d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, elles peuvent aussi accroître l’empreinte carbone, a relevé pour sa part la Ministre des femmes, des enfants et de la lutte contre la pauvreté des Fidji.  Son pays s’est donc engagé sur la voie d’une émission nette de zéro carbone, qui permettra aux femmes de tirer parti de la connectivité numérique pour plaider en faveur du changement social, recevoir des informations sur les catastrophes imminentes et générer de nouveaux revenus. 

Un tel accès permet en effet aux femmes d’être plus actives dans la vie sociale, économique et politique de leur pays, a renchéri la Ministre de la justice et de l’ordre public de Chypre.  La Secrétaire d’État à l’égalité et à l’inclusion du Timor-Leste a souligné, à cet égard, son engagement à faire en sorte que les femmes rurales puissent exploiter pleinement les outils technologiques afin de transformer leur environnement économique traditionnel. 

Une situation qui contraste avec celle qui prévaut parmi les puissances technologiques telles que l’Inde, où les femmes comptent pour près de la moitié des inscriptions aux programmes de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM), proportion qui chute à 36% l’échelle mondiale.  La Ministre des femmes et du développement de l’enfance a souligné l’importance d’élaborer des politiques axées sur une « fusion » entre le développement des compétences et une croissance inclusive, appuyés par des programmes nationaux et régionaux permettant aux femmes, y compris en milieu rural, de tirer parti des changements technologiques. 

Toutefois, pour que les changements technologiques et l’intelligence artificielle fassent progresser la situation des femmes, ils devront inclure une perspective de genre afin de ne pas créer de nouvelles sources d’inégalités, a prévenu la Ministre de l’égalité de l’Espagne.  Pour le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Colombie, en revanche, il ne suffit pas de mettre en œuvre une approche axée sur le genre ni de s’attaquer aux conséquences de l’inégalité; il faut d’abord en examiner les causes profondes.

La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, vendredi 10 mars, à partir de 10 heures. 

SOIXANTE-SEPTIÈME SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME

Suite des débats

Mme VINDHYA PERSAUD, Ministre des services humains et de la sécurité sociale du Guyana, a indiqué que son pays a mis en place une stratégie pour améliorer la connectivité à Internet et appuyer les compétences et les technologies numériques dans chaque salle de classe.  Les salles de classe intelligentes et l’apprentissage virtuel permettent de plus en plus aux femmes et aux filles de tout le Guyana, y compris des communautés rurales, d’accéder à l’enseignement et à la formation technique et professionnelle, ainsi qu’aux programmes de rattrapage et de bourses d’études, s’est-elle enorgueillie. 

Reconnaissant que les femmes et les filles sont fortement sous-représentées dans les domaines des STIM, le programme Guyanese Girls Code encourage les filles âgées de 9 à 18 ans à faire carrière dans ces filières et renforce leurs connaissances en informatique, y compris le codage, la programmation, la robotique et les jeux vidéo.  La Ministre a également parlé du programme Women Investment and Innovation Network (WIIN) qui comprend des plateformes virtuelles destinées à transmettre des compétences techniques et professionnelles, ainsi qu’une plateforme publicitaire numérique gratuite pour les entreprises dirigées par des femmes.

Mme AISHA JUMWA KATANA, Secrétaire de cabinet du Ministère de la fonction publique, de l’égalité des sexes et de l’action positive du Kenya, a fait état des cadres législatifs et des politiques favorisant la connectivité dans son pays.  Afin de faciliter l’accès universel aux infrastructures et aux services des TIC, et de positionner le Kenya comme une économie du savoir compétitive à l’échelle mondiale, un Ministère de l’information, des communications et de l’économie numérique a été créé.  En 2021, 81,7% des femmes contre 85,9% des hommes avaient ainsi accès à des services financiers formels, ce qui contribue à leur autonomisation économique.  Cette transformation numérique facilite l’accès aux marchés et aux prêts par les agriculteurs, les commerçants et les consommateurs, notamment dans les zones rurales.  La Secrétaire de cabinet a cité l’exemple du Women Enterprise Fund, qui fournit des plateformes de services financiers pour les femmes entrepreneurs, y compris l’accès au crédit, aux informations et à la littératie financière.  Toutefois, a reconnu la Secrétaire de cabinet, la participation des femmes à la technologie reste faible, du fait de facteurs socioéconomiques, de normes culturelles et d’accès à la technologie et aux infrastructures.  Pour combler la fracture numérique entre les sexes, il nous faut des approches multidimensionnelles progressives et mesurées telles que la réduction des coûts de connectivité, l’introduction d’une culture numérique dans les écoles et un accès public plus large, a-t-elle noté.

Mme NANDY SOME DIALLO, Ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale du Burkina Faso, a souligné que son pays est en phase avec l’évolution numérique, citant notamment la création, en décembre 2021, du Ministère de la transition digitale, des postes et des télécommunications électroniques.  Son rôle est de mettre à niveau la politique du gouvernement en matière de transition digitale des postes et télécommunications, a-t-elle indiqué, précisant que dans ce ministère, les femmes représentent plus de 42% du personnel.  La Ministre a souligné que son pays se mobilise pour appuyer la protection des droits des femmes et des filles dans l’environnement numérique, tels que le droit à la vie privée sur Internet et le droit à l’information.  Elle a par ailleurs indiqué que le taux d’accès à Internet a évolué significativement, passant de 31,5% en 2019 à près de 70% en 2021.  Quant au taux d’abonnement à Internet, il a connu une croissance exponentielle passant de plus de 6 millions en 2019 à plus de 13 millions en 2021. 

M. JEAN MUONAOWAUZA SENDEZA, Ministre de l’égalité des sexes, du développement communautaire et de la protection sociale du Malawi, a reconnu que la numérisation dans son pays est entravée par des problèmes structurels liés à l’accès à l’électricité, la connectivité à Internet, l’insuffisance ou la faiblesse des infrastructures de télécommunications, en plus de la capacité limitée des individus à utiliser des solutions numériques.  De fait, a-t-il détaillé, seuls 20% des Malawiens ont accès à Internet, et ce problème touche principalement les femmes et les jeunes filles.  Le faible accès à Internet à haut débit représente un autre obstacle majeur, en particulier pour les personnes vivant dans les zones rurales et reculées.

Parmi les nombreuses initiatives mises en œuvre pour surmonter ces défis, le Ministre a cité la création du réseau des femmes en science et en technologie, qui regroupe des femmes scientifiques, des chercheuses et des technologues issues du monde universitaire, du secteur privé, de la société civile et du gouvernement pour aider à transformer le Malawi en une nation riche et autonome grâce à la fourniture de TIC intégrées et inclusives, de systèmes numériques et de services d’amélioration de la vie. 

Mme SMRITI IRANI, Ministre des femmes et du développement de l’enfant de l’Inde, a noté qu’alors qu’à l’échelle mondiale, les femmes ne représentent que 36% des inscriptions dans le domaine des STIM, en Inde, ces chiffres sont presque égaux à ceux des hommes.  Elle a toutefois souligné l’importance d’élaborer des politiques axées sur une « fusion » entre le développement des compétences et une croissance inclusive.  La Ministre a énuméré les programmes nationaux et régionaux mis en place dans son pays afin de permettre aux femmes de tirer parti des changements technologiques.  Le Gouvernement a notamment lancé une campagne en ligne pour célébrer les femmes qui se sont taillées une place dans le domaine des STIM. Et d’autres programmes publics ont été créés afin de doter les femmes, notamment celles vivant en milieu rural, d’ordinateurs et du savoir-faire technique nécessaire pour exploiter pleinement le monde numérique.  En outre, des partenariats public-privé entre les systèmes éducatifs, les gouvernements et les entreprises travaillant dans des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle, la nanotechnologie et la robotique ont été mis en place.  La Ministre a réitéré en terminant l’engagement de son gouvernement à encourager les femmes et les filles à faire carrière dans les domaines numérique et des STIM. 

Mme ANNA KOUKKIDES-PROCOPIOU, Ministre de la justice et de l’ordre public de Chypre, a noté que le secteur de la technologie numérique fait partie des sept initiatives phares de la Stratégie Europe 2020 de l’Union européenne pour une économie intelligente, durable et inclusive.  À ses yeux, l’accès à l’information est un droit humain fondamental, dont la privation affecte au premier chef les groupes vulnérables et marginalisés de la société, y compris les femmes.  L’accès à l’information permet aux femmes d’être plus actives dans la vie sociale, économique et politique de leur pays, et de prendre part aux prises de décision.  Et selon la Commission européenne, 500 000 nouveaux emplois seront créés d’ici à 2020 dans le secteur de la technologie, a-t-elle relevé, tout en s’inquiétant que les femmes ne soient pas en mesure d’en profiter.  Elle a ainsi appelé à intensifier les efforts pour réduire la fracture numérique de genre, favoriser l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes, et supprimer les inégalités sur le marché du travail. 

Mme KALPANA DEVI KOONJOO-SHAH, Ministre de l’égalité des sexes et du bien-être familial de Maurice, a fait état des progrès notables enregistrés par son pays en termes de parité entre les sexes dans le secteur de l’éducation, de la participation des femmes au marché du travail et de leur accès à des services de santé.  Malgré les transformations profondes engendrées par les nouvelles technologies, elle a estimé que l’égalité des sexes doit rester une priorité et une condition préalable au développement durable.  Maurice poursuit ses efforts pour assurer un meilleur accès des femmes aux technologies numériques, notamment en ce qui concerne l’alphabétisation numérique, le développement des compétences, la confidentialité et la sécurité en ligne.  Le développement de l’entrepreneuriat des femmes constitue un autre pilier stratégique pour la réalisation du développement durable et de l’égalité des sexes, a poursuivi la Ministre, pour qui les technologies numériques participent à l’atteinte de ces objectifs.  Elle a cité l’exemple du plan stratégique national pour le développement de l’entrepreneuriat des femmes à Maurice, lancé cette semaine, qui met l’accent sur le facteur numérique. 

Mme LYNDA TABUYA, Ministre des femmes, des enfants et de la lutte contre la pauvreté des Fidji, a noté que, si la technologie numérique et l’innovation peuvent créer de nouvelles possibilités d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, elles peuvent paradoxalement accroître l’empreinte carbone du secteur des TIC.  Et si la technologie et l’innovation numériques ont le potentiel de faire progresser l’égalité entre les sexes, elles présentent également des risques tels que la violence sexiste en ligne et les préjugés sexistes dans les algorithmes et l’intelligence artificielle.  Les Fidji, a-t-elle fait savoir, soutiennent donc le développement et l’utilisation de la technologie et de l’innovation d’une manière durable sur le plan climatique, avec un engagement sur la voie d’une réduction à zéro des émissions de carbone, qui réponde en outre aux besoins et aux perspectives des femmes et des filles dans toute leur diversité.  Ainsi, 71% des Fidjiennes sont connectées à Internet; 80% possèdent un téléphone, dont les trois quarts un smartphone; et 75% des femmes possèdent un compte bancaire, a fait valoir la Ministre.  Elle s’est félicitée que les Fidjiennes tirent parti de la connectivité numérique pour plaider en faveur du changement social et de l’inclusion, recevant des informations opportunes sur les catastrophes imminentes, qu’elles réutilisent pour développer leurs activités, gagner du temps et surmonter les contraintes d’accès aux informations qui soutiennent leurs activités économiques et génératrices de revenus. 

M. KIRK D.  M. HUMPHREY, Ministre de l’émancipation des personnes et des personnes âgées de la Barbade, a dit que pour s’attaquer aux problèmes réels auxquels sont confrontées les femmes dans l’utilisation de la technologie, nous devons nous attaquer aux problèmes des femmes et des changements climatiques, « menace existentielle » à laquelle sont confrontés tous les petits États insulaires en développement (PEID).  La poursuite du progrès par l’homme alimente trop souvent selon lui la crise climatique, mettant ainsi en danger les femmes et les filles.  L’innovation technologique peut avoir un impact positif sur notre monde, mais son utilisation a souvent produit des conséquences négatives imprévues, a insisté le Ministre, en dénonçant une technologie « militarisée » qui refuse aux femmes et aux filles de participer à l’innovation dans l’espace numérique, sans refléter leurs besoins.  « Nous ne devons pas militariser la technologie, nous devons féminiser la technologie », a-t-il lancé.  Selon les statistiques de GenEquality, 56% des rapports nationaux sur l’action climatique incluent des considérations de genre, mais seulement 9% y ont consacré un budget.  « En d’autres termes, ce ne sont que des paroles et les femmes sont les plus touchées par les catastrophes naturelles », a encore dit le Ministre, avant d’appeler à une plus grande implication des femmes dans la création de la technologie numérique, en s’attaquant aux structures sociales qui renforcent les schémas d’inégalité existants.

M. SEVLID HURTIC, Ministre des droits humains et des réfugiés de Bosnie-Herzégovine, a indiqué que dans son pays, les TIC sont l’un des secteurs à la croissance la plus rapide, précisant que l’emploi y a augmenté jusqu’à 10 fois plus vite que dans d’autres industries au cours des sept dernières années.  Les employés de ce secteur gagnent 71,77% de plus que le salaire net moyen en Bosnie-Herzégovine, a-t-il détaillé, voyant dans la croissance du secteur des TIC une excellente occasion de réduire le déséquilibre entre les sexes dans l’économie et de favoriser l’égalité des sexes dans la société en général. 

Cette année, a-t-il enchaîné, la Bosnie-Herzégovine élabore son quatrième plan d’action national consécutif en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Il a fait état d’une tendance déjà perceptible d’augmentation du nombre de femmes employées dans le secteur des technologies de l’information, en particulier dans le domaine de la programmation, ainsi que des gestionnaires et des propriétaires d’entreprises.  « Notre plus grand résultat est l’augmentation de l’intérêt des filles pour l’enseignement des technologies de l’information, l’écart entre les sexes se réduisant d’année en année », s’est-il félicité. 

Mme WAFA BANI MUSTFA, Ministre du développement social de la Jordanie, a parlé de la réforme entreprise par le Roi Abdallah afin de moderniser le système politique du pays et la loi électorale, ce qui a eu pour effet d’accroître la participation des femmes à la vie publique.  Une réforme a été également été engagée en vue de la numérisation des services publics, et un comité ministériel mis en place afin d’autonomiser les femmes, notamment celles vivant dans les zones rurales. 

Mme ISAIA VAIPUNA TAAPE, Ministre de la santé, de la protection sociale et de l’égalité des sexes des Tuvalu, a déclaré que c’est grâce au développement numérique et à ses retombées économiques directes pour sa nation insulaire qu’elle se trouve aujourd’hui ici en train de partager les priorités des femmes et des filles des Tuvalu.  De fait, a-t-elle expliqué, le code pays Internet des Tuvalu, « point tv », apporte des revenus importants au pays et a permis « d’obtenir son adhésion aux Nations Unies ». 

Elle a ensuite détaillé la pénétration numérique aux Tuvalu où 88% des ménages possèdent un téléphone portable et 62% ont accès à Internet à domicile. 

En outre, 78% des femmes possèdent un téléphone portable et 66% utilisent Internet au moins une fois par semaine.  Il est intéressant de noter que les femmes utilisent Internet et effectuent des activités informatiques plus souvent que les hommes, a-t-elle fait remarquer.  La Ministre a également parlé du projet Future Now qui permettra de créer des archives numériques de l’histoire et des pratiques culturelles des Tuvalu afin de créer une « nation numérique ».  Nous nous préparons à la réelle possibilité de voir notre terre disparaître dans un avenir proche en raison de l’attitude laxiste de nombreux pays face aux changements climatiques, a-t-elle dit.

Mme LAVAN SOUTHISAN, Vice-Présidente de l’Union des femmes laotiennes, a notamment souligné l’importance de promouvoir le rôle des femmes dans tous les secteurs de l’activité socioéconomique, y compris en accroissant les opportunités de création d’entreprise par l’établissement d’un environnement favorable à l’expression de leurs compétences et aspirations.  « Cela passe par un accès facilité des entrepreneuses à l’éducation numérique et à l’acquisition des compétences digitales, financières et technologiques. »  L’inclusion économique des femmes à l’ère numérique leur donnera en outre la possibilité de s’approprier les initiatives et stratégies innovantes de développement durable, a ajouté Mme Southisan.  À cet égard, a-t-elle dit, nous saluons le lancement de la plateforme d’apprentissage laotienne en ligne « SMART UP » pour aider les cheffes de petites et moyennes entreprises à améliorer leurs compétences.

M. MARCUS SAMO, Secrétaire d’État à la santé et aux services sociaux de la Micronésie, a reconnu que les pays de la région doivent continuer à trouver des dispositifs innovants pour utiliser pleinement la technologie comme moyen d’améliorer la vie de leur population, en particulier celle des femmes et des enfants, souvent dispersée sur des milliers de kilomètres avec un accès encore limité ou inexistant à Internet.  En Micronésie et dans d’autres petits États insulaires, le coût d’accès à la technologie est souvent prohibitif, a-t-il expliqué, ce coût frappant « nos femmes et nos filles de manière disproportionnée ».  Pour relever ce défi, le Ministre a souligné la nécessité que le secteur privé réduise ses coûts de gros pour accroître l’accès aux technologies innovantes.  Il a néanmoins noté que le nombre de femmes utilisant Internet pour compléter leurs maigres revenus est en augmentation.  C’est pourquoi le Secrétaire d’État a répété que la réduction des coûts d’accès à Internet permettra de booster les e-commerces développés par les entrepreneuses et les revenus afin de rendre viable de telles activités.  M. Samo a également indiqué qu’un nombre croissant de bourses financées par le Gouvernement était alloué aux femmes et filles désireuses de s’engager dans des carrières non traditionnelles, y compris celles liées aux TIC.  Les technologies numériques ont un énorme potentiel pour renforcer la participation des femmes et des filles au développement des économies insulaires, a-t-il insisté.  Enfin, en tant que représentant d’un pays particulièrement vulnérable aux effets délétères des changements climatiques, il a demandé à la Commission de se pencher plus avant sur les risques de dégradation de l’environnement naturel qu’entraîne la numérisation des économies des PEID. 

Mme VIRGINIA ALBERT-PAYOTTE, Ministre du service public, de l’intérieur, du travail et de l’égalité des sexes de Sainte-Lucie, a souligné les progrès accomplis dans le secteur de l’éducation dans son pays afin de garantir aux garçons et aux filles un accès égal à la technologie et à l’innovation.  Désormais, des milliers d’enfants, d’enseignants et de fonctionnaires gouvernementaux ont reçu des appareils pour améliorer leur capacité d’apprentissage, s’est réjouie la Ministre.  En outre, le Gouvernement a commencé à fournir à moindre coût un accès Internet aux personnes en situation de vulnérabilité.  Ces avancées commencent déjà à réduire la fracture numérique parmi les enfants et les femmes, s’est-elle félicitée.  De plus, celles qui travaillent dans les secteurs agricole et touristique bénéficient d’opportunités d’apprentissage et de changements institutionnels qui créent un environnement plus propice à des financements créatifs.  Par ailleurs, la Ministre a salué le soutien des partenaires de développement à des initiatives telles que l’agriculture intelligente face aux changements climatiques, le codage et la robotique, ainsi que le renforcement des capacités numériques.  Des investissements qui peuvent aider des pays comme Sainte-Lucie à renforcer leur résilience et à ouvrir de nouvelles voies économiques pour nos jeunes, a-t-elle ajouté en conclusion.

Mme LAILA AHMED AWADH AL NAJJAR, Ministre du développement social d’Oman, a déclaré que la loi fondamentale d’Oman prévoit des mesures ciblées afin de favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines.  La vision d’Oman à l’horizon 2040 ambitionne de renforcer les compétences et l’autonomisation des femmes en créant un environnement propice à leur pleine participation aux affaires publiques.  Un programme de financement de projets menés par des femmes en milieu rural aide celles-ci à lancer des entreprises dans les secteurs de l’agriculture et des ressources animalières, a ajouté la Ministre.  Un programme a également été créé afin de développer les compétences des filles et des femmes dans les secteurs des nouvelles technologies les plus en demande et des sciences.  En recherche scientifique et technologique, les femmes comptent maintenant pour plus de 33% des effectifs, et 46% des étudiants a-t-elle noté. 

Mme AYANNA WEBSTERROY, Ministre au sein du Cabinet du Premier Ministre responsable du genre et de l’enfance de Trinité-et-Tobago, a détaillé les progrès considérables réalisés dans le cadre de la stratégie de transformation numérique de son pays, citant notamment la création du programme national de compétences digitales, où les femmes et les filles représentent plus de 82% des personnes inscrites.  En outre, a poursuivi la Ministre, le système d’apprentissage adapté à la lecture, à l’écriture et au calcul a été créé sous la forme d’une plateforme Web permettant aux élèves de s’engager dans un apprentissage interactif à leur rythme.

De même, a continué la Ministre, le Gouvernement applique de manière innovante la technologie à la fourniture de programmes d’aide sociale aux citoyens, notamment à destination des femmes en situation de vulnérabilité, qui reçoivent désormais des transferts électroniques de subventions sociales directement sur leurs comptes bancaires.  Des services de conseil en ligne et virtuels, des ateliers virtuels sur l’art d’être parent et d’autres initiatives familiales psychosociales complètent ces mesures afin, a-t-elle dit, d’élargir les filets de l’inclusion.

Mme NOURA MOHAMED AL KAABI, Ministre d’État de la culture et de la jeunesse des Émirats arabes unis, a mis en avant l’initiative The Digital School, lancée récemment par son pays.  Cette première école numérique propose un enseignement à distance dans un format intelligent et flexible, et 55% de ses étudiants sont des femmes, a-t-elle indiqué.  De même, 61% des étudiants universitaires émiriens dans les filières STIM sont des femmes, et « nous nous efforçons de leur offrir des chances égales après l’obtention de leur diplôme », a-t-elle fait valoir. 

La dignitaire a également parlé de la participation des femmes et des filles à la lutte contre les changements climatiques et à l’exploration de l’espace, informant que son pays s’est engagé à fournir aux femmes et aux filles un accès égal aux technologies utilisées dans ces domaines.  De fait, les femmes ont représenté 34% des membres de la mission Emirates Mars et 80% de l’ensemble de l’équipe scientifique de ce projet, s’est-elle enorgueillie. 

Par ailleurs, alors que son pays se prépare à accueillir la COP28, l’accent est mis sur l’importance d’une perspective de genre dans toutes les discussions pertinentes, a-t-elle insisté, précisant que l’équipe de direction compte deux tiers de femmes et que l’équipe de gestion en compte plus de 50%.

LORD VAEA, Ministre des affaires intérieures des Tonga, a déclaré que la priorité de son pays est de réaliser l’égalité entre les sexes d’ici à 2025 comme le prévoit la politique d’autonomisation des femmes de son pays, tout en reconnaissant qu’il sera difficile d’y parvenir.  Elle a indiqué que grâce aux différentes plateformes technologiques disponibles, il ressort du recensement de la population de 2021 que les femmes utilisent les données mobiles plus que les hommes.  Toutefois, ces progrès s’accompagnent de défis de cybersécurité, de menaces en ligne, de nécessité de protéger les données, de harcèlement en ligne, d’abus et de violences sexistes, a-t-il déploré.  Citant une enquête gouvernementale menée en 2017, le Ministre a indiqué que le cyberharcèlement et la criminalité sont reconnus comme une forme de violence fondée sur le genre, dans laquelle 59% des victimes interrogées étaient des femmes.

Par ailleurs, son gouvernement encourage les femmes et les jeunes filles à étudier les domaines liés aux STIM et collabore à de nouvelles initiatives pour soutenir les femmes dans le domaine des énergies renouvelables.  Le Ministre s’est dit convaincu que la technologie peut aider à faire face aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles, à la pandémie de COVID-19, à l’éducation et au travail, rappelant que l’an dernier, l’éruption volcanique de Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai et le tsunami qui a suivi ont rompu le câble sous-marin, coupant toutes les communications avec les Tonga et le reste du monde pendant une dizaine de jours.  Pour finir, il a lancé un appel à la communauté internationale et aux agences multilatérales pour soutenir son pays dans sa démarche afin d’améliorer l’investissement dans les technologies numériques afin d’autonomiser les femmes et les filles et de combler le fossé numérique entre les sexes, notamment en ce qui concerne les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe.

Mme LESAOANA PITSO, Ministre du genre, de la jeunesse, des sports, des arts, de la culture et du développement social du Lesotho, a déclaré que l’accès aux outils numériques est un droit humain fondamental pour chaque femme et chaque fille, afin de pouvoir acquérir de nouvelles compétences et d’obtenir des emplois de qualité.  Au Lesotho, bien que l’accès aux nouvelles technologies reste un défi pour les communautés rurales du fait du manque d’infrastructures, d’argent et d’éducation, la majorité des femmes profitent du commerce mobile et des services de communication, a-t-elle expliqué.  La politique genre et développement 2018-2030 du Gouvernement vise à lutter contre les inégalités et les disparités entre les sexes et à éradiquer la violence fondée sur le genre et la pauvreté.  Les organisations de la société civile et les institutions des Nations Unies ont joué un rôle de premier plan dans l’adoption d’une loi contre la violence domestique, s’est félicitée la Ministre.  Elle a invité en terminant les États Membres « numériquement avancés » ainsi que les partenaires de développement à « tendre la main » à son pays afin de contribuer à l’avancement technologique des femmes et des filles, en particulier dans les zones rurales.

M. FRANO MATUSIC, Secrétaire d’État aux affaires politiques au Ministère des affaires étrangères et européennes de la Croatie, s’est inquiété des conséquences économiques et sociales sans précédent auxquelles sont confrontées les femmes du fait des menaces qui pèsent sur l’emploi.  Des millions de filles dans le monde quittent l’école, s’exposant à un risque accru de violence sexiste et de discrimination, en particulier celles qui vivent en milieu rural, sont issues de minorités ethniques, ou encore atteintes de handicap.  Selon lui, la numérisation peut jouer un rôle crucial en offrant des possibilités de croissance économique et une plus grande inclusion des femmes sur le marché du travail.  La Croatie, a-t-il rappelé, est signataire de la Déclaration d’engagement sur les femmes dans le numérique et met en œuvre des activités multipartites pour contribuer à l’égalité des sexes dans ce domaine.  Son gouvernement mène également des activités de sensibilisation auprès des jeunes filles et les encourage à opter pour des métiers STIM. Pour soutenir ces progrès, la stratégie pour la Croatie numérique jusqu’en 2032, adoptée le mois dernier, s’efforce de réduire l’écart entre zones urbaines et zones rurales, a expliqué le Ministre. 

Mme VÉRONIQUE TOGNIFODE, Ministre des affaires sociales et de la microfinance du Bénin, a jugé que la participation des femmes et des filles au secteur des technologies se traduit par des solutions plus créatives et offre un plus grand potentiel d’innovation, tout en tenant compte de l’égalité des sexes.  Afin de favoriser l’accès des femmes et des filles aux technologies et aux métiers du numérique, le Gouvernement a développé diverses initiatives telles que l’octroi de bourses aux filles inscrites à des programmes scientifiques et techniques, le renforcement des capacités dans le domaine du numérique et la création de cours numériques dans les écoles.  La Ministre a mis en garde contre les risques associés à la cybercriminalité, aux violences fondées sur le genre en ligne et à la protection des données à caractère personnel.

Mme IMELDE SABUSHIMIKE, Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits humains et du genre du Burundi, a déploré que l’on trouve de moins en moins de femmes exerçant dans les domaines de l’ingénierie et des TIC.  Le Burundi a lancé plusieurs initiatives d’amélioration du cadre légal de ces technologies: renforcement des mécanismes de suivi de régulation et d’intervention; déploiement de la fibre optique dans toutes les provinces du pays; mise en place d’une réglementation entre compagnies de téléphonie mobiles et les banques afin de développer les applications financières mobiles pour toutes.  La Ministre a aussi mentionné la création d’un guichet numérique unique pour tous les documents administratifs, passeports, laissez-passer et permis de conduire.

Mme ANA PAULA DA SILVA SACRAMENTO NETO, Ministre de la famille, de l’action sociale et de la promotion des femmes de l’Angola, a déclaré que son gouvernement s’attache à développer une société d’innovation technologique, en développant des projets liés par exemple à la télévision numérique, aux classes virtuelles ou encore au développement des infrastructures de télécommunication et de communication dans les zones rurales.  L’objectif, a-t-elle dit, est notamment de créer un environnement numérique sûr pour les jeunes femmes et d’accompagner ces dernières dans la création de startups au sein d’incubateurs d’entreprises œuvrant en lien avec les établissements d’enseignement supérieur.  La Ministre a par ailleurs signalé que le satellite angolais ANGOSAT 2, qui inclut des femmes dans ses opérations, a généré des opportunités d’emploi considérables pour les jeunes femmes dans le secteur en plein essor de l’aérospatiale.  En effet, il est important de noter que notre pays compte déjà 16 femmes angolaises spécialisées dans ce domaine travaillant au Bureau de gestion du programme spatial national, a ajouté l’oratrice.  Elle a également attiré l’attention sur les progrès réalisés en Angola dans l’accès des femmes et des filles aux nouvelles technologies de l’information et de l’éducation numérique, qui attestent de leur participation accrue aux programmes d’ingénierie et d’informatique.

Mme ANTONIA ORELLANA, Ministre de la femme et de l’égalité de genre du Chili, s’est inquiétée du lien entre criminalité transnationale organisée, nouvelles technologies et traite des femmes et des enfants.  Cette combinaison a conduit au grave problème de la maternité de substitution à des fins commerciales, a-t-elle dénoncé.  Dans ce contexte, la Ministre a pressé les pays à régulariser les cadres législatifs et réglementaires afin de prévenir et de punir ce type de violence.  De fait, a-t-elle expliqué, le commerce de la maternité de substitution s’est imposé comme une industrie qui génère des revenus considérables et dans laquelle il existe une asymétrie de pouvoir liée à la classe et à l’appartenance ethnique.  Celle-ci, a-t-elle ajouté, se cristallise dans des chaînes de transactions impliquant la gestation ou l’accouchement d’enfants des pays en développement à destination des pays développés.  Cette pratique croissante, si elle n’est pas réglementée efficacement, porte gravement atteinte aux droits des femmes et des enfants, a-t-elle averti.

Mme CLAUDINE AOUN, Présidente de la Commission nationale des femmes libanaises, a dit que son pays comptait sur les TIC pour sortir de l’ornière.  Il s’agit du secteur national doté du potentiel de croissance le plus important, le Liban disposant de vastes compétences dans ce domaine.  L’écart demeure cependant élevé entre hommes et femmes dans les domaines des STIM, de l’ingénierie ou de l’accès au numérique.  La crise économique a eu de lourdes incidences sur l’emploi des femmes au Liban, les nouvelles technologies n’attirant pas un grand nombre de travailleuses, quoique ce nombre soit en hausse, a fait observer l’intervenante.  À la croisée des chemins, le Liban doit se moderniser, et les femmes participer sur un pied d’égalité à cet exercice de modernisation des institutions, a pointé la déléguée.  La Commission nationale renforce les formations en ce sens, accordant une attention particulière aux services d’orientation professionnelle pour les encourager à persévérer dans les STIM. 

Mme HURIA K.  M ELTARMAL, Ministre adjointe chargée de la condition féminine de Libye, a déclaré qu’en dépit des défis auxquels est confronté son pays, les Libyennes ont montré leur capacité d’innovation malgré les affres de la guerre.  « Nul n’ignore l’envergure des discriminations contre les femmes dans notre région, du fait des structures sociales et institutionnelles », a reconnu la Ministre, en ajoutant que le Gouvernement d’unité nationale a veillé à accroître la représentation des femmes au sein du Gouvernement.  Celui-ci s’efforce ainsi de les autonomiser afin d’augmenter leur compétitivité dans les instances décisionnelles, et s’est engagé à réaliser l’égalité des chances entre hommes et femmes dans la transformation numérique et la recherche scientifique.  Une série de réformes ont été entreprises en 2022 pour faciliter l’accès des femmes au marché du travail, octroyant notamment des droits civils aux Libyennes mariées à des ressortissants étrangers, a expliqué la Ministre. 

Mme AL KHALIL (Arabie saoudite), a souligné que son pays continue de développer les systèmes éducatifs adéquats pour attirer les futurs talents féminins vers la culture numérique.  Les gouvernements successifs appuient depuis une trentaine d’années les jeunes femmes dans l’accès aux métiers STIM par le biais d’écoles spécialisées chargées de former les étudiantes au développement technologique dans tous les domaines, a-t-elle ajouté.  Après avoir indiqué que l’Arabie saoudite est le deuxième pays au monde en ce qui concerne l’index de cybersécurité, elle a signalé que les autorités de son pays, en coopération avec le secteur privé, s’efforcent de promouvoir l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les startups, notamment du secteur des télécommunication, celui-ci employant actuellement 32,5% de femmes ingénieures.  Enfin, elle a annoncé le lancement récent du deuxième programme d’entreprenariat féminin dans les TIC à travers un appel massif à projets. 

Mme LARIBA ZUWEIRA ABUDU, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale du Ghana, a attiré l’attention sur le « solide » système mis en place dans son pays pour former les filles et les jeunes femmes aux TIC et aux compétences numériques, un système qui a permis la réalisation de progrès significatifs dans la réduction de l’écart digital entre jeunes filles et garçons.  Le Gouvernement du Ghana, par l’intermédiaire du Ministère de la communication et de la numérisation, a jusqu’à présent formé plus de 5 000 filles de cinq régions à la cybersécurité et à la confidentialité des données, a poursuivi Mme Abudu, qui a précisé que cette action a pour but d’encourager les filles et les jeunes femmes à acquérir des compétences numériques et à envisager des études et des carrières dans le domaine « en plein essor » des technologies de l’information et de la communication.  Nous escomptons que quelques 100 000 filles bénéficieront à terme de cette initiative, a-t-elle ajouté.  La Ministre a en outre souligné que son pays accorde une place de choix aux études liées aux TIC, y compris le codage, dans la plupart des universités et grandes écoles du Ghana.  Le « Ghana Code Club » fournit ainsi un soutien financier et une formation continue par le biais de « clubs TIC » aux étudiants de premier cycle du secondaire, a précisé l’oratrice.  Elle a conclu en indiquant que cinq écoles STIM forment aussi nombre d’étudiantes à la culture numérique sous tous ses aspects et à la pensée critique. 

Mme MARGARITA GUTIERREZ, Secrétaire adjointe du département de l’intérieur des Philippines, a mis l’accent sur le Fonds pour l’innovation, qui accorde des subventions aux entreprises qui développent des solutions innovantes, y compris celles dirigées par des femmes.  De plus, le système d’enregistrement des secteurs de base de l’agriculture a été mis au point pour permettre aux travailleurs de l’industrie de bénéficier des services gouvernementaux, a ajouté la Ministre.  En janvier 2023, 43% des 6,65 millions figurant dans le registre sont des femmes, et l’objectif est d’atteindre le chiffre de 10 millions d’ici à la fin de l’année.  Poursuivant, elle a décrit le programme Digital Rise3, qui est une initiative liant la technologie à l’éducation de base.  De même, le programme d’études comprend des outils de productivité et des concepts multimédias, tandis que les enseignants et les apprenants reçoivent des équipements et des logiciels et se voient dispensées des compétences numériques.

Mme ANNA SCHMIDT, Secrétaire d’État au Ministère de la famille et de la politique sociale de la Pologne en charge de l’égalité, a reconnu que fournir un accès à Internet et aux outils numériques dont de nombreuses femmes et filles sont privées dans certaines parties du monde reste un problème crucial à régler.  À cet égard, elle a indiqué que la Pologne poursuit ses efforts pour fournir un accès complet à Internet et des services publics entièrement numérisés, ainsi que pour combler le fossé numérique pour sortir de l’isolement de la population âgée et rurale.  Un autre problème très important lié aux nouvelles technologies est la désinformation qui se répand dans le monde entier, a poursuivi Mme Schmidt, attirant l’attention sur le fait que l’invasion russe contre l’Ukraine donne lieu à des campagnes de désinformation et de dénigrement en ligne d’une ampleur sans précédent.  Cette propagande porte également atteinte aux droits des femmes et aux droits humains en général, a-t-elle assuré, avant d’appeler à l’intensification des efforts internationaux pour contrer ce véritable fléau.  La Ministre polonaise a insisté sur le fait que la poursuite de l’agression russe contre l’Ukraine et les violations brutales des droits des femmes dans ce pays « ne peut que nous inciter à renforcer nos engagements en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme ».  Elle a conclu en se déclarant fermement convaincue qu’un monde pacifique dépend de la garantie de l’égalité femmes-hommes, de la suppression des obstacles à l’autonomisation des femmes et de l’investissement dans leur participation dans tous les domaines de la vie sociale. 

Mme LAURA GIL SAVASTANO, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a dès le départ tenu à préciser que la parité homme-femme n’est pas un objectif final, mais un « plancher », car la transformation que nous visons doit inclure les filles, les adolescentes et les femmes dans toute leur diversité, ainsi que les membres de la communauté LGBTQI+.  Pour la Colombie, il ne suffit pas de mettre en œuvre une approche axée sur le genre, ni de s’attaquer aux conséquences de l’inégalité, il est impératif de se pencher sur ses causes profondes.  Pour elle, les efforts déployés à tous les niveaux doivent commencer par la visibilité.  Mettre en œuvre les histoires et reconnaître les capacités des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie, des mathématiques et de l’innovation n’est, selon elle, que la première étape pour faire d’elles des exemples à suivre et faire échec aux stéréotypes de genre, a-t-elle conclu.

Mme MARCI IEN, Ministre des femmes et de l’égalité des sexes du Canada, a observé que dans de nombreux pays, les femmes n’ont pas le même accès à la technologie que les hommes, ce qui affecte leur capacité à réussir sur le plan social, économique et politique, en particulier les femmes atteintes de handicap, autochtones ou racialisées, qui sont victimes de discrimination et d’exclusion.  Nous devons donc œuvrer de concert à abattre ces barrières aux niveaux national et international.  Le Canada continue d’investir dans l’éducation, l’entrepreneuriat et le leadership des femmes afin d’assurer des conditions égales à toute la population, a assuré la Ministre.  Les filles et les femmes sont soutenues dans le cadre de la stratégie pour l’entrepreneuriat des femmes.  À l’échelle mondiale, des politiques aident, selon elle, à bâtir un monde plus prospère et inclusif, en adoptant une approche de féminisme intersectionnel.  Le Canada dispose en outre d’une stratégie fédérale sur 10 ans pour mettre fin à la violence fondée sur le genre et à la discrimination envers la communauté LGBTQI et les femmes autochtones.  La Ministre a appelé, en terminant, à reconnaître le rôle central des femmes en tant qu’actrices à l’ère du numérique et à les soutenir. 

Mme REBECCA BUTTIGIEG, Secrétaire parlementaire pour les réformes et l’égalité de Malte, a souligné combien la numérisation est essentielle pour réaliser les droits humains des femmes et des filles.  Ainsi devons-nous veiller à ce que la transformation numérique soit ancrée dans une approche fondée sur les droits humains qui préserve la pleine réalisation des droits des femmes, a-t-elle insisté.  Selon elle, la réduction de la fracture numérique est cruciale à cet égard, sachant qu’il ne peut y avoir de pleine jouissance des droits humains par tous sans égalité des sexes.  Elle a indiqué que c’est dans cette optique que Malte s’engage à veiller à ce que les femmes et les filles, dans toute leur diversité, aient un accès libre, sûr et sécurisé aux technologies de l’information et des communications.  L’oratrice a par ailleurs annoncé qu’en tant que membre du Conseil de sécurité pendant la période 2023-2024, Malte appuiera le renforcement des programmes internationaux d’éducation publique de qualité qui promeuvent l’éducation numérique et médiatique pour les femmes et les filles, cela dans le but de leur permettre de tirer parti des opportunités qu’offre Internet pour leur vie économique, politique et leur autonomisation sociale.  Les femmes et les filles apportent de la diversité à la recherche et offrent de nouvelles perspectives à la science et à la technologie, conduisant à de meilleurs résultats pour nos sociétés, a-t-elle encore déclaré.  Enfin, Mme Buttigieg a jugé que pour aller plus loin en matière d’inclusion et de leadership des femmes dans le secteur technologique et les écosystèmes d’innovation, il convient d’intensifier la promotion de programmes de formation professionnelle incitant les filles à poursuivre des carrières dans les STIM et le numérique. 

Mme SUN XUELING, Ministre d’État, Ministère du développement social et familial et Ministère de l’intérieur de Singapour, a déclaré qu’environ 40% des professionnels du secteur des hautes technologies sont des femmes, ce qui situe Singapour bien au-dessus de la moyenne mondiale de 28%.  Nous continuons d’attirer et de soutenir les talents féminins dans le domaine de la technologie grâce à des partenariats avec les universités et le secteur industriel, comme en témoigne le mouvement « SG Women in Tech » qui propose depuis des décennies des programmes de mentorat et de mise en réseau efficients, a-t-elle encore expliqué.  Mme Xueling a ajouté que son pays mise sur cette approche partenariale pour créer des catalyseurs pérennes et un environnement propice à la réalisation des aspirations des femmes et les filles, et ce, pour les « aider à naviguer durablement dans le monde numérique en toute sécurité, en toute confiance et avec succès ».

C’est bien de se concentrer sur la fracture numérique, mais il ne faut pour autant fermer les yeux sur la violence physique, comme le non-accès inacceptable des filles à l’éducation ou l’empoisonnement des filles dans les écoles, a mis en garde Mme DOROTHY ESTRADA-TANK, Présidente du Groupe de travail chargé de la question de la discrimination à l’égard des femmes et des filles.  Elle a élevé la voix contre « le plus grand retour de manivelle » vis-à-vis des filles dans tous les domaines de la vie.  Il faut s’y atteler, en intégrant tous les efforts qu’il s’agisse du droit de la famille et droits sociaux, économiques et culturels.  Les violations des droits des femmes et des filles sont aggravées aujourd’hui par des politiques plus restrictives.

La Présidente du Groupe de travail a rappelé que la Commission de la condition de la femme reste la seule instance des Nations Unies exclusivement consacrée aux femmes et aux filles.  Elle doit donc impliquer dans son travail les défenseurs et défenseuses de ces droits.  La Commission doit également travailler avec les trois mécanismes des droits humains, à savoir le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes et mon Groupe de travail, a dit la Présidente.

Plus que jamais, a-t-elle poursuivi, nous devrons œuvrer de concert et préserver ou reconstruire l’espace démocratique.  La plateforme de l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes rassemble tous les mécanismes régionaux et internationaux sur les droits des femmes et des filles en tant qu’espace unique pour contrer les régressions alarmantes actuelles.  C’est pourquoi, la Présidente a appelé la communauté internationale et les parties prenantes à travailler ensemble pour surmonter « les retours de bâton » et continuer à défendre tous les droits fondamentaux de toutes les femmes et de toutes les filles. 

Mme MAYRA JIMÉNEZ, Ministre de la femme de la République dominicaine, intervenant en sa capacité de Présidente du Conseil des ministres des Femmes d’Amérique centrale du Système d’intégration d’Amérique centrale, a souligné la nécessité de promouvoir des mesures de prévention et de protection des femmes et des filles contre la violence en ligne, en particulier les migrantes qui en sont fréquemment les premières victimes.  Elle a également noté les efforts fournis par le Système d’intégration pour renforcer la participation et la présence des femmes d’Amérique centrale dans le domaine des STIM, encourageant les États de la région à conduire des réformes profondes et durables de promotion de la croissance inclusive, moyen le plus sûr, selon elle, d’assurer une égalité économique de fait.  Nous nous efforçons de renforcer l’accès des femmes aux formations professionnalisantes dans les domaines des TIC, à travers des cursus spécialisés dans les droits humains des femmes pouvant être suivis intégralement en ligne, y compris par les femmes rurales désireuses de faire carrière dans les métiers du tourisme vert et de l’éco-ingénierie, a-t-il enfin fait savoir. 

Mme FATOU DIANÉ GUEYE, Ministre de la femme, de la famille et de la protection des enfants du Sénégal, a souligné la volonté du Président sénégalais de faire du numérique un levier de transformation économique et sociale.  Dans le cadre de cette stratégie, a-t-elle détaillé, le Gouvernement a mis en place, entre autres, le Projet de « Réduction de la Fracture Numérique de Genre », le projet de développement de l’entreprenariat numérique féminin 2016-2025 avec la construction de cinq Maisons de formation numériques et la création de 20 000 entreprises de femmes.  Il a également ouvert des classes virtuelles accessibles aux filles déscolarisées pour faire face aux effets induits par les crises comme la pandémie de COVID-19.  La Ministre a également cité le projet SEN032, fort d’offres de formation sur l’entreprenariat féminin, en vue d’aider les jeunes filles et les femmes à être plus compétitives dans les domaines des TIC et à pérenniser l’incubation de startups.  Elle s’est ensuite réjouie des efforts d’intégration égalitaire entre hommes et femmes dans les politiques et initiatives liées à l’innovation technologique et a salué « le positionnement progressif et prometteur des Sénégalaises dans ce secteur ».  Néanmoins, a-t-elle nuancé, les efforts doivent être accentués dans la mise en cohérence et la coordination des projets et programmes dans tous les secteurs et à tous les niveaux.  C’est dans ce sens que son pays compte mettre en place des stratégies pour la disponibilité des données destinées à une meilleure analyse des types d’usage et comportements relatifs au numérique, cela « afin d’adapter les interventions et suivre efficacement leurs effets ». 

 

Mme IRENE MONTERO, Ministre de l’égalité de l’Espagne, a fait valoir que le féminisme est en train de changer le monde et peut apporter des réponses aux crises contemporaines, qu’il s’agisse de la répartition des richesses, des droits des personnes de la communauté LGBTQI et de l’environnement, en tenant compte de la dimension intersectionnelle.  Le mouvement féministe est à ses yeux le « moteur principal » des progrès démocratiques dans le monde, malgré les résistances « agressives » qu’on lui oppose, afin que les filles « aient des vies qui vaillent la peine d’être vécues ».  Elle a ensuite dénoncé les effets que les guerres, comme celle en Ukraine, ont sur les femmes, notamment les crimes sexuels et les déplacements forcés.  Pour faire face à ces crises, l’Espagne est intervenue en renforçant la capacité de protection de l’État et en combattant la violence machiste.  Selon la Ministre, les changements technologiques et l’intelligence artificielle peuvent faire progresser la situation des femmes et doivent inclure une perspective de genre afin de ne pas ouvrir la voie à de nouvelles sources d’inégalités.

Mme MAYRA JIMÉNEZ, Ministre de la femme de la République dominicaine, a indiqué que les femmes dans son pays ne représentent que 39% des diplômés en STIM. L’objectif de son gouvernement est de changer ce scénario pour que les femmes et les filles profitent de la numérisation et que, dans le même temps, la transformation technologique bénéficie de leurs précieuses contributions.  Pour y parvenir, la Ministre a jugé impératif de faire de Internet un espace sûr pour les femmes et les filles, afin qu’elles puissent accéder à des informations et à des services fiables, notamment en matière de santé sexuelle et génésique.  Elles doivent pouvoir naviguer et interagir dans des espaces en ligne exempts de violence, a-t-elle insisté. 

C’est dans ce sens qu’un projet de loi sur la violence à l’égard des femmes est actuellement examiné par le Parlement de son pays.  Ce texte prévoit des sanctions et des mesures de protection et de réparation pour les crimes de cyberviolence ou de violence sexiste en ligne, de cyberharcèlement et de cyberintimidation, a-t-elle détaillé. 

Mme BOTTERO TOVAGLIARE (Uruguay) a signalé que si 65% des diplômés de l’université dans son pays sont des femmes, seulement 40% le sont dans les STIM. Il faut inciter les jeunes filles à étudier ces matières qui débouchent sur les métiers de demain, les politiques publiques devant en ce sens s’efforcer de déconstruire les stéréotypes culturels qui tiennent éloignées les femmes de ces champs de connaissances et de compétences, a-t-elle préconisé.  Pour l’oratrice, il est du devoir des décideurs politiques de combler les brèches et les écarts femmes-hommes qui freinent la réalisation de l’autonomie économique et l’émancipation individuelle et sociale des femmes.  Nos politiques d’État doivent investir plus massivement encore dans la société inclusive que l’ONU appelle de ses vœux, a-t-elle conclu. 

Mme FAZILATUN NESSA INDIRA, Ministre d’État, Ministère de la condition féminine et de l’enfance du Bangladesh, a déclaré que son pays a accompli des progrès remarquables en matière d’émancipation économique et politique des femmes.  Fait rare dans le monde, le Premier Ministre, le Président du Parlement et son vice-président, ainsi que le dirigeant de l’opposition, sont toutes des femmes, a fait valoir la Ministre.  Sur le plan de la transformation numérique, la Ministre a évoqué la campagne Digital Bangladesh, illustrant la vision de son pays qui a, a-t-elle dit, accordé une priorité absolue aux TIC, à la science et à la technologie pour parvenir à l’égalité des sexes.  De même, la campagne Smart Bangladesh qui vient d’être lancée garantira une société basée sur la technologie dans laquelle toutes les femmes et les filles seront capables d’utiliser efficacement les TIC, avec l’objectif d’augmenter de 50%, la participation des femmes aux TIC d’ici à 2041.

Mme SADAGAT GAHRAMANOVA, Vice-Présidente du Comité d’État pour la famille, les femmes et les enfants de l’Azerbaïdjan, a déclaré que les TIC jouaient un rôle clef dans l’autonomisation des femmes en Azerbaïdjan, où une loi garantit l’égalité entre les sexes.  Chaque année, le Comité d’État présente au Parlement des données sur la mise en œuvre de de cette loi, ce qui permet d’analyser l’égalité entre les sexes au sein des structures privées et publiques.  Tous les programmes d’État en Azerbaïdjan incluent une garantie d’égalité entre les sexes, et ce, pour inciter les femmes à participer à tous les domaines de la vie sociale, économique et politique, a-t-elle ajouté.  Un plan d’action national qui court jusqu’en 2025 est élaboré en ce sens.  Des programmes numériques en faveur des femmes et des filles ont aussi été créés dans les zones rurales et dans les zones « libérées », s’est félicitée l’oratrice.

Mme MALARNDIRRI MCCARTHY, Ministre adjointe pour les Australiens autochtones et la santé autochtone de l’Australie, a expliqué que pendant la pandémie, la technologie est devenue un facilitateur de connexion sociale et a fourni de nouvelles façons de travailler et d’accéder aux services publics.  Elle a ajouté qu’en Australie, les compétences émergentes qui se développent le plus vite concerne les données et le numérique.  Pourtant, a-t-elle relevé, en 2021, la proportion de femmes travaillant dans le secteur des STIM n’était que de 15% et l’écart de rémunération entre les sexes pour les travailleurs à temps plein dans les industries y relatives était de 18%.  Ce n’est pas suffisant! s’est-elle exclamée, avant d’indiquer que des recherches récentes ont montré que si la proportion de la main d’œuvre technologique féminine augmentait, l’économie australienne générerait 1,8 milliard de dollars de plus par an au cours des 20 prochaines années.  La Ministre a déclaré que, dans ce contexte, son pays a investi massivement dans l’organisation de stages numériques dans la fonction publique, spécifiquement destinés à ceux qui sont généralement exclus de ce secteur: les femmes et les membres des Premières Nations.  Ces dernières, vivant dans des zones reculées et rurales sont parmi les Australiens les plus exclues du numérique, a-t-elle dit, réitérant l’engagement de son gouvernement de les sortir de l’isolement. 

Mme YI LIN, Vice-Présidente du Comité de travail national sur les enfants et les femmes, (Chine) a déclaré que la révolution scientifique et numérique offre de nouvelles possibilités pour les femmes, estimant, cependant, que le renforcement de l’éducation pour les femmes et les filles ainsi que leur intégration dans l’économie numérique, demeurent insuffisants.  Il faut donc travailler pour faire tomber les préjugés et les discriminations, a-t-elle souligné.  Le Congrès national du parti communiste chinois a jeté les bases de la modernisation chinoise, s’est-elle félicitée, soulignant que la Chine est engagée en faveur du développement durable et est prête à offrir de nouvelles possibilités pour les pays dans le monde entier.  Elle a ensuite indiqué que les femmes représentent environ 40% de la main d’œuvre active et que plus de 40% des postes scientifiques et technologiques sont occupés par les femmes qui, a-t-elle ajouté, jouent un rôle important dans le commerce électronique.

M. SARKHAD (Mongolie) a détaillé les réalisations de son pays en matière d’égalité entre les genres, en mentionnant notamment l’augmentation des financements et une meilleure protection des victimes de violence en raison du genre.  Il a précisé que son pays a gagné 18 places dans le classement de l’indice de développement du e-gouvernement en passant de la 92ème place en 2020 à la 74ème en 2022.  Enfin, il a espéré que cette session de la Commission sera l’occasion d’un échange des meilleures pratiques internationales.

Mme MARTHA DELGADO PERALTA, Sous-Secrétaire d’État pour les affaires multilatérales et les droits humains du Mexique, a commencé par exprimer sa solidarité avec les peuples de Türkiye et de Syrie, en particulier avec les femmes, les adolescents et les jeunes filles touchés par les tremblements de terre des 6 et 7 février 2023, les assurant qu’ils ne sont pas seuls et que nous continuerons à les aider.  Ces évènements, a fait observer la Sous-Secrétaire d’État, rappellent que ce sont les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables aux catastrophes, aux effets néfastes des changements climatiques et aux pandémies.

La Sous-Secrétaire d’État a ensuite fait part de l’engagement du Mexique à faire des nouvelles technologies un élément central dans la formulation de politiques visant des modèles de développement durable et égalitaire.  C’est dans cet esprit que le Gouvernement a mis en œuvre le programme Internet para Todes, un programme social prioritaire, dont l’objectif est d’élargir l’accès de la population, en particulier les personnes en situation de vulnérabilité, aux technologies, à Internet et à la téléphonie mobile.  Il s’agit de promouvoir l’inclusion financière et l’autonomie économique des femmes.  Il s’agit également, a conclu la Sous-Secrétaire d’État, d’aider les adolescentes et les jeunes femmes à terminer leurs études par l’accès à l’apprentissage à distance. 

Mme MARIA SYRENGELA, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales, chargée de l’égalité des genres, de la démographie et de la famille de la Grèce, a indiqué que le plan d’action national grec pour l’égalité des genres 2021-2025 comporte des mesures visant à renforcer les compétences numériques des femmes et à accroître leur participation au marché du travail dans le secteur des TIC, de la recherche et de l’ingénierie.  De plus, l’équilibre entre les sexes dans les études STIM et les carrières des femmes dans ces domaines est une question qui nous préoccupe constamment, a-t-elle assuré, avant de souligner l’accent mis par son gouvernement pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin et améliorer la formation universitaire des femmes et des filles aux métiers du numérique.  La Ministre a cité le Greek Innovation Lab for Women qui vise, a-t-elle expliqué, à contribuer à mettre fin à la fracture numérique et à construire une société inclusive sur la base du modèle de développement durable proposé par les Nations Unies.  Le Lab entend ainsi devenir le premier écosystème grec à adopter une approche sensible au genre en matière d’entrepreneuriat innovant, en intégrant notamment les talents féminins à l’effort de numérisation de l’économie grecque, a-t-elle indiqué. 

Mme MARIA DO ROSARIO FATIMA CORREIA, Secrétaire d’État à l’égalité et à l’inclusion du Timor-Leste, a déclaré que pour un jeune pays comme le sien, l’innovation et le changement technologique, ainsi que l’éducation aux outils numériques pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et filles, « sont des éléments clefs pour créer une société timoraise juste pour tous ».  Elle a mis l’accent sur l’importance que les femmes et les filles puissent choisir leur voie, définir et réaliser leurs propres rêves et vivre à leur guise.  Pendant la pandémie de COVID-19 et le confinement, nous avons maximisé l’utilisation de la technologie numérique de l’information pour garantir la fourniture de cours en ligne, a-t-elle ensuite indiqué, ajoutant qu’à partir de 2022, une importante campagne d’« alphabétisation numérique » et des formations sur la violence sexiste pour les journalistes ont été lancées pour renforcer la sensibilisation aux enjeux du genre.  La Ministre a également noté que son gouvernement reste activement engagé à améliorer l’accès à Internet dans tout le pays et à donner aux femmes rurales les moyens d’utiliser la technologie de l’information pour transformer leur environnement économique et commercial traditionnel. 

Mme OLGA BATALINA (Fédération de Russie) a indiqué que son pays a réussi sa transition numérique, 90% de la population ayant désormais accès à Internet.  Il est crucial de favoriser les acquis des femmes en matière d’informatique et de développer l’entrepreneuriat parmi elles, a-t-elle dit.  Elle a indiqué que son pays épaule les femmes afin qu’elles puissent concilier vie professionnelle et vie familiale.  La représentante a aussi mentionné une campagne visant à combattre les stéréotypes sexistes.  L’administration en ligne a progressé de manière significative en quelques années, a-t-elle précisé en conclusion, en énumérant les formalités désormais possibles, telles que l’inscription scolaire des enfants.

Mme DEGEAGO (Nauru) s’est amusée à indiquer qu’un seul prestataire de service numérique dessert Nauru, qui est toutefois, relativement à la taille de sa population, l’un des premiers consommateurs d’Internet de tout le Pacifique.  Selon elle, il faut axer le renforcement de l’accès des outils et ressources numériques des communautés reculées « de nos îles », a-t-elle ajouté, et ce, en protégeant les femmes et les filles des différentes formes de harcèlement en ligne « dont nous débattons dans cette instance ».  La participation des femmes dans les STIM doit s’appuyer sur un socle juridique solide, reposant sur les principes agréés internationalement, a aussi insisté l’oratrice.  En conclusion, elle a appelé les partenaires internationaux des PEI à les aider à progresser plus vite sur la voie d’une prospérité égalitaire à Nauru.

Mme NOR ASHIKIN JOHARI, Secrétaire permanente de la culture et des communautés au sein du Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports du Brunéi Darussalam, s’est réjouie que deux des trois entreprises de télécommunications brunéiennes étaient dirigées par des femmes.  Dans l’enseignement supérieur, les Brunéiennes diplômées continuent de surpasser les hommes dans presque tous les domaines d’études, y compris les STIM, où la part des femmes diplômées a atteint 53% entre 2016 et 2019.  Toutefois, sur le marché du travail hautement qualifié, bien que les femmes soient bien représentées, les hommes sont légèrement majoritaires dans les professions liées aux STIM et aux TIC.  Sur la base de ces résultats, le Gouvernement prépare un plan d’action national pour les femmes pertinent, pratique et reflétant véritablement les besoins des femmes et des filles, afin qu’elles puissent être la force motrice de la transformation dans le développement du pays.  Ce plan comprend des stratégies ciblées visant à encourager davantage de filles à se lancer dans les STIM et à plaider en faveur d’une représentation, d’une innovation et d’un leadership féminins accrus dans l’industrie technologique. 

Mme CARMEN FORO, Secrétaire nationale chargée de la coordination institutionnelle, des initiatives thématiques et de l’action politique du Ministère de la femme du Brésil, a relayé l’annonce faite hier par le Gouvernement brésilien de l’adoption d’une politique nationale d’inclusion et de soutien des femmes et des filles dans le domaine des sciences.  Cette politique nationale offrira une formation professionnelle et technologique aux femmes en situation de vulnérabilité, et soutiendra des projets contribuant au développement scientifique, technologique, et à l’innovation.  Elle encouragera aussi l’entrée et la formation des femmes dans les carrières relatives aux STIM, a indiqué l’intervenante.

M. KRISHNA ARYAL (Népal) a souligné l’importance du fossé numérique entre hommes et femmes, avant d’appeler à des efforts énergiques pour y remédier.  Il a indiqué que l’égalité entre les genres est consacrée par la Constitution népalaise, en rappelant qu’un quota de 30% de femmes parlementaires est prévu.  Le représentant a mentionné la loi adoptée en 2014 visant à lutter contre le harcèlement sexuel.  Cela montre notre engagement sans faille pour un Népal qui ne soit pas sexiste, a tranché le délégué.  Enfin, il a indiqué que son pays soutient l’idée d’un pacte mondial numérique.

 

Mme ABEIDA RASHID (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que les femmes ont accès à des services numériques financiers dans les zones rurales comme urbaines, y compris les services de transfert de fonds.  Au niveau national, 86% des adultes tanzaniens vivent à moins de cinq kilomètres d’un centre de services financiers.  Ces centres sont d’ailleurs le plus souvent mobiles, a-t-elle expliqué.  Enfin, la déléguée a mentionné la plateforme numérique appelée « M-mama » qui permet un accès aux soins de santé maternelle et pédiatrique.

Mme NAWAL BEN HAMOU, Secrétaire d’État au logement et à l’égalité des chances de la Belgique, a déclaré que l’intégration de la dimension de genre était effective dans toutes les initiatives du Gouvernement belge, y compris les politiques et programmes liés à l’innovation, au changement technologique et à l’éducation numérique.  L’oratrice a alerté que les femmes, particulièrement les femmes de pouvoir, étaient davantage sujettes aux menaces en ligne.  Elle a aussi déclaré que la sphère numérique pouvait être source de désinformation au sujet de la santé des adolescentes et des droits sexuels et reproductifs tels que l’avortement.  Le Gouvernement belge s’est engagé à lutter contre l’inégalité des sexes dans la sphère numérique à différents niveaux: un exemple concret de cet engagement est Women In Digital, une stratégie nationale et intersectorielle visant à contrer les préjugés existants et à combattre les obstacles structurels à la participation égale des femmes dans le domaine numérique. 

Mme KOUNG SORITA, Sous-Secrétaire d’État au Ministère de la condition féminine du Cambodge, a reconnu que l’accès à un Internet stable et abordable reste un énorme défi pour son pays, en particulier dans les zones rurales surpeuplées.  De plus, les équipements TIC (téléphones intelligents, ordinateurs et autres appareils) sont très coûteux, et loin de la portée des pays en développement comme le sien.  Elle a expliqué que la politique nationale 2020-2030 de science, de technologie et d’innovation, entend répondre aux besoins fondamentaux de la nation, en particulier des femmes et des filles. 

L’objectif le plus important est de faire en sorte que, d’ici à 2030, au moins 40% des diplômés en STIM soient des femmes, a indiqué la Ministre.  Quant au Plan cadre 2022-2035 pour une économie et une société numérique, il a pour finalité de promouvoir le leadership des femmes au sein des institutions gouvernementales, a-t-elle ajouté. 

Mme IRINA VELICHKO, Cheffe du Directorat général de la diplomatie multilatérale auprès du Ministère des affaires étrangères du Bélarus, a dénoncé les sanctions illégales imposées par certains États, en violation du droit international, qui sapent les efforts des pays touchés pour se remettre durablement de la pandémie sur le plan socioéconomique.  Ces sanctions, a-t-elle déploré, ont un impact dévastateur sur l’économie, le commerce et la sécurité à l’échelle mondiale.  En outre, elles freinent les programmes de coopération dans le domaine de la recherche scientifique et technologique et limitent considérablement la capacité des États à acheter et à mettre en œuvre des équipements modernes et des logiciels avancés.  Fustigeant le concept de sanctions intelligentes, l’intervenante a signalé que ces mesures affectent principalement les segments les plus vulnérables de la société, y compris les femmes.  Et le plus paradoxal, selon elle, est que ce sont des femmes qui sont les initiatrices et les partisanes les plus actives d’un nouveau durcissement de la politique de sanctions, « et pas seulement à l’encontre du Bélarus ».  À ces femmes, elle a recommandé un retour au dialogue.

Mme TANIA CAMILA ROSA, Directrice générale des droits de l’homme d’El Salvador, a indiqué que la transformation numérique représente un objectif stratégique pour le Gouvernement du Président Nayib Bukele, dont le point de départ est la promotion d’initiatives telles que le Plan national de connectivité pour l’accès de la population à Internet, lequel Plan table à court terme sur la création d’espaces pour l’autonomisation économique des femmes, grâce à l’utilisation des outils numériques.  Il table aussi sur le développement d’un écosystème d’innovation pour favoriser le leadership des femmes dans le domaine de l’innovation sociale.  Mme°Camila Rosa a souligné que le processus de transformation numérique dans lequel se trouve son pays résulte de l’incorporation du facteur « innovation » comme axe transversal dans les politiques publiques, éducatives, sociales et productives. 

Mme MÒNICA ÁLVAREZ ISART, Responsable de la politique d’égalité de la Principauté d’Andorre, a indiqué que son gouvernement promeut de manière transversale le leadership féminin des entreprises et des projets technologiques, par le biais de programmes de formation professionnelle des femmes et des filles aux métiers du numérique.  En tant qu’outil d’intégration et de transformation de la société, la technologie est essentielle pour autonomiser les femmes et promouvoir l’égalité des sexes, a estimé à son tour Mme°Isart.  Les outils numériques, a-t-elle poursuivi, ont permis aux femmes de se connecter, de partager des informations et de se soutenir à travers le monde.  L’inclusion des femmes dans le monde de la technologie stimule l’innovation et le progrès dans l’industrie.  L’impact des technologies et du monde numérique exigeant des décideurs politiques qu’ils mettent tout en œuvre pour inclure les femmes, la représentante a appelé les États à agir de manière holistique, pour le bien commun.  En conséquence, le prochain Pacte numérique mondial sera un élément fondamental pour continuer à avancer ensemble.  La représentante a conclu son intervention en déclarant que l’avènement d’une culture numérique équitable ne pourra découler que de l’apport innovant des femmes. 

Mme OSMAÏDA HERNÃNDEZ BELENO, membre du Secrétariat national des femmes cubaines, a déploré que l’humanité dispose des ressources humaines, techniques et financières pour résoudre les crises actuelles, mais n’a toujours pas la volonté d’avancer vers un monde exempt de discrimination.  De son côté, Cuba progresse dans la transformation numérique de toute la société conformément au plan national de développement économique et social pour 2030.  Les progrès dans les infrastructures permettent le déploiement de ces technologies sur tout le territoire national, a-t-elle indiqué, précisant qu’il ne s’agit pas seulement d’avoir Internet à portée de clic, mais également de disposer de bases juridiques pour garantir la durabilité de la souveraineté technologique pour le développement durable.  Dans les domaines des STIM, a-t-elle ajouté, les Cubaines représentent plus de 50% des scientifiques, plus de 60% des diplômés en science et plus de 63% du personnel qui offrent une assistance à plusieurs pays dans le monde.  Elle a ensuite dénoncé le blocus brutal des États-Unis qui freinent les avancées dans ce domaine. 

Mme SENUTHA POOPALE RATTHINAN, Sous-Secrétaire d’État à la politique et à la planification stratégique au Ministère des femmes, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, s’est dite consciente de la nécessité de progresser dans la réduction du fossé numérique et dans le renforcement de la participation des femmes et des filles aux domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.  Ces dernières années, beaucoup d’efforts et de ressources ont été consacrés à la connexion de tous à Internet, car la technologie donne le meilleur d’elle-même lorsqu’elle rassemble les gens.  C’est pourquoi le Gouvernement de la Malaisie a lancé des réformes structurelles stratégiques et s’est attelé à améliorer continuellement les plans d’action et à renforcer l’infrastructure numérique dans tout le pays.  La Malaisie a fait des progrès significatifs et offre aujourd’hui aux ménages un accès fiable et abordable aux TIC, dont la téléphonie mobile.  Selon le Département national des statistiques, l’accès des femmes à cette téléphonie est passé de 95% en 2020 à 97% en 2021.  Les plateformes numériques ont été conçues pour être flexibles et accessibles à tous, a ajouté la Sous-Secrétaire d’État.

Mme GNANSA KOUDJOUKALO BÉNÉDICTE, Directrice générale du genre et de la promotion de la femme, Ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation du Togo, a indiqué que des mesures spéciales ont été prises pour permettre aux filles et aux femmes de bénéficier des fruits des innovations technologiques.  Elle a notamment cité le projet d’octroi des ordinateurs portatifs aux « filles excellentes » ayant obtenu le BAC 2; la subvention des études des filles évoluant dans les secteurs scientifiques et technologiques; et la mise en place des centres informatiques des femmes dans les chefs-lieux de région. 

Poursuivant, l’intervenante a indiqué que l’avènement de la pandémie de COVID-19 a permis au Togo de faire une « belle expérience » sur l’accessibilité des hommes et des femmes au service numérique à travers, non seulement le télétravail, mais aussi le programme novateur d’aide sociale par transfert monétaire dénommé « NOVISI » au profit des couches vulnérables.  Le Gouvernement a pris en compte les insuffisances constatées en matière d’inclusion numérique, sociale et financière dans sa stratégie Togo Digital 2025 devant aboutir à la mise en place d’un système d’identification biométrique des citoyens et d’un registre social des personnes et des ménages pour soutenir les programmes de protection sociale, a-t-elle précisé.  Une application reliant tous les centres d’écoutes des victimes des violences basées sur le genre a également été développée.  Notant que le digital exige des compétences techniques et des moyens financiers dont la majorité des femmes et filles ne disposent pas, l’intervenante a jugé impérieux de leur donner des capacités nécessaires en vue de promouvoir leur droit au digital et les rendre plus compétitives au regard des exigences de l’économie numérique.

Mme AYELET RAZIN BET OR, Directrice de l’Autorité pour la promotion des femmes, Ministère de l’égalité sociale d’Israël, a souligné l’apport des femmes au sionisme.  Elle a indiqué que 70% des femmes israéliennes ont un emploi.  Cependant, des obstacles empêchent les femmes de faire carrière dans les filières informatiques et technologiques, a dit la déléguée, en mentionnant les efforts de son pays pour y remédier.  Elle a rappelé qu’Israël est un pays de technologie avancée, avant de souligner l’action menée contre la violence sexuelle faite aux femmes et filles.

Mme AYAZHAN MUKANOVA, Directrice générale du Département de la coopération internationale du Ministère du développement numérique, des innovations et des industries aérospatiales du Kazakhstan, au nom des pays d’Asie centrale, a assuré que ces pays mettent en œuvre des politiques et des réformes axées sur les femmes pour améliorer la qualité de vie et créer des opportunités égales pour tous.  Pour accélérer notre travail sur l’égalité des sexes, nos pays adoptent une nouvelle approche axée sur les femmes et les filles selon plusieurs piliers fondamentaux de l’économie numérique: l’infrastructure numérique, les plateformes publiques numériques, les services financiers numériques, les entreprises numériques et les compétences numériques, a-t-elle détaillé.  M. Mukanova a également mis l’accent sur le fait que les gouvernements et les opérateurs de télécommunications régionaux travaillent conjointement pour éliminer à la fois les écarts de couverture et d’utilisation numérique afin d’assurer une connectivité complète et de haute qualité, en particulier dans les zones rurales où persiste la fracture numérique.  Nous développons continuellement nos services publics numériques et l’e-gouvernement par le biais de plateformes basées sur les principes de transparence, d’intégrité et de responsabilité, a-t-elle en outre indiqué.  La représentante kazakhstanaise a répété que la science et l’égalité des sexes sont toutes deux vitales pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Ainsi nos gouvernements poursuivent-ils leurs efforts pour attirer les femmes et les filles vers la science, ainsi que pour éliminer les préjugés sexistes qui les découragent de poursuivre une carrière dans certaines professions.

Selon M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka), les progrès technologiques ont été très propices à la réduction des écarts entre les sexes, mais un élan politique fort doit être imprimé pour accélérer le mouvement.  Le représentant a évoqué les trois lois que son pays a adoptées avec l’ambition de faire en sorte que les TIC garantissent des progrès en matière d’égalité des sexes.  Conformément à son engagement continu, Sri Lanka a proposé sa candidature à la Commission de la condition de la femme pour la période allant de 2024 à 2028, a-t-il rappelé.

Mgr ROBERT DAVID MURPHY (Saint-Siège) a défendu la famille, cellule fondamentale de la société.  Il a encouragé les parents à montrer à leurs enfants ce que peut être une utilisation « prudente » d’Internet.  L’enseignement en ligne peut être une chance pour les femmes, a-t-il déclaré, avant de souligner que l’élimination de la pauvreté est le meilleur moyen de parvenir à l’égalité des sexes.  Le représentant a mis en garde contre la pornographie qui peut alimenter la violence faite aux femmes et filles.  La pornographie est « immorale », a-t-il insisté.  Il a conclu en soulignant la faculté « unique » des femmes à donner la vie et en qualifiant d’atteintes à leur dignité l’interruption volontaire de grossesse et le recours aux mères porteuses.

Mme AMATLAIN ELIZABETH KABUA (Îles Marshall) a appelé à confronter les défis de notre temps à l’aide de critères objectifs fondés sur les droits humains et assortis d’une perspective de genre.  À l’approche de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PEID qui se tiendra l’année prochaine, son pays a entrepris d’importantes réformes législatives, y compris la loi sur l’égalité des sexes qui vient harmoniser la législation nationale avec les dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Toutefois, de nombreux défis restent à relever dans la région, notamment la lutte contre les taux élevés de violence sexiste. 

« À quoi servent les stratégies numériques innovantes pour les femmes et les filles lorsque certaines de celles qui en ont le plus besoin auront du mal à les voir? » s’est-elle demandé, en déplorant l’accès restreint à l’éducation numérique dans son pays.  À ses yeux, il s’agit là d’un obstacle supplémentaire à la lutte contre une « fracture régionale déjà difficile entre les sexes » et d’un défi majeur pour l’entrepreneuriat et l’emploi des femmes et des filles.  Si les communautés rurales et isolées des îles périphériques font partie intégrante du maintien « de notre culture unique et matrilinéaire », elles demeurent vulnérables aux catastrophes climatiques.  Les obstacles à l’égalité des sexes sont amplifiés dans les communautés rurales des îles périphériques, a-t-elle noté, en demandant des actions concrètes plutôt que des mots.

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