Soixante-septième session,
6e séance plénière, après-midi
FEM/2223

Commission de la condition de la femme: les délégations misent sur les STIM pour combler le fossé numérique lié au genre

La poursuite de la discussion générale de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion, aujourd’hui, pour les délégations de constater une fois de plus que l’éducation, notamment les STIM*, reste essentielle pour mettre l’innovation et la technologie au service de l’égalité des genres. 

Les plus de 30 Ministres qui se sont succédé cette après-midi à la tribune de l’Assemblée générale ont, en outre, partagé leurs expériences en matière de solutions technologiques innovantes visant à l’autonomisation des femmes et des jeunes filles.

La réalité est que le monde numérique n’est pas égal, a fait remarquer la Ministre de la culture et de l’égalité de la Norvège, qui a appelé à veiller à ce que la fracture numérique ne laisse pas les femmes de côté.  Pour ce faire, a ajouté la Ministre, elles doivent acquérir des compétences numériques, dans une industrie où elles comptent pour moins du tiers de la main-d’œuvre dans le monde. 

Dès lors comment lutter contre l’analphabétisme numérique, s’est interrogée la Ministre du genre et de la promotion de la famille du Rwanda, surtout au regard du coût humain de la fracture numérique alors qu’un tiers de la population mondiale demeure hors ligne, a enchaîné le Ministre des affaires étrangères du Pakistan.

L’utilisation de la technologie, en particulier chez les femmes et les filles, n’est plus un luxe, mais un besoin fondamental, a défendu le Ministre de la jeunesse, de l’égalité des sexes, des sports et de la culture du Botswana, informant que s’agissant de l’alphabétisme numérique, les femmes dans son pays n’en sont qu’à 18%, comparé à 31% pour les hommes, même si elles représentent 53,6% des utilisateurs de médias sociaux.

Au-delà, il faut que les femmes et les filles disposent des outils et des financements appropriés, a recommandé, pour sa part, la Ministre des femmes, de l’éducation et de la réduction de la pauvreté infantile de la Nouvelle-Zélande, pointant du doigt les écarts d’investissement entre les deux sexes.

C’est conscient de ces disparités que le Libéria a accru le développement de dispositifs d’inclusion numérique pour aider les femmes à se relever financièrement de certaines catastrophes naturelles ou encore pour leur offrir l’accès aux énergies renouvelables, a fait valoir la Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale.

En Arménie, les femmes vivant en zone rurale bénéficient également de formations aux nouvelles technologies, a indiqué le Ministre du travail et des affaires sociales.  Et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’ici à 2027, 90% de la population, y compris les femmes et les jeunes filles, vivant encore en grande partie dans les zones rurales, devraient pouvoir avoir accès à Internet, a promis le Ministre du développement communautaire, de la jeunesse et du culte.

Sur un autre registre, les technologies de l’information et des communications (TIC) doivent également être un moyen de donner le libre choix aux femmes d’être mère sans avoir à renoncer à leurs aspirations professionnelles, a défendu la Ministre du taux de natalité et de l’égalité des chances de l’Italie, soutenue par son homologue du Qatar qui a souligné l’importance de développer le télétravail.

Appelant à une numérisation «°confiante et féministe°», la Ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l’Allemagne a déploré que les femmes et les filles qui utilisent Internet sont particulièrement exposées à la violence sexuelle et sexiste, la Ministre de la femme, du genre et de la diversité de l’Argentine décriant pour sa part les tentatives de faire taire les femmes et les femmes LGBTI+ qui participent à la vie politique. 

Lorsque les droits des femmes et des filles ne sont pas respectés en ligne, les problèmes structurels sous-jacents à l’origine des préjugés sexistes sont amplifiés, l’espace d’engagement devient inaccessible et les plateformes de développement deviennent des plateformes d’exploitation, a alerté la déléguée de la jeunesse du Danemark qui a exigé un changement structurel pour que la numérisation «°ne nous enferme pas dans les cercles vicieux de l’inégalité°».

La Namibie a opté, pour sa part, en faveur de nouveaux cadres juridiques pour lutter contre la violence perpétrée par l’utilisation des TIC, a indiqué la Ministre de l’égalité des sexes, de l’éradication de la pauvreté et de la protection sociale.

Au cours de cette séance, plusieurs délégations ont par ailleurs fait part de leur solidarité vis-à-vis des femmes et des filles en Afghanistan, en Iran et en Ukraine.

La Commission de la condition de la femme poursuivra sa discussion générale demain, jeudi 9° mars, à partir de 10°heures.

* sciences, technologie, ingénierie et mathématiques 

SOIXANTE-SEPTIÈME SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME

Suite de la discussion générale

« Le monde numérique n’est pas égal », a constaté Mme ANETTE TRETTEBERGSTUEN, Ministre de la culture et de l’égalité de la Norvège, pour qui le changement numérique a « perpétué les différences ».  Les groupes vulnérables et les femmes continuent en effet de prendre du retard.  Le harcèlement et la violence numérique se répandent en ligne, réduisant les voix féminines au silence.  Pourtant, a continué la Ministre, l’inclusion des femmes au sein du marché du travail n’est pas seulement cruciale pour leur indépendance financière, elle est aussi une condition nécessaire à une économie fonctionnelle.  En Norvège, la participation des femmes au marché du travail est d’une plus grande valeur économique que n’importe quel autre secteur, a-t-elle ajouté.  Nous devons maintenant veiller à ce que la fracture numérique ne laisse pas les femmes de côté afin de bâtir sur les progrès réalisés au cours des dernières décennies.  Pour ce faire, a ajouté la Ministre, elles doivent acquérir des compétences numériques, dans une industrie où elles comptent pour moins du tiers de la main-d’œuvre dans le monde.  Les pays de l’Union européenne ont ainsi approuvé la loi sur les services numériques et proposé une nouvelle législation sur la liberté des médias.  La Ministre a appelé à agir pour construire des sociétés numériques plus sûres et plus inclusives, « pas seulement parce que c’est juste, mais parce que c’est intelligent ».

Mme JEANNETTE BAYISENGE, Ministre du genre et de la promotion de la famille du Rwanda, a dit que la mise en place d’un écosystème numérique inclusif est depuis longtemps un objectif de développement économique du Rwanda, qui a présenté dès l’an 2000 une première politique relative aux technologies de l’information pour le développement.  Un cadre réglementaire et une infrastructure numérique « robuste » ont ensuite été créés, de même que différents mécanismes tels que le plan directeur Smart Rwanda, qui vise à autonomiser les femmes et les jeunes grâce au renforcement des capacités numériques.  Ce faisant, a poursuivi la Ministre, le Rwanda a pu adopter une approche participative et inclusive, avec l’aide de différents partenaires, afin de faire en sorte que les défis connexes tels que le coût élevé d’Internet et des appareils numériques, l’analphabétisme numérique ainsi que la violence fondée sur le genre en ligne soient abordés conjointement et de manière approfondie.  La Ministre a profité de l’occasion pour annoncer que la Conférence sur le thème « Les femmes donnent la vie » se tiendra à Kigali du 17 au 20 juillet 2023, une première sur le continent africain.  

Mme NYELETI BROOKE MONDLANE, Ministre du genre, des enfants et des affaires sociales du Mozambique, a indiqué que l’innovation et l’évolution technologique continuent de poser certains problèmes, le développement des TIC demeurant lacunaire et leur accès limité, notamment pour les femmes.  Le Gouvernement remédie à cette situation en tentant de limiter le fossé de genre concernant la détention de téléphones portables, d’ordinateurs et d’accès à Internet.  De plus, le pays a mis en place plusieurs instruments juridiques favorisant l’inclusion numérique via des prêts et des facilités de paiement, permettant ainsi aux femmes d’obtenir des accès aux marchés, agricoles notamment, et à des connaissances cruciales pour l’amélioration de leur bien-être.

Mme MARIE BJERRE, Ministre du développement numérique et de l’égalité des chances du Danemark, a voulu sensibiliser sur les conséquences des avortements illégaux, causes de mortalité maternelle, de complications de santé physique et mentale, de stigmatisation sociale, et de fardeau financier pour les femmes, les communautés et le système de santé.  Pourquoi des millions de femmes doivent-elles être hospitalisées pour des complications et des milliers d’entre elles doivent-elles mourir chaque année, s’est-elle lamentée.  Aucun pays ou gouvernement ne devrait limiter l’autonomie corporelle ou restreindre le libre choix d’une femme, s’est-elle emportée, notant en outre que les restrictions imposées à l’avortement n’empêchent pas la procédure, mais la rend moins sûre.  À titre d’exemple, elle a indiqué que l’avortement a été légalisé au Danemark il y a 50 ans et que depuis il a diminué de 50%.  L’égalité des sexes, ce ne sont pas que des mots.  C’est la vie et la mort, a-t-elle souligné, avant de rappeler que la santé et les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains.

Prenant à son tour la parole, Mme SIGNE GERTZ, déléguée de la jeunesse du Danemark, a indiqué que la technologie offre un nouveau monde aux jeunes femmes et aux filles, tout en en limitant les possibilités.  Lorsque les droits des femmes et des filles ne sont pas respectés en ligne, les problèmes structurels sous-jacents à l’origine des préjugés sexistes sont amplifiés, l’espace d’engagement devient inaccessible et les plateformes de développement deviennent des plateformes d’exploitation, a-t-elle alerté.

Elle a exigé un changement structurel pour que la numérisation « ne nous enferme pas dans les cercles vicieux de l’inégalité, mais devienne un changement déterminant pour tous les sexes en matière d’égalité ».

Mme EVIKA SILINA, Ministre du bien-être de Lettonie, a indiqué qu’au cours des cinq dernières années, la Lettonie a élaboré un cadre solide permettant aux garçons et aux filles de bénéficier de la numérisation.  Des investissements ont également été réalisés pour garantir l’accès à Internet et la disponibilité d’appareils pour les écoliers des groupes vulnérables.

Des efforts sont aussi déployés pour appuyer l’autonomisation des filles et réduire les stéréotypes sexistes sur les rôles sociaux des femmes et des hommes.  C’est ainsi que les histoires de réussite de femmes dans le domaine des STIM se sont avérées être des facteurs de motivation efficaces pour inciter les jeunes lettones à poursuivre leurs études et leur carrière dans les domaines scientifiques.  La Ministre a également indiqué que les femmes représentent 40% des diplômés en sciences et technologies et 60% des personnes employées dans les domaines scientifiques et technologiques.

La Lettonie compte également la plus forte proportion de femmes inventeurs parmi les États membres de l’Organisation européenne des brevets, soit 30%, s’est encore félicitée la Ministre.

M. TARIQ AHMAD, Ministre d’État et Représentant spécial du partenariat mondial pour la prévention des conflits du Royaume-Uni, a d’abord longuement insisté sur les effets dévastateurs de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, évoquant en détail les violences sexuelles et les crimes de guerre commis contre les femmes ukrainiennes par l’armée russe.  Il a ensuite déclaré que l’évolution technologique est inévitable, et que les femmes et les filles pouvaient en tirer parti à condition de les protéger quand elles se trouvent en ligne, et de s’attaquer aux contenus illégaux et au harcèlement en ligne, comme une loi britannique s’apprête à le faire.  Il s'agit aussi pour le Royaume-Uni de s’attaquer aux préjugés de genre ayant cours dans l’élaboration des nouvelles technologies, a-t-il ajouté.

Mme JAN TINETTI, Ministre des femmes, de l’éducation et de la réduction de la pauvreté infantile de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que son pays a rejoint, l’année dernière, le Partenariat mondial d’action contre le harcèlement et les abus en ligne basés sur le genre, et copréside en outre l’Appel de Christchurch visant à supprimer les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne.  Elle a souligné que l’éducation est essentielle pour mettre l’innovation et la technologie au service de l’égalité des sexes.  L’actualisation du programme scolaire néo-zélandais permettra d’ailleurs de développer des compétences pour déceler les informations erronées et la désinformation et ajoutera la sécurité numérique aux conseils dispensés en matière de relations et d’éducation sexuelle, a fait savoir la Ministre.

Pour partager équitablement les avantages de la technologie, la dignitaire a souligné que les femmes et les filles doivent pourvoir s’asseoir à la table, et disposer des outils et des financements appropriés, pointant du doigt les écarts d’investissement entre les deux sexes.  Elle a appelé à accorder la priorité aux femmes et aux filles dans les STIM.  La Nouvelle-Zélande a mis sur pied un plan pour appuyer la formation des femmes et des filles dans l’industrie des technologies numériques, tandis que la stratégie Lifting Connectivity for Aotearoa qui se concentre sur la femme rurale vise à réduire la fracture numérique entre les sexes et à appuyer l’autodétermination des femmes et des filles autochtones.

Mme ERLYNE ANTONELLA NDEMBET EP. DAMAS, Ministre de la justice, Garde des sceaux, chargée des droits de l’homme du Gabon, a expliqué que son pays a lancé en 2021 le programme Gabon-Égalité afin de réduire les inégalités homme-femme et de lutter contre la violence et la discrimination fondées sur le genre.  Une réforme juridique a en outre permis d’éliminer les obstacles aux progrès sociaux et professionnels des femmes et de renforcer les sanctions pénales contre les auteurs de violence, de discrimination et de harcèlement à leur égard.  La Ministre a aussi énuméré les mesures prises par son gouvernement afin de renforcer l’autonomisation des femmes et l’innovation technologique, notamment le Programme Gabonais de Qualification des Femmes en Entrepreneures Digitales (PROGAFED).  Une tontine digitale combine par ailleurs la mutualisation traditionnelle de l’épargne entre femmes et la connexion numérique avec les établissements de microfinance afin de renforcer l’accès de celles-ci au crédit, notamment en milieu rural.

M. THOMAS BLOMQVIST, Ministre de la coopération des pays nordiques et de l’égalité de la Finlande, a, pour commencer, exprimé sa pleine solidarité avec l’Ukraine et son peuple, dénonçant l’invasion illégale par la Russie qui est également une violation des droits des femmes et des filles.  Comme dans tout conflit, les femmes jouent un rôle essentiel dans l’instauration d’une paix durable, a-t-il poursuivi, appelant à continuer à soutenir les femmes qui se trouvent dans des situations difficiles dans le monde, notamment en Afghanistan et en Iran.

Saluant le thème de cette année, le Ministre a estimé nécessaire d’élaborer des solutions pour transformer les normes de genre et les dynamiques et structures de pouvoir qui maintiennent les inégalités entre les hommes et les femmes.  Il a indiqué qu’en tant que codirigeant du processus de la Coalition d’action sur les technologies et l’innovation au service de l’égalité entre les femmes et les hommes, son gouvernement s’est engagée à atteindre ses quatre objectifs, à savoir, promouvoir la réduction du fossé d’accès au numérique et aux compétences, investir dans les technologies et l’innovation féministes, construire des écosystèmes d’innovation inclusifs, et enfin, priorité de la Finlande, prévenir et éliminer la discrimination en ligne et technologique.

M. BILAWAL BHUTTO ZARDARI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a évoqué le souvenir de sa mère, Benazir Bhutto, première femme cheffe de gouvernement d’un pays musulman.  Au nom du monde musulman, il a fait état des droits de femmes, rejetant les accusations d’extrémisme de la part « d’islamophobes qui insistent pour violer les principes de l’islam » et qui minimisent le rôle des femmes dans la société.  Il a ensuite souligné que le développement numérique est crucial pour parvenir à un monde inclusif.  Il s’est inquiété du « coût humain » de la fracture numérique alors qu’un tiers de la population mondiale demeure « hors ligne », notamment dans le Sud et chez les femmes.  Toutefois, la technologie numérique offre des instruments prometteurs pour sortir les femmes et les filles de la pauvreté, un phénomène sans précédent, selon lui, dans l’histoire de l’humanité.  

Mme LISA PAUS, Ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l’Allemagne, a appelé à examiner les moyens d’assurer l’autonomisation numérique de chacun, quel que soit leur sexe ou leur identité, afin que la transformation numérique ne laisse personne de côté.  C’est pourquoi il est essentiel, à ses yeux, de lier numérisation et égalité des sexes.  Pour y parvenir, a-t-elle indiqué, nous devons puiser dans le potentiel des femmes et des filles dans toute leur diversité, notamment en augmentant le nombre de femmes travaillant dans les professions numériques où, en Allemagne, les femmes ne représentent que 17% de la main-d’œuvre.  La Ministre a ensuite déploré que les femmes et les filles qui utilisent Internet sont particulièrement exposées à la violence sexuelle et sexiste, et que dans de trop nombreux pays, l’accès des femmes à Internet demeure limité, ce qui complique d’autant l’acquisition de compétences numériques.  La Ministre s'est aussi inquiétée des conséquences du développement de l’intelligence artificielle et du risque que les algorithmes perpétuent les stéréotypes de genre, contribuant ainsi à accroître les inégalités existantes.  Elle a appelé à une numérisation « confiante et féministe », dans laquelle les femmes poursuivent des carrières dans les STIM aussi facilement que les hommes.

Mme WILLIAMETTA E. SAYDEE-TARR, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale du Libéria, a assuré que son pays avait réalisé des progrès dans la lutte contre la fracture numérique entre les sexes.  Elle a ainsi souligné la mise en place de dispositifs innovants, tels que l’établissement de centres d’appels et d’accueils modernes destinés à accélérer le signalement de violences sexuelles ou encore la sensibilisation aux problèmes de santé maternelle et de protection de l’enfance.  Nous mobilisons des ressources technologiques pour faciliter l’accès des femmes et des filles à diverses formes de financement, a précisé la Ministre, qu’il s’agisse de transferts en espèces, de e-programmes relatifs à la sécurité sociale, d’inscription à des plateformes numériques financières ou encore d’argent « mobile » et d’allocations destinés à aider les ménages vulnérables, en particulier ceux dirigés par des femmes.  Elle a ajouté que le Gouvernement du Libéria utilise également la technologie de l’argent mobile pour payer les salaires et autres primes des fonctionnaires.  Enfin, elle a indiqué que son pays était engagé dans le développement accru de dispositifs d’inclusion numérique à destination des femmes, pour renforcer leur indépendance financière, pour les aider à se relever financièrement de certaines catastrophes naturelles ou encore pour leur offrir l’accès aux énergies renouvelables.  

Mme EUGENIA ROCCELLA, Ministre du taux de natalité et de l’égalité des chances de l’Italie, a jugé essentiel de façonner une société numérique qui réponde de manière équitable aux besoins féminins et masculins, « d’abord et avant tout dans le monde professionnel ».  L’Italie continue, en ce sens, de promouvoir l’égalité des chances dans le secteur économique et sur le marché du travail, a-t-elle dit, l’objectif étant de réussir une transformation globale de la culture d’entreprise.  La Ministre a également souligné l’importance qu’accorde son gouvernement au soutien de l’équilibre entre la vie familiale des femmes et leur vie professionnelle, les outils numériques devant permettre de progresser dans ce domaine.  Les femmes doivent être libres de choisir d’être mère sans avoir à renoncer à leurs aspirations professionnelles, a-t-elle insisté, se disant confiante dans l’efficacité de la complémentarité des mesures de protection sociale et des plus récentes TIC.  Ensemble, elles peuvent nous aider à créer un environnement véritablement propice à l’épanouissement des femmes, a-t-elle estimé.

M. NAREK MKRTCHYAN, Ministre du travail et des affaires sociales de l’Arménie, a évoqué la politique numérique de son pays, favorable aux femmes et aux filles arméniennes, ainsi que les efforts déployés par son gouvernement pour appuyer l’inclusion et l’accès aux ressources numériques notamment via son programme d’autonomisation économique.  Les femmes vivant en zone rurale bénéficient également de formations aux nouvelles technologies pour combler la fracture numérique liée au genre.  L’Arménie œuvre aussi pour appuyer les efforts internationaux visant à combler la fracture numérique basée sur le genre, a fait savoir le Ministre qui s’est félicité que la participation des femmes aux TIC a continué d’augmenter en 2022 dans son pays. 

Mme AYELEN MAZZINA, Ministre de la femme, du genre et de la diversité de l’Argentine, a fait part de l’engagement de son pays à offrir une éducation sexuelle complète et libre, dans le respect des droits humains et en mettant l’accent sur la diversité.  Elle a encouragé les filles, les femmes et les personnes LGTBI+ à apprendre, travailler et accéder aux technologies et aux sciences afin de briser les préjugés, exhortant en outre à rendre l’accès aux sciences et aux technologies plus égalitaire et démocratique.  La Ministre s’est ensuite alarmée du niveau inquiétant de la violence perpétrée en ligne, notamment en politique, décriant le harcèlement et les tentatives de faire taire les femmes et les femmes LGBTI+ qui participent à la vie politique.  Elle a appelé à faire cesser la violence politique numérique basée sur le genre, notamment en adoptant des politiques publiques et législatives.

M. JASON PETER, Ministre du développement communautaire, de la jeunesse et du culte de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a expliqué que son pays donnait la priorité à son programme national de transformation numérique.  Ainsi, des cadres stratégiques visent à numériser tous les systèmes et processus gouvernementaux d’ici à 2027.  À cette date, a-t-il ajouté, 90% de la population papouane-néo-guinéenne, y compris les femmes et les jeunes filles -qui vivent encore en grande partie dans les zones rurales- devraient pouvoir avoir accès à Internet.  Il a assuré que le pays est déterminé à exploiter le potentiel des TIC et du secteur numérique pour permettre à sa population, y compris les femmes et les filles, d’avoir accès à l’éducation et à la formation.  Le Gouvernement s’est aussi engagé à exploiter le potentiel des TIC pour appuyer l’accès à des services « simples, rapides et clairs »; assurer la transparence et l’efficacité de l’administration; et accroître l’essor de l’accès au numérique aux petites et moyennes entreprises.  

Mme ZHYLDYZ POLOTOVA, Ministre adjointe du travail, de la protection sociale et des migrations du Kirghizistan, a estimé que le développement de l’économie verte et numérique démontre l’engagement de son gouvernement à éliminer l’écart numérique qui subsiste entre les hommes et les femmes, tel qu’indiqué dans la stratégie nationale de développement 2040.  Pour ce faire, nous devons améliorer l’alphabétisation numérique des femmes et les aider à développer de nouvelles compétences dans ce domaine, a-t-elle ajouté.  Des approches innovantes sont nécessaires pour assurer aux femmes un accès sûr, inclusif et égal aux nouvelles technologies, afin qu’elles développent des compétences numériques leur permettant d’accéder au marché du travail, notamment celles qui vivent dans les zones montagneuses.  Ces questions ont d’ailleurs été abordées lors de la récente réunion sous-régionale des pays d’Asie centrale qui s’est tenue à Bichkek, a noté la Ministre.  Selon elle, l’accessibilité, l’inclusivité, l’égalité et la coopération sont des éléments clefs de la réalisation du Programme 2030. 

Mme NASSENEBA TOURÉ, Ministre de la femme, de la famille et de l’enfant de la Côte d’Ivoire, a déclaré que l’égalité entre les hommes et les femmes est une priorité des politiques publiques de son pays.  La Côte d’Ivoire a ainsi ratifié la Convention de Budapest sur la cybercriminalité et mis en place, en 2011, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité, instruments qui favorisent des innovations technologiques profitant aux femmes.  De même, la Stratégie nationale de développement du numérique (2021-2025) vise à faire de la Côte d’Ivoire un pôle de l’innovation technologique en Afrique.  Le Ministre a aussi évoqué les différentes initiatives de développement des compétences mises en place par son gouvernement, notamment le projet « droit à l’éducation inclusive », en collaboration avec les Nations Unies, qui a permis de réduire le taux d’analphabétisme chez les femmes, tout en favorisant l’insertion professionnelle des filles dans les métiers du numérique.  

Mme DOREEN SIOKA, Ministre de l’égalité des sexes, de l’éradication de la pauvreté et de la protection sociale de Namibie, a indiqué que son pays a mis en place différents cadres juridiques pour lutter contre la violence fondée sur le sexe et la violence à l’égard des enfants, y compris la violence perpétrée par l’utilisation des TIC.  Elle a également fait part de l’adoption de la loi sur la traite des personnes, la loi sur la protection des enfants ainsi que la politique en matière de TIC.  Cependant, a-t-elle regretté, malgré ces lois et politiques exhaustives, les filles sont toujours confrontées à des stéréotypes sexistes, à la violence liée au sexe et à la violence contre les enfants, y compris la violence facilitée par la technologie.  De même, il reste beaucoup à faire pour inclure les femmes à différents niveaux de prise de décision, en particulier dans les domaines des TIC.  Néanmoins, s’est-elle félicitée, la représentation des femmes et leur accès aux TIC au niveau régional et au niveau des circonscriptions dans les 14 régions politiques de Namibie n’ont cessé d’augmenter.

Mme NANCY ROSALINA TOLENTINO GAMARRA, Ministre du genre et des populations vulnérables du Pérou, a détaillé le plan « tous connectés » pour améliorer l’accès à Internet pour tous et toutes dans le pays, précisant que l’un de ses objectif est de combattre tous les types de discriminations.  Elle a aussi mentionné l’offre en formation au profit des femmes et des filles.  Dans ce contexte de transformation technologique, les filles et femmes sont vulnérables face au harcèlement et aux agissements criminels, a-t-elle dit, avant de mentionner les efforts pour y remédier.  Enfin, elle a réaffirmé l’engagement de son pays à combattre la violence faite aux filles et femmes.

Mme FATOU KINTEH, Ministre du genre, des enfants et de la protection sociale de la Gambie, a déclaré que son gouvernement reconnaît le rôle essentiel que l’innovation et la promotion de la technologie jouent dans l’émancipation des femmes et des filles.  Cela a conduit à la création de trois ministères clefs, à savoir le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche, des sciences et de la technologie en 2007, le Ministère du genre, des enfants et de la protection sociale en 2019 et plus récemment le Ministère de la communication et de l’économie numérique en 2022, a-t-elle ajouté.  Ces ministères ont pour mission, à travers l’activation transversale de nombreux dispositifs, plans et stratégies, de permettre l’avènement d’une nation inclusive et numérique, a expliqué la Ministre. 

Mme PAULINA BRANDBERG, Ministre de l’égalité des sexes de la Suède, a déclaré qu’Internet et la technologie en général sont toujours considérés comme un univers masculin.  Les normes rhétoriques stéréotypées sont courantes parmi les communautés en ligne, a-t-elle pointé du doigt, plaidant dans ce contexte pour un changement radical en faveur des générations actuelles et futures.  Nous devons leur garantir la fourniture d’une technologie équitable, profitant tant aux femmes et aux hommes, qu’aux filles et aux garçons, dans toute leur diversité, a-t-elle plaidé.  La Ministre suédoise a en outre rappelé l’importance de combattre les dimensions numériques de la violence sexiste, un préalable, selon elle, à l’établissement d’une ère numérique équitable.   

Mme ALLAHOURY AMINATA ZOURKALEINI, Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger, a évoqué la table ronde des partenaires pour assurer la réussite scolaire des filles du Niger, organisée le 21 septembre 2022, en marge de la soixante-dix-septieme session ordinaire de l’Assemblée générale, comme illustrant parfaitement l’engagement du Gouvernement nigérien à faire de l’éducation des filles une priorité nationale. 

Le Niger poursuit sa mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, développant un plan de développement économique et social sensible au genre, incluant les filles dans tous les secteurs du développement, y compris le numérique.  Elle a cité en exemple « un accès accru aux produits financiers ».  En outre, 100 internats ont été créés pour les filles pour réduire les inégalités de la carte scolaire nigérianes.  Tous sont connectés, a-t-elle précisé.  Pour lutter contre les violences basées sur le genre, quatre centres multifonctionnels de prise en charge holistique des victimes ont été créés dans quatre régions du pays.  Les programmes et projets mis en œuvre par le Niger ont permis de réduire le taux de mariage d’enfants de 73,3% à 53,6% entre 2012 et 2021, a déclaré la Ministre. 

Mme AMAL HAMAD, Ministre des affaires féminines de l’État de Palestine, a condamné les agressions menées dans les territoires palestiniens occupés par les colons israéliens, terrorisant les femmes et les filles, dans une perspective d’apartheid.  L’entrepreneuriat est difficile dans de telles conditions d’oppression, malgré l’existence de programmes et la mise sur pied d’un ministère pour l’entrepreneuriat et l’innovation chargé de favoriser un développement numérique favorable aux femmes, et d’un projet d’incubateur.  La Ministre a aussi cité les projets Be Positive et Sky Is The Limit, qui encouragent les femmes et les filles palestiniennes à travailler dans le secteur des TIC.

Mme ANA LETICIA AGUILAR THEISSEN, Secrétaire présidentielle à la condition féminine du Guatemala, a constaté que les technologies ne sont pas exemptes de préjugés de genre.  Elle a indiqué que le plan national de développement du Guatemala reconnaît que la science et la technologie sont d’une importance stratégique pour réduire les iniquités et construire une société plus inclusive.  De même, la politique du gouvernement identifie la science et la technologie comme élément central pour l’accès et les progrès dans l’éducation, l’économie et la compétitivité.  La dignitaire a également parlé de la stratégie nationale pour l’inclusion des femmes et des peuples autochtones dans la science, la technologie et l’innovation, précisant que celle-ci vise à reconnaître les connaissances ancestrales et leur contribution au développement du pays.  De même, le Guatemala entend garantir que les processus de transformation des politiques technologiques institutionnalisent et internalisent la notion d’équité et d’égalité pour transformer la matrice productive et contribuer à la transformation technologique.

Mme MAI AL-BAGHLI, Ministre des affaires sociales et du développement communautaire et Ministre d’État chargée de la condition féminine et de l’enfance du Koweït, a appelé à travailler de concert aux niveaux national, régional et international pour garantir et renforcer les acquis des dernières années en matière de droits civiques, politiques, économiques et sociaux des femmes.  L’autonomisation des femmes et l’interdiction de la discrimination à leur endroit sont maintenant consignées dans les textes fondamentaux du Koweït.  Depuis 2015, les femmes koweïtiennes ont ainsi le droit d’être élues et de voter, a-t-elle relevé, en soulignant par ailleurs la forte présence des femmes dans les facultés technologiques et d’ingénierie de son pays.    

Mme SITHEMBISO G. G. NYONI, Ministre des affaires féminines du Zimbabwe, a fait savoir qu’en 2021, le gouvernement du Zimbabwe s’est lancé dans un projet de création de centres d’information communautaire pour offrir aux communautés isolées un accès gratuit aux TIC.  Actuellement, il y a plus de 200 centres opérationnels, 40 supplémentaires devant être mis en service en 2023, a-t-elle indiqué.  La Ministre a ajouté que, pour améliorer les TIC dans l’éducation, le Zimbabwe a prévu de fournir à 2 700 écoles, électricité, panneaux solaires, matériel informatique et connexions Internet.  À ce jour, 1 100 écoles ont bénéficié du projet, a-t-elle précisé, notant encore que son pays installe sur l’ensemble du territoire des hubs polyvalents d’éducation et d’apprentissage tournés vers les jeunes femmes et les filles, en vue de leur permettre de se former aux outils numériques auprès de partenaires régionaux et internationaux. 

Mme MANTY TARAWALLI, Ministre du genre et de l’enfance de la Sierra Leone, a tout d’abord indiqué que le 15 novembre 2022, le Parlement de la Sierre Leone a adopté à l’unanimité la loi sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, laquelle fixe notamment à 30% le quota de représentation des femmes dans divers organes gouvernementaux et aux postes de prise de décisions dans les secteurs public et privé.  En outre, pour la première fois de l’histoire du pays, les femmes peuvent dorénavant être propriétaires ou hériter de leurs propres terres sans restriction.  Et les sociétés minières devront quant à elles effectuer des études sur l’impact de leurs activités sur les femmes et les enfants.

En venant au thème de la session, la Ministre a indiqué que son gouvernement accorde des bourses aux femmes et aux filles poursuivant des études dans les domaines des STIM.  La politique d’éducation gratuite de qualité a entraîné une augmentation sans précédent du nombre d’inscriptions des filles, et un système de gestion de l’information permet de renforcer la collecte de données.

M. OBEDIAH H. WILCHCOMBE, Ministre des services sociaux et du développement urbain des Bahamas, a indiqué que la pandémie de COVID-19 a produit une crise de l’éducation dans son pays.  Il a expliqué que son gouvernement déploie des efforts vigoureux pour arrêter et inverser la vaste perte d’apprentissage qui en a résulté, précisant qu’un programme avait été mis en place pour évaluer les pertes d’apprentissage par enfant, d’abord pour déterminer l’étendue du problème, puis pour placer chaque élève dans un programme accéléré et adapté.  De même, le Gouvernement a récemment lancé un nouveau programme d’études en informatique qui vise à initier les élèves au codage et au développement de logiciels.  L’un des résultats positifs de la pandémie s’est traduit en notre première tentative nationale sérieuse de placer la technologie au cœur de l’enseignement.  Le Gouvernement des Bahamas, a ajouté le Ministre, continue en outre de développer la numérisation des services publics, ce qui contribuera à offrir des avantages à tous ses citoyens et à améliorer la facilité des affaires.  Dans ce contexte, le Département du genre et des affaires familiales préconise et promeut des programmes qui s’attaquent aux stéréotypes sexistes et aux préjugés au travail.

Mme I GUSTI AYU BINTANG DARMAWATI, Ministre de l’autonomisation de la femmes et de la protection de l’enfance de l’Indonésie, a souligné l’engagement de son pays en faveur de l’égalité des genres et de la lutte contre les discriminations faites aux femmes.  Elle a appelé à combler le fossé numérique, avant de détailler le plan de compétences numérique adopté par son pays.  Il est crucial que les femmes et les filles aient pleinement accès aux technologies du numérique, a insisté la déléguée.  Elle a enfin mentionné la loi adoptée par son pays pour combattre la violence faite aux femmes, y compris sur Internet.  Les femmes doivent être en position de leadership, a conclu la déléguée.

Pour M. TUMISO MACDONALD RAKGARE, Ministre de la jeunesse, de l’égalité des sexes, des sports et de la culture du Botswana, l’utilisation de la technologie, en particulier chez les femmes et les filles, n’est plus un luxe, mais un besoin fondamental, car les sociétés et les économies en dépendent totalement.  C’est pourquoi le Botswana s’est engagé à faire en sorte que la participation des femmes à l’innovation et à la technologie « ne soit pas une exception, mais une norme ».  Au Botswana, les femmes représentent 53,6% des utilisateurs de médias sociaux.  En outre, 68,6% sont sur WhatsApp, 51,4% sur Facebook Messenger, 43% sont sur Linkedin et 31,8% sur Twitter.  Concernant l’alphabétisme numérique, les femmes du pays en sont à 18%, tandis que les hommes en sont à 31%.  Conscients des capacités des femmes dans le secteur des TIC, les fournisseurs de services mobiles au Botswana ont développé des produits au bénéfice des femmes, y compris celles se lançant dans l’entreprenariat.  Le Ministre a cité les produits « Flexi Plans », « Electronic Wallet (E-Wallet) », « Talkmore » ainsi que le programme « Tshepiso (Pledge) ».  Bien que le Botswana ait réalisé des progrès significatifs en matière de promotion des femmes et des filles dans le domaine des TIC, le pays reste confronté à de nombreux obstacles en raison de l’accès limité à l’infrastructure numérique, du coût élevé de l’accès à la technologie numérique, et du manque de connaissances de la population en général.

M. MARTIN MORETI, Ministre de la jeunesse, des sports et des affaires sociales du Kiribati, a déclaré qu’afin d’exploiter pleinement le potentiel de l’innovation et de la technologie en faveur de l’égalité des sexes, il faut combler les lacunes persistantes de genre, notamment dans les STIM, l’alphabétisation numérique et l’accès à l’infrastructure des TIC.  Pour ce faire, il est impératif à ses yeux que les programmes d’éducation et de formation soient accessibles et abordables pour tous.  Toutefois, le harcèlement en ligne, la cyberintimidation et la pornographie peuvent exacerber les lacunes de genre existantes, s’est inquiété le Ministre.  S’agissant de l’autonomisation des femmes et des filles dans l’économie numérique, le programme Pacer Plus a contribué, selon lui, à fournir une plateforme pour le commerce électronique.  Malgré ces avancées, il a considéré indispensable le développement continu de la cybersécurité.  Pour autonomiser les femmes et les filles, il nous faut encore améliorer la participation des femmes au STIM, à l’entrepreneuriat et aux services financiers, a conclu le Ministre.

M. AHMED ADAM BAKHIET, Ministre du développement social du Soudan, a fait état d’un contexte régional et international complexe marqué par l’exacerbation du fossé entre certains pays.  Le Gouvernement soudanais a pris des mesures en vue de favoriser l’autonomisation des femmes et de garantir l’accès numérique, afin de bâtir une véritable société de connaissances et d’innovation nationales, tout en garantissant l’égalité entre les sexes, a-t-il indiqué.  S’agissant de l’enseignement supérieur, deux nouvelles universités spécialisées en sciences et technologies attirent de plus en plus de femmes.  Une chaire de l’UNESCO pour les femmes dans le domaine des sciences et technologies a ainsi été établie cette année, ce qui permet de renforcer leurs compétences dans les TIC.  Le Ministre a appelé, en terminant, à lever les sanctions qui pèsent sur le Soudan. 

Mme AL-MISNAD (Qatar) a détaillé les efforts considérables de son pays en vue de l’autonomisation des femmes, avec notamment une amélioration de l’accès à Internet et la promotion d’une économie de la connaissance.  L’éducation est capitale pour réussir la transition numérique, a-t-elle dit, en indiquant que numérisation et éducation vont de pair au Qatar.  Elle a aussi souligné l’importance de développer le télétravail, avant de rappeler l’économie de la connaissance qui est celle de son pays.  Le Qatar joue un rôle de chef de file en ce qui concerne l’accès à Internet, a-t-elle conclu.

Mme JESSICA YAOSKA PADILLA LEIVA, Ministre de la femme du Nicaragua, a indiqué que son gouvernement a donné la priorité à la formation technique et technologique avec la création de 53 centres technologiques et laboratoires visant à renforcer les capacités des femmes pour les positionner sur un pied d’égalité dans le marché du travail.  Cette approche, a-t-elle expliqué, s’inscrit dans le cadre du modèle national d’enseignement technique et de formation professionnelle fondé sur les compétences.  C’est ainsi qu’en 2022, 401 623 étudiants ont été accueillis avec une participation exceptionnelle de 65% de femmes.  En outre, plus de 46 991 femmes ont bénéficié de paquets technologiques pour la production agricole. 

De plus, a-t-elle ajouté, grâce au modèle d’économie familiale, communautaire et créative, 428 712 femmes ont été formées à l’utilisation des TIC dans leurs entreprises.  Enfin, le Ministère de la condition féminine dispose d’une plateforme en ligne Learning in Equity qui propose des cours sur les droits, la sécurité et la sûreté des femmes.

M. BRONTO SOMOHARDJO, Ministre des affaires intérieures du Suriname, a parlé des différentes mesures et initiatives politiques mises en œuvre pour faire progresser les droits des femmes, en particulier l’élaboration d’un système de suivi et d’évaluation du plan d’orientation sur la vision genre 2021-2035.

Le Ministre a également évoqué l’adoption d'une législation nationale visant à améliorer la situation juridique des femmes et d’autres groupes vulnérables, citant les lois sur la prévention et la lutte contre la violence et le harcèlement sexuel sur les lieux de travail et la promotion de l’égalité de traitement dans l’emploi.  Le Ministre a aussi cité une initiative qui vise notamment à réduire les grossesses chez les adolescentes au sein des communautés autochtones et tribales du pays.

Par ailleurs, il a annoncé le lancement de diverses activités pour impliquer davantage de femmes et de filles dans les TIC, telles que la formation des éducateurs des niveaux secondaires, la fourniture de modules TIC dans les cours de la fonction publique et la célébration annuelle de la Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC.

Mme DOREEN MWAMBA, Ministre du développement communautaire et des services sociaux de la Zambie, a indiqué que son pays dispose d’un ministère spécifiquement chargé de l’avancement de la science, de la technologie et de l’innovation et qu’il entreprend un examen politique et législatif de sa politique en matière de TIC afin d’améliorer sa réponse aux changements rapides sur le plan technologique et aux questions émergentes connexes telles que l’égalité des sexes.  Ainsi, son pays a promulgué la loi n° 1 sur la cybersécurité et les cybercrimes de 2021 qui prévoit en particulier la protection des femmes, des filles et des enfants en ligne, a précisé la Ministre.  En outre, une stratégie sur le genre et les TIC a été élaborée pour fournir une assistance sur la mise en œuvre des programmes sur le genre à l’Autorité zambienne de l’information et des télécommunications (ZICTA), aux ministères de tutelle et aux autres agences concernées, aux fournisseurs de services TIC, au secteur privé, aux organisations de la société civile et aux médias.  Enfin, la Zambie a mis en place une stratégie de transformation pour renforcer davantage l’égalité entre les sexes non seulement dans l’accès aux produits et services TIC, mais également dans l’acquisition de compétences qui garantiront l’inclusion numérique, a ajouté la Ministre.

Mme DIVA GUZMAN, Ministre de la femme et de l'égalité des sexes du Venezuela, s’est réjouie de pouvoir participer à ce forum en dépit des mesures coercitives unilatérales imposées par le Gouvernement des États-Unis.  Elle a témoigné de la résilience des femmes vénézuéliennes qui face à l’adversité ont contribué à la souveraineté alimentaire du pays grâce à leurs recherches de haut niveau qui ont permis d’identifier une variété de semences autochtones qui doivent être préservées en créant des banques de gènes. Elle a aussi mis en exergue la capacité des femmes vénézuéliennes à diriger la production et l’assemblage d’équipements technologiques et d’ordinateurs distribués gratuitement aux enfants et aux adolescents dans les écoles.

Il est important de noter, a-t-elle insisté, que «°nos femmes scientifiques » ont joué un rôle très important dans le séquençage génomique de la COVID-19, classant le Venezuela au quatrième rang des pays d'Amérique latine en matière de recherche dans ce domaine.  Le Venezuela compte aujourd’hui 50% de chercheuses dans tous les domaines de la connaissance, tandis qu'elles dirigent 52% des projets scientifiques financés par l’État.  Enfin, a ajouté la Ministre, la création récente de la vice-présidence pour les sciences, la technologie, l’éducation et la santé, dirigée par une femme et qui regroupe quatre ministères, également, dirigés par des femmes, reflète les efforts déployés par le Gouvernement pour combler le fossé entre les hommes et les femmes dans ces domaines.

 

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