Conférence des Nations Unies sur l’eau
5e & 6e séances plénières, matin & après-midi
ENV/DEV/2057

La Conférence de l’ONU sur l’eau s’engage à donner vie à un programme d’action pour l’eau au service de notre avenir commun

La Conférence des Nations Unies sur l’eau -la première du genre depuis une génération-, qui s’est tenue au Siège de l’ONU à New York du 22 au 24 mars 2023, a été saluée comme une occasion unique d’accélérer les progrès vers l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030.  Les engagements pris à cette occasion mettront l’humanité « sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous », s’est félicité le Secrétaire général de l’ONU lors de la clôture. 

M. António Guterres a souligné que tous les espoirs de l’humanité reposent, d’une manière ou d’une autre, sur notre capacité à fixer un nouveau cap fondé sur la science pour donner vie au Programme d’action pour l’eau.  L’un des principaux résultats de la Conférence sera en effet le Programme d’action pour l’eau qui recensera tous les engagements volontaires liés à l’eau et suivra leurs progrès.  Le Secrétariat de la Conférence a annoncé en avoir déjà compté 689. 

Le résultat de cette conférence n’est pas un document juridiquement contraignant, mais il tourne la page de l’histoire, a déclaré le Président de l’Assemblée générale.  M. Csaba Kőrösi s’est dit inspiré par « la détermination qui nous unit tous » pour arrêter le gaspillage de l’eau et favoriser le développement durable et le bien-être de l’humanité.  « Nous avons entendu la voix de la science », a-t-il ajouté.  « C’est l’avenir qui vous parle », a salué le Mouvement des jeunes pour le climat.

La Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028) a réuni des chefs d’État et de gouvernement, des ministres et des parties prenantes de tous les secteurs pour atteindre ensemble des objectifs convenus au niveau international, notamment l’objectif de développement durable no 6 du Programme 2030 pour un avenir plus juste qui vise à assurer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène pour tous.

Au nom des Pays-Bas, Mme Evelyn Wever-Croes, Première Ministre d’Aruba, en sa qualité de coprésidente de la Conférence, a fait savoir que l’enregistrement des engagements relatifs au Programme d’action pour l’eau sera prolongé jusqu’au 1er mai 2023.  Il en sera rendu compte lors de l’examen global de l’ODD 6 qui aura lieu en juillet 2023, à l’occasion du forum politique de haut niveau de l’ECOSOC.

Priant les délégations d’accélérer « considérablement » leurs investissements à cette fin, le Secrétaire général a informé que d’autres mesures de suivi sont à l’étude, notamment la nomination d’un envoyé spécial pour l’eau, qu’une majorité d’intervenants ont appelé de leurs vœux pendant le débat général.  Il s’agit, a dit M. Guterres, de mettre en avant l’eau dans la perspective du Sommet sur les objectifs de développement durable, qui se tiendra au mois de septembre prochain, ainsi que du Sommet de l’avenir en 2024.  En attendant, a-t-il assuré, « je me réjouis de faire le point sur nos progrès lors des réunions politiques de haut niveau de juillet ».

Le Président du Tadjikistan et coprésident de la Conférence, M. Emonali Rahmon, a invité les délégations à « porter la parole de l’action sur l’eau dans le monde entier ».

Pendant trois jours, les pays, rappelant qu’ils sont tous plus ou moins confrontés à une crise hydrique, aggravée par les changements climatiques, ont convenu de l’urgence d’agir de concert pour relever les grands défis liés à l’eau.  Des milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau.  Or, elle est au cœur du développement durable, ont scandé les délégations.  Elle soutient tous les aspects de la vie sur Terre, et l’accès à une eau salubre et propre est un droit humain fondamental.  Les délégations ont aussi dénoncé des décennies de mauvaise gestion et d’utilisation abusive qui ont intensifié le stress hydrique et menacent la biodiversité.  Cinq dialogues interactifs de haut niveau, organisés en parallèle, leur ont permis de présenter leur expérience et d’échanger des idées.

La Conférence a été marquée par la publication, la même semaine, du rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023.

Il ne peut y avoir de développement durable sans eau, a résumé le Secrétaire général.  « À l’heure où cette conférence historique touche à sa fin, réaffirmons notre engagement au service de notre avenir commun. »

Le Président de l’Assemblée générale a, sous les applaudissements de la salle, appuyé symboliquement sur un gros bouton bleu, au nom de tous les États Membres, pour donner le coup d’envoi de l’action sur l’eau. 

 

CONFERENCE CONSACRÉE À L’EXAMEN APPROFONDI À MI-PARCOURS DE LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE LA DÉCENNIE INTERNATIONALE D’ACTION SUR LE THÈME « L’EAU ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE » (2018-2028)

Suite du débat général

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a souligné que 70% des décès à déplorer dans les catastrophes naturelles sont liés à l’eau puisque 1,2 milliards de personnes vivent aujourd’hui dans des territoires menacés de crues.  Il a appelé la communauté internationale à agir avec détermination, notant que d’ici à 2050, cinq milliards de personnes connaîtront une situation de stress hydrique au moins un mois par an.  Déjà, un millier d’enfants meurent chaque jour en raison de la consommation d’eau insalubre.  « Ces données préoccupantes montrent que l’eau sera un risque sécuritaire demain et pourra être à l’origine de conflits et de flux migratoires massifs », a averti le Ministre.  Rappelant la mauvaise expérience de son pays qui a dû consentir « des efforts massifs pour se protéger contre des migrants illégaux qui sont agressifs et ne respectent ni nos règles, ni nos lois », il a revendiqué le droit souverain de la Hongrie de décider comment sa société va évoluer et « qui peut vivre avec qui ».  Il faut, a insisté le Ministre, s’attaquer aux causes profondes des phénomènes migratoires, dont les problématiques de l’eau.  La Hongrie a beaucoup investi dans des technologies hydriques et elle est prête à assumer sa part de responsabilité en partageant ces technologies, notamment à travers son aide publique au développement.  C’est ainsi que 800 millions d’euros ont déjà été consentis à des investissements liés á la sécurité hydrique dans plusieurs pays.  Le Ministre a appelé la communauté internationale à prendre au sérieux ces défis liés à l’eau, estimant que l’ONU est l’enceinte privilégiée pour avancer sur ces questions et vérifier que chacun honore les promesses qu’il a faites. 

M. MOHAMED BIN AWAD AL HASSAN (Oman), qui s’exprimait au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), s’est félicité que les États du CCG aient été en mesure d’atteindre 100% de l’objectif de développement durable relatif à l’accès de tous les résidents à l’eau potable et aux services d’assainissement, dans une des régions les plus touchées par le stress hydrique.  En outre, les États du CCG représentent 40% de la capacité mondiale de dessalement et sont classés parmi les meilleurs au monde en termes d’approvisionnement en eau –une eau potable sûre et propre- et de services d’assainissement.  Compte tenu de l’importance que les États du CCG attachent aux ressources en eau, le représentant a cité diverses stratégies pour l’eau lancées par les pays du Golfe, comme l’initiative saoudienne King Abdul Aziz City for Science and Technology visant à utiliser l’énergie solaire pour dessaler l’eau de mer, l’initiative Masdar pour le dessalement de l’eau de mer via des énergies renouvelables, le projet d’eau « Nasser Wells » lancé à Aden et financé par le Koweït, les initiatives Kahramaa au Qatar concernant le développement durable, et les initiatives Water Valorization et Mulhamoon de Bahreïn.  Toute ces initiatives, a expliqué le représentant, ont pour objectif de renforcer les écosystèmes environnementaux, de répondre à la demande croissante en eau, d’assurer un approvisionnement et une utilisation efficaces de l’eau, de recycler et réutiliser l’eau, de réduire les fuites dans les réseaux d’eau et de sensibiliser la société à l’importance de l’eau.  Pour finir, les États du CCG soutiennent les idées et les initiatives visant à renforcer la coopération et les échanges scientifiques et techniques dans le domaine de l’eau, y compris l’appel du Secrétaire général de l’ONU à intensifier et à stimuler la coopération internationale en fournissant des technologies de l’eau aux pays en développement, « sans restriction et à des prix préférentiels ». 

M. ARDUEN KARAGJOZI, Directeur de l’Agence de gestion des ressources en eau de l’Albanie, dont le pays partage des cours d’eau avec quatre pays voisins, est venu annoncer aujourd’hui une excellente nouvelle: la création, ce mois-ci, d’un parc national hydrique qui protège la dernière rivière sauvage d’Europe, la Vjosa.  Il a espéré que cette initiative, la première du genre, puisse servir d’exemple sur le continent.  Le Gouvernement albanais a fait preuve de sa volonté de contribuer concrètement aux efforts internationaux et d’améliorer la gestion des ressources en eau pour le pays et la région des Balkans, a assuré l’intervenant. 

M. PHILIP KARIMU LANSANA, Ministre des ressources hydriques de la Sierra Leone, a expliqué que son pays était déterminé à réaliser l’ODD 6.  Un plan directeur a mis en lumière la nécessité de construire trois nouveaux barrages pour alimenter Libreville, la capitale, en eau potable.  L’infrastructure de Libreville a été réhabilitée avec des partenaires et le Gouvernement a entrepris des projets similaires dans trois capitales régionales.  Le pays, a assuré le Ministre, est déterminé à prévenir les déboisements pour protéger les nappes phréatiques.  Le premier fonds pour l’eau d’Afrique de l’Ouest a été créé en Sierra Leone afin de faciliter les investissements et de préserver les réserves forestières de l’ouest du pays.  Concernant l’accès au financement, le Ministre a appelé l’ONU à encourager les bailleurs de fonds et les pays développés à revoir les prêts à la hausse et à annuler la dette des pays les moins avancés (PMA).  Les déséquilibres commerciaux entre pays développés et pays en développement sont une source de préoccupation, a-t-il conclu

M. NACIM GAOUAOUI (Algérie) a espéré que la Conférence permettra de faire un pas de géant dans la réalisation des ODD.  Parler d’une crise hydrique n’est pas exagéré, c’est plutôt décrire de manière objective le phénomène auquel l’humanité fait face dans son ensemble, a déclaré le représentant, en ajoutant que l’Algérie fait de cette question une priorité.  Son gouvernement a d’ailleurs adopté des stratégies et politiques qui ont poussé à la hausse l’indice de développement et élargi l’accès à l’eau pour un grand nombre de personnes.  En 2022, plus de 97% de la population a eu accès à l’eau et 95% sont reliés aux réseaux d’assainissement.  L’utilisation quotidienne moyenne d’eau potable a augmenté pour atteindre environ 200 litres par jour dans 80% du pays, s’est encore félicité le représentant.

M. CLAVER GATETE (Rwanda) a expliqué que les ressources hydriques de son pays font l’objet de pressions, notamment sous l’effet de la croissance démographique et agricole, de l’urbanisation rapide et de l’industrialisation.  Il s’est félicité que ses partenaires, dont le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), appuient son gouvernement afin de pouvoir élargir les services en matière d’eau et d’assainissement en coopération avec les autorités locales.  Cependant, a-t-il fait remarquer, les lacunes de financement continuent de remettre en cause les progrès dans ce domaine, et ce, malgré une récente augmentation du budget de ce secteur.  Les ressources sont insuffisantes pour répondre à la demande, a déploré le diplomate.

Il a estimé à 324 millions de francs le montant nécessaire pour que son pays assure une couverture à 100% des services de base et à environ un million le montant de l’enveloppe pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD) relatifs à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.  Par ailleurs, la topographie du Rwanda crée une grande dépendance vis-à-vis des pompes à eau, a-t-il indiqué.  De plus, la pollution, la déforestation et la dégradation des terres sont autant de facteurs qui nuisent au secteur.  En outre, l’absence de service dans les zones rurales et le manque de données relatives aux consommateurs est une autre source de préoccupation pour son gouvernement.  Pour finir, le représentant a annoncé que le Rwanda est en train de mener une étude sur les cours d’eau transfrontaliers avec le concours des pays voisins.

M. TEBURORO TITO (Kiribati) a fait remarquer que le remplacement de la collecte manuelle de l’eau de puits par des pompes électriques administrées par le Gouvernement a donné naissance à une nouvelle mentalité, qui s’est traduite par une mauvaise gestion des ressources hydriques par l’ensemble de la population.  En tant qu’atoll, Kiribati est l’un des pays les plus vulnérables aux pénuries d’eau, a alerté le représentant, qui s’est inquiété parallèlement des grandes marées et tempêtes qui inondent les zones côtières et contaminent l’eau potable.  Il a également évoqué les sécheresses prolongées dues au phénomène météorologique La Niña, conduisant le Gouvernement à déclarer, en juin 2022, l’état de catastrophe en raison d’une sécheresse prolongée.  À cela s’ajoute l’urbanisation de la capitale de Tarawa-Sud, où la croissance et la densité démographiques augmentent à un rythme insoutenable.  Mener une guerre sur deux fronts simultanément, pour résoudre les problèmes liés à l’eau et aux changements climatiques, n’est pas une mince affaire, surtout pour une petite nation insulaire comme Kiribati qui ne dispose que de ressources très limitées pour faire face aux catastrophes naturelles, a expliqué son représentant.  S’il a jugé « louables » les promesses et programmes d’aide importants d’ores et déjà mis en œuvre pour améliorer l’accès à l’eau potable, en particulier pour les PEID, le délégué a admis que l’arsenal existant pour lutter contre les pénuries reste insuffisant.

M. ANDREJS PILDEGOVIČS (Lettonie), dont le pays est l’un des plus riches en eau de surface et en eau souterraine au monde, a indiqué que les ressources hydriques disponibles par habitant dépassent largement la consommation.  De fait, a détaillé le représentant, la Lettonie compte plus de 2 000 lacs, plus de 12 000 rivières et près de 500 kilomètres de littoral sur la mer Baltique.  Dans son pays, les sécheresses régulières et de longue durée ou les problèmes de pénurie d’eau ne sont pas typiques, s’est-il réjoui.  Toutefois, a-t-il nuancé, en raison des changements climatiques, les épisodes météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus longs, avec des répercussions négatives sur la qualité et la disponibilité de l’eau.  Cet hiver, par exemple, des inondations anormalement précoces ont mis à rude épreuve les infrastructures locales.  En outre, l’état de l’environnement de la mer Baltique reste préoccupant, s’est inquiété le diplomate.  C’est pourquoi son pays, tout en s’estimant « chanceux » de disposer de ressources en eau, partage l’inquiétude que suscite le stress hydrique dans le monde.  Pour finir, il a évoqué la stratégie de politique environnementale récemment adoptée pour 2022-2027, qui comprend des dizaines d’actions et de mesures liées à l’eau, allant de la prévention de la pollution et de la réduction des risques d’inondation à l’utilisation efficace des ressources en eau et à l’amélioration des eaux marines.

M. ANDREAS HADJICHRYSANTHOU (Chypre) s’est prononcé pour une gouvernance de l’eau plus inclusive et globale, avec un fort accent sur les droits humains.  Nous devons accroître notre niveau de conscience sur les interdépendances des défis de l’eau et trouver des moyens d’intégrer le droit à un environnement sain, ainsi que le droit à l’eau et à l’assainissement, a plaidé le représentant, pour qui l’ONU a un rôle central à jouer dans ce cadre.  Appelant à la nomination d’un envoyé spécial des Nations Unies pour l’eau, il a souligné l’importance de la sécurité et de la conservation de l’eau pour son pays, qui fait partie des États membres de l’Union européenne avec le moins d’eau disponible par habitant.  Alors que la région de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient a été classée comme point chaud des changements climatiques mondiaux, Chypre connaît déjà une diminution significative des précipitations et une augmentation de la température moyenne.  Afin de résoudre le problème, le délégué a encouragé l’utilisation de ressources en eau non conventionnelles, telles que le dessalement et la réutilisation de l’eau.  Cette dernière option offre une protection significative contre la sécheresse et réduit la dépendance de l’approvisionnement en eau vis-à-vis des précipitations, a-t-il expliqué, avant d’insister sur la nécessité de garantir les ressources nécessaires, en particulier pour la construction, l’exploitation et l’entretien d’infrastructures robustes pour la fourniture de services d’eau et d’assainissement, d’une manière résiliente au climat.

M. CARLOS FULLER (Belize) a indiqué que son pays est directement touché par les problèmes soulevés dans le dernier rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui décrit les graves implications des changements climatiques pour le secteur de l’eau.  Pour répondre à la demande quotidienne en eau du secteur touristique, des systèmes d’osmose inverse de l’eau salée ont dû être installés pour fournir de l’eau potable à deux des destinations touristiques les plus populaires, et dans la troisième, l’eau doit être apportée quotidiennement par appel d’offres jusqu’à ce qu’un système de distribution d’eau soit finalisé.  Le système municipal d’approvisionnement en eau de Belize City, le plus grand centre urbain, est mis à rude épreuve et la compagnie des eaux a du mal à répondre à la demande de cette ville en pleine expansion.  Le Gouvernement, a expliqué le représentant, prend des mesures avec le soutien du Fonds vert pour le climat:  utilisation de la géophysique pour l’étude des aquifères avec le soutien de la Banque interaméricaine de développement; conception du premier réseau de surveillance des eaux souterraines du pays dans le district d’Orange Walk avec l’aide du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE); extension du réseau de surveillance des eaux de surface sur la New River avec le soutien du projet MesoAmerican Ridge to Reef du Fonds pour l’environnement mondial (FEM); élaboration d’un protocole de surveillance de la qualité de l’eau avec le soutien du Partenariat Japon-Caraïbes sur les changements climatiques.  Le représentant a également cité la mise en place de systèmes d’irrigation dans certaines zones afin d’atténuer les épisodes de sécheresse. 

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a craint qu’en dépit des engagements communs, le monde ne parvienne pas à atteindre les objectifs liés à l’eau.  En effet des milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable et à des installations sanitaires sûres, propres et abordables, et les estimations suggèrent que 700 millions de personnes pourraient être déplacées en raison de la pénurie d’eau potable d’ici à 2030.  Constatant en outre une augmentation alarmante des catastrophes liées à l’eau, il a averti que la crise mondiale de l’eau a des implications majeures non seulement sur le développement durable, mais aussi sur le respect des droits humains et sur la paix et la sécurité.  Face à ces défis, le représentant a indiqué que son pays soutient depuis 2017 un partenariat multipartite appelé « Waterfootprint Liechtenstein », dont le principe est d’encourager l’utilisation de l’eau du robinet plutôt que l’achat d’eau en bouteille et de reverser l’argent économisé à des organisations partenaires qui investissent dans des projets d’eau potable à travers le monde.  Ce projet a déjà permis à plus de 184 000 personnes d’avoir accès à de l’eau potable.  Par ailleurs, le Liechtenstein fait partie du groupe restreint qui a rédigé une résolution pour demander un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les changements climatiques.  Il continue d’appuyer les efforts déployés par la Commission du droit international (CDI) pour clarifier les aspects du droit international relatifs à l’élévation du niveau de la mer, y compris sur les questions liées au statut d’État. 

M. IAN MADELEINE (Seychelles) a expliqué que les Seychelles, en tant que petit État insulaire en développement (PEID), ne disposent pas de grandes réserves d’eau douce.  Liées aux changements climatiques, les graves sécheresses et les catastrophes liées à l’eau aggravent la pénurie d’eau douce.  Aux Seychelles, la hausse des températures et l’élévation du niveau de la mer entraîneront la disparition des agglomérations côtières et de faible élévation, tandis que les réserves d’eau douce seront contaminées, a prévenu le représentant.  En outre, la pollution des océans et des sources d’eau douce a des effets néfastes sur la santé de la faune et des écosystèmes.  Il n’a donc jamais été aussi nécessaire de trouver un juste équilibre entre le développement et la protection de notre environnement naturel, a-t-il souligné.  Les Seychelles s’engagent à investir dans des solutions durables et dans la conservation des écosystèmes: le pays a placé 50% du peu de terres qu’il possède et plus de 30% de son espace océanique sous protection.  La communauté internationale doit renforcer les collaborations et combler les lacunes qui empêchent une action efficace, a exhorté le représentant. 

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago) a rappelé que les petits États insulaires en développement (PEID) souffrent de pénuries d’eau car les changements climatiques ont exacerbé des vulnérabilités structurelles préexistantes.  La sécheresse et la réduction des pluies ont exercé une pression importante sur les économies, les communautés et les moyens de subsistance.  Dans le cadre de sa stratégie de développement Vision 2030, le Gouvernement entreprend une transformation massive du secteur de l’eau pour la gestion durable des ressources, a indiqué le représentant.  Trinité-et-Tobago a accueilli la Conférence sur la perte hydrique dans les Caraïbes et s’est également associée à la Banque interaméricaine de développement pour des projets d’investissement visant à améliorer l’efficacité et la qualité de l’approvisionnement en eau, notamment dans les communautés mal desservies, et à développer les capacités institutionnelles du Ministère des services publics et de l’Autorité de l’eau et de l’assainissement.  Un tel soutien, cependant, est « une goutte d’eau dans l’océan par rapport au niveau de financement requis pour atteindre les cibles et les objectifs liés à l’eau », a noté le représentant, rappelant que de 100 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour atteindre l’ODD 6 d’ici 2030. 

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a assuré que son pays travaille en étroite collaboration avec ses partenaires du Pacifique pour améliorer la résilience hydrique et les systèmes d’assainissement.  Reconnaissant que la région est confrontée à des niveaux d’accès à l’eau et à l’assainissement sûrs et fiables parmi les plus bas du monde, la représentante a souligné l’urgence d’œuvrer pour atteindre les communautés les plus vulnérables du Pacifique, en particulier celles qui vivent dans des communautés rurales, isolées et informelles.  La résolution des problèmes cruciaux liés à l’eau, tels que l’intrusion d’eau salée, doit être une priorité, a-t-elle martelé.

Elle a rappelé, à cet égard, la série de cyclones tropicaux qui ont frappé le Pacifique bleu, l’éruption du volcan Hunga Tonga Hunga Ha’apai et le tsunami associé, ainsi qu’une grave sécheresse dans les atolls de Kiribati et des Tuvalu.  À l’échelle nationale, a informé la représentante, des phénomènes météorologiques violents ont provoqué des inondations dévastatrices dans le nord et l’est du pays, déplaçant des communautés et détruisant leurs moyens de subsistance.  Pour finir, elle a recommandé d’écouter les personnes directement concernées, y compris les peuples autochtones, soulignant qu’en Nouvelle-Zélande « la perception du monde Māori nourrit notre approche de la gestion de l’environnement et de l’eau ».

M. STAN SMITH (Bahamas) a expliqué que sur l’archipel, l’eau douce est largement tributaire de précipitations irrégulières parce que les îles n’ont pas de lacs ni de rivières d’eau douce.  Les Bahamas disposent de quelques réserves d’eau souterraine, mais c’est un pays pauvre en eau, a-t-il tranché, rappelant que les communautés du nord reconstruisent encore leur vie après les ravages causés par l’ouragan Dorian en 2019, et sont confrontées « à la dure réalité de l’eau salée » qui coule de leurs robinets.  Face à ces pénuries, les Bahamas ont mis en œuvre, au cours des deux dernières décennies, des lois, règlementations, programmes, plans et politiques, dont le programme national de gestion intégrée des ressources en eau (NIWRM), établi en 2010; le programme national de conservation de l’eau, lancé en 2012; le plan directeur national de l’eau et de l’assainissement, élaboré en 2013 ou encore la loi sur la société de l’eau et de l’assainissement. 

Il a précisé que selon un rapport de la Banque mondiale, le coût annuel de l’accès aux services d’approvisionnement en eau de base aux Bahamas est estimé à environ 22 millions de dollars, et celui de l’accès aux services d’assainissement de base à environ 32 millions.  Alors que le Gouvernement est conscient du coût réel du cycle de production de l’eau, la majeure partie des recettes des services de l’eau est consacrée à l’achat de cette ressource, et une très faible partie à l’entretien des infrastructures, a concédé le représentant, et les pertes –y compris les pertes d’eau non comptabilisées– constituent toujours un défi majeur.  Il existe des innovations technologiques et scientifiques qui permettraient de résoudre la crise de l’eau, a-t-il remarqué, mais l’innovation à l’échelle appropriée pour le développement d’un pays nécessite un engagement financier soutenu et considérable, or c’est là l’un des défis permanent à relever pour les petits États insulaires en développement comme les Bahamas.  Il a remis en question l’indice international utilisé pour mesurer le profil économique des Bahamas, qui s’appuie sur le PIB, en plaidant en faveur d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle (IVM), lequel permettrait de saisir la dynamique économique invisible des Bahamas et d’autres PEID présentant de graves carences en matière de services de base tels que l’approvisionnement en eau. 

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a témoigné que les villages et communautés rurales de son pays sont souvent affectés de manière disproportionnée par le manque d’eau potable et l’absence d’hygiène et d’installations sanitaires.  Environ 60% de la population n’a accès ni à l’eau potable ni à des services d’assainissement améliorés.  Dans les zones rurales, 39% de la population a accès à une forme d’eau potable et 15% à des installations sanitaires améliorées; des chiffres qui s’élèvent à 86% et 65%, respectivement, pour la population urbaine.  L’objectif du Gouvernement dans ce secteur, a indiqué le représentant, est de faire en sorte que 70% de la population ait accès à une eau potable propre, sûre et durable dans les zones rurales, et que 95% de la population ait accès à une eau potable propre et sûre et à des installations sanitaires adéquates dans les zones urbaines.  Le Gouvernement s’attaque au problème avec sa politique Eau, Assainissement et Hygiène pour tous (WASH) (2015-2030) et son quatrième plan de développement (2023-2027), en se concentrant sur des programmes répartis à l’échelon des provinces et des villes de district, et en mettant en place une autorité nationale dédiée.

Mme KATHERINE ANAS AHMAD AL-HALIQUE (Jordanie) a indiqué que son pays a mis en œuvre de nombreux projets et programmes relatifs à la gestion intégrée des ressources hydriques, dont la quatrième stratégie nationale pour l’eau qui couvre la période 2023-2040 et qui vise à renforcer la santé, la prospérité et la croissance, notamment en augmentant l’accès à l’eau potable.  Elle a expliqué que pour faire face à la croissance démographique accélérée, le Gouvernement a décidé de consacrer une part importante de l’eau à l’agriculture.  Un projet de désalinisation de l’eau a également été lancé.  L’offre en eau étant limitée, il faut réduire le gaspillage, a exhorté la déléguée.  Pour ce faire, le Gouvernement travaille avec les consommateurs et les partenaires pour renforcer l’efficience et préserver chaque mètre cube d’eau.  Elle a également indiqué que la stratégie nationale de la Jordanie renforce la gouvernance et la gestion du secteur de l’eau, tout en visant à moderniser les institutions.  De même, le Gouvernement travaille avec le milieu universitaire et le secteur privé pour faciliter l’accès aux données et améliorer la prise de décision.

M. LUIS FELIPE UGARELLI, (Pérou) a détaillé les différentes mesures adoptées par son pays pour assurer un accès universel à l’eau potable pour tous les citoyens et faire de cette ressource un patrimoine national.  Le Pérou a fait également des percées dans l’utilisation de la circularité appliquée à la gestion de l’eau et travaille sur la surveillance à distance du traitement de l’eau, améliorant ainsi la capacité à contrôler les activités de traitement et de distribution de l’eau potable.  Le représentant a ensuite informé que son pays partage 34 bassins avec cinq pays voisins et travaille dans un cadre de partenariat pour mettre en place des mécanismes de gestion intégrée des ressources en eau afin de réduire les pressions sur l’environnement et de préserver les écosystèmes riverains pour les générations futures.  

Mme JOSIEANN DONGOBIR (Nauru) a expliqué que la pénurie d’eau est une réalité quotidienne pour les habitants de Nauru, qui connaissent d’importantes sécheresses depuis 20 ans, une situation qui ne fera qu’empirer à l’avenir.  En raison de l’absence de réservoirs d’eau douce et de l’irrégularité des précipitations, son pays est fortement tributaire de son unique usine d’osmose inverse pour son approvisionnement en eau douce, mais celle-ci est gourmande en énergie et coûteuse, a précisé la représentante, en affirmant les sources d’eau douce de Nauru sont limitées et non viables à long terme, malgré les multiples stratégies visant à assurer un stockage adéquat des eaux de pluie, des eaux souterraines et de l’eau dessalée et optimiser la consommation des ménages et des entreprises.  Soulignant le lien indéniable entre l’eau et les changements climatiques, la déléguée a souligné l’importance pour la communauté internationale de s’attaquer d’urgence à la crise climatique qui ne cesse de s’aggraver afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés dans le domaine hydrique.  Dans cette optique, Nauru appelle le Secrétaire général à nommer un envoyé spécial pour le climat et la sécurité et à entreprendre immédiatement une évaluation de la capacité de l’ONU à répondre aux catastrophes causées par le climat et les pénuries d’eau.  L’accès au financement du développement reste un défi majeur pour répondre aux besoins de Nauru, a reconnu la déléguée, en demandant l’adoption d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle (IVM) et une optimisation des financements.  Pour les PEID, le développement durable passe par une prise en compte de leurs situations et vulnérabilités particulières, a-t-elle argué.

M. KARLITO NUNES (Timor Leste) a dit que son gouvernement avait intégré la coutume du Tara Bandu, un code social ancestral, dans sa législation nationale afin de fixer les paramètres de l’interaction humaine avec l’environnement.  Une approche qui sert également à renforcer l’engagement et l’implication des communautés locales dans les efforts de résilience, a fait valoir le représentant.  Le délégué a ensuite détaillé les défis environnementaux les plus urgents qui se posent au Timor Leste, similaires à ceux d’autres PEID, avant de mettre en valeur les efforts déployés afin d’améliorer les systèmes d’approvisionnement en eau à travers le pays.  Il s’est ensuite prononcé en faveur de partenariats et d’une coopération internationale de nature à accroître la capacité institutionnelle de son gouvernement à pleinement réaliser l’ODD 6, a assuré le représentant. 

Mme SARAH SAFYN FYNEAH (Libéria) a développé la vision du Libéria, résumée dans son plan quinquennal de développement pour la prospérité et le développement qui met l’accent sur les systèmes d’eau et d’assainissement.  Il s’agit de garantir l’accès à l’eau pour tous et d’améliorer l’hygiène.  Le Libéria, a dit la représentante, s’est engagé à traiter en priorité les ODD liés à l’eau, et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 fait partie intégrante de la politique gouvernementale.  La Commission nationale sur l’eau et l’assainissement s’est ainsi lancée cette année dans une évaluation conjointe des systèmes, en rassemblant toutes les parties prenantes.  Renforcer la coopération et les partenariats, partager les savoirs et les technologies, bénéficier d’un meilleur financement: telles sont les actions entreprises pour que le Libéria progresse dans sa réalisation de l’ODD 6.  Les enjeux liés à l’eau doivent sans cesse être mis en avant au sein du système des Nations Unies.  « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre 50 années supplémentaires », a conclu la représentante. 

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a informé que depuis que le Gouvernement gère ses ressources en eau, en 1884, le pays est en mesure de garantir un accès quasi universel à l’eau potable.  Mais malheureusement, depuis 2018, en raison de la croissance démographique et de l’urbanisation galopante du pays, l’eau a commencé à manquer.  Un phénomène encore exacerbé par les sécheresses et le phénomène El Niño, tous deux accélérés par les changements climatiques.  Cette réalité menace l’efficacité du bouquet énergétique, qui repose beaucoup sur les énergies renouvelables, a fait observer le représentant.  Au Costa Rica, en effet, 70% de notre énergie est d’origine hydroélectrique.  Comme elle est finie et précieuse, le Gouvernement a mis en place une gestion intégrée et holistique des ressources hydriques. 

Grâce aux impôts que chaque ressortissant du Costa Rica paye, l’État a été en mesure de générer plus de 18 millions de dollars de recettes fiscales qui ont permis de faire évoluer les comportements, mais aussi d’investir dans cette gestion intégrée des ressources hydriques.  Soucieux de les optimiser, le Gouvernement costaricain a déclaré qu’il faut absolument renforcer la coopération transfrontalière et internationale en privilégiant cinq axes d’action: un appui financier et logistique accru; le développement de cadres, d’infrastructures hydriques et d’assainissement; une garantie d’accès à l’eau; la lutte contre la pollution; les changements climatiques; et l’équité.  Il faut également investir dans le renforcement des connaissances relatives aux ressources hydriques souterraines, a encore préconisé le représentant.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a déploré le coup d’État militaire illégal de février 2021 qui a mis un frein au développement prometteur engagé par le Gouvernement démocratiquement élu, notamment en matière d’objectifs de développement durable (ODD).  L’impact de ce coup d’État a été dévastateur pour les populations, a dénoncé le représentant: plus de 1,6 million de personnes ont été déplacées de force à l’intérieur du pays et plus de 17,6 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire.  La plupart des personnes déplacées rencontrent ainsi des difficultés pour accéder à la nourriture, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène.  Certains enfants souffrent de divers problèmes de santé liés au manque d’eau potable.  Aujourd’hui, le Myanmar est en retard dans tous les secteurs, en particulier sur le plan socioéconomique.  Il ne fait aucun doute, pour le représentant, que la réalisation des objectifs de développement durable, en particulier l’ODD 6, ne sera pas possible tant que la dictature militaire n’aura pas pris fin.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a appelé à des financements internationaux afin de garantir l’accès à l’eau partout à travers le monde.  Au Nicaragua, 10% du territoire est recouvert d’eau, notamment de lacs et de fleuves.  Le Gouvernement entend garantir un accès sûr à une eau de qualité à toutes les familles du pays, a assuré le représentant.  La couverture d’eau potable dans les zones urbaines est déjà de 93% et les autorités veulent la porter à 95%.  Le pays s’efforce également d’étendre les systèmes d’assainissement avec notamment l’extension des égouts dans les centres urbains.  Malgré ces efforts, a déploré le représentant, le pays connaît des obstacles sur la voie du développement durable à cause des mesures coercitives mises en place par certains pays.

M. FERGAL MYTHEN (Irlande) a insisté sur la nécessité d’une gestion durable des eaux et plaidé pour l’adoption d’une approche « écosystémique » à cette fin.  Il a demandé une accélération des efforts en vue de la réalisation de l’ODD 6, la société civile devant être pleinement associée auxdits efforts.  Il a souhaité que le programme sur l’eau soit au cœur de l’action de toutes les entités onusiennes.  Ce programme devrait faire l’objet de réunions intergouvernementales plus fréquentes.  Le délégué s’est également dit en faveur de la nomination d’un envoyé spécial sur l’eau.  « Œuvrons au succès du Sommet de septembre sur les objectifs de développement durable », a-t-il ajouté.

M. AMIR SAEID JALIL IRAVANI (République islamique d’Iran) a estimé que la réalisation des objectifs communs exige de défendre le multilatéralisme et de renforcer la solidarité et la coopération internationales.  Il a indiqué que l’Iran, pays semi-aride aux ressources en eau limitées, subit l’impact des changements climatiques, avec pour conséquences une modification des régimes de précipitations, des sécheresses persistantes, un stress thermique, des tempêtes de sable, une pollution de l’air et de l’eau, une érosion des sols et une perte de biodiversité.  Dans ce contexte, a-t-il dit, l’Iran poursuit ses efforts pour garantir à chacun l’accès à une eau propre, sûre et fiable ainsi qu’à des installations sanitaires.  Après avoir élaboré son plan et sa stratégie nationaux de gestion de l’eau, le pays s’est ainsi fixé cinq priorités pour réaliser ses objectifs de développement durable: l’amélioration de la gouvernance de l’eau, la collecte et le traitement des données, la mobilisation des ressources financières nationales, le développement du renforcement des capacités et enfin l’innovation.  Ce plan, a précisé le délégué, vise à promouvoir une utilisation et une gestion durables de l’eau, à lutter contre la pénurie d’eau et la pollution, à réduire le gaspillage d’eau, à promouvoir les technologies économes en eau, à améliorer les systèmes d’irrigation et à accroître la résilience climatique.  Il a ajouté qu’afin de combler le fossé entre les villages et les villes, son gouvernement a mis en place une campagne d’approvisionnement en eau, de sorte que le réseau d’eau en milieu rural puisse desservir 100% des régions rurales d’ici à 2030.  Enfin, après avoir dénoncé l’impact des mesures coercitives unilatérales sur l’accès des populations à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé, il a rappelé que son pays accueille plus de 5 millions de réfugiés afghans.  Une assistance internationale immédiate est nécessaire pour répondre à leurs besoins, a-t-il conclu. 

Mme VANDANA SEGOBIN MAULLOO (Maurice) a exprimé sa préoccupation face aux problèmes d’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde, en insistant sur l’urgence d’agir pour que personne ne soit laissé de côté.  L’eau est en effet une ressource naturelle essentielle dont dépend l’ensemble des activités sociales et économiques des États.  En tant que petit État insulaire en développement (PEID), Maurice fait face à de nombreux défis liés aux changements climatiques, qui sont la cause de phénomènes météorologiques violents ayant un impact important sur la disponibilité des ressources en eau douce, a-t-elle expliqué.  Si rien n’est fait, les risques pour la biodiversité, la sécurité hydrique, la production alimentaire, la stabilité des infrastructures et la santé continueront de croître.  Parmi les mesures prises par Maurice pour y faire face, la représentante a cité l’aménagement d’infrastructures assurant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, le contrôle de la qualité de l’eau et le reboisement.  Au cours des cinq années restantes de la Décennie d’action sur l’eau, Maurice continuera de mettre davantage l’accent sur le développement durable et la gestion intégrée des ressources hydriques afin de favoriser la réalisation de ses objectifs sociaux, économiques et environnementaux, a assuré la déléguée.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), y compris celui lié à la disponibilité et à la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous.  Il a également insisté sur l’importance de la pleine mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)et de l’Accord de Paris, dans le respect du principe de responsabilités communes, mais différenciées.  Le moment est venu de comprendre qu’il faut changer une fois pour toutes le système et non le climat, étant donné que c’est le « modèle prédateur actuel », avec ses modes de consommation et de production non durables, qui a conduit à des effets de plus en plus dévastateurs, en particulier dans les pays les plus vulnérables.  Le Venezuela, a dit le représentant, reconnaît le droit à l’eau comme un droit humain inaliénable et essentiel pour la jouissance d’un niveau de vie suffisant, l’eau étant considérée comme un « bien public » et non une marchandise.  Il a cependant ajouté que, bien qu’il possède des réserves d’eau parmi les plus grandes de la planète, son pays aura du mal à atteindre l’ODD 6 en raison de l’impact du blocus que lui imposent les États-Unis.  Malgré ce dispositif « criminel », le Venezuela s’emploie à garantir à sa population un accès complet à l’eau, a-t-il assuré, avant de plaider pour davantage de coopération internationale et de transferts de technologie. 

Mme REGINA CHAMA BOMA (Zambie) a rappelé que son pays aspire à devenir un pays prospère à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  Il met ainsi en œuvre un plan de développement national, pierre angulaire de la réalisation de sa Vision 2030, pour atteindre l’accès universel à l’eau propre et sûre et un accès à 90% aux services d’assainissement.  Dans le cadre de la transformation économique et de la création d’emplois, la priorité a été donnée à l’eau en tant que moteur économique de secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, le tourisme, l’exploitation minière et l’industrie manufacturière, a expliqué la représentante.  Elle a souligné que les investissements dans ces secteurs économiques sont essentiels pour transformer et diversifier l’économie par rapport aux secteurs dominants traditionnels que sont le commerce de gros et de détail, l’exploitation minière, l’exploitation de carrières et la construction.  Si la Zambie veut atteindre la sécurité nationale en eau et réaliser son programme de transformation économique et de création d’emploi, l’investissement des principaux acteurs du pays dans des infrastructures de stockage de l’eau résistantes au climat est crucial, a-t-elle expliqué. 

La déléguée a aussi parlé du rôle de catalyseur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement dans le domaine stratégique du développement humain et social, car ils sont essentiels dans la prévention de maladies d’origine hydrique et dans la promotion de la dignité humaine.  Cependant, les écosystèmes et les ressources en eau du pays sont menacés par les activités anthropogéniques aggravées par les changements climatiques.  Pour y faire face, la Vision 2030 de la Zambie met l’accent sur un développement ancré dans les principes de gestion durable de l’environnement, des écosystèmes et des ressources naturelles, en veillant à la restauration et à la gestion des zones humides, des sources et des cours d’eau, au boisement et au reboisement, ainsi qu’à la protection des zones de captage d’eau.  Pour la représentante, il ne fait pas de doute que les investissements dans le secteur de l’eau soutiennent la transformation économique, ce qui se traduira par une croissance économique, la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et l’amélioration des moyens de subsistance des populations, sans compter les résultats en matière de santé.

M. TAREQ M. A.  M. ALBANAI (Koweït) a renouvelé la solidarité du Koweït avec les pays ayant connu des catastrophes naturelles.  De nombreux États arabes seront menacés d’inondations dans les années à venir, a-t-il averti, les exhortant à prendre des mesures en amont.  Il a rappelé que le Koweït a été classé en 2019 parmi les 20 meilleurs pays utilisant l’eau d’une manière efficiente.  Ainsi, 94% des ressources en eau y font l’objet d’une gestion intégrée.  Le pays entend poursuivre sur cette lancée et ambitionne également de réaliser les 17 ODD. 

Mme NASRIA ELARDJA FLITTI, de la Ligue des États arabes, a souligné la forte pression hydrique exerçant sur les pays arabes, laquelle pression est aggravée par les conflits et l’occupation.  Elle a rappelé que la sécurité hydrique et la réalisation de l’ODD 6 sont des priorités de la Ligue, car pour les pays arabes, ce sont des questions existentielles.  Elle a également insisté sur les difficultés liées au financement; les pays arabes n’étant pas des « puits de pétrole sans fond », contrairement à l’image que l’on pourrait en avoir.  Six pays arabes font partie des pays les moins avancés (PMA) et le PIB des 22 pays arabes est inférieur à celui de l’Espagne.  La représentante a précisé que les pays arabes exploitent d’autres ressources en eau, telles que les eaux souterraines et les précipitations.  Nous n’avons d’autre choix que d’aller de l’avant et réaliser l’ODD 6, a-t-elle conclu.

M. PETER DAVIDSON MC GUIRE, de l’Ordre souverain de Malte, s’est réjoui que cette conférence organisée à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030 mette l’accent sur la nécessité de renforcer l’action et la mobilisation autour de l’accès à l’eau et à l’assainissement.  Conscient que la menace d’une pénurie d’eau s’est aggravée sous l’effet des conflits et des changements climatiques, il a rappelé que son organisation veille depuis longtemps à répondre aux besoins des populations les plus vulnérables.  Depuis plus de 25 ans, par le biais de l’Agence maltaise de développement internationale, nous contribuons, a-t-il dit, à la recherche de solutions aux questions liées à l’eau, en particulier par le biais du Programme mondial pour l’assainissement et la santé, qui promeut de bonnes pratiques d’hygiène dans un grand nombre de pays.  Pour ce qui est l’ODD 6 et de sa cible 2, a poursuivi le représentant, l’Ordre prend en considération la problématique hommes-femmes, notamment via la fourniture de kits de dignité dans les pays en développement.  Afin de promouvoir le développement durable, l’Ordre contribue également à la mise en place de systèmes d’eau et d’assainissement, à l’image de ce qui est mis en œuvre pour les réfugiés du nord de l’Ouganda, a-t-il ajouté, précisant que l’organisation entend multiplier ces projets grâce au soutien des communautés locales. 

Mme PENA, de l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN), a voulu que sorte de cette conférence un message de détermination et d’action.  Elle a appelé les décideurs à prendre les mesures qui s’imposent pour protéger et promouvoir les systèmes hydriques, facteur essentiel de la lutte contre les changements climatiques.  Agissons pour l’eau avec toute l’urgence nécessaire, a-t-elle conclu, rappelant que cela aura un impact sur tous les écosystèmes. 

Mme DANIELS,  de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé la gravité des pénuries d’eau dans le monde, prévenant que la crise de l’eau sera au cœur de la mobilité humaine.  Elle a dénoncé les discriminations dont souffrent les migrants, s’agissant de l’accès à l’eau et aux services d’assainissement.  Il faut y remédier et acter l’universalité du droit à l’eau et pour en assurer l’exercice, la représentante a appelé à des financements accrus, surtout au profit des plus vulnérables, dont les migrants.

M. FRANCESCO, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que ce réseau humanitaire et ses 192 sociétés nationales sont de plus en plus les témoins de catastrophes -sécheresses et inondations de grande ampleur– qui forcent des millions d’hommes et de femmes à vivre dans une eau stagnante, le plus souvent sans accès à l’eau potable et à l’assainissement.  L’eau est une question de survie et cela est particulièrement vrai pour les communautés vulnérables, a-t-il observé, avant de souligner le caractère essentiel des services d’assainissement pour faire face aux maladies et aux épidémies.  L’eau est aussi au cœur de la crise climatique, a-t-il poursuivi, évoquant notamment les récentes inondations au Pakistan.  Face à ces défis, notre responsabilité commune est d’accorder la priorité aux plus vulnérables et au renforcement de leur résilience, a plaidé le représentant.  Pour ce faire, notre société s’emploie à garantir un accès équitable et durable à l’eau, atteignant quelque 16 millions de personnes chaque année grâce à ses activités en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour tous (WASH), et se fixant pour objectif d’aider 10 millions de personnes dans 20 pays vulnérables au climat. 

M. GUILLAUME PIERREHUMBERT, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a promis que le CICR allait continuer de veiller à ce que les communautés les plus vulnérables vivant dans des zones de conflit aient accès à l’eau et à l’assainissement.  Il appartient aux États de prévenir les conflits afin que l’on ne se retrouve pas dans des situations humanitaires déplorables.  Il a insisté sur l’importance de tenir compte de l’accès à l’eau en situation de conflit ou dans le cadre de l’assistance humanitaire.  Le délégué a appelé à ne pas cibler les civils, à éviter notamment d’utiliser des armes lourdes dans des zones densément peuplées pour ne pas faire de victimes indiscriminées.  Enfin, il a appelé à améliorer l’accès à l’eau pour les populations vivant dans les situations de conflit.  « Les services d’eau essentiels ne doivent pas faire partie des victimes de la guerre. »

M. NARINDER KUMAR KAKAR, de University for peace, a rappelé que « L’eau, c’est la vie ».  C’est également un droit humain.  Il a appelé à lutter contre le gaspillage et la destruction des écosystèmes.  Trois catastrophes naturelles sur quatre sont liées à l’eau.  Il a demandé le plein accès pour tous aux services d’assainissement et d’hygiène, l’insalubrité de l’eau étant source de maladies.  Renforçons notre action pour réaliser l’ODD 6, a-t-il conclu.

M. IOANNIS KATSOGIANNIS, Directeur à la European Public Law Organization (EPLO), a commencé par expliquer le champ d’action de cette ONG, qui peut accompagner gouvernements et organisations dans la mise en œuvre des pratiques optimales en matière de gestion durable de l’eau.  Il s’agit également de les aider à identifier ou créer le cadre juridique adéquat pour garantir une utilisation et une distribution viables de l’eau, a précisé l’intervenant.  Prévenant que les pénuries affecteront très bientôt des sociétés entières et pourraient poser des risques pour la survie même de pays, il a exhorté à agir, notamment en privilégiant la réutilisation des eaux.  À cet égard, il a relevé que certains n’ont pas encore commencé à se servir des technologies adéquates, que ce soit pour l’agriculture ou le renouvellement des nappes phréatiques.  Un autre problème « majeur », selon lui, est la menace à la biodiversité causée par la pollution de l’eau, notamment les plastiques agricoles à mi-sol et polluants organiques persistants.  Par conséquent, le Directeur s’est dit d’avis que les actions futures soient mieux coordonnées au niveau international, pour proposer des solutions holistiques jusqu’en 2050. 

Mme PATRICIA ANN TORSNEY, de l’Union interparlementaire (UIP), a relevé que la pénurie d’eau et la pollution de l’eau sont trop souvent traitées comme des problèmes marginaux alors qu’ils touchent au bien-être humain, à la préservation de l’environnement et aux moyens de subsistance.  Dans cette optique, l’Audition parlementaire UIP-ONU de cette année s’est tenue sur le thème « De l’eau pour les peuples et la planète: cessez le gaspillage, changez la donne, investissez dans l’avenir ».  La déléguée a estimé que toute action en faveur de l’eau et de l’assainissement doit être fondée sur la reconnaissance qu’il s’agit de « biens publics » et de « droits humains fondamentaux », et que l’approvisionnement en eau et en assainissement de milliards de personnes nécessitera d’énormes investissements dans les infrastructures.  Les gouvernements doivent donc consacrer davantage de ressources à la conservation et à l’approvisionnement en eau, a-t-elle ajouté, notamment au moyen de taxes et de subventions.  La collaboration du secteur privé en la matière doit en outre se fonder sur le fait que l’eau et l’assainissement ne sont pas de simples marchandises à vendre au plus offrant.  Enfin, les politiques relatives à l’eau et à l’assainissement doivent être inclusives et intégrées de manière plus cohérente dans tous les ministères - agriculture, énergie, santé, éducation, travaux publics et environnement. 

M. SULTON RAHIMZODA, du Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral, a appelé à utiliser des sources d’énergie renouvelables pour faire face à la situation du bassin économique de la mer d’Aral.  Il a affirmé que les pays de la région entendaient poursuivre des politiques de gestion intégrée des eaux, tout en assurant le reboisement de la zone de la mer d’Aral.  Ces États entendent aussi mener à bien une coopération bénéfique à tous, a-t-il dit.

M. DAVID COOPER, du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, a indiqué que la crise de l’eau et la crise de la diversité biologique sont étroitement liées.  La diversité biologique, c’est la vie, et dépend de l’eau, a-t-il dit, en déplorant la destruction de cette diversité.  Afin d’y remédier, il a plaidé pour une action transformatrice dans le droit fil du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal qui vise à inverser ces pertes en biodiversité et qui, a-t-il rappelé, est basé sur les droits humains. 

M. SIMON STIELL, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a déclaré que l’eau a le pouvoir de résoudre ou de faire obstacle à nos tentatives d’assurer un avenir durable et résilient pour tous.  L’eau constitue un puits de carbone important, en plus d’être à la base de solutions d’atténuation et d’adaptation à la crise climatique.  Toutefois, nous ne pourrons pas compter sur ces bienfaits si nous ne parvenons pas à protéger sa capacité à les fournir, a-t-il ajouté, notamment en réduisant les émissions polluantes.  Dans le cadre de cette décennie critique, il nous faut compter sur une feuille de route tangible jusqu’en 2030 pour faire en sorte que les engagements pris se traduisent en actions crédibles.  Pour sa part, le CCNUCC compte établir un « appel à l’action » s’articulant autour de trois piliers, à savoir la connaissance, l’innovation et l’action.  Il vise en outre à établir de nouveaux types de partenariats afin d’accélérer les actions d’adaptation eau-climat, notamment en comblant les lacunes en matière de connaissances, en favorisant l’innovation, tout en assurant la mise en œuvre du Programme d’action pour l’eau et de la Décennie d’action sur l’eau. 

Mme NAJAT MOKHTAR, Directrice exécutive de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a rappelé que les atomes sont les éléments qui permettent de construire la matière et l’univers.  Les scientifiques, a-t-elle relevé, ont su mobiliser ces atomes pour les mettre au service du combat contre les maladies, de la protection des ressources en eau, de la lutte contre la pollution environnementale et de la création de cultures plus résistantes.  À cette aune, l’AIEA a pour mandat de promouvoir l’accès à la science et à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, mais aussi d’aider les États Membres à évaluer, comprendre et gérer leurs ressources en eau, a-t-elle indiqué, soulignant l’importance des données scientifiques dans ce cadre.  Des traceurs radio-isotopiques ont ainsi été utilisés dans des études hydrologiques d’ampleur comme outils visant à déterminer la quantité, la viabilité et l’origine des sources en eau, a précisé la représentante.  Ces instruments de cartographie sont essentiels pour garantir une gestion pérenne des ressources hydriques.  Dans le cadre de son programme de travail sur l’eau et afin d’aider les États Membres à atteindre l’ODD 6, l’AIEA a lancé un réseau de laboratoires d’analyse de l’eau au niveau mondial.  Ce réseau a pour but de renforcer les capacités techniques des pays en matière d’analyse de l’eau et d’aider les pays en développement à élaborer des données nationales, a expliqué la représentante.  Opéré en collaboration avec l’UNESCO, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ce réseau fait fond sur plus de 60 ans d’expérience de l’AIEA. 

Mme ZORITSA UROSEVIC, Directrice exécutive de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a reconnu que l’eau est essentielle pour les activités touristiques dans le monde, qui assurent la subsistance de millions de personnes.  L’industrie touristique peut toutefois affecter les écosystèmes marins et aquatiques, a-t-elle reconnu, et la gestion des déchets plastique et des matières résiduelles est donc fondamentale.  De nombreux hôtels ont ainsi pris des mesures pour économiser l’eau et l’énergie et financé la construction d’usines d’épuration, tandis que plusieurs touristes tiennent compte de la protection de l’environnement dans la planification de leurs activités.  Nous devons toutefois adopter une approche plus systématique en la matière, en réduisant le recours au plastique qui pénètre dans le cycle de l’eau.  « Le secteur du tourisme entre donc dans une phase de transformation », a encore dit la déléguée, pour qui un tourisme mieux géré a le potentiel de déboucher sur une eau plus propre.  L’OMT travaille actuellement à l’élaboration d’un cadre statistique qui permettra de mesurer la pérennité du tourisme. 

M.  LI LIFENG, Directeur de la Division des terres et des eaux de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO), a rappelé que l’eau est au cœur du développement durable et devrait, de ce fait, être considérée comme un bien public mondial.  Il a relevé que l’agriculture utilise 70% de l’eau consommée par les hommes.  La FAO a présenté, au cours de la présente conférence, sept engagements pour préserver les ressources en eau, comme la création d’une plateforme mondiale sur la question des pénuries en eau.  Il a marqué la disponibilité de la FAO à coopérer avec les États pour une meilleure gestion de l’eau à travers le monde. 

M. DOMINIQUE BEROD, de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a souligné que la crise de l’eau, aggravée par les effets des changements climatiques, est un des défis les plus urgents auquel le monde est confronté.  Si l’eau est au cœur des problèmes de sécheresse et d’inondations, elle peut aussi faire partie de la solution pour atténuer et s’adapter au réchauffement de la planète, a-t-il affirmé, faisant valoir qu’une gestion intelligente de l’eau peut réduire les émissions en gaz à effet de serre, augmenter la résilience des populations, protéger la biodiversité et garantir la sécurité alimentaire et énergétique.  Dans cet esprit, a indiqué le représentant, le Congrès météorologique mondial a approuvé la déclaration de l’OMM pour une accélération de la mise en œuvre de l’ODD 6.  En tant qu’institution spécialisée de l’ONU, l’OMM facilite les réseaux d’observation mondiaux en temps réel pour aider les pays à surveiller, prévoir et se préparer pour faire face aux changements climatiques, a-t-il poursuivi, avant d’avertir que plus de 60% des pays membres de l’OMM signalent des capacités insuffisantes dans ce domaine.  Pire encore, la moitié seulement utilisent un système d’alerte précoce, s’est ému le représentant pour qui cette situation est inacceptable et constitue une menace pour le Programme 2030.  Selon lui, une surveillance insuffisante ou en déclin aboutit à des lacunes en matière de connaissances et à la prise de mauvaises décisions.  En réponse, les 193 États membres et territoires de l’OMM se sont engagés à mettre en œuvre de meilleurs services pour tous les systèmes hydrologiques, a-t-il précisé, se disant convaincu que cette initiative, qui intègre les meilleures données disponibles sur l’observation de la Terre, changera la donne.  Cela améliorera la capacité des États à faire face à la demande accrue en eau et à gérer les retombées des changements climatiques tout en garantissant de écosystèmes durables, a-t-il assuré. 

Mme MADHVI CHITTOOR, de Madvi4EcoEthics, a demandé aux États Membres d’agir rapidement pour interdire les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) et de protéger l’eau et les aquifères de ces polluants invisibles qui présentent des risques pour notre alimentation et notre santé. 

Mme HELGA FLORES TREJO, du Groupe Bayer, a relevé que 43% de l’eau d’irrigation pour l’agriculture est dédiée au riz.  Elle a rappelé que son entreprise s’est engagée au cours de cette conférence à faire passer à 25% la proportion d’eau utilisée pour irriguer les rizières.  Un programme dans ce sens a d’ailleurs été lancé en Inde et a permis de réduire de 40% l’utilisation de l’eau dans la culture du riz, s’est-elle félicitée.  Elle a déclaré que ce genre d’initiative sera bientôt étendue à d’autres pays du monde, appelant d’autres partenaires à les rejoindre dans cette mission de préservation des ressources en eau. 

Mme ANIEK MOONEN, du Mouvement des jeunes pour le climat, âgée aujourd’hui de 25 ans, s’est projetée à 52 ans en 2050 pour examiner les résultats de cette conférence.  « Les 25 dernières années ont été transformatrices grâce à cette conférence, les pays ayant lancé des projets concrets pour bleuir et verdir le monde », a extrapolé la déléguée, en se félicitant que la vision des jeunes ait triomphé.  Elle s’est félicitée que cette conférence ait marqué un tournant pour la gestion durable de l’eau.  « C’est l’avenir qui vous parle. »

Mme ANNE-SOPHIE STEVANCE, de l’International Science Council, organisation fédérant 203 académies de sciences et unions internationales de sciences naturelles, a souligné la nécessité d’un engagement ferme pour mettre en œuvre des politiques et programmes scientifiques en vue de relever les défis liés à l’eau grâce aux innovations.  À ses yeux, les objectifs de la communauté internationale en la matière imposent d’améliorer de manière radicale les installations liées à l’eau et l’assainissement pour endiguer les maladies transmises par l’eau, dépasser les obstacles institutionnels et élaborer des solutions pour et avec les communautés locales.  Mais au moment où les changements climatiques et les pertes de biodiversité intensifient la pression sur les ressources hydriques, les solutions technologiques ne suffiront pas pour y répondre, a-t-elle averti.  L’urgence est de remettre la nature au cœur du développement et de la réduction des risques tout en augmentant la résilience en matière hydrique, a appuyé la représentante, appelant à une transformation profonde et conforme aux ODD pour parvenir à la transition verte et à la décarbonation des économies.  Pour ce faire, a-t-elle conclu, il faut des données scientifiques robustes qui permettent d’anticiper les questions émergentes et d’aider les décideurs à élaborer des options. 

Mme HILDA FLAVIA NAKABUYE, de Girl Rising, a dit que son pays, l’Ouganda, subit les effets des changements climatiques bien qu’il ne contribue qu’à hauteur de 1% des gaz à effet de serre.  Sa communauté se bat contre le géant pétrolier français Total, qui souhaite construire un oléoduc qui passera par son village et le lac Victoria, l’un des plus importants ports d’eau douce du monde.  Il est donc essentiel à ses yeux de prendre en compte les expériences des femmes et des jeunes dans chaque programme lié à l’eau.  Selon elle, la justice climatique est impossible sans protéger nos ressources hydriques. 

M. CALIXTO, du groupe autochtone Pawanka, a exprimé son opposition à toute mercantilisation, privatisation, et contamination de l’eau, fustigeant les gouvernements qui pillent les peuples autochtones.  Il a recommandé de tirer profit de l’expérience de ces derniers en matière de gestion intégrée des ressources hydriques afin de contribuer au règlement des problèmes liés à l’eau sur le plan international.

Mme MUSONDA MUMBA, Secrétaire générale de la Convention de Ramsar sur les zones humides, a déploré que, trop souvent, l’eau soit considérée comme une marchandise, sans tenir compte des écosystèmes qui la fournissent.  Elle a également regretté que la quasi-totalité de l’eau utilisée pour la consommation humaine soit puisée directement ou indirectement dans les zones humides.  Ces zones contribuent à maintenir l’eau potable propre et salubre, fournissent de l’eau pour les cultures vivrières et aident à assurer la sécurité et le bien-être des personnes en atténuant les extrêmes hydriques, a-t-il fait valoir.  Elle a cependant averti que les zones humides, qui abritent une biodiversité exceptionnelle et favorisent la résilience et l’adaptation aux changements climatiques, se dégradent à un rythme alarmant.  Au cours des décennies qui ont suivi la dernière Conférence des Nations Unies sur l’eau à Mar del Plata en 1977, nous avons peut-être perdu un cinquième, voire un tiers de toutes les zones humides, a alerté la représentante.  Alors que de nombreuses régions du monde sont de plus en plus menacées par l’insécurité hydrique, nous ne pouvons pas répondre à nos besoins en eau sans zones humides, a-t-elle ajouté, souhaitant que la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 soit une opportunité de changement.  Pour cela, il importe selon elle d’intensifier radicalement la protection et la restauration de la nature qui accompagne l’adoption du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, notamment en accordant la priorité aux zones humides dans l’établissement des objectifs de 2030.  Cela signifie assurer l’alignement des stratégies et des plans nationaux de développement durable, de biodiversité et des changements climatiques, en intégrant des actions ambitieuses pour les zones humides dans les contributions déterminées au niveau national ainsi que dans les plans nationaux d’adaptation, a plaidé la représentante.

Plus un pays est industrialisé, plus il consomme de l’eau, a déclaré le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), précisant en outre que l’industrie consomme 19% de l’eau au niveau mondial.  Il a relevé que la demande ne cesse d’augmenter et qu’elle dépassera bientôt la quantité des ressources disponibles.  Les pays en développement sont particulièrement menacés parce qu’ils dépendent très souvent de l’agroalimentaire, un secteur qui dépend lui-même énormément de l’eau. 

Il a indiqué que l’ONUDI essaie de montrer au secteur industriel que la protection de l’eau est dans son intérêt.  Adopter des approches prenant en considération l’eau est indispensable, a souligné le représentant selon qui le retour sur investissement serait de plus de 25%.  Il a exhorté les pays industrialisés à utiliser moins de ressources ou moins d’eaux et à privilégier des modes de production qui permettront de réduire les déchets.  Il faut aussi mettre l’accent sur l’économie circulaire, élément central d’un monde frugal en eau, a-t-il ajouté. 

Remarques de clôture

Au nom des Pays-Bas, Mme EVELYN WEVER-CROES, Première Ministre d’Aruba, en sa qualité de coprésidente de la Conférence, a appelé les délégations à changer radicalement la manière dont nous comprenons, valorisons et gérons l’eau, à la reconnaître comme un bien commun mondial, et comme catalyseur d’un développement durable et juste.  De même, elle a insisté sur l’importance du financement, de la bonne gouvernance, et d’établir des partenariats public-privé innovants, le tout dans une approche basée sur les droits humains.

Elle a indiqué que les résultats de la Conférence feront l’objet d’un suivi concret lors des trois sommets clefs à venir: le Sommet des ODD en 2023, le Sommet de l’avenir en 2024, et le Sommet mondial pour le développement social (SMDS) en 2025.  Elles transparaîtront également lors du forum politique de haut niveau des Nations Unies sur le développement durable ainsi qu’à la Conférence de Douchanbé sur l’eau.  Elle a fait savoir que l’enregistrement des engagements relatifs au Programme d’action pour l’eau sera prolongé jusqu’au 1er mai 2023.  Il en sera rendu compte lors de l’examen global de l’ODD 6 qui aura lieu en juillet 2023, à l’occasion du forum politique de haut niveau, a-t-elle précisé.

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les engagements pris lors de cette conférence mettront l’humanité sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous.  Cette conférence, a-t-il dit, a mis en lumière une vérité essentielle.  « L’eau nous unit tous et toutes. »  De plus, elle est au centre de nombreux défis mondiaux.

« Qui dit eau dit santé, assainissement, hygiène et prévention des maladies.  Qui dit eau dit paix; dit développement durable, lutte contre la pauvreté, soutien aux systèmes alimentaires et création d’emplois et prospérité. »  L’eau est également une question de droits humains et d’égalité des genres, a fait valoir le Secrétaire général.  C’est pourquoi elle doit être au centre de l’agenda politique mondial. 

M. Guterres a souligné que tous les espoirs de l’humanité reposent, d’une manière ou d’une autre, sur notre capacité à fixer un nouveau cap fondé sur la science pour donner vie au Programme d’action pour l’eau.  Ils reposent sur la mise en œuvre des engagements décisifs, inclusifs et concrets pris par les États Membres et d’autres parties lors de cette conférence. 

Pour le Secrétaire général, cela signifie renforcer la place de l’eau en tant que droit humain fondamental.  Cela signifie réduire les pressions exercées sur notre système hydrologique et garantir une prise de décision judicieuse et des politiques intelligentes, a-t-il élaboré.  Cela signifie développer de nouveaux systèmes alimentaires alternatifs afin de limiter l’utilisation non viable de l’eau dans la production alimentaire et l’agriculture.  Cela signifie concevoir et déployer un nouveau système mondial d’information sur l’eau qui orientera les plans et les priorités d’ici à 2030.  Cela signifie unifier nos stratégies relatives à l’eau et au climat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et donner aux populations davantage de moyens.  Cela inclut, a précisé le Chef de l’ONU, des infrastructures résilientes, des réseaux d’adduction d’eau ou des plans de traitement des eaux usées, et veiller à ce que, d’ici à 2027, chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte rapide en cas de catastrophe naturelle.  Cela signifie, a-t-il poursuivi, qu’il faut continuer à pousser en faveur de la justice climatique et d’une action mondiale visant à limiter le réchauffement de la planète à une augmentation de 1,5 degré Celsius.  Et enfin cela signifie qu’il faut accélérer considérablement l’investissement pour que chaque pays puisse atteindre l’objectif de développement durable 6.

Le Secrétaire général a informé que d’autres mesures de suivi sont à l’étude, notamment la nomination d’un envoyé spécial pour l’eau afin de mettre en avant l’eau dans la perspective du Sommet sur les objectifs de développement durable, au mois de septembre, ainsi que du Sommet de l’avenir, qui se tiendra l’année prochaine.  « Je me réjouis de faire le point sur nos progrès lors des réunions politiques de haut niveau de juillet. »

Il ne peut y avoir de développement durable sans eau, a conclu M. Guterres.  « À l’heure où cette conférence historique touche à sa fin, réaffirmons notre engagement au service de notre avenir commun. »

M. CSABA KŐRÖSI, Président de l’Assemblée générale, s’est dit inspiré par la détermination qui « nous unit tous » pour arrêter le gaspillage de l’eau et favoriser le développement durable et le bien-être humain.  Il a recommandé de s’éloigner de l’exploitation irresponsable de l’eau des aquifères, des lacs et des rivières et appelé à « cesser d’étancher la soif de nos économies » avec des conséquences catastrophiques pour nos écosystèmes.  Le Président a appuyé ce Programme d’action pour l’eau transfrontalier et transformateur pour le développement durable et la résilience.  Il a salué les promesses de plus de 300 milliards de dollars faites lors de cette conférence, avec le potentiel de débloquer 1 000 milliards de dollars de gains socioéconomiques et écosystémiques.

Le résultat de cette conférence n’est pas un document juridiquement contraignant, mais il tourne la page de l’histoire, s’est félicité M. Kőrösi. 

Si la Conférence a réitéré la promesse de mettre en œuvre le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement, cela signifie également qu’il faut atteindre « les millions de personnes qui ne savent même pas que nous sommes réunis » ici aujourd’hui.  « Nous avons entendu la voix de la science », a poursuivi le Président de l’Assemblée.  Elle donne à réfléchir, elle est orientée vers la recherche de solutions, a-t-il fait valoir, insistant pour garder « nos oreilles et nos esprits » ouverts aux preuves scientifiques pour aller de l’avant.

Saluant la société civile et le secteur privé qui sont ici à New York et au cœur de cette transformation, M. Kőrösi leur a dit qu’ils sont la clef du succès, c’est pourquoi ils doivent faire partie de partenariats et de solutions plus inclusifs.  Aujourd’hui, nous détenons entre les mains les éléments d’un monde plus pacifique et plus sûr en matière d’eau. 

Que faut-il faire pour réunir ce puzzle?  Tout simplement respecter les engagements pris dans le Programme d’action pour l’eau, a-t-il recommandé. 

M. Kőrösi a passé en revue les engagements mis en évidence ces derniers jours, notamment une politique intégrée de l’eau et du climat aux niveaux national et mondial d’ici à 2030.  Il a plaidé pour un réseau mondial d’éducation à l’eau et des accords transfrontaliers globaux et inclusifs.  Il a appuyé la requête formulée par les États Membres pour la nomination d’un envoyé spécial des Nations Unies sur l’eau.  Enfin, le Président de l’Assemblée a mentionné la nécessité de tenir une réunion intergouvernementale en 2025 pour évaluer la mise en œuvre desdits engagements.  « Je suis prêt à commencer à travailler avec vous sur toutes les actions de transformation », a-t-il lancé, avant d’appuyer sur une sonnette bleue, signal du nouveau chapitre de l’action.

M. GILBERT HOUNGBO, Président du mécanisme ONU-Eau et Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a dit croire, à l’issue de cet « événement historique », qu’un avenir radieux nous attend s’agissant de l’eau.  En effet, a-t-il souligné, à l’occasion de cette conférence, nous avons pu créer un programme audacieux assorti d’engagements volontaires clairs, ce qui permettra de relever les défis à l’horizon 2030 et au-delà.  En clôture de ces trois jours de débats, le Président d’ONU-Eau a souhaité souligner l’importance de la coopération entre les secteurs et les parties prenantes mais aussi à travers les frontières.  Il s’est ainsi déclaré encouragé de voir que tant de pays supplémentaires rejoignent la Convention sur l’eau.  M. Houngbo a également insisté sur le droit de tous à l’eau potable et à l’assainissement, qui est un droit humain et une « boussole » pour ne laisser personne de côté.  La nécessité de justice sociale exige d’agir sans condition, a-t-il affirmé, ajoutant que nous avons tous un rôle à jouer pour faire advenir ces changements.  Nous aurons pour cela besoin de tous, des jeunes, des femmes, des personnes autochtones et du secteur privé, et nous devrons tous travailler de concert et dans des conditions de droits égaux s’agissant de notre programme pour l’eau. 

De l’avis du Président d’ONU-Eau, cet examen à mi-parcours de la Décennie d’action sur l’eau a démontré que les Nations Unies peuvent « acheminer de l’eau de partout ».  Nous pouvons alimenter des consensus, faire des rapports sur les progrès réalisés et apprendre les uns des autres, ce qui permettra à l’eau de circuler librement et d’abreuver tous les processus intergouvernementaux, a-t-il expliqué de manière métaphorique.  À ses yeux, cette conférence est une « réussite », mais il faut à présent redoubler d’efforts pour qu’elle soit suivie d’effets.  M. Hongbo a assuré que la « famille » du mécanisme ONU-Eau sera là à chaque instant pour accompagner la mise en œuvre du Programme d’action pour l’eau.  La première étape, a-t-il précisé en conclusion, sera le forum politique de haut niveau, avec le rapport des entités de l’ODD 6. 

Nous venons de nous réunir pour la première fois en 46 ans en raison du caractère urgent de la situation de l’eau, a déclaré dans ses remarques de clôture le Président du Tadjikistan et Coprésident de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, M. EMOMALI RAHMON.  L’eau est liée à l’alimentation, au climat, à la santé, à la culture ainsi qu’à nos économies.  Il y avait donc à ses yeux une « occasion à saisir » pour changer radicalement notre perception et notre utilisation de l’eau, « qui est la vie elle-même ».  Il nous faut, selon lui, une nouvelle vision de l’eau qui aura pour axe le développement de cette ressource après 2030.  Ces trois jours, a estimé le Président, ont été une véritable source d’inspiration.  Il a invité les délégations à « porter la parole de l’action sur l’eau dans le monde entier ».  Les défis liés à l’eau nous touchent tous, a poursuivi le Président qui a ajouté que les participants aux cinq dialogues interactifs et aux innombrables manifestations parallèles ont montré que la Conférence n’a pas été organisée en vain. 

L’eau douce est une ressource limitée qui doit être considérée comme un outil du développement durable et nous permettre d’intensifier la résilience et l’atténuation aux changements climatiques.  Nous devons pour ce faire renforcer nos capacités d’alerte rapide et révolutionner la manière dont les pays sont équipés pour faire face aux sécheresses et aux inondations, tout en tirant parti des partenariats.  Pour assurer le suivi de la Conférence, le Président a dit compter sur le Sommet sur les objectifs de développement durable de 2023, le Sommet de l’avenir de 2024 et le Sommet social mondial de 2025.  Les partenariats public-privé dans le domaine de l’eau permettront, à ses yeux, de déboucher sur des innovations sans reproduire les erreurs du passé, grâce à de meilleures données et au renforcement des capacités nationales.  La Décennie d’action sur l’eau n’est que le début, a-t-il lancé, avant d’inviter les délégations à participer au Sommet sur les objectifs de développement durable de Douchanbé en 2024.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.