En cours au Siège de l'ONU

Session de 2023, Forum politique de haut niveau     
5e et 6e séances – matin & après-midi
ECOSOC/7136

ECOSOC: les participants au forum politique pour le développement durable se mobilisent pour doper l’accès à l’énergie propre et encourager l’innovation

L’énergie, visée par le septième objectif de développement durable (ODD), conditionne tant le succès des autres ODD qu’elle est présente dans le libellé des deux tiers des 169 cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Grâce à l’énergie, les pays se développent, à cause d’elle, la planète se réchauffe.  Ces enjeux considérables ont été débattus ce matin par les participants au forum politique de haut niveau pour le développement durable, qui en est à sa troisième journée de session sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC): les exemples de bonnes pratiques n’ont pas manqué mais ce sont les appels à investir dans le renouvelable dans les pays en développement qui ont été les plus pressants.

Les énergies renouvelables, qui constituaient seulement 19% du mix énergétique mondial en 2020, sont encore davantage sous représentées dans les secteurs du chauffage et des transports; 80% de l’énergie consommée sur la planète est d’origine fossile.  Le diagnostic, connu de tous les participants au forum, est le suivant: pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°Celsius, l’humanité doit réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 43% d’ici à 2030 et parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050.  Autrement dit, il faut dire adieu, de manière brutale et sans espoir, au charbon et au pétrole.  Le rythme de la construction de centrales éoliennes et solaires devrait donc être multiplié par cinq, selon M. Simon Stiell, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), si l’on veut atteindre les objectifs mondiaux de décarbonation d’ici à 2030.

Alors que l’accès à une énergie « propre » manque partout, panélistes et délégations n’ont pas manqué de relever que beaucoup d’habitants sur Terre n’ont pas accès à l’énergie du tout.  De grandes disparités régionales persistent, affectant tous les autres ODD, dont l’égalité des femmes et des hommes, l’action climatique et l’économie, a ainsi rappelé M. Leonardo Souza, de la Division de la statistique du Département des affaires économiques et sociales (DESA).  À l’échelle mondiale, 675 millions de personnes n’avaient toujours pas accès à l’électricité en 2021, quatre sur cinq vivant en Afrique subsaharienne; 2,3 milliards de personnes n’avaient pas accès à des combustibles et à des technologies de cuisson propres. 

Une volonté politique et des investissements privés sont nécessaires, particulièrement dans les pays en développement, de l’avis de l’Envoyé spécial pour le climat et la sécurité pour la Norvège, M. Hans Olav Ibrekk. L’expert a livré un implacable condensé de lacunes entravant le développement des énergies à faible émission de carbone.  D’abord, des investissements « trop faibles et mal répartis », quasi uniquement dans les économies avancées et en Chine, tandis que l’Afrique reçoit les miettes – seulement 1% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2021.  Des investissements freinés par des « cadres politiques peu clairs », des réseaux électriques en piteux état et des services publics sonnés par l’inflation, la pandémie, et… la crise énergétique.  Autre aspect relevé par M. Ibrekk risquant de ralentir les avancées dans tous les pays du monde: le manque de main-d’œuvre qualifiée pour construire, en à peine quinze ans, ce qui s’apparente sans exagérer à une nouvelle civilisation. 

Les pays les moins avancés (PMA) sont venus rappeler qu’on en était encore loin: leur principal problème est le manque de fiabilité et l’intermittence de l’énergie disponible qui entrave leur développement, malgré un succès de l’Éthiopie avec la construction, financée en fonds propres, d’un barrage hydroélectrique gigantesque sur le fleuve Nil-Bleu: le Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne.

Le second problème des PMA, très concret, concerne le défi quotidien de la cuisson propre pour les ménages.  La pollution de l’air domestique, principalement due à la fumée de cuisson, affecte de manière disproportionnée les femmes et les enfants des PMA: elle entraîne près de 2,5 millions de décès prématurés par an. Faute de mieux, beaucoup de personnes utilisent du bois de chauffage, très émetteur et peu efficace, pour cuisiner. Bien consciente du problème, la République-Unie de Tanzanie a annoncé avoir élaboré une « vision nationale de la cuisson propre », avec pour objectif que 80% de la population utilise des combustibles et des technologies de cuisson propres dans un délai de dix ans.  Pour répondre au Sénégal, qui a annoncé ses nouvelles ambitions en matière de production d’hydrocarbures, M. Stiell, de la CCNUCC, s’est dit bien conscient que certains pays en développement ne souhaitent pas voir leurs gains en développement évaporés du fait de politiques énergétiques plus contraignantes, d’autant qu’ils ne sont pas des émetteurs historiques.  Il a cependant assuré que la construction de centrales éoliennes et solaires était aujourd’hui moins coûteuse que celle de centrales à combustible fossile dans la plupart des pays du monde.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a rappelé à tous que l’énergie nucléaire disposait de nombreux atouts en termes de densité et de rendement, pour une émission de carbone quasiment nulle relative à la durée d’exploitation d’une centrale.  L’Agence place de grands espoirs dans les petits réacteurs modulaires, une nouvelle génération de petits réacteurs produits en série, relativement simples et peu coûteux.  Avec ce type de réacteurs, l’AIEA vise principalement le remplacement de centrales à charbon et l’approvisionnement en électricité de zones isolées et de réseaux de petite dimension. 

La seconde partie de la journée a eu trait à l’objectif 9, visant à bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation.  Les intervenants ont présenté leurs efforts pour avancer sur cette voie, comme l’Union européenne qui a un programme industriel et technologique « Horizon Europe » doté de 95 milliards d’euros. L’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel), elle, mène des programmes dans 120 pays notamment en vue de développer l’entrepreneuriat chez les jeunes. Le grand groupe des enfants et des jeunes a d’ailleurs appelé à éliminer les obstacles auxquels les jeunes entrepreneurs se heurtent dans le domaine des nouvelles technologies, notamment l’accès aux financements. 

La France a souligné l’importance d’une formation tout au long de la vie face aux évolutions technologiques, tandis que l’Arabie saoudite s’est targuée d’avoir ouvert plus de 100 centres de formation aux technologies numériques et d’avoir 44% de femmes parmi ses chercheur.e.s.

Le forum politique de haut niveau se poursuivra demain, jeudi 13 juillet, dès 10 heures.

FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ORGANISÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

L’ODD 7 et ses liens avec les autres ODD – énergie abordable et propre

Le monde n’est manifestement pas sur la bonne voie pour « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable », soit l’objectif définissant l’ODD 7 et le sujet de cette première table ronde, au troisième jour du forum politique de l’ECOSOC. 

Qu’on en juge: en 2021, à l’échelle mondiale, 675 millions de personnes n’avaient toujours pas accès à l’électricité et 2,3 milliards de personnes n’avaient pas accès à des combustibles et à des technologies de cuisson propres, a rappelé M. LEONARDO SOUZA, Division de la statistique du Département des affaires économiques et sociales (DESA), en présentant les points saillants de la partie relative à l’ODD 7 contenue dans ce qui constitue le fil rouge du forum, à savoir l’édition spéciale du rapport du Secrétaire général faisant le point sur les ODD.  Le plus préoccupant, selon l’expert, est que les flux publics pour investissements dans les énergies renouvelables ont décéléré du fait de la pandémie dans les pays en développement, les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays en développement sans littoral.

La situation internationale a en effet beaucoup changé depuis 2015, a relevé Mme DAMILOLA OGUNBIYI, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de l’énergie durable pour tous et Coprésidente d’ONU-Énergie.  Elle a cité la COVID-19, la crise énergétique et l’inflation comme autant de facteurs entravant la transition énergétique, alors que l’accès à l’énergie conditionne tellement le succès des autres ODD qu’il est présent dans le libellé des deux tiers des 169 cibles du Programme 2030.

Pour M. SIMON STIELL, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la situation n’incite pas à l’optimisme.  Pour limiter le réchauffement à 1,5°Celsius, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 43% d’ici à 2030 et parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050.  Or, les engagements actuels pris dans le cadre des contributions déterminées au niveau national n’indiquent qu’une réduction de 0,3%.  « Nous avons sept ans pour réduire les émissions de près de la moitié.  C’est un défi sans précédent, mais c’est possible. »  Comment y parvenir?  En travaillant pour que les sources d’énergie renouvelables représentent 60% de la production d’électricité d’ici à 2030, a expliqué l’expert.

Représentant la perspective des Commissions régionales, Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a appelé à renforcer les politiques et réunir les conditions propices aux investissements étrangers pour réaliser la transition verte en Afrique, enjoignant à renforcer les énergies renouvelables dans la région Caraïbes, où les besoins représentent 1,3% du budget annuel total de la région pendant dix ans.

La discussion interactive modérée par Mme SHEILA OPARAOCHA, Directrice exécutive d’Energia, s’est penchée sur l’impact des crises actuelles sur l’accès à une énergie abordable et propre, et sur la manière d’accélérer une transition énergétique équitable et juste. 

Confirmant que les financements publics nationaux s’étaient contractés ces dernières années, M. GUANGZHE CHEN, Vice-Président chargé des infrastructures au sein de la Banque mondiale, a assuré que son organisation multipliait les portefeuilles pour pallier ce manque, en prenant pour exemple son partenariat avec le Nigéria.  Garante de l’ODD 7, la Banque mondiale fournit des analyses, un suivi. Surtout, a avancé le panéliste, elle est un bailleur de fonds permettant un accès à l’énergie. 

Dans une intervention remarquée, M. HANS OLAV IBREKK, Envoyé spécial pour le climat et la sécurité pour la Norvège, a pointé les obstacles qui entravent le développement des sources d’énergie à faible émission de carbone.  D’abord, les investissements actuels sont « trop faibles, mal répartis et insuffisants ».  Plus de 90% de l’augmentation des investissements dans les énergies propres au cours des dernières années ont été réalisés dans les économies avancées et en Chine, a-t-il rapporté en prévenant que de nouvelles lignes de fracture apparaîtront si la transition vers l’énergie propre ne s’accélère pas ailleurs.  L’Afrique, le continent où l’accès à l’énergie est le plus faible, a reçu moins de 1% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2021. Et dans de nombreux pays, l’investissement est freiné par des facteurs tels que des taux d’intérêt plus élevés, des cadres politiques peu clairs, des réseaux faibles, des services publics en proie à des difficultés financières et un coût du capital élevé.

M. Ibrekk a également pointé un problème très concret, et pourtant peu évoqué dans les discussions: le manque de bras.  Si « la transition énergétique offre un grand potentiel de création d’emplois », sans des personnes formées et éduquées, elle restera au stade des vœux pieux.  « Nous devons accroître massivement nos efforts en matière d’éducation et de formation pour nous assurer que nous disposons des compétences nécessaires à la transformation de nos systèmes énergétiques », a-t-il étayé.  Il a enfin plaidé pour la mobilisation des ressources nationales par la fiscalité et le renforcement des systèmes financiers locaux, y compris la garantie d’un taux d’épargne plus élevé, le développement d’institutions financières nationales pour soutenir les PME, ainsi que les prêts en monnaie locale. 

Le secteur privé s’est vu reprocher, par Mme YOKO LU, représentante de la jeunesse, de se concentrer davantage sur les profits et l’extraction des sols que sur le bien-être de la population.

En ce qui concerne les pays les moins avancés (PMA), le Népal a fait part de leurs progrès en termes non seulement d’accès à l’énergie mais aussi pour réduire les fortes disparités entre zones urbaines et rurales où l’électricité est « peu fiable », intermittente. Or une énergie fiable est nécessaire à une croissance pérenne.  Il a donc appelé à une transformation en profondeur des systèmes énergétiques.  L’Éthiopie a confirmé, citant l’insuffisance de l’approvisionnement en énergie comme principal goulot d’étranglement de sa croissance économique.  La moitié de la population éthiopienne, soit 65 millions de personnes, n’a pas accès à l’électricité; 80% des ménages utilisent le bois de chauffage comme seule source d’énergie.  Pour maintenir son niveau actuel de développement économique, qui est encore inférieur à son potentiel, l’Éthiopie doit augmenter son approvisionnement en énergie de 19% chaque année.  Le futur barrage hydroélectrique -le Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne, son plus grand projet autofinancé– dopera ses capacités de production électrique. Malgré cela, le pays demeure confronté à un grave déficit d’approvisionnement en énergie, a témoigné la délégation. 

Si les ménages des PMA ont enregistré la plupart des progrès en matière d’accès à l’énergie, la pollution de l’air domestique, principalement due à la fumée de cuisson, affecte de manière disproportionnée les femmes et les enfants, une pollution liée à près de 2,5 millions de décès prématurés par an.  Ce défi de la « cuisson propre » est un point repris par beaucoup de délégations, comme le Danemark et la Finlande, qui ont remarqué qu’à l’échelle du monde, beaucoup de personnes utilisent du bois de chauffage pour cuisiner.  Prenant la balle au bond, la République-unie de Tanzanie a annoncé avoir élaboré une « vision nationale de la cuisson propre », avec pour objectif que 80% de la population utilise des combustibles et des technologies de cuisson propres dans un délai de dix ans. 

Du côté de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), son directeur général adjoint, M. LIU HUA, a rappelé qu’en tant que source d’énergie fiable, centralisée, concentrée et à faible teneur en carbone, l’énergie nucléaire contribue non seulement à la sécurité énergétique, mais aussi à la stabilité et à la résilience des systèmes énergétiques.  Le nucléaire peut aussi contribuer à la décarbonation de certains secteurs, tels que le chauffage urbain, la vapeur pour l’industrie et le dessalement.  Une cinquantaine de pays ont manifesté leur intérêt pour l’introduction de l’énergie nucléaire et sont engagés à différents stades dans des activités de planification, s’est-il réjoui.  L’AIEA est notamment très impliquée dans le déploiement d’une technologie prometteuse, celle des petits réacteurs modulaires. Ces réacteurs peuvent être installés dans des zones reculées, ils sont modifiables à l’envi: « on peut y ajouter des réacteurs supplémentaires à mesure que les besoins en énergie augmentent », a expliqué M. Liu. 

Grand contributeur de GES et pourtant rarement évoqué dans l’enceinte de l’ONU, le phénomène dit des « gaz de torche », survenant lors de l’extraction d’hydrocarbures, est pris à bras le corps par l’Algérie, qui a annoncé avoir mis en œuvre 32 projets de récupération de ces gaz, ainsi qu’un projet de stockage de dioxyde de carbone: « l’objectif à moyen terme est de réduire les gaz de torche à 1% ».  Ce phénomène concernera peut-être le Sénégal, qui a annoncé « devenir très prochainement un pays pétrolier et gazier, dans le contexte du respect des engagements de l’Accord de Paris ». Le Sénégal a tenu à rappeler que 30% de son mix énergétique est composé d’énergies renouvelables. 

M. Stiel, de la CCNUCC, s’est dit bien conscient que certains pays en développement ne souhaitent pas voir leurs gains en développement évaporés du fait de politiques énergétiques plus contraignantes.  Il a cependant assuré que la construction de centrales éoliennes et solaires était aujourd’hui moins coûteuse que celle de centrales à combustibles fossiles sur 85% de la surface du globe et que leur déploiement devrait être « cinq fois plus rapide », pour atteindre l’objectif fixé d’ici à 2030. 

L’ODD 9 et ses liens avec les autres ODD: industrie, innovation et infrastructure

Les intervenants se sont penchés sur l’ODD 9 qui vise à mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation.  Comme pour nombre d’autres ODD, sa réalisation d’ici à 2030 semble compromise.

Mme FARYAL AHMED, Division de la statistique au sein du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a rapidement présenté les conclusions du Secrétaire général sur les progrès en vue de la réalisation de cet ODD.  La croissance de la production manufacturière mondiale est en recul, en raison des conséquences de la pandémie et de l’inflation, a-t-elle notamment déclaré.  Elle a indiqué qu’en l’état actuel des choses la réalisation de l’ODD sera difficile.

M. NORICHIKA KANIE, de l’Université Keio (Japon), a souligné le rôle important de la science et des nouvelles technologies dans la réalisation des ODD.  Le renforcement des capacités est un levier important, a-t-il fait remarquer, en appelant à combler la fracture numérique.  Parce que la réalisation des ODD semble hors de portée, il est crucial de renverser maintenant la vapeur, a-t-il dit, en ajoutant que 2050 est une date plus réaliste que 2030.  Il a rappelé que les chercheurs ne travaillent pas dans une tour d’ivoire et qu’ils contribuent au progrès social.

Même son de cloche du côté de Mme SHAHLA NAIMI, de Google qui s’est lancée dans un véritable plaidoyer pour l’inclusion numérique des femmes, des filles et des groupes vulnérables.  Elle a détaillé l’action de Google en faveur du développement durable, qui vise notamment à tripler la vitesse d’Internet en Afrique du Sud et à améliorer l’accès à Internet au Togo.  Elle a loué les promesses de l’intelligence artificielle pour le développement, pour autant que les gouvernements s’accordent sur une coopération dans ce domaine. 

La coopération internationale a aussi été prônée par M. AXEL BERGER, de l’Institut allemand du développement durable, pour aplanir les difficultés subies par les PMA quant à l’accès au marché et à l’atténuation des conséquences des changements climatiques.  Il a souligné les bénéfices de cette coopération dans la production d’un hydrogène vert.  Il est crucial de renforcer les capacités des pays les moins avancés, a-t-il insisté.

Mme SABRINA ATWINE, jeune entrepreneure de l’Ouganda, a détaillé un programme qui vise à encourager dans son pays les vocations d’entrepreneur chez les jeunes femmes.  Il est capital de tirer profit du potentiel des jeunes entrepreneur.e.s et de les soutenir, a-t-elle dit en reconnaissant que nombre de start-up cessent leurs activités un an après leur création.  Elle a plaidé pour le renforcement des capacités des jeunes, afin qu’ils puissent réaliser tout leur potentiel.

M. NAGESH KUMAR, de l’Indian Institute for Studies in Industrial Development, a souligné l’importance d’élaborer une stratégie spécifique pour chacun des secteurs concernés par l’ODD 9, que ce soit la production d’énergie photovoltaïque ou de batteries au lithium, avec le même souci de contribuer à la transition vers une économie verte.

La Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a insisté sur la précarité des progrès réalisés au titre de l’ODD 9.  Le développement industriel est un processus de longue haleine, a-t-elle dit, en appelant à redoubler d’efforts pour réaliser l’objectif.  Elle a ajouté que l’ONUDI mène des programmes dans 120 pays notamment en vue de développer l’entrepreneuriat chez les jeunes.

Lors du débat interactif qui a suivi, les États-Unis ont indiqué soutenir la réalisation de l’ODD 9, en mentionnant l’initiative du G7 pour le développement d’infrastructures.  Le pays contribue à hauteur de 15 milliards de dollars à cette initiative, a dit la déléguée, en mentionnant également l’appui pour lutter contre la pénurie d’eau en Mongolie.  Le Mexique a, lui, assuré qu’il promeut des investissements dans les infrastructures, notamment aéroportuaires, afin de développer la connectivité.  L’ODD 9 est intégré dans notre plan de développement national, a dit la déléguée de la République-Unie de Tanzanie.  Au niveau international, elle a appelé à honorer les engagements financiers.  « Joignons le geste à la parole. »  Le grand groupe des enfants et des jeunes a appelé à éliminer les obstacles auxquels les jeunes entrepreneurs se heurtent dans le domaine des nouvelles technologies, notamment l’accès aux financements.  Il a exhorté l’ONU à refuser tout partenariat avec des entreprises responsables de « véritables catastrophes ».

« Nous devons tous nous réengager en faveur des ODD », a tranché le Royaume-Uni, tandis que le délégué du Guatemala a déclaré que 60 projets sont menés dans son pays, en vue réaliser l’ODD 9.  Il a souligné les dégâts infligés par les différentes catastrophes aux infrastructures, le Guatemala étant particulièrement vulnérable.  L’Arabie saoudite investit dans le secteur de l’éducation, afin de combler le fossé numérique dans la société, a dit le délégué de ce pays.  « Nous avons ouvert plus de 100 centres de formation aux technologies numériques. »  Il a précisé que 44% des chercheurs sont des femmes.  L’Ukraine a rappelé qu’elle était l’un des pays les mieux partis de la région pour réaliser l’ODD 9, avant que n’éclate la guerre totale voulue par la Russie.  Le délégué a estimé à 250 milliards de dollars les dégâts infligés par la Russie aux infrastructures et industries ukrainiennes.

Le délégué de la Suisse a appelé à considérer le défi climatique dans l’édification des infrastructures.  En effet, 70% des infrastructures dont le monde aura besoin en 2050 n’ont pas encore été construites, a-t-il relevé.  Une position partagée par l’Union européenne qui a appelé à construire des infrastructures intelligentes et durables. La délégation a mentionné le programme industriel et technologique « Horizon Europe » doté de 95 milliards d’euros. La France est en bonne voie pour réaliser l’ODD 9 en 2030, s’est félicité le délégué de ce pays, en soulignant l’importance d’une formation tout au long de la vie face aux évolutions technologiques.  Le Viet Nam a indiqué que 98% de la population du pays a accès à la 3G et à la 4G, tandis que le délégué du Kenya a mentionné « l’autoroute numérique » mise en place dans son pays en vue de mettre les technologies du numérique au service du développement.  Il a aussi rappelé combien les changements climatiques menacent gravement la réalisation de tous les ODD.

« Je suis venu vous parler de l’ODD en tant que jeune apprenti danois », a dit le délégué du Danemark, en soulignant l’importance de moyens de transports efficients.  « 82% de la population mondiale n’a pas de voiture. »  Le délégué des Philippines a détaillé l’accord signé avec la République de Corée en vue de la production de voitures électriques.  Son homologue du Paraguay a demandé un soutien financier et technologique pour aider les pays en développement sans littoral comme le sien à réaliser l’ODD 9.

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