9434e séance – après-midi      
CS/15437

Conseil de sécurité: le Représentant spécial pour la Colombie juge « de bon augure » le cessez-le-feu entre le Gouvernement et le groupe EMC FARC-EP

Le Gouvernement du Président colombien Gustavo Petro et le groupe autodénommé « État-major central des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire » (EMC FARC-EP) ont annoncé, le week-end dernier, que le cessez-le-feu bilatéral entrera en vigueur à partir du 16 octobre, a déclaré cet après-midi devant le Conseil de sécurité le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie en présentant son rapport trimestriel sur la situation dans ce pays. 

M. Carlos Ruiz Massieu a ajouté que les deux parties ont convenu de créer une « table de dialogue de paix » dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu bilatéral, ce qui est, selon lui, « de bon augure » à deux semaines des élections départementales et municipales du 29 octobre prochain.  Ces avancées, a-t-il dit, s’ajoutent à celles enregistrées dans les négociations avec le groupe Armée de libération nationale (ELN), qui ont débouché en août sur un cessez-le-feu de six mois. 

Le Représentant spécial a noté que l’appui du Conseil de sécurité a permis à la Mission de l’ONU de contribuer à ce processus à travers sa participation au Mécanisme de vérification et de suivi de l’Accord final, portant sur les cessez-le-feu, la cessation des hostilités bilatérales et le dépôt des armes.  Il a ajouté que sur les 68 observateurs internationaux affectés à ce mécanisme, 31 viennent d’arriver en Colombie. 

Faisant le point de la situation, sept ans après la signature de l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, conclu en novembre 2016, et à mi-chemin des 15 années prévues dans le calendrier de mise en œuvre, M. Riuz Massieu a relevé d’autres progrès notables, en particulier l’instauration de la commission nationale sur la participation, chargée de concevoir une méthodologie pour faire participer la société au processus de paix. 

Après avoir reconnu la lenteur initiale de la réforme agraire, mesure phare de l’Accord final après avoir été l’une des causes premières du conflit, le Chef de la Mission de vérification a salué les efforts du Gouvernement pour la mettre en place, via des allocations budgétaires substantielles et une priorisation dans le plan national de développement.  Dans ce cadre, il a applaudi l’intensification du dialogue avec les organisations paysannes et les propriétaires terriens, ainsi que l’établissement du système national de réforme agraire et la désignation de quatre régions prioritaires pour des interventions globales de développement rural. 

Invité par le Conseil, le Ministre des affaires étrangères de la Colombie s’est, pour sa part, employé à clarifier le mandat de la Juridiction spéciale pour la paix, composante judiciaire du système intégral pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, établi par l’Accord final.  Affirmant craindre que cette institution modèle « dévie » de sa trajectoire initiale, M. Alvaro Leyva Duran a souhaité que ses tâches soit réexaminées pour améliorer son fonctionnement.

De son côté, le représentant du Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP) s’est réjoui de la décision du Secrétaire général permettant à la Colombie d’avoir accès au Fonds de consolidation de la paix pour une période de cinq ans supplémentaires.  M. Hrvoje Ćurić Hrvatinić a d’autre part encouragé le Gouvernement colombien à progresser dans ses programmes en vue de rétablir le bureau présidentiel chargé de la mise en œuvre de l’Accord final.  À l’approche des deuxième élections départementales et municipales à se tenir depuis la signature de l’Accord final, il a aussi mis l’accent sur la garantie de la participation des ex-combattants. 

À ce sujet, M. Riuz Massieu a exigé des mesures urgentes et concrètes de la part des autorités pour la protection des ex-combattants, ainsi que des chefs de file sociaux et des défenseurs des droits de l’homme.  Il s’est toutefois félicité de la récente adoption par la commission nationale sur les garanties de sécurité d’une politique publique relative au démantèlement des groupes armés illégaux et des organisations criminelles, politique résultant de négociations entre le Gouvernement et la société civile. 

Les mesures budgétaires et les ajustements institutionnels et législatifs visant à l’accélération de la réforme rurale intégrale ont été largement soutenus par les membres du Conseil de sécurité.  La Fédération de Russie a cependant appelé à des efforts supplémentaires en matière de substitution des cultures illégales, celles-ci restant l’une des principales sources de revenu des groupes armés illégaux. 

Dans un plaidoyer pour les ressources naturelles et l’environnement, le Directeur général de la Fondation pour la conservation et le développement a ainsi prévenu qu’à la frontière avec l’Équateur, le trafic de drogue gagne en ampleur, tandis qu’à celle avec le Pérou, l’exploitation minière illégale progresse, parallèlement au recrutement de jeunes autochtones et à l’installation de cultures industrielles de coca.  De plus, a poursuivi M. Rodrigo Botero Garcia, dans la zone frontalière avec le Venezuela, divers groupes illégaux à la recherche d’or impactent les territoires protégés de l’Orénoque, la frontière avec le Panama connaissant quant à elle la « plus grande migration d’Amérique latine », sous le contrôle d’éléments armés. 

Autre jalon essentiel aux yeux des membres du Conseil, l’intensification du dialogue entre le Gouvernement colombien et les groupes armés opérant dans le pays a également été saluée.  S’agissant des pourparlers avec le groupe EMC FARC-EP, composé pour l’essentiel de dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP), le Brésil a émis l’espoir que le Conseil de sécurité autorisera la Mission de l’ONU à vérifier la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu bilatéral une fois que le Gouvernement Petro en aura fait la demande. 

La plupart des délégations se sont alarmées de la persistance de la violence à l’encontre des ex-combattants des FARC-EP, dont pas moins de 400 ont été assassinés depuis la signature de l’Accord final, la France déplorant que les garanties de sécurité́ demeurent aujourd’hui insuffisantes.  Plusieurs pays ont aussi appelé à la mise en œuvre concrète du chapitre ethnique de l’Accord final, d’une importance capitale selon Malte, compte tenu des violences disproportionnées endurées par les communautés ethniques et du recrutement d’enfants par des acteurs armés illégaux.  Pour les membres africains du Conseil (A3), il est impératif que les droits des peuples autochtones soient réaffirmés et respectés, et que des réparations pour les dommages causés soient rapidement accordées. 

LETTRES IDENTIQUES DATÉES DU 19 JANVIER 2016, ADRESSÉES AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LA REPRÉSENTANTE PERMANENTE DE LA COLOMBIE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2016/53) S/2023/701

Déclarations

M. CARLOS RUIZ MASSIEU, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a signalé que cette séance se tient alors que l’on approche de jalons importants du processus de paix, à savoir le septième anniversaire de la signature de l’Accord final et la moitié des 15 années prévues pour sa mise en œuvre effective. Il a relevé que ceux qui ont analysé de manière approfondie le conflit armé en Colombie pointent, comme principales causes, la distribution inégales des terres et l’échec de l’application des réformes rurales pourtant nécessaires, raison pour laquelle les parties à l’Accord final ont mis la réforme rurale intégrale au centre de ce document, au point d’en faire le premier chapitre et le domaine nécessitant le plus d’investissements à long terme.  Il n’a donc pas trouvé étonnant que la lenteur des progrès dans ce domaine, lors des années initiales de mise en œuvre, ait limité les transformations escomptées dans l’Accord final dans les zones rurales marginalisées et affectées par le conflit. 

M. Riuz Massieu a salué l’engagement particulier du Gouvernement du Président Petro en faveur de cette section de l’Accord final, notamment les allocations budgétaires substantielles à la réforme rurale et sa priorisation dans le plan national de développement, l’intensification du dialogue avec les organisations paysannes et les propriétaires terriens, l’établissement du système national de réforme agraire et la désignation de quatre régions prioritaires pour des interventions de développement rural.  Il a noté que cet engagement s’est matérialisé à San Juan de Arama, dans le département de la Meta, où le Gouvernement a acheté des terres pour les livrer à quelque 500 bénéficiaires, parmi lesquels des ex-combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (FARC-EP), des paysans et des membres de communautés autochtones qui s’y étaient réinstallés. Le Chef de la Mission de vérification, qui a visité l’ancienne zone territoriale de formation et de réinsertion de Carrizal, dans le département d’Antioquia, il y a quelques semaines, a pu observer qu’une cinquantaine d’ex-combattants des FARC-EP et leurs familles y vivent aux côtés de la communauté locale. 

S’agissant de la réinsertion, M. Riuz Massieu a réitéré son appel aux autorités pour qu’elle se fasse dans des conditions de vie digne et de sûreté pour les communautés.  Il a ensuite condamné, dans les termes les plus fermes, le meurtre de deux ex-combattants depuis le dernier rapport du Secrétaire général, ce qui porte à 400 le nombre des ex-combattants des FARC-EP assassinés depuis la signature de l’Accord final en 2016.  « C’est tout bonnement inacceptable », a-t-il martelé, exigeant des mesures urgentes et concrètes de la part des autorités pour leur protection et celle des chefs de file sociaux et des défenseurs des droits humains.  Il s’est réjoui à cet égard de la récente adoption par la Commission nationale sur les garanties de sécurité d’une politique publique, longuement attendue, sur le démantèlement des groupes armés illégaux et des organisations criminelles. 

Le Représentant spécial a d’autre part évoqué les progrès enregistrés dans les négociations entre le Gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN), et plus particulièrement le cessez-le-feu qui a réduit l’intensité du conflit entre les parties.  Les multiples expressions de violence qui persistent dans plusieurs régions de la Colombie ne doivent en aucun cas perturber sa mise en œuvre, a-t-il plaidé en renvoyant aux initiatives de dialogue avec les acteurs armés.  Cet effort est selon lui indispensable pour désactiver les menaces et inverser leur impact sur les communautés en favorisant l’exécution des engagements de l’Accord final encore en suspens.  Selon le Chef de la Mission de vérification, cela est particulièrement crucial pour les territoires autochtones et afro-colombiens des régions comme le Pacifique, où les actions des groupes armés et la mise en œuvre limitée du chapitre ethnique de l’Accord final maintiennent les communautés à des niveaux de violence et de manque d’opportunités « intolérables ».   

Dans ce contexte, M. Riuz Massieu a souligné l’importance de l’appui du Conseil de sécurité, qui a permis à la Mission de contribuer à ce processus à travers sa participation au Mécanisme de vérification et de suivi, auquel ont été affectés 68 observateurs internationaux, dont 31 viennent d’arriver sur place.  Il s’est enfin félicité que le Gouvernement et le groupe armé se faisant appeler « État-major central des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (EMC FARC-EP) » aient annoncé le week-end dernier un cessez-le-feu bilatéral à partir du 16 octobre et aient immédiatement entamé des dialogues de paix, ce qui est « de bon augure à deux semaines des élections ». 

M. HRVOJE ĆURIĆ HRVATINIĆ, s’exprimant au nom du Président de la Commission de la consolidation de la paix (CCP), a salué les mesures concrètes prises par le Gouvernement du Président Petro au cours de sa première année de mandat en matière de consolidation de la paix.  Il a également encouragé toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour accélérer la pleine mise en œuvre de l’Accord final de 2016. Tout en se félicitant des progrès enregistrés pour l’instant, il a reconnu que d’importants défis subsistent alors que la Colombie s’approche du septième anniversaire de l’Accord final, invitant le Conseil de sécurité à soutenir le Gouvernement pour que les « dividendes de la paix » bénéficient à tous, notamment par le biais de la réforme rurale intégrale, nécessaire pour renforcer la présence de l’État.  Il importe également d’offrir des opportunités de développement et des services publics dans les zones touchées par le conflit et les régions marginalisées, a ajouté M. Hrvatinić, y voyant un moyen de s’attaquer aux causes sous-jacentes du conflit.

Il a d’autre part appelé à un soutien international continu pour la mise en œuvre complète de l’Accord final et des autres initiatives de paix endossées par le Gouvernement.  À cet égard, il a applaudi le soutien fourni par la Mission de vérification et l’équipe de pays, ainsi que la décision du Secrétaire général permettant à la Colombie d’avoir accès au Fonds de consolidation de la paix pour une période de cinq ans supplémentaires.  Dans ce contexte, il a encouragé le Gouvernement colombien à progresser dans ses programmes en vue de rétablir le bureau présidentiel chargé de la mise en œuvre de l’Accord final.

M. Hrvatinić s’est par ailleurs félicité des efforts déployés par le Gouvernement pour rechercher une paix plus large par le dialogue dans le cadre de la politique de paix totale, en particulier les négociations de paix avec l’Armée de libération nationale (ELN).  À ce sujet, il a salué la décision du Conseil de sécurité de fournir un mandat de vérification du cessez-le-feu entre les deux parties, avant de réitérer son appel à tous les groupes armés pour qu’ils mettent fin à la violence contre les civils, s’engagent de bonne foi dans des initiatives de paix et recherchent la désescalade.  Sur ce point, il s’est dit vivement préoccupé par la violence continue à laquelle sont confrontés les ex-combattants et les dirigeants sociaux ainsi que les populations autochtones et afro-colombiennes.  Il a enfin souligné l’importance de la tenue en toute sécurité des élections régionales et locales prévues le 29 octobre, insistant sur la garantie de la participation des ex-combattants à ce scrutin, conformément à la législation nationale. 

M. RODRIGO BOTERO GARCÍA, Directeur général de la Fondation pour la conservation et le développement durable, a souhaité attitrer l’attention des membres du Conseil de sécurité sur trois sujets: la nature du conflit armé en Colombie et son impact environnemental; l’opportunité d’une politique de paix centrée sur l’environnement; et l’action internationale nécessaire pour empêcher l’expansion du conflit.  Il a rappelé que l’échec de la mise en œuvre de l’Accord final de 2016, et en particulier l’absence de restauration de l’autorité de l’État dans les territoires auparavant contrôlés par les Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (FARC-EP), a abouti à la récente occupation des territoires par différents groupes armés.  Cette multiplication des groupes est également liée à l’existence de ressources que l’on trouve généralement dans les zones communautaires locales ou dans les zones de conservation.  De fait, depuis la signature de l’Accord final, près d’un million d’hectares ont été déboisés dans l’une des zones les plus riches en biodiversité de la planète, environ un quart de la taille des Pays-Bas, a-t-il précisé. 

D’après l’intervenant, la dégradation de l’environnement est également associée à des activités dites « légales », qui dans certains domaines, sont en synergie avec ces formes de cooptation territoriale et témoignent de nouvelles alliances de groupes armés, d’hommes politiques régionaux, d’investisseurs privés et de marchés internationaux.  Le chevauchement des activités agricoles, pétrolières ou minières à grande échelle, avec des zones d’économie illégales n’est pas une coïncidence et nous permet de voir la complexité du conflit, a-t-il poursuivi, ajoutant que ce qui a été documenté au Brésil et en Bolivie par le groupe scientifique pour l’Amazonie montre des tendances régionales.  Ce qui précède laisse entrevoir un scénario très difficile pour les défenseurs de l’environnement, a témoigné M. Botero García.  La Colombie présente l’un des taux les plus élevés de décès de défenseurs de l’environnement et de menaces à leur encontre, malgré les efforts du Gouvernement pour faire avancer la ratification et la mise en œuvre de l’Accord d’Escazú.

M. Botero Garica a par ailleurs souligné l’approche de la politique de paix du Gouvernement colombien qui place la question environnementale au centre des discussions.  Pour la première fois dans l’histoire des pourparlers de paix avec l’Armée de libération nationale (ELN), a-t-il relevé, l’environnement a été intégré comme un droit collectif.  L’environnement est considéré comme une victime, mais aussi comme un élément de transformation pour un avenir durable.  Il est admis que l’État, le secteur privé et les groupes armés ont généré des impacts environnementaux qui doivent être reconnus et réparés.  C’est quelque chose d’inédit dans le monde, s’est réjoui M. Botero García.  Il a espéré voir d’autres groupes armés illégaux -comme l’EMC FARC-EP- directement associés aux activités de déforestation en Amazonie, rejoindre cette démarche. 

Pourtant, « des signaux d’alarme apparaissent aux frontières de la Colombie », a averti l’intervenant.  À la frontière avec l’Équateur, le trafic de drogue s’établit avec une violence inhabituelle.  À la frontière avec le Pérou, l’exploitation minière illégale progresse, parallèlement au recrutement de jeunes autochtones et à l’installation de cultures industrielles de coca.  À la frontière avec le Venezuela, divers groupes illégaux à la recherche d’or impactent les territoires protégés de l’Orénoque.  À la frontière avec le Panama se produit la plus grande migration de l’Amérique, contrôlée par des groupes armés.  Autrement dit, la paix en Colombie affecte le continent et le monde, a-t-il résumé, avant de lancer un appel au Conseil pour qu’il poursuive sa contribution pour inverser les effets des changements climatiques et la perte de la biodiversité, dans le cadre d’un processus de consolidation de la paix à long terme. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a salué les récents progrès en matière de réforme rurale et de restitution des terres aux communautés autochtones en Colombie, insistant sur la mise en œuvre intégrale de l’Accord final de 2016.  La représentante a dit soutenir l’appel du Secrétaire général en faveur de la création d’un bureau dédié au sein de la présidence colombienne, afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord final. Elle a par ailleurs fermement condamné les violences commises contre les signataires de l’Accord final, les anciens-combattants des FARC-EP, les défenseurs des droits humains, les femmes dirigeantes et les membres des communautés autochtones et afro-colombiennes. 

La Mission de vérification des Nations Unies en Colombie a vérifié 393 meurtres d’anciens combattants des FARC depuis la signature de l’Accord final, dont 18 depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité, a déploré la représentante, avant de saluer l’adoption par le Gouvernement colombien d’une politique publique visant à démanteler les groupes criminels organisés. De même, elle s’est félicitée de l’approche participative adoptée par le Gouvernement colombien, soulignant à cet égard l’importance d’une prise en compte de l’expérience de toutes les femmes, ainsi que des groupes ethniques et LGBTQ+.  Avant de conclure, elle a encouragé la poursuite du dialogue et du cessez-le-feu entre le Gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN), qui constituent à ses yeux des étapes cruciales vers la paix en Colombie. Elle a dit attendre de l’ELN qu’elle aborde ses engagements de bonne foi et qu’elle respecte le droit international. 

Au nom des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), M. PEDRO COMISSARÍO AFONSO (Mozambique) s’est félicité des progrès continus réalisés dans les négociations entre le Gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale, avec la tenue du quatrième cycle de négociations de paix au Venezuela.  Il a par ailleurs noté avec une grande satisfaction le dialogue en cours avec l’EMC FARC-EP, essentiel pour favoriser la compréhension, la confiance et, à terme, une paix durable en Colombie.  Les A3, a-t-il dit, considèrent la question foncière comme un élément crucial du processus de paix du pays, saluant donc les efforts continus du Gouvernement pour promouvoir les réformes institutionnelles et l’allocation des fonds nécessaires à une réforme rurale globale.  Aussi ont-ils encouragé le Gouvernement à intensifier ses efforts en matière d’attribution de terres et à associer cette action à des appuis techniques et financiers, afin de promouvoir l’autonomie des bénéficiaires. 

Les A3 ont cependant regretté le manque de progrès substantiels dans la mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord final, jugeant inquiétant de constater que la plupart des efforts visant à faire progresser les dispositions en la matière en soient encore à la phase de planification, y compris les consultations avec les Afro-Colombiens et les Afro-autochtones.  Ils sont également préoccupés, a poursuivi le délégué, par le manque d’informations claires et à jour sur l’état de la mise en œuvre du chapitre ethnique par les entités responsables, ainsi que par le manque d’exécution des projets spécifiquement conçus par le programme de développement territorial au profit des communautés ethniques.  À la lumière de ces considérations, les A3 sont d’avis que le Gouvernement devrait redoubler d’efforts pour accélérer la mise en œuvre de cet élément essentiel de l’Accord final.  « Il est impératif que les droits des peuples autochtones, qui ont enduré les conséquences du conflit, soient réaffirmés et respectés, et que réparations et justice pour les dommages causés soient rapidement accordées.  Il est crucial de s’attaquer à ces problèmes pour permettre aux communautés marginalisées de bénéficier efficacement des avantages escomptés », a insisté le représentant.

M. GENG SHUANG (Chine) a espéré voir toutes les parties colombiennes travailler à l’édification d’une paix pérenne.  Il a salué les efforts du Gouvernement colombien pour entretenir le dialogue avec les groupes armés, résoudre les causes profondes du conflit, intégrer les anciens combattants et lutter contre les cultures illégales via des cultures de substitution.  Selon le représentant, le processus de paix en Colombie est un exemple de résolution des conflits et des différends par le biais de dialogue et de la coopération. Il a espéré que les parties progresseront encore lors du cinquième cycle de négociations de paix prévu en novembre au Mexique, et qu’elles parviendront notamment à s’entendre sur les arrangements relatifs au cessez-le-feu.  S’agissant du renouvellement du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, sur lequel le Conseil doit se prononcer ce mois-ci, le représentant a déclaré qu’il faudra sans doute réfléchir à un élargissement du mandat, lorsque les conditions le permettront. 

Mme SHINO MITSUKO (Japon) a déclaré que les prochaines élections départementales et municipales seront l’occasion pour la Colombie de valider les réalisations émanant de son engagement envers la paix.  Elle a souligné que ces élections doivent se dérouler dans un environnement libre de violence, insistant sur l’importance du leadership du Gouvernement et la coopération de la population.  La représentante a ensuite indiqué que les accords de cessez-le-feu doivent être appuyés par des actions concrètes, déplorant que plusieurs accords aient été brisés dans le passé.  Une approche fondée sur les institutions est un moyen de garantir la pérennité des accords de cessez-le-feu, et le « Comité national de participation » pourrait faire partie d’un tel mécanisme, a-t-elle estimé.  Des mesures et des cadres assurant la protection des femmes et des jeunes et qui appuient leur participation active aux efforts de consolidation de la paix sont également essentiels.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a reconnu les actions déployées par la Colombie pour parvenir à une paix durable, même si les efforts pour clore ce chapitre douloureux de son histoire n’ont pas encore porté leurs fruits.  À cet égard, il a salué les progrès remarquables et les évolutions positives obtenues dans la mise en œuvre de l’Accord final, encourageant le Gouvernement à maintenir le cap et appelant tous les acteurs à redoubler d’efforts à cette fin.  Le représentant s’est dit conscient des obstacles auxquels est confronté ce processus, notamment dans le domaine de l’état de droit.  Il a salué les progrès réalisés dans les négociations avec l’Armée de libération nationale (ELN) qui prouvent à ses yeux la volonté des deux parties à mettre fin à des décennies de conflit.  Le représentant s’est cependant dit préoccupé par la persistance de la violence à l’encontre des ex-combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (FARC-EP), des défenseurs de l’environnement et des représentants de la société civile. 

M. ROBERT WOOD (États-Unis) a rappelé que son pays est un des partenaires les plus importants de la Colombie et appuie l’Accord final qui, a-t-il dit, permettra de renforcer la stabilité et de lutter contre le trafic de drogue, tout en contribuant à la pacification de toutes les régions colombiennes.  Les États-Unis sont fermement engagés en faveur d’une paix durable pour les populations autochtones et restent déterminés à appuyer la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a-t-il ajouté, avant d’exhorter les groupes armés à se joindre au processus.  Le représentant a expliqué que son pays reste en contact avec le Représentant spécial pour soutenir l’accord de cessez-le-feu entre le Gouvernement et l’ELN, mais a exprimé son inquiétude quant au fait que 40% des membres de ce groupe refusent de déposer les armes. 

Par ailleurs, s’agissant de l’élargissement du cessez-le-feu entre le Gouvernement et le groupe État-major central des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (EMC FARC-EP) pour une période de dix mois, il a souhaité avoir davantage d’informations à ce sujet car, a-t-il relevé, il existe encore des organisations considérées comme terroristes en vertu de la législation américaine.  « Nous devons apprendre des erreurs commises par le passé », a-t-il fait valoir.  Plusieurs garants internationaux se sont engagés à soutenir le processus avec l’ELN, « mais nous n’avons pas atteint le même niveau de maturité » pour ce qui est des négociations avec l’EMC FARC-EP, a ajouté le représentant. 

Mme MYAN MEDHAT ANWAR TANTAWY (Émirats arabes unis) a estimé qu’il faut maintenir l’élan pris pour mettre pleinement en œuvre l’Accord final. C’est fondamental, à mi-parcours du processus, a-t-elle insisté, qualifiant de primordiale la bonne prise en compte de la question des ex-combattants.  Alors qu’ils ont honoré leurs engagements et pris le chemin de la paix, ces hommes et ces femmes continuent de subir des violences, a déploré la représentante, selon laquelle la préservation d’un contexte propice à la réconciliation est en jeu.  Elle a aussi estimé que le bon fonctionnement du système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non-répétition sont des conditions essentielles pour le rétablissement de la confiance et de la justice en Colombie. La déléguée s’est félicitée à cet égard du travail effectué par la juridiction spéciale pour la paix, qui a placé les victimes au centre de son activité.  Enfin, défendre le cessez-le-feu est une autre priorité que le Gouvernement doit défendre, a-t-elle plaidé, jugeant que la mise en œuvre de l’accord signé avec l’Armée de libération nationale (ELN) ouvrira une nouvelle ère de confiance en Colombie. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a salué les avancées encourageantes dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) qui est un instrument fondamental pour favoriser la participation active des femmes aux processus de consolidation et de construction de la paix.  De même, il s’est félicité du travail accompli par la Commission Vérité, coexistence et non-répétition.  Évoquant l’état d’avancement des affaires dont la Juridiction spéciale pour la paix est saisie, le représentant a estimé que l’ouverture de l’affaire no 11, concernant la violence sexuelle et fondée sur le genre, est un autre élément qui milite en faveur de ces avancées.  Alors que la Juridiction s’apprête à prononcer les premières peines restauratives, le représentant a pressé le Gouvernement colombien de créer les conditions appropriées pour qu’elles soient exécutées et bénéficient du soutien de la société colombienne.  Pour finir, il a appelé tous les groupes armés à mettre fin à la violence contre les civils, à participer de bonne foi aux initiatives de paix et à montrer leur volonté de travailler pour la paix.

Mme CLARISSE PAOLINI (France) a salué l’annonce d’un cessez- le-feu et de pourparlers de paix entre le Gouvernement colombien et le groupe EMC-FARC-EP à compter du 16 octobre, émettant l’espoir que cette annonce se traduira par un cessez-le-feu durable et un accord de paix.  Elle a également salué la poursuite des négociations entre le Gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN) depuis le cessez-le-feu annoncé le 3 août, avec l’appui de la Mission des Nations Unies en Colombie. Ces développements sont encourageants, et doivent permettre aux communautés touchées de pouvoir enfin vivre en paix, avec de meilleures perspectives de développement socioéconomique.

La représentante a toutefois déploré que les garanties de sécurité demeurent aujourd’hui insuffisantes pour les anciens combattants, les défenseurs des droits de l’homme et les représentants de la société civile, face aux violences dont ils sont les cibles ainsi que pour les enfants et adolescents qui continuent à être recrutés par les groupes armés illégaux.  Elle a appelé à la tenue dans les meilleures conditions des élections locales prévues à la fin du mois, jugeant essentiel de prévenir tout risque de violences et de de garantir la sécurité des candidats et des électeurs, sur l’ensemble du territoire colombien.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a rappelé que depuis de nombreuses années, l’Accord final, bien que validé par le Conseil de sécurité, a connu des écueils dans son application, notamment par les anciennes autorités colombiennes.  Il s’est toutefois réjoui que les deux parties à l’Accord final maintiennent leur volonté de le mettre en œuvre.  Mais, a-t-il poursuivi, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour la protection des anciens combattants et des activistes, et pour la substitution des cultures illégales.  « Sans garanties de sécurité pour les ex- combattants, il ne sera pas possible de parler de paix », a prévenu le représentant, ajoutant que ces derniers doivent pouvoir participer aux élections.  Aucune mesure ne doit venir entraver la mise en œuvre de cet accord, a-t-il encore dit. 

Le représentant a cependant estimé que la mise en application de l’Accord final doit s’adapter selon l’évolution de la situation.  Une question se pose quant à l’avenir des juridictions spéciales crées lors de la période de transition, a-t-il indiqué.  S’agissant du cessez-le-feu, il a espéré que tous les accords signés permettront une vraie trêve.  S’il a dit suivre de près le processus de négociation avec le groupe EMC FARC-EP, il s’est encore inquiété de la persistance des actes de violence perpétrés par ce groupe armé illégal.  Assurant que sa délégation continuera d’appuyer les efforts déployés pour la paix en Colombie, le représentant a annoncé qu’il appuiera, ce mois-ci, la prolongation du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie. 

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) s’est félicitée de la mise en œuvre, depuis le mois d’août, d’un cessez-le-feu de six mois entre le Gouvernement et l’ELN.  Elle a toutefois regretté que la persistance de la violence entrave la réalisation du plein potentiel de l’Accord final, se préoccupant notamment du meurtre et des menaces à l’encontre des candidats aux élections, des anciens combattants, des défenseurs des droits humains et des dirigeants autochtones ou afro-colombiens. Elle a exhorté le Gouvernement à redoubler d’efforts pour assurer une présence efficace de l’État dans les zones les plus touchées par le conflit, et créer des conditions propices aux retours et à la réintégration.  Une attention et des ressources soutenues doivent également être accordées à la recherche des personnes portées disparues.  La représentante a ensuite souligné que la mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord final est d’une importance capitale, faisant part de sa profonde inquiétude au sujet des violences disproportionnées endurées par les communautés ethniques et du recrutement d’enfants par des acteurs armés illégaux.  La priorité doit également être donnée à la dimension du genre de l’Accord final, la participation pleine et équitable des femmes étant essentielles à sa mise en œuvre.

Mme ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a noté que l’annonce de la suspension de toutes les opérations offensives entre le Gouvernement colombien et le groupe autoproclamé État-major central des Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (EMC FARC-EP) constitue un premier pas vers l’ouverture de négociations de paix officielles et la signature d’un accord de cessez-le-feu bilatéral.  Elle a demandé au Gouvernement colombien d’assurer la sécurité et la protection des anciens combattants et des anciennes combattantes, appelant en outre à lutter contre l’impunité et à apporter une plus grande attention à la mise en œuvre des garanties de non-répétition.  Dans la perspective des prochaines élections, elle a également engagé les autorités colombiennes à renforcer les mesures de prévention et de sécurité afin d’atténuer l’impact de cette violence. 

Par ailleurs, le rôle des femmes à la construction de la paix par leurs connaissances, leur expérience et leur leadership offre un potentiel qu’il convient de renforcer, a poursuivi la représentante qui a félicité le Gouvernement colombien pour l’élaboration de son premier plan d’action national sur les femmes et la paix et la sécurité.  Le large processus participatif organisé aux niveaux national, régional et thématique, et avec le soutien de la communauté internationale, permettra d’établir une norme exemplaire pour sa mise en œuvre future, a-t-elle prédit avant de lancer, en espagnol, « sin las mujeres no hay paz ».

M. SERGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a salué le fait que la Colombie continue de démontrer son attachement à la pleine mise en œuvre de l’Accord final ainsi qu’à la consolidation de la paix sur son territoire.  Il s’est notamment réjoui que le dialogue avec d’autres groupes armés se poursuive dans le cadre de la stratégie de paix totale du Gouvernement du Président Petro.  S’agissant de l’Accord final lui-même, le représentant a rappelé qu’il est à mi-parcours de sa mise en œuvre formelle, ayant été signé voilà près de sept ans et établi sur un calendrier de 15 ans.  Dans ce cadre, des réformes profondes sont nécessaires, a-t-il ajouté, notant que des progrès significatifs ont déjà été réalisés, en particulier l’allocation budgétaire et les ajustements juridiques et institutionnels visant à accélérer la mise en œuvre d’une réforme rurale globale.  Une avancée, selon lui, essentielle pour que l’État puisse étendre sa présence dans toutes les régions du pays, notamment dans les zones touchées par le conflit. 

Le délégué s’est ensuite félicité des progrès enregistrés dans le dialogue entre le Gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN). En tant que garant, le Brésil peut attester de la volonté des deux parties de mettre fin à des décennies de conflit, a-t-il dit, avant de saluer le bon fonctionnement du comité national de participation et la validité du cessez-le-feu bilatéral, national et temporaire, contrôlé par le Mécanisme de surveillance et de vérification.  Le représentant a également salué les efforts du Représentant spécial et de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie dans la mise en place des organes nationaux, régionaux et locaux du mécanisme.  Il a, par ailleurs, souhaité que le Conseil de sécurité autorisera la Mission à vérifier la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu avec le groupe armé EMC FARC-EP dès que le Gouvernement colombien le lui demandera.  Enfin, alors que la violence des groupes armés illégaux et des organisations criminelles continue d’affecter la vie des civils et des anciens combattants, il a réaffirmé l’appui du Brésil à la société et au Gouvernement colombiens dans leur détermination politique à surmonter les défis pour parvenir à la paix. 

M. ALVARO LEYVA DURAN, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a déclaré que la paix est « quelque chose qui se construit tous les jours » et qui suppose des efforts permanents de la part des artisans de la paix.  Après avoir rendu hommage à l’un d’eux, le sculpteur colombien Fernando Botero, décédé il y a peu, le Ministre est revenu sur la décision prise en 2016 par son pays de soumettre l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable au Conseil de sécurité, expliquant que cela avait été fait dans un souci d’inviolabilité de ce qui avait été convenu. Sept ans plus tard, il s’est inquiété que l’institution modèle qu’est la Juridiction spéciale pour la paix soit aujourd’hui en train de « dévier » de son mandat. Selon lui, il conviendrait de réexaminer ses tâches pour améliorer son fonctionnement.  S’attardant sur les compétences précises de cette juridiction, il a précisé que le régime de conditionnalité ne concerne que la remise d’armes et non les paramilitaires. 

S’agissant de la réintégration de membres de groupes armés illégaux, le Ministre a renvoyé à l’accord de Santa Fe de Ralito de 2003, par lequel les chefs paramilitaires s’étaient engagés à un désarmement par étape jusqu’en décembre 2005.  Il a ajouté que la compétence personnelle de la Juridiction spéciale pour la paix s’applique à ces ex-combattants.  M. Leyva Duran a défini par ailleurs les agents de l’État comme « toute personne qui, lors de la commission de faits, faisait partie d’un organisme ou d’un corps étatique ».  Il a conclu que la Juridiction spéciale, partie intégrante du système intégral de vérité, justice, réparation et non-répétition, est une juridiction exceptionnelle et qu’en conséquence, son action ne saurait être restreinte par des tribunaux locaux. 

De l’avis du Ministre, il est clair que l’ensemble de l’Accord final de 2016 constitue un mandat impératif pour la juridiction spéciale. M. Leyva Duran a annoncé à cet égard que, prochainement, le Président Gustavo Petro confirmera le mandat de ladite Juridiction spéciale, ce que nul ne pourra remettre en question. Son travail, a-t-il ajouté, devra être coordonné avec toutes les autres institutions étatiques. 

Le pari ambitieux en faveur de la « paix totale », avec les difficultés qui en découlent en matière de conception d’un cadre institutionnel à cet effet, est parfois difficile à comprendre, mais « une paix totale est possible », a affirmé le Chef de la diplomatie colombienne, ajoutant que son pays, de par son expérience, se veut une « puissance mondiale de la vie ». 

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