En cours au Siège de l'ONU

9396e séance – matin
CS/15383

Conseil de sécurité: au Yémen, un processus politique à l’arrêt, sur fond de combats sporadiques et de crise humanitaire aiguë, constate l’Envoyé spécial

Les délégations se félicitent toutefois du transbordement d’une partie de la cargaison du pétrolier Safer, qui a permis d’éviter une marée noire

Ce matin, les membres du Conseil de sécurité se sont, pour la plupart, accordés à reconnaître que le processus politique au Yémen est « à l’arrêt », rompant avec l’élan pris au cours des derniers mois dans ce pays en conflit depuis 2014.  L’Envoyé spécial du Secrétaire général a donc appelé les parties à prendre des mesures concrètes en vue de relancer le dialogue intrayéménite inclusif, sous l’égide de l’ONU, alors qu’une crise humanitaire majeure se poursuit.

S’il s’est félicité que les hostilités, malgré l’expiration de la trêve en octobre dernier, fassent désormais moins de victimes, M. Hans Grundberg a toutefois déploré des combats sporadiques à Taëz, Mareb, Dalea, Hodeïda, Saada et Chaboua.  Le haut fonctionnaire a également évoqué une situation économique de plus en plus désastreuse, notant que le Gouvernement yéménite à Sanaa est toujours empêché d’exporter des produits pétroliers, sa principale source de revenus, alors que les parties belligérantes s’imposent des taxes exorbitantes.

Deux bonnes nouvelles cependant en provenance du Yémen, de l’aveu de tous les intervenants.  Tout d’abord, la finalisation de la première phase du transbordement de la cargaison du pétrolier Safer à bord d’un navire-citerne de remplacement, le Nautica, dans le cadre d’une opération coordonnée par l’ONU, qui a permis d’éviter le pire, à savoir une marée noire en mer Rouge.  La Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Mme Edem Wosornu, a cependant observé que la deuxième phase souffre d’un déficit de financement de 22 millions de dollars, appelant, aux côtés de la France, du Japon et des États-Unis, les bailleurs de fonds à faire preuve de générosité.

En outre, le 11 août, cinq membres du personnel du Département de la sûreté et de la sécurité de l’Organisation, qui avaient été enlevés un an et demi plus tôt, ont été remis en liberté sains et saufs.  Mme Wosornu a cependant demandé l’ouverture d’une enquête approfondie sur l’assassinat de Moayad Hameidi, fonctionnaire du Programme alimentaire mondial (PAM) tué en juillet dernier dans une attaque dans la province de Taëz. Le Yémen a renouvelé ce matin l’engagement de son gouvernement à ce que justice soit faite dans cette affaire.

Sur le plan politique, à l’instar de l’Équateur, qui a dit craindre que « le règlement de la situation au Yémen ne soit à l’arrêt », la France et le Brésil se sont inquiétés d’un état de « ni guerre, ni paix » préjudiciable à l’avenir du pays.  L’Arabie saoudite voisine a pour sa part parlé « d’accalmie », la Fédération de Russie évoquant même une « évolution positive ».

De l’avis de l’Envoyé spécial cependant, « un faible niveau de confiance entre les parties » a été constaté dans le cadre des efforts diplomatiques qu’il a déployés ces dernières semaines, parmi lesquels des rencontres avec le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes, à Riyad et à Mascate, respectivement.  M. Grundberg a donc appelé les belligérants à prendre des mesures concrètes en vue de relancer un dialogue politique intrayéménite inclusif sous l’égide de l’ONU. 

Elles paraissent d’autant plus urgentes que la crise humanitaire dans le pays se poursuit, alors que l’Organisation a pour ambition en 2023 de prêter assistance à plus de 17 millions de nécessiteux, a rappelé la Directrice des opérations et du plaidoyer de l’OCHA.  D’où son inquiétude que le Plan d’intervention humanitaire ne soit financé qu’à hauteur de 31% des besoins.  Plusieurs membres du Conseil, dont les A3 –Gabon, Ghana et Mozambique–, le Japon et les États-Unis, ont fait écho aux préoccupations de Mme Wosornu au sujet des difficultés rencontrées par le PAM, qui n’a pas eu d’autre choix que de suspendre ses activités de prévention de la malnutrition à travers tout le Yémen à compter du mois d’août.

Dans ce contexte, plusieurs délégations, à commencer par le Yémen, ont salué l’appui budgétaire, d’un montant de 1,2 milliard de dollars, accordé par l’Arabie saoudite à son gouvernement, notamment pour maintenir l’approvisionnement en électricité et payer certains salaires.  Déplorant un conflit ouvert par « les milices terroristes houthistes », qui mènent une « guerre économique inhumaine » contre ses compatriotes, le représentant yéménite a dénoncé l’escalade dans laquelle se seraient lancés les houthistes depuis l’expiration de la trêve en octobre 2022. 

Rappelant leurs menaces contre la sécurité des voies maritimes dans le détroit de Bab-el-Mandeb et le golfe d’Aden, qu’ils considèrent désormais comme des « zones militaires », la délégation yéménite a affirmé que les houthistes tentaient, « avec le soutien du régime iranien », de faire échouer toute solution pacifique à la crise.  Prévenant qu’il ne resterait pas sans réagir, le Yémen a annoncé sa volonté de réexaminer les facilitations s’appliquant au fonctionnement du port de Hodeïda.  Il a en outre appelé le Conseil de sécurité à faire pression sur les rebelles pour lever le blocus de Taëz, demande reprise à son compte par les Émirats arabes unis.

S’exprimant par visioconférence depuis cette ville, la fondatrice et Présidente de l’association Abductees’ Mothers, Mme Amat Al-Salam Abdullah Abdo El-Hajj, a indiqué qu’après 3 000 jours de siège environ, 9 568 civils avaient été enlevés, dont l’immense majorité par les houthistes.   L’Envoyé spécial et la délégation yéménite ont plaidé en faveur d’un échange de prisonniers selon le principe « tous pour tous », tandis que la Suisse a exprimé sa disposition à faciliter de futurs échanges.  Les États-Unis, la France et l’Albanie ont demandé aux houthistes de libérer immédiatement les détenus bahaïs, s’inquiétant plus largement du sort des minorités religieuses au Yémen. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Déclarations

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a réitéré sa condamnation du meurtre de Moayad Hameidi, fonctionnaire du Programme alimentaire mondial (PAM), perpétré dans la province de Taëz le 21 juillet, avant de présenter ses sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses collègues.  Il s’est dit en revanche soulagé de la récente libération de cinq employés de l’ONU, enlevés dans la province d’Abiyan en février 2022, exprimant toute sa solidarité avec les autres membres du personnel de l’ONU toujours détenus au Yémen. Il a encouragé les deux parties belligérantes à travailler en étroite collaboration avec son bureau pour parvenir à la remise en liberté sans conditions de tous les détenus dans le cadre du conflit sur la base du principe « tous pour tous ».  Il a rappelé ses efforts de médiation qui l’ont amené à se rendre à Riyad et Mascate ces deux dernières semaines pour y rencontrer respectivement le Président du Conseil présidentiel du Yémen, M. Rashad Al-Alimi, des représentants d’Ansar Allah et des responsables saoudiens et omanais, ajoutant que son bureau avait aussi tenu des réunions avec des responsables gouvernementaux à Aden et avec des représentants d’Ansar Allah à Sanaa. Il a estimé que la volonté affichée par les parties de trouver des solutions devait se traduire par des mesures concrètes.

Notant que malgré l’expiration de la trêve en octobre dernier, les hostilités faisaient désormais beaucoup moins de victimes, il a toutefois déploré des combats sporadiques, en particulier à Taëz, Mareb, Dalea, Hodeïda, Saada et Chaboua, et appelé les parties à s’abstenir de toute escalade verbale. Il a évoqué une situation économique de plus en plus désastreuse, notant que le Gouvernement est toujours empêché d’exporter des produits pétroliers, sa principale source de revenus, et déplorant l’imposition de taxes exorbitantes entre les parties.  Il a salué l’aide de 1,2 milliard de dollars promise par l’Arabie saoudite au début du mois, tout en affirmant que des solutions négociées par les parties sont nécessaires pour une amélioration durable de la situation dans le pays.  Le haut fonctionnaire a en outre appelé à protéger la continuité des opérations de la compagnie Yemenia Airways afin de garantir une hausse du nombre de vols depuis Sanaa, ainsi qu’à ouvrir d’urgence les routes à Taëz et d’autres provinces. Regrettant un faible niveau de confiance entre les parties, M. Grundberg a affirmé privilégier une approche globale incluant les questions politiques, économiques, militaires et sécuritaires, immédiates et à plus long terme.  Il a salué les progrès réalisés concernant le pétrolier Safer, qui ont permis d’éviter une catastrophe environnementale et humanitaire en mer Rouge.  L’Envoyé spécial y a vu la preuve qu’une action internationale concertée pouvait se traduire par des résultats tangibles, saluant le rôle joué par le Gouvernement yéménite et Ansar Allah dans la facilitation de l’opération.

Mme EDEM WOSORNU, Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a déploré, à son tour, la terrible perte de Moayad Hameidi, du Programme alimentaire mondial (PAM), tué en juillet dernier, lors d’une attaque commise à Turabah, dans la province de Taëz.  Elle a saisi cette occasion pour demander l’ouverture d’une enquête approfondie sur cet attentat.  La haute fonctionnaire est ensuite revenue sur les efforts déployés par l’ONU pour faire face à la menace environnementale catastrophique posée par le pétrolier Safer, rappelant que le 11 août, l’équipe de sauvetage « SMIT » a achevé le transbordement de plus d’un million de barils de pétrole du Safer à bord d’un nouveau pétrolier.  Il s’agit d’une étape importante, a-t-elle fait valoir, en félicitant le Coordonnateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Yémen, M. David Gressly, ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), pour cette réalisation majeure.

Cependant, a-t-elle observé, le travail ne s’arrête pas là, car il s’agit maintenant de parachever la deuxième phase de l’opération de transbordement, conformément aux accords passés avec les autorités compétentes.  Pour ce faire, l’ONU doit combler d’urgence le déficit de financement d’un montant de 22 millions de dollars, encourageant la communauté internationale à mener à bien cette tâche importante.  Autre bonne nouvelle en provenance du Yémen: la libération, la semaine dernière, de cinq membres du personnel onusien, qui avaient été enlevés dans la province d’Abiyan, dix-huit mois plus tôt. Tout en exprimant sa reconnaissance au Gouvernement du Yémen et aux Émirats arabes unis pour leurs efforts à cet égard, Mme Wosornu a exigé la libération immédiate des autres membres du personnel de l’ONU toujours détenus à Sanaa. 

Évoquant ensuite les éléments les plus critiques de « notre réponse humanitaire », à savoir l’accès et le financement, la haute fonctionnaire de l’OCHA a souligné les efforts déployés par la communauté humanitaire afin d’accroître sa présence dans des zones auparavant mal desservies à travers le pays.  Elle a cité la mission d’évaluation menée, ce mois-ci, par l’ONU dans la province de Reïma. À cet égard, elle a signalé une situation critique en matière d’accès à l’eau.  Elle s’est également alarmée de la désinformation visant des personnels humanitaires qui se multiplient dans tout le Yémen, rendant leur travail encore plus dangereux et difficile.  Raison pour laquelle la Directrice des opérations et du plaidoyer a renouvelé son appel aux parties pour qu’elles remplissent leurs obligations et facilitent le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire.

Elle a ensuite indiqué qu’en 2023, l’objectif est de venir en aide à plus de 17 millions de personnes dans le besoin à travers le pays.  Toutefois, ce travail est entravé par de graves difficultés financières.  De fait, le plan d’intervention humanitaire pour le Yémen n’a reçu que 1,34 milliard de dollars sur les 4,34 milliards requis, ce qui correspond à 31% des besoins.  En outre, le PAM a récemment annoncé la suspension de ses activités de prévention de la malnutrition à travers tout le Yémen à partir du mois d’août, et d’autres réductions sont attendues dans les mois à venir si les fonds nécessaires ne sont pas reçus d’urgence, s’est-elle inquiétée.  Illustrant son propos, Mme Wosornu a indiqué, qu’en juillet, seul un enfant sur cinq bénéficiait d’une aide à la malnutrition aiguë sévère dans la province de Jaouf.  Le coût de l’inaction pour ces enfants, et pour beaucoup d’autres personnes à travers le pays, est élevé.  Si l’accès et le financement sont des domaines d’intervention nécessaires à court terme, elle a également appelé à répondre aux besoins humanitaires de long terme, notamment au vu de l’économie défaillante du pays qui est, selon elle, « particulièrement préoccupante ».

La Directrice des opérations et du plaidoyer a salué « l’aide généreuse » de l’Arabie saoudite qui a récemment annoncé un soutien budgétaire à hauteur de 1,2 milliard de dollars au Gouvernement du Yémen, ce qui permettra de maintenir l’approvisionnement en électricité et de verser certains salaires.  Toutefois, cela ne suffira pas à ramener l’économie du Yémen qui est au bord de l’effondrement.  Pour finir, elle a plaidé en faveur d’une résolution politique de ce conflit. Cependant, a-t-elle nuancé, celle-ci ne peut, à elle seule, résoudre la crise humanitaire.  Dès lors, a recommandé Mme Wosornu, une action collective est nécessaire pour financer pleinement le plan de réponse humanitaire pour le Yémen.

Mme AMAT AL-SALAM ABDULLAH ABDO EL-HAJJ, fondatrice et Présidente de l’association Abductees’ Mothers, qui s’exprimait par visioconférence depuis Taëz, a dit qu’après 3 000 jours de siège imposé par les houthistes, environ 9 568 civils ont été enlevés par les différentes parties belligérantes au Yémen.  Mais les houthistes sont en grande partie responsables, avec près de 9 134 enlèvements qui leur sont imputés, dont ceux de 230 femmes.  Les personnes remises en liberté sont traumatisées et ont des séquelles à vie, a déploré l’intervenante, qui a précisé que près de 140 ont perdu la vie à cause d’actes de torture et de soins insuffisants en prison, tandis que 420 civils sont encore portés disparus ou en détention. Mme Abdo El-Hajj a également constaté que 97 personnes se trouvent emprisonnées dans les geôles du Conseil présidentiel, des dizaines de personnes étant également détenues par les autorités de facto. 

Selon la Présidente, les échanges de prisonniers ont donné lieu à la libération de centaines de personnes, dont beaucoup souffrent de traumatismes et d’un état de santé déplorable.  N’oublions pas non plus les milliers de familles et d’enfants déplacés de force, a rappelé l’intervenante, qui a également rappelé que les femmes sont les plus durement touchées par le conflit.  Elles sont privées de leurs droits fondamentaux et d’accès aux soins de santé sexuelle et procréative, subissant des menaces, et sont victimes d’enlèvement, de disparitions forcées ou de meurtre, en particulier les défenseuses des droits humains.  L’oratrice a donc demandé au Conseil de sécurité de mettre fin au conflit, de ramener une paix globale et de garantir la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays, ainsi que d’obtenir la libération des détenus et des personnes enlevées.  Quant aux responsables des enlèvements et d’actes de torture, ils doivent être traduits en justice et ne bénéficier d’aucune impunité. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a commencé par féliciter les Nations Unies et la société de sauvetage néerlandaise « SMIT » pour le transbordement réussi des hydrocarbures du pétrolier Safer vers le Yémen. La réussite de cette opération démontre ce qui peut être accompli lorsque tous les acteurs travaillent ensemble dans l’intérêt du Yémen et de son peuple, a fait valoir la représentante. Encouragée par cette réussite, elle a exhorté toutes les parties à travailler ensemble pour renforcer les conditions de trêve au Yémen et ouvrir la voie à un processus de paix yéméno-yéménite sous l’égide de l’ONU.  Tout en s’inquiétant, par ailleurs, de l’état de l’économie du Yémen, qui reste gravement affectée par les attaques des houthistes, la représentante s’est félicitée du récent versement de 250 millions de dollars par l’Arabie saoudite, première tranche d’une « généreuse promesse de soutien économique » de 1,2 milliard de dollars.

Tant que les houthistes continueront leur guerre économique, le Gouvernement du Yémen restera dépendant du financement extérieur pour fournir des services de base et payer les salaires des fonctionnaires, a fait remarquer la déléguée.  Malgré une paix relative depuis seize mois, elle a déploré la situation humanitaire qui reste désastreuse, pointant les obstacles à la libre circulation des travailleuses humanitaires et des missions de contrôle et d’évaluation indépendantes. C’est pourquoi elle a exhorté les houthistes à lever les restrictions et à autoriser l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire.  Enfin, la représentante a réitéré son appel à la libération inconditionnelle de tous les bahaïs détenus par les houthistes. 

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a constaté une évolution positive de la situation au Yémen, notamment du fait de la volonté des acteurs régionaux de nouer des relations plus constructives.  Malgré l’absence de trêve formelle, les parties au conflit continuent de s’abstenir d’hostilités à grande échelle susceptibles de provoquer une escalade dangereuse des tensions.  Selon lui, ces avancées ont été réalisées en partie grâce aux efforts de médiation déployés par l’Arabie saoudite et Oman depuis le début de l’année.  Le représentant a exhorté instamment les forces yéménites à exclure toute confrontation armée, en espérant que les efforts de médiation de l’Envoyé spécial sauront mener à la conclusion d’une trêve durable et à la mise en place d’un processus politique. 

Dans l’intervalle, la situation humanitaire dans le pays reste désastreuse, s’est inquiété le délégué, alors que les deux tiers de la population ont besoin d’une assistance humanitaire.  Les restrictions à l’acheminement de l’aide et aux travailleurs humanitaires sont à ses yeux inacceptables.  Le représentant s’est cependant opposé à toute interprétation élargie du régime de sanctions du Conseil de sécurité.  Il a constaté avec préoccupation que « certains navires militaires étrangers » manipulent les décisions du Conseil en procédant à des fouilles de navires dans les eaux adjacentes.  Enfin, le représentant s’est félicité du transbordement de la cargaison du pétrolier Safer, avec la coopération de l’ONU, qui a permis d’éviter une catastrophe environnementale en mer Rouge.

M. GENG SHUANG (Chine) a préconisé de poursuivre le dialogue et les négociations, appelant les parties à rechercher une solution politique pour le bien de la population du Yémen, en agissant dans l’urgence et en faisant montre de souplesse.  Il a exhorté à s’unir autour de la médiation de l’Envoyé spécial.  Aux pays exerçant une influence sur la situation au Yémen, il a demandé de jouer un rôle constructif afin de parvenir le plus rapidement possible à des résultats concrets dans le processus politique.  Le délégué a poursuivi en recommandant de suivre de près la situation sécuritaire et en demandant aux parties de faire montre de retenue: elles doivent éviter toute mesure pouvant hypothéquer la situation et augmenter les tensions ou saper les efforts de négociation pour le processus politique.  Le représentant a aussi demandé des garanties pour l’acheminement de l’aide humanitaire. 

Notant que la monnaie locale a été dévaluée, le représentant a exhorté la communauté internationale à renforcer ses efforts humanitaires au Yémen.  Il a déploré le meurtre de l’employé du PAM dans la province de Taëz, « un choc pour tous », avant de demander de garantir la sécurité des travailleurs humanitaires.  Enfin, le représentant a salué le fait que le transbordement du pétrole du pétrolier Safer soit achevé, espérant que les fonds nécessaires pour les activités de nettoyage seront réunis le plus rapidement possible. Il a appelé les parties à négocier un plan de traitement et de gestion du pétrole du Safer

M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a réitéré son ferme soutien aux efforts de l’Envoyé spécial en vue d’un règlement politique intrayéménite durable sous l’égide des Nations Unies.  Saluant l’engagement de l’Arabie saoudite et d’Oman en faveur de la paix, il a espéré que les pourparlers actuels aboutiront à des résultats tangibles.  Le délégué a estimé que la décision de relocaliser prochainement les fonctionnaires du Gouvernement à Aden était de nature à renforcer la confiance de la population envers les autorités. 

Le représentant a fermement condamné l’assassinat, le 21 juillet, de Moayad Hameidi, Chef du bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Taëz, et a appelé toutes les parties à garantir la sécurité des travailleurs humanitaires.  Il a aussi réitéré son appel aux parties au conflit pour qu’elles autorisent un acheminement rapide, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire, insistant notamment sur l’accès des travailleuses humanitaires à la population vulnérable et sur la liberté des organisations internationales de choisir leurs partenaires locaux en toute indépendance.  Le délégué s’est félicité de la fin de la première phase du plan de sauvetage du pétrolier Safer le 11 août dernier, qualifiant l’unité des membres du Conseil à ce sujet « d’encourageante et cruciale ». Enfin, il a réaffirmé sa disponibilité pour soutenir des mesures de rétablissement de la confiance comme de nouvelles libérations de prisonniers.

Au nom des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) s’est félicité du transbordement sûr du pétrole du navire Safer vers un navire de remplacement.  Cette opération de sauvetage réussie montre selon lui ce que des efforts internationaux concertés, conjugués à la pleine coopération des acteurs locaux, peuvent accomplir.  Convaincu qu’une solution à long terme réside dans la volonté des parties de faire des compromis politiques dans l’intérêt du peuple yéménite, le représentant a estimé que la période actuelle de calme relatif offre une occasion en or d’engager un processus politique inclusif, sous les auspices de l’ONU.  Il a reconnu à cet égard le rôle constructif joué par l’Arabie saoudite et Oman.  Dans l’intervalle, le sous-financement du plan de réponse humanitaire au Yémen demeure une source de grave préoccupation, a-t-il relevé.  De même, le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies souffre d’un déficit de financement de 2,9 millions de dollars. Les A3 demeurent également préoccupés par les ravages causés par les mines terrestres et autres engins explosifs à la population civile, a ajouté le délégué. 

M. HERNÁN PERÉZ LOOSE (Équateur), s’il s’est félicité de l’achèvement de la première phase du transbordement de la cargaison du pétrolier Safer à bord du Nautica, a dit en revanche craindre que le règlement de la situation politique au Yémen ne soit à l’arrêt en l’absence d’accords politiques concrets.  « Nous ne pouvons perdre l’élan pris au cours des derniers mois et encourageons un retour sur la voie du dialogue, la consolidation d’un processus politique intrayéménite, sous les auspices de l’ONU et d’autres acteurs régionaux, étant la seule possibilité de parvenir à une paix durable à court terme. » Le représentant a insisté sur la nécessité de réduire les obstacles bureaucratiques qui restreignent le travail des personnels onusiens et humanitaires.  Après avoir salué la libération des cinq fonctionnaires de l’ONU enlevés en février 2022, le délégué a demandé la levée de l’obligation pour les femmes fonctionnaires de l’Organisation d’être accompagnées par des tuteurs masculins pour pouvoir effectuer leur travail.  Il s’est également dit préoccupé par le sort de 4,5 millions de personnes déplacées et par l’absence de progrès dans l’élimination des mines antipersonnel et des engins explosifs improvisés, l’un des principaux défis qui se posent au retour volontaire des populations déracinées.

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a appelé les parties à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu global, dans le cadre d’un processus politique mené sous l’égide des Nations Unies.  Un processus politique pris en main par les Yéménites demeure, à ses yeux, la priorité. La déléguée a insisté sur l’importance du soutien du Conseil de sécurité aux efforts de l’Envoyé spécial, qui est essentiel pour avancer.  Elle s’est, en outre, dite préoccupée par la situation sécuritaire instable qui affecte non seulement la population mais aussi les travailleurs humanitaires sur le terrain.  La représentante a condamné à cet égard « l’assassinat cruel » du représentant du PAM.  Elle s’est également inquiétée des restrictions à la liberté de circulation des humanitaires, qui entravent notamment l’action des femmes et affectent l’acheminement de l’aide aux plus vulnérables.  De même, elle s’est emportée contre les mauvais traitements infligés aux minorités religieuses dans le pays, demandant aux houthistes de libérer immédiatement les détenus bahaïs.  Elle a aussi appelé à la libération « immédiate et sans condition » des employés de l’ONU à Sanaa.  Enfin, la déléguée a souligné l’importance du principe de responsabilité et de la justice transitionnelle dans le processus de paix.

Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a pris note du transbordement de pétrole du Safer, qui empêche une catastrophe environnementale et humanitaire.  Après avoir condamné le meurtre du Directeur du Bureau du PAM à Taëz, elle s’est inquiétée des attaques menées par les houthistes dans plusieurs provinces du Yémen qui entravent les efforts des médiateurs internationaux et régionaux visant une solution politique globale à la crise dans le pays. Rétablir la paix exige un cessez-le-feu complet, la libération des prisonniers sur la base du principe « tous pour tous », la réouverture des routes et la levée du siège imposé à la ville de Taëz, a énuméré la représentante.  Elle a regretté les actions et les déclarations des houthistes qui ne contribuent pas à la confiance indispensable à la reprise du processus politique.  Elle a imputé aux houthistes la détérioration de la situation humanitaire et économique au Yémen. 

La représentante a rappelé le soutien de son pays à des projets de développement au Yémen dépassant 3 millions de dollars, dans les domaines de l’énergie propre et renouvelable et de la santé.  Elle a salué les efforts de l’Arabie saoudite qui a alloué 1,2 milliard de dollars au Yémen.  Il faut renouveler la trêve et lancer un processus politique sous l’égide de l’ONU, a exhorté la déléguée dénonçant toute tentative de reprendre la guerre au Yémen.  Une solution globale et durable ne sera possible qu’au travers d’un dialogue national inclusif entre toutes les parties prenantes yéménites, a-t-elle rappelé. 

M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a considéré que l’état actuel de « ni guerre ni paix » qui règne au Yémen est préjudiciable à l’avenir de ce pays. Il a réitéré qu’un accord intrayéménite reste la pierre angulaire d’une paix véritable, exhortant toutes les parties à faire preuve de retenue, à cultiver la modération, et à œuvrer à transcender les intérêts étroits.  Une telle entente ouvrirait selon lui probablement la voie à des accords supplémentaires sur des questions vitales telles que le partage équitable des ressources naturelles, notamment les réserves et les exportations de pétrole, les actifs de la banque centrale, et la reprise de la liberté de circulation à l’intérieur et à l’extérieur du territoire.  La dynamique actuelle, galvanisée par des tendances géopolitiques positives telles que le rapprochement saoudo-iranien et de récentes mesures de confiance, doit être utilisée à l’avantage du Yémen, a insisté le représentant: « Les échanges de prisonniers et des dépouilles de combattants décédés, ainsi que la multiplication des vols au départ et à destination de l’aéroport de Sanaa, sont des signes prometteurs sur lesquels il faut s’appuyer. »  Le délégué s’est ensuite félicité de l’offre récente de Riyad d’aide économique au Yémen, notamment pour payer les salaires et améliorer la sécurité alimentaire.  Il s’est en conclusion félicité de l’opération réussie de transbordement de la cargaison de pétrole du Safer au Nautica, qui a permis d’éviter une catastrophe environnementale en mer Rouge. 

M. KIMIHIRO ISHIKANE (Japon) s’est félicité du sauvetage de la cargaison du pétrolier Safer, qui a permis d’éviter un déversement catastrophique dans la mer Rouge.  Malgré les efforts et la persévérance du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour franchir cette étape, le représentant a appelé la communauté internationale à combler le déficit de financement de l’opération qui subsiste afin d’assurer la stabilité du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) ainsi que la capacité internationale de réponse aux crises. 

Malgré ces progrès, la situation humanitaire désastreuse se poursuit au Yémen, exacerbée par la suspension de certains programmes humanitaires faute de financement, a-t-il regretté.  Qui plus est, la sécurité des acteurs humanitaires demeure préoccupante, a noté le représentant en citant le récent assassinat tragique d’un membre du personnel du PAM.  La reprise du dialogue inter-yéménite, sous les auspices de l’ONU, reste à ses yeux essentielle pour ramener la paix dans le pays.  Le représentant a appelé à tirer parti de la communication en cours entre l’Arabie saoudite et les houthistes, ainsi que du calme relatif actuel, pour favoriser un dialogue inclusif.  À cet égard, il a appelé les houthistes à s’abstenir d’aggraver la situation sur le terrain, notamment en perturbant la capacité économique du Gouvernement yéménite. 

Mme ISIS MARIE DORIANE JARAUD-DARNAULT (France) a salué la mobilisation diplomatique de plusieurs acteurs régionaux, notamment Oman et l’Arabie saoudite, estimant que seule une solution politique globale et inclusive permettrait de mettre fin au conflit.  Elle a estimé que la situation actuelle de « ni guerre ni paix » n’était pas tenable et que les négociations en cours depuis plusieurs mois doivent aboutir à des résultats concrets.  Elle a demandé aux houthistes de faire les efforts nécessaires pour parvenir à un cessez-le-feu durable, à l’échelle nationale, préalable indispensable au lancement d’un processus politique entre Yéménites sous l’égide de l’ONU. 

La représentante a salué le soutien financier de l’Arabie saoudite et rappelé que la France apporte également un appui aux institutions yéménites, notamment à la Banque centrale.  S’inquiétant ensuite des conditions de travail et de sécurité « préoccupantes » des acteurs humanitaires, elle a appelé les houthistes à mettre un terme aux restrictions, notamment celles visant les femmes.  Elle a appelé les houthistes à cesser de recruter des enfants pour les envoyer au combat et à libérer immédiatement, au nom de la liberté de religion et de conviction, les 11 bahaïs qu’ils détiennent.  En conclusion, la représentante s’est félicitée de la fin de la première phase du transbordement du pétrole du Safer vers le Nautica, rappelant au passage que son pays avait contribué au financement de cette opération.  Elle a appelé en conclusion les États Membres et le secteur privé à redoubler d’efforts pour abonder le budget manquant pour finaliser l’opération.

Mme FRANCESCA GATT (Malte) s’est dite encouragée par la plus longue période de calme relatif dont bénéficie le peuple yéménite depuis le début du conflit.  Elle a réitéré son appel aux parties au conflit pour qu’elles maintiennent cet élan positif en s’engageant de manière constructive dans des pourparlers de paix susceptibles de mener à un cessez-le-feu durable, sur la base d’un processus politique sous les auspices de l’ONU. 

Toutefois, la situation humanitaire dans le pays demeure préoccupante alors que près de 22 millions de Yéménites ont besoin d’une aide humanitaire et 17 millions se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, a relevé la représentante.  De plus, les travailleurs humanitaires continuent d’opérer dans des conditions « extrêmement difficiles et dangereuses », s’est-elle inquiétée avant de condamner le meurtre de Moayad Hameidi, qui travaillait pour le Programme alimentaire mondial (PAM).  La déléguée a aussi fait remarquer que le Plan de réponse humanitaire est financé à moins du tiers, empêchant la fourniture d’une aide essentielle à ceux qui en ont le plus besoin.  Autre source de préoccupation, les campagnes de désinformation et de mésinformation concernant les vaccins, qui causent des souffrances évitables.  Enfin, la déléguée a salué l’achèvement du transbordement du pétrole du navire Safer, qui a permis selon elle d’éviter une catastrophe environnementale et humanitaire « monumentale ». 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis), qui a condamné le meurtre de l’employé du PAM à Taëz, a noté que de nombreux individus sont pris pour cible en raison de leur appartenance à des minorités religieuses dont des ressortissants américains détenus à Sanaa depuis près d’un an et demi.  Elle a demandé la libération des 11 représentants de la communauté bahaïe, avant d’insister sur les éléments positifs de la situation au Yémen, en particulier la réussite des efforts de l’ONU pour le sauvetage du pétrolier Safer. Elle y a vu le fruit d’efforts immenses déployés par le système de l’ONU, la communauté internationale et les bailleurs de fonds du secteur privé.  Cette opération n’est pas finie et l’ONU a besoin de 22 millions de dollars pour achever la mission, a-t-elle toutefois rappelé. 

La déléguée a exhorté à s’inspirer de l’« opération Safer » pour faire face aux besoins humanitaires immenses du Yémen.  Saluant l’annonce de l’Arabie saoudite de fournir environ 2 milliards de dollars au Gouvernement yéménite, elle a espéré que cela permettrait d’atténuer la gravité de la situation économique du pays.  Elle a attiré l’attention sur le sous-financement des efforts de l’ONU au Yémen.  De plus, a-t-elle fait remarquer, les attaques contre les navires commerciaux exacerbent la crise en entravant l’exportation de pétrole, alors que celle-ci finance les services de base.  Elle a prôné une solution politique inclusive entre les parties tout en recommandant des progrès sur la voie de la justice et de la responsabilisation.  Elle a à cet égard salué la déclaration pour la justice et la réconciliation au Yémen.  Enfin, elle a condamné les violences sexuelles et sexistes et appelé en conclusion à ne pas baisser les bras ni laisser tomber le Yémen.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a présenté ses sincères condoléances à la Jordanie et à la famille de Moayad Hameid, ainsi qu’à la communauté internationale et au PAM. Condamnant un acte criminel, il a renouvelé l’engagement de son pays à ce que justice soit faite et pour garantir des conditions d’intervention sûres pour les travailleurs humanitaires et faciliter leur accès aux nécessiteux, « où qu’ils se trouvent ».  Il a réaffirmé l’engagement total du Conseil présidentiel en vue d’une paix durable basée sur l’Initiative du Golfe et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, au premier rang desquelles la résolution 2216.  Le représentant a assuré que son pays soutiendrait tout effort visant à revitaliser la trêve et à réenclencher un processus politique global, sous l’égide de l’ONU, avec une direction yéménite.  Il a salué les efforts déployés par les « frères » d’Arabie saoudite et d’Oman pour raviver le processus de paix et atténuer les souffrances du peuple yéménite. 

Déplorant un conflit ouvert par « les milices terroristes houthistes » qui mènent une « guerre économique inhumaine », même en temps de trêve, il a estimé que ces dernières n’avaient pas de désir authentique de faire la paix, malgré les concessions du Gouvernement.  Il a dénoncé une escalade militaire depuis la fin de la trêve en octobre 2022, visant notamment les ports pétroliers et les infrastructures économiques vitales du pays, ainsi que des violations des droits humains et du droit international humanitaire.  Dénonçant leurs menaces contre la sécurité des voies de circulation maritimes dans le détroit de Bab-el-Mandeb et dans le golfe d’Aden, que les houthistes considèrent désormais comme « zones militaires », il a affirmé qu’ils tentaient, avec le soutien du régime iranien, de faire échouer toute solution pacifique à la crise yéménite.  Le délégué a appelé les membres du Conseil de sécurité à prendre en considération le fait que les houthistes et leurs chefs vivent de la guerre et empilent les richesses tandis que le peuple yéménite souffre toujours plus. Il a dénoncé leurs tentatives de donner un vernis légal à leurs agissements contre la liberté d’expression et à leurs pillages, ainsi que pour remplacer les responsables judicaires par leurs partisans.  Dénonçant les nouvelles restrictions aux libertés fondamentales des femmes yéménites dans les zones sous leur contrôle, le représentant a cité l’interdiction du déplacement sans tuteur entre les provinces et les villes et la ségrégation entre garçons et filles dans les écoles et les institutions gouvernementales. Le délégué a aussi dénoncé le blocus « injuste » de la ville de Taëz, pointant le silence de la communauté internationale à ce sujet.  Il a déploré l’installation continue de mines par les houthistes et demandé au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de poursuivre son soutien au programme national de lutte contre les mines. 

Le représentant a ensuite mis en garde contre l’escalade des houthistes, qui mènent une « guerre économique » en imposant des taxes aux biens de base circulant vers les zones sous leur contrôle, menaçant ainsi le pays de s’effondrer.  Prévenant que le Gouvernement n’allait pas rester sans réagir, il a annoncé sa volonté de réexaminer les facilitations s’appliquant au fonctionnement du port de Hodeïda.  Il a aussi appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à réexaminer leurs relations avec les milices houthistes et à faire pression sur elles pour les pousser à honorer leurs engagements, notamment la levée du blocus de Taëz, les entraves à la circulation des biens et des personnes, la remise en liberté des détenus sur la base du principe « tous contre tous », et la fin de leur guerre économique systématique.  Il a salué l’appui financier d’un montant de 1,2 milliard de dollars de l’Arabie saoudite, se félicitant des efforts pour éviter le pire avec le pétrolier Safer, avec l’appui de l’ONU. 

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) s’est félicité de la coopération internationale exemplaire qui s’est traduite par l’amélioration de la situation humanitaire au Yémen.  Coopération qui a également permis, a-t-il dit, d’éviter une catastrophe naturelle à cause de l’état du pétrolier Safer.  Tout en saluant le PNUD et l’OCHA notamment, il a rappelé que son pays avait été le premier à tirer la sonnette d’alarme quant aux risques de catastrophe potentielle. Riyad a été parmi les plus importants bailleurs de fonds de l’opération de transbordement, notamment en versant 10 millions de dollars aux agences de l’ONU chargées de cette opération, s’est-il enorgueilli, s’engageant à ce que tout l’appui nécessaire continue d’être fourni en vue de mener à bien l’opération.  Aujourd’hui, s’est réjoui le représentant, le Yémen bénéficie d’une accalmie, à ses yeux le fruit des efforts de médiation et de paix en cours. En attendant qu’émerge une solution politique, l’Arabie saoudite a annoncé le versement de 1,2 milliard de dollars pour appuyer le budget de Sanaa, « illustrant la volonté du Royaume d’épauler le peuple frère du Yémen ».  Après avoir rappelé la détermination de sa capitale à appuyer les efforts déployés par l’ONU et au niveau international, conformément à la résolution 2216 (2015), le délégué a rappelé la position de principe de son pays en faveur d’un conseil présidentiel, exhortant les houthistes à donner la priorité « à la sagesse et au bon sens ».

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