Au Conseil, l’ONU s’inquiète de l’escalade de la violence et de possibles détournements des armes livrées aux parties au conflit en Ukraine
Le Conseil de sécurité s’est réuni cet après-midi, à la demande de la Fédération de Russie, pour se pencher sur la question des livraisons d’armes à l’Ukraine. Une séance au début de laquelle la Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, a confirmé que l’assistance militaire aux forces armées de l’Ukraine s’était accélérée - dans un contexte général « d’invasion totale de l’Ukraine par la Fédération de Russie » et d’une contre-offensive ukrainienne.
Ces transferts concernent des armes conventionnelles lourdes, notamment des chars de combat, des véhicules blindés de combat, des avions de combat, des hélicoptères, ainsi que des armes légères et de petit calibre et leurs munitions, a expliqué la Haute-Représentante. Côté russe également, a-t-elle rapporté, des États ont transféré ou envisagé de transférer des armes, telles que des véhicules aériens de combat sans équipage et des munitions. « Très inquiète » quant aux risques d’escalade et de détournement, Mme Nakamitsu a préconisé des mesures de contrôle et de traçage pour lutter contre le risque de détournement, afin d’éviter une aggravation de l’instabilité et de l’insécurité en Ukraine, dans la région et au-delà.
La Fédération de Russie a vivement condamné les livraisons d’armes à l’Ukraine. Elle a dénoncé la « frénésie militariste » d’un « Occident global » aventuriste, à la fois guidé par la volonté de s’enrichir et de vaincre la Russie.
En réaction, plusieurs délégations ont mentionné la rébellion menée le week-end dernier par le groupe Wagner en Russie, à l’instar du Royaume-Uni qui a rappelé qu’il y a un an, la Russie niait toujours l’existence du groupe Wagner, et que les actions de son chef, M. Yevgeny Prigozhin, avait « publiquement détruit » les arguments du Président Putin en faveur de la guerre en Ukraine. Ce même M. Prigozhin qui a décrit l’invasion de l’Ukraine comme « un racket mené par une élite corrompue », a relevé l’Albanie.
Bottant en touche, la Russie a répondu qu’il s’agissait d’une « affaire intérieure » et qu’il était inutile de l’exploiter pour tenter de l’affaiblir. Renversant l’accusation, la Russie a comparé le projet de livraisons d’armes à l’Ukraine à « une sorte de société militaire privée », où les membres de l’OTAN fournissent des armes en recyclant leurs anciens stocks pour de « fabuleux profits ». Dans cette veine, un universitaire aux vues alignées sur celles de la Russie, M. Chay Bowes, a mis en doute la qualité du matériel fourni aux Ukrainiens et avancé qu’une bonne partie des armes livrées n’étaient bonnes que pour être recyclées en pièces détachées et revendues sur le marché noir. M. Bowes et le journaliste Max Blumenthal, qui a accusé les États-Unis de mener une « guerre par procuration » en Ukraine et de s’enrichir aux dépens du contribuable américain, ont été vivement décriés par des membres du Conseil, et qualifiés de « prétendus experts » par la France.
L’Ukraine a noté que la Russie venait à nouveau de présenter le conflit sous un angle trompeur. La vérité c’est que si trois petites filles sont mortes mardi en dînant, c’est parce que les Russes ont bombardé un restaurant de Kramatorsk, commettant un nouveau crime odieux contre des enfants, a dénoncé le délégué ukrainien. La Russie s’adonne plus que jamais au trafic d’armes et elle recrute d’anciens criminels, à l’image du sinistre groupe Wagner, a-t-il dit. À son tour, il a pointé « cette vérité connue de tous que Wagner est bel et bien affilié au Kremlin ».
La majorité des délégations, dont la Suisse et le Japon, ont rappelé que l’Ukraine a le droit de défendre sa souveraineté, conformément à la Charte des Nations Unies. Il est faux de prétendre, comme le fait la Russie, que l’appui international à l’Ukraine représente une menace à la paix et à la sécurité internationales, ont abondé les États-Unis: c’est l’invasion par la Russie d’un voisin souverain qui représente une telle menace. L’Albanie a rappelé que les transferts d’armes en Ukraine ont été menés selon la législation nationale des pays concernés, conformément au Traité sur le commerce des armes et après évaluation des risques de détournement. Quant au Royaume-Uni, il a déclaré que son pays ne se contentait pas de fournir des armes à l’Ukraine, mais qu’il avait également formé 17 000 soldats ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. « Nous les aiderons également, une fois la paix gagnée, à reconstruire leur pays », a assuré la représentante en mentionnant les 60 milliards de dollars promis par la communauté internationale lors de la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine.
La France a ajouté que la Russie porte seule la responsabilité de cette guerre, et qu’elle peut y mettre un terme à tout moment, en retirant ses troupes, comme la Cour internationale de Justice (CIJ) l’a exigé il y déjà plus d’un an. Du point de vue de la France, le soutien militaire à l’Ukraine est justement un vecteur de la paix: il s’agit de « mettre l’Ukraine en position de force pour créer les conditions de la tenue de négociations crédibles, débouchant sur une paix juste et durable ».
Intervenant en début de séance, l’historien Sergey Radchenko a, quant à lui, tenu à rappeler que le matériel militaire fourni par les États-Unis à l’Union soviétique entre 1941 et 1945 avait « sauvé la vie de l’Union soviétique ».
MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES
Déclarations
Mme IZUMI NAKAMITSU, Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, a déclaré que depuis le dernier exposé au Conseil de sécurité sur ce sujet en mai dernier, l’assistance militaire aux forces armées de l’Ukraine s’est poursuivie, dans un contexte d’invasion totale de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Des informations sur les transferts de systèmes d’armes et les flux de munitions des gouvernements sont disponibles auprès de sources ouvertes.
Ces transferts concernent des armes conventionnelles lourdes, notamment des chars de combat, des véhicules blindés de combat, des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes d’artillerie de gros calibre, des systèmes de missiles et des drones, ainsi que des munitions télécommandées, des armes légères et de petit calibre et leurs munitions. Cette fourniture d’armes et de munitions s’est accélérée avant la contre-offensive annoncée des forces ukrainiennes, a-t-elle ajouté.
Côté russe, des rapports indiquent que là aussi, des États ont transféré ou envisagé de transférer des armes, telles que des véhicules aériens de combat sans équipage et des munitions, aux forces armées russes pour qu’elles les utilisent en Ukraine. Des médias ont aussi rapporté le transfert d’armes conventionnelles majeures, y compris des systèmes de roquettes d’artillerie, à d’autres groupes armés impliqués dans la guerre en Ukraine, a commenté Mme Nakamitsu.
Vivement inquiète quant à « l’escalade potentielle de la violence » et « aux risques de détournement » de ces armes, la Haute-Représentante a jugé essentiel de prendre des mesures pour lutter contre le risque de détournement vers des utilisateurs non autorisés, et pour des utilisations non autorisées, afin d’éviter une aggravation de l’instabilité et de l’insécurité en Ukraine, dans la région et au-delà. Ces mesures essentielles comprennent des « évaluations des risques de détournement avant transfert », des « certificats d’utilisateur » et des « clauses de non-transfert », des mesures juridiques et d’application efficaces et des vérifications après transport.
Pour empêcher le détournement d’armes, a recommandé Mme Nakamitsu, la transparence de la chaîne d’approvisionnement, la coopération et l’échange d’informations entre les États importateurs, de transit et exportateurs sont nécessaires. Il faut également des mesures concrètes telles que le marquage et le traçage, un recensement et un enregistrement efficaces, la protection physique des armes et des munitions, des mesures de contrôle douanier et frontalier, ainsi que la surveillance et l’analyse des détournements, a-t-elle énuméré.
La transparence en matière d’armement est une mesure de confiance cruciale pour réduire les tensions et les ambiguïtés entre les États Membres, a insisté la Haute-Représentante. Le Registre des armes classiques de l’ONU est un instrument clef à cet égard. En outre, le Traité sur le commerce des armes ou encore l’Instrument international d’identification et de traçage rapide et fiable des armes légères etde petit calibre sont des instruments de contrôle des armes mis en place par les États pour prévenir le détournement des armes conventionnelles et réglementer le commerce international des armes, a-t-elle rappelé.
La grande majorité des victimes civiles durant le conflit en Ukraine a souffert de l’utilisation d’armes explosives à large rayon d’action. L’attaque au missile dans le centre de Kramatorsk le 27 juin, qui a tué 12 personnes, en est un exemple, a poursuivi Mme Nakamitsu. Rappelant que le Secrétaire général a exhorté les parties à éviter l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées, elle a aussi jugé alarmante la poursuite et l’intensification des attaques contre les infrastructures et les services essentiels. La destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka est peut-être l’incident le plus important ayant endommagé des infrastructures civiles depuis le début de la guerre, a-t-elle souligné.
Mme Nakamitsu a rappelé qu’en vertu du droit international humanitaire, il est interdit aux parties à un conflit armé de prendre pour cibles des civils et des infrastructures civiles. Il leur incombe de prendre toutes les précautions possibles dans la conduite des opérations militaires pour éviter, ou du moins réduire au minimum, les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures infligées aux civils et les dommages causés aux biens de caractère civil.
M. MAX BLUMENTHAL, journaliste, fondateur et rédacteur en chef de The Grayzone, a cité une information en date du 12 juin, selon laquelle 16 véhicules blindés américains auraient été perdus en Ukraine. Selon lui, ce type d’informations est régulièrement passé sous silence parce que les États-Unis « mènent une guerre par procuration en Ukraine ». En revanche, a-t-il poursuivi, les contribuables américains et occidentaux sont mis à contribution pour débloquer des milliards de dollars en armements et remplacer les stocks d’armes détruits. Affirmant avoir demandé qu’une enquête soit diligentée sur ces faits pour la période 2022-2023, il a affirmé que, durant cette période, pas moins de 4,5 milliards de dollars ont été transférés du système de sécurité sociale américain pour alimenter le front ukrainien et rembourser la dette souveraine ukrainienne.
Chaque Américain a ainsi dû verser 30 dollars de sa poche, a déclaré l’intervenant, pour qui il s’agit d’une véritable « fraude ». Du reste, le Congrès des États-Unis ne dit rien sur ces opérations répréhensibles, a-t-il observé, avant de constater que, l’an dernier, 30% seulement de l’aide est arrivée à destination en Ukraine. « Où est allé le reste? Nul ne le sait. » Parallèlement, des groupes ukrainiens parfois ouvertement néonazis ont été aidés par des politiques occidentales pour perpétrer des actes terroristes, ce sur quoi le Congrès américain est également resté silencieux. Pourtant, a insisté l’intervenant, le Congrès sait qu’il mène une guerre par procuration. Il sait aussi que cette guerre a débuté en 2014 à la suite d’un « coup d’État » en Ukraine, a-t-il ajouté, assurant que les Accords de Minsk ont alors été instrumentalisés pour armer l’Ukraine.
En 2022, des armements américains ont été transférés en Ukraine à hauteur de 2 milliards de dollars et, cinq jours plus tard, la Russie envahissait ce pays, a-t-il encore affirmé, voyant dans la poursuite des envois d’armement occidentaux « la troisième guerre mondiale qui ne dit pas son nom ». Après avoir accusé les Occidentaux et l’OTAN d’être responsables de la destruction d’infrastructures de base, dont le barrage de Kakhovka, il a dénoncé les messages contradictoires entourant la situation de la centrale nucléaire de Zaporijia. Il a également laissé entendre que « le Président Zelenskyy s’en prend à son propre peuple » et ne veut laisser en vie que ceux en âge de travailler. Alors que l’Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies nous parle de diplomatie et que de jeunes militaires ukrainiens « vont au casse-pipes », ces pays font des bénéfices considérables, a-t-il scandé. « Pour eux, trouver une solution négociée reviendrait à perdre des milliards de dollars », a-t-il raillé.
M. CHAY BOWES, universitaire spécialiste des petites armes et des munitions, a assuré que les transferts massifs d’armes vers l’Ukraine ont transformé la crise dans ce pays en conflit mondial et fait perdre à l’OTAN, et à ceux qui la financent, toute crédibilité. Des milliards de dollars sont dépensés aux fins de la militarisation de l’Ukraine, un pays qui bafoue le droit international et les libertés fondamentales et se retrouve véritablement inondé d’armes étrangères. Pour l’intervenant, l’Ukraine essuie des pertes considérables face à une armée puissante et organisée, sur terre ou dans l’air.
« L’OTAN téléguidée et court-circuitée par les États-Unis envoie ainsi indirectement des troupes au casse-pipes », a-t-il assené, accusant encore les États-Unis de vouloir ramener la Crimée dans un État désormais failli et parmi les plus corrompus au monde. Ces actions dénuées de bon sens et de moralité ne bénéficient à aucune des deux parties, a-t-il affirmé, avant d’avancer, qu’en plus, une bonne partie des armes occidentales livrées aux Ukrainiens, y compris par le biais de marchés publics, ne sont bonnes que pour être recyclées en pièces détachées. Tout cela concoure à attiser les risques d’accidents, de détournement d’armes vers des acteurs non étatiques ou de développement d’un marché noir particulièrement dangereux pour la sécurité des pays de la région, a professé M. Bowes. Selon lui, les médias occidentaux doivent la vérité aux opinions publiques sur la militarisation de la région.
M. SERGEY RADCHENKO, professeur émérite « Wilson E. Schmidt » de la Johns Hopkins School of Advanced international, a souligné que la Russie avait violé les principes de l’ONU et de la Charte des Nations Unies. Revenant sur le matériel militaire fourni par les États-Unis à l’Union Soviétique entre 1941 et 1945, il a estimé que ces livraisons avaient sauvé la vie de l’Union soviétique. Les deux orateurs précédents n’auraient pas été présents aujourd’hui sans cela, a-t-il lancé. Rappelant sa qualité d’historien, il a indiqué que l’invasion de la Russie par l’Ukraine n’est pas sans précédent historique. Les plaintes de la Russie face à l’aide apportée à l’Ukraine ne changent rien aux faits, à savoir que « c’est la Russie qui a envahi l’Ukraine et non le contraire ». Le Conseil de sécurité peut faire la différence entre la vérité et le mensonge, entre ceux qui mènent une guerre d’agression et ceux qui sont agressés, a-t-il résumé.
M. VASILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré que les menaces posées par les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine vont croissant. De son point de vue, les pays occidentaux s’obstinent à faire oublier à la communauté internationale que la crise en Ukraine, tout comme les livraisons d’armes occidentales à Kiev, ont commencé bien avant « l’opération militaire spéciale ». Il a affirmé que « grâce aux révélations d’un certain nombre de hauts responsables politiques de l’époque », il est établi que la livraison d’armes vers l’Ukraine et les préparatifs de guerre avec la Russie se sont déroulés « sous les radars » des accords de Minsk, « que ni les pays occidentaux ni Kiev elle-même n’avaient l’intention de mettre en œuvre », bien qu’ils aient été inscrits dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Pendant ce temps, la population civile du Donbass était soumise à des attaques massives, et la Russie ne pouvait « naturellement pas rester les bras croisés ». Aujourd’hui, cependant, les « manipulateurs occidentaux du régime de Kiev » prétendent qu’ils n’ont commencé à armer l’Ukraine qu’avec le début de « l’opération militaire spéciale », a réagi le représentant. En un an et demi, ce projet s’est transformé en « une sorte de société militaire privée » avec un fonctionnement comme suit: les membres de l’OTAN fournissent des armes en recyclant leurs anciens stocks, finançant « en catimini » leurs sociétés militaires et réalisant de « fabuleux profits ». Tandis que les Ukrainiens se battent et meurent par dizaines de milliers sur le champ de bataille. À ce jour, le montant total de l’aide militaire apportée à l’Ukraine par les États-Unis et leurs alliés dépasse les 55 milliards de dollars, selon le représentant.
Pour se justifier, a ironisé le représentant, nos anciens partenaires avancent l’argument selon lequel les conventions de La Haye de 1907 seraient dépassées. Il est étrange d’entendre cela de la part d’États dont les autorités militaires mettent à jour et rééditent régulièrement d’énormes volumes sur les lois et coutumes de la guerre. Dénonçant la « frénésie militariste » d’un Occident global ayant complètement perdu le sens des réalités, il a déploré que « les occidentaux provoquent délibérément un affrontement direct entre puissances nucléaires ».
Le représentant a dénoncé le fait que les États-Unis, qui ont déclenché un nombre record de guerres d’agression dans l’histoire moderne, prétendent pouvoir aider la « victime » sans perdre leur statut de neutralité. Quel type de dommage la Russie a-t-elle causé aux États-Unis ou aux pays de l’Union européenne pour expliquer l’assassinat de citoyens avec des armes occidentales ainsi que le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2? Pour le représentant, l’instauration d’une paix durable dans la région n’est clairement pas dans l’intérêt des États occidentaux, qui arment l’Ukraine dans l’espoir de vaincre la Russie. « On envoie les Ukrainiens à l’abattoir avec cette contre-offensive » et ce massacre remplit les poches des occidentaux, a-t-il encore jugé. Il est absolument vain pour les occidentaux de vouloir vaincre la Russie en armant l’Ukraine, a-t-il mis en garde. « Il serait bien de s’en rendre compte le plus rapidement possible. »
M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a condamné l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, rejetant toute tentative de justifier et de déformer la responsabilité de cet acte ainsi que ses conséquences. Il a d’autre part estimé que, conformément à la Charte des Nations Unies, l’Ukraine a le droit d’assurer sa sécurité et de défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté. Rappelant ensuite que plusieurs résolutions du Conseil de sécurité interdisent les livraisons d’armes en provenance de certains pays, le représentant a fait valoir que de telles livraisons, ainsi que l’utilisation de ces armes pour des attaques ciblées contre des infrastructures civiles, constituent des violations du droit international. Après avoir appelé tous les États à respecter leurs obligations, il a condamné toutes les attaques menées en violation des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution, et a demandé que les auteurs de telles actions soient traduits en justice.
Alors que cette guerre engendre une immense souffrance pour la population civile en Ukraine et une situation d’instabilité dans le monde, « y compris en Russie », le représentant a exprimé son inquiétude quant à l’intention de Moscou de déployer des armes nucléaires au Bélarus. Soucieuse qu’une solution diplomatique puisse être recherchée, il a appelé à nouveau la Russie à entamer une désescalade de la situation, cesser toutes ses opérations de combat et retirer ses troupes du territoire ukrainien. Enfin, après avoir assuré que « la neutralité ne signifie pas l’indifférence face aux violations du droit international », il a réaffirmé que la Suisse, en tant qu’État neutre, ne peut pas livrer de matériel de guerre aux belligérants.
Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a souligné que les conflits violents comme celui qui se déroule en Ukraine créent les conditions de l’accumulation d’armes et de leur détournement du contrôle gouvernemental vers des destinataires non étatiques, au risque d’alimenter des situations de conflit dans d’autres parties du monde. C’est pourquoi le Ghana, lors de précédentes discussions sur ce sujet, a demandé instamment le strict respect du Traité sur le commerce des armes et d’autres obligations internationales visant à prévenir le détournement ou le transfert illicite d’armes classiques, a ajouté la représentante. Elle a également rappelé que, au nom du maintien de la paix et de la sécurité internationales, les États Membres qui fournissent une assistance en matière de défense à l’Ukraine doivent mettre en œuvre des mesures de maîtrise des armements à toutes les étapes du transfert d’armes. Ces mesures sont nécessaires pour garantir que le soutien militaire fourni au cours de cette guerre ne sert qu’un objectif: renforcer la capacité de l’Ukraine à faire valoir son droit à la légitime défense conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies, a insisté la représentante.
Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a indiqué que son pays ne se contentait pas de fournir des armes mais avait également formé 17 000 soldats ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. Nous les aiderons également, une fois la paix gagnée, à reconstruire leur pays, a ajouté la représentante, rappelant les 60 milliards de dollars promis par la communauté internationale lors de la conférence sur le redressement de l’Ukraine. Évoquant ensuite le rapport du Secrétaire général sur les enfants touchés par les conflits armés, la représentante l’a qualifié de « consternant ». Les forces russes ont été responsables de meurtres, d’enlèvements et de viols d’enfants âgés de 4 ans, a-t-elle dénoncé.
Par ailleurs, la représentante a précisé que l’armée russe ne se battait pas seule mais déversait des chars, roquettes et missiles antiaériens dans les mains de forces mercenaires. Il y a un an, la Russie a nié l’existence du groupe Wagner, a ainsi rappelé la représentante, estimant que la rébellion de Yevgeny Prigozhin avait publiquement détruit les arguments du Président Putin en faveur de la guerre en Ukraine. Enfin, la représentante a reconnu les efforts des dirigeants africains qui se sont rendus à Kyïv et Moscou ce mois-ci, soulignant que la seule voie vers une paix durable est le retrait des troupes russes.
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a rappelé le droit inhérent à l’Ukraine et de tous les États Membres de l’ONU à la légitime défense. Ce principe ne nous dispense pas pour autant de l’obligation de rechercher une solution pacifique aux différends, a-t-il indiqué. En outre, a-t-il poursuivi, la disponibilité d’armes et de munitions peut devenir un facteur de déstabilisation à long terme et mettre en péril les populations civiles. Le représentant a donc appelé à reconnaître les risques concrets de détournement d’équipements militaires au profit d’acteurs non étatiques, y compris des groupes criminels et terroristes. Par ailleurs, il a estimé que le Traité sur le commerce des armes permet de freiner les transferts illégaux et de prévenir les détournements. Il est donc essentiel de conserver des registres précis et de garantir la transparence des transactions, a-t-il appelé.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a réaffirmé que la Russie porte seule la responsabilité de cette guerre et qu’elle peut y mettre un terme à tout moment en retirant ses troupes, comme la Cour internationale de Justice (CIJ) l’a exigé il y déjà plus d’un an. Faisant observer que cette guerre non provoquée menace la sécurité de l’ensemble du continent européen, il a indiqué que la France a fait le choix de soutenir l’Ukraine dans son droit légitime à la défense de sa souveraineté et son intégrité territoriale. Il a indiqué à cet égard que son pays a intensifié ces dernières semaines ses livraisons d’armes et de munitions, de véhicules blindés et de soutien logistique ainsi que ses actions de formation. « En appuyant la contre-offensive ukrainienne, nous souhaitons mettre l’Ukraine en position de force pour créer les conditions de la tenue de négociations crédibles débouchant sur une paix juste et durable. »
Le représentant a ensuite dénoncé le fait que la Russie cherche à détourner l’attention en s’appuyant sur les analyses de « soi-disant experts ». La vérité est qu’elle se procure des drones de combat iraniens qu’elle lance contre les infrastructures civiles ukrainiennes, a-t-il dit, accusant également Moscou d’acheter en secret des missiles et des munitions à la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Certaines de ces armes sont utilisées sur le terrain par des milices financées par l’État russe, a ajouté le représentant, pour qui « la Russie commence aujourd’hui à mesurer le coût de ce choix pour elle-même puisqu’elle est atteinte par l’instabilité qu’elle a elle-même causée ».
M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a condamné l’usage de toutes sortes d’armes ayant des effets indiscriminés et ciblant des infrastructures et des populations civiles. Il a en outre rejeté les tentatives de politisation et de banalisation de la question nucléaire, les centrales nucléaires étant des infrastructures civiles protégées par le droit international. Le représentant a réitéré la position de son pays, à savoir que seule la logique de la diplomatie peut et doit prévaloir sur la logique de la force et celle de la prolifération des armes, source d’accentuation du conflit.
Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a estimé que les réunions comme la présente ont un seul but: « permettre à la Russie de tenter cyniquement de justifier son agression non provoquée contre l’Ukraine ». Mais malgré ces distractions, nous ne devons pas perdre de vue la réalité sur le terrain, a averti la représentante, pour qui la fin de cette guerre dépend de la Russie et de ce qu’elle décidera de faire ensuite. En attendant, l’Ukraine a le droit légitime de se défendre contre l’agresseur, comme le prévoit l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, a-t-elle affirmé.
Évoquant ensuite la grave crise humanitaire engendrée par cette invasion massive de l’Ukraine, la représentante a rappelé que 5,9 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et plus de 8 millions, principalement des femmes et des enfants, contraintes de fuir à l’étranger. Les conséquences de l’agression russe contre l’Ukraine n’affectent pas seulement près de 18 millions de personnes en Ukraine, mais ont des répercussions dans le monde entier, a-t-elle ajouté. Enfin, la représentante a appelé le Conseil de sécurité à faire la distinction entre la victime et l’agresseur et à reconnaître le droit de l’Ukraine à l’autodéfense.
M. MARTINS KUMANGA (Mozambique) a réitéré son appel aux parties au conflit d’assumer la responsabilité de la protection des civils et de veiller au respect du droit international applicable et du droit international humanitaire. Il a réclamé une cessation immédiate des hostilités et un retour à des négociations directes entre les parties, de toute urgence et dans le plein respect de la Charte des Nations Unies et des décisions du Conseil.
M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a déclaré qu’il ne fallait pas perdre de vue la cause profonde de la crise actuelle: C’est la Russie qui a lancé la guerre d’agression non provoquée contre l’Ukraine et celle-ci a le droit d’exercer sa légitime défense. Les armes sont fournies à l’Ukraine pour se défendre; la communauté internationale lui apporte son soutien afin d’arrêter l’agression de la Russie pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a rappelé le représentant, pour qui, en revanche, « aucune nation ne devrait soutenir l’agression de la Russie ». Il a rappelé que son pays avait déjà exprimé sa position sur le transfert de drones de l’Iran vers la Russie et s’est dit préoccupé par les informations faisant état de transactions d’armes entre la Russie et la Corée du Nord, rappelant que toute transaction de ce type est une violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et doit être condamnée.
Tout effort visant à trouver une solution diplomatique pour mettre fin à cette guerre devrait reposer sur la justice, a déclaré le représentant. Le Japon « n’est pas convaincu » par l’argument selon lequel les efforts visant à soutenir l’autodéfense découragent les efforts diplomatiques tendant à mettre fin à l’agression. « Si un pays voisin lançait une guerre d’agression contre votre patrie, occupait votre territoire, puis discutait des efforts diplomatiques pour mettre fin à l’agression, quelle serait la réponse? » a demandé le représentant. Pour lui, au lieu de lier le soutien à l’Ukraine à divers efforts diplomatiques, la Russie doit retirer toutes ses troupes et son équipement militaire d’Ukraine et respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.
M. FERIT HOXHA (Albanie) a déploré la perte de temps causée par les interventions de deux personnes « soucieuses d’induire le Conseil en erreur ». Faire présenter cette agression par des anglophones ne la rendra pas plus acceptable, a-t-il ironisé. Il a noté que vendredi dernier, M. Yevgeny Prigozhin a lui-même décrit l’invasion de l’Ukraine comme « un racket mené par une élite corrompue ». Lorsqu’un pays souverain est attaqué sans justification, lorsque des civils sont tués pour satisfaire des appétits impérialistes, les condamnations ne suffisent pas, a martelé le représentant.
Il faut faire plus pour aider les Ukrainiens à défendre leur liberté et faire en sorte que la Charte des Nations Unies ne soit pas un simple morceau de papier, a demandé le représentant. Les transferts d’armes en Ukraine ont été menés selon la législation nationale des pays concernés, conformément au Traité sur le commerce des armes et après évaluation des risques de détournement, a-t-il poursuivi. Comme l’a confirmé Mme Nakamitsu, ces transferts font l’objet de données publiques, alors que la Russie, membre permanent du Conseil, utilise des armes illégalement acquises auprès de la RPDC et de l’Iran, a-t-il fait remarquer, affirmant que Moscou n’arrivera à renvoyer la responsabilité de cette guerre sur d’autres. Par ailleurs, les « événements dramatiques » survenus ce week-end en Russie ont, selon le représentant, révélé que cette guerre de choix ne va pas dans un seul sens et que « les actions ont toujours des conséquences ».
Il est en outre apparu que le groupe Wagner est tout simplement un outil financé à 100% par le Gouvernement russe, comme l’a lui-même reconnu le Président Putin. Dans ce jeu de rivalités pour le pouvoir, tout le monde s’est empressé de trouver un accord, « y compris en se retournant à 180 degrés », a-t-il constaté.
M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a déclaré qu’il est faux de prétendre, comme le fait la Russie, que l’appui international à l’Ukraine représente une menace à la paix et à la sécurité internationales. C’est la guerre d’agression russe contre ce pays, c’est l’invasion par la Russie d’un voisin souverain qui représente une telle menace, a-t-il raisonné. C’est face à cette guerre que l’Ukraine se défend, ce qu’aucune désinformation ne parviendra jamais à contester, a ajouté le représentant.
Il a ensuite relevé que le Président Putin venait d’admettre, après des années de déni au Conseil de sécurité de la délégation russe, que le groupe Wagner n’était en rien une entreprise militaire privée sans lien avec son gouvernement. M. Putin a en effet admis avoir financé Wagner à hauteur de 2 milliards de dollars tirés du budget militaire de l’État russe, a indiqué le représentant, qui a déploré que la délégation russe essaie encore et toujours d’induire en erreur la communauté internationale. Les États-Unis et 50 États Membres ont répondu à l’appel de l’Ukraine pour se défendre, et les armes transférées à cette fin ne prolongent pas le conflit, au contraire, elles empêchent d’autres actes brutaux contre les civils, a soutenu le représentant.
C’est le Kremlin qui alimente la guerre au mépris des offres de solutions diplomatiques qui se multiplient ces derniers temps, a-t-il accusé. Il a répété que son pays continuera à aider l’Ukraine et les pays voisins à assurer, conformément aux normes internationales, la gestion des armes transférées afin d’empêcher qu’elles ne fassent l’objet de détournements ou de transferts illicites. « Si la Russie veut mettre un terme au conflit, elle doit passer des mots aux actes en commençant par retirer sans condition ses forces du territoire de l’Ukraine. »
M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a estimé que la fourniture de matériel et de système de défense contribue à réduire la destruction des infrastructures et le nombre de victimes civiles, lorsqu’elle est utilisée de manière appropriée. Les parties travaillant à la défense de l’Ukraine doivent tout mettre en œuvre pour que leurs équipements, notamment électroniques, ne soient pas utilisés à mauvais escient et permettent à l’Ukraine de se défendre, a-t-il toutefois mis en garde. Le représentant a également souligné la gravité de mettre des armes entre les mains de mercenaires et de groupes opérant en dehors du droit international. Il y a quelques jours, nous avons vu comment la soi-disant armée privée du groupe Wagner mettait en danger la stabilité même de la Russie, a-t-il rappelé. Appelant la Russie à mettre un terme définitif à l’invasion de l’Ukraine, il a incité à passer de la logique de la domination d’un État sur l’autre à celle de la diplomatie.
M. GENG SHUANG (Chine) s’est inquiété de l’augmentation des livraisons d’armes à l’Ukraine et d’une situation sur le terrain de plus en plus catastrophique et imprévisible. « Ce dont le monde a besoin, c’est d’un cessez-le-feu, de pourparlers de paix », surtout pas davantage d’armes et de nouveaux affrontements, a-t-il estimé.
Le représentant a dit espérer que les parties répondront aux appels au dialogue et à la retenue, et s’abstiendront de poursuivre l’escalade. La Chine est favorable à l’intégrité territoriale des États, consacrée par la Charte, ainsi qu’à répondre aux préoccupations sécuritaires des deux parties. La Chine s’est toujours dite favorable à des pourparlers de paix et à trouver une solution à la crise ukrainienne, a insisté le représentant.
Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a jugé essentiel de garder un œil attentif sur les transferts d’armes afin d’éviter des détournements. Elle a donc exhorté les parties en conflit en Ukraine à faire preuve de responsabilité et à agir en toute transparence. Alors que cette guerre « régionale » dure depuis maintenant seize mois, avec des retombées terribles pour la population civile, les deux parties semblent divisées en deux camps irréconciliables, a-t-elle constaté, craignant que ce conflit ait des effets durables dans la région et dans le monde entier.
De surcroît, a ajouté la représentante, « nous faisons face à l’impensable: le transfert d’armes nucléaires ». « Nous ne savons pas quelle solution diplomatique envisager », a-t-elle avoué, le système multilatéral étant scindé et polarisé alors que les nations devraient se concentrer sur les changements climatiques et le marasme économique. Pourtant, le monde entier veut une solution pacifique à ce conflit. Les États Membres espèrent que la Charte sera le principe régissant les lignes de conduite et que l’intégrité de l’Ukraine sera respectée. Mais pour ce faire, « nous devons nous retrousser les manches », a souligné la représentante appelant de ses vœux la cessation des hostilités et le retrait des forces russes de l’Ukraine. « Ce n’est qu’en respectant la Charte que ce conflit cessera et que l’Europe pourra retrouver la paix et la stabilité. »
M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a noté que la Russie venait de nouveau de présenter le conflit sous l’angle trompeur de son pays. La vérité c’est que si trois petites filles sont mortes mardi en dînant, c’est parce que les Russes ont bombardé un restaurant de Kramatorsk, commettant un nouveau crime odieux contre des enfants. La Russie utilise encore ses armements pour assouvir ces velléités de meurtre, elle s’adonne plus que jamais au trafic d’armes et elle recrute d’anciens criminels, des supplétifs dans ses armées, à l’image du sinistre groupe Wagner, a-t-il dit. Le représentant a accusé ce dernier d’utiliser sur différents théâtres d’opérations des armes illégales pour mener les guerres indirectes de la Russie, laissant derrière lui des États faillis.
Il a ensuite ironisé sur les avancées du groupe Wagner vers Moscou ce week-end, la communauté internationale ayant assisté à une véritable promenade, agrémentée de la destruction d’hélicoptères russes. « Cette marche vers Moscou a été stoppée par l’intervention supposée du dictateur Loukachenko. » Ce week-end a été en outre l’occasion d’entendre M. Putin reconnaître avoir financé à coups de milliards pris dans les caisses de l’État russe le groupe Wagner, a également déclaré le représentant, pour qui le Président russe a révélé ce faisant « cette vérité connue de tous que Wagner était bel et bien affilié au Kremlin ».
Il a ajouté que ce groupe, après avoir posé une menace à la paix et à la sécurité internationales, constitue à présent une menace pour l’existence même de la Russie. La crise russe et ses conséquences devraient être désormais au centre des réunions de ce Conseil, selon lui. L’Ukraine s’efforce de survivre et de faire reculer l’ennemi, grâce notamment aux armes qui nous sont transférés par des États Membres soucieux de nous permettre de préserver les dispositions les plus hautes de la Charte des Nations Unies, a-t-il conclu.
M. NEBENZIA (Fédération de Russie), réagissant aux tirs sur la pizzeria de Kramatorsk, a indiqué que « ces tirs très précis sur l’emplacement d’une brigade ukrainienne » ont tué 2 généraux ukrainiens, 5 officiers et jusqu’à 20 mercenaires étrangers. Évoquant ensuite les déclarations des délégations sur Wagner, il a souligné qu’il s’agissait d’une affaire intérieure à la Russie. « Il est inutile d’essayer d’utiliser cette situation pour essayer d’affaiblir notre pays. » Répondant par ailleurs aux déclarations du Royaume-Uni sur les soi-disant enlèvements d’enfants par la Russie et leur utilisation comme boucliers humains, le délégué a indiqué que la Russie répondrait en temps voulu. Enfin, il a accusé le représentant des États-Unis de mentir une fois de plus de manière éhontée sur les frappes de roquettes lors de la visite des représentants africains à Kiev. Nous l’avons réfuté tout comme les représentants africains, a-t-il rappelé, avant de reprocher aux États-Unis de vouloir que le conflit en Ukraine se poursuive.