Conseil de sécurité: la situation en Ukraine et les partenariats public-privé en matière d’aide humanitaire, temps forts de la présidence albanaise en septembre
Avec pas moins de trois débats publics, organisés dans un « souci de transparence », c’est à un programme de travail particulièrement chargé que se prépare le Conseil de sécurité en septembre, a dévoilé, cet après-midi, le Représentant permanent de l’Albanie, pays qui présidera les travaux de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, M. Ferit Hoxha a fait état de deux événements d’une importance capitale aux yeux de sa délégation, le premier étant prévu pour le 14 septembre. Il s’agit d’un débat public destiné à faire progresser les partenariats public-privé en matière d’aide humanitaire, auquel tous les États Membres qui le souhaitent sont conviés en vertu de ce format. Son ambition? Réfléchir aux moyens de mieux coordonner leurs efforts avec ceux du secteur privé, des organisations philanthropiques et autres acteurs humanitaires en vue de répondre aux besoins des nécessiteux partout à travers le monde, a indiqué le Président.
C’est le Ministre albanais de l’Europe et des affaires étrangères, M. Olta Xhaçka, qui présidera cette séance, a précisé M. Hoxha, au cours de laquelle les délégations pourront entendre des interventions de Mme Cindy H. McCain, la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM); de M. Eric Schmidt, le cofondateur de Schmidt Futures, organisme qui finance la recherche scientifique et technologique; de M. Michael Miebach, Président-Directeur général de la société Mastercard; et d’un représentant de la société civile.
« Pendant notre mandat au Conseil de sécurité, nous avons participé à d’innombrables réunions portant sur l’assistance humanitaire et constaté à maintes reprises que les ressources disponibles sont insuffisantes à combler les besoins existants, d’où la nécessité d’aller au-delà des contributions des États Membres pour lever davantage de fonds », a expliqué le Président du Conseil. Le jour même de ce débat, s’est-il enorgueilli, le chef de la diplomatie albanaise annoncera d’ailleurs la création d’une « alliance humanitaire du secteur privé », chargée de jeter des passerelles avec le système des Nations Unies et les partenaires internationaux.
L’autre temps fort de la présidence albanaise est prévu le 20 septembre, afin de tirer le meilleur parti de la présence des chefs d’État et de gouvernement au segment de haut niveau de l’Assemblée générale, a poursuivi M. Hoxha. Le Premier Ministre de l’Albanie, M. Edi Rama, présidera d’ailleurs ce débat public, qui sera consacré au maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine, au titre de la défense des buts et principes de la Charte des Nations Unies « grâce à un multilatéralisme efficace ».
À cette occasion, le Président ukrainien, M. Volodymyr Zelenskyy, devrait venir en personne « pour la première fois » s’adresser aux membres du Conseil, a souligné le Président du Conseil, sans toutefois pouvoir confirmer cette information, qui « dépendra de la situation sur le terrain », entre autres. En réponse à un journaliste, M. Hoxha a déclaré que l’adoption éventuelle d’un texte lors de cette séance n’était pas à l’ordre du jour, compte tenu du manque de progrès « pour surmonter le fossé énorme qui sépare l’Ukraine et la Russie ».
Par ailleurs, le Président a déclaré que les membres du Conseil s’apprêtent à négocier, dès la semaine prochaine, un projet de résolution sur Haïti, ayant pour but de permettre le déploiement éventuel d’une force de police en soutien à l’État haïtien, pour remédier à une « situation horrible » causée par les gangs. « Une force mandatée par l’ONU donnerait une légitimité à l’action menée sur place, avec l’accord du pays hôte et dans le respect des droits humains », a-t-il ajouté.
Le 5 septembre, un troisième débat public aura lieu, à l’occasion duquel M. Hoxha fera un exposé en sa qualité de Président du Groupe de travail informel sur la documentation et les autres questions de procédure, un organe subsidiaire chargé d’émettre des recommandations, propositions et suggestions en vue d’améliorer les méthodes de travail du Conseil, là aussi conformément au souci de transparence cultivé par sa délégation, a-t-il dit. Le dernier événement thématique à venir ce mois-ci sera une séance d’information sur la réforme du maintien de la paix, le 6 septembre, en présence du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix.
Parmi les questions africaines au programme de travail de septembre, figure la situation en République démocratique du Congo (RDC), qui sera examinée le 28 lors d’une séance d’information, suivie de consultations, sur les activités de la Mission de l’ONU pour la stabilisation dans ce pays (MONUSCO). Quant aux missions déployées au Soudan et au Soudan du Sud voisin, elles feront également l’objet de séances d’information distinctes, suivies de consultations dans les deux cas, les 13 et 15 septembre, respectivement. Le 13, le régime de sanctions applicable au Soudan, imposé par le Conseil de sécurité depuis 2005, sera aussi examiné lors d’une séance à part entière.
S’agissant du Moyen-Orient, un projet de résolution prorogeant le mandat de l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech à répondre de ses crimes (UNITAD) devrait être mis aux voix, le 13 septembre également. Et comme tous les mois, la situation en République arabe syrienne donnera lieu à des réunions sur l’utilisation présumée d’armes chimiques dans le pays (le 7 septembre) et la situation sur les plans politique et humanitaire dans ce pays (le 27).
Une séance d’information et des consultations sur les activités de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) est planifiée pour le 26 septembre, a encore indiqué le Président du Conseil, en anticipant des séances supplémentaires en plus de celles qu’il a évoquées aujourd’hui.