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Les droits humains et la lutte contre la famine au cœur de la présidence des États-Unis du Conseil de sécurité au mois d’août

La défense des droits humains et la lutte contre la famine seront les deux axes de la présidence des États-Unis pour le mois d’août, a déclaré cet après-midi, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, la Représentante permanente de ce pays.  « C’est un mois chargé », a déclaré Mme Linda Thomas-Greenfield, en se projetant d’ores et déjà sur septembre, mois traditionnellement chargé, qui verra cette année, outre le débat général de l’Assemblée générale, le Sommet sur les objectifs de développement durable. 

Le temps fort de la présidence américaine sera la tenue, le 3 août, d’un débat public consacré à la sécurité alimentaire et aux conflits, qui sera présidé par le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Antony Blinken.  La Représentante permanente a précisé que cette question était déjà au cœur de ses deux précédentes présidences du Conseil.  « Là où il y a conflit, il y a famine », a-t-elle dit, en ajoutant que son élimination est une priorité de l’Administration du Président Biden. 

Mme Thomas-Greenfield a rappelé que la famine ne doit jamais être employée comme une tactique de guerre, « même si cela est malheureusement le cas au Yémen, en Syrie ou encore en Ukraine ».  Elle a d’ailleurs fustigé le récent retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire et la « détermination » de ce pays de priver le monde des céréales ukrainiennes.  « C’est pourquoi la Russie a attaqué Odessa et s’est retirée de l’Initiative, » a-t-elle avancé. 

Elle a néanmoins confié son espoir que la Russie revienne sur sa décision, malgré l’absence d’élément plaidant pour l’heure en ce sens. « Mais je suis plutôt le genre de personne à voir le verre à moitié plein », a-t-elle reconnu.  Elle a fait savoir que la guerre en Ukraine sera l’objet d’une réunion le 24 août, avec comme thème la protection des civils, et que sa délégation n’hésitera pas à convoquer de nouvelles réunions si la situation le justifie. 

La Représentante permanente a ensuite indiqué que les droits humains seront « intégrés » aux travaux du Conseil de ce mois-ci, tant ces droits sont une question de paix et de sécurité internationales et relèvent, à ce titre, du mandat de l’organe.  « On veillera à donner une voix à ceux et à celles qui n’en ont pas », a déclaré Mme Thomas-Greenfield, en ajoutant que plusieurs représentants de la société civile seront invités à s’exprimer devant le Conseil. 

Le Moyen-Orient sera également au cœur de la présidence des États-Unis puisque pas moins de six séances sont pour l’instant prévues sur cette région.  La situation au Yémen fera l’objet d’une séance le 16 août au matin, tandis que la réunion sur le processus de paix au Moyen-Orient est prévue le 21 août. Le Conseil se penchera sur les sanctions en Libye le 22.  Surtout, le Conseil examinera la situation politique en Syrie le 23 août et la situation humanitaire le 29. 

À ce propos, Mme Thomas-Greenfield a dénoncé le récent veto exercé par la Russie s’agissant du mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire transfrontière en Syrie.  « La Russie a pris le peuple syrien en otage », a-t-elle accusé, en signalant que les quantités de denrées acheminées par le Gouvernement syrien sont très loin de répondre aux besoins.  Elle a néanmoins indiqué que les délégations porte-plumes n’ont pas abandonné l’espoir d’une nouvelle résolution.  « L’aide transfrontière doit être transparente, tandis que l’ONU doit être autorisée à engager toutes les parties sur le terrain, » a-t-elle insisté. 

Comme il est de coutume, la Représentante permanente a balayé les sujets internationaux les plus brûlants, à commencer par la situation au Niger.  Elle résolument appuyé les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à un retour au pouvoir du Président démocratiquement élu, M. Mohamed Bazoum.  Alors que le Mali et le Burkina-Faso ont condamné les efforts de la CEDEAO, Mme Thomas-Greenfield a souhaité que la « situation sécuritaire critique » qui prévaut dans ces deux pays ne s’installe pas au Niger. 

La Présidente du Conseil de sécurité a précisé qu’elle s’est entretenue avec le Président nigérien, qui est assigné à résidence par les militaires, et a témoigné que ce dernier « était calme même si la situation est stressante ».  Elle a ajouté que le Conseil pourrait se réunir sur le sujet ce mois-ci, avant de confier son espoir d’un retrait des militaires et d’un rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger. 

Enfin, elle a salué la décision du Kenya de prendre la tête d’une force policière multidimensionnelle visant à combattre les gangs en Haïti et à restaurer la sécurité dans ce pays.  Nous allons travailler sur une résolution qui donnera au Kenya ce dont il a besoin pour établir une présence en Haïti, même s’il ne s’agira pas d’une force onusienne, a-t-elle indiqué.  « C’est inhabituel, mais ce qui se passe en Haïti n’est pas habituel », a constaté la Représentante permanente. 

Durant le mois d’août, le Conseil organisera également, le 25, une réunion sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales provoquées par les actes terroristes, suivie, le 28, d’un briefing sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  Il se prononcera également, le 30, sur le renouvèlement du mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et du régime de sanctions au Mali.

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