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Conseil de sécurité: l’impact des changements climatiques et les « valeurs de fraternité humaine », points saillants de la présidence émirienne en juin

À l’occasion de leur présidence du Conseil de sécurité, ce mois de juin, la deuxième depuis leur élection en 2021 à un poste de membre non permanent, les Émirats arabes unis mettront l’accent sur les priorités du moment, notamment au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que sur deux thématiques à l’importance croissante: la lutte contre l’intolérance, au travers des « valeurs de la fraternité humaine », et les liens qui unissent le climat, la paix et la sécurité internationales, a indiqué, cet après-midi, la Représentante permanente de ce pays, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU. 

En présentant le programme de travail de ce « mois chargé », Mme Lana Zaki Nusseibeh n’a pas caché que la présidence émirienne intervient alors que le Conseil continue d’être le théâtre de « profondes divisions ».  Dans ce climat de « polarisation », son pays entend jouer un « rôle constructif » et « jeter des passerelles » dans la recherche d’accords et de consensus, a-t-elle déclaré, avant de s’étendre sur les trois événements phares programmés en juin.  

L’Ambassadrice a tout d’abord cité le débat ouvert prévu le 13 juin sur les menaces que le climat fait peser sur la paix et la sécurité. Présidé par la Ministre émirienne des changements climatiques et de l’environnement, Mme Mariam Al Mheiri, ce débat ministériel vise à démontrer « combien les changements climatiques continuent de peser sur la capacité du Conseil de sécurité à exercer son mandat », a expliqué la diplomate.  À ses yeux, ces échanges donneront également l’occasion au Conseil d’exprimer une attention accrue sur cette question qui, comme l’a rappelé le Secrétaire général, est « le défi majeur de notre temps ».

En écho à cette programmation, Mme Nusseibeh a rappelé que son pays présidera et accueillera du 30 novembre au 12 décembre prochains, à Dubaï, la COP28 sur le climat.  « Nous espérons y contribuer avec notre longue expérience en matière de changements climatiques et de promotion des énergies renouvelables », a-t-elle commenté en sa qualité nationale. 

Le deuxième événement emblématique de ce mois prendra la forme, le 14 juin, d’une réunion ministérielle sur les valeurs de la fraternité humaine dans la promotion et le maintien de la paix.  Présidée par un ministre émirien de haut rang, cette séance sera précédée d’exposés du Secrétaire général, du Grand Imam d’Al-Azhar, M. Ahmed Mohamed Ahmed el-Tayeb, et d’un représentant de la société civile.  Selon Mme Nusseibeh, la tenue de cette réunion ne pouvait être plus opportune « alors que nous comptons le plus grand nombre de conflits armés dans le monde depuis 1945 et assistons à une montée de l’intolérance, des discours de haine et de l’extrémisme ».  Elle a indiqué à cet égard que le Royaume-Uni et son pays, porte-plume sur ce dossier, œuvrent à l’élaboration d’une résolution sur la tolérance, la paix et la sécurité internationales. 

Autre moment fort de la présidence émirienne, le Conseil organisera le 8 juin une séance dédiée à la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, avec un accent particulier accordé à la Ligue des États arabes.  Le Secrétaire général, son homologue de la Ligue, M. Ahmed Aboul Gheit, et un représentant de la société civile feront un exposé, a signalé la Représentante permanente, précisant que cette réunion s’appuiera largement sur la déclaration présidentielle adoptée par le Conseil le 23 mars à l’initiative de son pays, seul membre arabe à siéger au sein de cet organe.

Outre cette réunion, le Moyen-Orient occupera une place importante dans le programme de travail du Conseil en juin avec des séances d’information sur l’Équipe d’enquête des Nations Unies chargée de promouvoir la responsabilité pour les crimes commis par Daech, le 7; la situation au Yémen, le 16; la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), le 19; et la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), le 21. Le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) doit être renouvelé le 29, tandis que les réunions mensuelles sur la question de Palestine et les volets politique et humanitaire de la crise syrienne se tiendront respectivement le 27 et le 28. 

Mais c’est une nouvelle fois l’Afrique qui se taillera la part du lion.  Des séances d’information sont ainsi prévues sur le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), le 5; la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA), le 12; la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilité en République centrafricaine (MINUSCA) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), le 20; la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, le 21; la situation en Somalie, le 22; et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le 26. 

Un grand nombre d’adoptions concernant des dossiers africains sont également au programme, à commencer par le renouvellement attendu, le 2 juin, de l’autorisation des inspections de navires au large de la Libye initiée par la résolution 2292 (2016), suivi de la prorogation des mandats de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) (le 27), de la MINUSMA (le 29), et du régime de sanctions contre la RDC (le 27).  Le Conseil entendra par ailleurs les rapports des Comités des sanctions concernant le Soudan et la Somalie, le 15.  Quant à la prolongation du mandat de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), qui expire le 3 juin, Mme Nusseibeh s’est déclarée relativement confiante, malgré les tensions actuelles entre le chef de la junte militaire soudanaise et le Représentant spécial, M. Volker Perthes. 

Enfin, après avoir annoncé la tenue d’un débat, le 12 juin, sur le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, la diplomate a tenu à préciser que, si aucune séance n’est encore programmée sur la situation en Ukraine, un ou plusieurs membres peuvent en faire la demande à tout moment.

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