Présentation du programme de travail de la toute première présidence mozambicaine du Conseil de sécurité
Pour sa toute première présidence du Conseil de sécurité, un « évènement historique », le Mozambique a présenté aujourd’hui, par l’intermédiaire de son Représentant permanent auprès des Nations Unies, le programme de travail du mois de mars de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, qui sera rythmé par plusieurs réunions auxquelles tenait cette délégation.
Prévu le 28 mars, a indiqué M. Pedro Comissário Afonso en conférence de presse, un débat sur la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent grâce au renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations et mécanismes régionaux sera ainsi présidé par le Chef d’État du Mozambique, M. Filipe Jacinto Nyusi. Cette problématique transversale sera examinée notamment dans le contexte de l’Afrique, qui figurera en bonne place de l’ordre du jour du Conseil de sécurité ce mois-ci, a précisé l’ambassadeur.
En outre, une séance d’information publique sera consacrée, le 16 mars, à la réforme du secteur de la sécurité, en présence de représentants du Secrétariat de l’ONU, de l’Union africaine et de la société civile, a poursuivi M. Afonso. Un débat public, le 30 mars, s’intéressera aussi à l’impact des politiques de développement dans la mise en œuvre de l’initiative de l’Union africaine (UA) intitulée « Faire taire les armes en Afrique », a encore souligné le Représentant permanent.
Un autre débat public, celui-ci à périodicité régulière, se tiendra le 7 mars, sur l’état de mise en œuvre de la résolution 1325 (2000), relative au rôle joué par les femmes en matière de paix et de sécurité, à l’approche du vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de ce texte par le Conseil. Il sera présidé par la Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, Mme Verónica Nataniel Macamo Dlhovo. Des responsables d’ONU-Femmes, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l’UA interviendront également, de même qu’un représentant de la société civile.
Interrogé à propos des attentes du Mozambique vis-à-vis de ce débat, M. Afonso a répondu que son pays avait hérité de « l’idéologie de l’émancipation féminine », dans la mesure où les Mozambicaines ont lutté pour leur libération à part égale avec leurs homologues masculins. Raison pour laquelle la parité est parfaitement respectée au sein de son gouvernement, composé à 50% de femmes, s’est enorgueilli le Représentant permanent.
Parmi les questions africaines examinées ce mois-ci par le Conseil, figure une séance d’information publique sur la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS) (le 6 mars), qui sera marquée par un exposé du Président du Comité des sanctions applicables dans ce pays, et suivie de la mise aux voix d’un projet de résolution pour proroger le mandat de cette opération de paix (le 15). Le 20, ce sera le tour de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS) de faire l’objet d’une séance similaire, précédée, le même jour, d’une autre au cours de laquelle interviendra le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan. Et le 27 mars, le Conseil tiendra une réunion sur la mise en œuvre du Plan de transition des Nations Unies pour la Somalie.
Enfin, du 9 au 12 mars, une délégation du Conseil effectuera une mission en République démocratique du Congo (RDC), dont la situation sera au programme du Conseil le 29, de même que les activités qu’y mène la MONUSCO, la mission de l’ONU pour la stabilisation dans ce pays.
La toute première séance de l’année consacrée au Myanmar se tiendra le 13 mars, l’occasion pour le Conseil de dresser un bilan de la mise en œuvre du consensus en cinq points établi par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Questionné au sujet de l’absence de séances annoncées consacrées à l’Ukraine, le représentant du Mozambique a indiqué qu’il fallait s’attendre à probablement plus d’une sur la situation dans ce pays.
M. Afonso a également profité de cette conférence de presse pour rappeler la position de son pays relative à la réforme du Conseil de sécurité, qui devrait se traduire, selon lui, par l’obtention de deux sièges permanents et de cinq sièges non permanents pour le continent africain. Interrogé par une journaliste, il a indiqué que les délégations qui avaient, comme les États-Unis, manifesté en septembre une ouverture à l’idée de réformer le Conseil n’avaient pas clarifié leurs intentions depuis, et que le processus de négociations intergouvernementales en cours depuis 13 ans n’avait pas recueilli de propositions concrètes.