En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
24e et 25e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4385

Troisième Commission: face aux violations des droits humains, les États Membres convoquent le droit international mais divergent sur son interprétation

La Troisième Commission, chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, a entamé aujourd’hui sa discussion générale sur la promotion et la protection des droits humains, donnant aux délégations l’occasion d’exprimer leurs vues sur la situation de ces droits, tant sur le plan national qu’international.  Si tous les États Membres représentés ont fait part de leurs préoccupations croissantes et appelé au respect du droit, des divergences majeures se sont faites jour quant à l’interprétation des instruments juridiques existants. 

Actualité oblige, les conflits, et notamment la situation dans la bande de Gaza, ont occupé une place centrale dans le débat.  Certaines délégations, telles que les États-Unis et l’Union européenne (UE), ont réaffirmé le droit d’Israël de se défendre, l’UE appelant pour sa part à assurer un accès humanitaire à Gaza, tandis que la Jordanie dénonçait, au nom d’un groupe d’États arabes, une agression meurtrière constituant une violation du droit international humanitaire et des droits humains.  Une position reprise par de nombreux pays musulmans, en particulier par le Qatar et le Pakistan, ce dernier constatant que les violations les plus graves des droits humains sont commises contre des peuples sous occupation étrangère, en Palestine comme au Jammu-et-Cachemire. 

L’obligation de rendre des comptes et la fin de l’impunité sont corrélées à l’obtention d’une solution durable, a de son côté fait valoir la Malaisie, préoccupée par la situation dans l’État rakhine, au Myanmar.  De manière connexe, le Royaume-Uni, après avoir dénoncé le « mépris total » de la Russie pour les droits humains, a appuyé les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, organe indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme, selon lequel des actes pouvant constituer des crimes de guerre ont été commis dans les zones sous contrôle russe. 

Plusieurs délégations ont relevé qu’en temps de paix, les droits humains de tous les individus ne sont pas pour autant garantis.  La question du sort des défenseurs des droits de l’homme a ainsi été soulevée par la Belgique et un groupe de pays s’exprimant par la voix de l’Irlande.  Notant que la situation de ces personnes est souvent aggravée par une application abusive des lois antiterroristes, ce dernier a aussi mis l’accent sur les mesures d’intimidation et de représailles que subissent celles et ceux qui collaborent avec l’ONU et ses entités. 

La situation des migrants, confrontés à des violations de leurs droits tout au long de leur parcours, a été évoquée par le Népal et le Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), représenté par El Salvador.  Celui-ci a plaidé pour une coopération accrue entre les pays d’origine, de transit et de destination, rappelant que les migrants contribuent à leur économie.  À l’instar des Philippines, il a appelé les États à fournir à ces personnes un accès aux services de base, conformément au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. 

Appelant elle aussi au respect des instrument internationaux, la Belgique a déploré le non-respect des droits des femmes, près d’un demi-siècle après l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  De son côté, l’Argentine a insisté sur l’importance de garantir la reconnaissance et la jouissance effective des droits de toutes les femmes, filles et personnes LGBTIQ+. Sur cette même ligne, le Groupe restreint LGBTIQ+ a fait valoir, par la voix du Luxembourg, que les droits de tous ne seront pas respectés tant que « le fait d’aimer une personne peut conduire à la détention, voire à l’exécution ». 

Convaincue du lien inextricable existant entre tous les droits humains, l’Afrique du Sud s’est quant à elle déclarée favorable à une reconnaissance de la responsabilité commune des États en la matière, indépendamment du niveau de développement.  Après avoir souligné l’importance de créer un environnement favorable à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels, dans un espace respectueux des droits civils et politiques, elle a invité la communauté internationale à traiter tous les droits humains de façon juste et équitable en reconnaissant l’importance de l’égalité devant la loi et entre les nations. À cet égard, la délégation sud-africaine, rejointe par la Chine, Cuba et le Venezuela, a condamné les mesures coercitives unilatérales, contraires selon elle à l’esprit du multilatéralisme et au droit international. 

Le droit international a également été brandi face aux risques de politisation et du « deux poids, deux mesures » dénoncés notamment par le Pakistan.  Soulignant l’importance de respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales, à savoir la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale des États, la délégation s’est élevée contre les ingérences dans les affaires internes sous le prétexte des droits humains.  Des principes défendus aussi par l’Azerbaïdjan, la Fédération de Russie et la République populaire démocratique de Corée. 

Plus nuancée, Singapour a insisté sur l’absence d’un modèle unique applicable à tous en matière de droits humains et a appelé à résister à « la tentation de transformer les autres à notre propre image ».  Estimant qu’il incombe à chaque pays de déterminer l’équilibre entre les droits individuels et les besoins sociétaux, la délégation a souhaité que la Troisième Commission demeure une plateforme de dialogue et « ne laisse pas un groupe de pays imposer ses vues aux autres ». 

Enfin, aux évaluations de la situation des droits humains dans des pays spécifiques, plusieurs délégations ont déclaré préférer l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme qui, comme l’a résumé le Rwanda, traite tous les États Membres sur un pied d’égalité.  Pour le Nigéria, l’EPU pourrait même constituer la base d’un mécanisme unique de promotion des droits humains.   

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 18 octobre, à partir de 10 heures.  

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS HUMAINS (A/78/198)

Discussion générale

Au nom du Groupe restreint LGBTI, M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a rappelé que ce groupe interrégional informel d’États Membres œuvre en faveur du respect universel des droits humains et des libertés de tous, indépendamment de l’orientation sexuelle perçue ou réelle, en mettant l’accent sur la violence et la discrimination.  En cette année marquant le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a réaffirmé l’attachement du Groupe à cette charte ainsi qu’au Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont la mise en œuvre est étroitement liée à la reconnaissance des droits humains.  À cet égard, le représentant a fait valoir que la réalisation du principe de « ne laisser personne de côté » ne sera possible qu’avec la complète décriminalisation de toutes les orientations et identités de genre.  De même, a-t-il ajouté en citant le Secrétaire général de l’ONU, les droits de tous ne seront pas respectés « si le fait d’aimer une personne peut conduire à la détention, voire à l’exécution ».

Depuis 2015, 15 pays ont décriminalisé les relations homosexuelles et un pays a annulé une loi de criminalisation des personnes trans, a signalé le représentant, y voyant une « tendance claire ».  Il a toutefois ajouté que 75 pays continuent de criminaliser les relations homosexuelles et que 51 pays criminalisent les personnes trans par le biais de la loi.  Jugeant encourageante l’évolution juridique sur cette question, il a réaffirmé que l’objectif est de parvenir à la « pleine décriminalisation » d’ici à 2030.  À cette fin, a poursuivi le représentant, le Groupe appuie pleinement le mandat de l’Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre, et attend avec intérêt la présentation de son rapport. 

Parlant au nom d’un groupe de pays, M. FERGAL MYTHEN (Irlande) a mis l’accent sur les mesures d’intimidation et les représailles infligées à celles et ceux qui collaborent avec l’ONU et ses entités, qu’il s’agisse de défenseurs des droits humains, de journalistes, de juristes ou de victimes de violations des droits humains.  Ces personnes subissent une surveillance physique et les dispositions de lois nationales, notamment antiterroristes, qui ont pour effet de les empêcher de coopérer avec l’ONU, a dénoncé le représentant.  Il s’est déclaré particulièrement inquiet quant au ciblage disproportionné de femmes et de représentants de peuples autochtones, constatant que cette situation s’est aggravée dans toutes les régions du monde.  Face à cette tendance alarmante, il a appelé à une riposte mondiale qui tienne compte des questions de genre et prévoit des mesures de protection pour les victimes et les témoins.

M. NOAH OEHRI (Liechtenstein)a estimé que le pilier central de la Déclaration universelle des droits de l’homme est la reconnaissance de l’état de droit comme clef de voûte de la réalisation des droits humains.  À ce titre, l’état de droit doit être à la base du pacte pour l’avenir, a-t-il souligné.  Le représentant a, par ailleurs, relevé que le péril climatique rend évidente la nature interdépendante des crises auxquelles le monde est confronté.  La crise climatique est aussi une crise des droits de l’homme, a-t-il insisté en soulignant la dimension mondiale de cette menace.  Enfin, le délégué a condamné la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, rappelant qu’en plus de violer la Charte des Nations Unies, cette guerre a provoqué une catastrophe humanitaire. Les auteurs de ce crime devront rendre des comptes, a-t-il conclu. 

M. LUIS GERARDO ELIZONDO BELDEN (Mexique) a réaffirmé le pouvoir transformateur du développement durable et des droits humains, estimant qu’ils sont complémentaires et se renforcent mutuellement.  Il a ensuite insisté sur le rôle central de l’état de droit pour réaliser les droits humains, avant de réitérer l’engagement du Mexique en faveur d’un dialogue constructif avec les organes universels en matière de droits humains.  Le représentant a ajouté que son pays s’appuie sur une politique extérieure féministe et qu’il continuera à lutter contre la violence sexiste et pour l’égalité de genre. 

Mme VALÉRIE CHIARA WAGNER (Suisse) a rappelé que la paix et la sécurité reposaient sur le respect des droits humains, s’inquiétant d’une régression de l’état de droit et de la démocratie, ainsi que de la répression accrue contre les défenseurs des droits humains, des journalistes et des manifestants pacifiques. Elle a indiqué que son pays s’engageait en faveur de la protection des journalistes et la création d’un environnement sûr et favorable pour les défenseurs des droits humains.  Rappelant que son pays était membre du Conseil de sécurité, elle a insisté sur l’importance de surveiller les violations des droits humains, ceux-ci étant des indicateurs précoces d’alerte pour les conflits armés. 

M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne (UE) a réaffirmé le droit d’Israël de se défendre, condamnant les attaques du Hamas contre des civils, et appelant à assurer un accès humanitaire à Gaza.  Il a assuré de l’engagement de l’UE en faveur de la liberté d’expression, exhortant ensuite à combattre toutes les formes de discrimination. Il a ensuite demandé à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de s’engager avec le système de l’ONU, avant de condamner les violations des droits humains commises dans de nombreux pays, dont celles commises par la Fédération de Russie en Ukraine ainsi que par les Taliban en Afghanistan.  Il s’est également inquiété des violations subies par les femmes en Iran et par les minorités en Chine.  Le représentant a également incriminé la Russie de violations de la liberté d’expression de ses propres citoyens.  Il a ensuite appelé à ce que les violations commises par le régime syrien et ses alliés soit renvoyé à la Cour pénale internationale (CPI), affirmant que Damas empêche le retour de réfugiés sur le territoire national. 

Au nom d’un groupe d’États arabes, Mme KATHERINE ANAS AHMAD AL-HALIQUE (Jordanie) a affirmé que la Palestine n’est « pas exempte » de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des instruments internationaux garantissant les droits sociaux et politiques.  Dénonçant la guerre lancée par Israël dans la bande de Gaza, qui a déjà entraîné la mort de 3 000 civils, dont 1 000 enfants, en seulement 10 jours d’« agression », la représentante y a vu une violation flagrante de tous les principes du droit international humanitaire et des droits humains. 

Les forces israéliennes s’en prennent aux infrastructures civiles et ciblent des habitations, s’est indignée la représentante, selon laquelle les routes de la bande de Gaza ont été détruites pour empêcher l’approvisionnement en denrées alimentaires.  De plus, Israël bombarde des hôpitaux et le personnel médical, ce qui entraîne un effondrement du système de santé local.  Dans ce contexte, plus d’un million de Palestiniens sont forcés à se déplacer, a—elle déploré, estimant que « ce qu’exige Israël est impossible à réaliser ».  Exprimant la solidarité du groupe d’États avec les Palestiniens « dont les droits sont sans cesse violés », elle a demandé que cesse cette guerre « qui risque de conduire à une catastrophe ».  Le siège de la bande de Gaza doit être levé, a-t-elle plaidé en réclamant un acheminement immédiat de produits alimentaires et de médicaments dans ce territoire palestinien. 

« Nous mettons en garde contre toute tentative visant à déplacer les Palestiniens de leurs terres vers d’autres pays de la région », a poursuivi la représentante, pour qui les Palestiniens doivent pouvoir jouir de leurs droits, conformément aux résolutions de l’ONU.  À cet égard, elle a appelé Israël à mettre fin à ses « pratiques illégitimes » qui sapent la solution des deux États. Enfin, elle a rappelé que le droit international impose de protéger les civils, avant de réaffirmer le droit des Palestiniens à vivre dans un État souverain, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

S’exprimant au nom du Groupe des Amis du Fonds volontaire pour les victimes de la torture, Mme JULISSA MACCHIAVELLO (Pérou) a indiqué que ce fonds aide des milliers de personnes mais ne dispose pas de moyens suffisants pour prêter assistance à davantage de victimes de la torture.  Elle a rappelé que cette aide ne relève pas de la charité mais constitue une obligation juridique en vertu de l’article 14 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Elle a prié instamment tous les États à participer à ce fonds volontaire pour contribuer à éliminer la torture, comme le dispose l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. 

Au nom de la Communauté des Caraïbes, M. BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE (Jamaïque) a salué la visite du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en Haïti, en février dernier, notant que ce déplacement a attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation critique de ce pays.  Le représentant a ensuite souligné les défis uniques auxquels les États membres de la CARICOM sont confrontés en tant que petits États insulaires en développement (PEID).  La menace existentielle des changements climatiques n’est pas la moindre, a-t-il affirmé, relevant que les impacts négatifs de ce dérèglement affectent aussi les institutions des droits de l’homme. 

Notant que les droits universels sont intrinsèquement liés à la paix, à la sécurité et au développement durable, le représentant a réaffirmé la nécessité d’adopter une approche globale pour traiter les questions relatives aux droits humains.  Dans ce cadre, il a demandé aux institutions financières internationales et aux partenaires de développement de veiller à ce que les PEID bénéficient d’un financement efficace pour l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets. 

S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. AHMAD FAISAL MUHAMAD (Malaisie) a rappelé que l’ASEAN a inscrit la promotion des droits humains et des libertés fondamentales dans sa charte en 2007, aux côtés des principes de démocratie, d’état de droit et de bonne gouvernance.  Il a également rappelé que la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ASEAN a été inaugurée en 2009, afin de promouvoir ces droits dans le contexte régional, en gardant à l’esprit les particularités nationales, le respect des différents contextes historiques, culturels et religieux, ainsi que l’équilibre entre les droits et les devoirs.  Il a en outre rappelé l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme de l’ASEAN en 2012.

Le représentant s’est félicité de la récente élection de l’Indonésie, en tant que candidat de l’ASEAN, au Conseil des droits de l’homme pour la période 2024–2026 et a espéré que la Thaïlande, candidate de l’ASEAN pour la période 2025-2027, bénéficiera du même soutien.  Soulignant l’indivisibilité et l’interdépendance des droits humains, il a appelé, dans le cadre de leur promotion, à faire preuve d’impartialité, d’objectivité, de non-sélectivité et de non-discrimination, et à éviter le « deux poids, deux mesures » et la politisation.  Il a ajouté que la réalisation des droits humains implique la mise en balance de droits et d’intérêts concurrents et doit être envisagée dans les contextes régional et national, précisant que cette approche repose sur l’égalité souveraine de tous les États et sur le principe de non-ingérence dans la juridiction nationale, deux principes cardinaux de la Charte des Nations Unies. 

Le représentant s’est ensuite félicité de la déclaration relative au dialogue sur les droits de l’homme de l’ASEAN, adoptée par les dirigeants de l’Association lors de leur quarante-troisième sommet.  Il s’est aussi réjoui du dialogue inaugural entre la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ASEAN et les Nations Unies, qui s’est tenu le mois dernier à Genève. 

M. FRANCISCO JOSE DA CRUZ (Angola), qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays de langue portugaise, a réaffirmé l’engagement de ce groupe de pays en faveur des droits humains.  Il a particulièrement mis l’accent sur les droits humains des jeunes, qui sont censés garantir un avenir durable non seulement à la Communauté mais au monde entier. Pour le représentant, les États ont pour obligation de renforcer la participation des jeunes à tous les niveaux des processus de décision, « car ce n’est qu’avec eux que nous serons capables de réagir aux multiples défis que nous rencontrons ». Précisant à cet égard que la Communauté des pays de langue portugaise s’est fixée comme objectif prioritaire la réduction du chômage des jeunes, il a assuré qu’elle agit en coopérant pleinement avec toutes les instances des droits humains. 

S’exprimant au nom d’un groupe de 28 États, M. ZHANG JUN (Chine) a regretté l’existence de mesures coercitives unilatérales qui frappent de manière disproportionnée les pays en développement et violent les dispositions de la Charte des Nations Unies.  Il a enjoint tous les États à s’abstenir de telles mesures.  Le représentant a évoqué leurs « conséquences terribles », qui privent certains États d’accès à la nourriture, aux médicaments, à l’eau potable, aux combustibles et à l’électricité, affectant les droits humains à la santé et à la vie, et entravant la mise en œuvre du Programme 2030 et l’action humanitaire.  Il s’est aussi inquiété des effets de ces mesures sur l’éducation et l’accès aux technologies.  Dans ce contexte, il s’est félicité de la déclaration ministérielle du Groupe des 77 et la Chine, qui a condamné ces mesures unilatérales, ainsi que du communiqué du Mouvement des pays non alignés sur cette question.  En conclusion, il a demandé aux États concernés de mettre un terme immédiatement et complétement à ces pratiques. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan), intervenant au nom d’un groupe de pays, a souligné que le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale des États est une norme fondamentale qui régit les relations internationales.  Il a souligné que les situations au Xinjiang, à Hong Kong et au Tibet relèvent des affaires intérieures de la Chine.  Il s’est prononcé contre la politisation des droits humains et le deux poids, deux mesures, dénonçant en outre toute ingérence dans les affaires des États sous le prétexte des droits humains. 

Il a appelé au plein respect des buts et principes de la Charte des Nations Unies du droit de chaque État de choisir indépendamment sa voie de développement.  Face aux multiples défis auxquels les droits humains font face, il a appelé la communauté internationale à renforcer le multilatéralisme pour pouvoir réagir conjointement aux défis globaux. 

S’exprimant au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), Mme MAYRA LISSETH SORTO ROSALES (El Salvador) s’est inquiétée de la situation de la migration internationale, insistant sur le besoin de garantir son organisation sûre, ordonnée et régulière et de préserver les droits humains des migrants.  Elle s’est prononcée en faveur de la coopération entre tous les pays d’origine, de transit et de destination, avant de rappeler que les migrants contribuent aux économies de tous ces pays qui bénéficient de leur travail.  La représentante a également insisté sur la nécessité de mettre un terme à la pratique de la détention des enfants dans le contexte de la mobilité humaine.  S’inquiétant de la traite des êtres humains, elle a appelé à une coopération internationale renforcée pour y faire face.  Elle a dénoncé les discours incitant aux violences et à la discrimination contre les migrants, reconnaissant par ailleurs les conflits et les changements climatiques comme des facteurs de migration. 

S’exprimant au nom du Groupe des Amis de la Charte des Nations Unies, M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a affirmé que le Groupe considère comme une « valeur suprême » la promotion de tous les droits humains, individuels et collectifs, sans distinction de catégories, dans le respect des principes d’impartialité, d’objectivité, de transparence, de non-sélectivité, de non-politisation et de non-confrontation. Le représentant a aussi insisté sur l’importance du respect du principe de souveraineté et de non-ingérence, dans le cadre de l’égalité et du respect mutuel entre les États.  Soulignant la nécessité d’un dialogue constructif, il a souhaité que les « acteurs extérieurs » cessent d’instrumentaliser les activités des organes et instances dédiés aux droits humains à des fins politiques.  Il s’est par ailleurs inquiété des tendances croissantes à l’unilatéralisme, qui affaiblissent le rôle central des Nations Unies dans le système international, et a appelé à défendre la diversité politique, économique, sociale et culturelle du monde actuel. 

Le représentant a réitéré le rejet catégorique par le Groupe du « deux poids, deux mesures » et s’est alarmé de la prolifération de mécanismes et de procédures qui prétendent procéder à des évaluations « impartiales » de la situation des droits humains dans des États, sans leur consentement, et qui répondent à des agendas politiques « de nature douteuse ». Il a également condamné le racisme systémique et la discrimination raciale, la xénophobie et toute forme d’intolérance associée, appelant à accorder la priorité à la garantie des droits des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées, des peuples autochtones, ainsi que des minorités nationales, ethniques, religieuses et linguistiques.  Il a enfin réaffirmé sa ferme condamnation de l’application croissante de mesures coercitives unilatérales à des fins politiques, soulignant leur impact dramatique sur les droits humains de plus d’un tiers de l’humanité. 

M. RICHARD CROKER (Royaume-Uni) a condamné les actes terroristes commis par le Hamas contre Israël et a appuyé le droit d’Israël à se défendre, avant de dénoncer la prise pour cible de civils.  « Hamas est l’ennemi, pas le peuple palestinien », a affirmé le représentant avant de demander l’ouverture du point de passage de Rafah pour tous les ressortissants étrangers et pour un assurer un passage humanitaire. Cette question a été soulevée la semaine dernière par le Premier Ministre britannique auprès de Benyamin Netanyahou et d’Abdel Fattah al-Sissi, a-t-il ajouté

Concernant la guerre en Ukraine, il a dénoncé le « mépris total » de la Russie pour les droits et vies humaines, et le principe de l’intégrité territoriale.  Citant la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, il a indiqué que des actes pouvant relever de crimes de guerre ont été commis dans les zones sous contrôle russe, notamment des viols et actes de tortures.  En outre, plus de 2 000 personnes ont été détenues pour avoir exprimé leur dissension.  Il est donc juste que le Conseil des droits de l’homme continue de demander des comptes à la Russie, a-t-il estimé.

Après avoir fait part de l’engagement du Royaume-Uni à lutter contre la violence basée sur le genre et à favoriser l’autonomisation des gemmes, le représentant a évoqué les opportunités engendrées par la révolution technologique et a appelé à veiller à ce que l’intelligence artificielle n’entrave pas la promotion des droits humains.  

M. JAKUB KULHÁNEK (République tchèque) a déclaré que le Fédération de Russie doit rendre des comptes pour les violations des droits humains commises sur le territoire de l’Ukraine.  Il a demandé aux Taliban de cesser de discriminer les femmes et les filles, exhortant ensuite les autorités syriennes à cesser leurs violations des droits humains. Après avoir demandé à toutes les parties soudanaises de prononcer un cessez-le-feu, il a appelé la Chine, Cuba et le Venezuela à cesser de violer les droits civils et politiques et de criminaliser les défenseurs des droits humains.  Il s’est aussi inquiété de la situation en Russie, au Belarus, au Myanmar et en République populaire et démocratique de Corée (RPDC). 

M. HADI HACHEM (Liban) a condamné les bombardements israéliens contre des journalistes qui couvraient son agression continue contre une partie du territoire libanais, et ce alors qu’ils portaient des casques et gilets indiquant clairement « press ».  Un journaliste de Reuters est ainsi mort, a-t-il rappelé. C’est là une banalisation du meurtre de journalistes innocents qui défendent la liberté par leur plume et leur caméra, et Israël ne peut continuer de violer le droit en toute impunité, s’est exclamé le délégué, invoquant la Déclaration universelle des droits de l’homme. De même, il a dénoncé ceux qui cherchent à priver le peuple palestinien de ses droits, s’inquiétant de l’agression contre des civils à Gaza, au vu et au su de la communauté internationale, et en violation des principes les plus fondamentaux du droit.

M. ZHANG JUN (Chine) a appelé à un cessez-le-feu immédiat entre Israéliens et Palestiniens et à la mise en œuvre de la solution des deux États.  Il a affirmé que son pays promeut et protège les droits humains de toute sa population et assume ses responsabilités en la matière sur le plan international.  Dénonçant les pays qui montrent du doigt les pays en développement, le représentant a rejeté les « mensonges » de l’Union européenne et des pays occidentaux, qualifiant leurs allégations sur la Chine de fausses et d’infondées, et dénonçant leur politique du « deux poids, deux mesures ».  Selon lui, ces tentatives visent à entraver le développement de la Chine mais sont vouées à l’échec.  Leurs auteurs finiront « isolés et humiliés », a-t-il dit.  Le représentant a enfin fait valoir que si « nul n’est parfait » sur le plan des droits humains, il importe de « continuer à avancer ».

Mme FLAVIA VMULISA (Rwanda) a souligné que les principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité sont essentiels dans la coopération internationale, insistant en outre sur l’importance du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États.  Elle s’est opposée à la politisation des droits humains et aux deux poids, deux mesures, et s’est inquiétée de la prolifération de mécanismes ciblant certains États.  Le fait de privilégier certains États au détriment d’autres en raison de considérations géopolitiques crée un dangereux précédent, a-t-elle mis en garde.  Réitérant l’importance du processus d’Examen périodique universel (EPU), qui traite tous les États Membres de l’ONU sur un pied d’égalité, la représentante a appelé à défendre le multilatéralisme et à promouvoir les droits humains par le biais d’un dialogue et d’une coopération constructifs. 

M. STEFAN PRETTERHOFER (Autriche) a rappelé l’importance du Programme d’action de Vienne de 1993 dans la promotion et la protection des droits humains, et a annoncé qu’un symposium sera organisé en Autriche en juin pour marquer le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Le délégué a ensuite constaté qu’en dépit des progrès indéniables réalisés dans le domaine des droits humains au cours des 50 dernières années, ces avancées n’ont pas profité à tous de manière équitable.  Il a mis en avant les souffrances disproportionnées des femmes et des enfants, particulièrement en situations de conflit.

Le représentant a ensuite relevé que son pays a facilité l’adoption d’une résolution sur les droits des minorités religieuses.  Il a par ailleurs appelé à reconnaître le rôle indispensable de la société civile, des défenseurs des droits humains et des journalistes, qualifiant la liberté d’expression de « catalyseur du changement ». Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité de s’adapter aux défis en constante évolution, en ligne et hors ligne, et a appelé à l’adoption d’une nouvelle résolution sur cette thématique. 

Mme MARÍA FLORENCIA GONZÁLEZ (Argentine) a affirmé que son pays, qui célèbre le quarantième anniversaire de son retour à la démocratie, a décidé de mettre les violations des droits humains « hors-jeu ». Dans ce cadre, des enquêtes continuent d’être menées pour poursuivre les criminels du passé, a-t-elle précisé. Elle s’est ensuite félicitée de la troisième campagne menée par l’Argentine et la France en faveur de l’universalisation de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, dont le but est d’atteindre 100 ratifications d’ici à 2025.  La représentante a d’autre part indiqué que son pays assume avec responsabilité les exigences historiques du mouvement des femmes et de la diversité, car il considère prioritaire de garantir la reconnaissance et la jouissance effective des droits de toutes les femmes, filles et personnes LGBTIQ+. 

Mme MARIA ROSENY BALTAZAR FANGCO (Philippines) a indiqué que son pays a toujours accordé une grande importance aux droits humains, lesquels sont garantis dans la Constitution nationale.  Les Philippines ont en outre signé les neuf principaux instruments internationaux en la matière et ont présenté récemment leur neuvième rapport périodique au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a-t-elle précisé.  La représentante a ensuite assuré que les Philippines œuvrent à la promotion et à la protection des droits humains, notamment en luttant pour l’éradication de la pauvreté.  Des efforts destinés à permettre la réhabilitation et la réinsertion en matière de lutte contre la drogue ont également été mis en œuvre au niveau national, a-t-elle indiqué.

Soulignant le lien entre l’état de droit et les droits humains, la représentante a relevé que la réforme de la justice engagée par son pays s’appuie sur une approche fondée sur les droits humains.  Enfin, après avoir salué l’engagement continu de la société civile et sa contribution à la bonne gouvernance, elle a exprimé sa préoccupation face aux violations des droits des migrants.  Elle a demandé à tous les États de protéger ces personnes et de leur fournir un accès aux services de base, conformément au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. 

M. TOMÁŠ GRÜNWALD (Slovaquie) a dénoncé les conséquences catastrophiques sur les droits humains de l’agression militaire russe en Ukraine. Il s’est aussi inquiété de la dégradation de la situation sur le territoire de la Fédération de Russie, évoquant notamment les cas de Vladimir Kara-Mouza et Alexeï Navalny.  Il a demandé au Bélarus de libérer immédiatement les 1 500 prisonniers politiques que compte le pays.  Le représentant a ensuite condamné l’attaque terroriste à grande échelle du Hamas contre Israël, rappelant le droit de ce dernier à se défendre.  Il s’est inquiété de la récente loi sur la chasteté votée au Parlement iranien et de la situation des droits des femmes et des filles en général dans le pays. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) s’est inquiété de la situation humanitaire à Gaza et a demandé un cessez-le-feu immédiat.  Il a affirmé que les violations les plus graves des droits humains sont commises contre des peuples sous occupations étrangères, évoquant notamment la situation en Palestine et au Jammu-et-Cachemire.  Qui plus est, ces violations sont exacerbées par la montée du fascisme, de discours de haine, de discrimination religieuse et de l’islamophobie ». 

Poursuivant, le représentant a affirmé que l’on assiste aujourd’hui aux formes les plus graves d’islamophobie en Inde.  « Les manifestations de l’hindouisme fascistes sont immenses », s’est-il alarmé, alertant notamment sur les violations de droits humains à grande échelle commises au Jammu-et-Cachemire, ainsi que contre les musulmans indiens, les sikhs et les individus associés à des castes dites inférieures.  Il a également affirmé que des pogroms ont lieu régulièrement, dénonçant notamment le massacre de 2 000 musulmans en 2022 de même que le viol organisé de femmes chrétiennes.  Il a également mis en garde contre des nouvelles lois sur la citoyenneté visant selon lui à réduire les musulmans indiens à un statut de citoyens de second rang. Il a également dénoncé la réécriture de l’histoire à laquelle se livreraient des idéologues hindous.  Le fascisme hindou pourrait conduire à un nettoyage ethnique et religieux, a-t-il alerté. 

M. ARAM HAKOBYAN (Arménie) a affirmé que son pays promeut la défense des droits humains dans son voisinage.  Il a condamné l’Azerbaïdjan, lequel a lancé une campagne de bombardements aveugles sur le territoire du Haut-Karabakh, tuant femmes et enfants, et provoquant le déplacement de 100 000 personnes, femmes et enfants inclus.  Les conséquences en termes de droits humains –santé mentale incluse- sur les réfugiés sont énorme, s’est ému le délégué.  Il a demandé un accès humanitaire inconditionnel pour l’ONU, et ce en dépit de l’opposition azérie.

M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a souligné la diversité des nations qui composent l’ONU et travaillent ensemble sur la base de l’égalité souveraine et du respect mutuel.  Faisant observer qu’il n’existe pas de modèle unique pour tous, il a appelé à résister à « la tentation de transformer les autres à notre propre image ». Il a également jugé « simpliste et naïf » de diviser le monde en « démocraties » et « autocraties ».  Ces divisions binaires ne contribuent pas à construire une confiance mutuelle car elles trahissent une logique d’arrogance politique et de supériorité culturelle, a-t-il fait valoir.  Il a ensuite indiqué que l’approche de Singapour en matière de droits humains est pragmatique et centrée sur les personnes, l’objectif étant de bâtir une société juste et inclusive, et de favoriser le développement socioéconomique dans un environnement sûr et sécurisé. 

À Singapour, a expliqué le représentant, les lois prennent fermement position contre les discours de haine, les commentaires racistes et le rejet de tout autre groupe social ou religieux.  « Nous n’autorisons pas l’incendie de livres saints au nom de la liberté d’expression », a-t-il dit, ajoutant qu’il n’est pas non plus permis de nier la race et la religion d’une autre personne.  Reconnaissant toutefois que le « modèle singapourien » n’est pas supérieur aux autres, il a estimé que chaque pays doit pouvoir déterminer l’équilibre entre les droits individuels et les besoins sociétaux.  Il a enfin souhaité que la Troisième Commission reste une plateforme de dialogue et ne laisse pas un groupe de pays imposer ses vues aux autres. 

M. KRYVALTSEVIAH (Bélarus) a estimé que chaque société et chaque État entretient son propre équilibre entre les libertés individuelles, le bien public et la justice sociale.  Selon le délégué, les droits de l’homme tels qu’ils sont définis dans les documents internationaux fondamentaux ne constituent pas un idéal réalisable par tous. Bien que chaque État soit tenu de s’efforcer de garantir aussi pleinement que possible les droits humains, « il ne peut y avoir de solutions universelles à cette fin », a-t-il dit. 

Dans ce contexte, le représentant a présenté l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme comme un outil important pour la promotion constructive des droits humains dans tous les pays, sans exception.  Pour le délégué, il est temps que la communauté internationale procède à une sorte de « désinstrumentalisation » des questions relatives aux droits humains et que les champions des droits de l’homme, « qui s’emploient à réaliser leurs ambitions en matière de politique étrangère à l’aide de pressions illégales », tiennent compte des appels et des recommandations formulés dans les documents officiels des Nations Unies. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a appelé la communauté internationale à traiter tous les droits humains de façon juste et équitable, en reconnaissant l’importance de l’égalité devant la loi et entre les nations.  Les droits humains se recoupent et s’appuient les uns les autres, a estimé la représentante, avant de souligner l’importance de créer un environnement favorable à la réalisation des droits socioéconomiques et culturels, dans un espace où les droits civils et politiques peuvent être poursuivis.  Elle a ajouté que son pays plaide en faveur d’une reconnaissance de la responsabilité commune des États quant à la promotion et la réalisation de tous les droits humains, indépendamment du niveau de développement. 

La représentante a ensuite fait valoir la position de principe de son pays concernant la politisation des droits humains.  À cet égard, elle s’est opposée à tout programme particulier visant à saper l’action multilatérale.  Elle a d’autre part réitéré son appel à une levée des mesures coercitives unilatérales. Selon elle, l’application de ces mesures va à l’encontre du droit international et est contraire à l’esprit du multilatéralisme.  Enfin, elle a abordé l’impact des nouvelles technologies sur les droits humains, constatant qu’ils peuvent être aussi bien positifs que négatifs.  Selon elle, les États Membres doivent se comporter de façon responsable vis-à-vis de ces technologies et veiller à ce qu’elles soient axées sur la promotion, la protection et la réalisation des droits humains et des libertés fondamentales. 

Mme GABRIELLA MICHAELIDOU (Chypre) a rappelé que, depuis 1974, les forces armées turques ont déplacé 170 000 Chypriotes grecs de leurs terres ancestrales et que ces populations sont aujourd’hui empêchées de retourner chez elles. Elle a ajouté que le sort de plus de 50% des personnes disparues à Chypre demeure inconnu.  Accusant la Türkiye d’avoir mis en place une politique systématique visant à changer la composition démographique du pays, elle a dénoncé les traitements discriminatoires réservés aux Chypriotes grecs vivant dans la partie occupée de l’île. 

La déléguée s’est en outre émue de la destruction du patrimoine culturel chypriote, qualifiant ces actes de violation du droit international et du droit international humanitaire.  Accusant la Türkiye de ne pas respecter les résolutions du Conseil de sécurité, elle a estimé que tout règlement du conflit devra prévoir des normes pour les droits individuels.  Enfin, elle a assuré que le Gouvernement chypriote continuera à protéger les droits humains et les libertés fondamentales de tous ses citoyens, indépendamment de leur origine ethnique, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur âge ou de leur handicap. 

M. NIZHAN FARAZ BIN RIZAL (Malaisie) a dénoncé les actes islamophobes « autorisés sous le prétexte de la liberté d’opinion ou d’expression ». Il a ensuite mis en garde contre la remise en cause des concepts reconnus dans l’architecture internationale des droits humains, tels que le rôle des parents et de la famille ainsi que le droit au développement.  Il a également déploré que des concepts qui ne font pas l’objet d’un consensus international soient vigoureusement défendus. 

Après avoir dénoncé l’impunité dont jouit « un régime d’apartheid » qui viole de manière flagrante les droits humains des Palestiniens depuis plus de sept décennies, le représentant s’est inquiété des violations des droits de la personne au Myanmar, ainsi que du sort des Rohingya.  Il a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour faire face à cette situation.  L’obligation de rendre des comptes et la fin de l’impunité sont essentielles pour trouver une solution durable à la crise dans l’État rakhine a-t-il analysé, avant d’indiquer que la Malaisie continue de soutenir les efforts en cours en vue d’un retour sûr, volontaire et digne des Rohingya déplacés dans leur pays d’origine. 

Poursuivant, le délégué a fait savoir qu’en juillet 2023, en Malaisie, une loi sur l’abolition de la peine de mort obligatoire est entrée en vigueur. Il a par ailleurs souligné « l’immense valeur » du mécanisme d’Examen périodique universel (EPU). Enfin, le représentant a indiqué qu’en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, la Malaisie travaillera de manière constructive avec toutes les parties prenantes pour traiter les questions mondiales relatives aux droits de l’homme. 

M. ANDREAS LØVOLD (Norvège) a déploré la régression des droits humains dans l’ensemble des régions du monde.  Le développement des droits humains est plus qu’une obligation des États, c’est un investissement contre le conflit, a-t-il souligné.  Le délégué a insisté sur le rôle fondamental de tous les défenseurs des droits humains, ainsi que des journalistes.  La promotion des droits humains est une priorité norvégienne, comme ce fut démontré alors qu’elle siégeait au Conseil de sécurité en 2021 et 2022, a affirmé le délégué. 

M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a déclaré que l’universalité des droits humains devait être conciliée avec les principes de respect de la souveraineté des États et de non-ingérence dans leurs affaires internes.  Il a appelé à une approche multilatérale et au renforcement de la solidarité internationale.  Rappelant que la croissance de son pays avait atteint 8% en 2022 alors que 80% de la population bénéficiait d’une assurance médicale, il a indiqué que son pays avait pour objectif de devenir une nation industrialisée d’ici à 2025 en assurant une meilleure qualité de vie à ses citoyens. Il a ensuite rappelé qu’il présenterait une résolution sur l’impact des changements climatiques sur les droits humains au Conseil des droits de l’homme avec le Bangladesh et les Philippines. 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a exprimé ses profondes préoccupations concernant la situation dans la bande de Gaza, et appelé toutes les parties à cesser de combattre. Elle a également appelé à protéger la région pour éviter un cycle de violence et toute forme de punition collective, évoquant notamment les appels à évacuer la partie nord de Gaza. Selon la représentante, forcer les civils à être déplacés ou chercher refuge dans les pays voisins serait une violation du droit internationale et exacerberait l’effet du conflit en cours dans les territoires palestiniens occupés. Elle a prié la communauté internationale à agir de toute urgence pour ouvrir des couloirs humanitaires et évacuer les centaines de civils touchés. 

Se penchant sur la politique de réforme nationale, la représentante s’est félicitée des efforts déployés pour renforcer l’infrastructure en matière de protection des droits humains. Elle a notamment évoqué l’établissement de départements pour promouvoir et protéger les droits humains avant de souligner l’importance accordée à la promotion des droits des personnes handicapées. Cette volonté s’illustre notamment à travers la Déclaration de Doha de 2019, qui constitue un cadre de référence pour l’intégration des personnes handicapées, a estimé la représentante. En matière de droits des enfants, elle a salué la mise en place d’initiative nationale et régionale mettant notamment l’accent sur la situation des enfants en situation de conflits.   

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) s’est inquiété de voir le peuple palestinien privé de ses droits.  Rappelant que le droit international humanitaire a établi des règles claires en cas de conflit, il a condamné « l’agression brutale » d’Israël dans la bande de Gaza et s’est alarmé de la catastrophe humanitaire qui s’y déroule.  En appelant au déplacement des Gazaouis, Israël essaie de transférer la crise créée par l’occupation vers les pays voisins, a ajouté le délégué, pour qui la communauté internationale doit faire cesser cette agression punitive et assurer l’ouverture immédiate de corridors humanitaires.  L’OCI est du côté des civils dans tout conflit armé, a-t-il affirmé, réaffirmant sa solidarité indéfectible avec le peuple palestinien.

Sur un plan global, le représentant s’est inquiété des incitations à la violence au nom de la religion, qui se concrétisent par des autodafés du Coran, lesquels représentent selon lui une violation du droit des musulmans à la liberté de confession. Dans ce contexte, il s’est félicité de l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur la promotion du dialogue interculturel et interreligieux et la lutte contre les discours de haine.

Mme JESSICA BEATRIZ ORDUZ DURAN (Colombie) a expliqué que son pays avait élaboré une feuille de route axée sur l’inclusion des femmes, la transition économique respectueuse de l’environnement, et la démocratie comme garantie des droits humains.  Elle a également vanté les efforts de la Colombie pour respecter ses obligations internationales en matière de droits humains, notamment via le renforcement du Comité sur les disparitions forcées, et le respect du Protocole sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 

Soulignant l’importance que son pays accorde à l’évaluation continue de ses stratégies, ainsi qu’à la coopération internationale aves les organes pertinents, elle a mentionné certains efforts spécifiques tels que la réunion sur les peuples autochtones et le Forum sur la déforestation.  « Nous mettons en place un programme de développement national pour assurer la pleine jouissance des droits humains de notre population », a-t-elle assuré. 

M. PHILIPPE KRIDELKA (Belgique) a commencé par condamner les actes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien en Israël.  Il a ensuite insisté sur le respect impératif du droit international humanitaire par toutes les parties et a appelé à la création de corridors humanitaires.  Évoquant le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a regretté que l’universalité de ces droits fondamentaux soit trop souvent compromise.  Il s’est notamment lamenté du non-respect des droits des femmes, presque 45 ans après l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 

Le représentant s’est félicité de pouvoir engager un dialogue avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, invitant à cet égard tous les pays à permettre des visites de titulaires de mandat sur leur territoire. Avant de conclure, il a dénoncé la répression croissante contre les défenseurs des droits humains dans le monde. « Leur permettre d’exercer leur action librement et en toute sécurité est essentiel », a-t-il conclu, affirmant que la Belgique et ses partenaires de l’Union européenne s’engagent résolument pour leur défense.

M. EVANGELOS SEKERIS (Grèce) a tout d’abord indiqué que son pays est candidat à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2025-2026.  Il a ensuite souligné l’engagement de la Grèce à promouvoir l’égalité des droits pour tous, notamment pour les femmes, les enfants, les personnes LGBTQI+ et les personnes handicapées.  Abordant la question des migrants et des réfugiés, il a assuré que la Grèce, en première ligne au sein de l’Union européenne, respecte ses obligations internationales, tout en restant déterminée à combattre le trafic illégal et l’exploitation des personnes. 

Sur le front environnemental, le représentant a cité la nouvelle loi nationale sur le climat qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Concernant la liberté des médias, il a annoncé que la Grèce, avec d’autres États Membres, présentera une résolution sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Le délégué est ensuite revenu sur la situation critique à Chypre, évoquant la violation continue des droits humains depuis l’invasion militaire turque en 1974.  « Presque 200 000 Chypriotes grecs sont des personnes déplacées et vivent comme des réfugiés dans leur propre pays », a-t-il déploré.  Il a réaffirmé l’engagement de la Grèce à soutenir les efforts de l’ONU pour résoudre la question chypriote, malgré « l’entêtement turc ». 

M. STEPAN Y. KUZMENKOV (Fédération de Russie) a rappelé le caractère interconnecté et indivisible des droits humains, insistant sur la célébration du soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du trentième anniversaire de la Déclaration de Vienne.  Il a qualifié de cyniques les campagnes lancées par l’« Occident collectif » à l’encontre des Russes, faisant état de sanctions individuelles et collectives, de refus de services éducatifs, médicaux et bancaires, d’attaques, de menaces, d’insultes, de destruction de biens et de censure des médias.  Le représentant a affirmé que de telles actions constituent des violations des droits humains.  Dans le même ordre d’idées, il s’est également inquiété des interdictions empêchant des athlètes russes de participer à des compétitions sportives. 

Mme NARMIN AHANGARI (Azerbaïdjan)a affirmé que son pays appuie le Conseil des droits de l’homme et continuera de coopérer avec les instruments et mécanismes de l’ONU sur la base du respect mutuel.  La déléguée a toutefois invité les titulaires de mandat à ne pas présenter des allégations comme des faits établis au détriment des États concernés.  Elle a également exprimé son opposition à la politisation croissante des droits humains et à l’ingérence dans les affaires des États sous prétexte des droits humains.  La représentante a, par ailleurs, dénoncé la déclaration faite par l’Arménie, qu’elle a qualifiée de mensongère.  L’Azerbaïdjan garantit les droits et les libertés des personnes appartenant à des minorités, notamment des Arméniens de souche, a-t-elle assuré, soulignant que tous ces résidents participent au « modèle de coexistence pacifique » du pays. 

Mme NELLY BANAKEN ELEL (Cameroun)a fustigé la sélectivité dans la promotion des droits humains, appelant à en revenir à l’esprit et à la lettre de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Cette charte fondamentale nous rappelle que les droits civils et politiques, tout comme les droits économiques, sociaux et culturels, sont des droits humains, a-t-elle relevé.  La Déclaration universelle nous rappelle également que la famille est l’élément fondamental de la société et que les parents ont donc le droit de choisir l’éducation de leurs enfants.  À travers la Déclaration, a poursuivi la déléguée, nous comprenons aussi que la défense du droit à la vie, « au-delà de l’opposition dogmatique à la peine de mort », repose sur le respect de la vie, de la conception à la mort naturelle.  De quoi parlons-nous lorsque nous parlons de droits humains aujourd’hui? a-t-elle interrogé, avant d’appeler à la réalisation des droits humains internationalement adoptés, sans les limiter à une « idéologie qui change d’une personne à une autre ». 

M. KAUSHAL KISHOR RAY (Népal) a souligné que la nouvelle Constitution népalaise, fruit d’une transformation politique historique posant les bases d’une société démocratique fondée sur la paix, la justice sociale, la bonne gouvernance et le développement économique, intègre les principes universels des droits humains.  Il a insisté sur les efforts de son pays pour garantir l’égalité des genres, et promouvoir les droits des femmes et des personnes LGBTQI+. 

Des lois strictes contre la traite des êtres humains et la violence domestique ont été mises en œuvre, a-t-il indiqué, mentionnant par ailleurs l’abolition de la peine de mort et la protection des droits des travailleurs migrants.  Sur le plan international, le représentant a noté que le Népal est partie à sept des neuf conventions fondamentales sur les droits humains et a récemment ratifié le Protocole additionnel à la Convention de Palerme pour lutter contre la traite des êtres humains. 

M. AMIRBEK ISLAMULY (Kazakhstan) s’est inquiété de l’érosion de la démocratie dans plusieurs régions du monde.  Il a rappelé que son pays avait ratifié tous les instruments internationaux sur les droits humains et transmis des invitations aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sur les droits humains.  Il a également rappelé que son pays était membre du Conseil des droits de l’homme pour la deuxième fois et qu’il mettait en œuvre des réformes politiques et démocratiques de grande ampleur.  Il a notamment indiqué qu’une alternance au pouvoir allait se produire et qu’un Conseil constitutionnel avait été créé.  Le délégué a aussi fait savoir qu’un plan de suivi de la situation des droits humains avait été mis en place avec, notamment, le recours à des indicateurs alignés sur ceux du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).  En conclusion, il a assuré que son pays avançait sur la voie de la démocratisation. 

M. LUIS ELIAZAR FERNÁNDEZ GOMEZ (Chili) a réaffirmé l’engagement de son pays envers les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, soulignant son implication active par la fourniture de données pour des rapports thématiques.  Estimant important d’éviter le chevauchement des mandats des procédures spéciales, il a insisté sur l’importance des débats à New York et à Genève, surtout dans un contexte où les ressources financières sont limitées.  Le représentant a observé que les mécanismes de suivi actuels sont assez faibles, et a appelé à améliorer le travail des procédures spéciales par de nouveaux mécanismes de supervision.  « Aucun pays, y compris le Chili, n’est à l’abri des critiques internationales », a souligné le représentant, en appelant à un dialogue ouvert et à une collaboration constructive pour améliorer la situation des droits humains à l’échelle mondiale. 

Mme NATALIIA MUDRENKO (Ukraine) a rappelé l’activité de la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine chargée d’enregistrer les violations commises par la Russie en Ukraine.  Elle a dénoncé le mépris flagrant de la Russie pour les droits humains, notamment à la vie, à la liberté, à la sécurité, à la santé et à l’éducation.  Elle a également condamné la torture et le meurtre de prisonniers de guerre, la détention arbitraire de civils et l’enlèvement d’enfants, les considérant comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Elle a ajouté que le récent rapport du HCDH sur le meurtre de prisonniers de guerre ukrainiens dans le centre de détention d’Olenivka pourrait contribuer à rendre justice aux familles. 

La représentante a appelé les mécanismes onusiens de droits humains à redoubler d’efforts pour identifier les schémas de déportation forcée d’enfants ukrainiens, afin de les ramener chez eux.  Elle a aussi dénoncé, entre autres, les violations, la persécution politique des Tatares de Crimée, ainsi que la mise en danger du droit à l’alimentation des populations de nombreux pays en développement à la suite du retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire et au bombardement des infrastructures céréalières de l’Ukraine.  Elle a appelé à aider à traduire les responsables en justice et à maintenir une présence importance du HCDH en Ukraine pour documenter les violations massives commises sur son territoire. 

M. SONG KIM (République populaire démocratique de Corée) a regretté que les pays occidentaux essaient d’imposer leurs valeurs et styles de vie à d’autres nations.  Les États-Unis, notamment, accusent d’autres États de violer les droits humains, tout en se rendant eux-mêmes coupables de crimes, tels que ceux commis contre les Amérindiens, a pointé le représentant, dénonçant un État policier et hypocrite. Le délégué s’est attardé sur les écoutes téléphoniques pratiquées par les États-Unis, les accusant d’espionner la vie privée des citoyens et même les hauts responsables d’autres pays.  Selon lui, les mécanismes des droits humains devraient respecter strictement les principes fondateurs de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires des États, tels que consacrés par la Charte des Nations Unies.  Ces mécanismes devraient aussi mettre fin à la politisation, au « deux poids, deux mesures » et à la sélectivité dans l’examen de la situation des pays.  Il a conclu son propos en assurant que la RPDC veille au bien-être de l’ensemble de sa population. 

M. LEBÉDEL (France) a tout d’abord réaffirmé la solidarité sans faille de la France avec Israël, après les actes barbares commis par les terroristes du Hamas.  Dans sa riposte au Hamas à Gaza, il a appelé Israël à respecter le droit international humanitaire.  Toutes les mesures qui permettent d’aider et d’épargner les civils à Gaza et ailleurs doivent être prises, a-t-il ajouté.  Évoquant la guerre d’agression russe en Ukraine, le délégué a affirmé que la Russie doit mettre un terme à ses violations massives des droits de l’homme et à ses exactions « dont elle devra rendre compte ».  Il a également dit être préoccupé par la régression des libertés en Russie même.  Il a ensuite relevé que, conséquence de l’opération militaire lancée par l’Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh s’est presque vidé de sa population arménienne, affirmant que ce mouvement de population s’apparente à un nettoyage ethnique. À ses yeux, l’Azerbaïdjan porte la responsabilité de garantir la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, de respecter leurs droits et libertés fondamentales, et de créer les conditions d’un retour volontaire, sûr, digne et durable des réfugiés et personnes déplacées. 

Le représentant a ensuite fermement condamné la politique de ségrégation menée par les Taliban vis-à-vis des femmes afghanes, avant d’appeler les autorités iraniennes à respecter les droits et libertés fondamentales des citoyennes et citoyens iraniens.  Il a également rappelé la nécessité d’assurer le suivi de la situation en Chine, notamment au Xinjiang.  Le délégué a ensuite assuré que la France travaillera sans relâche à l’abolition universelle de la peine de mort, à la lutte contre les discriminations et en faveur des droits des femmes et de leurs droits en santé sexuels et reproductifs, des droits des personnes LGBT+, des défenseurs des droits et de la liberté de la presse et à la lutte contre l’impunité.

M. JONATHAN SHRIER (États-Unis) a revendiqué le droit d’Israël à se défendre face au terrorisme du Hamas, ajoutant que les civils palestiniens de Gaza eux non plus ne devraient pas avoir à souffrir du Hamas.  Le délégué s’est ensuite préoccupé des violations des droits humains commises dans de nombreux pays, s’inquiétant notamment de l’adoption d’une loi contre l’homosexualité en Ouganda, des crimes sexuels commis par certaines entités au Soudan, ainsi que de exactions perpétrées au Yémen.  Le délégué a demandé la libération de neuf employés de l’ambassade américaine injustement détenus depuis plus de 18 mois à Sanaa.  Il a ensuite regretté la répression contre les militants pacifistes en Russie, ainsi que les violations des droits humains en République populaire démocratique de Corée, en Syrie, en Chine, en Iran, en Afghanistan, au Venezuela, et au Nicaragua.  

M. SAMUEL ISA CHALA (Éthiopie) a souligné qu’un tiers de la Constitution de son pays est dédié aux droits de l’homme.  Il a ajouté que son pays, qui est signataire des principales conventions internationales et régionales sur le sujet, n’a jamais manqué de soumettre ses rapports dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU). Depuis 2018, a-t-il ajouté, l’Éthiopie a entrepris une vaste réforme visant à améliorer les droits humains et a obtenu des résultats louables.  Le Gouvernement s’est notamment engagé à éliminer la pauvreté et à assurer un niveau de vie adéquat pour tous les Éthiopiens, a précisé le délégué, qui a fait état de progrès dans l’accès à l’éducation, à l’énergie, à la santé et à l’eau. 

Le représentant a ensuite affirmé que la stratégie économique verte et résiliente au climat de son pays reflète son engagement à réaliser une transformation socioéconomique durable.  Par ailleurs, après avoir exprimé sa gratitude au Secrétaire général, il a regretté que son rapport consacré à la situation en Éthiopie contienne des erreurs factuelles, notamment dans les paragraphes consacrés à l’eau potable et l’assainissement.  Le délégué a néanmoins réaffirmé l’engagement de son pays à promouvoir et à protéger les droits humains de manière transparente, impartiale et non politisée.

M. ELIE ALTARSHA (République arabe syrienne) a déclaré qu’Israël avait choisi le génocide et les crimes contre l’humanité comme thème de cette année de célébrations du soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pratiquant le meurtre d’enfants et le déplacement de million de personnes.  Il a dénoncé la frappe israélienne contre un hôpital de Gaza qui venait de provoquer la mort de 500 personnes.  Quelle menace représentait cette cible?  Pourquoi certains ont-ils le droit de défendre leur peuple pendant que d’autres peuvent faire l’objet d’un nettoyage ethnique et d’un génocide par le biais du pire régime raciste qui soit ? s’est-il interrogé.  Il a condamné les violations massives par l’occupant israélien de tous les traités internationaux en matière de droits humains, l’accusant de commettre des attaques contre des civils, des journalistes, des personnels médicaux et des humanitaires. Il s’est étonné de l’appui aveugle collectif de l’Occident à l’égard de ces crimes.  Il a appuyé les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment à un État indépendant, en accord avec les résolutions pertinentes de l’ONU et a demandé la fin de l’occupation du Golan syrien.  « Le dernier jour de l’occupation sera le premier jour de la paix », a-t-il affirmé. 

Mme BOLA ASAJU (Nigéria) a rappelé que son pays a ratifié pratiquement tous les instruments internationaux relatifs aux droits humains. Elle a appelé les institutions dédiées à respecter pleinement les principes d’objectivité, d’impartialité et de non-politisation, à éviter d’exprimer des préférences idéologiques non consensuelles et à faire preuve de sensibilité à l’égard des différences culturelles.  Elle a, d’autre part, estimé que l’Examen périodique universel (EPU) pourrait constituer la base d’un mécanisme unique de promotion des droits de l’homme. 

La représentante a insisté sur le lien inextricable et l’égalité entre les deux grands types de droits humains: les droits économiques, sociaux et culturels d’un côté et les droits civils et politiques de l’autre. Exhortant l’Assemblée générale à redoubler d’efforts pour promouvoir tous les types de droits, elle a souligné l’importance du soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne.  À cette aune, elle a invité toutes les parties prenantes, notamment les États et les organes de traités, à unir leurs forces dans la lutte contre les auteurs de violations flagrantes des droits humains et à éviter toute politisation de ces droits.

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) a condamné les attaques indiscriminées d’Israël contre le peuple palestinien à Gaza et a appelé la communauté internationale à mettre fin à ces actes d’agression délibérés.  Il a ensuite rappelé que son pays est partie à huit conventions sur les droits humains et a ratifié celle sur les disparitions forcées cette année.  Sur le plan national, le représentant a fait état de projets d’accès à l’eau, à des transports abordables et à l’Internet.  Il a aussi insisté sur les campagnes destinées à protéger les droits des jeunes, des femmes et des personnes handicapées.  Le représentant a toutefois constaté que les changements climatiques constituent une grave menace pour la population des Maldives.  Sur un sujet connexe, il a souligné l’importance de faire respecter le droit à un environnement durable, sain et propre, en vertu de la résolution de l’Assemblée générale adoptée l’année dernière. Enfin, il s’est félicité du solide partenariat entre son pays et la Chine, réitérant le ferme engagement des Maldives à l’égard du principe chinois « un pays, deux systèmes ».

Mme REEM MOHAMED SALEH YESLAM ALAMERI (Émirats arabes unis) a détaillé l’engagement de son pays en faveur des droits humains, insistant notamment sur les programmes d’éducation des filles, menés en partenariat avec le Royaume-Uni.  La représentante a également souligné l’étendue des mesures prises par son pays en faveur des familles, des jeunes et de la coexistence de tous.  Assurant que les femmes représentent un pilier du développement social du pays, elle a énuméré les professions à haute qualification dans lesquelles elles sont présentes.  Enfin, la déléguée a indiqué que les Émirats arabes unis continuent de lutter sans relâche contre la traite des êtres humains par le biais d’un cadre légal renforcé et de campagnes de sensibilisation.

Mme ALHAMMADI (Bahreïn) détaillant les efforts déployés en faveur des droits humains au niveau national, a assuré que la liberté d’opinion et la liberté d’expression sont respectées dans son pays, de même que la liberté syndicale.  Elle a indiqué que son pays a mis sur pied un système national de lutte contre la traite des êtres humains.  Elle a appelé à renforcer la prévention sur les plateformes numériques, où, a-t-elle regretté, la haine de certaines religions est trop souvent propagée. 

Mme JOANA ALMEIDA MARINHO (Portugal) a appelé à passer de la parole aux actes en prônant l’universalité, l’indivisibilité, l’égalité, la capacité transformatrice et l’intégration des droits humains dans tous les secteurs des Nations Unies.  Elle s’est félicitée de l’appel à l’action en faveur des droits humains lancé par le Secrétaire général et a appelé à protéger le travail des défenseurs des droits humains. 

M. YUSNIER ROMERO PUENTES (Cuba) a regretté que les droits civils et politiques soient privilégiés au détriment des droits au développement, à la paix, à un environnement sain et à la solidarité internationale.  Il a regretté le recours à des pratiques sélectives, aux sanctions et au « deux poids, deux mesures » contre les pays en développement.  Le délégué a appelé à remplacer l’ordre international actuel par un ordre plus juste et démocratique, à respecter le droit à l’autodétermination et à cesser d’appliquer des mesures coercitives unilatérales qui ont un impact très négatif sur les droits humains.  Il a dénoncé le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis contre Cuba qui constitue une violation des droits humains de sa population.  Il a dénoncé les listes unilatérales des États-Unis ainsi que celles des États parrainant le terrorisme ou violant les libertés religieuses.  Il a également fustigé l’orgueil et l’exceptionnalisme du Gouvernement des États-Unis qui ne parviennent pas à résoudre les problèmes de droits humains sur leur sol. 

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a d’abord évoqué les efforts de la Thaïlande pour réviser et améliorer ses lois en accord avec les obligations internationales relatives aux droits humains, citant la loi sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées en 2022, comme exemple le plus saillant.  Ensuite, le représentant a insisté sur l’importance de protéger les droits des personnes les plus vulnérables, mettant en avant le programme national « Éducation pour tous » et l’établissement d’une couverture santé universelle.  Enfin, le délégué a abordé la nécessité d’une coopération internationale pour aider les États à mettre en œuvre efficacement leurs obligations en matière de droits humains, ajoutant que l’ONU doit en être la plateforme sans toutefois politiser la question.  Pour illustrer son propos, il a rappelé que la Thaïlande avait initié la résolution du Conseil des droits de l’homme sur l’amélioration de la coopération technique et du renforcement des capacités dans le domaine des droits humains.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a dénoncé les violations graves des droits humains en Ukraine, en Afghanistan, au Myanmar et en Palestine.  S’attardant sur ces deux dernières situations, il a condamné les atrocités perpétrées par la junte militaire au Myanmar et les attaques aveugles, les enlèvements et les meurtres de civils dans le conflit entre le Hamas et Israël.  Le représentant a estimé qu’en matière de droits humains, les États ne peuvent être crédibles qu’en étant ouverts et transparents à propos de leurs situations nationales.  Il a indiqué que son pays a ratifié huit conventions relatives aux droits humains et développé des plans d’action en direction des groupes vulnérables. 

Mme IOANA-CRISTINA MIHAIL (Roumanie) a présenté son pays comme le voisin d’un peuple ébranlé par une guerre d’agression menée par la Russie.  Elle a indiqué que la Roumanie a soutenu les civils ukrainiens réfugiés dès les premiers jours.  La déléguée a ensuite détaillé les efforts entrepris par son pays en faveur des droits humains, à l’intérieur de ses frontières comme au-delà.  Respecter le multilatéralisme efficace vient à point nommé à l’aune du contexte, a‑t‑elle estimé. 

M. GHEORGHE LEUCĂ (République de Moldova) a d’abord évoqué la situation critique des droits humains dans la région occupée de Transnistrie, où les autorités séparatistes pénalisent l’opposition et restreignent les droits des journalistes et autres observateurs, avec une liste noire de personnes qui n’ont pas le droit d’entrer. 

Il a ensuite dénoncé l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, qui constitue une violation grave du droit international et du droit international humanitaire.  Fustigeant le déplacement forcé de populations ukrainiennes et la destruction d’infrastructures par la Russie, le délégué a appelé à une coopération internationale sous l’égide de l’ONU pour y protéger les droits humains et les libertés fondamentales.  Conformément à ses obligations internationales, a indiqué le délégué, la République de Moldova a voté une loi pour protéger les réfugiés ukrainiens sur son sol, afin qu’ils obtiennent le droit aux études, au travail, et à la couverture santé. 

Enfin, il a évoqué différentes mesures prises par son gouvernement pour renforcer les droits humains, notamment une loi pour lutter contre les atteintes sexuelles et les attaques contre les enfants, en ligne et hors ligne.  Il s’est également félicité des progrès réalisés pour la parité de genre, grâce notamment à une mesure réservant aux femmes 40% des sièges au Parlement. 

M. MICHAEL IMRAN KANU (Sierra Leone) a affirmé que son pays assure la protection et la promotion des droits humains de sa population et veille au bien-être et au développement social de toutes les personnes, en particulier des femmes et des enfants.  Parmi les priorités du Gouvernement, l’éducation est financée à hauteur de 22% du budget national depuis cinq ans, ce qui a permis à plus de 800 000 nouveaux apprenants d’accéder au savoir, avec des taux de rétention élevés, s’est-il félicité.  Le représentant a ensuite détaillé l’engagement de son pays en faveur des droits humains au niveau international, demandant instamment que ces questions ne soient pas politisées. 

M. XAYFHONG SENGDARA (République démocratique populaire lao) a présenté les progrès et les engagements de son pays en matière de droits humains. Il a souligné l’ancrage de ces droits dans la Constitution et les efforts législatifs du Gouvernement, afin d’assurer leur pleine jouissance au sein de la population.  Ainsi, 11 comités nationaux ont été instaurés pour répondre à diverses problématiques liées aux droits humains, telles que l’éducation, les services médicaux et le développement, et les droits de l’enfant, a fait savoir le délégué. 

Il a par ailleurs relevé que son pays a remis son rapport national en 2023 et que des ateliers et séminaires ont été organisés pour sensibiliser la population aux droits humains.  Enfin, il a insisté sur la volonté de son gouvernement de renforcer la coopération avec les mécanismes internationaux pertinents, appelant à la transparence, à l’objectivité et à la non-sélectivité. 

Mme FATEMEH ARAB BAFRANI (Iran) a affirmé que son pays coopère avec les mécanismes de l’ONU, dont l’Examen périodique universel (EPU).  Elle s’est inquiétée de la politisation et du non-respect des différences de contexte historique, ainsi que de l’imposition de mesures unilatérales coercitives, notamment par les États-Unis, qui ont un impact négatif sur les droits humains des populations, dont les droits à la vie, à la santé et au développement.  Elle a rejeté les résolutions spécifiques sur les droits humains motivées politiquement comme dans le cas de l’Iran, dénonçant les accusations mensongères des rapporteurs.  Elle s’est inquiétée des discriminations contre de nombreuses communautés notamment aux États-Unis et en France, et s’est inquiétée du meurtre d’un enfant palestinien au Royaume-Uni.  Elle a condamné les crimes contre l’humanité et l’occupation du peuple palestinien par le régime israélien, appelant l’ONU et la Troisième Commission à accorder plus d’attention à la catastrophe humanitaire à Gaza. 

Mme AMINATA OUATTARA CISSE (Burkina Faso) s’est inquiétée de l’impact du terrorisme sur les droits humains dans son pays, un mal contre lequel s’efforce de lutter son gouvernement, a-t-elle expliqué.  À ce titre, elle s’est félicitée de la mise en place des « volontaires pour la défense de la patrie », qui permettent d’épauler les forces armées régulières dans leur tâche de sécurisation du territoire.  En outre, la reconquête du territoire face aux terroristes a permis, au 31 août 2023, le retour de plus de 200 000 personnes déplacées dans leur région d’origine, et de rouvrir des dizaines d’écoles, s’est-elle réjouie.  Notant que le défi sécuritaire et humanitaire inhibe les efforts du Gouvernement, elle a appelé à la franche collaboration des pays voisins et de l’ensemble de la communauté internationale. 

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a regretté les souffrances endurées par le peuple palestinien, demandant notamment un accès humanitaire sans entraves à Gaza.  Il a ensuite assuré que l’engagement du Bangladesh à l’international est le reflet de son attachement aux droits humains sur son propre territoire.  Il a appelé à la non-sélectivité des droits humains et à la non-ingérence, exhortant par ailleurs à s’attaquer à l’impact des changements climatiques sur le respect des droits humains.  Préoccupé par la prévalence de conflits durables dans plusieurs régions du monde, il a attiré l’attention sur les souffrances du peuple rohingya, systématiquement persécutés au Myanmar, et dont le Bangladesh accueille plus d’un million de membres, réfugiés. 

M. GIANLUCA GRECO (Italie) a réaffirmé l’urgence d’éliminer la pauvreté et la faim, rappelant que la nourriture et l’eau ne peuvent et ne doivent être transformées en instruments de guerre.  Le délégué a ensuite fait savoir que son pays accorde une grande attention aux droits des enfants, des personnes handicapées, et des personnes âgées. Il a en outre insisté sur la jouissance pleine et égale des droits humains par les femmes et les filles, et qualifié la lutte contre toutes formes de discrimination et de violence, en ligne et hors ligne, de priorités. 

Le représentant a rappelé la position ferme de l’Italie contre la peine de mort, et a ajouté que l’Italie se tient aux côtés de tous les militants qui luttent pour l’abolition de cette « punition cruelle et dégradante niant la dignité humaine ».  Abordant enfin la question de la criminalité transnationale organisée, il a réaffirmé la centralité du programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, prônant dans ce domaine la coopération internationale. 

M. JAMES MARTIN LARSEN (Australie) a déploré, 75 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, une remise en cause de normes et principes convenus de longue date en matière de droits humains. Il a notamment condamné les abus et les violations des droits de la personne au Myanmar, en Ukraine, en Syrie, dans certaines régions d’Afrique, en Iran et au Xinjiang.  Il a fait part de son ferme appui envers le droit des peuples israélien et palestinien à vivre en paix et en sécurité dans le plein respect de leurs droits humains, et a condamné sans équivoque les attaques du Hamas contre Israël et la crise qu’elles ont provoquée.

La violence fondée sur le genre reste répandue, a déploré ensuite le représentant, qui a jugé inacceptable que les personnes LGBTQIA+ continuent d’être confrontées à des taux élevés de violence, de discrimination et de criminalisation.  Il a dit être consterné par la récente promulgation par le Gouvernement ougandais du projet de loi antihomosexualité 2023, qui prévoit la peine de mort pour les personnes concernées.

Par ailleurs, il a souligné l’importance pour l’Australie de continuer de progresser en ce qui concerne les peuples des Premières Nations, notamment en maintenant un système judiciaire et des médias indépendants, ainsi qu’une invitation ouverte aux experts indépendants en droits humains.  Enfin il a conclu en appelant tous les pays à respecter ce qui a été convenu il y a 75 ans.  « Même si, en tant que pays, nos intérêts, nos politiques et nos économies peuvent différer, nous avons le devoir commun de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales pour tous les peuples », a-t-il insisté. 

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, Cuba a dénoncé les allégations des États-Unis et la Tchéquie qui visent, selon la délégation, à changer l’ordre constitutionnel à Cuba.  Les États-Unis pourtant, sont eux-mêmes responsables des violations les plus graves de l’histoire, a affirmé le délégué.  La peine de mort y a été appliquée trois fois plus en 2022 qu’en 2019, tandis que la majorité des personnes mourant chaque jour aux mains de la police américaine sont des afro-descendants, a, entre autres condamnations, affirmé le délégué. Les États-Unis partagent avec la Tchéquie une politique xénophobe à l’égard des migrants, a-t-il ajouté. 

La République populaire démocratique de Corée a condamné les allégations sans fondements des États-Unis ainsi que celles de l’UE.  Toutes sortes d’atrocités sont commises aux États-Unis, comme la torture, et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg, a assuré le délégué.  L’UE n’est pas en reste, maltraitant ses réfugiés, et faisant montre l’islamophobie. Les États-Unis devraient faire l’objet d’une enquête internationale, et comme l’UE, balayer devant leur propre porte dès lors qu’il s’agit des droits humains, a affirmé la délégation. 

L’Inde a affirmé que les déclarations du Pakistan visaient à détourner l’attention de la communauté internationale de la situation des femmes et des filles sur son territoire et dans les territoires qu’il occupe.  La délégation a notamment évoqué les enlèvements et les mariages forcés de femmes de de filles appartenant à des minorités qui concernent 1 000 personnes chaque année.  Elle a souligné que le territoire du Jammu-et-Cachemire resterait indien et que le Pakistan devait se faire à cette réalité 

De son côté la Chine a dénoncé les déclarations fallacieuses sur le Xinjiang, le Tibet, Hong-Kong et la situation des défenseurs des droits humains. Il a accusé une poignée de pays occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de politiser les droits humains pour entraver le développement de la Chine.  Il a affirmé que ces pays étaient mal placés pour faire des sermons en la manière, évoquant le génocide des populations autochtones en Amérique du Nord, les guerres en Iraq, en Afghanistan et en Libye, les centres de détention secrets à Guantanamo et l’interdiction de manifester en solidarité à la Palestine. La Chine n’autorisera personne à priver son peuple de son droit au bonheur. 

La République arabe syrienne a déclaré que durant les trois dernières années, l’Union européenne n’a fait que répéter la même déclaration à son encontre, dénonçant des accusations infondées.  Elle a ensuite affirmé que même si tous les crimes commis par les États-Unis tout au long de son histoire étaient par miracle effacés, le seul fait d’avoir aidé la Puissance occupante, Israël, suffit pour qu’ils « subissent la honte » pendant un siècle.  La délégation a par ailleurs affirmé ne pas vouloir répondre aux allégations présentées par la France, affirmant que ce pays était « sans importance » sur le plan des relations internationales 

Israël a réagi aux commentaires de la Syrie en dénonçant la non-reconnaissance de l’État d’Israël.  La paix commencera le jour où d’autre pays respecteront notre droit d’exister, a affirmé la délégation avant d’accuser la Syrie d’avoir commis des violations des droits humains en utilisant des armes chimiques conte des civils syriens. 

Concernant le tir qui a frappé un hôpital de Gaza aujourd’hui même, la délégation a mis en cause le djihad islamique, affirmant qu’un missile lancé vers Israël aurait atterri sur l’hôpital.  Les organisations terroristes de la bande de Gaza ont placé leur base de lancement dans des zones civiles, les rendant particulièrement vulnérables, a-t-elle ajouté, avant d’appeler à cesser de diaboliser et délégitimer son pays.  Israël est en première ligne dans la guerre contre la terreur et qu’il faut être solidaire, a-t-elle affirmé.

Répondant à l’Arménie et à la France, l’Azerbaïdjan a justifié l’intervention de son pays dans le Haut-Karabakh par les provocations de plus de 10 000 hommes lourdement armés, qui ont attaqué le territoire azerbaïdjanais.  N’ayant duré qu’une seule journée, cette intervention n’a fait selon lui aucune victime civile, et toute allégation de nettoyage ethnique est nulle et sans fondement, s’est-il défendu, prenant pour preuve l’absence de signalement de la mission onusienne et du Haut-Commissariat pour les réfugiés qui se trouvent sur place.  Estimant que les populations arméniennes ont quitter la zone de leur plein gré, le représentant les a appelés à revenir s’ils le souhaitent.

Le Venezuela a répondu aux États-Unis et à la Tchéquie en affirmant que son pays garantit pleinement les droits humains dans toutes leurs dimensions.  Dénonçant une ingérence colonialiste, le délégué a dénoncé les mesures coercitives unilatérales mises en place par les États-Unis et leurs alliés, mesures qui ont échoué à faire plier le Gouvernement légitime du Venezuela mais font cruellement souffrir son peuple.  Mais « aucune force coloniale ne pourra saboter la volonté populaire du Venezuela », a-t-il affirmé.

La représentante Pakistan a fustigé les allégations de l’Inde, déplorant que des milliers de vies soient supprimées par le pouvoir indien.  Le Premier Ministre indien lui-même a été impliqué par sa propre Cour suprême pour le meurtre de milliers de personnes dans l’État du Gujarat, a noté la délégation qui a déploré les violences infligées par le nationalisme hindou aux musulmans, aux chrétiens et à d’autres minorités.  L’Inde est l’épicentre du terrorisme, a accusé la délégation.  Et le Jammu-et-Cachemire ne fera jamais partie de l’Inde 

Le représentant de la Türkiye a condamné l’occupation d’une partie de Chypre par les Chypriotes grecs.  La Türkiye a regretté que la Grèce n’ait fait nulle mention des nombreux chypriotes turcs disparus.  Les Chypriotes grecs essaient d’effacer toute trace du patrimoine turc sur Chypre, a-t-il dénoncé.

Reprenant la parole, la République arabe syrienne a déclaré que la justification qu’Israël osait donner concernant l’hôpital bombardé à Gaza était pleine d’impudence. 

L’Arménie et Chypre ont également exercé leur droit de réponse, mais leur intervention n’a pas pu être couverte en raison de l’interruption des services d’interprétation. 

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