Soixante-dix-huitième session,
3e et 4e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4373

Troisième Commission: face à un avenir qui leur échappe, les jeunes expriment frustration et volonté de s’emparer des défis contemporains

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a achevé, aujourd’hui, sa discussion générale consacrée au développement social, offrant à près d’une cinquantaine de délégations l’occasion d’exprimer leurs vues sur ce premier point à l’ordre du jour, souvent par la voix de délégués de la jeunesse.  Tour à tour, ces derniers ont partagé leur frustration d’être écartés des processus de décision et de ne pouvoir influer sur les crises contemporaines, mais aussi leur aspiration à devenir pleinement acteurs du destin collectif. 

Résumant le sentiment d’une majorité de ses homologues, l’une des déléguées de la jeunesse du Maroc a regretté que les jeunes n’aient pas assez de voix au chapitre dans les processus décisionnels, avant de plaider pour davantage d’inclusion.  « Exclure les jeunes des décisions, c’est exclure la moitié du monde », a renchéri sa collègue de l’Allemagne, non sans souligner les compétences et les contributions que peuvent apporter les jeunes dans nombre de dossiers, y compris dans la résolution des crises et le maintien de la paix. 

« Nous voulons prendre part aux solutions mais la question est la suivante: nous écouterez-vous? », a lancé, quant à elle, la déléguée de la jeunesse de l’Australie, rejointe dans cette interrogation par nombre de ses homologues, notamment par la déléguée de la jeunesse de Malte, selon laquelle l’ONU se doit de montrer l’exemple en intégrant mieux les jeunes dans ses différentes agences.  Un avis partagé par sa collègue de la Hongrie, pour qui le groupe des délégués de la jeunesse ne reçoit pas toujours l’attention méritée.  Beaucoup ont toutefois salué la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, à l’instar des représentants de la Serbie ou de la République dominicaine. 

Être jeune est « devenu à la mode à l’ONU », a estimé, de son côté, le délégué de la jeunesse du Danemark, qui a dit espérer que cette tendance « ne passe pas aussi vite que la fast fashion ».  Car face aux crises interconnectées, les jeunes sont passés du statut de groupe vulnérable à celui de « moteur de changement », a-t-il fait valoir, se faisant l’écho d’une idée largement relayée par les délégations, à savoir que la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ne pourra se faire sans les jeunes. 

Une majorité de délégués de la jeunesse ont également partagé leurs angoisses face aux incertitudes de l’avenir.  « J’ai peur, non seulement pour l’avenir des générations futures, mais aussi pour l’avenir des Nations Unies », a ainsi confié la déléguée de la jeunesse de la Finlande.  Prenant l’exemple de l’intelligence artificielle, la jeune femme a qualifié cette technologie d’incroyablement prometteuse, mais aussi porteuse d’inégalités numériques accrues.  

Au cœur des inquiétudes des jeunes figurent aussi, et surtout, les effets des changements climatiques et « la perspective lugubre d’un anéantissement possible », pour reprendre la formule d’une déléguée marocaine.  Son confrère de la Belgique s’est, pour sa part, alarmé du lien entre écoanxiété et aggravation des problèmes de santé mentale des jeunes, rejoint sur ce point par la déléguée de la jeunesse de l’Albanie. 

Autre motif de préoccupation pour la santé mentale des jeunes, les conflits armés et leurs impacts sur les populations ont été évoqués à plusieurs reprises.  Le représentant de l’Ukraine, à la fois diplomate et formateur, s’est demandé comment il pouvait parler d’ODD à ses étudiants depuis un abri antibombe.  À sa suite, le délégué de la jeunesse du même pays a confié à quel point il lui avait été difficile d’envisager l’avenir lorsqu’il avait rejoint les forces armées ukrainiennes au début de l’invasion russe.  Il a expliqué avoir prié pour qu’une bombe ne frappe pas sa maison ou son université. 

Loin des lignes de front, d’autres jeunes se sont dit entravés par des questions liées au genre et à l’identité sexuelle.  Parmi eux, la déléguée de la jeunesse de la Suisse a corrélé questions de genre et difficultés d’accès à l’éducation, déplorant que les personnes menstruées ou victimes d’endométriose, particulièrement dans les pays à faible revenu, soient obligées de manquer l’école faute de structures sanitaires adaptées.  Alors que plus de 50% de la population mondiale est constituée de femmes, de personnes non binaires et transsexuelles, celles-ci devraient avoir un accès illimité à la santé et aux droits sexuels et reproductifs d’ici à 2030, a-t-elle encore plaidé, regrettant la lenteur des avancées en la matière. 

Sur un plan plus traditionnel, la structure familiale a été présentée comme le « socle du bien-être » des plus jeunes par plusieurs délégations, notamment celle du Qatar, du Koweït et de l’Iraq; cette dernière appelant à préserver les familles en tant que cellules premières des sociétés, conformément à l’article 23 du Pacte international pour les droits civiques et politiques. 

La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 2 octobre, à partir de 10 heures.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/78/236)

Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/78/211)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/78/134A/78/187A/78/188A/78/189A/78/331A/78/157)

Discussion générale 

Mme VALÉRIE CHIARA WAGNER (Suisse) a décrit la tenue du Sommet social mondial en 2025 comme une opportunité susceptible de faire progresser la justice sociale.  Celle-ci ne peut exister sans respect des droits humains, sans protection sociale et sans garantie des libertés fondamentales, a-t-elle fait valoir, avant d’appeler à créer des opportunités pour les plus défavorisés afin d’améliorer leur bien-être et garantir l’égalité des sexes et l’accès aux droits.  Nous devons encourager une « transition juste », c’est-à-dire un changement structurel vers un ordre social et économique climatiquement neutre, inclusif et égalitaire, a souligné la déléguée. 

À sa suite, Mme ANESCHKA BERCHTOLD, déléguée de la jeunesse de la Suisse, a rappelé que plus de 50% de la population mondiale est constituée de femmes, de personnes non binaires et transsexuelles.  D’ici à 2030, ces personnes devraient avoir un accès illimité à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, a-t-elle plaidé, jugeant toutefois que les progrès réalisés sur cette voie sont trop lents. Elle a ensuite mis l’accent sur la précarité menstruelle, faisant observer que près de 539 millions d’enfants dans le monde vont à l’école sans accès à des installations sanitaires de base, selon les chiffres de l’UNICEF.  Cela implique que les personnes menstruées, particulièrement dans les pays à faible revenu, ne vont pas régulièrement à l’école et manquent ainsi une partie des cours, a-t-elle déploré, indiquant qu’en Suisse, certains cantons et villes proposent depuis peu des protections hygiéniques gratuites dans les lieux de formation et les institutions publiques et sportives. 

La déléguée de la jeunesse s’est également alarmée du nombre de jeunes personnes touchées par l’endométriose, qui ne peuvent pas aller à l’école ou suivre leur formation en raison des douleurs causées par cette maladie.  Pour que les jeunes puissent jouer un rôle moteur dans le développement social, il porte selon elle que nul ne soit entravé dans son éducation et sa formation en raison de son cycle menstruel. 

Mme ALMAHA MUBARAK F. J. AL-THANI (Qatar) s’est réjouie que l’approche de son pays axée sur la promotion des droits humains et l’adoption de mesures législatives ait contribué à générer des résultats positifs en matière de développement social.  Elle a également souligné la volonté du Qatar d’assurer, en tant que pays développé, la promotion du développement durable.  La représentante a ensuite rappelé l’engagement de son pays en faveur de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, indiquant qu’une stratégie nationale met l’accent sur l’égalité des chances et la lutte contre la discrimination.  Une importance particulière est également accordée aux jeunes, a-t-elle poursuivi, avant d’évoquer le plan d’action lancé cette année par le Ministre des sports et de la jeunesse, qui vise à intégrer les jeunes dans les processus décisionnels. 

Le développement social est intimement lié au développement durable, a affirmé la représentante, qui a réitéré l’engagement du Qatar à coopérer dans le cadre multilatéral pour contribuer à la reprise post-COVID-19, sans laisser personne de côté.  Avant de conclure, la déléguée a insisté sur le rôle essentiel de la famille dans le développement de la société. 

M. MYKOLA POPADIUK (Ukraine) a relevé que les jeunes Ukrainiens vivent un moment charnière compte tenu de l’invasion de leur pays par la Russie.  Entre les coupures de courant et les missiles, il a demandé comment, en tant que pédagogue, il pouvait parler à ses étudiants des ODD alors que leurs familles sont menacées et qu’il enseigne dans un abri antibombe.  « Aidez-nous à protéger le droit international », a-t-il exhorté.  Assurant que les jeunes de son pays restent des acteurs du changement, il a noté qu’en cette période de guerre, beaucoup ont innové, se sont battus au front, ont créé des ONG et ont contribué à la reconstruction. Selon lui, toutes ces initiatives peuvent permettre de promouvoir la diversité culturelle et d’éviter que le colonialisme et l’impérialisme ne se répandent dans d’autres pays.  Mais nous ne pouvons résoudre les problèmes seuls, a-t-il concédé. 

À sa suite, M. KYRYLO DEMCHENKO, délégué de la jeunesse de l’Ukraine, a expliqué qu’il avait été très difficile pour lui de penser à l’avenir lorsqu’il a rejoint les forces armées ukrainiennes au début de l’invasion.  Dans les tranchées, il pensait aux « minutes à suivre » et priait pour qu’une bombe ne frappe pas sa maison ou son université.  Dans de telles conditions, il est impossible de se projeter dans l’avenir, a-t-il confié. Selon lui, il faut veiller à ce que l’impérialisme et le colonialisme n’aient aucune place dans nos sociétés et faire en sorte que la liberté et le droit international prévalent toujours.  Plaidant pour que davantage de personnes participent aux discussions pour résoudre ce conflit, il a souhaité que les jeunes représentant les peuples autochtones russes, eux aussi colonisés, rejoignent les jeunes ukrainiens et les aident à vaincre. 

Mme GARCÍA HERNÁNDEZ MARTHA (Cuba) a appelé à un processus intergouvernemental en amont du Sommet social mondial, insistant notamment sur les enjeux du vieillissement, la prise en charge des personnes handicapées, la place de la famille et l’attention portée aux jeunes.  C’est le chemin pris par Cuba, qui a adopté un des codes de la famille les plus progressistes au monde, a assuré la représentante.  Ce code, a-t-elle détaillé, reconnaît les droits des groupes les plus discriminés, parmi lesquels les LGBT+, et permet aussi le mariage entre les personnes de même sexe.  Elle a également indiqué que son gouvernement continue de peaufiner ses programmes de prise en charge des personnes handicapées et qu’une grande partie des membres du Parlement cubain a moins de 35 ans.  La représentante a ensuite fustigé la politique hostile des États-Unis à l’égard de son pays, la décrivant comme la principale entrave au respect des droits humains à Cuba. 

Mme ABLA SKALI, déléguée de la jeunesse du Maroc, a regretté que les jeunes n’aient pas assez de voix au chapitre dans les processus décisionnels, appelant à mettre l’accent sur l’inclusion.  Saluant la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, elle a souligné l’importance de l’éducation, tout en regrettant que les inégalité femmes-hommes persistent dans ce domaine et que les filles en soient toujours privées dans de nombreuses régions du monde.  Elle a appelé les délégations à prendre des décisions pour bâtir un avenir durable. 

À son tour, M. NASER-ALLAH CHAQUKI, délégué de la jeunesse du Maroc, s’est inquiété des changements climatiques qui font planer sur plusieurs pays « la perspective lugubre d’un anéantissement possible ».  Il a appelé les États Membres à placer les jeunes au cœur de la lutte contre ce fléau.  

M. ELIE ALTARSHA (République arabe syrienne) a affirmé que son pays était proche d’éradiquer l’extrême pauvreté en 2010, mais que, depuis 2011, la Syrie vit des conditions exceptionnelles, emportée dans une guerre de terreur menée contre elle par des forces étrangères.  Il a dénoncé à cet égard l’hostilité israélienne, ainsi que la présence illégale de la Türkiye et des États-Unis sur le territoire national syrien.  Malgré ces défis, le Gouvernement syrien a poursuivi ses efforts envers les plus discriminés, comme les jeunes, les personnes âgées et les femmes, a fait valoir le délégué.

Parmi les mesures sociales prises par son gouvernement, le représentant a notamment cité l’augmentation de 100% des salaires dans le secteur public et le lancement d’un système permettant de mieux répondre aux besoins des malades, en particulier ceux souffrant de paralysie cérébrale.  Il a aussi évoqué une aide gouvernementale aux enfants souffrant de handicaps multiples et aux travailleurs touchés par la pandémie de COVID-19.  Estimant enfin que créer un environnement social favorable nécessite l’implication des autorités nationales mais aussi de la communauté internationale, il s’est élevé contre le blocus imposé à son pays. 

M. TOUFIQ ISLAM SHATIL (Bangladesh) a souligné l’importance des programmes de filet de sécurité sociale, indiquant que 16% du budget de son pays est dédié à de telles mesures.  Au total, 27 millions de personnes au Bangladesh reçoivent des transferts de liquidités directs, a-t-il précisé, avant d’évoquer les projets mis en place par son gouvernement pour prendre en charge les personnes ayant perdu leurs logements en raison des retombées des changements climatiques.  Il a d’autre part indiqué que son pays fournit désormais une éducation gratuite et de qualité jusqu’au secondaire et sans distinction de sexe, tout en soutenant la création de start-up.

Face aux défis multiples, le représentant a appelé à la mise en place d’un nouveau contrat social pour l’ensemble de l’humanité, qui permettrait de garantir la justice sociale pour tous.  Ce ne sera possible que si l’ODD no 17 est mis en œuvre, a-t-il souligné, saluant à cet égard la convocation du Sommet social mondial en 2025, afin de réexaminer les lacunes et les progrès concernant l’approche de développement centrée sur les populations. 

M LEW TÖPFER, délégué de la jeunesse de l’Allemagne, a relayé les vœux de ses jeunes compatriotes qui, selon lui, demandent une atténuation des effets néfastes des changements climatiques, un accès équitable aux ressources et une société plus juste.  Sur tous ces sujets, il est temps que les États Membres rendent des comptes et tiennent leurs promesses, a-t-il exhorté.  Les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par les crises, a souligné le délégué, relevant que la pandémie de COVID-19 a aggravé la pauvreté, particulièrement chez les jeunes.  Souhaitant que les jeunes puissent militer pour leurs droits afin de répondre aux crises mondiales, il y a vu le seul moyen de parvenir à un système inclusif et juste.  De même, il a plaidé pour que toutes les générations travaillent ensemble au règlement des problèmes contemporains. 

Mme ILKA ESSIG, autre déléguée de la jeunesse de l’Allemagne, a rappelé que les jeunes ne sont pas que l’avenir mais également le présent.  Beaucoup sont des innovateurs, des décideurs, des partenaires ou des experts, a-t-elle fait valoir, soulignant notamment le rôle positif des jeunes dans la résolution des crises et le maintien de la paix.  La déléguée a donc exhorté à inclure la jeunesse à tous les niveaux de décision, grâce à des partenariats, afin de profiter des compétences et des contributions de tous.  « Exclure les jeunes des décisions, c’est exclure la moitié du monde », a-t-elle conclu. 

M. BOLA ASAJU (Nigéria) s’est alarmé de l’accumulation de crises gigantesques et du nombre de pays en développement désormais au bord de la famine. Il a rappelé que les pays en développement, comme le sien, demeurent impactés par la pandémie de COVID-19 et sont en outre disproportionnellement touchés par les catastrophes d’origine climatique, qui plongent les populations dans l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition.  Face à ces défis, le délégué a appelé de ses vœux une collaboration plus significative entre les États, les agences de l’ONU et les partenaires. 

Au plan national, le représentant a évoqué un programme en huit points, mis en place par le Gouvernement nigérian, pour inclure les personnes les plus vulnérables, telles que les femmes et les filles, les personnes âgées et les personnes handicapées.  Il est notamment revenu sur une loi récemment adoptée, qui établit un système de prêts sans intérêt aux étudiants issus de milieux défavorisés.  Il a également fait état de transferts en espèces destinés à atténuer l’effet de l’inflation due à la suppression des subventions aux carburants. Cette inflation, a-t-il déploré, a entraîné une augmentation du coût des transports mais aussi des biens et services. 

M. HUSSEIN ATHMAN KATTANGA (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son gouvernement accorde la priorité des investissements aux secteurs des services sociaux, de l’agriculture et de l’agro-industrie, ainsi qu’à l’amélioration des compétences des jeunes.  Le pays fournit une éducation gratuite pour tous, de la maternelle au cycle secondaire, et continue par ailleurs d’élargir l’accès aux soins de santé et à la protection sociale.  En outre, la République-Unie de Tanzanie progresse vers la réalisation de l’objectif 50/50 pour les femmes, pose les jalons d’une participation active des personnes handicapées à des postes publics et politiques, et a mis en place un mécanisme de prêt pour les jeunes dans le cadre du Fonds d’affectation spéciale pour les intrants agricoles. 

Face aux conséquences des changements climatiques, notamment en matière de sécurité alimentaire, le pays a établi le Plan directeur environnemental national pour les interventions stratégiques (2022-2032) dont certaines mesures, a détaillé le représentant, ont contribué à l’obtention d’un taux d’autosuffisance alimentaire du pays équivalent à 114% pour la période 2022-2023.  Tenant compte de l’inflation exacerbée par les changements climatiques, les répercussions de la pandémie de COVID-19 et les conflits armés en cours, le pays accorde également des subventions sur le carburant ainsi que des allègements fiscaux sur l’huile comestible et les engrais, a-t-il ajouté, précisant que le budget de l’agriculture, l’élevage, la pêche et le tourisme, ont été revu à la hausse. 

Mme AUFIYAU KHADEEJA (Maldives) a évoqué les défis spécifiques aux petits États insulaires en développement (PEID) du fait la taille de leur population, de leurs capacités économiques et des changements climatiques.  Malgré ces difficultés, l’Administration actuelle reste engagée à promouvoir un développement social inclusif « pour un avenir plus radieux et équitable », a-t-elle affirmé.  Les Maldives se sont engagées à améliorer l’emploi, les opportunités économiques et l’éducation pour les jeunes, qui représentent plus d’un tiers de la population.  Depuis l’introduction du programme d’éducation gratuite à l’université il y a quatre ans, plus de 16 000 étudiants se sont inscrits et plus de 6 000 ont achevé leurs études. 

La représentante a également mis en avant l’extension du régime national d’assurance santé à la santé mentale et aux soins médicaux à l’étranger, et mentionné la création d’un registre national sur le handicap, incluant les personnes en situation de handicap mental.  En matière de santé publique, les Maldives ont réduit la mortalité maternelle, néonatale et infantile de façon significative, et affichent déjà une espérance de vie de 79 ans.  Toutefois, la déléguée a mis en garde contre des problèmes croissants comme les maladies non transmissibles, le vieillissement de la population et les besoins en matière de protection sociale.  Si elle a salué les progrès en matière d’égalité hommes-femmes, elle a toutefois admis qu’il restait encore beaucoup à faire dans ce domaine, sur les plans social, économique et politique.

Mme RAHMA SAMAI (Algérie) a assuré que les modèles de développement en Algérie sont de nature sociale, comme le veut la Constitution.  La pauvreté a ainsi pu reculer, s’est-elle réjouie, avant de revenir sur les politiques déployées par le Gouvernement sur le plan social.  La déléguée a mentionné une agence publique indépendante de développement social, laquelle octroie par exemple des bourses forfaitaires de solidarité.  Dans un pays comptant 70% de jeunes, l’État protège parallèlement les personnes âgées, leur permettant de rester dans leur milieu familial grâce à des aides destinées à ceux qui les reçoivent.

L’Algérie ne ménage aucun effort pour insérer les personnes handicapées dans la société, a ajouté la déléguée.  Autre priorité du Gouvernement algérien, le phénomène des sans-abris: fin 2022, quelques 380 000 logements ont ainsi été distribués sur l’ensemble du territoire. La reprise post pandémique est une occasion nouvelle de créer des sociétés plus justes, de retourner sur la bonne voie, celle qui mènera au Sommet mondial pour le développement social, a-t-elle conclu.

Mme ALYSON CALEM-SANGIORGIO, déléguée de la jeunesse de Monaco, a rappelé que 2025 marquera le trentième anniversaire du Programme d’action mondial pour la jeunesse, appelant à reconnaître les jeunes comme des agents clefs du changement.  Elle a indiqué qu’à Monaco, le Conseil économique, social et environnemental des jeunes avait tenu sa seizième session, cette année, avec pour objectif de permettre aux jeunes lycéens de la Principauté de proposer aux autorités des projets, qui seront débattus au Conseil national et approuvés par un vote. Cette année, ils concernaient notamment la mise en place de panneaux géothermiques, la sécurité des cyclistes et une meilleure intégration des personnes avec une déficience auditive, a-t-elle précisé.  La déléguée a également indiqué que le Gouvernement Princier avait organisé, en septembre, la première édition de « Monaco pour l’emploi » qui a réuni près de 150 entreprises, notamment des secteurs bancaire, hôtelier, numérique et du yachting, et plus de 3 600 visiteurs.  Elle a aussi évoqué deux initiatives internationales en faveur de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes appuyées par la coopération monégasque: l’appel à projets J-Med et le réseau « Méditerranée nouvelle chance » qui accompagne des dispositifs d’insertion pour 52 000 jeunes dans neuf pays méditerranéens. 

Mme EMMA DE GABRIELLE, déléguée de la jeunesse de Malte, a vivement critiqué toutes les formes de violence et de discrimination, qu’elles aient lieu « en ligne ou hors-ligne ».  Elle a souligné que les personnes âgées doivent être en mesure de vivre une vie exempte de violences et de négligences.  De même, les personnes handicapées doivent pouvoir participer pleinement à la société, a-t-elle ajouté, insistant sur la situation des enfants handicapés disproportionnellement affectés par les situations de conflit.  La déléguée a également souligné que l’éducation a un rôle primordial à jouer pour offrir à tous un meilleur avenir, rappelant que c’est la priorité que s’est donnée Malte lors de son mandat au Conseil de sécurité, en établissant un lien entre la maîtrise de la lecture et de l’écriture, et l’accès à la sécurité. 

La déléguée a ensuite plaidé pour que les jeunes soient réellement impliqués dans tous les espaces décisionnels, et pas seulement à un niveau symbolique. L’ONU a le devoir de montrer l’exemple en intégrant mieux les jeunes dans ses différentes agences, a-t-elle estimé, avant de défendre en particulier le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse et le programme des délégués de la jeunesse.

Mme CSENGE OFFENBÄCHER, déléguée de la jeunesse de la Hongrie, a déclaré que les nations ne peuvent plus se prétendre isolées les unes des autres et refuser la solidarité qui s’impose face aux défis communs des changements climatiques, de l’inflation et de la guerre en Ukraine.  Elle a également appelé les États Membres à unir leurs forces pour réaliser les ODD.  Indiquant qu’elle venait elle-même d’une zone rurale du nord de la Hongrie, elle a expliqué qu’elle souhaitait tout particulièrement donner une voix aux filles issues de ces zones. Elle a estimé que le groupe des délégués de la jeunesse ne recevait pas toujours l’attention qu’il méritait, déplorant sa marginalisation au sein du système de l’ONU.  Elle a appelé à une meilleure information et à une communication plus transparente des responsables du programme des délégués de la jeunesse.  Elle a également demandé à tous les États Membres de soutenir le programme des délégués de la jeunesse dans leur pays et de leur fournir un financement suffisant pendant leur mandat. 

Mme AIDA KASYMALIEVA (Kirghizistan) a souligné que la justice sociale est un principe fondamental pour son pays, qui a approuvé en 2020 la Journée mondiale de la justice sociale.  Le Kirghizistan a intégré les ODD dans ses plans stratégiques nationaux, à court et à long terme, et élaboré des politiques pour garantir aux familles les plus pauvres l’accès aux services sociaux, a-t-elle fait savoir.  Afin d’y parvenir, des indicateurs précis et des mécanismes d’échange d’informations entre les municipalités et les diverses institutions du pays ont été mis en place.  La représentante a mentionné que son pays faisait tous les efforts possibles pour garantir l’égalité femmes-hommes et la parité à l’horizon 2030.

Le Kirghizistan a ratifié la Convention sur les droits des personnes handicapées en 2019, a-t-elle indiqué, et fait en sorte que celles-ci aient accès aux infrastructures et puissent participer aux décisions dans tous les domaines.  Concernant les personnes âgées, une stratégie a été instaurée pour leur garantir une vie décente.  Enfin, la représentante a annoncé que son pays fait partie du Conseil des droits de l’homme pour la troisième fois de son histoire et qu’à ce titre, il luttait contre la discrimination, la xénophobie et l’intolérance, tout en plaidant pour renforcer les mécanismes de coopération internationale dans ce domaine.

M. MOHAMED ALSHAMSI, délégué de la jeunesse des Émirats arabes unis, a expliqué que son pays ne ménageait pas ses efforts pour améliorer la qualité de vie de ses ressortissants et des jeunes.  Il a précisé que les Émirats arabes unis accordent la plus haute importance aux jeunes, souhaitant augmenter leur capacité d’autonomie et créer une culture de la jeunesse qui encourage le dialogue et l’acceptation de l’autre.  Des conseils de jeunesse contribuent ainsi au renforcement du potentiel des jeunes afin d’atteindre les ODD et permettent des interactions entre les décideurs politiques et les jeunes, a-t-il poursuivi.  En tant que jeune délégué de l’ONU pour la lutte climatique, il a souligné que c’est la plus grande initiative de ce genre qui a été créée pour intégrer les jeunes dans les négociations dans le cadre de la COP28. 

Mme EMAN ALSEYABI, déléguée de la jeunesse des Émirats arabes unis, est revenue sur les initiatives mises en place dans son pays pour garantir une vie digne aux personnes âgées.  Elle a énuméré les grands piliers sur lesquels la politique nationale pour les personnes âgées repose: la santé, l’engagement social, une vie active, le renforcement de la participation à la vie sociétale, l’augmentation de la qualité de vie et l’autonomie financière.  Les personnes handicapées doivent également jouir de leurs droits, particulièrement dans les domaines de la santé et de l’éducation, a-t-elle ajouté.  Il s’agit de les autonomiser, de les faire participer activement à la société et de les protéger contre toute forme d’abus.  La représentante a réitéré l’engagement des Émirats arabes unis à œuvrer pour le développement social de toute sa population, y compris les jeunes, en créant des partenariats avec d’autres pays.  Les pays pourront continuer à se développer et à bâtir leur avenir tant que les jeunes pourront s’épanouir, a-t-elle conclu.

Mme HESSA ALHAMMADI (Bahreïn) a souligné l’intérêt d’une approche axée sur le développement humain et mettant l’accent sur les personnes les plus vulnérables.  Après avoir rappelé que son pays garantit une éducation et un accès aux soins gratuits, elle a mis en avant le Plan national pour les droits humains 2022-2026, qui comporte 20 projets visant à répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables, dont les personnes âgées, les personnes handicapées et les enfants.  La mise en œuvre de ces programmes est associée à un ensemble d’indicateurs, a précisé la représentante.  Cette stratégie vise au respect des droits des personnes les plus vulnérables et au recueil des données.  Les efforts croissants menés par le Royaume doivent en outre permettre de fournir un emploi décent et sans discrimination aux personnes handicapées, ainsi qu’une éducation et des soins de santé de qualité, conformément à la Constitution, a poursuivi la représentante.  Le pays développe également des projets en matière de logement et de soutien psychologique aux personnes âgées. 

Mme MASAKO KAMIYA (Japon) a estimé qu’en cette période de crises multiples et interconnectées, il importe d’en revenir à la dignité humaine en tant que « langage commun ».  Ce faisant, la communauté internationale peut surmonter les différences de valeurs et faire progresser une « coopération internationale centrée sur l’humain », a-t-elle avancé, jugeant que le développement social devrait être abordé dans cette perspective.  Pour illustrer son propos, la représentante a pris pour exemple la façon dont son pays traite de la question des personnes handicapées.  Au-delà de la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de ces personnes, le Japon a désigné un avocat de renom, lui-même sourd de naissance, comme son candidat à l’élection de l’an prochain à la Commission sur les droits des personnes handicapées, a-t-elle précisé. 

Au plan national, a poursuivi la déléguée, le Gouvernement japonais a élaboré en mars dernier son cinquième programme de base pour les personnes handicapées et a amendé la loi sur l’élimination de la discrimination à l’égard de ces personnes, après d’étroites consultations avec diverses parties prenantes, dont des organisations représentatives de ce groupe cible.  Le Japon est par ailleurs candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme, a-t-elle rappelé, indiquant qu’en cas d’élection le mois prochain, son pays fera tout son possible pour responsabiliser les personnes en situation de vulnérabilité et renforcer la dignité humaine, conformément aux principes de la sécurité humaine. 

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a rappelé que, depuis 2020, 70 millions de personnes supplémentaires étaient tombées dans la pauvreté, 112 millions souffrent de la faim et plus de la moitié des enfants de la planète vivent dans une pauvreté « multidimensionnelle », incluant le manque d’accès à l’éducation et à la santé.  Dans le même temps, elle s’est inquiétée de l’aggravation du déficit de financement pour atteindre les ODD, actuellement estimé à 4 000 milliards de dollars par an, ajoutant que ce n’était pas un problème de ressources mais de priorités.  « Le statu quo n’est plus une option », a-t-elle martelé, ajoutant qu’il était urgent de recentrer l’action des États sur le bien-être humain. 

La déléguée a soutenu l’appel à la tenue d’un Sommet mondial pour le développement social (SMDS) en 2025, qui devrait englober non seulement la Déclaration de Copenhague et son programme d’action, mais aussi les questions de transformation écologique, de vieillissement, de numérisation et de migrations.  Elle a ensuite appelé à l’intégration des populations les plus vulnérables, notamment les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  En tant que Vice-Président de la soixante et unième session de la Commission du développement social, le Costa Rica a présidé le quatrième processus d’examen du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, donnant de l’élan aux discussions sur la création d’un instrument international contraignant sur les droits des personnes âgées.  Appelant les États Membres à respecter leurs engagements financiers, la déléguée a souligné l’importance d’utiliser le SMDS pour canaliser les investissements et les partenariats public-privé vers la réalisation de véritables biens publics mondiaux, tels que la protection sociale, la couverture santé universelle et l’éducation.

Mme IMOGEN KANE, déléguée de la jeunesse de l’Australie, a salué les premières nations de l’Australie, avant de s’inquiéter des changements climatiques et de l’inflation qui frappe durement les jeunes, particulièrement dans les communautés marginalisées.  Elle a insisté sur les problèmes d’accès au logement, de sans-abrisme et de santé mentale auxquels la jeunesse est confrontée.  Estimant que le fossé entre jeunes et décideurs se creusait, elle a regretté la participation souvent purement symbolique des jeunes, de même que le manque de représentativité des militants qui prennent la parole en leur nom, bénéficiant souvent, selon elle, d’un accès privilégié à ces positions grâce aux ressources financières et au soutien de leurs parents.  « Nous voulons prendre part aux solutions mais la question est la suivante: vous écouterez-nous? », a-t-elle lancé. 

M. MIHAJLO MATKOVIĆ (Serbie) a affirmé que les jeunes constituent la ressource principale pour atteindre les ODD, pour ensuite saluer la décision d’établir le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse.  Il a également indiqué que, dans son pays, une loi sur la jeunesse est en cours de rédaction.  Le représentant a ensuite reconnu qu’en Serbie la question de la représentativité des jeunes au sein des instances décisionnelles se pose.  Le chômage reste également un problème majeur, a-t-il indiqué, avant de souligner le rôle crucial de l’éducation dans le développement social. 

M. JOSÉ EDUARDO PEREIRA SOSA (Paraguay) a expliqué que son pays a renforcé ses institutions afin de garantir les droits essentiels, tels que l’accès à la justice, à la protection pour les plus vulnérables, à la santé, à l’éducation, au logement et au travail.  Les efforts pour passer d’un système basé sur l’assistance à un système de protection sociale élargie qui répond à des problèmes multifactoriels est sont en cours, a-t-il ajouté.  Il a expliqué que son gouvernement fournit les ressources nécessaires pour mettre en place des interventions coordonnées qui se fondent, notamment, sur l’égalité de droit, la dignité humaine et la protection des droits des personnes en fin de vie.  De même, le cabinet social travaille à l’élaboration de politiques publiques et supervise les programmes sociaux pour réduire la pauvreté.  Il a précisé que ce cabinet coopère avec 26 institutions, y compris des entités comme le crédit agricole de développement et la banque de développement, pour parvenir à ses objectifs.  Toutes les décisions prises ont pour but de réduire la pauvreté au Paraguay, a-t-il assuré. 

M. FNU IMANUEL (Indonésie) a appelé à tenir compte des besoins spécifiques des populations sur le terrain.  La Troisième commission doit aboutir à des solutions concrètes et jouer un rôle actif dans la promotion de discours positifs.  Ces solutions, a-t-il ajouté, doivent aider les États Membres à mettre en œuvre leurs priorités de développement social, notamment en ce qui concerne l’autonomisation des femmes et la protection de leurs droits.  Le représentant a ensuite rappelé que l’Indonésie a accueilli une réunion intergouvernementale de haut niveau pour célébrer les progrès réalisés au cours de la Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées.  Il a souligné que des délibérations inclusives et productives entre les pays qui respectent l’inclusion sont essentielles pour créer une dynamique positive permettant à la Troisième Commission de faire avancer le programme de développement social.

Mme ANA MARÍA ALONSO GIGANTO (Espagne), rappelant que seuls 15% des ODD étaient en bonne voie de réalisation, a souscrit au plan de relance du Secrétaire général.  Elle a indiqué que son pays s’était engagé à soutenir tous les efforts visant à accroître les investissements en matière de protection sociale, de travail décent, en incluant les groupes exclus ou vulnérables, y compris les travailleurs de l’économie informelle qui restent en grande partie non couverts.  Elle a souligné la dynamique de renforcement mutuel entre le Programme 2030 et le cadre international des droits humains, qui impose des obligations aux États pour sa réalisation. 

L’Espagne comprend qu’elle doit assurer le bien-être de ses citoyens, tout en assumant sa responsabilité à l’échelle mondiale et à l’égard des générations futures, a affirmé la représentante.  Elle a rappelé que son pays avait mis en place un « bouclier social » en 2021 ayant permis de réduire l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la population, notamment grâce à un revenu minimum.  Elle a plaidé en faveur de la lutte contre les quelque 7 000 maladies rares listées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et dont souffrent 300 millions de personnes dans le monde.  Elle a annoncé que lors de cette session, l’Espagne, le Brésil et le Qatar présenteront une résolution sur ce sujet, espérant pouvoir compter sur les délégations pour une adoption par consensus. 

Mme LUZ DEL CARMEN ANDÚJAR (République dominicaine) a rappelé que le Programme 2030 constitue un outil crucial dans le domaine de la protection sociale.  Il est essentiel de continuer de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour éliminer la faim et la pauvreté et atteindre les ODD, a-t-elle poursuivi.  Soulignant le rôle des jeunes, elle a rappelé qu’ils contribuent à bâtir un multilatéralisme efficace.  Leur participation est essentielle, a-t-elle insisté, en estimant que le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse doit permettre de favoriser la participation des jeunes. 

La République dominicaine a mis en œuvre des mesures pour aider les segments les plus vulnérables de la population, a indiqué la représentante, évoquant un programme d’accès au logement pour les personnes handicapées.  Cette mesure s’est accompagnée de politiques de santé ayant garanti un accès aux soins post pandémie.  Par ailleurs, la loi sur le handicap reconnaît le droit à la participation des personnes handicapées.  Le Sommet mondial pour le développement social devra permettre à la communauté internationale de renforcer le cadre des Nations Unies pour un développement social inclusif en relevant les défis existants, a conclu la représentante.

M. DRAGHIA ALEXANDRU, délégué de la jeunesse de la Roumanie, s’est félicité d’appartenir à la génération de jeunes la plus nombreuse de l’histoire à être directement impliquée dans les processus de prise de décision.  Considérant que l’éducation constitue la « pierre angulaire” de la promotion des droits humains, de la cohésion sociale et de la réduction des inégalités, il a regretté que des millions d’enfants et de jeunes adultes n’y aient toujours pas accès.  Il a par ailleurs indiqué que les délégués de la jeunesse de la Roumanie ont fondé une « Académie du développement durable », qui vise à sensibiliser des jeunes dans tout le pays sur l’importance du Programme 2030 et à former des « ambassadeurs de la durabilité ». 

Mme ANA MARIA LAZARUC, déléguée de la jeunesse de la Roumanie, a quant à elle recommandé d’orienter les efforts gouvernementaux vers des projets de recherche innovants dans des domaines clefs afin d’améliorer le développement social.  Elle a aussi demandé instamment aux décideurs de prendre les mesures nécessaires pour que chaque enfant, chaque jeune et chaque adulte ait la possibilité de développer ses connaissances tout au long de sa vie.

M. JACOB BLASIUS, délégué de la jeunesse du Danemark, a appelé les États Membres à ne pas se contenter de grands discours mais à agir pour trouver une voie ambitieuse vers l’avenir et pour autonomiser les jeunes. 

Intervenant à sa suite, Mme CECILIA ZADE ISENI, elle aussi déléguée de la jeunesse du Danemark, s’est inquiétée d’une réduction des droits démocratiques, qui affecte notamment les jeunes.  Elle a appelé les décideurs du monde entier à faire participer les jeunes pour investir dans une transition écologique juste, par le biais d’emplois équitables. 

M KYAW MOE TUN (Myanmar) a noté la prédominance des défis portant préjudice au bien- être social des populations, particulièrement les plus vulnérables.  Il a illustré son propos en prenant l’exemple de son pays, où près de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.  De plus, des écoles et des hôpitaux sont régulièrement bombardés par la junte militaire au pouvoir, tandis que les enfants vivent dans la peur et sont privés de scolarité, a alerté le représentant.  Accusant également la junte d’utiliser la distribution des vaccins comme une arme, il a assuré que le Gouvernement d’unité nationale et d’autres mouvements ethniques de résistance s’emploient à garantir un accès aux soins pour les populations.  Il a enfin regretté l’incapacité de l’ONU d’agir de façon décisive au Myanmar, mettant en garde contre le risque d’une propagation du chaos dans la région, et particulièrement dans les pays limitrophes qui accueillent des réfugiés de la minorité Rohingya.  « Il ne faut pas abandonner le peuple du Myanmar », a-t-il conclu. 

M. BRINZ-YANNICK-MICHEL LENANGUY (République centrafricaine) a souligné l’importance de la scolarisation des enfants, en particulier des filles et des jeunes handicapés, pour obtenir une croissance économique soutenue et durable, avant de mettre en avant les efforts de son pays sur cette question.  Dans le domaine économique, il a insisté sur la nécessité de créer plus d’emplois pour les jeunes, objectif conditionné à l’amélioration du climat des affaires et à la sécurisation des investissements, tout en rappelant que la COVID-19 et la crise humanitaire ont fortement impacté son pays et y ont ralenti la mise en place des ODD.  S’agissant de l’égalité femmes- hommes, le délégué a indiqué que son gouvernement s’engageait à mettre en place une politique visant à la fin des discriminations. 

Sur le plan environnemental, le représentant a affirmé que les conditions de vie se sont améliorées dans de nombreuses régions, notamment grâce à de grands travaux d’assainissement et de désenclavement.  Enfin, rappelant que la République centrafricaine sort progressivement de plusieurs décennies de crises, marquées par des manquements politiques, sécuritaires, sociosanitaires, économiques et environnementaux, il a admis que beaucoup reste à faire pour aboutir à la stabilisation et au développement de son pays.

Mme MANON QUINET, déléguée jeunesse de la Belgique, a dénoncé le tabou autour de la santé mentale, notant que depuis la pandémie de COVID-19, il est impossible d’en ignorer les répercussions.  Elle a appelé à la mise en place de mesures structurelles pour protéger la santé mentale des jeunes.  Ces derniers sont préoccupés par leur avenir, a-t-elle signalé, ajoutant que les conflits armés et les changements climatiques ont une incidence sur leur santé mentale.  



À son tour, M. SAMUEL MUAKU, délégué jeunesse de la Belgique, a déclaré que les jeunes aspirent à remettre en cause le statu quo et sont par conséquent les moteurs du changement.  Déplorant leur manque de participation, il a appelé à se pencher sur le traitement réservé aux jeunes qui font face à des formes intersectionnelles de la discrimination. Il a également insisté sur la nécessité de les outiller pour qu’ils soient conscients de leurs droits. 

M. ALDI KASMI (Albanie) a dit que, dans le contexte de la crise climatique, son pays encourage les États Membres à donner la parole aux jeunes. Pour faire face aux problèmes de santé mentale, l’Albanie lutte contre la stigmatisation et a adopté un plan d’action nationale avec des objectifs clairs facilitant un diagnostic précoce, a indiqué le représentant.  La question de la migration de masse des jeunes est un défi de taille se traduisant par une perte de capital humain qui peut faire obstacle au développement humain, s’est-il inquiété.  À ce titre, il s’est félicité de la création de conditions propices à l’entreprenariat et au bien-être, notamment par un programme mené en partenariat avec l’UNICEF. Rappelant la candidature de l’Albanie pour le Conseil des droits de l’homme, il a souligné l’attention particulière qui sera portée aux enfants et aux femmes. 

Mme PAULA PÄTTIKANGAS, déléguée de la jeunesse de la Finlande, a affirmé que les nombreux jeunes militants avec lesquels elle avait travaillé estimaient que la confiance dans le système multilatéral s’estompait parce qu’il ne s’attaquait pas assez rapidement et efficacement aux nouveaux défis existentiels auxquels l’humanité est confrontée.  « J’ai peur, non seulement pour l’avenir des générations futures, mais aussi pour l’avenir des Nations Unies », a-t-elle confié.  Mettant en avant la nécessité d’une gouvernance anticipative, qui se prépare au changement et à l’incertitude, elle a pris l’exemple de l’intelligence artificielle à la fois incroyablement prometteuse mais jetant une ombre sur le paysage des droits humains et porteuse d’inégalités numériques accrues. 

La déléguée a soutenu l’organisation du Sommet de l’avenir en 2024, la nomination d’un responsable de l’ONU pour les générations futures, la création d’un laboratoire des futurs de l’ONU et les propositions de coopération intergouvernementale des commissions parlementaires pour l’avenir, appelant à doter ces initiatives d’un mandat robuste.  Elle a enfin insisté sur l’importance cruciale de l’information scientifique et de la liberté d’expression, qu’elle a qualifiées de « lignes de vie » pour une prise de décision éclairée en vue d’un monde meilleur.  En conclusion, elle a estimé que si la diversité culturelle pouvait parfois sembler en voie de disparition, c’était précisément là que résidaient l’espoir et la résilience.

Estimant que le bien-être mondial est une entreprise commune, Mme SUMAN SONKAR (Inde) a salué les efforts du G20 sous la présidence indienne en faveur du bien-être de toute l’humanité et de la paix dans le monde.  Si le rythme de progression vers les ODD a ralenti en raison de la pandémie, les efforts pour réduire les inégalités, y compris celles entre les hommes et les femmes, doivent se poursuivre, a-t-elle exhorté.  La représentante a ensuite énuméré les progrès réalisés par son pays dans les domaines des carburants durables, de l’accès aux systèmes d’assainissement, de la couverture électrique, de la vaccination des enfants et de la réduction du taux de mortalité infantile.  L’Inde concentre également ses efforts sur le développement des technologies pour contrer les changements environnementaux, a-t-elle signalé. 

La déléguée a par ailleurs indiqué que des efforts ont été réalisés pour augmenter l’accès aux services sociaux et aux services bancaires pour les femmes.  De plus, le programme de construction de logements accessibles en Inde est le plus important au monde, a-t-elle fait remarquer, avant d’évoquer d’autres mesures sociales, telles que la distribution quotidienne de rations alimentaires à des millions de personnes et l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et en gaz de cuisine dans les foyers ruraux. Elle a enfin estimé que les sociétés éduquées sont le fondement des économies robustes, saluant à cet égard les coopérations au développement Sud-Sud, le système robuste de start-up et le nombre croissant de brevets déposés en Inde. 

Mme WAFIQAH KHALED NAJEEB A. ALMULLA (Koweït) a appelé à aider les sociétés et les individus les plus vulnérables à se relever de la pandémie de COVID-19, plus particulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgées. Affirmant que son pays accorde une attention particulière à la protection sociale, elle a rappelé que l’article 11 de la Constitution koweïtienne accorde une aide sociale aux personnes âgées, handicapées ou incapables de travailler.  Elle a également indiqué que l’article 9 de la Constitution consacre la famille comme « l’unité centrale de la société » et que le Gouvernement koweïtien soutient, à ce titre, les familles vulnérables.   

M. TIÉMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a appelé à accélérer les efforts dans la mise en œuvre de programmes visant à réduire les inégalités sociales.  Il a indiqué que, dans cette perspective, le Gouvernement ivoirien a mis en place un ambitieux Programme social en vue de l’éradication de l’extrême pauvreté.  La première phase de ce programme, entre 2019 et 2021, a notamment mis en place la couverture maladie universelle, élargi les bénéficiaires du programme de filets sociaux productifs, renforcé l’accès à l’eau potable et à l’électricité en milieu rural, accéléré la construction de logements sociaux et développé l’autonomisation des jeunes et des femmes.  La deuxième phase, couvrant la période 2022-2024, a précisé le délégué, vise à accélérer le rythme de réduction de la pauvreté et résoudre la fragilité dans les zones frontalières au nord du pays.  Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité d’une action collective pour aborder les questions de développement social, citant les défis liés à la migration clandestine comme illustration parfaite de la nécessaire « mutualisation de nos efforts ».

Mme THOA THI MINH LE (Viet Nam) a fait état de difficultés qui entravent la réalisation des progrès et aggravent les écarts au sein des sociétés. Des troubles politiques empêchent la bonne application des programmes de développement, a-t-elle signalé, avant d’appeler à une coopération au niveau mondial et de souligner le rôle de l’ONU. Rappelant que la population est au cœur des politiques conduites, la représentante a évoqué les programmes visant à améliorer la qualité de vie au Viet Nam depuis 40ans.  Près de 80% de la population est connectée et le pays figure parmi les pays avec un indice de développement humain élevé, a-t-elle noté, avant de rappeler que les taux de pauvreté ont baissé d’environ 1,5% par an. 

Mme FIKRIYE ASLI GÜVEN (Türkiye) a noté la persistance de l’insécurité alimentaire en 2023, exacerbée par les conflits et l’instabilité économique.  Elle a mentionné le rôle central de la Türkiye et de l’ONU dans la mise en œuvre de l’Initiative de la mer Noire, que son pays cherche actuellement à relancer en tenant compte des préoccupations de tous les acteurs impliqués.  La représentante a partagé des données alarmantes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), selon lesquelles plus de 4 milliards de personnes dans le monde n’ont accès à aucune forme de protection sociale.  « Le développement social restera incomplet sans l’émancipation des femmes », a-t-elle par ailleurs déclaré, appelant à une rémunération équitable et à une plus grande participation des femmes au travail.

En tant que premier pays d’accueil de réfugiés au monde, la Türkiye a mis en place une politique globale de cohésion sociale, a souligné la déléguée, qui a appelé à « libérer le potentiel des migrants ».  Elle a mis en avant l’approche humaniste de son pays en matière de développement, particulièrement dans son aide au développement des pays les moins avancés (PMA).  La représentante a insisté sur le rôle vital des jeunes comme agents du progrès, évoquant l’existence de plusieurs programmes pour répondre aux besoins des 13 millions de jeunes Turcs.  Elle a précisé que la Banque de technologie des Nations Unies pour les PMA, hébergée en Türkiye, s’engage activement auprès de la jeunesse de ces pays pour les doter de compétences numériques.  Enfin, abordant le vieillissement rapide de la population turque, elle a défendu le plan d’action de son gouvernement, qui vise à permettre aux personnes âgées de vieillir en bonne santé et de participer davantage à la vie sociale. 

Mme MARIA PAULA PERDOMO (Chili) s’est inquiétée du retard pris dans la réalisation des ODD, s’alarmant notamment de ce que plus de 600 000 millions de personnes pourraient souffrir de la faim d’ici à 2030.  Deux milliards d’individus travaillent dans des conditions précaires avec des bas salaires, a aussi relevé la représentante, déplorant que les femmes, enfants, jeunes, personnes âgées ou handicapées, migrants, et autochtones restent les premières victimes des crises mondiales. Face à ces défis, la déléguée a prôné la mise en place de systèmes de couverture universelle prenant en compte la dimension de genre, et capables d’augmenter la résilience aux crises. Depuis 2015, on observe un ralentissement des avancées sociales et même des reculs depuis 2020, a-t-elle regretté, notant que les vraies raisons de la pauvreté - le chômage et marginalité – persistent. Elle a ensuite fait part de son soutien à l’organisation du Sommet social mondial en 2025. 

Mme CELINE PIERRE FABRE (Haïti) a détaillé les multiples défis auxquels son pays est confronté, notamment l’insécurité, les changements climatiques, les catastrophes naturelles, l’insécurité alimentaire, l’extrême pauvreté, les conséquences de la COVID-19, et le choléra.  Avec un coefficient de Gini de 1 420 dollars par habitant en 2021 (le plus bas de la région), une cent-soixante-troisième place sur 191 au classement de l’indice de développement humain, et 96% de sa population exposée aux aléas naturels, Haïti est donc dans un état de grande fragilité, a-t-elle alerté. 

Malgré cela, les autorités sont pleinement conscientes de leur devoir d’améliorer la qualité de vie de leur peuple, a assuré la déléguée.  À cet effet, elle a évoqué la Stratégie nationale d’assistance sociale, qui inclut un programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire, la promotion de la paysannerie et la lutte contre l’insécurité alimentaire.  Elle a également mentionné un Programme multisectoriel pour l’apaisement et la réinsertion sociale des groupes vulnérables, citant comme exemple la diminution des coûts de transport en commun pour certaines catégories sociales. Elle a finalement plaidé pour une meilleure mobilisation des ressources à travers des coopération internationales, Nord-Sud et Sud-Sud. 

M. ANOUPARB VONGNORKEO (République démocratique populaire lao) a déploré les répercussions des multiples crises qui ont effacé les progrès en matière de développement. Alors que les droits fondamentaux et le développement socio-économique sont aujourd’hui menacés, la pauvreté s’aggrave, a-t-il constaté, exhortant la communauté internationale à se pencher sur des solutions pour tous. Il a ensuite expliqué que le plan national de son pays, qui en est à mi-parcours, démontre des progrès tangibles. Il a évoqué la réouverture des écoles et la création de plateformes d’apprentissage numériques qui permettent aux enfants des zones rurales d’accéder à l’éducation. Le gouvernement a fait de l’éducation pour tous, y compris pour les filles et les femmes, une priorité à laquelle davantage de budget est consacré, a-t-il assuré. Il s’est ensuite penché sur les efforts réalisés en matière de santé publique, tels que le renforcement de l’accès aux centres de planning familial et la réduction drastique du taux de mortalité maternelle et infantile. Il a par ailleurs assuré que, les personnes handicapées verront leurs conditions de vie améliorées grâce à un plan d’action. Malgré les succès enregistrés, il reste encore beaucoup à faire pour réduire les écarts entre les zones urbaines et rurales, a-t-il averti. Bien que ce soit notre priorité, a-t-il ajouté, nous avons besoin d’une aide financière. 

Mgr ROBERT DAVID MURPHY, Observateur permanent du Saint-Siège, a érigé la dimension sociale du développement en un devoir d’action et d’esprit de fraternité.  Il est essentiel de travailler ensemble pour créer les conditions favorables au développement humain, a-t-il déclaré, en commençant par l’éradication de la pauvreté dans le respect des différentes valeurs et priorités.  Le développement humain implique également le bien-être social, spirituel et culturel de tous, a-t-il poursuivi, ce qui demande la reconnaissance d’une humanité commune plutôt que de réduire les individus à une catégorie spécifique ou à un groupe identitaire. 

Le représentant a ensuite réitéré l’importance de la famille en tant qu’« unité de groupe naturelle et fondamentale de la société ».  Les systèmes de protection sociale devraient donc, selon lui, soutenir en priorité les familles et encourager les mères et les pères à œuvrer pour le bien-être de leur progéniture.  L’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants est également primordial pour une société faite de citoyens responsables, a-t-il jugé, et les programmes éducatifs devraient soutenir les parents dans leurs droits et leurs devoirs en tant qu’éducateurs de premier plan.  Il a ajouté que la formation professionnelle devrait aussi permettre aux travailleurs expérimentés d’acquérir de nouvelles compétences ou de se réorienter. Selon ses dires, un système économique équitable doit permettre une autonomie des individus et s’atteler à diminuer le chômage des jeunes, le travail clandestin et les violations des droits de travailleurs.  C’est seulement en mettant la solidarité en pratique, en particulier envers les plus vulnérables, que nous pourrons atteindre le véritable développement social, a-t-il conclu. 

Mme ELEANE YAOSKA PICHARDO URBINA (Nicaragua) a critiqué l'imposition à son pays de sanctions « unilatérales, illégales, injustes et corrosives » qui entravent ses efforts dans l’accomplissement des ODD. Elle a vanté les mérités du modèle sandiniste en place depuis 2007, qui est fondé sur la réduction de la pauvreté et des inégalités, la création d'emplois, la promotion des investissements et la protection des ressources naturelles.  

Affirmant qu’une santé gratuite et de qualité avait toujours été une priorité pour le Front sandiniste de libération nationale au pouvoir, la représentante a mentionné la construction et l'amélioration de 1 250 centres de santé depuis 2007, l’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux à plus de 6 000 aujourd’hui et la présence d’au moins une maternité dans chacune des 153 municipalités du pays. 

Concernant le respect des droits humains, la déléguée a évoqué la mise en œuvre d’initiatives pour les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées, ces dernières ayant accès à des services de base grâce à des subventions). Elle a enfin insisté sur le rôle actif de la jeunesse dans la réalisation des programmes sociaux, culturels, éducatifs et environnementaux du pays, renforçant ainsi leur importance dans le développement national. 

M. FIRAS HASSAN JABBAR AL-KHAQANI (Iraq) a indiqué que l’existence de crises multiples constitue une source de préoccupation majeure, citant notamment l’insécurité alimentaire, les changements climatiques, le manque d’accès aux ressources hydrauliques, ou les répercussions sociales de la COVID-19.  Après avoir appelé au renforcement de la coopération Nord-Sud, ainsi qu’au niveau du système de l’ONU, il a évoqué l’adoption, en 2023, de la loi 18 relative à la protection sociale.  Il a précisé que cette législation s’applique à tous les secteurs et assure une vie digne aux travailleurs et leur famille.  Il a également mentionné le plan de développement national pour la période 2023-2027 ainsi que le troisième plan national pour la réduction de la pauvreté.

Soucieux de préserver les familles en tant que cellule première des sociétés conformément à l’article 23 du Pacte international pour les droits civiques et politiques, il a fait état d’une initiative nationale en cours d’exécution visant à mettre à profit les capacités et les talents des jeunes. 

M. EDER ROJAS (Pérou) s’est inquiété de crises multiples qui ont limité la capacité des États Membres de réaliser le Programme 2030, rappelant que 30% des cibles des ODD n’avaient connu aucun progrès depuis 2015. Si ces tendances perdurent, 575 millions de personnes continueront à vivre dans la pauvreté extrême en 2030, et seul un tiers des pays seront parvenus à réduire la pauvreté de moitié, a-t-il averti, rappelant que l’éradication de la pauvreté est le principal défi auquel le monde est confronté.  Indiquant que le Pérou en faisait sa priorité, il a annoncé que son pays présenterait un projet de résolution consacré à la promotion de l’intégration sociale par l’inclusion sociale et espéré pouvoir compter sur le soutien de tous les États Membres.  Le délégué s’est également inquiété du sort des personnes vulnérables, notamment des personnes handicapées et des personnes âgées, rappelant que les plus de 65 ans passeraient de 10% de la population en 2022 à 16% en 2050. Il a assuré que son pays menait une politique multisectorielle pour faire face à ces situations. 

Mme DJENEBA DABO N'DIAYE (Mali) a indiqué que son gouvernement a pris, en 2019, des mesures de protection notamment à travers l’adoption du programme décennal d’éducation qui vise à améliorer et renforcer la résilience du secteur.  À la faveur du programme, des progrès ont été enregistrés, cependant la crise sécuritaire fragilise les efforts obtenus, contraignant, entre autres, à la fermeture d’écoles, a-t-elle déploré.  Sur le plan sanitaire, elle a fait état de la mise en place de plusieurs régimes d’assurance, dont des mutuelles pour les travailleurs des secteurs informels et agricoles.  De plus, le Gouvernement envisage d’instaurer un régime d’assurance maladie universelle, a ajouté la représentante, avant d’évoquer la mise en œuvre de programmes sociaux destinés aux plus vulnérables parmi lesquels figurent les personnes handicapées, et les personnes déplacées.
  Un examen stratégique a par ailleurs été lancé, en 2016, afin d’identifier les obstacles entravant l’atteinte de l’ODD « Faim zéro » au Mali.  



Mme LAETITIA SCHÖNBURG, de l’Ordre souverain de Malte, s’est inquiétée de l’aggravation de la pauvreté extrême, de l’insécurité alimentaire, de l’absence d’éducation de qualité et du chômage, ajoutant que l’agence humanitaire de l’Ordre intervenait notamment pour lutter contre la pauvreté avec pour philosophie l’autonomisation des communautés concernées.  Elle a aussi indiqué que l’Ordre était actif pour lutter contre l’insécurité alimentaire et favoriser l’accès à l’éducation, à l’énergie et au travail. 

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