Soixante-dix-huitième session
1re et 2e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4372

La Troisième Commission débute sa session 2023 en débattant des effets délétères des changements climatiques, des conflits et de la COVID-19 sur le développement social

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a donné le coup d’envoi aux travaux de sa soixante-dix-huitième session avec une séance entièrement consacrée à la question du développement social.  Les débats ont été dominés par les effets conjugués des changements climatiques, des conflits et de la pandémie de COVID-19, qui, selon le constat de nombreuses délégations, ont entravé les progrès en vue d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. 

« Le tableau n’est certainement pas rose », a regretté le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, relevant qu’à mi-parcours, seulement 15% des cibles des ODD étaient en bonne voie de réalisation.  Soulignant l’importance du travail de la Troisième Commission, M. Li Junhua a estimé qu’ils pouvaient aider à établir des liens clairs entre « l’écologisation de l’économie et la garantie d’un développement social durable ». 

Le responsable de la Division du développement social inclusif au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a renchéri sur ce sombre constat, notant que la progression vers les objectifs du Sommet mondial pour le développement social s’était ralentie, voire inversée, depuis 2015. M. John Wilmoth a en outre rappelé aux États Membres la recommandation de convoquer un Sommet social mondial en 2025, une proposition saluée par plusieurs délégations dont la Jamaïque au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et par la Tunisie, au nom du Groupe des États d’Afrique. 

De nombreuses délégations, dont El Salvador, qui s’exprimait au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), ont appelé à la solidarité internationale afin de soutenir les pays en développement.  S’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, Cuba a défendu le rôle central de la coopération Nord-Sud, ajoutant que les pays développés devaient s’acquitter de leurs « responsabilités historiques, enracinées dans des siècles d’inégalités, de colonialisme et de commerce déloyal ».  La délégation a également insisté sur l’urgence d’éliminer les mesures coercitives unilatérales qui nuisent au développement économique et social des pays affectés, un point également soutenu par le Bélarus. 

De nombreuses délégations ont également appelé à s’attaquer en priorité aux inégalités croissantes, au sein des pays et entre eux, ainsi qu’à entreprendre une réforme en profondeur du système financier international. L’Argentine a jugé de plus indispensable une redistribution des droits de tirage spéciaux (DTS), appelant le Fonds monétaire international (FMI) à se saisir sans délai de la question des paiements supplémentaires imposés aux pays endettés. 

Par la voix de deux délégués de la jeunesse, l’Union européenne a prévenu que si la tendance actuelle se confirme, seulement un tiers des pays auront diminué leur niveau de pauvreté en 2030, quatre milliards de personnes n’auront pas de protection sociale et 600 millions vivront toujours dans la pauvreté extrême.  De même, elle a souligné le rôle de l’éducation dans la « transformation du cycle de la pauvreté », appelant à investir dans les infrastructures, les méthodes d’enseignement novatrices et l’éducation des éducateurs. 

« Pour les jeunes du monde entier le développement durable n’est pas seulement un mot à la mode, mais une véritable bouée de sauvetage », a renchéri l’Autriche par la voix de son délégué de la jeunesse.  Elle a rapporté que les événements actuels laissaient souvent les jeunes « désemparés, désillusionnés et parfois découragés », qu’ils soient réfugiés ou défenseurs de l’environnement par exemple. « Tous ces jeunes méritent d’être entendus », même ceux qui souffrent de difficultés économiques ou de problèmes de santé mentale, a-t-elle estimé. 

Au préalable, au cours d’un dialogue interactif ayant suscité un vif intérêt de la part des délégations, l’Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, a fait le point sur l’impact des catastrophes provoquées par les changements climatiques sur ces droits. Constatant que les seniors étaient particulièrement vulnérables à ces phénomènes, Mme Claudia Mahler a appelé à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant sur leurs droits humains, une proposition appuyée par le Chili, qui s’exprimait au nom du Groupe des Amis des personnes âgées.  Ce dernier a rappelé que d’ici à 2030, les personnes âgées de 60 ans ou plus devraient être plus nombreuses que les jeunes. 

Évoquant de son côté les questions de logement, le Directeur du Bureau de New York d’ONU-Habitat, a rappelé le caractère inédit du rapport « Politiques et programmes inclusifs de lutte contre le sans-abrisme, y compris à la suite de la maladie à coronavirus ».  M. Christopher Williams a notamment indiqué que ce rapport appelle à ériger le sans-abrisme au rang de priorité et recommande aux États Membres d’adopter une définition et des indicateurs communs du phénomène. 

En ouverture de séance, le Président de la Troisième Commission, M. Alexander Marschik, de l’Autriche, insistant sur une gestion efficace du temps imparti, s’est livré à un trait d’humour, en présentant une véritable cloche à vache du Tyrol comme sa baguette de chef d’orchestre pour diriger les débats. Il a également félicité ses Vice-Présidents, Mme Nelly Banaken, du Cameroun, Mme Monica Shahanara, du Bangladesh et M. Tomas Grunwald, de la Slovaquie, ainsi que le Rapporteur de la Commission, M. Robert Poveda Brito, du Venezuela. 

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 29 septembre à partir de 10 heures.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/78/211)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/78/134A/78/187A/78/188A/78/189A/78/331A/78/157)

Déclarations d’ouverture

En ouverture de cette séance inaugurale, M. ALEXANDER MARSCHIK, Président de la soixante-dix-huitième session de la Troisième Commission, a eu un trait d’humour pour lancer les travaux, indiquant avoir apporté avec lui des montagnes autrichiennes du Tyrol non pas du schnaps ou du chocolat mais « une vraie cloche, pas touristique, à utiliser dans des situations spéciales ».  M. Marschik a précisé à cette occasion que sa présidence sera la troisième de l’Autriche, après celles de 1968 et 1992.  Se disant honoré de présider la Troisième Commission en cette année marquant le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le trentième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, il a appelé à redoubler d’efforts pour construire ensemble un avenir où les droits de l’homme ne seront plus de simples paroles mais une réalité vivante pour tous.  C’est particulièrement vrai cette année, alors que de nombreuses crises et de terribles violations des droits humains nous rappellent tout ce qui reste à faire, a-t-il observé.  Il a enfin souhaité qu’en dépit de leurs natures diverses et de leurs différences politiques, les délégations s’écoutent, se respectent et s’engagent dans le dialogue et la coopération ces prochaines semaines.  « Même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous devons travailler ensemble. »

M. LI JUNHUA, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé la tenue la semaine dernière du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), au cours duquel les dirigeants du monde ont pu faire un point sur l’avancement des ODD, la réforme du financement du développement, la préparation aux pandémies et l’élévation du niveau d’ambition collective en matière de climat.  Tout au long de ces discussions, les États Membres ont clairement indiqué que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 « reste le meilleur cadre pour sortir des crises actuelles et parvenir à un monde plus vert et plus inclusif », a souligné le haut fonctionnaire.  Pourtant, a-t-il ajouté, à mi-parcours de la réalisation des ODD, force est de constater que les progrès sont lents et fragiles.  Avec seulement 15% des cibles des ODD en bonne voie, « le tableau n’est certainement pas rose », a commenté M. Li, pour qui il reste néanmoins possible de construire un monde juste, pacifique, inclusif et durable.  Cela nécessite un changement fondamental, a-t-il dit, avant d’appeler à adopter des approches holistiques et intersectorielles qui exploitent les « cobénéfices », évaluent des compromis et valorisent le bien public dans son ensemble.  « Une approche du développement véritablement centrée sur les personnes peut contribuer à éclairer notre voie », a affirmé le Secrétaire général adjoint, en soulignant l’importance du travail de la Troisième Commission à cet égard. 

Notant que cette commission devra examiner plus de 50 projets de résolution au cours de la présente session, M. Li a relevé que les discussions des mois à venir devraient contribuer à relier les questions apparemment disparates qui ont dominé le dialogue entre les dirigeants mondiaux afin de créer une image claire des choix politiques à faire.  « Vos décisions pourraient contribuer à orienter l’élaboration de politiques qui reconnaissent les droits de l’homme et le développement social comme à la fois un moyen et une fin sur notre chemin vers un avenir meilleur. » Selon lui, ces travaux peuvent notamment aider à garantir que des liens clairs soient établis « entre l’écologisation de l’économie et la garantie d’un développement social durable ». Ils peuvent aussi démontrer que les lois respectueuses des droits des peuples autochtones peuvent accélérer nos ambitions climatiques et contribuer à préserver la biodiversité, ou encore rappeler que de véritables progrès ne seront pas réalisés si nous laissons la moitié du monde derrière nous.  En bref, a-t-il poursuivi, « vos résultats peuvent guider et éclairer les actions qui mènent à la reconnaissance, à l’acceptation, à l’autonomisation et à l’inclusion de tous les peuples, partout dans le monde, sur la voie d’une prospérité et d’une durabilité partagées ». 

À cette aune, les domaines d’expertise de la Troisième Commission sont autant de questions transversales qui seront abordées lors du prochain Sommet de l’avenir en 2024, a indiqué le Secrétaire général adjoint, selon lequel le Secrétariat de l’ONU sollicitera également les conseils de cette commission de l’Assemblée générale en vue de la convocation d’un sommet social mondial en 2025 afin d’élaborer un plan d’action pour le développement social « adapté au XXIe siècle ».  Pour finir, M. Li a appelé à avancer vers 2030 et la réalisation des ODD « dans un esprit d’unité et de solidarité ». 

Déclaration liminaire suivie d’un dialogue interactif

M. CHRISTOPHER WILLIAMS, Directeur du Bureau de New York d’ONU-Habitat, a indiqué que le rapport « Politiques et programmes inclusifs de lutte contre le sans-abrisme, y compris à la suite de la maladie à coronavirus », soumis à la Troisième Commission conformément à la résolution 76/133 de l’Assemblée générale, est une première.  Il souligne l’aggravation d’inégalités préexistantes à la pandémie et la création de nouvelles formes de vulnérabilités.  Parmi celles-ci, le rapport évoque notamment les logements précaires impropres à l’habitation humaine, l’exposition des populations à faible revenu aux expulsions et la discrimination des populations sans abri. Il souligne également le rôle crucial des gouvernements locaux dans l’apport de solutions, ainsi que l’importance d’inclure les personnes sans abri dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques destinées à mettre fin à l’itinérance.

M. Williams a précisé que ce rapport recommande aux États Membres d’adopter une définition et des indicateurs communs du sans-abrisme afin d’assurer des activités d’évaluation et d’adapter les investissements publics.  Tout en appelant à ériger le sans-abrisme au rang de priorité en s’attaquant à ses causes locales et nationales, le rapport réaffirme la nécessité de recourir à un groupe de travail intergouvernemental dédié au logement, conformément à la résolution 76/133, a conclu le haut fonctionnaire. 

Dialogue interactif 

À la suite de cette présentation, la Pologne a rappelé les efforts qu’elle a déployés en faveur de l’accueil sur son territoire de 1,6 million de réfugiés ukrainiens, après le début de l’invasion de leur pays par la Russie en février 2022.  Notant ensuite que le rapport présenté défend une approche fondée sur les droits humains pour soutenir les sans-abris, elle a demandé à M. Williams des exemples de pratiques ayant fait leurs preuves en la matière et qui pourraient inspirer d’autres pays.

La Macédoine du Nord a, pour sa part, fait une remarque de procédure, regrettant qu’il n’y ait que des hommes à la tribune.  Elle a appelé le Président à davantage veiller à la représentation des femmes au sein de la Commission, eu égard aux questions dont elle est saisie. 

Déclaration liminaire suivie d’un dialogue interactif

M. JOHN WILMOTH, responsable de la Division du développement social inclusif du Département des affaires économiques et sociales (DISD/DESA), a présenté une note et sept rapports du Secrétaire général au titre de l’ordre du jour, à commencer par le rapport relatif à la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/78/211), qui note que les progrès restent fragiles et inégaux.  De fait, a-t-il relevé, malgré des progrès marqués depuis 1995, les avancées vers les objectifs du Sommet mondial pour le développement social ont ralenti, voire se sont inversées, depuis 2015.  M. Wilmoth a en outre indiqué que le rapport recommande aux États Membres de convoquer un Sommet social mondial en 2025 et de concevoir des politiques qui favorisent le travail décent et le progrès social.

Abordant ensuite le point relatif au développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille, le responsable du DESA a présenté une note du Secrétariat (A/78/157) sur la « Situation sociale dans le monde en 2023: ne laisser personne de côté dans un monde vieillissant », laquelle fait un tour d’horizon des implications économiques et sociales du vieillissement de la population et fournit des recommandations pour gérer équitablement ce phénomène observé à l’échelle mondiale. 

S’agissant du rapport A/78/134 relatif à la « Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement », M. Wilmoth a indiqué qu’il met en évidence les principaux problèmes et enjeux liés à l’inclusion pleine et effective des personnes âgées dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Le haut fonctionnaire a ensuite présenté le rapport A/78/188 intitulé « Promouvoir l’intégration sociale par l’inclusion sociale »,qui propose une analyse du rôle de l’inclusion et de l’intégration sociales dans la lutte contre la pauvreté multidimensionnelle et propose une série de recommandations à l’adresse des États Membres.

Le rapport A/78/187 centré sur le « Rôle des coopératives dans le développement social » promeut, quant à lui, le renforcement des capacités des coopératives en tant qu’entreprises rentables favorisant le développement durable tout en donnant du pouvoir à de nombreuses personnes vivant dans la pauvreté ou dans des situations vulnérables, a-t-il précisé.

Sur le volet relatif aux jeunes, le rapport A/78/189 sur les « Politiques et programmes mobilisant les jeunes » donne un aperçu des progrès réalisés dans ce domaine, en mettant l’accent sur la solidarité et les partenariats intergénérationnels, la sécurité alimentaire et la consommation durable, et le développement inclusif par le sport, la culture et les loisirs, dans l’optique d’une reconstruction en mieux après la pandémie de COVID-19.

Au titre du point relatif à la famille, le haut fonctionnaire a présenté le rapport A/78/61–E/2023/7 intitulé « Préparation et célébration du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille ».  Enfin, M. Wilmoth a présenté le rapport sur les « Droits des personnes handicapées et Protocole facultatif » contenu dans le document A/78/331.

Dialogue interactif

Intervenant à la suite de cette présentation, le Maroc a relevé que la Décennie d’action pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) a gravement pâti de la pandémie de COVID-19, laquelle a eu une forte incidence sur les sources de revenu des pays en développement.  Cette crise sanitaire s’est transformée en une crise économique et sociale qui a compliqué les efforts de réalisation des ODD, a insisté la délégation.  Enfin, après avoir félicité le DESA pour ses efforts destinés à inspirer de nouvelles politiques en vue de la réalisation effective des ODD, le Maroc a estimé que le renforcement de la confiance, de la cohésion sociale et de la solidarité intergénérationnelle sont des éléments cruciaux pour permettre aux institutions d’atteindre ces objectifs d’ici à 2030. 

Le Responsable de la Division du développement social inclusif du DESA a constaté l’absence de questions et s’est contenté de remercier le Maroc pour ses observations. 

Déclaration liminaire suivie d’un dialogue interactif

Mme CLAUDIA MAHLER, Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, a présenté son rapport, consacré à l’impact des catastrophes provoquées par les changements climatiques sur ces droits.  Elle a indiqué que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux vagues de chaleur, aux sécheresses, aux typhons et aux inondations, qui ont un « impact disproportionné » sur leurs droits humains, notamment le droit à un niveau de vie décent, à la santé, au logement, aux moyens de subsistance, au bien-être ainsi qu’à l’accès à la nourriture, à la terre, à l’eau et à l’assainissement. Elle a ajouté que cet impact était aggravé par des facteurs négatifs qui les affectaient déjà tels que la pauvreté, la situation géographique excentrée, le manque de moyens de transport et l’interruption des services de soins, ainsi que l’âgisme.  « Les personnes âgées ont tendance à être exclues, isolées et laissées pour compte lorsqu’elles sont confrontées à des catastrophes naturelles », a-t-elle résumé. 

Rappelant que les deux tiers d’entre elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, confrontées à un risque plus élevé de catastrophes climatiques, l’Experte a appelé à une action urgente de la part des États, des agences de l’ONU et des sociétés civiles afin de garantir une réponse qui prenne en compte leurs besoins spécifiques.  Elle a relevé que la reconnaissance des impacts des changements climatiques sur les droits humains était limitée dans le droit international, ajoutant que si l’Accord de Paris établissait bien un lien, la couverture « fragmentée et incohérente » des droits des personnes âgées par le droit international des droits humains ne leur offrait pas une protection juridique complète face aux changements climatiques.  Elle a cependant noté que les dispositions des traités relatifs aux droits de la personne pouvaient s’appliquer dans une certaine mesure et que la relation entre changements climatiques, réduction des risques de catastrophe et droits humains des personnes âgées avait été reconnue dans des documents politiques non contraignants et au sein de cadres juridiques régionaux.  

L’Experte a appelé à prendre en compte les droits humains des personnes âgées avant, pendant et après les catastrophes provoquées par les changements climatiques.  Elle a rappelé que si les communautés locales et la société civile avaient un rôle important à jouer pour ces droits et devaient être soutenues, les plans de préparation et de réponse relevaient de la responsabilité première de l’État, soulignant au passage le caractère essentiel de systèmes de protection sociale solides, de solutions de logement adaptées, de services de santé accessibles et de systèmes de communication efficaces.  Elle a aussi estimé que les personnes âgées devaient être prioritaires dans les efforts d’évacuation, quel que soit leur degré de mobilité, et que l’aide humanitaire leur soit rendue accessible, notamment en matière de traitements pour les maladies chroniques, de soins palliatifs et de santé mentale.  De même, elle a appelé les États à faciliter l’accès des personnes âgées aux pensions, aux prêts et aux programmes liés au rétablissement. 

Rappelant que les personnes âgées sont le groupe d’âge dont la croissance est la plus rapide au monde, l’Experte a appelé à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant sur les droits humains des personnes âgées, qui leur offrirait une meilleure protection dans le contexte des catastrophes d’origine climatique. 

Dialogue interactif

Inaugurant cet échange avec l’Experte indépendante, Israël a voulu savoir quelles mesures permettraient de tendre la main aux personnes âgées dans le contexte des catastrophes provoquées par les changements climatiques.  Un cadre normatif permettrait-il de renforcer les institutions pour assurer une meilleure protection des droits des personnes âgées dans ce contexte, a demandé le Chili, au nom du Groupe des Amis des personnes âgées.  À sa suite, la Slovénie s’est interrogée sur les politiques de réduction des risques prenant en compte l’âge et le genre.  Une approche appuyée par l’Argentine qui a souhaité savoir quelles actions engager pour impliquer les personnes âgées en général, notamment les femmes et les personnes de la communauté LGBTQ+, dans les processus de décision. 

Quelles sont les principales mesures que les systèmes de santé nationaux peuvent prendre pour renforcer leurs plans de gestion des risques de catastrophe de manière à soutenir au mieux les personnes âgées? a demandé l’Autriche.  Il faut « amplifier la voix » des personnes âgées, a recommandé Malte et les impliquer dans la formulation des politiques pour qu’elles aient la voix au chapitre, a complété El Salvador.  En quoi, la mise en place de normes internationales pour protéger les droits humains des personnes âgées peut-elle garantir leur pleine participation à la prise de décisions, a voulu savoir le Nigéria.  Le Portugal et les Philippines se sont inscrits en faveur d’un instrument juridiquement contraignant, une mesure décriée par la Fédération de Russie qui a estimé que le programme d’action de Madrid couvre toutes ces questions.  Il faut réfléchir à des programmes d’action qui prennent en compte la totalité de la population, a martelé la délégation. 

Préconisant de traiter cette question dans le cadre d’une approche holistique, le Mexique a voulu connaître quelques exemples de pratiques optimales.  Comment soutenir les partenariats public-privé et mobiliser des financements de projets de retraite dans les pays les moins avancés (PMA), a demandé le Bangladesh.  Il faut développer une approche basée sur des données ventilées par âge pour garantir une réponse adaptée aux personnes âgées en situation d’urgence, a préconisé la République dominicaine.  Cela permettrait également de fournir des services de meilleures qualités aux personnes concernées, a renchéri la Malaisie qui s’est intéressée à l’expérience des pays ayant mis en place une base de données de ce type.  Qu’en est-il de la budgétisation sensible au genre pour la protection des personnes âgées dans les actions pour le climat? a demandé le Maroc

À son tour, Cuba a voulu avoir l’avis de l’Experte sur l’incidence des mesures coercitives unilatérales sur l’exercice et les droits des personnes âgées.  Pourquoi cet aspect n’a-t-il pas été mentionné dans le rapport, a demandé la République arabe syrienne.  L’Union européenne a voulu en savoir plus sur les actions de l’ONU pour sensibiliser davantage aux besoins des personnes âgées lors de catastrophes liées aux changements climatiques.  Pour sa part, la délégation des États-Unis s’est enquise des actions envisagées par les États pour soutenir les droits des personnes âgées confrontées aux changements climatiques.  L’Indonésie s’est intéressée quant à elle aux liens entre la participation des personnes âgées dans la réduction du risque de catastrophes et les stratégies de développement durable.  Enfin, en tant que cofaciliateur du mécanisme sur l’identification d’éventuelles lacunes dans la protection des droits humains des personnes âgées, le Brésil a estimé nécessaire de se joindre à cet effort.

Répondant aux nombreuses interrogations soulevées par les délégations, l’Experte indépendante a noté que les personnes âgées ayant moins recours aux TIC, il convient de les identifier pour mieux les informer des risques de catastrophes.  Elle a vanté les mérites d’un instrument juridiquement contraignant qui permettrait de ne plus oublier les personnes âgées, et qui pourrait inclure le péril que représentent, pour elles, les catastrophes naturelles. 

Elle a salué la création de conseils consultatifs qui portent la voix des personnes âgées au sein de plusieurs parlements nationaux.  Beaucoup d’États ne se sont toutefois pas encore pleinement engagés sur ce chemin, a-t-elle regretté, les exhortant à inclure davantage ces personnes.  Même les États aux sociétés encore jeunes devraient s’y atteler, car les jeunes d’aujourd’hui seront les personnes âgées de demain.  Une approche basée sur des données ventilées simplifiera grandement et améliorera ces efforts, de même que le partage d’expériences, a-t-elle ajouté. 

Mme Mahler est ensuite revenue sur la notion d’intersectionnalité, rappelant que toutes les personnes âgées ne sont pas les mêmes, certaines, par exemple, étant à la fois femmes, migrantes, ou autochtones.  Les seniors sont souvent perçus comme un fardeau, a regretté l’Experte indépendante.  Pourtant, leur sagesse est bienvenue face au péril climatique.  Ne sous-estimons plus leurs idées, a-t-elle plaidé. 

Discussion générale  

S’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. ALEJANDRO GONZALEZ BEHMARAS (Cuba) a pris note de la proposition de convoquer un sommet social mondial en 2025. Il a estimé que les efforts multilatéraux devraient s’attaquer en priorité aux inégalités croissantes, au sein des pays et entre eux, citant notamment l’augmentation des taux d’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, le chômage, le manque d’accès à une éducation de qualité et à l’énergie.  

Il a dénoncé les inégalités structurelles du système financier international qui devrait, selon lui, être réformé en profondeur.  Il a défendu le rôle central de la coopération Nord-Sud, appelant à accorder un soutien financier plus important aux pays en développement et à respecter les engagements en matière d’aide publique au développement.  La coopération Sud-Sud est un complément, et non un substitut, à la coopération Nord-Sud, a-t-il ajouté, les bons exemples de la première n’exonérant pas les pays développés de la seconde en raison de leurs « responsabilités historiques, enracinées dans des siècles d’inégalités, de colonialisme et de commerce déloyal ».  Dans le même ordre d’idées, il a dénoncé les mesures coercitives unilatérales qui ont un impact négatif sur les populations des pays en développement et nuisent à leur développement économique et social, réaffirmant la nécessité urgente de les éliminer immédiatement. 

Le délégué a par ailleurs estimé que la communauté internationale et, en particulier, les pays en développement, devaient se préparer à mieux répondre aux défis du vieillissement des populations, notamment concernant les efforts d’éradication de la pauvreté.  Il a appelé à garantir le plein respect de tous les droits humains des personnes âgées, en intégrant le vieillissement dans les stratégies de développement durable. 

Mme  GIULIA TARIELLO, déléguée de la jeunesse de l’Union européenne, a rappelé le récent Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), en souhaitant que des mesures supplémentaires soient prises, compte tenu des crises actuelles qui mettent en péril les progrès enregistrés.  Soulignant le rôle de l’éducation, qui constitue le socle des sociétés stables, elle a affirmé que les jeunes ont conscience de l’importance de l’enseignement et de la formation dans la transformation du cycle de la pauvreté. Convaincue que des politiques de développement social globales permettront de garantir l’accès à l’éducation, elle a appelé à investir dans les infrastructures, à développer des méthodes d’enseignement novatrices et à contribuer à l’éducation des éducateurs. La jeune représentante a également rappelé la nécessité de fournir une éducation numérique aux femmes particulièrement touchées par les inégalités.  Les jeunes sont des partenaires clefs, a-t-elle lancé, en soulignant la nécessité de fournir une éducation conforme à leurs aspirations et qui les prépare aux défis du XXIe siècle.  Enfin, elle a fait part de la volonté de l’UE de redoubler d’efforts à travers la coopération, le partage des meilleurs pratiques et le soutien aux initiatives conformes aux ODD. 

À chaque catastrophe, les jeunes souffrent et sont empêchés de façonner leur avenir, s’est ensuite alarmé M. LUKAS SVANA, autre délégué de la jeunesse de l’UE, selon lequel 600 millions de personnes vivront encore dans la pauvreté extrême, en 2030, si la tendance actuelle se confirme. De même, un tiers seulement des pays auront diminué leur niveau de pauvreté et 4 milliards de personnes n’auront pas de protection sociale, a-t-il poursuivi, avant de rappeler que l’Union européenne est attachée à un renforcement des systèmes de protection sociale dans les pays partenaires, avec lesquels elle adopte une approche coordonnée, notamment pour la création d’emplois décents et la promotion des ODD. Le délégué a noté, à cet égard, que la lutte contre la pauvreté est nécessaire dans tous les pays du monde, quel que soit le PIB ou l’indice de développement humain.  Enfin, après avoir souligné l’importance d’un espace civil libre pour faire face aux défis mondiaux, il s’est inquiété du recul de la démocratie dans le monde depuis 2012. 

Au nom du Groupe des Amis de la famille, M. PAVEL EVSEENKO (Bélarus) a estimé que les préparatifs en vue de la célébration du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2024, sont l’occasion d’attirer davantage l’attention sur les objectifs de l’Année internationale et d’accroître la coopération à tous les niveaux sur les questions familiales.  Soulignant le rôle « vital » de la famille dans le développement culturel, politique et socioéconomique, il a déclaré voir dans la famille un acteur actif et un bénéficiaire de la mise en œuvre du Programme 2030.  Selon lui, des politiques et programmes efficaces axés sur la famille sont essentiels pour réduire la pauvreté, promouvoir l’équilibre travail-famille, agir pour l’égalité femmes-hommes et l’autonomisation des femmes et des filles, et lutter contre l’exclusion sociale.  La famille étant largement considérée comme un facteur de protection sociale, assurer la solidarité entre les générations et investir dans la famille en tant qu’environnement naturel pour les enfants constituent « la meilleure stratégie de protection sociale », a-t-il ajouté. 

Dans ce droit fil, le représentant a réaffirmé la responsabilité première de la famille dans la protection des enfants, soulignant à cet égard l’importance d’un environnement familial et d’une atmosphère de bonheur, d’amour et de compréhension, exemptes de violence et de privation, pour le développement complet et harmonieux de la personnalité de l’enfant.  Dans ce cadre, il a reconnu la responsabilité parentale partagée comme l’un des éléments centraux des programmes et plans liés à la famille. Il a, d’autre part, jugé que les personnes handicapées et les membres de leur famille devraient bénéficier de la protection et de l’assistance nécessaires pour permettre aux familles de contribuer à la pleine jouissance des droits des personnes handicapées.  De même, il a appelé à renforcer les partenariats et la solidarité entre les générations.  Enfin, le délégué a exprimé le plein soutien du Groupe des Amis de la famille à la résolution annuelle du Groupe des 77 et la Chine sur les préparatifs et la célébration du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera présentée lors de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale. 

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili), s’exprimant au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, a déclaré que le vieillissement de la population est une source de possibilités sans précédent.  Elle a indiqué que la transformation numérique a un effet particulier sur les femmes âgées.  Étant souvent moins exposées aux nouvelles technologies, ces dernières peinent à développer des compétences appropriées, a expliqué la représentante, qui a appelé à investir dans le développement des compétences numériques des femmes âgées. 

Rappelant que d’ici à 2030, les personnes âgées de 60 ans ou plus devraient être plus nombreuses que les jeunes, la déléguée a regretté que, dans la pratique comme dans les conversations politiques mondiales, les personnes âgées sont souvent négligées.  Face à ces insuffisances, elle a appelé à établir une définition sociale de la personne âgée, d’identifier la contribution des personnes âgées au développement durable, ou encore d’augmenter de manière significative la disponibilité de données ventilées par revenu, sexe, âge, race, ethnicité, statut migratoire, handicap, localisation géographique et autres.  Elle s’est en outre inquiétée de l’intersection de l’âge avancé avec d’autres sources de discrimination et a recommandé la mise en place d'un instrument juridiquement contraignant, jugeant sa création d’autant plus essentielle au vu de l’impact disproportionné de la pandémie sur les personnes âgées.

S’exprimant au nom de l’Association des États de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a rappelé que, grâce à d’importants efforts réalisés aux niveaux régional et national, les États membres de l’ASEAN ont accompli des progrès remarquables en matière de prospérité économique, de développement, d’intégration et d’amélioration de la qualité de vie des habitants de la région.  Il a aussi rappelé qu’au début de l’année, la onzième réunion ministérielle triennale de l’ASEAN pour la protection sociale et le développement a adopté une déclaration commune visant à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes via l’intégration de l’approche de genre et l’inclusion sociale. Il a ajouté que, conformément à leurs engagements, les États membres de l’ASEAN ont mis en place des filets de sécurité sociale solides afin de protéger les groupes vulnérables des bouleversements économiques et sociaux. 

Reconnaissant que de nombreux obstacles continuaient d’entraver la réalisation du plein potentiel des femmes et des filles, il a relevé que les États membres se sont engagés à mettre en œuvre la déclaration de l’ASEAN sur l’égalité des sexes et le développement familial, ainsi que le plan de travail 2021-2025 du Comité des femmes de l’ASEAN, qui s’alignent sur les objectifs définis dans les ODD des Nations Unies.  Il a d’autre part évoqué l’indice de développement de la jeunesse de l’ASEAN, avant de rappeler que tous les États membres de l’Association ont ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapée.  L’ASEAN a également adopté un plan directeur 2025 pour l’intégration des personnes handicapées et soutenu la Déclaration de Jakarta, qui proclame la Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées (2023-2032).  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à se montrer solidaire avec l’ASEAN « en vue d’un avenir meilleur, où personne n’est laissé pour compte ». 

Au nom des États membres du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), Mme EGRISELDA ARACELY GONZALEZ LOPEZ (El Salvador) a mis en avant la politique sociale régionale globale pour la période 2020-2040, dont les principes directeurs sont centrés sur l’être humain et intègrent les dimensions intergénérationnelle et pluriculturelle.  Cet ensemble vise à assurer l’intégration professionnelle, éducative et productive de la population en situation de vulnérabilité, à travers la création d’opportunités de travail et d’éducation, tout en renforçant la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle précisé.  Il s’agit également de contrer les effets sociaux négatifs générés par d’éventuels chocs économiques et sociaux à la suite d’urgences climatiques ou sanitaires, a ajouté la déléguée. 

Rappelant ensuite l’engagement prioritaire du SICA en faveur des groupes les plus vulnérables, notamment les populations d’ascendance africaine, les peuples autochtones, les personnes handicapées, les personnes âgées, les migrants, les femmes, les enfants et les jeunes, la représentante a indiqué que l’inclusion sociale constitue l’un des cinq piliers du système d’intégration régional. De plus, des instruments de développement social permettent de lutter contre la pauvreté et d’alléger la charge de l’augmentation des coûts en période de chômage, a-t-elle détaillé, signalant à cet égard l’importance de l’émancipation des femmes.  Insistant également sur le rôle de la famille dans le développement social, elle a réaffirmé la nécessité de répondre aux besoins de toutes les familles afin d’améliorer les conditions de vie des populations.  Enfin, la déléguée a souligné le rôle de la coopération et de la solidarité internationales pour soutenir les pays en développement dans le renforcement de leurs potentiels humains, institutionnels et techniques. 

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE (Jamaïque) a réaffirmé l’engagement de la CARICOM à atteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration et le Programme d’action de Copenhague.  Ils ont été déterminés lors du Sommet mondial pour le développement social il y a près de 30 ans et restent tout aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient lors de leur adoption en 1995, a-t-il souligné, avant de saluer la proposition du Secrétaire général de convoquer un sommet social mondial en 2025.  Le représentant a ensuite rappelé la vulnérabilité de sa région aux chocs extérieurs, une réalité particulièrement alarmante pour les petits États insulaires en développement (PEID) comme le sien.  Face aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, qui entravent notre développement et menacent nos populations, nous ne pouvons pas lutter seuls, a-t-il lancé, appelant à une réponse forte de la communauté internationale pour soutenir les efforts nationaux visant à renforcer la résilience, à réduire les inégalités et à atténuer la pauvreté, mais aussi pour réformer l’architecture financière internationale.  À cet égard, le délégué a souhaité que l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle et l’Initiative de Bridgetown soient vigoureusement appuyés.

Le représentant s’est par ailleurs félicité de la convocation de trois réunions de haut niveau liées à la santé lors de la semaine de haut niveau de cette nouvelle session de l’Assemblée générale.  Rappelant que sa région souffre d’un lourd fardeau de maladies non transmissibles, il a précisé que la CARICOM donne la priorité aux services de santé primaires et spécialisés pour la prévention, le dépistage, le traitement et le contrôle de ces pathologies.  En matière de développement social, une autre priorité est l’éducation afin de faire progresser le capital humain, a-t-il poursuivi, indiquant que la CARICOM travaille assidûment à la mise en œuvre de sa stratégie de développement des ressources humaines 2030 et de l’ODD 4 pour une éducation de qualité. Il a enfin assuré que la lutte contre les inégalités, essentielle pour le progrès social, est une bataille permanente au sein de la région, et tout particulièrement pour les PEID. 

Mme ARINA SMIDT, déléguée de la jeunesse de la Slovénie, a indiqué que la jeunesse slovène est confrontée à de nombreux défis, notamment en raison de la crise du logement et du manque de revenus décents, qui peuvent conduire à une fuite des cerveaux inquiétante.  Elle a également affirmé que nous ne sommes pas en mesure de comprendre et d’utiliser de manière responsable les technologies émergentes, l’intelligence artificielle notamment, ce qui contribue à une hausse de l’anxiété et d’autres problèmes de santé mentale.  La déléguée a par ailleurs estimé que, pour parvenir à une véritable égalité des sexes, il importe non seulement à se concentrer sur les jeunes filles et les femmes, mais aussi de remédier à la vulnérabilité des jeunes garçons face à la masculinité toxique.

Mme CARLA MARIA RODRIGUEZ MANCIA (Guatemala) a souligné l’engagement de son pays en faveur de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant visant à promouvoir et à protéger les droits des personnes âgées. Elle a indiqué qu’à titre national, le Guatemala recherche un équilibre entre les dimensions sociale, économique et environnementale du développement et la promotion et la protection des droits humains de l’ensemble de sa population.  Cette approche inclut dans son champ les personnes handicapées, a précisé la représentante, en appelant à investir dans leur autonomisation et à faire de leurs droits un élément central du prochain Sommet de l’avenir.  La déléguée a également insisté sur l’importance de la jeunesse, avenir de l’humanité, avant d’appeler à la réduction des écarts limitant leur participation à la vie publique. Parvenir au développement social dans le respect des droits humains nécessite de ne laisser personne de côté, a-t-elle conclu. 

S’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. TAREK LADEB (Tunisie) a dressé la liste des effets délétères de la pandémie de COVID-19, qui a entravé le développement socioéconomique, aggravé les inégalités et frappé durement les plus pauvres.  Il s’est dit favorable à la déclaration politique portant sur le plan de relance des ODD entrepris à la suite de la pandémie.  Il a par ailleurs qualifié les changements climatiques de « défi de notre époque », avant d’inviter l’ensemble des États Membres à respecter pleinement l’Accord de Paris et à tout faire pour limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés Celsius.  Le représentant a ensuite applaudi la convocation du Sommet social mondial en 2025 pour faire le point sur l’avancement des ODD.  Il a également indiqué que parmi les priorités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine figure la refondation de l’éducation sur le continent, afin de permettre à tous les enfants d’avoir accès à une éducation de qualité.  Avant de conclure, le délégué a demandé à la communauté internationale de promouvoir un accès inclusif aux marchés mondiaux et d’honorer ses engagements en termes de lutte contre les changements climatiques, y compris par le biais de l’aide publique au développement.  

Mme DANIELA TONON (Italie) a indiqué que son pays s’est doté d’une stratégie mettant l’accent sur la famille, la question du vieillissement et la protection des personnes âgées face aux violences.  Une réforme visant à mieux inclure les personnes handicapées a également été entreprise. À cet égard, elle a appelé à investir dans la jeunesse, avant de se réjouir du programme des jeunes délégués italiens et de donner la parole à l’un d’eux.

M. GIACOMO DI CAPUA, délégué de la jeunesse de l’Italie, a fait part de l’effarement des jeunes face aux effets des changements climatiques sur leurs droits.  Il a déploré que les jeunes n’aient pas suffisamment accès à la prise de décision multilatérale dans ce domaine, et ce, alors qu’ils subiront les conséquences des changements climatiques toute leur vie.  Les jeunes doivent devenir des dirigeants, pas seulement des moteurs du changement, a conclu le délégué, en appelant au financement des délégations de jeunes dans le Nord comme le Sud global.

Mme MALGORZATA DORATA BENSON, déléguée de la jeunesse de la Pologne, a salué la campagne nationale d’accueil des réfugiés ukrainiens menée dans son pays, pour ensuite s’inquiéter des conséquences de la guerre en Ukraine, notamment l’insécurité alimentaire ou les pénuries d’énergies.  Également préoccupée par les répercussions des changements climatiques, elle a souligné que les jeunes peuvent proposer des solutions créatives et avant-gardistes.  Dans ce droit fil, la déléguée a recommandé à l’ONU de promouvoir la création de conseils consultatifs de la jeunesse au sein de ses agences spécialisées, ainsi que parmi les États Membres et les organisations non gouvernementales (ONG).  Enfin la déléguée a appelé à la mise en place d’institutions compétentes chargées de lutter contre tous les obstacles qui empêchent les filles et les femmes de réaliser pleinement leur plein potentiel. 

Mme FLAVIA VMULISA (Rwanda) a fait le point sur les politiques nationales promouvant une croissance économique durable.  Elle a notamment rappelé que le PIB par habitant du pays a plus que triplé au cours des trente dernières années, et que plus de 90% des Rwandais sont désormais couverts par une assurance maladie communautaire.  En outre, le taux d’inscription à l’école primaire atteint 97%, s’est-t-elle félicitée.  Elle est ensuite revenue sur les efforts déployés par le Rwanda en faveur de l’inclusion des personnes handicapées, ainsi que la promotion de la jeunesse, mentionnant, entre autres, la création de conseils de la jeunesse au niveau du gouvernement local et des investissements substantiels dans l’’infrastructure des TIC.  En outre, la déléguée a appelé à l’inclusion des groupes traditionnellement sous-représentés -jeunes, personnes handicapées, personnes âgées, les femmes et les jeunes filles- aux tables de décision. 

« 2030 c’est presque demain », a lancé Mme ZUZANA HELLENOVA, déléguée de la jeunesse de la République tchèque, en constatant que la vision des ODD élaborée, en 2015, est loin d’avoir été concrétisée. Insistant par ailleurs sur l’engagement pris par l’ONU en matière d’égalité hommes-femmes la déléguée a noté que les discriminations contre les femmes et les filles persistent dans de nombreux domaines.  En outre, les inégalités salariales, les violences sexistes, les stéréotypes ou la sous-représentation historique et politique sont toujours d’actualité et, au rythme actuel, « il faudrait 140 ans pour que les femmes soient sur un pied d’égalité en matière de contribution aux prises de décisions », a-t-elle regretté.  La déléguée a signalé que les femmes et les filles subissent de manière disproportionnée les répercussions des changements climatiques, avant d’appeler à intégrer cette problématique dans les stratégies climatiques. 

À sa suite, Mme KRISTYNA BULVASOVA, autre déléguée de la jeunesse de la République tchèque, a souligné le manque de représentativité des jeunes, qui composent la moitié de la population mondiale et ne représentent que 2,6% des membres des instances décisionnelles.  Sans la contribution des jeunes, on ne peut pas bâtir un avenir plus durable, a-t-elle fait valoir, en assurant que les jeunes veulent contribuer au dialogue par le biais de la société civile et des organes de consultation.  À ce titre, elle a salué la résolution 76/306, notamment la création d’un bureau des Nations Unies pour la jeunesse.  Enfin, après avoir appelé à remédier au fossé numérique et technologique, elle a jugé nécessaire d’utiliser des approches scolaires innovantes pour permettre aux jeunes de s’exprimer tout en garantissant l’accès à une éducation de qualité. 

M. BRANDON CHOONG (Singapour) a indiqué qu’en tant que petit pays aux ressources limitées, Singapour fait du développement économique et social une priorité.  Il a notamment évoqué les engagements de son pays en matière d’inclusion des personnes handicapées, et de soutien aux familles, qu’il a qualifiées de fondement de la société singapourienne.  À titre d’exemple, il a fait savoir qu’en 2024, le congé de paternité payé par le Gouvernement sera doublé.  Engagé à bâtir une société tournée vers l’avenir, il s’est félicité de la création de « panels de jeunes » pour leur permettre d’élaborer des recommandations politiques en collaboration avec les responsables politiques du Gouvernement de Singapour.

Parallèlement, le pays s’engage à aider les personnes âgées à rester des membres actifs et autonomes de la société, a aussi assuré le délégué, citant de nombreuses initiatives et programmes tels le Silver Support Scheme, qui fournit des suppléments trimestriels en espèces aux Singapouriens à faible revenu ayant peu ou pas de soutien familial pour leurs vieux jours, ou encore le Senior Mobility and Enabling Fund, qui subventionne les appareils d’assistance et les articles de soins de santé à domicile pour les personnes âgées.

Mme ALMA ESPERANZA SANTA ANA VARA (Mexique) a indiqué que son pays vise à renforcer le bien-être des personnes à travers un État providence où les Mexicains, sujets de droit, bénéficient de l’inclusion et de l’équité. Selon l’indicateur de pauvreté multidimensionnelle, le Mexique a réussi à réduire de 8,7 millions, le nombre de personnes vivant en situation de pauvreté, s’est-elle enorgueillie. 

Un soutien économique est fourni en espèces, afin de réduire les inégalités et de lutter contre la discrimination, notamment en prenant en compte le genre et la culture.  La déléguée a ensuite réitéré son engagement en faveur des jeunes et des adolescents dans toute leur diversité, convaincue de leur capacité d’action, une condition impérative pour leur épanouissement et les préparer pour l’avenir. 

Mme PATSACHOL AKANITVONG, déléguée de la jeunesse de la Thaïlande, a estimé l’heure venue de rétablir la confiance et de raviver la solidarité mondiale à tous les niveaux et entre toutes les générations.  Elle a déclaré que les jeunes ont un rôle important à jouer au vu, notamment, de leur capacité à diriger la transition vers un avenir durable, étant à la pointe du progrès des compétences vertes et des actions respectueuses de l’environnement.  Elle a notamment cité, l’organisation réussie de la Journée de la jeunesse et des générations futures lors de la COP27. 

Sur le volet du numérique, M. PARANUT JUNTNEE, autre délégué de la jeunesse thaïlandaise, a relevé que l’insuffisance de la connexion dans les pays en développement laisse des milliers de jeunes dans l’obscurité numérique. Il a souligné que les jeunes doivent être connectés à des perspectives d’emploi et d’éducation et a appelé les gouvernements à continuer de fournir des plateformes leur permettant de se connecter.  Enfin, les jeunes peuvent s’inspirer les uns les autres, libérant ainsi le potentiel des générations actuelles et futures.  À ce sujet, il a cité l’expérience concluante de la Thailand Policy Lab, coparrainée avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui sert de plateforme pour renforcer les capacités des jeunes en les dotant d’outils d’innovation politique.

M. TOMÁŠ GRÜNWALD (Slovaquie) a déclaré qu’aucun objectif de développement durable ne sera atteignable sans les jeunes, et sans leur participation active au travail de l’ONU.  Il a indiqué que son gouvernement a entrepris une réforme nationale du programme scolaire, afin de rendre l’éducation plus attractive.  Il a insisté sur la nécessité de fournir un espace adéquat à la jeunesse afin qu’elle contribue aux efforts des Nations Unies, et a appelé l’opérationnalisation rapide du bureau jeunesse de l’ONU. 

M. PAVOL BEBLAVY, délégué de la jeunesse de la Slovaquie, a affirmé que l’amélioration de l’éducation, de la sécurité et de la durabilité de l’environnement sont des préoccupations communes à la jeunesse.  Il a prévenu que les efforts déployés pour réaliser les objectifs de développement durable seront insuffisants sans une prise en compte des jeunes.  
Il a ensuite appelé à élargir le programme des délégués de la jeunesse, et à créer des nouveaux programmes consacrés aux jeunes. 

Mme SHIR AVIEL (Israël) a souligné l’approche transministérielle garantissant une intégration nationale des personnes en situation de handicap. Elle a également indiqué que le Ministère de la culture et du sport œuvre à lever les obstacles à la participation des personnes en situation de handicap.  Israël attache une importance aux droits des personnes âgées et lutte contre l’exclusion et l’âgisme, a-t-elle ajouté, avant de mentionner l’existence de programmes qui intègrent le caractère multilingue du pays.  En outre, des centres d’appels crées par le Ministère de l’égalité sociale fournissent des informations sur les droits des personnes âgés relatives à leur emploi ou retraite.  Des formations ont également été dispensées afin de lutter contre la solitude.

La représentante s’est ensuite félicitée de la création du Bureau pour la jeunesse.

M. ANTONIO MANUEL REVILLA LAGDAMEO (Philippines) a indiqué que le développement économique avait permis de réduire la pauvreté dans son pays, notamment grâce au Programme de développement 2023-2028.  Son pays est ainsi devenu un État à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.  Une réforme fiscale fera des Philippines une destination de choix pour les investissements, s’est-il aussi réjoui. Un programme spécial aide en outre les familles à résister à des crises comme celle de la pandémie de COVID-19, et de nombreux efforts sont déployés en faveur des jeunes.  Afin de ne laisser personne de côté, a-t-il enchaîné, les Philippines œuvrent également à offrir un cadre de travail aux travailleurs migrants, et veillent au respect des droits des personnes âgées. 

M. MAPVIA HUBER, délégué de la jeunesse de l’Autriche, a regretté que les portes des instances de décision restent trop souvent fermées aux jeunes.  Il a relevé que les événements actuels laissent souvent les jeunes « désemparés, désillusionnés, voire découragés », en particulier s’ils sont réfugiés et défenseurs de l’environnement.  Les jeunes vivant avec un handicap sont, quant à eux, confrontés à des problèmes économiques et de santé mentale qui tendent à les exclure des processus de prise de décision, a-t-il ajouté, plaidant pour que tous les jeunes soient entendus. 

« Si les inégalités sociales, les incertitudes, les crises et les guerres nous concernent tous, ce sont les jeunes générations qui restent les plus vulnérables », a poursuivi le délégué, avant d’exhorter les États Membres à défendre la Déclaration des jeunes sur la jeunesse, la paix et la sécurité, adoptée à Amman, et à mettre en application les plans d’action du Sommet mondial sur la jeunesse.  Pour les jeunes du monde entier, a-t-il souligné, le développement durable « n’est pas seulement un mot à la mode, mais une véritable bouée de sauvetage ».  Voyant dans la finalisation d’un bureau de la jeunesse de l’ONU une étape importante, il a souhaité que cette nouvelle instance multilatérale écoute attentivement les jeunes, en particulier les jeunes défavorisés, et qu’il contribue à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030

Mme PENELOPE RAMATSOBANE MAKGATI (Afrique du Sud) a indiqué que les crises multiples et interdépendants dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie et du financement du développement survenues à l’échelle mondiale ont également affecté négativement son pays.  Parmi ces crises, celle liée à la pandémie de COVID-19 a eu pour effet d’inverser les efforts nationaux d’éradication de la faim et de la pauvreté, a-t-elle souligné, avant de détailler les mesures prises par le Gouvernement sud-africain en faveur des groupes vulnérables.  À titre d’exemple, elle a relevé que 71,9% de toutes les personnes âgées du pays ont reçu des allocations sociales en 2015.  S’agissant des jeunes, la déléguée a évoqué plusieurs instruments de protection sociale au niveau national, tels que les subventions sociales et l’éducation gratuite. 

La représentante a ajouté que l’Afrique du Sud œuvre au développement inclusif par le biais du sport, de la culture et des loisirs, en particulier en ce qui concerne les programmes destinés aux jeunes.  Avant de conclure, elle a exprimé son soutien à la proposition du Secrétaire général de convoquer un Sommet social mondial en 2025 pour examiner les lacunes et les progrès accomplis dans la promotion d’une approche du développement centrée sur l’être humain. 

Mme EKATERINA MOZGOVAYA (Bélarus) a recommandé de créer des politiques propices au développement social, s’enorgueillissant que le soutien social des personnes âgées, handicapées, des anciens combattants, et des jeunes est la « carte de visite » du Bélarus sur son chemin de développement socioéconomique.  Des jeunes formés, motivés et actifs sont la clé et la ressource stratégique du pays, a‑t‑elle ajouté. C’est pourquoi toutes les conditions indispensables à l’épanouissement ont été mises en œuvre sur le plan national. Le Bélarus a également mis en place des mesures pour garantir la pleine participation des personnes âgées à la société et pour renforcer la solidarité entre les générations. Par ailleurs, la déléguée a regretté l’absence de mention des mesures coercitives unilatérales comme sources d’insécurité alimentaire dans le rapport du Secrétaire général. Elle affirmé que les sanctions ciblant les engrais à base de potasse bélarussiens, ainsi que les interdictions de transit d’engrais, entravent la sécurité alimentaire.  

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a d’entrée pointé les divisions et inégalités dans le monde, où un milliard de personnes sont pauvres, près de 350 millions souffrent de la faim, et un tiers est menacé par l’impact des changements climatiques.  Il est revenu sur la pandémie de COVID-19 qui a tué des millions de personnes dans le monde, ébranlé les chaînes d’approvisionnement et fait exploser l’inflation, et mis en avant les inégalités mondiales en matière de distribution des vaccins.  Les changements climatiques et la multiplication des conflits n’ont fait qu’exacerber la crise alimentaire et énergétique auxquels des pays comme le Pakistan sont confrontés. 

Le représentant s’est ensuite félicité de la tenue, en 2025, du Sommet social mondial, tout en souhaitant débattre de ses modalités et conclusions dans un cadre intergouvernemental.  Il a signalé que la capacité des pays en développement à atteindre les ODD et garantir un développement social inclusif a été fortement sapée par le manque de marge de manœuvre budgétaire.  Une refonte de l’architecture financière mondiale s’impose donc, a-t-il affirmé. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine)a appelé à mener des efforts communs pour répondre aux crises économique, sanitaire et environnementale.  Après avoir souligné le rôle de son pays à la tête de la Commission du développement social depuis deux ans, elle a indiqué que, dans ce cadre, l’accent a été mis sur la prise en compte des familles dans leur diversité à travers la promotion de politiques publiques qui garantissent le respect des droits humains.  La représentante a d’autre part plaidé pour une réforme de l’architecture financière internationale afin de promouvoir un développement axé sur la justice sociale.  Jugeant indispensable une redistribution des droits de tirage spéciaux (DTS), elle a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à se saisir sans délai de la question des paiements supplémentaires imposés aux pays endettés. 

La déléguée a également rappelé que, d’ici à 2050, le nombre de personnes âgées va doubler dans le monde.  Ce phénomène impose de promouvoir leur protection à travers un mécanisme international juridiquement contraignant, a-t-elle estimé, en souhaitant que les sociétés contemporaines deviennent de plus en plus inclusives.  Sur ce point, elle a noté que le Groupe de travail sur le vieillissement, présidé par son pays, constitue un espace de discussion adapté.  Elle a ajouté que l’Argentine proposera un projet de résolution portant sur le suivi des travaux de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a salué l’organisation en 2024 du Sommet de l’avenir en vue de revigorer l’action mondiale.  Soulignant l’importance d’inclure les jeunes dans les programmes de développement social, il a indiqué que son gouvernement continue de consacrer une part croissante des dépenses publiques à la protection sociale. Il a également fait état de mesures sociales spécifiques pour les personnes âgées, lesquelles servent de point d’ancrage au sein de leurs communautés et soutiennent leur famille élargie.  Le délégué est ensuite revenu sur les répercussions de la pandémie de COVID-19, insistant sur l’importance d’une approche multidimensionnelle pour améliorer l’accès à une éducation et à des soins de santé de qualité.  Par ailleurs, à l’approche de la COP28, il a invité les États Membres à se pencher sur la lutte contre les changements climatiques et la réalisation d’une transition équitable vers les énergies vertes, jugeant qu’il s’agit d’un « impératif mondial urgent ».  Il a également rappelé que l’action climatique doit être partagée et que les nations développées doivent jouer un rôle de premier plan dans l’aide aux communautés les plus touchées. 

M. DAI BING (Chine)a constaté une décélération du monde en termes d’objectifs de développement, avec de nets revers observés en 2020. Soutenant à cet égard la convocation d’un nouveau Sommet social mondial en 2025, il a jugé que les pays développés doivent accroître leurs contributions au développement du reste du monde.  Le représentant s’est par ailleurs enorgueilli des efforts déployés par la Chine en la matière, qualifiant son pays de « porte-étendard du développement ».  À l’initiative du Président Xi Jinping, la Chine a développé un système d’assurance maladie pour 90% de sa population, ainsi qu’un système de retraite pour 1,4 milliard d’individus, a-t-il encore relevé.  Au niveau international, la Chine est prête à renforcer sa coopération avec tous les pays, a poursuivi le délégué, faisant état de milliards de dollars investis par l’État chinois pour concourir au développement par-delà ses frontières.

Mme ANA PAULA ZACARIAS (Portugal) a estimé que le Sommet social mondial de 2025 doit jeter les bases d’un nouveau contrat social mondial, dans le but de réduite les inégalités au niveau international.  Elle est ensuite revenue sur les objectifs et efforts déployés au niveau national, insistant notamment sur les droits humains des jeunes.  Le Portugal soutien un dialogue basé sur la solidarité intergénérationnelle, a ajouté la déléguée. 

M. AHMAD FAISAL MUHAMAD (Malaisie)a noté que la pandémie a transformé le paysage social de notre monde, mais que la reprise postpandémie ouvre de nouveaux horizons.  Il est ainsi revenu sur les efforts déployés au niveau national, citant entre autres le plan « Malaysia Madani » lancé en 2022, qui pose des principes nouveaux en matière de développement durable et de bonne gouvernance.  Dans ce cadre, a‑t‑il précisé, la Malaisie œuvre aussi à l’autonomisation des groupes cibles, notamment des peuples autochtones, des femmes et des jeunes. 

Le délégué a d’autre part indiqué que son pays a réexaminé ses politiques pour les appuyer sur les principes d’égalité hommes‑femmes et renforcer la protection sociale des jeunes et des personnes âgées, tout en améliorant la coordination des programmes de protection sociale, des systèmes de sécurité sociale et de retraite.  Enfin, il fait état de nombreuses mesures entreprises pour ne pas laisser les personnes âgées de côté, son pays anticipant un vieillissement de sa population d’ici à 2030. 

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a estimé que l’éradication de la pauvreté est une priorité essentielle pour la promotion du développement durable, avant d’évoquer les mesures prises par son pays, conformément aux engagements du Sommet mondial pour le développement social de 1995 et de la Déclaration sur le développement social de Copenhague.  Le Gouvernement colombien a ainsi fait de l’égalité et de la justice sociale des impératifs pour améliorer la redistribution des revenus tout en donnant la priorité à ceux qui sont historiquement marginalisés, a-t-elle souligné, insistant sur la volonté d’éliminer la pauvreté, comme cela est reflété dans le plan de national de développement 2022-2026. 

M. JØRGEN REYMERT JENSEN et Mme KRISTINE MEEK STOKKE, délégués de la jeunesse de la Norvège, se sont tous deux inquiétés de la situation déplorable des femmes et des jeunes filles dans le monde, dénonçant le fait que la violence sexuelle soit utilisée comme arme dans de nombreux conflits, notamment en République démocratique du Congo (RDC), en Syrie et en Ukraine.  Les deux jeunes ont décrié les guerres et les conflits qui font du corps de la femme un « champ de bataille », avant de condamner tout particulièrement les agissements de soldats russes sur le sol ukrainien et leur recours à la violence sexuelle comme méthode de guerre.  En période de conflit, « trop de femmes, trop d’enfants doivent vivre avec les conséquences terribles de la violence sexuelle », s’est emporté le jeune délégué, tandis que sa compatriote appelait les États Membres à transformer les paroles de la résolution 1325 (2000) en action et à forcer les criminels de guerre à répondre de leurs actes. 

Mme HEBA MOSTAFA MOSTAFA RIZK (Égypte) s’est alarmée de l’absence de progrès, voire le recul, dans la lutte contre l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, ainsi que du manque d’accès à une éducation de qualité et aux sources d’énergie.  Elle a relevé que les pays en développement et les pays les moins avancés d’Afrique sont les plus touchés par les défis mondiaux actuels et par les crises consécutives et croisées, alors qu’ils ne se sont pas encore remis du détournement de leurs ressources naturelles, des conflits, du lourd fardeau de la dette et, pour certains, du manque de ressources naturelles. 

 Elle a décrié l’approche uniforme en matière de vieillissement qui ignore les différences de démographie sociale entre les sociétés développées et en développement. Dans un pays comme l’Égypte, par exemple, les jeunes représentent 60% de la population.  La déléguée a ensuite évoqué deux projets clefs de développement social lancés par son gouvernement, et axés sur la solidarité sociale et le rôle central de la famille en tant que pierre angulaire du développement social. 

Mme FATEMEH ARAB BAFRANI (République islamique d’Iran) a déclaré que la famille constitue le fondement de la société, sans laquelle les communautés et les économies ne peuvent survivre.  À ce titre, l’Iran reconnaît l’importance de protéger les familles.  À mi-parcours de l’échéance de 2030, les objectifs de développement durable semblent en grande difficulté, a noté la représentante, appelant les décideurs politiques à évaluer leurs politiques futures à l’aune des familles.  Elle a souligné l’importance de répondre aux besoins et aux priorités des jeunes des pays en développement à travers le nouveau Bureau des Nations Unies pour la jeunesse.  Elle a ensuite appelé l’ONU à recentrer son attention sur les questions familiales en incluant les questions liées à la migration et au dialogue intergénérationnel. 

Mme SALAMATA ODETTE NIAMBA CONGO (Burkina Faso) a indiqué qu’avec une population constituée de 51,78% d’enfants, 32,6% de jeunes, 51,7% de femmes et 5,1% de personnes âgées de 60 ans et plus, le Burkina Faso fait face à des défis tels que la difficulté d’accès aux services sociaux de base, le chômage et le sous-emploi, le faible accès à une formation professionnelle de qualité, et la fracture numérique, entre autres.  En outre, ces défis sont exacerbés par la situation sécuritaire et humanitaire que traverse le pays, depuis 2015, et qui a fortement impacté les secteurs de la santé et de l’éducation, avec plus de 700 établissements de santé affectés et environ 23% des infrastructures scolaires fermées.  La représentante a expliqué que le Burkina Faso s’est doté d’une Stratégie nationale de relèvement des personnes déplacées internes et des communautés d’accueil (SNR-PDICA) 2023-2027.  Le coût pour la mise en œuvre du Plan d’action opérationnel de la SNR-PDICA 2023-2025 est évalué à 1 627,79 millions de dollars dont 30%, sont encore à rechercher, a-t-elle signalé.

M. JOÃO HENRIQUE NASCIMENTO DIAS (Brésil) a souligné, que le développement social n’est pas un concept abstrait, les inégalités étant la mère de toutes les crises.  Il s’est félicité des efforts déployés par le Brésil en la matière, tout en jugeant indispensable que la communauté internationale assume sa responsabilité. Il a indiqué qu’au plan national, le programme Bolsa Familia permet d’éduquer et de vacciner plus d’enfants au Brésil, ajoutant que l’accès à un emploi décent est au cœur des politiques sociales brésiliennes.  Le Gouvernement travaille à améliorer aussi les relations entre les travailleurs et les entreprises, notamment en augmentant les salaires et en garantissant l’égalité salariale. 

M. ROMAN G. KASHAEV (Fédération de Russie) s’est félicité de la perspective du Sommet social mondial en 2025, insistant sur le fait que celui-ci ne devait exclure aucune question.  Il a assuré que son pays permet aux personnes âgées de vivre une bonne vie, et soutient activement aussi ses jeunes, notamment dans la recherche d’emploi.  La jeunesse doit aussi déployer tout son potentiel créatif et sportif, a ajouté le délégué, se félicitant du festival mondial de la jeunesse prévu l’année prochaine en Russie. 

M. GOLIBJON GULOV (Tadjikistan) a mis en avant les efforts entrepris pour l’autonomisation des jeunes qui représentent 70% de la population. Il a également souligné la détermination de son pays à promouvoir et protéger la vie des personnes vulnérables.  Dans cette optique, son gouvernement a adopté un certain nombre de stratégies et de mesures pour répondre aux besoins des personnes handicapées.  De même, il a énuméré les mesures prises pour atténuer l’impact socioéconomiques de la pandémie de COVID-19. 

Le représentant a ensuite évoqué le renforcement du cadre juridique pour garantir la jouissance des droits, notamment celui de vivre dans un environnement propre et sain. Il a appelé à garantir la participation des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des communautés locales dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques et de la prévention des catastrophes. 

M. ISABELLA REGINA RIVERA REYES (Honduras) a indiqué que selon l’Organisation panaméricaine de la santé, 12 à 14% de la population hondurienne est en situation de handicap.  Le Honduras étant le seul pays d’Amérique centrale qui ne dispose pas encore d’un recensement national des personnes handicapées, des travaux sont en cours pour créer un registre national des personnes handicapées afin de faciliter la collecte de données et d’assurer une prise en compte du handicap.

Le représentant a fait état d’un plan gouvernemental pour appuyer la protection sociale en encadrant les stratégies publiques.  À ce titre, il a évoqué la création d’un échéancier qui repose sur une carte actualisée de l’extrême pauvreté.  Cette dernière, a-t-il expliqué, constitue un dispositif central de la méthodologie progressive des programmes sociaux créé par le Honduras, parmi lequel figurent le Réseau de solidarité, qui cible plus de 3,5 millions d’individus.  Par ailleurs, afin d’augmenter les capacités productives du pays et atteindre un certain niveau d’autonomie en matière d’approvisionnement, trois bons de sécurité alimentaire et nutritionnelle ont été créés a-t-il détaillé.  Revenant sur la question du handicap, il a indiqué qu’un fonds de solidarité avait été créé dans le but de financer des projets innovants de développement durable.

Mme VICTORIA SAVOVA, déléguée de la jeunesse de la Bulgarie, a qualifié de titanesques les défis à surmonter tout en y voyant l’occasion de renforcer la confiance et donner un nouveau souffle à la solidarité.  Elle a jugé indispensable d’accélérer l’action pour assurer la réalisation des ODD.  Il faut impliquer les jeunes de manière concrète et non symbolique, car ils sont des parties prenantes et moteurs du changement, a-t-elle précisé, avant de donner la parole à sa collègue.

Mme TSVETELINA GARELOVA, autre déléguée de la jeunesse, s’est alors inquiétée du manque de compréhension des ODD parmi les jeunes bulgares.  Les sujets tels que l’écologie et la durabilité sont intégrées dans le programme scolaire mais les connaissances des élèves n’ont pas augmenté de manière significative, a-t-elle regretté. Déplorant le manque d’engagement du personnel enseignant dans certaines situations, elle a appelé à réorganiser les approches éducatives.  Chaque élève doit être conscient des ODD,  de leurs importances et de la manière de contribuer à leur réalisation, a-t-elle insisté.  Les jeunes doivent être mieux informés sur le fonctionnement des institutions, a- t-elle analysé, avant d’indiquer que la réalisation des objectifs de développement durables nécessite des mesures urgentes.  Nous sommes à un tournant ou les décisions d’aujourd’hui sont le reflet du monde de demain a-t-elle conclu. 

M. FAISAL FAHAD M. BIN JADID (Arabie saoudite) s’est fait l’apôtre d’un « islam modéré », dont son pays promeut les valeurs.  Il a indiqué qu’à cette aune, la « Vision 2030 » du Royaume prône la protection des groupes vulnérables, à commencer par les personnes âgées et les personnes handicapées.  Dans ce cadre, de nombreuses initiatives sont entreprises, a-t-il dit, citant notamment l’adoption par le Conseil des ministres saoudien d’une nouvelle loi sur les personnes en situation de handicap. 

Le représentant a par ailleurs noté qu’un rapport du Secrétaire général mentionne le nombre de programmes concourant à trouver une solution au problème des sans-abris.  Pour répondre à cette problématique, l’Arabie saoudite a lancé un programme ambitieux de logement pour tous, a-t-il expliqué, assurant que la stratégie du Royaume est précisée dans sa Vision 2030.  Il a conclu son propos en réaffirmant la volonté saoudienne de coopérer avec l’ONU en vue de la réalisation des ODD. 

Mme NELLY BANAKEN ELEL (Cameroun) a mis l’accent sur le rôle primordial de la famille comme unité de représentation sociale et culturelle, appelant à ce titre à ce qu’elle fasse l’objet d’une protection particulière. Elle s’est ainsi référée à la Déclaration universelle des droits de l’homme, selon laquelle « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État. ».  À cette aune, la représentante s’est alarmée des tentatives visant à diminuer et à dévaloriser l’importance de la famille.  À ses yeux, on ne peut ambitionner de construire une famille humaine et en même temps saper son fondement même qu’est la famille traditionnelle.  Elle a ajouté que son pays est impatient de partager son expérience en la matière lors du Sommet social mondial en 2025.  À cette occasion, a‑t‑elle indiqué, le Cameroun s’emploiera à réaffirmer le rôle de la famille comme agent de développement et appellera au renforcement des législations et politiques basées sur la famille. 

Mme SARAH AHMED AHMED AL-MASHEHARI (Yémen) a commencé par dénoncer le « putsch » des milices houthistes, qui, selon elle, entrave les aspirations du peuple yéménite dans son ensemble.

Elle a ensuite indiqué que, dans le cadre de l’engagement de son gouvernement à accorder l’intérêt nécessaire à tous les segments de la population, une stratégie nationale pour les personnes âgées a été mise en place en reconnaissance de leur contribution au pays.  Il s’agit, a-t-elle étayé, de leur fournir les ressources nécessaires à leur épanouissement.  La représentante a par ailleurs réitéré l’engagement du Yémen à réaliser le développement durable pour tous, par le biais de stratégies fondées sur le développement économique et social.  Enfin, après avoir remercié « tous les pays frères, amis et donateurs » qui contribuent à appuyer son pays face aux répercussions de la catastrophe humanitaire qui s’y déroule, elle a appelé à maintenir cette aide pour permettre au Yémen de mettre en œuvre ses objectifs et d’aller de l’avant. 

M. LOK BAHADUR THAPA (Népal) a fait état d’une reprise lente à la suite de la pandémie, avant de rappeler que la Constitution de son pays garantit une approche axée sur les droits humains de tous.  Il a ainsi précisé que la politique de développement national inclut l’ensemble des citoyens, notamment les femmes, les personnes handicapées et les communautés autochtones.  Les droits fondamentaux des femmes et des filles sont également garantis par la Constitution, a‑t‑il ajouté, relevant à ce propos que les femmes représentent 41% des membres des assemblées régionales et du Parlement fédéral du Népal. 

Le représentant a également souligné la détermination de son pays à abolir toutes les formes de travail et d’exploitation des enfants à l’horizon 2025. Le Népal accorde également une attention particulière à la protection des personnes âgées, a‑t‑il dit, mentionnant un programme destiné aux citoyens de plus de 60 ans.  Le Gouvernement népalais propose en outre un accès libre à la santé, à l’éducation et aux transports pour les personnes handicapées et pratique une politique de quotas dans la fonction publique, a‑t‑il indiqué.  Avant de conclure, le délégué a souligné la nécessité pour le Népal d’être soutenu par la communauté internationale, à travers l’aide publique au développement et des partenariats, afin d’atteindre les ODD. 

M. ANEL BAKYTBEKKYZY (Kazakhstan) a souligné que des défis multiples ont aggravé les inégalités dans les pays vulnérables comme le sien et mis en péril les progrès réalisés en matière d’ODD, avant d’appeler à placer le développement social au centre des stratégies de reprise.  À cette fin, a-t-il dit, son pays s’emploie à mettre en place un environnement accessible et inclusif, principe incarné par le concept « Un Kazakhstan juste et équitable ».  Après la pandémie, le Gouvernement a ainsi adopté des mesures anticrises et des politiques monétaires s’élevant à quelque 10 milliards de dollars.  Il a également lancé un programme national de développement de la santé 2020-2025, qui a permis l’élargissement des examens médicaux pour les personnes âgées, s’est enorgueilli le représentant.

Par ailleurs, dans le cadre du programme d’action de Madrid, le Kazakhstan a adopté le programme « longue vie active » à l’horizon 2025 et travaille à un projet de contrat générationnel destiné à faciliter les transferts de compétences grâce au mentorat.  Enfin, observant que le service public numérique joue un rôle crucial dans le soutien social aux tranches les plus vulnérables de la population, le délégué a salué l’adoption, cette année, d’un nouveau code social, qui permet une nouvelle approche conceptuelle en matière de sécurité sociale.

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a décrit les jeunes comme des partenaires clefs pour parvenir à une reprise durable et atteindre les objectifs de développement durable.  La Mongolie étant un pays jeune, il s’est réjoui de la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, qui sera chargé de porter les voix des jeunes.  Il a toutefois déploré que des millions de jeunes soient au chômage dans son pays, assurant que tout est mis en œuvre pour répondre à ce défi, notamment par le biais de programmes de stages et d’aide à l’emploi des jeunes. 

Le représentant a d’autre part affirmé que la Mongolie œuvre à l’autonomisation des femmes, tant au niveau économique que sur le plan politique. Reconnaissant à cet égard que l’égalité femmes‑hommes est encore loin d’être atteinte dans son pays, il a fait état d’une réforme du système électoral établissant des quotas minimaux pour que les femmes représentent au moins 30% des candidats.  Il a ajouté que son gouvernement considère les femmes, en particulier celles vivant en milieu rural, comme de véritables agents de lutte contre la pauvreté et la malnutrition, et agit en conséquence pour favoriser le développement social. 

M. PAHALA RALLAGE SANATHANA SUGEESHWARA GUNARATNA, (Sri Lanka) a indiqué que l’inégalité est devenue un facteur important du marché du travail où de nombreux obstacles entravent l’accès des personnes handicapées à un emploi décent.  Il a enjoint les secteurs public et privé à fournir des efforts pour remédier à la perte des moyens de subsistance des individus liés à la pandémie et aux insécurités mondiales.  Il a par ailleurs fait savoir que suite aux manifestations et aux troubles de l’an dernier, son gouvernement est parvenu à rétablir une stabilité économique, précisant que le mécanisme élargi de crédit du FMI avait été accordé au pays, en mars de cette année.

Le représentant a ensuite appelé à une réforme rapide de l’architecture financière pour répondre aux défis actuels.  À ce titre, il a souligné la nécessité de préserver les acquis du développement en exhortant les États Membres à former des partenariats Sud-Sud et Nord-Sud.  Il a appelé à développer une approche politique concertée et holistique incluant des stratégies à court et à long terme, reposant sur la déclaration politique du Sommet des ODD, adoptée la semaine dernière, pour redynamiser le Programme 2030.

M. MOHAMMAD NAEEM et Mme ALICIA O’SULLIVAN, délégués de la jeunesse de l’Irlande, ont préconisé une approche dénuée de toute hypocrisie en matière de lutte contre les changements climatiques.  En effet, ont-ils reconnu, « nous avons emprunté le mauvais chemin » dans ce domaine.  Si l’on veut la justice climatique, il est urgent d’agir aujourd’hui, car l’inaction est à l’origine des inégalités, ont-ils clamé, appelant à faire en sorte que des fonds soient disponibles et accessibles, notamment pour les communautés qui sont en première ligne des changements climatiques, à commencer par les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID).

Les deux délégués ont donc invité les États Membres à participer à la COP28 avec beaucoup d’ambition et à jouer un rôle moteur pour changer les choses. Pour finir, ils se sont élevés contre le racisme, un problème mondial qui exige une action internationale, « surtout si nous voulons honorer les promesses du Programme de développement à l’horizon 2030 ».

Mme HANNA-STIINA TORNIUS, déléguée de la jeunesse de l’Estonie, s’est alarmée des conséquences de la guerre en Ukraine sur la jeunesse.  Notant que les jeunes sont très touchés par les violences, elle a appelé à les inclure davantage aux processus de résolution des conflits, et ce pour le bien de tous.  Une meilleure inclusion des jeunes permettrait en outre d’améliorer la cohésion sociale des États Membres.  En nous comprenant mieux les uns les autres, nous pourrons poser les jalons d’une paix durable, a espéré la déléguée en guise de conclusion. 

Mme ELIZABETH NORALMA MENDEZ GRUEZO (Équateur) a axé son intervention sur les personnes les plus vulnérables, insistant sur la situation des enfants et des personnes âgées.

Elle s’est notamment félicitée des résultats obtenus par son pays dans la réduction de la malnutrition chez les enfants de moins de deux ans. L’essentiel est de protéger les personnes tout au long de leur vie, a-t-elle souligné, faisant état de programmes qui donnent la priorité aux familles qui vivent dans l’extrême pauvreté et soutiennent les personnes handicapées.  Tout en saluant les progrès enregistrés par l’Équateur sur le plan social, la représentante a reconnu la nécessité de redoubler d’efforts au niveau régional, s’agissant notamment des enfants et des personnes âgées.

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