Soixante-dix-huitième session,
10e séance plénière - après-midi
AG/DSI/3717

Première Commission: demandes de rationalisation des méthodes de travail et examen du budget-programme consacré au désarmement

La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a débattu, cet après-midi, de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et de la planification des programmes.  Elle a ainsi entendu une douzaine de délégations qui ont, pour l’essentiel, demandé une plus grande rationalisation des méthodes de travail de la Commission.  Des groupes de pays ont en outre présenté des positions divergentes quant au bien-fondé de la tenue à la Première Commission, d’une discussion sur le budget-programme de l’Assemblée générale.   

Les délégations qui ont pris la parole ont unanimement regretté que le Comité du programme et de la coordination (CPC) ne parvienne pas, depuis 2017, à dégager de consensus sur nombre des 28 programmes dont il est saisi, y compris le programme numéro 3 consacré au désarmement et qui concerne donc directement la Première Commission.   

Les représentants des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l’Australie -au nom également des délégations du Canada et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ)-, de la Suisse et du Japon ont jugé que, même si le CPC échoue à transmettre des recommandations sur le budget-programme, la Première Commission ne doit pas pour autant s’engager dans une discussion qui relève du mandat de la Cinquième Commission, chargée des questions budgétaires et où sont approuvés les différents programmes des commissions techniques de l’Assemblée générale.  Aussi ces délégations ont-elles demandé au Président de la Commission de demander à son homologue de la Cinquième Commission d’adopter le programme numéro 3 sans modification.   

Pour autant, ces mêmes pays ont entendu les remarques formulées par plusieurs délégations d’Amérique latine et des Caraïbes, l’Uruguay, Cuba, El Salvador, le Mexique, le Costa Rica, le Chili et la Colombie, en ce qui concerne les méthodes de travail de la Première Commission.  En substance, ces pays demandent au secrétariat de la Commission qu’il soit tenu compte de la taille modeste de certaines délégations ne disposant pas de ressources humaines suffisantes pour assister à plusieurs sessions de délibérations sur les projets de résolution et de décision à l’examen pendant les sessions.   

La représentante du Costa Rica est allée jusqu’à proposer que les travaux de la Commission commencent par une semaine de discussion à huis-clos sur le programme des délibérations des États Membres avant que ne débute le débat général.  Ces différents pays ont également préconisé que les délégations concurrentes évitent de soumettre à délibération et adoption des projets de résolution et de décision eux-mêmes rivaux, une telle situation entraînant la multiplication –par ailleurs coûteuse- des processus de négociation.   

Toujours aux fins de rationalisation et d’efficacité des travaux de la Commission, a‑t‑il été dit, les textes ayant été uniquement amendés techniquement devraient être présentés tous les deux ou trois ans et les temps de paroles des délégués devraient être strictement respectés, voire réduits pour permettre à toutes celles et ceux qui le souhaitent de s’exprimer en plénière.   

Sur ce dernier point, le Costa Rica a plaidé pour une féminisation franche des délégations qui interviennent en séance mais aussi dans les processus de négociation.  Pour la représentante costaricienne, faire avancer la prise en compte de nouveaux projets de résolution et de négociation, y compris sur le genre, permettrait la transmission à l’Assemblée générale d’une nouvelle orientation programmatique de la Première Commission.   

De son côté, la Fédération de Russie a demandé que les organisations et observateurs autorisés à assister et participer à des réunions intergouvernementales de la Commission, et dont les contributions écrites sont publiées, s’expriment de manière politiquement neutre dès lors qu’ils ne représentent aucun gouvernement.  Par ailleurs, le représentant russe a accusé les États-Unis, pays hôte, de graves violations de l’Accord de Siège, certains de ses collègues n’ayant pu obtenir de visas alors qu’ils ne demandaient qu’à assister à d’importantes réunions sur le désarmement nucléaire.   

Par ailleurs, la France a appuyé les demandes de l’Uruguay et du Mexique relatives au multilinguisme, réclamant que tous les États Membres intervenant durant toute la durée des débats puissent compter sur l’interprétation simultanée de leurs déclarations dans les six langues officielles de l’ONU, ainsi que sur la traduction, dans des délais raisonnables et dans ces mêmes langues, de l’ensemble des documents officiels.   

La Première Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 13 octobre, à 15 heures.  Elle entamera la deuxième partie de son travail avec les différents débats thématiques, en commençant par celui consacré aux armes nucléaires.   

 

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