Soixante-dix-huitième session,
7E séance plénière - après-midi
AG/DSI/3714

Première Commission: les attaques menées ce week-end en Israël planent sur un débat général toujours largement dominé par la menace nucléaire

Le sixième jour du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) s’est déroulé dans l’ombre des attaques menées durant le week-end en Israël par le Hamas et des nombreuses victimes, de part et d’autre de la frontière avec Gaza. Le Président de la Commission a rappelé la déclaration faite samedi par le Secrétaire général de l'ONU, tandis que de nombreuses délégations commençaient leur intervention par des condoléances à l’État hébreu, provoquant la réaction de l’observateur de Palestine, qui a regretté une « humanité sélective ».  Pendant les débats, la menace nucléaire a continué d’occuper le centre de la plupart des interventions, tandis que pays africains et sud-américains dénonçaient les répercussions funestes du trafic d’armes de petit calibre. 

Le représentant d’Israël, qui devait s’exprimer aujourd’hui au débat général, a d’abord déclaré que le Hamas ne redevait rien en barbarie à Al-Qaida ou Daech, avant de dénoncer des actes de « terroristes par procuration » au service de l’Iran et d’appeler l’ONU à entreprendre des actions concrètes contre certaines nations qui bafouent les principes à la base du droit international. L’Iran, a-t-il lancé en en revenant au débat général, ne dispose d’aucune justification civile pour les quantités d’uranium enrichi qu’il produit.  Il a prié les délégués d’imaginer un possible scénario futur où des terroristes, formés et armés par l’Iran, seraient non seulement protégés par un bouclier nucléaire iranien, mais disposeraient eux-mêmes d’armes nucléaires.  Il a également noté que l’Iran se rendait déjà coupable de violations de la résolution 2231 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des missiles.

Dans un droit de réponse, l’Iran a assuré que son pays n’était pas impliqué dans ce qu’il a qualifié de réaction spontanée des Palestiniens, estimant qu’il s’agissait là d’une conséquence naturelle de l’oppression subie.  Il a affirmé que son pays ne viole en rien la résolution 2231, ajoutant et que c’est Israël qui commet des violations flagrantes de cette résolution et, partant, sape toute possibilité de mise en œuvre du Plan d'action global commun (PAGC). 

Israël, l’une des deux puissances nucléaires à s’exprimer aujourd’hui avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a dénoncé la culture d’irrespect des traités de désarmement des pays du Moyen-Orient. Il a estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) n’offrait pas de solutions réelles aux problèmes de sécurité régionale, tant l’Iran et la Syrie violent à répétition les conventions sur les armements.  Il a du même coup condamné la Syrie pour son refus de coopérer avec l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et pour avoir utilisé ces armes sur sa propre population.  Il a toutefois réitéré son soutien au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et aux activités d’inspection de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

De son côté, la RPDC s’est dépeinte comme un « État responsable doté d'armes nucléaires ». Son représentant a assuré que son pays ne déploiera pas ses armes nucléaires dans les territoires d’autres pays, ne les partagera pas, ni ne transférera les technologies, équipements et matières nucléaires de qualité militaire. Selon lui, les États-Unis sont seuls à blâmer pour l’érosion du régime international et pour la reprise de la course aux armements nucléaires. Ces derniers, en plus de participer sciemment à la prolifération nucléaire à travers l’accord de coopération militaire AUKUS –qui réunit les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie– procèdent à de nombreux exercices militaires aux abords de la péninsule coréenne.  Dans ces conditions, a plaidé le représentant, la stratégie de dissuasion de la RPDC est un exercice légitime de son droit souverain à sauvegarder sa dignité et sa sécurité. 

Contrairement aux deux États dotés, plusieurs pays de diverses régions ont réaffirmé leur attachement au TNP, rappelant qu’il constitue toujours la pierre angulaire du régime de non-prolifération et de désarmement nucléaires, tout en partageant leurs inquiétudes sur la paralysie dont il souffre actuellement.  Malgré le manque de progrès récents, la Türkiye s’est néanmoins voulue plus rassurante sur l’avenir du Traité, en notant que, même dans le cas d’un nouvel échec à la onzième Conférence d’examen du TNP en 2026, son régime et le rôle de vérification de l’AIEA demeureraient inchangés.

De nombreuses délégations d’Amérique latine ou d’Afrique ont également appelé à un meilleur contrôle du trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC) à l’image de la Colombie ou du Botswana.  Contrairement à d’autres pays ces derniers jours, le Pérou a en outre exprimé sa méfiance quant à la manière dont a été abordée la question des munitions lors de la dernière Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères (BMS8).  Le Congo a de son côté mis en avant les efforts régionaux de l’Afrique centrale qui, avec la Convention de Kinshasa, s’est dotée de son propre instrument juridique de contrôle des ALPC, adapté aux spécificités de la région. 

Enfin, comme Israël, la Türkiye a dénoncé l’emploi d’armes chimiques par la Syrie, ajoutant que le manque de transparence syrien est tel que la communauté internationale ignore désormais complètement ce qu’il en est du risque dans le pays.  Une accusation balayée par le représentant de la Syrie qui, dans un droit de réponse, a affirmé que seule « l’entité » israélienne possédait dans la région des armes de destruction massive hors de tout contrôle. 

La Première Commission, poursuivra demain, mardi 10 octobre, son débat général à partir de 15 heures. 

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L'ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. JAVIER SALAS (Pérou) s’est alarmé de la hausse globale des dépenses militaires et de l’accroissement en cours des arsenaux nucléaires, estimant que les rapports de confiance sont mis à mal entre les puissances les plus militarisées.  Rappelant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) n’a pas avancé depuis 13 ans, il en a imputé la responsabilité aux États dotés d’armes nucléaires, accusés de faire obstacle aux progrès.  Réaffirmant le soutien de son pays au Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) et appelant à un plan d’action pour sa mise en œuvre, il a exprimé l’espoir de progrès lors de la prochaine réunion autour de ce Traité, à New York.  Il a également insisté sur l’importance de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), rappelant que sa région était la première à avoir pris une telle mesure avec le Traité de Tlatelolco, et apportant son soutien à la création d’une telle zone au Moyen-Orient. 

Le représentant a poursuivi avec la problématique des armes de petit calibre et leurs munitions, estimant qu’il s’agissait de l’autre sujet prioritaire de son intervention.  Ces armes, a‑t‑il rappelé, font plus de victimes que toutes autres, et leur trafic favorise les actes criminels et les conflits.  « Notre région est frappée de plein fouet », a‑t‑il déploré, regrettant le manque de progrès pendant la dernière Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères (BMS8).  Pire, on observerait un recul des conditions pour aboutir à une régulation stricte, a‑t‑il estimé, notamment avec le risque que soit exclue la question cruciale des munitions. 

Enfin, il a jugé urgent de contrôler l’usage des technologies de l’information et des communications (TIC) dans le cyberespace.  Il a notamment partagé son inquiétude à propos des forts antagonismes observés lors de la dernière réunion du Groupe de travail à composition non limitée sur les TIC, appelant à ne pas polariser une question qui relève de la sécurité internationale et qui concerne tous les pays membres.  La Charte de l’ONU, le droit international et le droit international humanitaire doivent avoir primauté dans le cyberespace, a‑t‑il conclu. 

Mme BLANKA GLASENHARDT (Croatie) a déclaré que la menace d’utilisation d’armes nucléaires est attisée par la rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie et sa décision de déployer des armes nucléaires sur le territoire du Bélarus. Le fait que les forces russes occupent Zaporizhzhia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, en violation de la Charte des Nations Unies et du Mémorandum de Budapest constitue en soi une menace intolérable pour la sécurité régionale et mondiale, a poursuivi la représentante.  Selon elle, l’instabilité de cette situation peut avoir des conséquences catastrophiques au-delà des frontières de l’Ukraine. 

Dans ce contexte périlleux, la Croatie continue de considérer le TNP comme la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération, du désarmement nucléaire et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  La représentante a également appelé l’Iran à revenir à ses obligations au titre du Plan d’action global commun (PAGC) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à abandonner ses programmes nucléaires et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible.  En outre, elle a noté que son pays reste engagé dans tous les efforts visant à parvenir à l’universalité et l’entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). 

Par ailleurs, rappelant que, depuis le début de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, plus d’un tiers du territoire ukrainien est contaminé par des mines et des armes à sous-munitions, la représentante a indiqué que la Croatie est déterminée à ce qu’il soit pris des mesures internationales pour répondre aux problèmes de sécurité et humanitaires posés par ces armes et leur utilisation aveugle.  Elle a donc annoncé la tenue, le 11 octobre, en Croatie, d’une Conférence internationale de haut niveau des donateurs sur le déminage humanitaire en Ukraine, coorganisée par les Gouvernements ukrainien et croate.  Le déminage des zones contaminées est crucial pour permettre aux Ukrainiens déplacés de rentrer chez eux en toute sécurité et de reconstruire leur pays, comme nous l’avons fait, a conclu la représentante. 

M. NICAISE SERVAIS DOUCKAGA NZENGUI (République du Congo) a dit la foi de son pays dans le multilatéralisme mais aussi fait part de ses inquiétudes face aux tensions mondiales, aggravées par un accroissement sans précédent des dépenses militaires.  Le représentant a rappelé son soutien aux négociations internationales menées de bonne foi, qu’il a souhaité voir se concentrer sur l’élimination des armes nucléaires, le respect de l’interdiction des armes de destruction massive, la règlementation de l’utilisation des armes classiques et l’utilisation rationnelle et réglementée des nouvelles technologies d’armement. 

Après avoir rappelé les approches nationales de son pays pour assurer une meilleure maîtrise des armes légères et de petit calibre (ALPC) en coordination avec ses partenaires du système des Nations Unies, le représentant a rappelé les efforts menés sur le plan régional, en Afrique centrale, avec en particulier la Convention de Kinshasa.  Celle-ci, a‑t‑il expliqué, a doté l’Afrique centrale de son propre instrument juridique de contrôle des ALPC, lequel « prend en compte les spécificités sécuritaires, juridiques, institutionnelles et culturelles de l’Afrique centrale ». 

Le représentant a également rappelé le rôle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, qui promeut l’instauration de mesures de confiance, notamment dans les domaines du désarmement et de la maîtrise des armements.  À cet égard, il a rappelé que la cinquante-cinquième session du Comité, tenue à Sao Tomé-et-Principe, avait mis en avant, entre autres facteurs d’instabilité préoccupants, « la prolifération des discours de haine amplifiés par l’usage pernicieux des réseaux sociaux ». 

M. AMRIYO BOBOZODA (Tadjikistan) a rappelé que son pays fait partie des cinq pays d’Asie centrale qui ont créé une ZEAN dans cette région.  Pour le représentant, aucun mécanisme de désarmement nucléaire ne peut être efficace sans l’adhésion de toutes les parties concernées.  Il a donc appelé tous les États à signer et à ratifier le TICE. 

Le représentant a souligné que, depuis son adhésion à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) en 1995, le Tadjikistan s’est pleinement engagé à en mettre en œuvre les dispositions.  Tout usage d’armes chimiques, dans n’importe quelles circonstances, n’importe où, à n’importe quel moment et par qui que ce soit, constitue une violation du droit international, a‑t‑il ajouté. 

Les menaces telles que le terrorisme, l’extrémisme, le trafic de drogue et d’armes, la cybercriminalité et d’autres formes de criminalité transnationale organisée augmentent de manière exponentielle, s’est alarmé le représentant.  Il a rappelé qu’en octobre 2022, dans le cadre du Processus de Douchanbé sur la lutte contre le terrorisme et son financement, son gouvernement avait adopté un Plan d’action pour la lutte contre le terrorisme.  De plus, avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et ses partenaires, le Tadjikistan a organisé une Conférence internationale de haut niveau sur la coopération en matière de sécurité et de gestion des frontières pour lutter contre le terrorisme. 

Mme FRANCESS PIAGIE ALGHALI (Sierra Leone) a déclaré que le désarmement, la non-prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive, ainsi que celle des armes classiques, y compris les armes légères et de petit calibre et leurs munitions, est essentiel au renforcement de la paix et de la sécurité internationales.  En tant que pays sortant d’un conflit, la Sierra Leone réaffirme que le commerce illicite, les transferts, le détournement et la mauvaise gestion des stocks d’armes classiques portent atteinte à l’état de droit et au respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme. 

En Afrique, la prévalence de ces armes meurtrières, en particulier entre les mains d’acteurs non étatiques, continue d’alimenter les conflits armés et la violence, avec des conséquences dévastatrices sur le développement socioéconomique de la région, a rappelé la représentante.  La Sierra Leone, durant sa présidence de la septième Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes, a travaillé avec toutes les délégations et a réalisé des progrès considérables dans les efforts d’éradication des armes légères et de petit calibre, a‑t‑elle rappelé. 

Mme GLADYS MOKHAWA (Botswana) a regretté qu’il soit de plus en plus difficile de parvenir à des accords, même sur des questions qui faisant autrefois l’objet d’un large consensus, et s’est alarmée du fait que ces divergences se sont également creusées sur la question des armes nucléaires.  À ce titre, elle a rappelé l’échec inquiétant de la dixième Conférence d’examen du TNP, ainsi que celui, il y a deux mois, de la première session du Comité préparatoire de la onzième Conférence d’examen.  Elle a néanmoins trouvé des raisons d’espérer avec le TIAN, relevant l’adoption par les États parties de la Déclaration et du Plan d’action de Vienne.  Elle a exhorté les pays non-signataires à adhérer au Traité.

Il ne fait aucun doute qu’une écrasante majorité d’États Membres partagent la vision d’un monde sans armes nucléaires, a déclaré la représentante, estimant que la responsabilité la plus grande incombait aux cinq États dotés juridiquement reconnus.  Elle a également appelé les pays non dotés, mais ayant des ambitions nucléaires, à renoncer à leur projet et à se conformer aux garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

La représentante a exprimé des sentiments mitigés à propos des autres armes de destruction massive, se félicitant de la récente destruction des dernières armes chimiques par les États parties à la CIAC, mais exprimant sa déception quant à l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence d’examen de la même convention. Elle s’est notamment alarmée du risque que de telles armes puissent être obtenues par des acteurs non étatiques, rappelant à ce propos la nécessité de prévenir une telle éventualité, conformément à la résolution 1540 du Conseil de sécurité.  Enfin, elle a appelé à davantage d’engagement en faveur du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. 

M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) a rappelé l’agression commise par l’Arménie contre son pays au début des années 90, qui avait amené à l’occupation d’une partie de son pays pendant plus de 30 ans, avant sa libération il y a trois ans.  Il a accusé l’Arménie d’avoir refusé de retirer l’ensemble de ses armes après l’Accord tripartite de 2020 et toujours refusé de divulguer l’emplacement des centaines de milliers de mines terrestres avec lesquelles elle a contaminé le territoire de son pays au cours des conflits passés.  En conséquence, dans la période postconflits, 64 citoyens azerbaïdjanais ont été tués et 267 blessés par l’explosion de mines, a‑t‑il dit.  Il a déploré que les provocations armées de l’Arménie soient devenues plus fréquentes ces derniers mois, marquées, a‑t‑il dit, par l’accumulation d’équipements et de main-d’œuvre militaires supplémentaires, l’installation de fortifications, l’enfouissement de mines dans des zones déminées ou encore la conduite d’opérations de surveillance et de reconnaissance par drones à l’intérieur du territoire de l’Azerbaïdjan. 

Face à ces agissements, l’Azerbaïdjan a pris des mesures appropriées pour mettre en place un contrôle efficace aux frontières destinées à garantir la sécurité des personnes et répondre à une situation sécuritaire de plus en plus critique, a expliqué le représentant.  En outre, le mois dernier, les 19 et 20 septembre, à la suite de nouveaux actes terroristes meurtriers qui ont causé de nombreuses victimes parmi nos civils et nos soldats, l’Azerbaïdjan a pris des mesures antiterroristes « qui ont duré moins de 24 heures » contre les forces armées arméniennes illégalement déployées et présentes sur le territoire national, a‑t‑il poursuivi.  Le représentant a affirmé que les allégations de ciblage aveugle de civils et d’infrastructures civiles et de présence d’un risque de génocide étaient « fausses et irresponsables ».  La Mission des Nations Unies qui s’est rendue « dans la région de Garabagh en Azerbaïdjan » le 2 octobre n’a pas observé de destructions d’infrastructures et n’a pas entendu de témoignages d’attaques contre les civils présents sur place, a‑t‑il ajouté, avant de dénoncer l’ampleur de la militarisation de la région pendant l’occupation arménienne. 

Pour le représentant, la communauté internationale doit encourager vivement l’Arménie à respecter ses obligations internationales pour qu’elle mette un terme à ses revendications territoriales et à ses manœuvres d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Azerbaïdjan.  L’Arménie doit s’engager dans des efforts visant à construire une coexistence pacifique par le biais d’un traité de paix entre les deux pays, fondé sur le respect de leur intégrité territoriale et de leur souveraineté, a‑t‑il insisté.  Il a en outre dénoncé les tentatives d’États extérieurs d’imposer leur vision coloniale dans la région. 

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a affirmé que le TNP reste la pierre angulaire du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et de l’application pacifique de l’énergie nucléaire et s’est dit déçu des échecs répétés de ses conférences d’examen.  Il a appelé tous les États qui n’ont pas ratifié le TICE à le faire pour lui permettre d’entrer en vigueur.  Il a estimé que le TIAN contribue à renforcer les normes contre les armes nucléaires, rappelant que son pays avait signé le Traité, mais qu’il n’était toujours pas en mesure de le ratifier en raison de la junte militaire illégitime qui a organisé un coup d’État militaire contre le Gouvernement démocratiquement élu en février 2021. 

Après avoir dénoncé toutes utilisations d’armes chimiques ou biologiques et mis en garde contre les risques liés aux applications militaires de l’intelligence artificielle, le représentant a rappelé que les armes classiques sont responsables au quotidien de la destruction de beaucoup plus de vies et de biens.  Il a donc jugé urgent de garantir que ces armes ne soient pas transférées ou vendues à des États ou acteurs non étatiques disposés à utiliser ces armes pour perpétrer les crimes les plus graves, comme c’est le cas dans son pays où, a‑t‑il rappelé, « le peuple du Myanmar est victime de ces armes utilisées par la junte militaire ».

Or, a affirmé le représentant, depuis son coup d’État, la junte militaire a importé pour plus d’un milliard de dollars d’armes et de matières premières pour sa politique de la terre brûlée, qui a tué plus de 4 000 civils, déplacé de force environ 2 millions de personnes et détruit ou incendié plus de 75 000 habitations.  Il a affirmé que la junte avait accru l’utilisation de mines terrestres antipersonnel et d’armes à sous-munitions et poursuivait ses attaques aveugles contre les zones civiles, citant plusieurs exemples sanglants.  De plus, depuis le coup d’État, l’armée a reçu un nombre considérable d’avions de combat et de munitions, mais aussi des pièces, d’équipements et de technologies associés pour augmenter les capacités de production de ses industries de défense, par « certains pays » que les habitants du Myanmar « ne connaissent que trop bien ». 

Enfin, le délégué a souligné qu’il est important de surveiller de près la junte « inhumaine » pour son ambition d’établir une centrale nucléaire. Les actions inhumaines et inconsidérées de la junte contre le peuple et le pays ont attesté qu’elle ne sera jamais un bon partenaire dans l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a‑t‑il estimé, avant d’appeler à un embargo complet sur les armes à l’encontre de l’armée du Myanmar. 

M. AHMET ERMAN ÇETIN (Türkiye) a déploré la guerre en Ukraine, responsable selon lui de l’érosion de l’agenda nucléaire, et a appelé à la fin du conflit par la voie diplomatique.  Citant également les violences continues entre Israël et la Palestine, le représentant a estimé que les tensions rendaient d’autant plus importante la préservation des instruments existants de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération.  Il a réitéré le soutien de son pays au TNP et à ses trois piliers, qui restent la pierre angulaire du désarmement malgré le manque de progrès récents.  En outre, a‑t‑il fait remarquer, même dans le cas où la onzième Conférence d’examen du TNP ne parviendrait pas à adopter un document final, le régime du Traité et le rôle de vérification de l’AIEA demeureraient les mêmes. 

Réaffirmant son soutien au TICE, le représentant a appelé la Russie à reconsidérer sa menace de retrait, et les États figurant à l’annexe 2 à le signer. Il a également réitéré son appel à l’ouverture de négociations au sein de la Conférence du désarmement en vue d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.  Il s’est aussi prononcé en faveur d’une ZEAN au Moyen-Orient. 

Le représentant a regretté l’opportunité partiellement manquée de créer un précédent pour les efforts mondiaux de non-prolifération avec le Plan d’action global commun, tout en affirmant son espoir en une restauration de l’Accord de Vienne.  Il s’est également dit préoccupé par l’escalade des tensions autour de la péninsule coréenne, exhortant la RPDC à s’abstenir de toute action susceptible de conduire à de nouvelles tensions.  Enfin, il a dénoncé l’utilisation d’armes chimiques par la Syrie et ailleurs, rappelant que l’utilisation de ces armes représente un crime contre l’humanité. 

Dans le domaine des armes classiques, le représentant a prôné un commerce responsable et transparent, réitérant le soutien de son pays au Traité sur le commerce des armes.  La Türkiye, a‑t‑il assuré, est déterminée à mettre en œuvre le Programme d'action sur les armes légères. 

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) a remercié les États Membres des condoléances adressées au peuple d’Israël, au lendemain d’une attaque d’une ampleur inimaginable, des milliers d’Israéliens de tous âges ayant été tués par des barbares sans foi ni loi.  Les sauvages du Hamas ne sont pas différents de ceux d’Al-Qaida ou de Daech, et l’attaque des terroristes par procuration de l’Iran est 10 fois plus grave en ampleur aux attentats du 11 septembre 2001, a affirmé le représentant.  Après avoir promis une réponse puissante d’Israël, il a déclaré que l’ONU doit dès à présent entreprendre des actions concrètes contre certaines nations qui bafouent les principes à la base du droit international. 

Le représentant a ensuite dénoncé la culture d’irrespect des traités de désarmement des pays du Moyen-Orient, avant d’estimer que le TNP n’offre pas de solutions réelles aux problèmes de sécurité de la région, tant ce Traité est violé de manière répétée par l’Iran et la Syrie.  Assurant que son pays soutient les activités de l’AIEA et l’entrée en vigueur du TICE, il s’en est ensuite pris aux activités nucléaires de l’Iran.  Il n’existe aucune justification civile aux quantités produites d’uranium enrichi par l’Iran, a‑t‑il affirmé, ajoutant que la production obtenue rend de fait sans effet le PAGC.  Il a ensuite demandé aux délégations d’imaginer ce que pourrait entraîner de catastrophique des terroristes par procuration, formés et armés par l’Iran, qui seraient non seulement protégés par un bouclier nucléaire iranien mais qui disposeraient d’armes nucléaires. 

Le représentant a ensuite condamné les violations par l’Iran de la résolution 2231 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des missiles et exprimé la préoccupation de son pays face au refus de la Syrie de coopérer avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  Le manque de transparence de la Syrie est tel que la communauté internationale ignore désormais complètement ce qu’il en est réellement du risque chimique de la Syrie, dont le régime a déjà attaqué son propre peuple à l’arme chimique, a‑t‑il souligné.  Il a ensuite confirmé que son pays ne participerait pas à la quatrième Session de la Conférence sur une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, qu’il a qualifié de processus artificiel ne servant qu’à contourner les pratiques de discussion et de négociation établies à l’ONU. 

M. ADIB AL ASHKAR (République arabe syrienne) s’est dit convaincu que l’action multilatérale est la seule voie pour traiter des questions de désarmement et de sécurité internationale, notamment dans le contexte des graves défis que connaît notre monde, en particulier la poursuite de l’occupation, l’accumulation des armes, la modernisation des arsenaux nucléaires et la propagation du terrorisme dont certains États se sont faits les spécialistes. Le TNP reste la pierre angulaire du système de non-prolifération, a déclaré le représentant, et la Syrie, en tant qu’État partie, demeure convaincue que l’élimination des armes nucléaires est la meilleure garantie contre l’utilisation de ces armes.  Il a émis l’espoir que la prochaine Conférence d’examen du TNP aboutira à un consensus efficace. 

« L’entité de colonisation israélienne » demeure une menace pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient, a poursuivi le représentant, qui l’a accusée de détenir un large arsenal d’armes de destruction massive, biologiques, chimiques et nucléaires, le tout sans faire l’objet du moindre contrôle international, grâce à l’appui de certains États connus.  Cette entité fait obstacle à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient contre la volonté de l’ensemble des États régionaux, a‑t‑il accusé. 

Le représentant a réitéré que l’utilisation d’armes chimiques sous n’importe quelle circonstance est inacceptable.  Aussi sommes-nous devenus parties à la Convention sur les armes chimiques et avons coopéré immédiatement et totalement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a‑t‑il affirmé, avant d’accuser certains États de manipuler cette organisation pour attaquer la Syrie, ce qui endommage sa crédibilité de façon irrémédiable. 

Enfin, le représentant a appuyé la Fédération de Russie, faisant état du droit de ce pays à l’autodéfense en réponse aux politiques occidentales hostiles. Il a en outre appuyé l’approche responsable de l’Iran dans sa volonté de retour du PAGC et condamné les États-Unis pour leur retrait de l’Accord de Vienne, de même que pour leur militarisation de la péninsule coréenne. 

M. SONG KIM (République populaire démocratique de Corée) a rendu les États-Unis entièrement responsables de l’érosion du régime international et de la reprise de la course aux armements nucléaires, avant de les accuser de manipuler l’opinion publique. Le représentant les a en particulier accusés de « rechercher ouvertement » la prolifération nucléaire à travers l’alliance AUKUS, au mépris de l’opposition de la communauté internationale.  Il a dénoncé la politique de modernisation poussée des armes nucléaires des États-Unis, la reprise de la production d’ogives, ajoutant que cette politique servait d’impulsion pour accélérer l’augmentation des armements « d’un certain État », qu’il a accusé de rêver de devenir une « puissance militaire ».

Le représentant a notamment dénoncé les divers exercices militaires menés au cours de l'année écoulée par les États-Unis et leurs alliés dans la région Asie/Pacifique, en particulier la péninsule coréenne et ses environs, rappelant qu’à une occasion, un exercice conjoint avait impliqué le déploiement d'un sous-marin nucléaire transportant des armes nucléaires.  Il a par ailleurs dénoncé la « diabolisation » de son pays par les États-Unis, accusés de tromper l’opinion publique face aux « contre-mesures d'autodéfense » prises par la RPDC. 

Le renforcement de la dissuasion d’autodéfense par la RPDC est un exercice justifié de son droit souverain qui doit permettre au pays de sauvegarder sa propre dignité et sa sécurité, a plaidé le représentant.  À ses yeux, la clef pour garantir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne réside dans l’abandon par les États-Unis de sa « politique hostile persistante », l’arrêt des exercices militaires conjoints et la dissolution du « Commandement de l’ONU » en Corée.  En revanche, si les États-Unis et d'autres forces hostiles continuent de chercher à porter gravement atteinte à la sécurité et aux intérêts fondamentaux de notre État, « ils seront inévitablement confrontés à une crise de sécurité plus grave qu’aujourd’hui », a averti le représentant. 

Pour la RPDC, il revient aux États-Unis, « seul pays à avoir utilisé des armes nucléaires et le plus grand État doté », de prendre la tête du désarmement nucléaire, y compris en mettant un terme immédiat au « partage nucléaire » et au « renforcement de la dissuasion élargie » qui sapent les fondements mêmes de la non-prolifération internationale. 

Présentant la RPDC comme un « État responsable doté d'armes nucléaires », le représentant a assuré que son pays ne déploiera pas ses armes nucléaires dans les territoires d’autres pays, ne les partagera pas, ni ne transférera les technologies, équipements et matières nucléaires de qualité militaire.  Il a ajouté que son pays restait en outre déterminé à s'opposer aux armes biologiques et chimiques et à la militarisation de l’espace. 

M. ARIS ANEL VELIZ RODRÍGUEZ (Panama) a rappelé que, le 22 septembre dernier, dans le cadre de la Semaine de haut niveau de la soixante-dix-huitième session de l'Assemblée générale, le Panama avait coprésidé, avec la Norvège, la Conférence visant à faciliter l'entrée en vigueur du TICE.  Nous sommes convaincus que la prolifération des armes de destruction massive, en particulier de nouveaux types d’armes et de systèmes, constitue une menace sérieuse à la paix, à la stabilité démocratique, au développement et à la sécurité humaine sur les plans national, régional et mondial, a expliqué le représentant.  Il a ajouté que la possession de telles armes par des acteurs et des groupes non étatiques « représente une menace préoccupante et constante pour tous ».  En ce sens, il a réaffirmé l’importance pour son pays de la résolution 75/31 de l'Assemblée générale concernant l'interdiction du développement et de la fabrication de nouveaux types d'armes de destruction massive et de nouveaux systèmes de telles armes. 

Le représentant a en outre fait valoir que, s’il occupait un siège non permanent au Conseil de sécurité auquel il est candidat pour la période 2025-2026, son pays se poserait en contributeur actif au règlement des questions de paix et de sécurité internationales « en tant que représentant d’une région qui est une zone exempte d’armes nucléaires depuis plus d’un demi-siècle », ajoutant que le Panama demeure convaincu du lien entre désarmement et développement. 

M. JÖRUNDUR VALTÝSSON (Islande) a condamné les attaques du Hamas contre Israël, avant de déplorer la détérioration constante de la situation sécuritaire mondiale et, avec elle, celle de l'architecture internationale de contrôle des armements.  Rappelant la nécessité du multilatéralisme, le représentant a jugé incompréhensible qu'un membre permanent du Conseil de sécurité mène une guerre d'agression contre l'Ukraine.  Comment 188 États Membres sans droit de veto peuvent-ils faire confiance au comportement de la Fédération de Russie, qui viole de façon flagrante les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international? s’est-il interrogé. De plus, « nous avons tous été témoins de la manière la plus irresponsable dont les autorités russes utilisent leur mainmise sur la centrale nucléaire de Zaporizhzhia comme une menace dans leur guerre illégale contre l'Ukraine », s’est-il alarmé, constatant qu’en outre, la rhétorique nucléaire se poursuit avec la menace implicite de l'utilisation d'armes nucléaires.  

Le représentant a déploré les tentatives incessantes de la Russie de faire dérailler le TNP, en bloquant le consensus lors de la dixième Conférence d'examen du Traité puis en sapant les travaux du comité préparatoire de la prochaine conférence d'examen.  Cette approche destructrice se manifeste par l'annonce du déploiement d'armes nucléaires au Bélarus, un État qui avait précédemment renoncé à son arsenal nucléaire, a‑t‑il déploré.

Le représentant a regretté voir les mêmes signes d'affaiblissement concernant le TICE. Il a dénoncé le fait que le programme nucléaire illégal et dangereux de la RPDC soit protégé par deux des États du P5, ce qui paralyse tous les efforts du Conseil de sécurité pour agir face à ce comportement de voyou.  La RPDC doit revenir au respect de ses obligations internationales, en particulier le TNP, les accords de garanties de l’AIEA et le TICE, affirmé le représentant. Il a jugé d'autant plus urgent d'entamer des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles (FMCT) afin de lutter contre la prolifération nucléaire.  Il a également jugé urgent de relancer les efforts de contrôle des armes nucléaires entre les puissances nucléaires, la participation de la Chine étant une nécessité absolue.  

Mme HERMY AHMAD SAH (Brunéi Darussalam) a attiré l'attention sur les conséquences dévastatrices de l’utilisation des armes de destruction massive sur la paix, la sécurité, la stabilité et le développement mondiaux. La représentante a appelé à un plein soutien aux efforts multilatéraux visant à parvenir à un désarmement général et complet dans le cadre de contrôle et surveillance internationaux efficaces, grâce au TNP, au TIAN, au TICE et aux conventions d’interdiction des armes chimiques et biologiques. 

En outre, le Brunéi Darussalam reconnaît l’AIEA comme l’un des mécanismes de contrôle les plus importants en matière de désarmement, l’Agence étant devenue au fil des années l’entité prééminente du système mondial de gouvernance nucléaire.  La représentante a aussi salué le plaidoyer « inestimable » de l’AIEA en faveur des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. 

La représentante s’est par ailleurs félicitée de la prorogation du mandat du Comité 1540 et de la volonté affichée par celui-ci d’aider les États Membres à assurer la peine application de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité visant à empêcher la prolifération des acteurs non étatiques de s’emparer d’armes de destruction massive. 

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a déclaré voir les conflits se multiplier et appelé à renforcer les capacités du multilatéralisme afin de favoriser une détente générale dans ces conflits et restaurer la confiance.  Le représentant a déploré la paralysie du TNP mais a réitéré sa confiance dans son rôle de pierre angulaire du désarmement et de non-prolifération.  Il a insisté sur la nécessité de procéder à un examen complet des trois piliers du TNP.  Il a émis l’espoir qu’avec l’entrée en vigueur du TIAN « nous parviendrons un jour à un monde sans arme nucléaire ». 

Le représentant a réitéré que seul le dialogue politique pourra permettre de dénucléariser la péninsule coréenne.  Il a par ailleurs condamné l’utilisation des armes chimiques et biologiques en toute circonstance.  Enfin, il a estimé que les Nations Unies devraient jouer un rôle essentiel dans la régulation des technologies de l’information et des communications et a défendu la mise en place d’un système pour réguler les systèmes d’armes létaux autonomes. 

M. DAVID BAKRADZE (Géorgie) a estimé que l’agression russe en Ukraine était au cœur des défis de sécurité sans précédent auquel le monde fait face aujourd’hui, relevant la compromission de l’ordre international et la remise en question du régime de désarmement et de non-prolifération.  Le représentant s’est notamment inquiété du recours sans précédent à la rhétorique nucléaire par la Russie.  Rappelant que son pays a adhéré aux traités internationaux de désarmement et de non-prolifération comme le TNP, la CIAC et la Convention sur les armes biologiques, il a appelé à l’entrée en vigueur du TICE.  Il a également blâmé la Russie pour avoir rejeté un document de compromis lors de la dixième Conférence d’examen du TNP et pour avoir suspendu sa participation au Traité New START.

Du fait de sa situation géographique, la Géorgie s’efforce de garantir des normes de sécurité chimique, biologique, radiologique et nucléaire dans le cadre de son accord d’association avec l’Union européenne, a expliqué le représentant.  Dénonçant l’occupation de deux régions de son pays par la Russie, il a affirmé qu’une contrebande de matières nucléaires et radioactives avait lieu dans ces territoires. L’absence de présence internationale dans ces zones rend impossible toute activité de vérification sur le terrain, a‑t‑il ajouté.

Enfin, le représentant a affirmé que son pays avait été victime d’une cyberattaque massive de la part de la Russie lors des conflits qui l’ont opposée à son pays en 2008.  L’information militarisée constitue un outil efficace pour faire avancer son agenda politique, a‑t‑il relevé, notant qu’il est de plus en plus difficile de lutter contre les acteurs malveillants dans le cyberespace.

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a notamment souligné que le trafic illicite et le détournement d’ALPC et de leurs munitions restent l’une des menaces collectives ayant le plus grand impact, en raison de leurs conséquences humanitaires et socioéconomiques.  Les ALPC alimentent les conflits, la violence armée, le crime organisé et le terrorisme, a‑t‑elle déploré, réaffirmant l’attachement de son pays à la mise en œuvre du Programme d’action de l’ONU contre le trafic de ces armes, dont la quatrième Conférence d’examen se tiendra l’année prochaine.  La Colombie, en tant qu’un des coauteurs du projet de résolution annuel sur le commerce illicite des ALPC sous tous ses aspects, invite tous les États à continuer de le soutenir et de s’y porter coauteur. 

La représentante a également appelé les délégations à soutenir cette année encore le projet de résolution que la Colombie présentera avec l’Allemagne sur la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. 

D’autre part, la représentante a réitéré la nécessité d’intégrer une approche sexospécifique dans les politiques et programmes de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements, rappelant que son pays reconnaît le rôle fondamental des femmes dans la construction de la paix et de la sécurité. 

M. ESAM O. BEN ZITUN (Libye) a appelé à redoubler d’efforts pour réaliser la paix et à s’abstenir de tout conflit empêchant l’élimination des différentes armes de destruction massive.  Le représentant a déploré l’évolution récente du TNP, qui reste pourtant la pierre angulaire du désarmement, notamment le manque de transparence lors de la dixième Conférence d’examen du Traité et l’échec des États parties à trouver un consensus.  Les États dotés de l’arme nucléaire ne respectent pas toujours l’obligation qui leur est faite de négocier leur élimination mais continuent de détenir de telles armes et de participer à une course aux armements, sapant les efforts des Nations Unies, a‑t‑il dénoncé.  La Libye réaffirme que la non-prolifération est de la responsabilité de tous les États parties au TNP et encourage ceux qui n’y sont pas parties à y adhérer.  Le représentant s’est, enfin, félicité des efforts régionaux visant à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

Droits de réponse

L’observateur de l’État de Palestine a déploré que les familles des 700 Palestiniens tués, dont 140 enfants, n’aient pas fait l’objet des condoléances adressées au cours de la séance.  Il a demandé au Président de la Commission de changer sa déclaration liminaire, qui faisait preuve, comme celle du Secrétaire général de l’ONU, d’une humanité sélective.

Le représentant de la Fédération de Russie a pris la parole pour appeler à la cessation de toute violence au Moyen-Orient, la solution des deux États devant prévaloir.  Il a ensuite rejeté les allégations infondées de la Géorgie visant son pays, arguant du fait que les attaques contre l’Ossétie du Sud et la préparation d’une opération analogue contre l’Abkhazie furent le point cuminant d’une politique violente de Tbilissi.  C’est cela qui a conduit à notre intervention pour garantir la vie pacifique et libre de ces pays et de leur population, a déclaré le représentant.  Aux États-Unis, il a rappelé le lien qui existe entre armes stratégiques offensives et défensives.  Selon lui, le représentant américain préfère taire que les armes nucléaires et non nucléaires russes déployées au Bélarus le sont dans les limites des accords conclus entre ces deux pays.  Washington, de son côté, déploie des armes nucléaires dans plusieurs pays de l’Union européenne, dont certaines viseraient au meurtre de M. Putin au sein même du Kremlin.  Voilà une intention particulièrement insensée, a‑t‑il dénoncé.

Le représentant de la République islamique d’Iran a estimé qu’Israël n’a pas le droit de se poser dans cette enceinte en acteur moral, dans les domaines de la paix et la sécurité, au Moyen-Orient.  Il a assuré que son pays ne viole en rien la résolution 2231 du Conseil de sécurité et que c’est Israël qui commet des violations flagrantes et systématiques de cette résolution et, partant, sape toute possibilité concernant l’application du Plan d’action global commun.  Pour le représentant iranien, l’attaque du Hamas est une réponse spontanée au déni du droit du peuple palestinien à exister, aux agressions répétées, à la profanation de sites religieux et au terrorisme d’État subis depuis plus de sept décennies.  L’histoire retiendra les crimes de guerre et de génocide commis par le régime israélien avant, pendant et après l’occupation, en Palestine, et dans les pays voisins, a‑t‑il aussi dit.  Il a affirmé que son pays n’était pas impliqué dans la réaction spontanée des Palestiniens, qu’il a qualifiée de conséquence naturelle de l’oppression subie. 

Le représentant du Japon a répondu à la déclaration de la RPDC concernant la politique de défense de son pays, affirmant que sa stratégie était strictement défensive.  Il a assuré que son pays garantit la transparence, qu’un contrôle civil est effectué sur ses installations et donne lieu à des publications accessibles à tous. Le partage nucléaire n’est pas autorisé au Japon, a‑t‑il rappelé, ajoutant que son pays n’avait nullement l’intention de changer le statu quo actuel.

Le représentant de l’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan de tromper la communauté internationale en détournant la terminologie onusienne, afin de couvrir ses actions violentes.  Le peuple du Haut-Karabagh a été victime de terrorisme, a‑t‑il déclaré, relevant que ces faits ont été présentés à l’ONU par le passé.  L’Azerbaïdjan, a–t-il poursuivi, lance des opérations de propagande associées à un renforcement massif de ses capacités militaires.  Il semble se préparer à de nouvelles agressions pour expulser les Arméniens du Haut-Karabagh, a‑t‑il averti, affirmant qu’en une semaine, des milliers de personnes ont déjà dû fuir leur foyer.  Le représentant a aussi répliqué aux allégations de l’Azerbaïdjan relatives aux champs de mines, affirmant que l’Azerbaïdjan avait fait obstacle aux opérations de déminage.

Le représentant de la République arabe syrienne, répondant à Israël, a estimé que « l’entité faisait comme si on ne connaissait pas son histoire sanguinaire ».  « Vous n’êtes pas en mesure de nous donner des leçons », a‑t‑il martelé, répétant qu’Israël était la seule entité à posséder des armes de destruction massive sans aucun contrôle.  L’entité israélienne fait fi de tous les documents des Nations Unies, y compris la Charte et les résolutions du Conseil de sécurité, a‑t‑il accusé, ajoutant que la paix et la sécurité au Moyen Orient resteraient menacées tant qu’existera cette entité.  Quant au conflit en Palestine, son origine est l’occupation et le refus de se soumettre au droit international, a ajouté le représentant, pour qui le peuple palestinien a le droit de se défendre. 

Le représentant de la République de Corée, répondant à la RPDC, a souligné que les mesures prises par son pays sont une réponse aux provocations de la RPDC, y compris celles concernant l’utilisation de l’arme nucléaire. 

La représentante d’Israël, reprenant la parole, a répondu à l’Iran que les faits en disent plus que les mots.  L’Iran défend le terrorisme, a‑t‑elle noté. Répondant ensuite à la Syrie, la représentante a rappelé que, selon le rapport de l’OIAC, ce pays a utilisé des armes chimiques contre sa propre population en 2017.  Le Hamas a lancé des attaques impensables contre Israël, a répété la représentante. Les terroristes ont fait du porte-à-porte, assassinant, torturant et tuant plus de 700 personnes.  Ils ont enlevé 150 personnes pour s’en servir comme boucliers humains à Gaza, a‑t‑elle ajouté, déplorant que figurent parmi nous des représentants de régime meurtriers qui célèbrent la mort d’enfants et de personnes âgées.  Le terrorisme ne l’emportera pas, Israël l’emportera, a‑t‑elle conclu. 

Le représentant des États-Unis a déclaré que rien, absolument rien, ne peut justifier les massacres et les crimes odieux commis par le Hamas.  Il a assuré que son pays se tenait prêt à accroître son aide à Israël.  En choisissant la voie de la terreur, le Hamas sape directement toute tentative de parvenir à la paix.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a réfuté les allégations de l’Arménie, l’accusant de vouloir lui retirer tout droit à la légitime défense face aux agissements de l’Arménie qui cherche à menacer, les armes à la main, la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays. 

Le Président de la Commission a répondu à l’observateur de Palestine qu’il avait pris bonne note de ses remarques à son encontre, ajoutant qu’il est dans son rôle de réagir à des événements d’actualité.  Il a par ailleurs jugé que la déclaration du Secrétaire général de l’ONU était équilibrée au moment où elle a été présentée. 

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a estimé que les exercices militaires conjoints actifs des États-Unis et de la République de Corée risquaient d’avoir des conséquences graves en amenant la guerre sur la péninsule. Il a rappelé que la RPDC est un État doté et que dans ce cas, il faut s’attendre à des conséquences.  Quant au Japon, il explique de manière absurde avoir le soutien des pays voisins. Il devrait plutôt s’excuser pour ses crimes de guerre.

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