Soixante-dix-huitième session,
50e séance plénière (reprise) – matin
AG/12576

L’Assemblée générale rend hommage à l’Émir défunt du Koweït, « dirigeant exemplaire » et « bâtisseur de consensus »

L’Assemblée générale a repris, ce matin, sa cinquantième séance plénière pour rendre un hommage solennel au cheik Nawaf Al Ahmad Al Jaber Al Sabah, Émir de l’État du Koweït, décédé le 16 décembre dernier.  L’ensemble des orateurs ont salué la mémoire d’un « dirigeant exemplaire » et résolument engagé en faveur de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde. 

Après avoir demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en hommage au défunt, le Président de l’Assemblée générale a rappelé que le cheik Nawaf était monté sur le trône du Koweït en septembre 2020, au plus fort de la pandémie de COVID-19.  Incarnation de la continuité de l’État dont le Koweït avait besoin, il a guidé son pays « à travers l’une des phases les plus turbulentes de l’existence humaine », a relevé M. Dennis Francis, saluant un règne et une vie au service des principes d’unité, de dignité et de solidarité. 

Le cheik Nawaf était aussi considéré comme « un rassembleur et un bâtisseur de consensus » par les diplomates et les autres dirigeants du monde, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale.  Tout en maintenant la tradition d’engagement multilatéral du Koweït sur des questions telles que la médiation dans les différends, l’appui à l’action humanitaire et la collaboration au service du développement durable, l’Émir défunt a manifesté un « engagement fort en faveur d’une paix et d’une stabilité durables au Moyen-Orient », a souligné M. Francis, invitant à soutenir cette vision « au moment où nous nous efforçons de trouver une solution durable à la crise à Gaza ». 

Dans cette même veine, le Secrétaire général de l’ONU a salué un « défenseur déterminé de la diplomatie préventive », approche qui, selon lui, a contribué à définir le rôle du Koweït dans la région du Golfe et dans le monde.  Le cheik Nawaf « était une voix inébranlable en faveur de la stabilité régionale et mondiale, de la paix et du multilatéralisme », a ajouté M. António Guterres, pour qui cet « engagement personnel en faveur de solutions collectives pour forger la paix » reste une source d’inspiration. 

À cet égard, le Chef de l’ONU a appelé la communauté internationale à se nourrir des principes que défendait le cheik Nawaf.  « Être sage dans nos décisions et nos actions, en reconnaissant leur impact sur le monde qui nous entoure et sur les générations futures.  Se pardonner les uns aux autres, accepter nos différences, comprendre les points de vue de chacun et respecter la valeur de chacun ». Il a également invité les États « à collaborer et à faire des compromis pour forger un monde de paix que nos enfants méritent », comme l’a fait l’Émir défunt « à travers ses paroles et ses actes ». 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, la Zambie a insisté sur « l’héritage important » que laisse le cheik Nawaf grâce à ses contributions aux efforts humanitaires internationaux à travers le monde.  Elle a rappelé que l’Émir a fait don de centaines de millions de dollars pour des opérations humanitaires non seulement au Moyen-Orient mais aussi dans de nombreux pays africains.  « Le leadership et le financement du Koweït ont sauvé des vies et ont incité d’autres personnes à participer à une action humanitaire coordonnée », a salué la délégation. 

Au-delà de ses contributions au développement socioéconomique du Koweït, le cheik Nawaf a fait de son pays « un phare de paix et de coopération » au Moyen-Orient, établissant « une norme à suivre pour les autres », a affirmé le Turkménistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique.  Rendant hommage à l’engagement de l’Émir en faveur du renforcement des relations amicales entre les nations de la région et au-delà, il a aussi déclaré se souvenir d’un dirigeant au « style de leadership caractérisé par l’humilité, l’accessibilité et le souci du bien-être de chaque citoyen ». 

Parlant au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, la Suède a souligné le rôle crucial qu’a joué le cheik Nawaf dans le maintien de la stabilité au Koweït en promouvant la paix, l’unité et la réconciliation.  Elle a également rappelé que, sous sa direction, le Koweït a accueilli plusieurs conférences et réunions internationales de haut niveau, offrant des plateformes de dialogue et appuyant la diplomatie et le règlement pacifique des conflits régionaux.  En tant que pays hôte du Siège de l’ONU, les États-Unis ont, eux aussi, salué la vision que défendait l’Émir en faveur de la paix et de stabilité au Moyen-Orient, ainsi que sa « forte croyance dans les valeurs des Nations Unies ». 

« Personnalité marquée par la sagesse », le cheik Nawaf a contribué à la stabilité du Moyen-Orient et du monde, a soutenu le Qatar, au nom du Conseil de coopération du Golfe, tandis que l’Égypte, s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, louait l’engagement constant de ce « noble chevalier » pour toutes les causes arabes, en particulier la cause palestinienne, et pour le renforcement du multilatéralisme, en dépit de défis sans précédent. 

À la suite de ces hommages, le Koweït a estimé que le pays et toute la nation arabe et islamique ont perdu « un fidèle pieux, un dirigeant juste et un homme humble et compassionnel ».  Tout au long de sa vie, le cheik Nawaf s’est sacrifié pour le bien-être et la prospérité du peuple koweïtien, mais aussi pour l’unité et la cohésion sociale de sa nation, a souligné la délégation.  Décrivant le défunt comme un « prince de la modestie et de la tolérance », elle a ajouté que l’Émir jouissait de l’amour de son peuple en raison de l’affection et de la bonté dont il faisait preuve.  Elle a enfin indiqué qu’en vertu de la passation des pouvoirs prévue par la Constitution nationale, le cheik Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, frère du défunt, a prêté serment comme nouvel Émir du Koweït et poursuivra la marche du pays vers le développement et la prospérité.

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