SOIXANTE-DIX-HUITIÈME SESSION,
41E SÉANCE PLÉNIÈRE, MATIN
AG/12567

L’Assemblée générale déclare le 7 septembre « Journée mondiale de sensibilisation à la myopathie de Duchenne »

Ce matin, l’Assemble générale a décidé à l’unanimité de faire du 7 septembre, actuelle « Journée mondiale de sensibilisation à la myopathie de Duchenne », une Journée des Nations Unies qui sera célébrée, chaque année, à compter de 2024.  Toujours au titre du point à l’ordre du jour intitulé « Santé mondiale et politique étrangère », l’Assemblée a examiné les progrès accomplis et les difficultés qu’il reste à surmonter pour atteindre les objectifs convenus en matière de lutte contre la tuberculose, dans le cadre de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la mise en œuvre de la déclaration politique de 2018 de sa réunion de haut niveau sur cette question. 

« Cette Journée mondiale ne serait pas seulement une campagne, mais une promesse pour tous les enfants qui font face à la myopathie de Duchenne », a déclaré le délégué du Koweït en présentant le projet de résolution. Cette maladie rare, qui touche une personne sur 5 000 et se traduit par une faiblesse des os et par leur dégradation progressive, ne fait pas l’objet de suffisamment de travaux de recherche en raison de la faible prise de conscience parmi les populations, les professionnels de la santé et les décideurs politiques.  La Journée mondiale permettra de sensibiliser l’opinion publique et de mobiliser des ressources pour trouver des traitements, a-t-il assuré, appuyé notamment par la Chine qui a dit accorder beaucoup d’attention aux maladies rares. 

Avant d’approuver ce texte, une quinzaine de délégations se sont exprimées sur la base du rapport du Secrétaire général consacré à la lutte contre la tuberculose et publié en mai dernier, selon lequel l’épidémie mondiale, qui menace gravement la santé humaine et le développement, requiert « une action urgente ».  Ainsi, en 2021, le nombre de personnes ayant contracté la maladie a augmenté après plusieurs années de lent déclin.  On estime que 10,6 millions de personnes sont tombées malades et que 1,6 million en sont mortes.  Comme le Secrétaire général, les intervenants ont reconnu que « les perturbations résultant de la pandémie de COVID-19 ont annulé des années de progrès ». Afin de renforcer la coopération internationale pour lutter contre la tuberculose et d’améliorer la santé de manière multisectorielle, le rapport contient 10 recommandations d’ordre principalement médical, politique et juridique.

Pour redresser la barre en vue d’éradiquer la tuberculose d’ici à 2030, la majorité des délégations ont appelé à redoubler d’efforts via, notamment, des systèmes de santé publique inclusifs, un accès amélioré aux médicaments et aux technologies médicales, une intensification des recherches scientifiques et une coopération multilatérale renforcée.  La moitié d’entre elles, dont l’Union européenne, l’Égypte, la Thaïlande ou encore l’Australie, s’exprimant également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, ont prôné la mise en place de la couverture sanitaire universelle pour permettre à chacun d’avoir accès aux soins nécessaires sans rencontrer de difficultés financières.  L’absence de couverture universelle, a relevé le Pakistan, affecte la santé des populations les plus pauvres, particulièrement dans les pays en développement.  Cuba, l’Égypte, la Namibie et l’Algérie se sont fait l’écho de ce constat, appelant la communauté internationale à s’attaquer aux causes profondes des maladies, à savoir le fossé Nord-Sud et les inégalités socioéconomiques. 

Relevant l’interdépendance entre les défis sanitaires, la Fédération de Russie, la Namibie ou encore l’Algérie sont revenues sur les effets délétères de la pandémie de COVID-19 qui a mis en relief les disparités nationales en matière de santé et perturbé durablement les systèmes de santé.  La pandémie touchant à sa fin, il est temps de revitaliser les systèmes de santé nationaux et de mettre en place une stratégie internationale équitable pour favoriser la coopération en matière de santé, ont abondé l’Égypte et l’Afrique du Sud. 

Autre entrave à la santé pour tous, les conflits armés, et tout particulièrement le conflit qui fait rage entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Plusieurs délégations, dont l’Égypte, l’Arabie saoudite ou encore l’Union européenne, ont condamné le bombardement des hôpitaux et des ambulances et dénoncé la situation humanitaire catastrophique aggravée par le manque de ressources médicales.  Notant l’écroulement des systèmes de santé à Gaza, le Venezuela, au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, a déploré l’interruption des traitements de milliers de patients souffrant de maladies non transmissibles, comme des cancers ou le diabète. 

Enfin, les répercussions des mesures coercitives unilatérales sur la santé des populations ont marqué les déclarations du Venezuela et de Cuba. Priant la communauté internationale d’arrêter sa « politique de l’autruche », Cuba a fustigé les embargos sur les médicaments et le matériel médical qui entravent la lutte contre les maladies. 

SANTÉ MONDIALE ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/78/88); PROJET DE RÉSOLUTION (A/78/L.12)

Débat 

M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a souligné les inégalités croissantes et les injustices sociales qui ne sont pas viables sur le plan moral alors que l’humanité dispose des connaissances et des ressources nécessaires pour lutter contre la tuberculose et autres maladies.  Soulignant que les pays en développement font face à des obstacles qui entravent la qualité de vie de leurs citoyens, le représentant a appelé à bâtir un ordre international plus juste et solidaire pour résorber le fossé entre le Nord et le Sud et améliorer les indicateurs de santé.  Il a notamment mis en cause la quête du profit par les industries pharmaceutiques qui repousse l’accès à une couverture sanitaire universelle, y compris dans les pays riches comme les États-Unis.  Les services de santé sont essentiels pour que les populations puissent jouir de leurs droits humains, a poursuivi le représentant, notant que l’accès à la santé est un droit garanti dans la Constitution cubaine.  En outre, un système sanitaire universel gratuit est accessible sur l’ensemble du territoire, ce qui a permis à Cuba d’atteindre des indicateurs en termes de santé comparables à ceux des pays développés.  Face aux défis liés à la COVID-19 et à l’hostilité des États-Unis, le représentant a dénoncé le manque d’accès à des technologies et à des médicaments, ce qui n’empêche pas son pays de poursuivre son programme de coopérations sanitaire et médical mondial.  Il s’agit d’une priorité qui illustre la coopération Sud-Sud, et qui a profité à 165 pays au cours des 60 dernières années. 

Mme TIINA SATULI, de l’Union européenne(UE), a rappelé que face à une épidémie de tuberculose qui ne faiblit pas, l’Union européenne et ses États membres s’étaient engagés dans un soutien sans faille au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, à hauteur de 4,5 milliards d’euros pour 2023-2025, tout en investissant dans la recherche, en soutenant les efforts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et en renforçant les systèmes de santé par des programmes bilatéraux.  La représentante a rappelé qu’en 2021, la tuberculose avait tué 1,6 million de personnes, « une augmentation inquiétante après des années de déclin ».  Elle a exhorté les États à redoubler d’efforts dans la lutte contre ce fléau, en suivant cinq axes: une couverture sanitaire universelle et des systèmes de santé renforcés; l’inclusivité et la priorité donnée aux communautés vulnérables et marginalisées; la prévention et le dépistage précoces et la sensibilisation du public, notamment en rendant disponibles des outils de diagnostic précis et en améliorant la formation du personnel de santé; l’exploitation de nouveaux diagnostics; et l’intensification de la recherche et du développement en collaboration avec les pays à revenu faible et intermédiaire. 

La représentante a rappelé que les conflits armés s’ajoutaient aux défis de la lutte contre la tuberculose et insisté sur le renforcement de la gouvernance et la mobilisation des ressources nationales publiques et privées en la matière. En conclusion, elle a jugé important de consolider l’engagement politique de haut niveau dans la lutte contre l’épidémie, et appelé à la participation des organisations de la société civile, des agences mondiales et du secteur privé.  Un accès équitable aux soins doit être « le principe directeur central » de l’action collective en la matière.

Mme SHILPA KADAMBARI PULLELA (Australie), également au nom du Canada et de la Nouvelle Zélande, a affirmé que la tuberculose est une priorité, rappelant que la région Indo-Pacifique enregistre 60% des nouveaux cas de tuberculose du monde et la moitié des cas de résistance aux médicaments antituberculeux.  Cette maladie sape les efforts pour éradiquer la pauvreté, a rappelé la représentante qui a souligné la nécessité d’améliorer l’accès au diagnostic et au traitement.  Après avoir pris note du rapport du Secrétaire général qui constate l’augmentation inquiétante du taux d’incidence, elle a salué les progrès accomplis en matière de diagnostic et de traitement mentionnés dans le récent rapport de 2023 de l’OMS.  Cependant, elle a jugé ces progrès insuffisants pour atteindre les objectifs fixés en 2018.  À cet égard, elle a souligné l’importance de promouvoir la couverture sanitaire universelle et encouragé la coopération.  Par ailleurs, elle a appelé à davantage de discussions et d’actions à l’endroit des communautés avant d’insister sur la prévention, la recherche et les stratégies innovantes pour élaborer de nouveaux vaccins et médicaments. 

M. MOHAMED OMAR ELFAROUK HASSAN MOHAMED (Égypte) a jugé important d’identifier les lacunes dans les efforts entrepris au niveau international pour atteindre une couverture sanitaire universelle d’ici à 2030.  Il faut remédier aux insuffisances dans la disponibilité des soins de santé pour tous, dont la « nette disparité » qui existe dans la capacité à assurer la continuité des systèmes de santé nationaux, mise en lumière par la pandémie de COVID-19.  Le délégué a appelé à une approche internationale ambitieuse fondée sur l’équité qui nécessite d’accroître le soutien aux pays en développement, notamment en Afrique, en augmentant les capacités de fabrication des pays du continent, en développant le transfert de technologies, ou en renforçant les programmes de recherche et d’innovation.  Pour sa part, l’Égypte s’est engagée à assurer une couverture sanitaire « complète » et a lancé plusieurs campagnes sanitaires ambitieuses, notamment pour éliminer l’hépatite C.  Le délégué a par ailleurs insisté sur l’importance d’inclure dans les programmes de santé les neuf millions de migrants et réfugiés qui vivent sur le sol égyptien. Enfin, il a rappelé que le droit international humanitaire protégeait les malades, les blessés, les hôpitaux et les travailleurs de santé et condamné les bombardements israéliens contre les installations médicales dans la bande de Gaza, ainsi que l’obstruction de l’accès à l’aide humanitaire et médicale. 

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela), au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations-Unies, a souligné que la pandémie de COVID-19 a mis en exergue la nécessité de renforcer la solidarité et le multilatéralisme dans un monde interconnecté.  Il faut redoubler d’efforts pour « augmenter la prise de conscience et améliorer les traitements pour la tuberculose », a-t-il estimé, rappelant que la santé ne peut être ni le privilège des plus riches, ni une source de profits, car elle constitue un « droit inaliénable ». 

Le délégué a abordé les mesures coercitives unilatérales et leurs « effets néfastes sur la santé, à cause de l’intransigeance et du silence de certains gouvernements face à la clameur d’une trentaine de pays qui subissent ces mesures de plus en plus intenses ».  Lesdites mesures constituent des violations quotidiennes des droits humains, y compris le droit à la vie et à la santé, s’est-il indigné. Dénonçant le manque d’accès aux médicaments et au matériel médical, le délégué a expliqué que ces mesures entravent les efforts de lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, précisant que « les exceptions humanitaires ne fonctionnent pas ».  Selon lui, ces mesures ont aussi un impact sur les chaînes d’approvisionnement et sur la sécurité alimentaire et énergétique.  « Il faut arrêter cette politique de l’autruche », a‑t‑il exhorté.  Abordant également l’effondrement des systèmes de santé dans la bande de Gaza, il a regretté l’interruption du traitement de milliers de patients souffrant de cancers, de diabète et d’insuffisance rénale.  Appelant à acheminer l’aide alimentaire et médicale, il a demandé à la communauté internationale de repenser les politiques publiques et la réponse coordonnée par le biais des programmes et des fonds des Nations Unies. 

M. HARI PRABOWO (Indonésie) a estimé qu’en dépit des progrès, les infections et les décès liés à la tuberculose demeurent préoccupants.  « Nous sommes loin de gagner la lutte contre la tuberculose qui est la deuxième maladie la plus meurtrière dans le monde. »  Si nous voulons l’éradiquer d’ici à 2030, a-t-il estimé, il faut « passer des engagements à l’action ».  À cet égard, le représentant a appelé à rejeter les anciens paradigmes, lesquels voudraient que la tuberculose se limite à quelques pays.  Il a également insisté sur la résistance antimicrobienne qui pose de grands risques, appelant à une solidarité mondiale accrue en matière de financement et de recherche.  Il faut établir des priorités claires, notamment à travers des partenariats multiples qui impliquent les compétences d’acteurs variés et assurent la complémentarité, a insisté le représentant.  Dans cet esprit, il s’est dit heureux d’annoncer qu’avec les Philippines, la Pologne et le Nigéria, son pays a établi des programmes de lutte dans certains pays, notamment pour appuyer le système des Nations Unies. 

M. SURIYA CHINDAWONGSE (Thaïlande) a salué 2023 comme une année de progrès pour la santé mondiale avec l’adoption de trois déclarations politiques sur la gestion des pandémies, la couverture sanitaire universelle (CSU) et la lutte contre la tuberculose.  Néanmoins, les données relatives à la tuberculose rappellent que l’engagement politique n’est pas suffisant et que davantage d’actions sont nécessaires sur le terrain. Relevant l’interdépendance entre les priorités sanitaires, le délégué a estimé que la santé mondiale doit être abordée de manière exhaustive en harmonisant les efforts.  À ce titre, il a souligné l’importance de l’équité en matière de santé puisque « la santé est un droit humain fondamental ».  Rappelant la détermination de son pays à accélérer les progrès mondiaux vers la réalisation de la CSU d’ici à 2030, il a informé que la Thaïlande a élargi, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les soins de santé primaires aux personnes vulnérables, notamment les migrants et les réfugiés, et les prestations supplémentaires, telles que les soins palliatifs et la physiothérapie.  Le délégué a ensuite rappelé le besoin de financements et d’investissements durables pour la recherche et l’innovation.  Il s’agit d’assurer une protection sociale et financière adéquate contre les urgences de santé publique imprévues, de renforcer les capacités des travailleurs et des institutions de santé, et d’améliorer la technologie numérique, a-t-il poursuivi.  Enfin, il est nécessaire d’écouter les citoyens pour comprendre leurs besoins et les impliquer dans la prise de décisions, a-t-il recommandé, soutenant l’engagement des parties prenantes et de la société civile dans les processus de prévention, de préparation et de réponse. 

M. MUHAMMAD USMAN IQBAL JADOON (Pakistan) a rappelé combien la pandémie de COVID-19 avait illustré la nécessité d’une approche collaborative au niveau international, mais aussi les limites des systèmes sanitaires nationaux et la nécessité d’investir dans des systèmes de santé « adaptés à chacun ».  La pandémie a eu un impact délétère sur le diagnostic, le traitement et la prévention de la tuberculose, a-t-il noté, en précisant qu’il était urgent d’apporter des financements pour redresser cette tendance négative.  Le délégué a rappelé que même à mi-parcours, les pays étaient en retard sur l’objectif de développement durable (ODD) no 3, qui ne saurait être atteint sans une couverture sanitaire universelle.  C’est là une priorité importante du Gouvernement du Pakistan, a-t-il expliqué, en rappelant plusieurs mesures et initiatives de son pays, comme l’émission de cartes d’assurance, l’appui aux vaccinations et la mise en place de programmes de formation pour les professions médicales.  L’absence de couverture sanitaire universelle en raison du manque de ressources ou d’infrastructures affecte le bien-être des peuples des pays en développement, a-t-il poursuivi.  Il a plaidé pour le renforcement de la coopération internationale en la matière, notamment par des outils financiers, mais aussi pour l’accès de ces pays aux systèmes de santé primaires et aux médicaments, aux vaccins et aux outils de diagnostic à des prix abordables, aux transferts de technologies, et à la résilience, notamment face aux changements climatiques.  La question de la prévention et de la riposte aux pandémies devrait être abordée « par le biais d’un traité contraignant », a conclu le délégué, en rappelant que des consultations sur ce sujet avaient lieu actuellement à Genève. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a souligné que l’épidémie de tuberculose est alimentée par une interaction complexe entre les déterminants sanitaires et sociaux, notamment la pauvreté, la dénutrition et la pandémie de virus de l’immunodéficience humaine (VIH).  Les progrès réalisés avant 2019 ont régressé à la suite de la pandémie de COVID-19 qui a affecté les systèmes de santé et les réalités socioéconomiques, a‑t‑il regretté.  Depuis l’adoption de la Déclaration politique de 2018, la Namibie a entrepris des actions substantielles visant à étendre la protection sociale pour la tuberculose.  Néanmoins, le délégué a fait remarquer que le manque d’accès aux technologies et aux médicaments antituberculeux entrave l’engagement de son pays pour éradiquer la tuberculose d’ici à 2030.  Rappelant que le rapport du Secrétaire général établit que seuls 7 des 30 pays fortement touchés par la tuberculose jouissent d’un accès adéquat aux tests de diagnostic rapide recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il a pointé du doigt les disparités dans l’accès aux nouvelles technologies et aux médicaments.  L’urgence d’éradiquer la tuberculose est renforcée par les conflits, la crise énergétique, l’insécurité alimentaire et la pandémie, a‑t‑il poursuivi, estimant essentiel de ramener les taux de détection des cas et de traitement de la tuberculose aux niveaux prépandémiques via un rétablissement des services médicaux et une augmentation des investissements dans la recherche de mesures de dépistage et de traitements abordables, accessibles et adaptés.  Il est également impératif de lutter contre la stigmatisation et les pratiques discriminatoires, a noté le délégué.  « Nous avons besoin d’une stratégie holistique abordant les dimensions de la santé et du bien-être socioéconomique. » 

Mme SULAFA HAMID I. MOUSA (Arabie saoudite) a salué le projet de résolution sur la « Journée mondiale de sensibilisation à la myopathie de Duchenne » et les efforts déployés pour lutter contre la tuberculose.  Elle a néanmoins déploré les effets de la pandémie de COVID-19 sur les systèmes de santé dans le monde, appelant à renforcer les efforts de diagnostic, de détection précoce et de traitement. Condamnant les bombardements d’hôpitaux dans la bande de Gaza, elle s’est félicitée de la trêve humanitaire et a appelé à un cessez-le-feu. 

M. BORIS A. MESCHCHANOV (Fédération de Russie) a noté qu’en dépit de progrès réalisés en 2018 et 2019, la tuberculose continue d’avoir des conséquences dévastatrices, en raison notamment des répercussions négatives de la pandémie de COVID-19.  Néanmoins le travail systémique et l’attention prioritaire accordée à la tuberculose ont permis de maintenir un niveau élevé d’accessibilité aux soins médicaux pour les patients atteints de cette maladie et de poursuivre la tendance à la réduction de la morbidité, a-t-il dit. 

En Russie, a-t-il précisé, les adultes bénéficient tous les deux ans d’examens radiologiques préventifs et les enfants de tests cutanés.  En 2022, plus de 73% de la population russe a ainsi fait l’objet d’un dépistage de la tuberculose.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité des contributions du Brésil, de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud et de son pays qui ont représenté plus de 50% des fonds mondiaux disponibles entre 2018 et 2021. L’élargissement du nombre de membres du groupe BRICS, l’année prochaine, devrait avoir des répercussions positives sur le financement mondial de l’accès universel au traitement de la tuberculose, a-t-il avancé.  Dans ce contexte, le réseau de recherche sur la tuberculose du groupe BRICS, soutenu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et initié par la Fédération de Russie, joue un rôle important dans la mesure où il poursuit des activités liées à l’innovation dans la prévention et le traitement de la maladie, grâce à des projets de recherche conjoints et à l’échange d’information. 

M. JONATHAN DAVID PASSMOOR (Afrique du Sud) a expliqué que son pays était particulièrement affecté par la tuberculose et, tout en soulignant les progrès accomplis dans la lutte contre la maladie, il a dit que l’Afrique du Sud avait constaté une régression dans la lutte contre la tuberculose après la pandémie de COVID-19. Il a indiqué que son gouvernement avait mobilisé des ressources importantes, mis en œuvre un système de contrôle, financé des laboratoires et des cliniques, et bénéficié de partenariats internationaux clefs pour renforcer le système de santé sud-africain pour lutter contre cette maladie.  Avec la fin de la pandémie de COVID-19, il est nécessaire de revitaliser les systèmes de santé qui ont été perturbés, a insisté le délégué, préoccupé par l’augmentation dans son pays du taux des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH.  La pandémie a démontré la nécessité d’un système de santé robuste et l’importance des outils de diagnostic et de la protection sociale.  Le délégué a appelé à l’élaboration d’un vaccin d’ici à 2030 et rappelé qu’une déclaration politique avait récemment été adoptée, qui évoque notamment la question du financement.  Or, ce financement est très insuffisant, a-t-il noté, en déclarant qu’il fallait investir, notamment via l’aide publique au développement.  Un « engagement politique pérenne » est essentiel pour mettre un terme à cette épidémie mondiale.

M. BILLEL HASSANI (Algérie), notant que près de 1,6 million de personnes sont décédées de la tuberculose en 2021, a évoqué les répercussions dévastatrices de la pandémie de COVID-19 notamment sur la fourniture de services essentiels de lutte contre la tuberculose ainsi que sur son diagnostic.  Face à un problème majeur de santé publique, il a appelé à renforcer la coopération internationale, en particulier dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) n°s 1 et 3.  À cet égard, le délégué a plaidé en faveur d’un renforcement du financement du plan mondial de riposte à l’épidémie de tuberculose, et d’une accélération du rythme de la recherche pour parvenir à un vaccin efficace et accessible à tous.  Il a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la maladie, notamment les causes socioéconomiques.  S’agissant des efforts nationaux continus ayant permis une diminution de 58% des infections au cours des 10 dernières années, le délégué a indiqué que l’Algérie met en œuvre les nouvelles recommandations de l’OMS.  Son pays a lancé des campagnes de sensibilisation afin d’éduquer les citoyens sur les dangers de la maladie et les moyens de s’en prémunir.  Enfin, soulignant l’importance de la solidarité avec les personnes qui souffrent d’un manque d’infrastructures de santé et de soins immédiats, il a évoqué le sort du peuple palestinien à Gaza qui souffre des attaques injustifiées ayant entraîné la perte de milliers de vies, y compris d’enfants, de femmes et de personnes âgées. 

Mme ZHANG SISI (Chine) a expliqué que la myopathie de Duchenne était un véritable défi pour les familles touchées et s’est félicitée que la Journée du 7 septembre soit devenue une occasion de sensibiliser l’opinion à cette maladie, tout contribuant à la réalisation du Programme 2030 afin de « ne laisser personne de côté ».  La déléguée a rappelé que son pays accordait beaucoup d’attention aux maladies rares, notamment cette dystrophie musculaire, à laquelle elle consacre des efforts de recherches scientifique et médicale, tout en aidant les patients à réintégrer la société.  Elle a fait part de l’intention de la Chine de travailler avec toutes les parties pour appuyer le traitement et la réhabilitation des patients atteints de la myopathie de Duchenne sur le plan international. 

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a regretté « les mensonges et la distorsion des faits par certaines délégations » et souhaité rétablir « certains faits ».  Le Hamas a commencé cette guerre et Israël mène ses activités militaires en réponse aux actes du Hamas, a déclaré le délégué, soulignant que son pays fait son possible pour éviter les victimes civiles.  « C’est au Hamas de faire cesser cette guerre en libérant les otages. »  Indiquant avoir « des heures de vidéo des actes cruels et odieux du Hamas », il a fait remarquer que son pays ne peut permettre à son peuple de vivre une telle horreur pour la deuxième fois dans son histoire.  Selon lui, il n’y a pas de limites aux violences et aux mensonges du Hamas concernant les civils et même la population palestinienne. 

Le représentant de la République arabe syrienne a mis en cause les propos d’Israël concernant la présence supposée de membres du Hamas pour justifier le bombardement d’ambulances, estimant que la Puissance occupante reconnaît par là-même qu’elle bombarde des hôpitaux et des ambulances, en violation du droit international humanitaire.  « Je pense que ce jour pourrait être le dernier jour de la carrière du représentant israélien », a averti le délégué, ajoutant qu’Israël, « gâté par les pays occidentaux, ne sait plus ce qu’il dit ».

Le représentant de l’Égypte a répondu à Israël et à des propos qu’il a dit ne pas comprendre, à savoir que la session du jour avait été exploitée par « certaines délégations » pour « présenter des mensonges ».  Le délégué a déclaré que les bombardements des hôpitaux à Gaza, les 15 000 martyrs dont environ 6 000 enfants n’étaient pas des mensonges, mais une réalité effroyable, une guerre « livrée contre des civils sans armes ».  L’Égypte est déterminée à déployer tous les efforts pour que les Palestiniens recouvrent leur droit légitime à établir leur État indépendant et demande un cessez-le-feu immédiat et sans condition.  Elle appelle à la conjugaison d’efforts internationaux pour que soit établi un État palestinien « sur la base des lignes du 4 juin 1967 ».

Le représentant d’Israël a tenu à rectifier « ce qui a été mal compris ».  Israël n’a pas bombardé des hôpitaux.  « Le Hamas exploite la population civile de Gaza, les hôpitaux et les installations médicales, en se servant des civils comme boucliers », a insisté le délégué. Il a également conseillé au délégué syrien de « se taire » alors que « le régime syrien a tué de la façon la plus cruelle plus de 400 000 civils au sein sa population ». 

Le représentant de la République arabe syrienne, accusant « l’entité sioniste » d’être une Puissance occupante, s’est demandé pourquoi un État qui remonte à plus de 5 000 ans répondrait au représentant d’une occupation qui date de moins de 100 ans.  Cela entache notre réputation, a affirmé le délégué qui a refusé de « descendre à ce niveau ». 

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