Soixante-dix-huitième session,
15e séance - matin
AG/12541

Malgré des désaccords, l’Assemblée générale entérine la déclaration adoptée par le forum politique de haut niveau pour le développement durable

L’Assemblée générale a, ce matin, fait sienne la « déclaration politique issue du forum politique de haut niveau pour le développement durable », malgré des désaccords sur la teneur du texte, portant principalement sur l’absence de référence aux mesures coercitives unilatérales, mais pas seulement.

Menant la charge, Cuba, qui s’est exprimée au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fustigé cette omission, les sanctions constituant à ses yeux un véritable obstacle à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ignorer leurs conséquences pour « un tiers de l’humanité » est une atteinte aux principes mêmes de la Charte des Nations Unies, a renchéri le Groupe des amis pour la défense de la Charte, par la voix du Venezuela, qui y a vu l’influence de « mentalités suprématistes ».  Un point de vue relayé par la République islamique d’Iran, la Syrie, le Nicaragua ou encore l’Afrique du Sud, tandis que des critiques fusaient sur l’opacité supposée du processus de négociations.

Plus nuancés, le Pakistan, l’Égypte et Oman ont relevé dans cette déclaration politique des avancées significatives à même de favoriser des progrès sur la voie des ODD. Parvenues à mi-parcours de l’échéance, les délégations ont en effet constaté avec inquiétude lors du forum que la mise en œuvre de ces objectifs est en péril.  Adoptée lors du forum politique organisé les18 et 19 septembre à New York, la déclaration vise à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030, considéré comme le « point de repère cardinal pour […] surmonter les multiples crises que nous traversons ».

Les progrès réalisés sont « soit beaucoup trop lents, soit en régression par rapport à la situation de départ en 2015 », constate la déclaration politique, à peine 15% des cibles étant en voie d’être atteintes. L’élimination de la pauvreté constitue le plus grand défi auquel est confrontée l’humanité, relève encore le document.

Mais comment parvenir à réaliser ces ODD, face aux tentatives qui s’efforcent de réduire au silence ou simplement d’ignorer le sort de millions de personnes dans les pays en développement frappés par des sanctions coercitives unilatérales ? s’est demandé la Fédération de Russie.  Raison pour laquelle le paragraphe 30 du Programme 2030 aurait dû être inclus tel quel dans la déclaration, a recommandé le Zimbabwe. Il y est demandé instamment aux États « de s’abstenir d’adopter et d’appliquer des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales dérogeant au droit international ou à la Charte des Nations Unies et qui font obstacle à la pleine réalisation du développement économique et social, en particulier dans les pays en développement ». 

Saluant au contraire la transparence des négociations menées avec « compétences et patience » par les cofacilitateurs –Qatar et Irlande–, plusieurs autres délégations, dont l’Union européenne, ont assuré que les perspectives du monde en développement avaient été prises en compte dans le libellé de la déclaration. Si les États-Unis, le groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) et la Colombie ont regretté le niveau d’ambition « mitigé » du texte, leurs réserves portaient plutôt sur le manque de référence à l’égalité des sexes. 

La Hongrie s’est de son côté désolidarisée des éléments de langage relatifs aux migrations internationales, lesquelles ne sont pas aux yeux de cette délégation un outil de développement.

La prochaine séance publique de l’Assemblée générale se tiendra jeudi le 5 octobre, à partir de10 heures.

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