Soixante-dix-septième session,
99e séance - matin
AG/12523

L’Assemblée générale décide de la portée du Sommet de l’avenir

L’Assemblée générale s’est prononcée, ce matin, sur la portée du Sommet de l’avenir, à l’occasion d’une séance marquée par l’adoption de pas moins de 8 textes, dont 2 décisions et 5 résolutions par consensus. 

Elle a ainsi décidé que les éléments du Sommet de l’avenir seront reflétés dans un document final, intitulé « Un Pacte pour l’avenir » et qui traitera de cinq thèmes différents: développement durable et financement du développement; paix et sécurité internationales; science, technologie et innovation et coopération numérique; les jeunes et les générations futures; et enfin, la transformation de la gouvernance mondiale.       

L’Assemblée a également décidé de convoquer la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2026, de même que, en 2028, la Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen final approfondi de la mise en œuvre des objectifs de la Décennie internationale d’action sur « L’eau au service du développement durable » (2018-2028). 

Par ailleurs, la première Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement sera convoquée sous sa forme modifiée, peu après le débat de la session de 2024 du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles de développement.  L’examen des modalités de la Conférence des Nations Unies de 2025 visant à appuyer la réalisation de l’objectif de développement durable no 14: conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable, sera prolongé jusqu’au 31 décembre 2023. 

Au cours de cette séance, l’Assemblée générale a également décidé de créer un groupe de travail spécial sur la revitalisation de ses travaux.   La résolution consacrée à cette question précise que ce groupe de travail est appelé à s’intéresser tout particulièrement, à la soixante-dix-huitième session, à la question du rôle et pouvoirs de l’Assemblée générale, et à ses méthodes de travail; la soixante-dix-neuvième session étant réservée à l’examen du renforcement de la responsabilité, de la transparence et de la mémoire institutionnelle du Bureau de la présidence de l’Assemblée générale, ainsi qu’à la sélection et nomination du Secrétaire général ou de la Secrétaire générale et des autres chefs de secrétariat.     

À cette occasion, plusieurs délégations, dont l’Estonie, qui s’exprimait au nom du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (Groupe ACT), ont regretté qu’aucune femme n’a été nommée à ce jour au poste de secrétaire général.   

En outre, deux résolutions ont été adoptées sur la coopération entre l’ONU et la Communauté des Caraïbes, d’une part, et l’Organisation de Shanghai pour la coopération , de l’autre, ce dernier texte ayant fait l’objet d’une mise aux voix à la demande des États-Unis selon qui cette organisation continuerait de préconiser des mesures incompatibles avec la Charte des Nations Unies.    La résolution a été adoptée par 80 voix pour, 2 contre (Israël, États-Unis), et 47 absentions.  La Fédération de Russie et Cuba ont déploré une tentative de politisation. 

Enfin, l’Assemblée générale a encouragé les États Membres à soutenir l’organisation d’activités Simul’ONU, en vue de sensibiliser à l’importance pour les jeunes d’être associés pleinement, sur un pied d’égalité et de façon effective, au multilatéralisme et aux questions mondiales. 

En fin de séance, il a par ailleurs été décidé d’inscrire les points suivants à l’ordre du jour de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale: Renforcement du rôle de la médiation dans le règlement pacifique des différends et la prévention et le règlement des conflits; Question de l’île comorienne de Mayotte; Consolidation et pérennisation de la paix; Zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale; Demande d’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965; Application des résolutions de l’Organisation des Nations Unies; et Financement de la Mission des Nations Unies au Timor oriental. 

L’Assemblée générale se réunira de nouveau mardi 5 septembre, à partir de 10 heures, pour clore les travaux de sa soixante-dix-septième session.

DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Conférence des Nations Unies de 2025 visant à appuyer la réalisation de l’objectif de développement durable no 14: conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable (A/77/L.104)

Par ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale décide de proroger jusqu’au 31 décembre 2023 les modalités de cette conférence. 

Suivi de la Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028) (A/77/L.106

Aux termes de ce texte, présenté par les Pays-Bas et adopté par consensus, l’Assemblée générale décide de convoquer la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2026 et d’en examiner les modalités d’ici à la fin de sa soixante-dix-huitième session. 

Elle décide également de convoquer, en 2028, la Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen final approfondi de la mise en œuvre des objectifs de la Décennie internationale d’action, « L’eau au service du développement durable » (2018-2028). 

En outre, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de présenter une stratégie en matière d’eau et d’assainissement à l’échelle du système des Nations Unies, avant la fin de sa soixante-dix-huitième session, et de mettre particulièrement l’accent sur les besoins liés à l’eau des pays en développement, notamment en ce qui concerne le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités. 

Explications de position 

La Fédération de Russie s’est dissociée du paragraphe 5 du dispositif de la résolution qui propose selon la délégation un libellé « fort affaibli ».  Si les positions de principe des États Membres sont ignorées sur certaines questions, la Fédération de Russie ne s’estimera pas liée par ce document, a prévenu la délégation. 

La Türkiye s’est félicitée de l’adoption de cette résolution sur une base consensuelle.  S’agissant du paragraphe 5, elle a dit s’attendre à la tenue de consultation inclusives et transparentes avec les États Membres. 

Pour sa part, l’Éthiopie a évoqué un manque de clarté quant aux objectifs de cette résolution.  Ce texte accorde selon elle une priorité sélective à certains objectifs plutôt qu’à d’autres, ce qui peut affecter les gains « modestes » réalisés en matière de développement.  Les contributions de certains États Membres, dont l’Éthiopie, ont été ignorées à dessein dans l’élaboration de cette résolution, a-t-elle regretté. 

Le Guatemala a pris note des mesures prises pour tenir compte des priorités nationales en matière de développement concernant l’eau et les ressources naturelles.  Le texte appelle au renforcement des capacités et au transfert de technologies afin que les pays en développement puissent réaliser les ODD.  Selon la délégation, il incombe à chaque pays de protéger et de conserver l’eau et les ressources présentes sur son territoire.

Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement (A/77/L.108

Aux termes de cette décision adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de convoquer la première Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement sous sa forme modifiée, peu après le débat de la session de 2024 du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles de développement.

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/77/942)

Aux termes de cette résolution adoptée par consensus, l’Assemblée générale décide de créer, à ses soixante-dix-huitième et soixante-dix-neuvième sessions, un groupe de travail spécial sur la revitalisation de ses travaux, ouvert à tous les États Membres et chargé de trouver de nouveaux moyens de renforcer son rôle, son autorité, son efficacité et son efficience.   

Le texte précise que ce groupe de travail est appelé à s’intéresser tout particulièrement, à la soixante-dix-huitième session, à la question du rôle et pouvoirs de l’Assemblée générale, et à ses méthodes de travail; la soixante-dix-neuvième session étant réservée à l’examen du renforcement de la responsabilité, de la transparence et de la mémoire institutionnelle du Bureau de la présidence de l’Assemblée générale, ainsi qu’à la sélection et nomination du Secrétaire général ou de la Secrétaire générale et des autres chefs de secrétariat.   

La représentante d’El Salvador, qui parlait au nom du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, a présenté les résultats du premier cycle biennal de travail de ce groupe, dont cette résolution est le fruit. 

Explications de position 

Avant l’adoption de ce texte, le représentant de l’Algérie, qui s’exprimait au nom du Mouvement des non-alignés (NAM), a regretté que certaines délégations n’aient pas été en mesure de faire preuve de flexibilité sur des questions importantes.  Il a salué l’adoption d’une résolution qui présente des progrès significatifs dans de nombreux domaines importants, y compris le renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée générale et la réaffirmation du rôle de l’Assemblée générale. Si elle est mise en œuvre efficacement, l’ONU sera plus productive et plus efficace à l’avenir, a espéré le représentant.  Il s’est également félicité des progrès accomplis pour rationaliser l’ordre du jour de l’Assemblée générale en éliminant les doubles emplois, de même que de la reconnaissance du fait que le multilinguisme contribue à la réalisation des objectifs des Nations Unies. 

Le représentant a ensuite appelé au renforcement des progrès accomplis dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général, tout en gardant à l’esprit la nécessité d’un équilibre entre les sexes et d’une représentation géographique lors de l’identification et de la nomination du meilleur candidat pour le poste.  Il s’est félicité en outre des efforts en cours pour parvenir à la parité hommes-femmes et à l’équilibre géographique au sein de l’équipe de direction de l’Organisation. 

Après l’adoption du texte, l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a salué le consensus sur cette résolution ambitieuse.  Au titre des avancées de ce texte, elle a cité, entre autres, la rationalisation de l’ordre du jour de l’Assemblée générale; le renforcement des ressources du Bureau du Président de l’Assemblée générale; et la promotion de l’égalité hommes-femmes pour désigner des femmes aux postes de Président de l’Assemblée générale et de Secrétaire général.  Elle a cependant regretté qu’il n’ait pas été possible d’aller plus loin dans l’adaptation du règlement, faute de consensus. 

L’Estonie, qui s’exprimait au nom du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (Groupe ACT), a salué l’adoption de ce texte qui va au-delà du statu quo et a passé en revue les différents points sur lesquels des progrès significatifs ont été possibles, dont la réaffirmation du rôle de l’Assemblée générale en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales et l’importance de l’initiative sur le veto.  Il a également cité le libellé « ferme » sur le fait qu’aucune femme n’a été nommée à ce jour au poste de secrétaire général. 

Pour la suite, il a souhaité l’établissement d’un calendrier plus clair avec des dates de début et de fin du processus de revitalisation.  Il a également regretté qu’il n’ait pas été possible d’inclure une référence à la demande faite par l’Assemblée générale au Conseil de sécurité pour qu’il dédie un chapitre de son rapport à l’utilisation du droit de veto.

Simul’ONU  (A/77/L.105

Par ce texte, présenté par le Portugal et adopté par consensus, l’Assemblée générale encourage les États Membres à soutenir l’organisation d’activités Simul’ONU en vue de sensibiliser à l’importance pour les jeunes d’être associés pleinement, sur un pied d’égalité et de façon effective, au multilatéralisme et aux questions mondiales, et à accroître les moyens et les possibilités de nouer des contacts utiles avec l’ONU qui sont offerts aux jeunes. 

Portée du Sommet de l’avenir (A/77/L.109

Par cette décision, adoptée par consensus, l’Assemblée générale décide que les éléments du Sommet de l’avenir seront reflétés dans le document final, intitulé « Un Pacte pour l’avenir » et comprenant un chapeau et cinq chapitres: Chapitre I: Développement durable et financement du développement; Chapitre II: Paix et la sécurité internationales; Chapitre III: Science, technologie et innovation et coopération numérique; Chapitre IV: Les jeunes et les générations futures; Chapitre V: Transformer la gouvernance mondiale.     

Elle prie le Président de l’Assemblée générale de nommer, au plus tard le 31 octobre 2023, des cofacilitateurs, l’un d’un pays développé et l’autre d’un pays en développement. 

Explications de position 

Après l’adoption, la Namibie, s’exprimant également au nom de l’Allemagne et de son pays, tous deux cofacilitateurs du processus du Sommet de l’avenir, a détaillé les différents chapitres du futur Pacte pour l’avenir, ainsi que les questions connexes que les délégations ont souhaité prendre en compte. Elle a assuré qu’un consensus clair s’est dégagé pour que les négociations sur ce document soient rationalisées et coordonnées.  Demandant qu’un temps suffisant soit alloué aux négociations sur le Pacte pour l’avenir au cours de la soixante-dix-huitième session, la délégation a aussi proposé que des cofacilitateurs soient nommés rapidement pour permettre aux consultations de commencer le plus tôt possible. 

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Cuba a regretté qu’aucun accord n’ait été possible sur un texte détaillé et équilibré et a estimé que le texte « simplifié et général » qui a été adopté n’est pas le meilleur document pour refléter la portée du Sommet de l’avenir.  Ce texte constitue néanmoins un « terrain d’entente minimum » en vue des négociations sur le Pacte pour l’avenir, lesquelles devront prendre en compte les travaux du processus préparatoire sur les questions prioritaires pour les pays en développement, a-t-elle ajouté.  Jugeant à cet égard que la déclaration politique du Sommet sur les objectifs de développement durable constituera une contribution essentielle au processus préparatoire du Sommet de l’avenir, Cuba a souhaité que celui-ci renforce le multilatéralisme pour avancer vers un monde plus juste, équitable, non discriminatoire et durable, ce qui implique, selon elle, de lever et de s’abstenir de promulguer et d’appliquer des mesures unilatérales de coercition économique, financière ou commerciale non conformes au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Pour la délégation, le Sommet de l’avenir doit aussi apporter des solutions concrètes pour la promotion du transfert de technologie des pays développés vers les pays en développement, ainsi que pour le renforcement des capacités et la coopération technologique et scientifique. 

Le Pakistan a mis l’accent sur le Chapitre II du futur Pacte pour l’avenir, relatif à la paix et à la sécurité internationales, en souhaitant que tous les éléments énoncés par les cofacilitateurs soient pris en compte avant les négociations.  Il est indispensable que tous les éléments apparaissent afin que le Sommet de l’avenir permette d’aboutir à un document complet, a-t-il dit. 

Le Brésil a estimé que l’adoption par consensus de cette décision est un pas dans la bonne direction.  Il s’est cependant dit déçu quant au résultat final des travaux de ces trois derniers mois. Malgré les défauts du texte, il s’est dit convaincu que, lors du Sommet de l’avenir, le multilatéralisme permettra d’aboutir aux progrès nécessaires pour parvenir au développement durable, protéger les droits humains de tous et garantir un ordre international juste et équitable. 

Le Bangladesh a regretté que le texte adopté, qui n’est qu’une version simplifiée du projet initial, ne fasse perdre les acquis.  Il a également déploré qu’il n’y ait pas eu de plus amples consultations, mais s’est dit prêt à travailler de façon constructive sur le Pacte pour l’avenir. 

Le Chili a souligné l’importance d’inclure dans le futur Pacte pour l’avenir des questions centrales pour les pays en développement, qu’il s’agisse de questions transversales ou de questions relatives aux objectifs de développement durable (ODD), à la parité des sexes, et aux droits humains.  Il s’agit de traiter du quotidien des populations et de questions qui ont un effet sur nos démocraties, a fait valoir la délégation, selon laquelle le texte adopté devrait en outre permettre d’entamer les travaux en vue du deuxième Sommet en 2025. 

Revenant pour sa part sur le projet de texte relatif à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, le Costa Rica a salué le travail des cofacilitateurs qui a permis d’éviter un simple renouvellement technique.  Ces efforts ont permis de parvenir à des résultats ambitieux, en contraste avec le comportement des membres permanents du Conseil de sécurité, a relevé la délégation, qui a regretté que l’utilisation « de facto » du droit de veto ait empêché de prendre en compte des propositions constructives.  En tant que membre du Groupe ACT (responsabilité, cohérence et transparence), le Costa Rica a dit vouloir progresser sur la voie de résultats tangibles sur les quatre volets de la résolution adoptée.  Rappelant qu’il s’agit de transformer l’ONU et ses méthodes de travail, il a salué la proposition des coprésidents qui vise à améliorer le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général et des autres responsables. Il a en revanche déploré que le texte adopté ne précise pas que le prochain Secrétaire général devra être une femme. 

Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (A/77/L.103

Par cette résolution, présentée par la Jamaïque et adoptée par consensus, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de l’ONU et la Secrétaire générale de la Communauté des Caraïbes de poursuivre leur coopération et d’améliorer la cohérence du dialogue entre les deux organisations, afin que celles-ci soient mieux à même d’atteindre leurs objectifs et d’apporter des réponses aux défis mondiaux comme les changements climatiques, l’atténuation des risques de catastrophe, l’égalité des genres et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles, et aux problèmes touchant le développement durable. 

Dans ce cadre, l’Assemblée générale demande à l’ONU et aux institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies de renforcer l’assistance qu’ils apportent aux États membres de la Communauté des Caraïbes, en tenant compte des vulnérabilités qui sont propres à ceux-ci, et se félicite de la convocation de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, à Antigua-et-Barbuda du 27 au 30 mai 2024.

Explications de position 

Les États-Unis ont regretté que certains États trouvent à redire à certains termes de la résolution, notamment ceux relatifs à la réduction des gaz à effet de serre et au dérèglement climatique.  Pour leur part, les États-Unis s’engagent à lutter contre les menaces des changements climatiques, y compris dans les Caraïbes, et à promouvoir la transition vers des énergies non polluantes, a précisé le représentant. 

L’Union européenne (UE) a regretté que le projet de résolution ait été envoyé pour adoption avant que les différentes délégations ne parviennent à un accord sur le paragraphe 11 du dispositif qu’elle a jugé problématique. Elle a regretté que le libellé sur les changements climatiques ait été affaibli par rapport à la précédente version de la résolution, à un moment où l’impact dévastateur des changements climatiques dans les Caraïbes est de plus en plus évident chaque année.  Le paragraphe 11 du dispositif ne reflète pas le langage climatique le plus récent de l’ONU et ne peut pas être utilisé comme base pour les négociations futures, a affirmé la délégation. 

Le représentant de la Fédération de Russie a estimé qu’au lieu de nourrir sans cesse des ambitions, les pays développés devraient veiller à remplir leurs obligations en termes de mobilisation des ressources financières, d’accès aux technologies nécessaires et de formation de la main d’œuvre qualifiée. Ce sont ces questions qui auraient dû être au cœur de cette résolution, à commencer par son volet climatique, et qui devraient être le point de départ de la coopération entre l’ONU et les pays de la région, a-t-il argué.  Relevant que moins du quart des fonds promis pour le financement climatique ont été mobilisés, il a jugé peu probable que la simple déclaration publique d’une « ambition accrue » contribue à de réels progrès dans la lutte contre les changements climatiques. 

Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de Shanghai pour la coopération (A/77/L.107)  

Par ce texte, adopté par 80 voix pour, 2 contre (Israël, États-Unis), et 47 absentions, l’Assemblée générale souligne qu’il importe de renforcer le dialogue, la coopération et la coordination entre le système des Nations Unies et l’Organisation de Shanghai pour la coopération.  Elle invite le Secrétaire général à continuer de tenir à cette fin des consultations régulières avec le Secrétaire général de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, y compris dans le cadre du dialogue interactif de haut niveau entre le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et les chefs des organisations régionales et d’autres organisations. 

Explications de vote 

Après le vote, les États-Unis ont déploré que l’Organisation de Shanghai pour la coopération, sur l’insistance de certains de ses membres, continue de préconiser des mesures incompatibles avec la Charte des Nations Unies. 

La Chine a présenté une motion d’ordre pour savoir quelle délégation a demandé un vote sur ce texte, suite à quoi le Président de l’Assemblée générale a indiqué que les États-Unis étaient à l’origine de cette demande. 

Cuba a mis en garde contre la politisation des questions de coopération entre l’ONU et d’autres organisations multilatérales, plaidant plutôt pour la recherche de consensus.  

La République arabe syrienne a salué le rôle joué par l’Organisation de Shanghai pour la coopération en matière de sécurité dans la région, en coopération avec les organisations régionales pertinentes.  Elle a dénoncé toute tentative de politiser cette résolution. 

Droits de réponse   

Exerçant son droit de réponse, la Fédération de Russie a regretté qu’une mise aux voix ait été demandé pour cette résolution.  Elle a dénoncé la politisation de ce point à l’ordre du jour de l’Assemblée générale par les États-Unis, ainsi que les tentatives d’attribuer la responsabilité du conflit en Ukraine. 

La Chine a déploré l’opposition des États-Unis à la reconduction technique de cette résolution malgré les efforts considérables déployés pour parvenir à un consensus.  Les États-Unis ont lancé des accusations complètement infondées contre l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a regretté la délégation qui a également déploré que les États membres de l’Union européenne aient adopté une politique de deux poids, deux mesures sur cette question. 

Le Bélarus, qui fait savoir qu’il aspire au statut d’État membre de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, s’est attristé de la mise aux voix du texte du fait « des ambitions et de l’individualisme » d’un seul État Membre.

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