En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/21436

Ukraine: le Secrétaire général appelle à l’obtention d’un accord sur un périmètre démilitarisé autour de la centrale nucléaire de Zaporijia

On trouvera, ci-après, le texte de l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcée lors de la séance du Conseil de sécurité consacrée à l’Ukraine et la centrale nucléaire de Zaporijia, à New York, aujourd’hui:

Je vous remercie d’avoir organisé cette réunion sur l’évolution de la situation au sein et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, au sud de l’Ukraine.

Je tiens à saluer l’Agence internationale de l’énergie atomique et la mission dirigée par le Directeur général Grossi pour leurs efforts et leur courage.

Permettez-moi également de remercier les parties prenantes pour leur coopération.

Je laisserai au Directeur général Grossi le soin de présenter ce que lui et son équipe ont pu observer pendant leur séjour.

Le Secrétariat des Nations Unies a fièrement soutenu l’AIEA dans sa mission essentielle consistant à assurer la sûreté de l’exploitation de la centrale.

Je tiens à remercier personnellement tous les collègues qui les ont assistés, en particulier les 13 professionnels du Secretariat de l’ONU chargés du soutien et de la sécurité qui ont joué un rôle vital pour permettre à la mission de l’AIEA de se déployer avec succès.

Je reste gravement préoccupé par la situation au sein et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, y compris par les rapports faisant état de récents bombardements.

Soyons clairs:

Tout dégât, intentionnel ou non, à la plus grande centrale nucléaire d’Europe, à Zaporijia -ou à toute autre installation nucléaire en Ukraine– pourrait être catastrophique non seulement pour la zone située à proximité immédiate de la centrale, mais aussi pour l’ensemble de la région et au-delà.

Il faut tout faire pour éviter un tel scénario.

Le bon sens et la coopération doivent être de mise.

Toute action susceptible de mettre en danger l’intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de la centrale nucléaire est inacceptable. 

Tous les efforts visant à rétablir la centrale en tant qu’infrastructure purement civile sont essentiels.

Dans un premier temps, les forces russes et ukrainiennes doivent s’engager à ne mener aucune activité militaire en direction ou en provenance du site.  La centrale de Zaporijia et ses environs ne doivent être ni la cible ni le théâtre d’opérations militaires.

Dans un deuxième temps, un accord sur un périmètre démilitarisé devrait être obtenu.  Il s’agirait plus précisément, pour les forces russes, de s’engager à retirer l’ensemble de leur personnel et de leur matériel militaires de ce périmètre et, pour les forces ukrainiennes, de s’engager à ne pas y pénétrer.

Les opérateurs de la centrale doivent être en mesure de faire leur travail, et les communications doivent être maintenues. 

Le moment est venu de s’accorder d’urgence sur des mesures concrètes pour garantir la sécurité de la zone.

Malheureusement, le mois dernier, la dixième Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a vu planer sur elle l’ombre de la guerre en Ukraine.

J’engage tous les États à recourir à toutes les voies du dialogue et de la diplomatie pour avancer sur ces questions essentielles.

Le document final cherchait à aborder la question de la sûreté et de la sécurité des centrales nucléaires dans les zones de conflit armé, y compris en Ukraine. 

Mais la Conférence n’est pas parvenue à un consensus pour saisir l’occasion de renforcer le Traité. 

J’appelle tous les États à utiliser toutes les voies du dialogue et de la diplomatie pour progresser sur ces questions cruciales. 

Je suis convaincu que les experts de l’AIEA actuellement déployés à Zaporijia seront en mesure de mener à bien leur travail sans entrave et de contribuer à garantir durablement la sûreté et la sécurité nucléaires de la centrale.

Ils doivent pouvoir accomplir cette mission essentielle; il y va de notre intérêt à tous.

Engageons-nous à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir.

Et continuons à œuvrer pour la paix dans le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.