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SC/15156

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Libye

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, Mme Ruchira Kamboj (Inde):

Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés vivement préoccupés par l’impasse politique qui perdure en Libye, exprimant à cet égard leur déception face à l’absence de progrès, qui continue de compromettre la stabilité et l’unité du pays, près d’un an après les élections qui devaient se tenir le 24 décembre 2021 et plus de deux ans après l’accord sur la feuille de route établie dans le cadre du Forum de dialogue politique interlibyen. 

Les membres du Conseil ont exprimé leur soutien résolu au Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, et à l’action qu’il mène pour sortir le processus politique libyen de l’impasse et améliorer la stabilité dans le pays.  Ils se sont félicités des consultations approfondies menées par le Représentant spécial auprès des parties prenantes libyennes et de la communauté internationale.  Ils ont une nouvelle fois demandé instamment à toutes les parties libyennes et aux principales parties prenantes de s’engager sans réserve dans un dialogue constructif avec le Représentant spécial et les autres parties, dans un esprit de compromis et de consensus et de manière transparente et inclusive.  Ils ont exhorté tous les acteurs à préserver le calme qui régnait sur le terrain et à se réunir sous les auspices des Nations Unies afin de décider rapidement de la marche à suivre et d’arrêter les derniers détails du règlement politique, y compris la base constitutionnelle, afin d’organiser dès que possible des élections présidentielle et législatives nationales libres, régulières, transparentes et inclusives dans tout le pays, et encouragé tous les acteurs à mener à bien leurs efforts à cet égard. 

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme volonté de voir le peuple libyen se prononcer sur ses futurs dirigeants au moyen d’élections et de veiller à ce que cette demande légitime soit entendue dans le cadre du processus politique.  Ils ont rappelé que toutes les parties prenantes libyennes avaient précédemment donné des garanties fermes pour appuyer et respecter l’indépendance et l’intégrité du processus électoral, ainsi que les résultats des élections, et leur ont demandé de respecter ces garanties, conformément aux responsabilités politiques qu’ils ont à l’égard du peuple libyen.  Ils se sont engagés à appuyer à cet égard un dialogue interlibyen inclusif, visant, entre autres, à la formation d’un gouvernement libyen unifié capable de gouverner dans tout le pays et représentant l’ensemble du peuple libyen. 

Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait de faire en sorte que le dialogue national et le processus de réconciliation n’omettent aucun détail et soient inclusifs et fondés sur les principes de la justice transitionnelle, et engagé le Conseil présidentiel à poursuivre l’action menée en ce sens, avec l’appui de la MANUL et de l’Union africaine.  Ils ont demandé que soit garantie la participation pleine, égale, effective et véritable des femmes à tous les niveaux, y compris aux postes de direction, à toutes les activités et décisions concernant la transition politique, le règlement des conflits et la consolidation de la paix, et que soit assurée la représentation des jeunes et de la société civile.  Ils ont par ailleurs souligné qu’il importait d’instaurer des conditions sûres pour que les organisations de la société civile puissent travailler en toute liberté, et de protéger celles-ci contre toutes menaces et représailles. 

Les membres du Conseil ont noté que toute avancée sur le plan politique devait s’accompagner d’un dialogue constructif au sujet de l’économie et de la sécurité ainsi que d’améliorations sur le plan du respect des droits humains.  À cette fin, ils ont réaffirmé qu’il importait de créer un mécanisme dirigé par les Libyens et rassemblant les parties prenantes de tout le pays destiné à définir les priorités en matière de dépenses et à veiller à ce que les recettes du pétrole et du gaz soient gérées de manière transparente, équitable et redevable de sorte que le peuple libyen en bénéficie, et fassent l’objet d’un contrôle libyen effectif. 

Les membres du Conseil ont exhorté toutes les parties à respecter l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et leur ont demandé une nouvelle fois d’accélérer la pleine application de ses dispositions, y compris le plan d’action approuvé par la Commission militaire conjointe 5+5 à Genève le 8 octobre 2021, qui devra être exécuté de manière synchronisée, progressive et équilibrée.  À cet égard, ils ont demandé instamment aux États Membres de le respecter et d’en appuyer la pleine application, notamment en retirant sans plus tarder l’ensemble des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires du territoire.  Ils ont rappelé la nécessité de préparer la réforme du secteur de la sécurité et de progresser sur la voie de la démobilisation, du désarmement et de la réintégration des groupes armés, comme convenu par la Commission militaire conjointe 5+5 le 8 décembre.  Ils ont souligné la nécessité d’établir un dispositif de sécurité inclusif, unifié et comptable de son action, placé sous le contrôle des autorités civiles pour toute la Libye, et exhorté une nouvelle fois les autorités libyennes, y compris la Commission militaire conjointe 5+5, à redoubler d’efforts à cet égard. 

Les membres du Conseil de sécurité ont invité instamment la communauté internationale à apporter son soutien sans réserve à la MANUL et au Représentant spécial dans le cadre des consultations qu’ils mènent avec les différentes parties prenantes libyennes et les partenaires internationaux et, à cet égard, ils ont engagé le Représentant spécial à s’assurer le concours des pays voisins et des organisations régionales pour trouver une solution durable et pacifique à la crise libyenne. 

Les membres du Conseil ont rappelé que les mesures énoncées dans la résolution 1970 (2011), telles que modifiées par des résolutions ultérieures, s’appliqueraient également aux personnes et entités dont le Comité des sanctions concernant la Libye avait déterminé qu’elles se livraient ou qu’elles apportaient un appui à des actes qui mettaient en danger la paix, la stabilité ou la sécurité en Libye, ou qui entravaient ou compromettaient la réussite de sa transition politique, ce qui comprenait le fait d’entraver ou de compromettre la tenue des élections.  Ils ont également exigé que tous les États Membres respectent l’embargo sur les armes imposé par la résolution 1970 (2011), telle que modifiée par les résolutions ultérieures.

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