Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Harold Adlai Agyeman (Ghana):
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 21 novembre 2022 pour discuter de la situation en République démocratique du Congo. Ils ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita.
Les membres du Conseil ont fermement condamné la reprise des attaques menées par le Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu et la progression de celui-ci vers la ville de Goma et d’autres zones, qui aggravent les conditions de sécurité et la situation humanitaire et portent atteinte à la stabilité de la région. Ils ont exigé du M23 qu’il cesse immédiatement les hostilités et ses avancées sur le terrain et qu’il se retire de toutes les zones occupées.
Les membres du Conseil ont souligné l’importance de l’engagement pris par la région dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région de ne pas tolérer ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés. Ils ont demandé que tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, dont le M23, cesse.
Les membres du Conseil se sont déclarés profondément préoccupés par le nombre croissant de personnes déplacées et de réfugiés et ont exhorté toutes les parties, en particulier le M23, à permettre un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave aux personnes dans le besoin, et à s’abstenir de tout acte de violence contre les civils, conformément au droit international, notamment au droit international humanitaire applicable, et aux principes directeurs concernant l’aide humanitaire. Ils ont demandé à la communauté internationale d’aider davantage le Gouvernement de la République démocratique du Congo à faire face à la crise humanitaire.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien aux mesures régionales prises par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est dans le cadre du processus de Nairobi et par le Président de l’Angola pour rétablir la confiance, régler les différends par le dialogue et parvenir à une paix et une sécurité durables. Ils se sont félicités des efforts actuellement déployés pour que ces actions se renforcent mutuellement. Ils ont également salué l’engagement pris par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est de suivre une approche à deux volets pour instaurer une paix durable en République démocratique du Congo et les mesures prises pour organiser le troisième dialogue de paix intercongolais, et ont encouragé la Représentante spéciale, la MONUSCO et le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs à continuer d’apporter leur concours à ce processus.
Les membres du Conseil ont appelé tous les groupes armés à mettre immédiatement fin à toute forme de violence et ont exhorté tous les groupes armés congolais à participer sans condition au programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation et les groupes armés étrangers à déposer leurs armes sans délai et à regagner leur pays d’origine.
Les membres du Conseil ont pris acte des mesures prises pour rendre la Force régionale opérationnelle ainsi que du déploiement des forces burundaises et ougandaises et ont souligné combien la protection des civils et la coordination et l’échange d’informations avec la MONUSCO étaient importants. Ils ont insisté sur le fait qu’il fallait mener toutes les opérations dans le strict respect du droit international applicable, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits humains.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Ils ont réaffirmé qu’ils étaient prêts à réexaminer l’opportunité des mesures énoncées dans la résolution 2641 (2022), notamment toute modification, la suspension ou la levée des mesures, selon que de besoin, compte tenu des progrès accomplis et du respect de ladite résolution.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui résolu aux mesures énergiques qu’a prises la MONUSCO pour exécuter son mandat, en particulier pour assurer la protection des civils, et l’ont encouragée à poursuivre ces efforts. Ils ont réaffirmé leur plein soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keita, et à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO.