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SC/15087

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation dans la région des Grands Lacs

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Michel Xavier Biang (Gabon):

Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 26 octobre 2022 pour examiner la situation dans la région des Grands Lacs.  Ils ont entendu un exposé de Xia Huang, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, et salué l’action qu’il mène en faveur du processus de paix dans la région.

Les membres du Conseil ont redit qu’ils s’inquiétaient de la résurgence du Mouvement du 23 mars et de la recrudescence de l’activité des groupes armés dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo, qui risquaient d’annuler les progrès accomplis dans l’instauration d’un climat de confiance dans la région des Grands Lacs, de porter davantage atteinte à la sécurité et à la stabilité dans la région et d’aggraver la situation humanitaire.  Ils ont une nouvelle fois fermement condamné tous les groupes armés nationaux et étrangers présents dans le pays.

Les membres du Conseil ont demandé qu’on redouble d’efforts pour désamorcer les tensions et qu’on s’abstienne de toute déclaration incendiaire.  Ils ont salué les efforts politiques et diplomatiques déployés par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est et le Président angolais pour rétablir la confiance, résoudre les différends par le dialogue et parvenir à une paix et une sécurité durables, ainsi que pour continuer d’utiliser les organisations et les mécanismes sous-régionaux existants.  Ils ont pris acte du communiqué conjoint de la rencontre trilatérale entre les Présidents de la France, de la République démocratique du Congo et du Rwanda.

Les membres du Conseil ont pris acte des mesures prises pour rendre opérationnelle la Force régionale et permettre le déploiement des forces burundaises et ougandaises et souligné qu’il fallait protéger les civils et se coordonner et échanger des informations avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Ils ont souligné que toutes les opérations devaient être conduites dans le strict respect du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, selon qu’il convenait.  Ils ont souhaité que l’on continue d’apporter un appui à l’Envoyé spécial et au Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Chef de la MONUSCO.

Les membres du Conseil ont demandé à tous les groupes armés de mettre immédiatement fin à toute forme de violence et exhorté tous les groupes armés congolais à participer sans condition au Programme de désarmement, de démobilisation, de redressement local et de stabilisation (P-DDRCS), et les groupes armés étrangers à désarmer immédiatement et à retourner dans leur pays d’origine.

Les membres du Conseil ont souligné le rôle que jouaient les mesures non militaires, notamment les mesures de développement, de coopération et d’intégration économiques, dans la résolution des problèmes existants, en ce qu’elles promouvaient la paix régionale et venaient à l’appui des initiatives nationales favorisant davantage la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la transparence et une concurrence économique équitable.

Les membres du Conseil ont fermement condamné l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles par les groupes armés et les réseaux criminels transnationaux qui les appuyaient, lesquels faisaient obstacle à une paix durable et au développement.  Ils ont demandé que de nouvelles mesures soient prises pour lutter contre le financement des groupes armés par l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles, notamment par le renforcement des capacités nationales chargées de la réglementation et de la répression, de façon à assurer la mise en place d’une diligence raisonnable aux fins d’un approvisionnement en minerais responsable et transparent et à permettre une utilisation productive légale des ressources naturelles, et par la mise en œuvre rapide des recommandations de l’atelier de haut niveau de Khartoum, de façon à contribuer à la consolidation de la paix et au développement durable.

Les membres du Conseil ont rappelé l’importance de l’état de droit et de l’entraide judiciaire régionale et enjoint à tous les acteurs de s’acquitter des obligations que leur imposait le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, d’amener les auteurs de violations à répondre de leurs actes, notamment à travers des mécanismes et cadres régionaux, et d’appuyer véritablement les mesures de prévention des conflits en mettant fin à la culture de l’impunité.  Ils ont salué les efforts déployés en faveur du programme pour les femmes et la paix et la sécurité et du programme pour les jeunes et la paix et à la sécurité dans la région.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.  Ils ont réaffirmé leur plein appui à l’Envoyé spécial du Secrétaire général et demandé à la communauté internationale de continuer d’aider les pays et les organisations de la région, y compris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda menés sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, à avancer sur la voie de la paix, de la sécurité et du développement, notamment en maintenant leur appui à l’application de la Stratégie des Nations Unies pour la consolidation de la paix et la prévention et le règlement des conflits dans la région des Grands Lacs ainsi que son plan d’action et à la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.

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