Session de 2022, Forum politique de haut niveau
5e et 6e séances – matin & après-midi
ECOSOC/7095

ECOSOC: le forum politique de haut niveau se penche sur la parité et la protection des océans

La troisième journée du forum politique de haut niveau 2022 organisé sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC) s’est articulée aujourd’hui autour de deux tables rondes portant respectivement sur l’importance de la parité entre les genres ainsi que sur la vie aquatique et les leçons tirées de la récente Conférence des Nations Unies sur les océans tenue à Lisbonne.

Plusieurs acteurs du développement durable ont également participé à un bref échange qui leur a permis d’exprimer leurs attentes au sujet du sommet prévu par l’Assemblée générale en septembre 2023 pour faire le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme 2030. 

« La promotion des femmes ne concerne pas que les femmes, il s’agit d’un impératif qui concerne l’avenir du monde », a déclaré, ce matin, le lauréat du prix Nobel de la paix 2018, en ouverture de la première table ronde.  Jugeant impossible de réaliser les objectifs de développement durable (ODD) sans réaliser les pleins droits et le plein potentiel des femmes, M. Denis Mukwege s’est inquiété de la fragilité des acquis et d’une tendance à une régression, comme l’illustre la récente décision de la Cour suprême américaine violant les droits sexuels et reproductifs.  L’activiste des droits humains et gynécologue de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu a exhorté les responsables politiques à être audacieux pour promouvoir un monde plus inclusif et plus pacifique. 

Préoccupés par le recul, lors de la pandémie de COVID-19, des gains limités réalisés au cours des dernières décennies en matière des droits des femmes, des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile ont appelé à des efforts renouvelés pour placer les femmes et les filles au cœur des efforts de relèvement, prévenant que les ODD ne pourront être réalisés si plus de la moitié de l’humanité reste privée de droits. 

Les délibérations du forum se sont poursuivies l’après-midi dans le cadre d’un échange sur la réalisation de l’ODD 1 et l’ODD 14 qui vise à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. 

Le forum politique de haut niveau de l’ECOSOC se poursuivra lundi 11 juillet, à partir de 9 heures. 

FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ORGANISÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Reconstruire en mieux après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (résolution 75/290 B de l’Assemblée générale)

Table ronde 1

Les intervenants à cette première table ronde consacrée à la parité entre les genres ont mis l’accent sur les liens entre l’ODD 5 visant à « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » et la réalisation de l’ensemble des 17 ODD.  Autour du docteur Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix 2018, représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile ont débattu des moyens de faire face au recul, lors de la pandémie de COVID-19, des gains limités réalisés au cours des dernières décennies en matière des droits des femmes.  Tous ont appelé les gouvernements à des efforts renouvelés pour placer les femmes et les filles au cœur des efforts de relèvement, prévenant que les ODD ne pourront être réalisés si plus de la moitié de l’humanité reste privée de droits. 

« La promotion des femmes ne concerne pas que les femmes, il s’agit d’un impératif qui concerne l’avenir du monde » a déclaré le lauréat du prix Nobel de la paix 2018, M. DENIS MUKWEGE.  Illustrant son propos, l’activiste des droits humains et gynécologue de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu, a jugé impossible de réaliser les ODD sans réaliser les pleins droits et le plein potentiel des femmes.  Appelant à une prise de conscience, il a exhorté les responsables politiques à être audacieux pour promouvoir un monde plus inclusif et plus pacifique. 

Il a particulièrement regretté que, malgré la mobilisation sans précédent des femmes au XXe siècle pour « arracher leurs droits à un monde patriarcal » et malgré l’adoption de nombreux traités et conventions, l’inégalité entre hommes et femmes n’est toujours pas reléguée au passé.  M. Mukwege s’est aussi inquiété de la fragilité des acquis et d’une tendance à une régression, comme l’illustre la récente décision de la Cour suprême américaine violant les droits sexuels et reproductifs.  Face à ce constat, il a exhorté la communauté internationale à réaffirmer l’universalité des droits humains des femmes et à y consacrer les ressources nécessaires en soutenant la société civile et les organisations de base.  Il a aussi invité les délégations à s’inspirer des recommandations du Conseil consultatif du G7 de 2019 qui s’est penché sur 79 mesures législatives progressistes adoptées par les législateurs du monde entier en matière de parité.

Illustrant ensuite l’approche holistique de son hôpital, M. Mukwege a cité la prise en charge médico-chirurgicale, psychologique et juridique des victimes de violences sexuelles et l’accompagnement à une reprise d’activités, dans une démarche soucieuse de « transformer la souffrance en force et la peine en pouvoir ». 

Selon le Fonds Malala, 20 millions de filles à travers le monde risquent de ne pas retrouver le chemin de l’école après la pandémie en raison de leur statut de fille, s’est de son côté inquiétée la Princesse de Jordanie, Mme DINA MIRED.  L’activiste mondiale pour le contrôle du cancer et des maladies non transmissibles a signalé que la pandémie et les confinements ont exacerbé les abus physiques et psychologiques à l’encontre des femmes, s’inquiétant en outre du recul des progrès dans la lutte contre les violences domestiques.  Elle a également affirmé que 40 millions de décès prématurés liés à des maladies non transmissibles pourraient être évités chaque année, notant que de nombreuses femmes n’ont pas eu accès à des services de détection précoce du cancer de sein durant la pandémie.  Enfin, elle a signalé que les femmes qui représentent 70% des professionnels de la santé ont doublement souffert de la pandémie, en étant surexposées par rapport aux hommes mais aussi privées durablement de leur famille en raison de la surcharge de travail liée à la crise sanitaire. 

Présentant les points saillants du rapport du Secrétaire général relatifs à l’ODD 5 et la parité entre les genres, M. PAUL PACHECO, de la Division de statistique du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a alerté qu’il faudra 40 ans, au regard des rythmes observés, pour atteindre les objectifs de parité dans le monde politique.  Il a aussi jugé indispensable que les dépenses publiques prennent en compte les objectifs de parité entre les genres. 

La réalité est qu’aucun pays n’a atteint la parité homme-femme en 2022, a renchéri Mme PEGGY CLARK, Présidente du Centre international de recherche sur les femmes (ICRW), en sa qualité d’animatrice de cet échange, avant d’appeler à prendre exemple sur les efforts déployés par les ministères et les initiatives novatrices des représentants communautaires et de la société civile.  À l’instar de nombreux intervenants, Mme ROLA DASHTI, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a également exhorté les gouvernements à reformer les structures de protection sociale afin de prendre en compte la situation particulière des femmes qui occupent des activités informelles et qui doivent assumer des charges familiales en plus de leur travail. 

Mme JUTTA URPILAINEN, Commissaire européenne aux partenariats internationaux, a souligné le succès de l’Initiative Spotlight pour éliminer la violence dans 26 pays et six régions et qui a permis à 1,6 million de femmes et de filles d’accéder à des services de lutte contre la violence sexiste et de multiplier par deux le nombre de condamnations.  De son côté, la représentante des États-Unis a cité un ordre exécutif du Président Biden qui appelle tous les ministères à intégrer une approche du genre dans leurs programmes.  Un budget de 2,6 milliards de dollars a également été adopté pour promouvoir l’égalité des genres dans le monde par le biais de l’aide étrangère américaine, soit le double de l’année 2021. 

Mme NADINE GASMAN, Présidente de l’Institut national des femmes du Mexique, a présenté les efforts mexicains pour aider les femmes à accéder à un travail rémunéré sur un pied d’égalité avec les hommes dans un pays qui occupe désormais la quatrième place au niveau mondial en termes de représentation des femmes dans les parlements locaux et national.  Évoquant la récente décision de la Cour suprême américaine, elle s’est tout particulièrement félicitée que la Cour suprême du Mexique vient d’éliminer trois contraintes législatives au droit des femmes, dont la pénalisation de l’avortement. 

À son tour, la représentante des jeunes délégués de la Belgique a mis l’accent sur le rôle que joue l’éducation pour déconstruire les stéréotypes avant d’appeler à sensibiliser les communautés locales sur les droits des femmes et des filles et des communautés LGTBQ+.  Soulignant que la cohésion familiale est le pilier de la protection des femmes et des filles, le Saint-Siège a déploré pour sa part l’accent mis sur des droits sexuels allant à l’encontre du droit à la vie.

Fondatrice de Tofara Online au Zimbabwe, Mme TOFARA LINDSAY CHOKERA a présenté les initiatives de son organisation pour former les femmes aux fondamentaux de marketing numériques, soulignant l’importance des nouvelles technologies pour renforcer les capacités des femmes.  Mme FRIDA RAVN ROSLING, déléguée des jeunes du Danemark auprès de l’ONU, a ensuite jugé urgent d’élaborer de nouvelles politiques pour réduire à néant les stéréotypes afin de contrer le recul des droits que l’on pensait acquis.  Si les femmes agricultrices avaient accès aux mêmes ressources que les hommes, nous pourrions répondre aux besoins alimentaires de 150 millions de personnes supplémentaires dans le monde, a de son côté expliqué la représentante des agriculteurs, mettant ainsi l’accent sur les liens entre l’ODD 5 et l’ODD 2 « Faim zéro ». 

Regrettant des progrès mitigés en matière de droits des femmes, souvent trop lents et parfois remis en cause par la pandémie, la Suisse a indiqué qu’elle mettra son nouveau siège de membre non permanent du Conseil de sécurité au service du renforcement de la place de la femme dans les efforts de maintien et de consolidation de la paix aux niveaux local et mondial.  L’Ukraine a ensuite noté les conséquences disproportionnées de la guerre sur les femmes victimes de traite et d’abus sexuels, avant que la représentante du grand groupe des organisations non gouvernementales ne signale que l’insuffisance de données ventilées par sexe est un frein à la promotion de la parité et à une reconstruction postpandémie axée sur les femmes. 

Table ronde 2

Cette table ronde intitulée « Œuvrer vers le Sommet pour les ODD de 2023 » a été l’occasion pour les participants d’apporter des propositions et des solutions pour accélérer la mise en œuvre des ODD à l’échelon national régional et mondial. 

Le modérateur, M. NIKHIL SETH, Directeur exécutif de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), a rappelé les défis de la pauvreté, des inégalités, de l’autonomisation des femmes, de l’écart technologique, du manque de financement, de l’urgence climatique, et de la crise de l’éducation, notant leur interconnexion.  Le sommet de septembre 2023 doit jouir d’une participation massive, a ajouté le modérateur qui a voulu savoir ce que les panélistes attendent de la déclaration politique qui sera adoptée à son issue. 

Après avoir appelé le secteur privé à prendre part au Sommet, M. MACHARIA KAMAU, Secrétaire principal du Ministère des affaires étrangères du Kenya, a appelé à s’attaquer aux défis des changements climatiques et de la paix et la sécurité, soulignant qu’il ne peut y avoir de perspectives de prospérité sans paix et sans sécurité.  Il a appelé à créer des synergies entre les résultats des différents sommets pour s’assurer de leur impact sur la vie quotidienne des gens, insistant en outre sur l’importance du financement, de la science, de la technologie et de l’information. 

Il faut raviver le dynamisme et la coopération mondiale, a exhorté M. DAVID DONOGHUE, Coprésident du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable, qui a appelé les chefs d’État et de gouvernement à saisir l’occasion du Sommet pour réaffirmer leur engagement à mettre en œuvre les ODD et de ne laisser personne de côté.  Ils doivent aussi accepter le rôle de la société civile, a-t-il ajouté.  Il a souhaité que la déclaration se penche sur les questions transversales, insistant en outre sur l’importance des données et la nécessité d’appuyer le rôle des organisations régionales, des villes et des communautés locales.  Le Sommet doit parvenir à galvaniser la communauté internationale autour des ODD comme en 2015.  De son côté, Mme JUTTA URPILAINEN, Commissaire européenne pour les partenariats internationaux de l’Union européenne, a indiqué que l’UE compte investir 300 milliards d’euros pour financer la transition numérique à l’échelle continentale et mondiale.  Le Sommet pour les ODD de 2023 nécessite une approche inclusive et doit garder le cap, a-t-elle souligné. 

Mme MAMI MIZUTORI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a regretté l’oubli du Cadre de Sendai, soulignant que la prévention doit être un aspect central des politiques et des programmes de développement.  La prévention commençant au niveau communautaire, les gouvernements doivent leur donner les moyens d’agir et les solutions qui viennent des communautés doivent être promues en collaboration avec le secteur privé, a-t-elle estimé.  Elle a également appelé la communauté internationale à investir dans la résilience, la prévention et les infrastructures, insistant sur l’importance de l’allocation de fonds.  Sans prévention des risques, nous ne pourrons pas avancer, a-t-elle affirmé.

Les ODD ne sont pas des déclarations politiques mais un appel à l’action, a déclaré, Mme PAULA CABALLERO, Directrice principale régionale pour l’Amérique latine de The Nature Conservancy.  Il faut abattre le statu quo, l’inertie et le cloisonnement -c’est là le but du sommet de 2023 qui doit galvaniser un élan et changer la donne.  Elle a appelé à privilégier les solutions respectueuses de la nature, à identifier les domaines d’intervention en créant de nouveaux critères d’action, et à donner voix au chapitre à tout un chacun.  Mme ÅSA PERSSON, membre du Groupe indépendant de scientifiques pour le rapport sur les ODD et Directrice adjointe du Stockholm Environment Institute, a souhaité que le sommet de 2023 permette de créer un nouvel engagement des États Membres tout en remédiant aux goulots d’étranglement.  Nous disposons des outils scientifiques, des connaissances, des solutions novatrices et des données pour appuyer la réalisation des ODD.  Il faut à présent associer les populations pour trouver des solutions. 

Le Sommet est une occasion en or pour susciter la solidarité internationale, a estimé à son tour Mme DAISY NDIKUNO OWOMUGASHO, Directrice régionale de The Hunger Project in East Africa.  Souhaitant, elle aussi, que l’événement soit l’occasion d’entendre la voix des communautés locales, elle a appelé à procéder à un bilan de ce qui a été accompli, notant que les données officielles n’incluent pas toujours la voix des communautés qui, a-t-elle constaté, ont besoin de ressources pour affronter les changements climatiques et la pandémie.  Dans la même veine, Mme MARGARET OLABISI MEKWUYE, Civil Society Coalition on Sustainable Development du Nigéria, a engagé les gouvernements à travailler avec la société civile pour veiller à ce que les engagements souscrits soient axés sur l’individu car « on ne peut pas raser un homme s’il n’est pas là ».  Le secteur privé devrait aussi s’engager à apporter plus de financement, a-t-elle ajouté, avertissant que le Sommet sera un échec si ce n’est pas le cas. 

Suite à ces interventions, le Mexique a appelé les principaux pollueurs à assumer la responsabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre.  La France a jugé nécessaire d’aligner les financements aux ODD, tandis que le grand groupe des peuples autochtones a appelé à tenir des consultations avec les peuples autochtones et à assurer leur participation directe, notamment lors des préparatifs du Sommet.  La paix et la sécurité doivent être au cœur de tous les engagements, a estimé pour sa part le Mali, évoquant les fléaux que sont le terrorisme, les massacres et les violences faites aux femmes.  Au nom de l’Alliance des petits États insulaires, Antigua-et-Barbuda, a voulu que le sommet de 2023 réponde aux problèmes les plus préoccupants pour ces États.

La suite du dialogue n’a pas pu être couverte en raison de l’interruption des services d’interprétation.

Table ronde 3

Cette table ronde, consacrée à la vie sous l’eau, a été l’occasion pour les participants de réfléchir aux cadres de collaboration capables d’appuyer la réalisation de l’ODD 14 qui vise à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. 

Mme SYLVIA EARLE, biologiste marine et exploratrice en résidence à la National Geographic Society, a déclaré qu’une mer polluée est un problème qui menace la planète et l’existence de l’humanité, alertant que dans une semaine, un million d’espèces auront disparu.  Elle a dénoncé la surconsommation des produits océaniques et créatures maritimes.  Les baleines et les pingouins ont été les premiers à être pris pour cibles par l’appât du gain, a-t-elle indiqué.  Selon elle, la Conférence sur les océans qui s’est tenue à Lisbonne la semaine dernière est une source d’espoir car l’on a reconnu que les océans sont fondamentaux pour l’être humain et pour la vie.  Les pays ont promis de protéger 30% des mers et des terres d’ici à 2030 mais est-ce suffisant? a lancé l’intervenante qui a souligné que les ODD ne seront pas atteints si l’on ne protège pas la nature, les mers et les océans de l’extraction industrielle nuisible.  Notre vie en dépend. 

Mme ANGELA PAOLINI ELLARD, Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a indiqué que la Conférence ministérielle de l’OMC de juin a débouché sur l’adoption d’un nouvel accord multilatéral contraignant sur les pêcheries.  Elle a expliqué que cet accord interdit le subventionnement de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, y compris en haute mer.  Grâce à cet accord, de nouveaux critères de transparence permettront d’exercer un meilleur contrôle sur les subventions.  L’accord prévoit également la création d’un fonds pour aider les pays les moins avancés à s’acquitter de leurs obligations au titre de l’ODD 14.  De même, un mécanisme sera chargé de prendre des mesures disciplinaires supplémentaires contre les contrevenants.  Il faut maintenant que ces nouvelles règles deviennent opérationnelles, a-t-elle ajouté, précisant que deux tiers des membres de l’OMC doivent déposer leurs instruments d’acceptation pour que l’accord entre en vigueur.  La situation est extrêmement préoccupante et il faut agir de toute urgence afin que tous les membres finalisent le processus d’acceptation le plus tôt possible. 

M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a indiqué que l’ODD 14 est sous-financé, raison pour laquelle les États Membres et autres parties prenantes pertinentes ont pris un engagement supplémentaire à hauteur de plusieurs milliards de dollars.  Le haut fonctionnaire a encouragé les États Membres à prendre d’autres engagements en faveur des océans qui ne cessent de se dégrader.  Insistant sur l’urgence d’agir, il a appelé à changer le cap en profitant de l’élan généré à Lisbonne pour renforcer les politiques en matière d’action pour les océans. 

Mme HEATHER PAGE, Division de la statistique du DESA, a informé que depuis le déclenchement de la pandémie, 25 000 tonnes de déchets plastiques supplémentaires ont été déversées dans les océans.  En outre, l’acidification des océans s’accélère, la réserve halieutique est en baisse, la surpêche s’accroît et les contre-mesures sont trop lentes. 

M. PETER THOMSON, Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’océan, a estimé que la Conférence sur les océans de Lisbonne était une réussite.  Il est important de prendre soin des êtres vivants dans les océans qui fournissent une nutrition saine à l’humanité, les océans étant par ailleurs une source potentielle d’énergie renouvelable.  Il a souligné l’importance du partenariat entre les Nations Unies, les jeunes et les femmes sur cette question.  Il a appelé à parvenir à un accord sur la haute mer dès cet automne.  Les 100 milliards de dollars promis dans le cadre de l’Accord de Paris sont importants, a rappelé l’Envoyé spécial. 

M. J. CHARLES FOX, Directeur exécutif de Oceans 5, a déclaré que ces cinq dernières années, la fondation a donné 125 millions de dollars à des associations qui travaillent pour la préservation des océans partout dans le monde.  La philanthropie privée maritime souhaite renverser les tendances inégales d’exploitation marine. 

Mme VALERIE HICKEY, Directrice pour l’environnement et les océans du Groupe de la Banque mondiale, a indiqué que cette discussion sur la vie aquatique n’était pas envisageable il y a encore cinq ans.  Les moyens d’action existent, à commencer par la planification intégrée et l’inclusion des communautés locales.  Elle a appelé à rétablir les stocks de poissons, à sortir de la pauvreté les personnes qui dépendent des océans et à inclure les peuples autochtones des zones maritimes dans la protection des océans.  Il faut aussi mettre en place une économie bleue résiliente. 

Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a exhorté à mettre en œuvre la Déclaration politique de Lisbonne au niveau mondial et régional.  En Asie-Pacifique, la Commission s’efforce de collecter des données pour renforcer l’interface science et politique, la connaissance des océans, ainsi que l’utilisation durable des ressources marines. 

Mme SANDA OJIAMBO, Présidente-Directrice générale et Directrice exécutive de du Pacte mondial des Nations Unies, a insisté sur l’importance du financement en particulier pour les petits États insulaires en développement et les autres pays en développement.  Le Pacte mondial a présenté 160 possibilités d’investissement pour le secteur privé.  La Présidente a également défendu les initiatives des jeunes dans la protection des océans ainsi que les engagements locaux. 

M. MARTIN VISBECK, professeur à l’Université de Kiel, Allemagne, a expliqué que la science océanographique permet d’appuyer une relation saine et durable entre les humains et les océans en faveur du développement durable.  La science montre les moyens de protéger les océans en optimisant les activités humaines qui reposent sur la cartographie des océans.  Il faut accélérer l’action, a-t-il dit.

Débat interactif

La Norvège a plaidé pour une collaboration étroite avec les peuples autochtones dans la protection des océans et demandé aux pays d’augmenter leur ambition en matière de protection des mers.  La Suède a insisté sur la coopération pour appliquer les accords mondiaux notamment sur la biodiversité.  Israël a appelé à une action décisive pour préserver 50% des océans comme cela a été convenu à Lisbonne.  Le Gouvernement consacrera d’ailleurs 900 millions de dollars à cette question. 

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé le programme « Océan bleu » pour préserver les ressources marines et aider les petits exploitants marins.  Un dollar investi dans la protection peut générer 5 dollars, a-t-elle indiqué.  La Suisse a dit avoir entamé un processus en vue d’améliorer la qualité d’eau douce.  Le Guatemala a dit avoir créé 348 aires protégées marines.  L’Union européenne a insisté sur l’importance de respecter l’objectif de 30% d’aires marines protégées de même que la Déclaration politique de Lisbonne et ses recommandations. 

La Finlande a annoncé sa disposition à débuter rapidement les discussions sur un accord mondial contraignant interdisant les plastiques.  À ce sujet, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a informé que ses études peuvent aider à lutter contre la pollution plastique et l’acidification des océans.  Antigua-et-Barbuda a demandé des actions transversales à travers tous les ODD, afin de renforcer la gouvernance océanique et améliorer la santé des océans.  La représentante de la jeunesse a demandé des actions contre toutes les activités de déversements de déchets industriels en mer. 

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