Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés,
1re & 2e séances, matin & après-midi
DEV/3446

Conférence LDC5: les PMA, dotés d’un nouveau Programme d’action décennal prévoyant une université en ligne, avant l’examen des besoins à Doha en mars 2023 

La première partie de la Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) a eu lieu aujourd’hui, au Siège de l’ONU à New York, pour adopter le cinquième Programme d’action en faveur de cette catégorie de pays après deux reports dans le calendrier à cause de la COVID-19.  C’est d’ailleurs consciente de ces raisons exceptionnelles liées à la pandémie que l’Assemblée avait décidé de tenir la Conférence en deux parties, dont la seconde, prévue du 5 au 9 mars 2023 au Qatar, devrait permettre l’adoption de la Déclaration de Doha en complément du Programme d’action.

La Conférence a donc adopté, ce matin, le Programme d’action de Doha en faveur des pays les moins avancés, en recommandant à l’Assemblée générale de l’entériner.  Ce document, qui vient remplacer le Programme d’action d’Istanbul datant de 2011, a été salué par tous les intervenants ayant pris la parole ce jour.  D’aucuns ont rappelé qu’il intervient à un moment critique alors que la communauté internationale vit les 10 dernières années de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La catégorie des PMA a été établie par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1971 pour sensibiliser au besoin de soutien particulier qu’ont ces pays.  Aujourd’hui, 46 États sont classés dans cette catégorie, dont ils peuvent sortir dès qu’il est avéré qu’ils remplissent deux parmi trois critères, lors de deux examens triennaux consécutifs par le Comité des politiques de développement.  Les PMA représentent 14% de la population mondiale, dont environ 40% des pauvres du monde.  Ces pays représentant seulement près de 1,3% du PIB mondial et moins de 1% du commerce mondial et des investissements étrangers directs. 

Le Programme d’action de Doha compte six domaines d’action prioritaires pour les PMA.  Il vise d’abord à soutenir ces pays pour qu’ils tirent mieux parti de leur capital humain, ainsi que de la science, de la technologie et de l’innovation.  Il appelle ensuite à les aider à concrétiser leur transformation structurelle et à développer leurs échanges commerciaux internationaux.  Il invite aussi à un soutien à ces pays pour qu’ils se protègent mieux contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.  Enfin, le Programme d’action espère voir se mobiliser la solidarité internationale, avec une redynamisation des partenariats mondiaux et des outils innovants.

Parmi les innovations du Programme, le Président du Malawi, M. Lazarus MacCarthy Chakwera, qui préside le Groupe des PMA, a salué la création d’une université en ligne, d’un centre international de soutien à l’investissement ainsi que de stocks alimentaires pour permettre aux PMA de reconstruire en mieux.  Selon le Président de la Conférence, M. Mohammed Bin Abdulrahman Al-Thani, qui est Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar, ce nouveau programme d’action reflète l’engagement de toutes les parties à allouer davantage de ressources et à exploiter pleinement le potentiel de la science, de la technologie et de l’innovation dans l’optique du développement durable.    

Aujourd’hui, vous prenez une nouvelle initiative pour que la situation s’améliore, s’est réjoui le Secrétaire général de l’ONU.  M. António Guterres a salué le soutien du Qatar et la détermination de tous les pays à faire avancer ce programme, notamment en aidant 15 pays à quitter cette catégorie d’ici à 2031 et à ne plus y retourner.  Selon lui, cinq éléments essentiels, ce qu’il a appelé des « bouées de sauvetage », du Programme d’action de Doha pourraient aider les PMA à se développer et prospérer sur le long terme, le premier étant l’accès aux vaccins et le deuxième un système financier qui donne la priorité aux besoins des PMA.  Les autres éléments sont les transformations structurelles des PMA qui doivent moderniser leurs infrastructures et les réseaux de transport, l’action climatique, et enfin la paix et la sécurité.  Une exigence importante au moment où nous sommes confrontés au plus grand nombre de conflits violents depuis 1945, a-t-il souligné, ajoutant que les PMA représentent la part du lion de ces points chauds.  

De son côté, la Haute-Représentante par intérim pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Mme Heidi Schroderus-Fox, a promis que son bureau commencera immédiatement à préparer une feuille de route complète pour une mise en œuvre accélérée du Programme d’action.  Elle a signalé qu’hier, son bureau a lancé le cadre d’action de la coalition numérique Partner2Connect.  Cette alliance vise à favoriser une connectivité et une transformation numérique significatives à l’échelle mondiale, en mettant l’accent sur les communautés les plus difficiles à connecter, en particulier dans les PMA.  

D’autres actions sont en cours.  Rappelant que la Banque de technologies des Nations Unies pour les PMA a vu le jour en 2018 en Turquie, cette dernière a promis un financement envers la Banque pour les cinq prochaines années.  De son côté, le Royaume-Uni a dit vouloir investir 8 milliards de livres par an jusqu’en 2025 dans des initiatives climatiques. 

Les États-Unis ont rappelé le caractère non contraignant d’un Programme d’action dont la Fédération de Russie s’est dissociée, en ce qui concerne certains paragraphes, tout comme la Hongrie pour les dispositions sur les migrations.  Le Brésil a plaidé de manière imagée pour que les partenaires au développement changent et regonflent les pneus du véhicule alors que les PMA sont au volant.  Plusieurs PMA ont d’ailleurs dénoncé les critères iniques de classement qui se réfèrent uniquement au produit intérieur brut (PIB).  Le « reclassement » (la sortie de la catégorie) ne doit pas être un terme banal, a averti le Lesotho, alors qu’Antigua-et-Barbuda appelait à la mise en place d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel, jugé par lui comme par d’autres comme meilleur indicateur du niveau de développement que le simple PIB.

La Conférence a par ailleurs adopté son ordre du jour provisoire, avant d’élire de droit le Qatar à sa vice-présidence en tant que pays hôte.  L’élection des autres vice-présidents aura lieu à Doha.  Les Bahamas, le Bhoutan, le Chili, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Namibie, la Sierra Leone, et la Suède ont enfin été élus en tant que membres du Comité de vérification des pouvoirs de la Conférence.

CINQUIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS

Déclarations

M. MOHAMMED BIN ABDULRAHMAN AL-THANI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar, s’est exprimé en sa qualité de Président de la Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.  Il a partagé la joie de son pays d’accueillir la deuxième partie de cette Conférence à Doha, du 5 au 9 mars 2023.  Il a salué la participation du Président du Malawi, qui préside le Groupe des pays les moins avancés (PMA), pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les défis auxquels se heurtent ces pays.  M. Al-Thani a dit qu’en dépit des circonstances exceptionnelles causées par la pandémie de COVID-19 qui ont empêché de tenir la Conférence aux dates prévues, le format adopté par l’Assemblée générale qui vise à tenir la Conférence en deux parties donnera la possibilité d’adopter d’ores et déjà le programme d’action de Doha pour les PMA et de procéder à sa mise en œuvre.  

Le Vice-Premier Ministre a ajouté que cette Conférence contribuera à répondre aux besoins et priorités des PMA et permettra de soutenir les efforts visant à assurer leur développement au cours des 10 ans à venir.  « L’État du Qatar accorde une grande importance aux efforts visant à préparer la deuxième partie de la Conférence à Doha afin de préserver l’élan imprimé de concert avec toutes les parties concernées. »  M. Al-Thani a relevé que le monde vit une époque de changements alarmants qui ont exacerbé les crises.  Ces changements risquent d’inverser les gains réalisés en matière de développement, a-t-il prévenu.  Le fait de ne pas assurer un accès égal à la vaccination reste un défi sur la voie de la reconstruction après la COVID-19 et une coopération internationale est nécessaire pour surmonter ces défis, a ajouté le Président de la Conférence rappelant que le Qatar a signé un accord avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour un total de 10 millions de dollars dans la lutte contre la COVID-19.  Le Qatar a également apporté son aide à plus de 92 pays afin de surmonter les répercussions de la pandémie, en particulier dans les PMA. 

Selon M. Al-Thani, le programme d’action de Doha pour les PMA sera une étape importante pour déterminer le succès de la deuxième partie de la Conférence parce que c’est le premier programme d’action à porter sur les répercussions de la COVID-19 pour les PMA.  Il aidera à galvaniser l’attention à l’échelle internationale et servira de feuille de route et de fondement robuste afin de redoubler l’ambition et de ne laisser personne de côté.  Le programme d’action inclut des outils et mesures permettant d’apporter des changements et reflète l’engagement de toutes les parties à allouer davantage de ressources et à exploiter pleinement le potentiel de la science, de la technologie et de l’innovation afin d’assurer le développement durable.  L’engagement et la coopération à long terme entre toutes les parties sont nécessaires, a martelé le Président de la Cinquième Conférence pour les PMA donnant rendez-vous à Doha en mars 2023. 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a rappelé qu’il y a 50 ans, l’ONU créait la catégorie des « pays les moins avancés » (PMA), reconnaissant ainsi, sans ambiguïté, deux vérités essentielles.  D’abord, le fait que certaines histoires, fragilités et inégalités structurelles –qui n’étaient souvent pas du fait des pays concernés– constituaient d’énormes obstacles au développement.  Ensuite, que chaque pays a besoin de conditions de concurrence équitables pour libérer son potentiel humain et construire une économie forte et résiliente.  Il a indiqué que la vulnérabilité des PMA aujourd’hui ne relève peut-être pas des mêmes causes qu’il y a 50 ans –notamment avec la situation due à la COVID-19 et aux changements climatiques-, mais si nous ne les prenons pas en compte, les résultats seront les mêmes.  Les inégalités, la faim, la misère, le manque d’infrastructures, la concurrence pour l’accès à des ressources qui s’amenuisent, ainsi que l’insécurité et les conflits, a-t-il énuméré.

Aujourd’hui, vous prenez une nouvelle initiative pour que la situation s’améliore, a-t-il lancé à l’endroit des conférenciers, leur rappelant que les espoirs, les rêves, les vies et les moyens de subsistance du huitième de l’humanité sont inscrits entre les pages du Programme d’action de Doha.  « Je salue le soutien du Qatar et la détermination de tous les pays ici présents à faire avancer ce programme, notamment en aidant 15 pays supplémentaires parmi les moins avancés à quitter cette catégorie d’ici à 2031 et à ne plus y retourner. »

M. Guterres a ensuite attiré l’attention de la communauté internationale sur cinq éléments essentiels du Programme d’action de Doha qui pourraient aider les PMA à se développer et prospérer sur le long terme, le premier étant l’accès aux vaccins.  Il a noté qu’alors que les fabricants produisent 1,5 milliard de doses par mois, près de trois milliards de personnes –vivant pour la plupart dans les PMA– attendent toujours leur première dose.  Cet échec est la conséquence directe de décisions politiques et budgétaires qui privilégient la santé et la richesse des habitants des pays avancés aux dépens de la vie des habitants des pays pauvres, a-t-il dénoncé.  Malgré les nombreuses autres crises que nous connaissons aujourd’hui, nous devons atteindre notre objectif de vacciner 70% de la population de tous les pays d’ici au milieu de l’année, a-t-il espéré.

La deuxième bouée de sauvetage est un système financier qui place en priorité les besoins des PMA, a-t-il noté.  « Nous devons reconnaître que ce système a été conçu par les riches et puissants au profit des riches et puissants. »  Il a donc appelé à réformer l’architecture financière internationale pour soutenir tous les pays, en particulier les PMA qui ont besoin d’un allégement urgent de leur dette, de la restructuration et de l’annulation dans certains cas.  Il a également appelé à augmenter les liquidités à la disposition des PMA – y compris par la recapitalisation des banques multilatérales de développement et par la réorientation des droits de tirage spéciaux (DTS).  Le Secrétaire général a dit attendre également avec impatience l’établissement d’un centre international d’aide à l’investissement pour les PMA.

La troisième bouée de sauvetage consiste à soutenir les transformations structurelles des PMA.  Il a constaté que la plupart de la croissance économique dans ces pays est liée aux ressources naturelles ou des secteurs extractifs – très volatils à court terme et vulnérable à la fluctuation des prix des matières premières.  Selon lui, la pandémie a rendu la situation bien pire, perturbant les puissants moteurs économiques du commerce, du secteur manufacturier et des transports.  Pour augmenter leur participation aux chaînes de valeurs mondiales, les PMA ont besoin de moderniser les infrastructures et les réseaux de transport, et de faciliter les flux commerciaux pour réduire les coûts et augmenter l’efficacité, a-t-il préconisé.  De même, il leur faut réaliser les avantages de la connectivité numérique et transformer le secteur de l’industrie extractive en créant des emplois plus verts.  Et cela signifie, a-t-il poursuivi, promouvoir une approche ouverte et des règles commerciales équitables, afin que tous les pays puissent concourir sur un même pied d’égalité.

La quatrième bouée de sauvetage est l’action climatique.  Le dernier rapport du GIEC a montré comment les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus importants dans les PMA, a-t-il relevé.  Les PMA ont ainsi besoin d’un coup de pouce massif, notamment technique et financier pour susciter une transition juste vers les énergies renouvelables et les emplois verts.  Il a souhaité que 50% des financements climatiques aillent vers les mesures d’adaptation, avec une réforme des systèmes d’éligibilité des nations vulnérables pouvant y accéder.

La cinquième bouée de sauvetage est la paix et la sécurité, au moment où nous sommes confrontés au plus grand nombre de conflits violents depuis 1945, a-t-il souligné, ajoutant que les PMA représentent la part du lion de ces points chauds.  Faisant le lien entre « paix et sécurité » et « développement », le Secrétaire général a fait remarquer que les problèmes qui affectent le développement ne résultent pas seulement de conflits au sein des pays en développement.  Il a pris exemple des effets de la guerre en Ukraine qui se répercutent sur des régions à travers le monde, menaçant d’exacerber les problèmes d’économie et les vulnérabilités sociales dans les pays en développement, notamment les PMA.  « Ma proposition de nouvel agenda pour la paix appelle la communauté mondiale à travailler ensemble –solidairement, en tant que famille humaine– pour s’attaquer aux racines des conflits violents en investissant dans le développement. »  Le Secrétaire général a expliqué que cela inclut un nouveau réseau de contrats sociaux dans toutes les sociétés, de la couverture maladie universelle à la protection sociale et aux filets de sécurité sociale accessibles à tous.  Et nous devons construire des institutions et des systèmes judiciaires inclusifs et résilients face à la corruption et aux abus de pouvoir, a-t-il recommandé. 

M. LAZARUS MACCARTHY CHAKWERA, Président du Malawi et Président du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a fait remarquer que les sociétés et les économies des PMA ont été attaquées par les événements liés aux changements climatiques qui se sont succédé plus rapidement que jamais.  Le Malawi, a-t-il ajouté, en est un bon exemple, ayant subi de profondes blessures en 2019 à cause des cyclones Idai et Kenneth, et puis attaqué à nouveau par les tempêtes tropicales Ana et Gombe au cours des sept dernières semaines, laissant sur leur passage la destruction et la mort.  Si les changements climatiques frappent ainsi les PMA qui sont sans littoral, imaginez ce qu’ils font aux pays côtiers comme le Mozambique, Madagascar, le Bangladesh, les Comores, Haïti et le Myanmar, a dit le Président. 

Ces assauts se déroulent alors que les PMA sont déjà étouffés par le fardeau insoutenable de la dette qui se dirige vers la barre des mille milliards de dollars, a rappelé M. MacCarthy Chakwera pour lequel les PMA sont aussi étouffés par la dévastation socioéconomique causée par la pandémie de COVID-19, qui a fait augmenter les niveaux de pauvreté de 35% au cours des deux dernières années.  Les PMA ont été étouffés par les mesures de confinement des pays du Nord durant la COVID-19, a-t-il rappelé en précisant qu’elles ont exacerbé les inégalités dans la distribution des vaccins, les restrictions de voyage et l’accès aux marchés mondiaux et aux chaînes d’approvisionnement.  Le Président du Malawi a aussi observé que les PMA sont étouffés par la hausse du coût des marchandises déclenchée par une guerre insensée en Europe de l’Est.  

« Le contexte mondial actuel exige une réponse collaborative, collective et courageuse. »  M. Chakwera a estimé qu’adopter le Programme d’action de Doha est la meilleure occasion de tracer la voie du relèvement pour les pays les plus vulnérables du monde.  L’action est notre seul espoir, a-t-il martelé en espérant que ce Programme soit la démonstration d’une solidarité avec les populations les plus pauvres du monde, et qu’il accélère le développement durable dans les pays où les niveaux de pauvreté sont devenus un fardeau insoutenable pour l’économie mondiale.  Il doit aider à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 durant en cette Décennie d’action, a ajouté le Président.   

Le Président du Groupe des PMA a annoncé que le Programme d’action de Doha contient des mesures pour éradiquer la pauvreté, mettre fin à la faim et à la malnutrition, rendre l’accès à Internet universel, diversifier les économies, augmenter les exportations et les échanges, et établir une référence en matière d’aide publique au développement (APD).  Il comprend également la création d’une université en ligne, d’un centre international de soutien à l’investissement ainsi que la détention de stocks alimentaires pour permettre aux PMA de reconstruire en mieux.  Le Programme d’action de Doha est indispensable parce qu’il contient des mesures permettant aux PMA de satisfaire aux critères de catégorisation, a aussi expliqué le Président du Malawi.   

La réussite de ce Programme d’action réside toutefois dans sa mise en œuvre, a exhorté M. Chakwera en soulignant l’importance fondamentale des mesures de mise en œuvre qui seront prises au cours des 10 prochaines années, ainsi que des solides mécanismes de suivi aux niveaux mondial et régional.  Il a appelé les partenaires de développement et le système des Nations Unies à apporter un soutien cohérent.  Il a aussi appelé à renforcer le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID, dont la charge de travail augmente.  

Le représentant du Pakistan, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), a déploré les inégalités qui affectent particulièrement les PMA.  Il a par exemple noté qu’alors que la plupart des pays développés ont vacciné la majorité de leur population contre la COVID-19, le taux vaccinal pour les PMA n’est que de 10%.  De même, ces pays ont 27% de leur population connectée à l’Internet alors que le reste du monde connaît un taux bien plus élevé.  Il a dit que pour atteindre les objectifs du Programme d’action, il faut des moyens de mise en œuvre plus robustes en commençant par remédier à l’iniquité vaccinale.  De même, l’engagement historique d’octroi de l’APD aux PMA doit être mis en œuvre, a réclamé le représentant avant de plaider pour l’allègement de la dette et la redistribution d’au moins 250 milliards de dollars des nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS) des pays développés en faveur des PMA.  Il faut rendre universel l’accès à la protection sociale et résoudre les problèmes structurels de longue date des PMA, a-t-il aussi demandé.  Enfin, le représentant a salué les innovations du nouveau Programme d’action, notamment l’Université en ligne en faveur des PMA.  

Le représentant du Botswana, au nom des pays en développement sans littoral, a souligné l’importance d’adopter le Programme d’action de Doha pour les PMA afin de ne pas perdre la dynamique et de réunir le soutien nécessaire à leur développement durable.  Chaque pays a ses propres difficultés mais ensemble, les 46 PMA ont des points communs avec la famille de 91 pays en situation de vulnérabilité, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement (PEID) qui eux-mêmes représentent plus de la moitié des 32 pays en développement sans littoral tout en étant qualifiés de PMA. 

Le Programme d’action de Doha s’appuie sur la solidarité et la conviction que progresser en matière de développement est le droit de tous, en particulier les plus vulnérables, a noté le représentant.  Les PMA ont besoin de davantage de temps pour retrouver le PIB par habitant d’avant la crise étant donné la marge de manœuvre fiscale réduite exacerbée par la crise de la dette et les capacités de production limitées, a-t-il relevé.  Il s’est dit préoccupé du faible taux de vaccination dans les PMA alors que c’est nécessaire pour assurer la relance de leur économie.  Le Programme d’action réaffirme notre engagement à accélérer la reconstruction après la pandémie, a-t-il conclu.  

Le représentant du Lesotho, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que 33 des 46 PMA se trouvent sur le continent africain.  Il a demandé de ne pas perdre davantage de temps pour aider ces pays à sortir de leur catégorie et obtenir leur reclassement.  Il faut que le Programme de Doha aboutisse à des résultats, a-t-il martelé en recommandant d’agir en ce sens au cours des 10 prochaines années.  Le reclassement ne doit pas être un terme banal, a-t-il averti, appelant à un reclassement durable et sans heurt pour les PMA. 

Pour le représentant de la Barbade, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), la Cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA est une occasion unique d’élaborer un programme de reconstruction ambitieux après la COVID-19.  Comme les PMA, les pays de la CARICOM partagent nombre de caractéristiques telles que la vulnérabilité face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, la faiblesse des moyens de production et la dépendance de leurs économies vis-à-vis de facteurs externes, a-t-il fait observer en expliquant que la CARICOM a toujours promu une approche globale afin de surmonter les multiples défis auxquels font face les PMA, en tenant compte de leur spécificité et des écarts considérables de développement.  Les PMA ont besoin de solutions novatrices pour résoudre les problèmes structurels et ils ont besoin de moyens financiers pour soutenir leur économie, a rappelé le représentant.   

Le Programme d’action de Doha jouera un rôle majeur pour soutenir les PMA dans le cadre de leurs efforts en matière de développement durable et de résilience, a-t-il apprécié en souhaitant qu’il apporte la réponse nécessaire aux besoins urgents des populations.  Le représentant a aussi estimé que l’adoption de ce programme permettra de renouveler le partenariat entre les PMA et leurs partenaires de développement, dans la marche vers le Programme 2030.  « Le succès du Programme d’action sera toutefois évalué à l’aune de la mise en œuvre et du respect des engagements pris. »  Le représentant de la CARICOM a appelé à un soutien financier accru de la part de la communauté internationale pour répondre à l’endettement des PMA et à mettre un terme au déclin de l’APD. 

Le représentant d’Antigua-et-Barbuda, s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a souligné que les changements climatiques et la crise économique mondiale consécutive à la COVID-19 affectent particulièrement les PMA et les PEID.  Il a appelé au renforcement de la coopération internationale afin d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes.  Il a déploré le fait que les politiques internationales aient été le plus souvent injustes pour les PMA.  Il a rappelé qu’il y a 50 ans, quand le groupe a été créé, l’objectif était de surmonter les obstacles compromettant leur développement.  Atteindre l’objectif de zéro PMA sans tenir compte des implications néfastes de leur reclassement va faire courir le risque d’avoir des pays reclassés mais qui dépendent toujours du système des Nations Unies pour leur développement, a-t-il averti.  Il a donc appelé à la mise en place d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel, afin de combler les lacunes du classement des pays exclusivement à partir du produit intérieur brut (PIB). 

Le représentant de l’Australie, qui s’exprimait aussi au nom de la Nouvelle-Zélande, a réitéré l’engagement des deux pays à mettre en œuvre le Programme 2030 qui s’appuie sur le droit international et les droits humains.  Au cours des 10 années à venir, il faudra mettre l’accent sur la mise en œuvre des promesses du Programme 2030 dans son intégralité, a exhorté le représentant.  Le nouveau Programme d’action pour les PMA permettra de répondre aux répercussions directes de la COVID-19, a-t-il espéré.  S’agissant de la question de reclassement des pays dans une autre catégorie, le représentant a suggéré de revoir les critères de reclassement et de mettre l’accent sur la vulnérabilité des pays.  Ces critères doivent être réalistes et adaptés aux défis du XXIème siècle, a-t-il précisé.  En outre, il a invité à garder à l’esprit que les vulnérabilités et les risques auxquels se heurtent les PMA dépassent leur capacité à riposter.  Il est donc essentiel que le processus de reclassement renforce la résilience des pays reclassés en incluant la réduction des risques de catastrophe aux stratégies de transition.  La mise en œuvre du nouveau Programme d’action doit aussi prendre en compte l’égalité homme-femme et donner leur place aux femmes et aux filles, a-t-il conclu.   

La représentante du Bangladesh s’est exprimée également au nom du Canada, les deux pays étant coprésidents du Comité préparatoire de la Conférence de Doha.  Elle a salué tous ceux qui ont rendu possibles les préparatifs de la Conférence, ainsi que les donateurs qui ont pris des engagements en faveur des PMA.  Elle a aussi salué le fait que les PMA se sont engagés à respecter les droits de l’homme, à assurer l’autonomisation des femmes et des filles et à œuvrer à leur propre développement.  Elle a affirmé que le vrai travail ne fait que commencer avec maintenant l’étape de la mise en œuvre.  À cet égard, elle a appelé tous les partenaires à y donner du leur, notamment en soutenant le suivi des engagements par leur soutien au Bureau de la Haute-Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. 

La représentante du Sénégal a dit que l’adoption du Programme de Doha devrait donner un nouveau souffle aux six engagements qui n’ont pas été totalement réalisés dans le Programme d’action d’Istanbul.  Elle a souligné la nécessité de s’atteler à des actions d’urgence pour augmenter les investissements productifs, consolider les chaînes de valeur, mettre en place des infrastructures de soutien au développement, appuyer les secteurs économiques porteurs de croissance et les systèmes budgétaires afin de réduire la dépendance à l’APD.  Il faut aussi investir dans la diversification des économies qui peut générer des ressources fiscales supplémentaires.  Elle a souligné la nécessité d’un mécanisme d’évaluation de la mise en œuvre du nouveau Programme afin de donner des recommandations concrètes en cours de route.  Enfin, a-t-elle déclaré, l’objectif commun ne doit pas se contenter d’atteindre le reclassement, il doit être la transformation structurelle positive de la vie des populations pour le développement durable.

Pour le représentant du Japon, le Programme d’action de Doha jette de solides bases pour la rédaction d’autres documents afférents aux PMA à l’avenir.  Le représentant a souligné l’importance de la sécurité à l’heure où les menaces contre les différentes populations sont de plus en plus liées.  Il a aussi mis l’accent sur la protection des personnes, en particulier celles qui sont en situation de précarité afin de relever les défis que rencontrent les PMA.  Il a également suggéré d’investir davantage dans les infrastructures de qualité pour combler le déficit en la matière dans les PMA.  Il faut maintenir cette dynamique au cours des 10 prochaines années, a demandé le représentant. 

Le représentant de l’Indonésie a appelé à combler le fossé entre les PMA et les pays dits développés.  Le représentant a notamment insisté sur les efforts à faire pour combler les inégalités en matière de vaccination contre la COVID-19.

Le représentant de la République démocratique populaire lao a rappelé qu’avec le Népal, son pays est censé sortir de la catégorie des PMA en 2026.  Même si le Laos a déjà rempli les trois critères de reclassement, cela ne signifie pas que ses problèmes vont disparaître avec le reclassement, a-t-il averti.  Sachant que l’APD prendra fin avec le reclassement, il a demandé d’autres sources de financement du développement.  Il a conclu que la sortie de la catégorie des PMA n’est pas une fin en soi et qu’il faut veiller à ce que les pays qui en sortent n’y retournent plus. 

Le représentant de l’Inde a regretté que tous les objectifs du Programme d’action d’Istanbul n’aient pas été atteints.  Il a insisté sur l’importance de programmes de relèvement après la pandémie de COVID-19.  Le représentant a partagé sa joie de voir dans le Programme d’action de Doha des projets comme l’université en ligne pour les PMA, la sécurité alimentaire ou encore le dispositif d’atténuation des crises et de résilience.  Le représentant a rappelé la nécessité de lutter contre les effets des changements climatiques en particulier pour arriver au niveau « émission zéro » de gaz à effet de serre, avant de plaider pour des investissements qui doivent éviter un surendettement des PMA.  Le Programme d’action doit en outre s’ouvrir au profit des communautés locales, a-t-il demandé.  Il a formé le vœu de voir, avec la mise en œuvre de ce Programme, 15 PMA sortir de cette catégorie d’ici à 2030. 

Le représentant de la République de Corée a salué le consensus sur le nouveau Programme d’action pour la prochaine décennie.  Il s’agit en effet d’un programme ambitieux mais indispensable pour les 1,1 milliard de personnes vivant dans les 46 PMA qui ont été les plus durement touchées par la pandémie.  Le représentant a préconisé la pleine application du Programme d’action pour atteindre ses objectifs afin d’aider les PMA à faire face aux nombreux défis.  Nous savons où nous souhaitons arriver, ce que nous devons faire et comment nous devons le faire, a résumé le représentant pour qui le Programme d’action de Doha définit les paramètres d’un partenariat mondial renouvelé et revigoré en faveur des PMA.  L’heure de la solidarité aux PMA a sonné et la République de Corée est prête à partager les leçons de sa réussite, a promis le représentant. 

Le représentant de l’Égypte a souligné qu’il revient d’abord aux PMA d’établir leurs priorités de développement.  Et dans l’esprit du principe de la responsabilité partagée, il a appelé les donateurs à soutenir les PMA dans leurs efforts de réaliser leurs objectifs de développement.  Notant que de nombreuses cibles du Programme d’action d’Istanbul n’ont toujours pas été atteintes, il a appelé à assurer un bon suivi des promesses du nouveau Programme.

La représentante de la Turquie a estimé que ce n’est qu’avec le sincère soutien de la communauté internationale que les PMA peuvent réaliser leurs objectifs de développement et ainsi sortir de la catégorie.  Investir dans la science, la technologie et l’innovation dans les PMA est crucial pour leur essor, a-t-elle affirmé.  Elle a rappelé que la Banque de technologies des Nations Unies qui a vu le jour en 2018 en Turquie joue un rôle majeur à cet égard.  En tant que grand donateur de la Banque de technologies, la Turquie a promis un financement envers la Banque pour les cinq prochaines années, a dit la déléguée qui a invité d’autres donateurs à faire de même. 

Le représentant des États-Unis a attiré l’attention sur les implications de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’instabilité mondiale nuisant à tous y compris aux PMA.  La hausse des prix des produits de base et l’incertitude sur les marchés mondiaux, à la fois le résultat direct de la guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, menacent directement les objectifs énoncés dans le Programme d’action de Doha, a estimé le représentant.  Il a ajouté que ce programme n’est pas contraignant et ne crée pas de nouveaux droits ou obligations en vertu du droit international.  Il ne crée pas non plus de nouveaux engagements financiers.  Les indicateurs et les termes élaborés dans le cadre du Programme 2030 et reflétés dans le Programme d’action n’ont aucune obligation pour les institutions financières internationales, a-t-il encore fait remarquer.  Les négociations de l’ONU, y compris le document final du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme d’action de Doha, n’ont aucune incidence sur la position des États-Unis relativement au commerce et n’ont aucune pertinence pour la politique commerciale des États-Unis, pour nos obligations ou engagements commerciaux, ni pour l’ordre du jour de l’OMC, a encore déclaré le représentant américain.

Il a rappelé que les États-Unis n’ont pas pris d’engagement à l’égard de la cible de 0,7% du PIB consacré à l’APD ou 0,15% à 0,2 % du RNB aux PMA.  L’année dernière, a toutefois rappelé le représentant, le Président Joseph Biden a annoncé son intention de travailler avec le Congrès pour quadrupler le financement public international de la lutte contre les changements climatiques aux États-Unis d’ici à 2024 pour le porter à plus de 11 milliards de dollars.  Il s’est réjoui des progrès substantiels de la COP26 vers la réalisation de l’objectif consistant à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars de financement climatique par an.  L’examen des progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif, ainsi que des décisions ou des mandats au titre de la Convention-cadre sur les changements climatiques (CCNUCC) et de l’Accord de Paris, y compris le Pacte de Glasgow sur le climat, restent uniquement sous les auspices de ces organes, a avancé le délégué.  Il a regretté que le Programme d’action de Doha ait, à son avis, omis de nombreux éléments clefs du Pacte climatique de Glasgow, y compris plusieurs aspects liés à l’impératif de limiter le réchauffement à 1,5°C.  Enfin, le délégué a dit que les États-Unis sont préoccupés par l’utilisation par le Programme d’action de termes qui n’ont pas de définitions internationales convenues, y compris « droit au développement » et « flux financiers illicites ».  

Le représentant de l’Angola a dit que comme son pays est en phase de reclassement, le Gouvernement concocte une stratégie de transition nationale souple qui trouvera son point culminant lors du reclassement en février 2024.  Lorsque l’Angola deviendra un pays à revenu intermédiaire, le Programme d’action de Doha sera alors un document qui nous soutiendra en cette période de transition, a-t-il espéré.  Il devrait aider à la mise en œuvre d’actions prioritaires comme l’investissement dans la population, l’utilisation du potentiel de la science et de la technologie et l’innovation afin de lutter contre les vulnérabilités multidimensionnelles et réaliser les objectifs de développement durable.  Le Programme aidera notamment à soutenir la transformation structurelle en tant que moteur de prospérité, à renforcer le commerce international et l’intégration régionale, à lutter contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement et à renforcer la résilience face aux chocs futurs.  En vue de son reclassement, l’Angola est pleinement attaché au Programme d’action de Doha et à sa mise en œuvre, a réitéré le représentant. 

Le représentant de la Fédération de Russie a déploré le fait que certains aspects du Programme d’action aient été adoptés sans tenir compte des observations de plusieurs délégations.  Selon lui, le document adopté n’est pas le fruit d’un consensus, et de réels progrès pour soutenir le développement des PMA ne s’y trouvent pas.  C’est le temps qui montrera sa vraie valeur, a-t-il tranché.

Au sujet des propos entendus condamnant la Fédération de Russie, le délégué a dit les rejeter.  Il a dit avoir constaté que les masques sont tombés, comme c’est d’ailleurs le cas pour les donateurs qui n’ont pas pris d’engagements fermes.  Il a dénoncé l’approche biaisée du Programme d’action sur la question de l’énergie.  Selon lui, viser la neutralité carbone en ne misant que sur les sources d’énergie renouvelables n’est pas judicieux, étant donné que certaines de ces sources nouvelles fonctionnent également grâce aux énergies fossiles.  De même, les libellés sur le climat sont en porte-à-faux avec l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  En conclusion, le représentant a dit que la Fédération de Russie se désolidarise des paragraphes 3, 108, 115, 116, 129, 155 et 251.

Pour le représentant de Cuba, le terme « sécurité humaine » utilisé dans le Programme d’action n’a pas fait l’objet de consensus.  C’est donc par solidarité avec les PMA que Cuba s’est rangé au consensus, mais cela ne veut pas dire que la délégation cubaine agrée à tous les libellés qui y sont usités.

Pour le représentant du Maroc, le Programme d’action de Doha est un test colossal et significatif pour parvenir à une coopération internationale renforcée en faveur des PMA.  Le soutien au développement durable des PMA constitue la clef de voûte d’une réponse digne d’une communauté internationale soudée et solidaire face à une reprise incertaine, a-t-il dit.  Il a vu cette adoption historique comme le lancement d’un chantier de projets et partenariats ambitieux en faveur des PMA.  Le Maroc ne ménage aucun effort pour renforcer sa solidarité et sa coopération avec les PMA étant parmi les premiers pays à offrir son soutien aux PMA de l’Afrique y compris dans la lutte contre la pandémie COVID-19, a indiqué le représentant. Il a signalé d’importantes aides médicales apportées par le Maroc à un grand nombre de pays africains.  Le représentant a également annoncé d’autres initiatives du Maroc comme l’annulation de la dette des PMA africains et l’autorisation d’accès au marché marocain des produits de certains PMA.

Le représentant de la Chine a déclaré qu’en tant que plus grand pays en développement, elle présente un modèle de développement mondial.  Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme 2030, la Chine a fourni aux PMA des moyens pour le développement et a facilité la réponse à la pandémie de COVID-19 et le relèvement, a souligné le représentant.  Principal contributeur à l’Initiative de suspension du service de la dette, la Chine, a-t-il ajouté, a appelé les créanciers multilatéraux comme la Banque mondiale à participer au programme d’allégement de la dette.  Il a estimé que le terme « allégement de la dette » dans le Programme d’action est trop large et vague, et que la « suspension de la dette » et le « traitement de la dette » devraient être adoptés en lieu et place.

Le représentant du Brésil a insisté pour que les initiatives de développement dans les PMA servent réellement leurs intérêts.  Les partenaires au développement ne doivent pas imposer des restrictions à ces pays, a-t-il mis en garde.  Dans un langage imagé, le représentant a estimé que les partenaires au développement ont pour rôle de changer et regonfler les pneus du véhicule alors que les PMA sont au volant.  Il a ensuite expliqué des domaines de collaboration entre son pays et les PMA, notamment dans le secteur de l’énergie, assurant que le Brésil est un ami de longue date des PMA. 

Le représentant de l’Éthiopie a relevé que la pandémie de COVID-19 a sapé les efforts de développement mis en œuvre par les PMA.  Il a estimé que la réduction de la pauvreté dans les PMA est l’affaire de tous, et cela doit appeler à des engagements sans considération politique.

Le représentant du Cambodge a souhaité que l’adoption de ce Programme d’action contribue à la réalisation du développement durable dans les PMA.  Le texte tombe à point nommé à l’heure où il faut redoubler d’efforts pour réaliser les ODD et relever les défis sur le plan socioéconomique en encourageant notamment la résilience face aux futurs chocs et en permettant une sortie sans heurt de la catégorie des PMA.  Le représentant a souhaité que ce Programme puisse être intégralement mis en œuvre.  Il a demandé des engagements fermes et des mesures concrètes aux partenaires de développement ainsi que des politiques de développement national pour réaliser les six domaines d’action prioritaires de développement figurant dans le Programme d’action. 

Le représentant du Népal a dit que le Programme d’action de Doha est un instrument pour faire face aux nombreux problèmes structurels auxquels sont confrontés les PMA en matière de transformation économique.  Il faut atteindre les objectifs en souffrance du Programme d’action d’Istanbul afin que 15 PMA supplémentaires puissent sortir de la catégorie d’ici à 2031, a-t-il dit.  Pour cela, a suggéré le représentant, la coopération entre les PMA et les partenaires de développement doit être renforcée en mettant l’accent sur une bonne mise en œuvre du document: il faut créer des synergies entre l’action climatique, les plans de relèvement de la COVID-19, le Programme de Doha.  Il a aussi recommandé d’accorder une attention particulière aux pays qui devraient bientôt sortir de la catégorie et à ceux qui en sont sortis récemment pour garantir un reclassement en douceur.  Le délégué a aussi invité les partenaires au développement à honorer leurs engagements envers ces pays d’octroyer 0,15 à 0,20% de leur revenu national brut aux PMA, de donner accès au marché, d’alléger la dette, de transférer des technologies, d’offrir une assistance technique et de renforcer les capacités. 

La représentante du Bhoutan a estimé que le nouveau Programme d’action est un partenariat entre les PMA et les autres pays, avec pour objectif final le reclassement des PMA.  S’il est prévu que le Bhoutan sorte en 2023 de la catégorie des PMA, le pays est conscient qu’il suffira d’une catastrophe naturelle pour remettre en cause toutes ses avancées, a dit le représentant. 

La protection sociale est essentielle au développement durable des PMA, a dit la représentante du Royaume-Uni qui a aussi demandé de tenir compte des derniers résultats de la COP26 de Glasgow, étant donné la place prépondérante qu’occupent les changements climatiques dans la vie des communautés.  Le Royaume-Uni entend d’ailleurs investir 8 milliards de livres par an jusqu’en 2025 dans des initiatives climatiques, a-t-elle signalé.  Elle a demandé d’investir dans la science, la technologie et l’innovation.  De même, on ne peut parler du développement des PMA sans tenir compte des conflits, a-t-elle relevé, avant de condamner l’attaque de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et de faire remarquer que cela aura des effets dévastateurs sur les plus pauvres à travers le monde. 

Le représentant des Maldives a dit que face aux aléas des changements climatiques, l’argent seul ne suffit pas; les PMA ont besoin notamment de technologies et de capacités.  Rappelant que les Maldives sont sorties de la catégorie des PMA en 2011, il a dit que, à cause du tsunami dans l’océan Indien en 2004, le processus de reclassement a été repoussé à deux reprises.  Mais après être sorti de la catégorie, le pays s’est heurté à de nombreuses difficultés liées à la pandémie de COVID-19.  Pour le représentant, les critères de reclassement actuels des PMA et des PEID de la Banque mondiale ne rendent pas bien compte de la situation des économies de ces PMA et des répercussions de la COVID-19 dont les dégâts sont estimés à près 4,6 milliards de dollars dans l’économie.  « Du jour au lendemain nous sommes passés de pays à revenu intermédiaire à pays sans revenu. »

L’indice de vulnérabilité multidimensionnelle est essentiel afin de bien rendre compte de la situation, a-t-il conclu. 

L’observateur du Saint-Siège a salué plusieurs éléments positifs figurant dans le Programme d’action.  Puis il a déploré que le texte et ses conséquences soient édulcorés par des termes ou des notions « vagues » ou qui font polémique s’agissant de la discrimination et de la diversité.  Il aurait fallu plus de temps pour examiner les problèmes, avec des négociations ouvertes transparentes et inclusives pour toutes les délégations durant les dernières étapes du processus, a-t-il estimé.  L’observateur a formulé deux réserves sur les termes « santé procréative et sexuelle » et « services de soins de santé » en la matière ainsi que des termes équivalents qui englobent l’avortement et l’accès à l’avortement.  Pour le Saint-Siège également, a rappelé l’observateur, le terme « genre » est entendu comme l’identité sexuelle biologique mâle et femelle.

Le représentant de l’Algérie a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour accompagner les PMA dans la mise en œuvre des objectifs de développement durables (ODD).  Il a invité les entités onusiennes à soutenir ces pays en vue de leur reclassement.  Il a conclu en rappelant que l’Algérie a toujours soutenu les PMA par le biais d’initiatives bilatérales ou multilatérales.

Le représentant de la Hongrie a salué l’adoption du nouveau Programme d’action pour les PMA.  Elle s’est toutefois dissociée des mentions faites aux migrations, notamment les paragraphes 74, 75, et 77.

Le représentant de l’Afrique du Sud a d’abord exigé que les PMA aient accès aux vaccins contre la COVID-19 qui a dévasté ces pays.  Nous devons être capables de surmonter les obstacles auxquels sont confrontés les PMA et fournir à leur population les services essentiels, a-t-il espéré.  Nous avons le devoir moral de renforcer la résilience des plus vulnérables de sorte que les 226 millions de jeunes des PMA aient la possibilité de vivre dignement et qu’ils aient la possibilité façonner leur avenir, a-t-il encore rappelé.  Selon le représentant, le Programme d’action de Doha est un instrument qui servira à soutenir les PMA face aux défis auxquels ils se heurtent.  Il faut donc encourager sa pleine mise en œuvre, a-t-il conclu.

Pour le représentant de la Gambie, l’adoption du Programme d’action de Doha constitue un moment historique.  La nature inhabituelle de cette adoption est une preuve de la circonstance inédite que connaît le monde depuis deux ans, a-t-il remarqué.  Il a misé sur ce document historique pour les PMA qui ouvre une nouvelle ère de transformation, d’innovation, de revitalisation et de renouveau.  Le délégué a exhorté l’ONU et la communauté internationale à mobiliser l’action internationale et à faire preuve de solidarité pour la mise en œuvre du Programme d’action de Doha.  Avant la deuxième partie de la Conférence, en mars 2023, nous avons la possibilité de faire montre de davantage de solidarité ou de nouer des partenariats pour la mise en œuvre de ce programme, a-t-il encouragé.  « L'élan en vue de la conférence de 2023 commence maintenant. »  Le représentant a prévenu qu’il n’y a plus de temps à perdre pour reconstruire en mieux.  Il a espéré que, après cette nouvelle décennie, les PMA disposeront d’une plus grande résilience et d’une capacité accrue pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Le représentant de l’Ouganda a rappelé que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les obstacles placés sur la route des PMA dans l’optique de la réalisation des ODD.  Il a appelé à des partenariats mondiaux revitalisés afin de soutenir les PMA dans le but de leur reclassement.

Le représentant de la Belgique a déclaré que 12 des 14 pays avec lesquels la Belgique coopère bilatéralement sont des PMA.  Le nouveau Programme d’action arrive à un moment crucial pour la communauté internationale qui vient d’émerger de la pandémie de COVID-19, a noté le représentant.  Mais à peine est-il sorti de cette crise que le monde est déjà confronté aux images horribles de populations mourant et fuyant les bombes, les missiles et l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, s’est-il désolé.  Il a souligné les effets dramatiques de cet « évènement catastrophique » sur le marché des produits de base, relevant qu’en temps de crise, les pays les plus défavorisés paient toujours le prix le plus élevé.  En matière de coopération, Bruxelles focalise ses interventions sur les investissements dans les populations des PMA pour ne laisser personne de côté, a-t-il indiqué.  Il a aussi signalé que son pays accordera également une attention particulière aux questions relatives aux jeunes et à l’équité en matière de vaccins. 

Le représentant du Nigéria a affirmé que le Programme d’action de Doha est conforme au Programme 2030, au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, et au Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, ainsi qu’à l’Accord de Paris et du Nouvel agenda urbain.  Alors que les catastrophes naturelles et climatiques ont marqué la vie dans les PMA depuis des siècles, il a relevé que les vulnérabilités climatiques de ces pays s’ajoutent à des défis de développement importants inhérents à leurs caractéristiques structurelles.  De ce fait, investir dans des initiatives de renforcement de la résilience aidera les PMA à parvenir au développement durable, a-t-il espéré.

La représentante du Bélarus a apprécié que le Programme d’action de Doha contribue à consolider les efforts internationaux pour réaliser le développement de PMA et recommandé que le document prenne en compte les besoins spécifiques de ces pays ainsi que leurs priorités nationales.  Il devra aussi aider à surmonter les problèmes structurels et les conséquences de la pandémie de COVID-19.  Le Programme d’action reflète les approches mondiales pour régler les problèmes de la faim, des maladies, de la pauvreté et des inégalités.  La représentante s’est réjouie du fait que le document inclue des mesures pour augmenter le potentiel de résilience des PMA face aux chocs à venir.  Il vise notamment à créer les conditions nécessaires pour sortir de la catégorie des PMA en utilisant le potentiel des sciences, des technologies, de l’innovation, du commerce international et de l’intégration régionale. 

Le représentant de la Thaïlande a dit qu’il est temps de redoubler d’efforts collectivement pour surmonter les difficultés auxquelles sont confrontés les PMA.  S’agissant de la lutte contre les répercussions de la COVID-19, les PMA devraient accéder aux vaccins contre la COVID-19 et aux équipements médicaux essentiels pour parvenir à un redressement résilient, a-t-il alerté.  Le représentant a, dans la foulée, souligné l’importance de parvenir à la couverture sanitaire universelle et de renforcer la résilience sanitaire des PMA.  S’agissant du relèvement, il a insisté sur l’importance du développement local et le rôle des communautés pour sortir de la crise de façon inclusive et durable.  Ces approches se fondent sur les contextes locaux qui correspondent mieux aux besoins locaux.  La science, la technologie, l’innovation avec le transfert de technologie, le renforcement de capacité, les partenariats et le financement durable sont tout aussi importants, a-t-il ajouté.

Le représentant d’Haïti a dit qu’en tant que seul PMA des Amériques, Haïti salue le nouveau Programme d’action qui apparaît comme un document ambitieux et équilibré.  Un document qui renferme des éléments novateurs susceptibles d’amener des changements significatifs et transformateurs dans la vie des 1,1 milliard d’habitants des PMA, a-t-il espéré.  Il s’est notamment félicité des dispositions prises pour doubler la part du commerce des PMA, améliorer leur accès à l’Internet à haut débit, créer une université en ligne, un centre d’investissement international, une banque alimentaire et un mécanisme d’aide au changement de catégorie.  

Le représentant du Myanmar a rappelé que depuis 2018, le Myanmar a satisfait aux trois critères requis pour sortir de la classe des PMA.  Malgré les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sur l’économie du pays, le Gouvernement élu a su maintenir sa croissance tout en protégeant les vies par des politiques d’aide socioéconomique appropriées, a-t-il relaté.  Ainsi, il a dit que le Myanmar était sur la bonne voie pour se qualifier pour sortir de la liste des PMA avant que le coup d’État militaire de février 2021 ne viennent tout bouleverser.  La Banque mondiale s’attend à ce que l’économie du Myanmar se contracte d’environ 18% en raison des effets du coronavirus et de l’instabilité politique résultant du coup d’État, a-t-il indiqué.  Néanmoins, a-t-il tempéré, le peuple du Myanmar est résolu et persévérant pour mettre fin à la dictature de l’armée et restaurer la démocratie, tout en redoublant d’efforts pour le développement du pays.

Le délégué de l’Union européenne, a réitéré le soutien et la solidarité de sa délégation avec les PMA, « une tradition ancienne ».  Il a appelé à renouveler la volonté de la communauté multilatérale pour lutter contre les inégalités que les PMA continuent de subir et qui ont été aggravées par la pandémie.  Le délégué a condamné l’invasion militaire de la Russie contre l’Ukraine et les effets que cela entraîne pour les autres pays dont les PMA, ainsi que l’implication du Bélarus dans le conflit.  Il a ainsi parlé du choc des prix des combustibles, des produits alimentaires et autres produits, déjà ressenti dans certaines régions du monde.  Il a aussi déploré les pénuries de denrées alimentaires et d’autres produits dans les PMA qu’entraîne cette guerre.  Les impacts de l’agression seront douloureux en particulier pour les PMA, a encore martelé le délégué y trouvant des raisons pour que la Russie respecte la résolution de l’Assemblée générale de retirer immédiatement ses forces armées d’Ukraine.

Le délégué a salué l’adoption du Programme d’action pour les PMA et a réitéré l’engagement de l’Union européenne pour sa mise en œuvre.  Plus que jamais, il faut rester concentrés sur ceux qui ont le plus besoin d’aide pour que personne ne soit laissé de côté, a-t-il conseillé.  Il a souligné l’importance de la promotion et de la protection des valeurs universelles de démocratie, de bonne gouvernance, de l’état de droit et des droits de la personne, qui sont des conditions préalables au Programme.  Il a demandé des efforts pour l’accès à la protection sociale, la couverture sanitaire universelle ainsi qu’aux vaccins, à l’éducation de qualité, à l’égalité entre les sexes, ou encore à la participation des jeunes.  Il faut continuer les efforts de mobilisation des ressources, avec notamment des investissements du secteur privé, a dit le délégué avant de conclure en rappelant que la responsabilité de la mise en œuvre du Programme d’action de Doha incombe en premier lieu aux PMA. 

Mme HEIDI SCHRODERUS-FOX, Haute-Représentante par intérim pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a rappelé que, pendant deux ans, les PMA ont souffert plus que la plupart des autres à cause de la pandémie, tandis que maintenant c’est la guerre en Ukraine qui ajoute encore des incertitudes.  Prévenant que l’insécurité alimentaire va s’accroître dans de nombreux PMA, où la faim est en hausse depuis plusieurs années déjà, elle a noté que les pays qui dépendent des approvisionnements ukrainiens et russes, en nourriture et en engrais, auront du mal à répondre à leurs besoins.  Elle a aussi relevé les forts niveaux d’endettement qui s’ajoutent à la cascade de crises, dont la sécheresse dans plusieurs PMA africains.  « Nous devons veiller à ce que les besoins des PMA ne soient pas relégués au second plan dans la liste des priorités mondiales. »

« En signant aujourd’hui cette nouvelle promesse, le Programme d’action de Doha, nous disons au monde que la solidarité ne peut pas être un jeu à somme nulle. »  Mme Schroderus-Fox a jugé plus urgent que jamais d’œuvrer en faveur d’un nouveau multilatéralisme pour créer une planète plus sûre, plus prospère, plus égale et plus saine.  Elle a fait remarquer que le Programme de Doha est un document ambitieux, tourné vers l’avenir et orienté vers l’action, saluant le leadership du Malawi, qui a guidé le Groupe des PMA tout au long du long processus préparatoire, et le dévouement des coprésidents du Comité intergouvernemental (Bangladesh et Canada).

Comme il n’y a pas de temps à perdre, mon bureau commencera immédiatement à préparer une feuille de route complète pour une mise en œuvre accélérée du Programme d’action, a indiqué la Haute-Représentante par intérim.  Elle a misé sur les engagements en faveur des PMA de la part des parlementaires, du secteur privé et de la société civile, tout en appelant à écouter la voix croissante des jeunes des PMA.  L’ensemble du système des Nations Unies s’est engagé à mettre en œuvre le Programme de Doha, a-t-elle aussi assuré en précisant que les agences apporteront leur expertise dans les six domaines d’action prioritaires.

Mme Schroderus-Fox a également salué le Qatar, en tant que pays hôte de la Conférence qui a débuté aujourd’hui à New York mais se poursuivra en mars prochain à Doha.  « Nous pouvons maintenant nous attendre avec confiance à nous réunir enfin à Doha et profiter de l’accueil que vous avez préparé si patiemment. »  La Conférence de Doha comprendra cinq réunions d’une journée et des tables rondes thématiques, ainsi que d’importants événements multipartites, a-t-elle indiqué.  Doha représentera à son avis un test décisif crucial pour les progrès promis aujourd’hui, ce qui rendra ce rendez-vous encore plus important, a estimé la Haute-Représentante par intérim qui a espéré l’annonce à Doha de nouvelles initiatives.

Son bureau, en collaboration avec le système des Nations Unies, a déjà commencé à travailler sur certains projets clefs identifiés dans le Programme d’action.  Le « mécanisme de soutien au reclassement durable », maintenant appelé iGRAD, offrira un soutien accru pour le reclassement, avec des services consultatifs pour aider les pays à se préparer à sortir de la catégorie en douceur, a-t-elle annoncé avant de signaler qu’hier, son bureau a lancé le cadre d’action de la coalition numérique Partner2Connect.  Cette alliance vise à favoriser une connectivité et une transformation numérique significatives à l’échelle mondiale, en mettant l’accent sur les communautés les plus difficiles à connecter, en particulier dans les PMA.

« Nous avons besoin de plus d’initiatives –de la part de toutes les parties prenantes– pour atteindre les 117 objectifs du Programme d’action de Doha. »  Mme Schroderus-Fox a exhorté les participants à commencer immédiatement la mise en œuvre du Programme d’action pour que, à Doha l’an prochain, on puisse parler du chemin déjà parcouru, ainsi que du voyage à venir.

Dans son discours de clôture, Mme ALIA AHMED BIN SAIF AL-THANI (Qatar), au nom du Président de la Conférence, a souligné que le succès collectif du Programme d’action de Doha passera par le respect des engagements de toutes les parties prenantes.  Elle a invité la communauté internationale à appuyer les PMA pour relever les défis, anciens et nouveaux, auxquels ils font face, et construire des sociétés plus inclusives et prospères.  Le Qatar ne ménagera aucun effort pour que la Conférence de l’année prochaine soit un tournant pour la prospérité des PMA, a-t-elle promis.

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