En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 février 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Ukraine

Le Secrétaire général a fait une déclaration à l’Assemblée générale aujourd’hui, disant que nous faisons face à la plus grande crise de la paix et de la sécurité de ces toutes dernières années, « en tout cas de mon temps ». 

Il a estimé que la décision de la Fédération de Russie de reconnaître la soi-disant « indépendance » de certaines zones des régions de Donetsk et Louhansk et les mesures prises ensuite sont une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine, incompatible avec les principes de la Charte. 

Il a ajouté que les accords de Minsk survivaient dans l’unité des soins intensifs grâce à un certain nombre de machines qui viennent d’être déconnectées. 

L’heure de la retenue, de la raison et de la désescalade a sonné, a souligné le Secrétaire général.  Les actes et les déclarations, qui pourraient plonger cette situation dangereuse dans les abysses, n’ont pas leur place.  Il est grand temps, s’est-il impatienté, d’établir un cessez-le-feu et de revenir sur la voie du dialogue et des négociations pour sauver le peuple ukrainien et au-delà du fléau de la guerre.  

Sur le front humanitaire, les agences sur place continuent de recevoir des informations sur l’impact des hostilités sur les civils et leurs biens ainsi que sur les infrastructures des deux côtés de la « ligne de contact ».  Une nouvelle fois, l’ONU appelle toutes les parties à prendre toutes les mesures possibles pour protéger les personnes et infrastructures civiles.

Malgré la volatilité de la situation sécuritaire, l’ONU et ses partenaires n’épargnent aucun effort pour répondre aux besoins des populations des deux côtés de la « ligne de contact ».

La réponse est néanmoins limitée par l’insuffisance des fonds.  À ce jour, le Plan de réponse humanitaire pour 2022 est financé à moins de 10%.

L’ONU appelle les donateurs à concentrer leur appui sur ce plan qui cherche à collecter la somme de 190 millions de dollars pour répondre aux besoins des 1,8 million de personnes les plus vulnérables des deux côtés de la « ligne de contact ».

République centrafricaine 

Le Secrétaire général a publié une déclaration dans laquelle il condamne fermement l’arrestation de quatre membres de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).  

Ces hommes ont été arrêtés lundi dernier à l’aéroport de Bangui alors qu’ils escortaient un officier militaire de la Mission.

Moyen-Orient

Aujourd’hui, au Conseil de sécurité, M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a parlé de la situation israélo-palestinienne. 

Il a prévenu que dans toute la Cisjordanie, la violence continue, les tensions dans Jérusalem-Est et dans les camps de réfugiés s’intensifient et la violence des colons demeure une source de graves préoccupations.  Il a aussi dit que les colonies de peuplement illégales et les processus de planification se poursuivent de manière constante, de même que les démolitions et les expulsions, y compris dans et autour de Jérusalem-Est.

M. Wennesland a ajouté qu’à Gaza, un calme fragile prévaut mais qu’en l’absence d’un changement fondamental, ce ne sera que temporaire. 

Dans un tweet, il s’est dit gravement préoccupé par le meurtre, hier, d’un garçon de 14 ans, Mohammed Shehadeh, par les forces de sécurité israéliennes à Bethléem.  Il a présenté ses plus sincères condoléances à la famille et souligné que les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve d’un maximum de retenue et n’utiliser une force létale que lorsque c’est absolument inévitable, et ce, pour protéger la vie humaine.

République démocratique du Congo (RDC)

M. Jean-Pierre Lacroix, Chef du Département des opérations de paix, poursuit sa visite en RDC où il représente le Secrétaire général.

Ce matin, il est arrivé dans la capitale, Kinshasa, où il a eu un entretien avec le Président Félix Tshisekedi et le Premier Ministre Sama Lukonde.

M. Lacroix s’est aussi entretenu avec les représentants des partis politiques et de la société civile.

Les discussions d’aujourd’hui ont porté sur la situation politique dans le pays, y compris sur les activités des groupes armés dans l’Est et leur impact sur les populations des provinces concernées.

M. Lacroix a réitéré l’engagement des Nations Unies à travailler avec les autorités congolaises et autres parties prenantes pour assurer la paix et la sécurité en RDC.

Madagascar 

Le cyclone tropical Emnati s’est abattu cette nuit sur le village de Mangatsiatra, déjà touché par l’autre cyclone, Batsirai.  Les agences de l’ONU disent qu’il s’agit du cinquième phénomène climatique extrême à Madagascar cette année, et nous ne sommes qu’au mois de février.

Plus de 44 000 personnes ont été évacuées et réinstallées dans 130 sites en prévision du cyclone, selon les autorités.  Des stocks de nourriture et d’articles non alimentaires ont aussi été prépositionnés, alors que l’ONU et ses partenaires se sont déployés à Mananjary et à Manakara pour permettre une réponse immédiate dans les zones affectées.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et les autorités planifient la distribution de nourriture dans les sites de déplacés.  Le partenaires se rendent aussi dans les zones touchées pour identifier les besoins les plus immédiats des communautés.

L’évaluation aérienne prévue par le Gouvernement et les partenaires humanitaires de l’ONU devrait commencer demain.

Bien qu’affaibli, le phénomène climatique provoque toujours de lourdes pluies et des vents puissants vers le sud-est de Madagascar, y compris dans la région du Grand Sud, qui souffre déjà d’une sécheresse grave.  Compte tenu de l’aridité des terres dans ces zones, l’ONU s’inquiète beaucoup du risque d’inondations à l’arrivée des nouvelles pluies.

Afghanistan

Une délégation de hauts responsables de l’ONU et de représentants d’ONG, qui font partie du Groupe des directeurs de programmes d’aide d’urgence du Comité permanent interorganisations, est en ce moment dans le pays pour une mission de cinq jours.  Elle va évaluer par elle-même la situation humanitaire et la réponse humanitaire en cours à la situation difficile dans laquelle est plongé le pays.  L’équipe parle aux agents humanitaires en première ligne, aux professionnels de la santé et aux équipes de coordination de l’aide humanitaire à Kaboul et prend le pouls des projets humanitaires à Kandahar, Panjwai et Spin-Boldak.

La délégation s’entretient aussi avec les femmes et les hommes touchés directement par les décennies de conflit et de déplacement, les phénomènes climatiques, dont la sécheresse récurrente, et le déclin économique grave que vit l’Afghanistan depuis le mois d’août 2021. 

Syrie

L’aperçu des besoins humanitaires de la Syrie pour 2022 a maintenant été publié et indique que, cette année, 14,6 millions de personnes dans le pays –soit 9% de plus que l’année dernière– ont besoin d’aide humanitaire. 

Dans l’ensemble, la capacité des gens à combler leurs besoins de base diminue, ce qui a un impact disproportionné sur les ménages dirigés par des femmes, les personnes âgées sans soutien familial, les personnes handicapées et les enfants.  De plus en plus de ménages se tournent vers des moyens négatifs pour faire face, comme le travail des enfants, le mariage des enfants et la vente d’actifs productifs. 

Si nous continuons à fournir une aide vitale, nous soulignons également la nécessité d’une aide à la résilience et au relèvement. 

Brésil 

Au Brésil, notre équipe, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Silvia Rucks, a lancé un partenariat avec le consortium interétatique qui comprend les neuf États de l’Amazonie pour soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Cette initiative comprend la création d’un mécanisme de suivi des ODD (objectifs de développement durable) et l’élaboration de propositions visant à lever des fonds pour financer des activités de développement durable. 

Actuellement, 16 entités de l’ONU travaillent dans les États amazoniens dont les lignes d’action seront intégrées par le nouveau partenariat.  En travaillant avec tous les États amazoniens, nous pourront atteindre les 30 millions de personnes vivant dans la région et cela renforcera notre capacité à contribuer au travail de lutte contre la déforestation, tout en promouvant le développement humain et économique. 

Colombie 

Nous avons lancé aujourd’hui en Colombie, avec nos partenaires, le Plan d’intervention humanitaire 2022 visant à aider 1,6 million de personnes vulnérables pour un coût d’environ 283 millions de dollars.

Le Plan met l’accent sur la santé, la malnutrition et l’insécurité alimentaire.  Il vise la protection des plus vulnérables, en particulier des communautés autochtones. 

Le Plan contribue également à lutter contre la violence à l’égard des civils -en particulier les femmes et les enfants-, et à gérer les mouvements de migrants et de réfugiés ainsi que les changements climatiques. 

Croissance démographique 

Le Département des affaires économiques et sociales (DESA) a publié aujourd’hui un nouveau rapport, qui analyse comment la croissance démographique rapide ajoute aux défis de la réalisation du développement économique et social durable. 

Les projections suggèrent que la population mondiale pourrait atteindre un pic de près de 11 milliards de personnes d’ici à la fin de ce siècle. 

Le rapport souligne également que c’est l’augmentation du revenu par habitant, plus que la croissance démographique, qui a été la cause de l’augmentation de la production et de la consommation et de la hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Le rapport est le premier d’une série relative aux grandes tendances démographiques à fournir des données fiables, des informations accessibles et une analyse des modèles et des tendances démographiques.  Il aidera à guider l’élaboration des politiques. 

Institutions financières 

Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a publié aujourd’hui un rapport qui appelle les institutions de financement du développement à adopter une approche proactive face aux violations des droits humains. 

Le rapport note que les initiatives soutenues par ces institutions ont souvent des impacts sociaux et environnementaux négatifs sur les individus et les communautés. 

Feux de forêt 

Un autre rapport, publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’ONG GRID-Arendal, avertit que les changements climatiques et le changement d’utilisation des terres devraient rendre les incendies de forêt plus fréquents et plus intenses.  Le rapport prévoit qu’il y aura une augmentation mondiale des incendies extrêmes allant jusqu’à 14% d’ici à 2030, 30% d’ici à la fin de 2050 et 50% d’ici à la fin du siècle. 

Le PNUE appelle à un changement radical dans la gestion des dépenses publiques consacrées aux incendies de forêt, en déplaçant les investissements dans la réaction et la réponse vers la prévention et la préparation.  Le rapport appelle également à combiner les systèmes de suivi fondés sur les données et la science avec les connaissances autochtones.  Il recommande aussi une coopération régionale et internationale renforcée.

Le rapport a été publié avant la reprise de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, qui commence le 28 février à Nairobi.

Contribution financière 

Avec les Maldives, il y a désormais 61 États Membres entièrement libérés de leurs contributions financières. 

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