Conseil de sécurité : les discussions sur une reconduction de la trêve doivent aboutir le plus tôt possible, avertit l’Envoyé spécial au Yémen
Le Conseil de sécurité a tenu, cet après-midi, sa réunion mensuelle sur la situation au Yémen et entendu l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, et la Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Mme Reena Ghelani. Après l’expiration, le 2 octobre dernier, de la trêve organisée sous l’égide de l’ONU, M. Grundberg a fait le point sur la situation au Yémen et sur les efforts de médiation en cours et les perspectives pour l’avenir. « Il est vital que les discussions en cours aient une issue positive le plus tôt possible », a-t-il déclaré.
« En dépit de certains incidents préoccupants, la guerre n’a pas encore pris le dessus », a résumé M. Grundberg. Mme Ghelani a confirmé que bon nombre des dispositions de la trêve continuent de tenir malgré son expiration, ce qui offre un répit à la population yéménite. Toutefois, il faut plus de six mois aux dividendes humanitaires pour prendre effet et les personnes affectées par ce conflit ont besoin de la garantie d’une paix durable avant de pouvoir décider de retourner chez elles après maints déplacements.
De plus, s’est inquiété l’Envoyé spécial, Ansar Allah a perpétré des attaques dont la dernière hier à Al-Dhaba, dans le gouvernorat d’Hadramout après celles d’Al-Nashima, dans celui de Chaboua, ce qui risque de déclencher une spirale militaire et des violences. Ces attaques cherchent à priver le Gouvernement yéménite de ses principales sources de revenus, a-t-il déploré.
M. Grundberg a informé les membres du Conseil qu’il avait amorcé des discussions sur les mesures à prendre pour aboutir à un règlement pérenne du conflit, et présenté des options dans cet objectif. Il a réitéré que la communauté internationale, et en particulier les Yéménites, attendent des parties une preuve d’engagement concret vers un règlement pacifique du conflit. L’Envoyé spécial a donc exhorté les parties à « abandonner le court-termisme » et à travailler ensemble en faveur d’une solution à long terme.
La représentante d’OCHA a noté par ailleurs qu’avec la liberté de mouvement facilitée par la trêve, les civils étaient davantage exposés aux mines antipersonnel et aux restes explosifs de guerre. Plusieurs délégations, dont le Kenya et la Norvège, ont demandé aux donateurs de renforcer leur soutien au déminage et à la sensibilisation aux risques liés aux mines.
Les membres du Conseil ont jugé urgent de prolonger la trêve et de faciliter l’accès des travailleurs humanitaires, la France exigeant des houthistes qu’ils cessent notamment d’intimider les travailleuses humanitaires yéménites. Le Ghana, quant à lui, a engagé Ansar Allah à lever le siège de Taëz, principale pomme de discorde dans les négociations pour la prolongation de la trêve.
Pour leur part, les Émirats arabes unis ont dénoncé les derniers assauts des houthistes qui reflètent selon eux leurs « véritables intentions », ainsi que « leur détermination à revenir à la situation telle qu’elle était au Yémen avant la trêve ». Les opportunités de paix au Yémen restent ouvertes, mais seulement si les houthistes s’engagent vis-à-vis d’une solution politique qui mettra fin à la crise et assurera la sécurité et la stabilité pour le pays et la région, ont-ils insisté.
La fenêtre demeure ouverte, a assuré la Chine, qui a exhorté les parties concernées, en particulier les houthistes, à coopérer positivement avec l’Envoyé spécial pour résoudre les questions de paiement des fonctionnaires, renouveler la trêve et lancer un processus politique élargi. Seuls des contacts directs avec le mouvement houthiste feront sortir le processus de négociation de son « point mort », car il n’y a pas d’alternative à un large dialogue intrayéménite avec la participation de toutes les parties impliquées dans le conflit, a renchéri la Fédération de Russie.
Attribuant le blocage actuel aux houthistes, le Yémen a demandé au Conseil de sécurité de « donner la priorité aux intérêts du peuple yéménite sur les intérêts de ses dirigeants et du régime iranien » et de classer la milice houthiste comme groupe terroriste. D’après le représentant, la milice houthiste a causé la mort d’environ un demi-million de Yéménites et déplacé environ 5 millions d’habitants, alors que plus de 80% de la population attend aujourd’hui l’aide des agences humanitaires.
À son tour, l’Arabie saoudite a dénoncé les dernières attaques, affirmant que des experts militaires sont impliqués dans ces activités, certains pays de la région étant actifs dans le conflit au Yémen. Elle a jugé « inadmissible » que les houthistes posent comme condition de la trêve le paiement de salaires à leurs forces armées.
« Les dernières attaques terroristes des houthistes sont inacceptables et constituent un affront à la population yéménite et à toute la communauté internationale », ont martelé les États-Unis. Elles menacent de plonger de nouveau le pays dans le conflit. La Marine américaine, a ainsi indiqué le représentant, a récemment saisi 170 tonnes de matériel de guerre permettant la fabrication de plusieurs dizaines de missiles balistiques de moyenne portée, ce qui a fait dire aux Émirats arabes unis, appuyés par l’Inde, que les houthistes violent l’embargo sur les armes imposé aux termes des résolutions 2216 (2015) et 2624 (2015).
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Déclarations
M HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a fait le point sur la situation au Yémen après l’expiration, le 2 octobre dernier, de la trêve organisée sous l’égide de l’ONU, et sur les efforts de médiation en cours et les perspectives pour l’avenir.
« En dépit de certains incidents préoccupants, la guerre n’a pas encore pris le dessus », a assuré M. Grundberg. Toutefois, a-t-il indiqué, Ansar Allah a perpétré des attaques dont la dernière hier à Al-Dhaba, dans le gouvernorat d’Hadramout après celles d’Al-Nashima, dans celui de Chaboua, ce qui risque de déclencher une spirale militaire et des violences. Ces attaques cherchent à priver le Gouvernement yéménite de ses principales sources de revenus, a dénoncé l’Envoyé spécial, qui a ensuite souligné que les attaques visant des infrastructures civiles sont interdites au regard du droit international humanitaire et risquent d’avoir des conséquences économiques d’envergure, car toute attaque contre des infrastructures pétrolières et toute menace contre des compagnies pétrolières sapent le bien-être de toute la population du pays.
M. Grundberg s’est aussi inquiété des incidents survenus à Marib et Taëz, preuve s’il en faut de la fragilité de la situation. Il a en conséquence appelé les parties à davantage de retenue en cette période cruciale. La trêve a néanmoins permis la reprise des vols réguliers entre Amman et l’aéroport de Sanaa, et l’acheminement du pétrole vers le port de Hodeïda. Pendant ce temps, les efforts de médiation se poursuivent en vue d’une reconduction de la trêve. « Il est vital que les discussions en cours aient une issue positive le plus tôt possible », a-t-il déclaré, en remerciant les pays de la région, en particulier l’Arabie saoudite et le sultanat d’Oman. Outre ces efforts, M. Grundberg a informé avoir lancé des discussions sur les mesures à prendre pour aboutir à un règlement pérenne du conflit. Il a présenté des options dans cet objectif et répété son message qui veut que la communauté internationale, et en particulier les Yéménites, attendent une preuve d’engagement concret vers un règlement pacifique du conflit.
Dans cet esprit, les parties doivent aborder les questions politiques et économiques, comme la gestion des recettes pour le déboursement des salaires. Il est crucial de régler le conflit d’une façon complète, a martelé l’Envoyé spécial, appelant à la bonne volonté pour inverser les tendances catastrophiques qui caractérisent cette guerre. Pour qu’un règlement soit durable, il doit être vaste et inclure toutes les composantes de la société, y compris les femmes et les jeunes. Attendre n’est pas une option pour les femmes yéménites, y compris dans le nord, et notamment pour celles qui font partie du personnel de l’ONU, a ajouté M. Grundberg. Il a exhorté les parties à « abandonner le court-termisme » et à travailler ensemble pour une solution sur le long terme.
Mme REENA GHELANI, Directrice de la Division des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a confirmé que bon nombre des dispositions de la trêve continuent de tenir malgré son expiration, le 2 octobre, ce qui offre un répit à la population yéménite. Toutefois, il faut plus de six mois aux dividendes humanitaires pour prendre effet et les personnes affectées par le conflit ont besoin de la garantie d’une paix durable avant de décider de retourner chez elles après maints déplacements. Mme Ghelani a dit que les Yéménites ont besoin d’un retour à la normale afin de pouvoir reconstruire leur vie.
La Directrice a fait remarquer qu’outre la réduction des hostilités, les populations, plus particulièrement dans les régions au sud des lignes de front, ont déclaré à OCHA qu’elles attendent toujours les retombées positives de la trêve sur leurs moyens de subsistance et leur situation économique. Mme Ghelani s’est dit profondément préoccupée par l’impact continu des affrontements sur les civils et par une éventuelle résurgence des hostilités au Yémen. Au cours de la dernière semaine d’octobre, des bombardements et des tirs de snipers ont ainsi fait deux morts et huit blessés parmi les civils, des enfants pour la plupart, à Taëz. Début novembre à Marib, quatre personnes déplacées ont été tuées et au moins cinq autres blessées lors de l’explosion d’un hangar de stockage d’armes provoquée par les affrontements, a-t-elle ajouté, précisant que les groupes vulnérables payent le plus lourd tribut, le nombre d’enfants victimes ayant augmenté de 43% entre septembre et octobre 2022.
Mme Ghelani a également attiré l’attention sur les mines antipersonnel et les engins non explosés, la trêve ayant permis une liberté de mouvement accrue, mais également une exposition accrue aux mines et à ces engins. Ainsi, entre juillet et septembre, plus de 164 civils ont été tués et blessé, dont 74 enfants. Elle a en conséquence exhorté les parties au conflit à prendre toutes les mesures de précaution possibles en vue de la protection de la population civile sous leur contrôle contre les dangers résultant des opérations militaires et ce, par l’identification, le marquage et la décontamination des zones dangereuses. La Directrice a souligné que des financements supplémentaires sont nécessaires pour les activités de déminage et la facilitation d’importations des équipements.
Mettant l’accent sur les risques encourus par les migrants et les réfugiés, la représentante d’OCHA a informé que plus de 50 000 migrants avait effectué cette année le voyage en mer périlleux de la corne de l’Afrique vers le Yémen en quête d’une vie meilleure. Pour le seul mois d’octobre, le naufrage d’une embarcation de migrants s’est soldé par trois morts et la disparition de 28 personnes. D’autre part, a-t-elle encore rappelé, la faim continue à hanter plus de la moitié de la population yéménite. En dépit d’une certaine amélioration, « 17 millions de personnes ignorent quand sera leur prochain repas ». Mme Ghelani a cependant salué l’arrivée, le 15 octobre, d’une cargaison de 14 000 tonnes métriques de farine de blé dans le cadre de l’Initiative céréalière de la mer Noire, ainsi que de trois autres envois partis de l’Ukraine le 23 octobre, et les 13 et 17 novembre.
L’intervenante a évoqué par ailleurs les difficultés d’acheminement de l’assistance humanitaire, qu’elle a largement attribuées aux tracas administratifs. Elle a ainsi révélé que plus de 70 % des incidents d’accès répertoriés entre juillet et septembre, soit environ 500 sur 673, étaient dus à des blocages d’ordre administratif, la vaste majorité s’étant produit dans les zones contrôlées par les houthistes. L’instabilité économique et l’effondrement des services de base au Yémen sont des facteurs importants des besoins humanitaires, et cette dépendance est exacerbée par des lacunes anciennes en matière de financement du développement, a dit Mme Ghelani. Le plan de riposte humanitaire étant financé à hauteur de 55 %, elle a appelé à faire plus d’efforts. Toute escalade des combats aurait des conséquences catastrophiques pour la population et affecterait le chemin parcouru. « L’heure est venue d’agir maintenant. »
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a indiqué être encouragé par le maintien de la plupart des mesures de la trêve, en dépit de sa non-prolongation en octobre. Il a appelé à la fin des attaques terroristes menées par les houthistes contre la navigation internationale. Le ciblage des navires dans les ports méridionaux d’Al-Dhaba et de Qena constitue une grave menace pour la paix et risque de priver des millions de Yéménites de l’accès aux biens de première nécessité, a-t-il alerté, appelant à nouveau les houthistes à rechercher un règlement politique négocié, dirigé par les Yéménites, sous les auspices de l’ONU.
Le représentant a également estimé que la crise humanitaire qui continue de prévaloir au Yémen, exposant 17 millions de Yéménites à une insécurité alimentaire aiguë, souligne l’importance du renouvellement de l’Initiative céréalière de la mer Noire jusqu’en mars prochain. Elle a facilité l’importation de plus de 60 000 tonnes métriques de blé au Yémen ce mois-ci et continuera d’être une bouée de sauvetage importante pour les Yéménites. Cela dit, a-t-il poursuivi, la seule solution permanente à tous ces problèmes est la paix à long terme. Cela nécessitera un règlement politique négocié, dirigé par les Yéménites, sous les auspices de l’ONU, a redit le représentant, ajoutant que la trêve continue de représenter la meilleure opportunité de progrès. Dans l’intérêt du peuple yéménite, cette opportunité ne doit pas être gâchée, a-t-il conclu.
M. RICHARD M. MILLS (États-Unis) s’est dit encouragé par le fait que, bien qu’elle ait expiré, des éléments clefs de la trêve continuent de tenir. Cependant, a-t-il dit, « les dernières attaques terroristes des houthistes sont inacceptables et constituent un affront pour la population yéménite et pour toute la communauté internationale ». Elles menacent de plonger le pays de nouveau dans le conflit. La Marine américaine, a indiqué le représentant, a saisi 170 tonnes de matériel de guerre permettant la fabrication de plusieurs dizaines de missiles balistiques de moyenne portée. L’acheminement de l’aide humanitaire et de denrées essentielles est entravé par ces agissements d’un groupe qui ne recherche pas la paix, a déploré le représentant. Il a exhorté les houthistes à saisir l’occasion de mettre fin à huit années d’une guerre dévastatrice. Il les a appelés à participer à des négociations menées par l’ONU pour choisir la voie de la paix par le truchement d’un règlement politique inclusif négocié par et pour les Yéménites. Selon le représentant, les Yéménites veulent la paix, la justice et la stabilité économique. « Il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit ». Notant les divisions sur la scène internationale à l’heure actuelle, le représentant a souligné « l’unité frappante du Conseil sur ce dossier et dans la région ». Pour mettre fin au conflit, il est fondamental de continuer de soutenir le mécanisme d’inspection et de vérification des Nations Unies pour le Yémen qui veille à ce que les marchandises arrivent dans le pays sans entrave. Il a ajouté que la crise financière a été évitée dans le cadre de ce mécanisme. S’agissant du pétrolier SAFER, il faut éviter tout retard dans le déroulement des opérations de sauvetage. Le représentant a réitéré le choix auquel font face les houthistes: choisir la paix et la prospérité pour tous les Yéménites ou poursuivre le cycle insensé de violence.
M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a déclaré que le Yémen a atteint une phase critique depuis la fin de la trêve, alors que « la milice terroriste houthiste poursuit son approche agressive avec le peuple yéménite et le Gouvernement légitime », notamment avec ses attaques terroristes contre des installations pétrolières et des pétroliers à l’aide de drones, ou ses bombardements de biens civils et de camps de personnes déplacées dans les gouvernorats de Marib et de Taëz, entre autres. « Ces assauts reflètent les véritables intentions des houthistes ainsi que leur détermination à revenir à la situation telle qu’elle était au Yémen avant la trêve », a assuré le représentant. Or, le moment est venu de donner la priorité aux intérêts du peuple yéménite et de s’entendre sur une base solide pour reprendre un processus politique global sous les auspices de l’ONU. Les opportunités de paix au Yémen restent ouvertes, mais seulement si les houthistes s’engagent vis-à-vis d’une solution politique qui mettra fin à la crise et assurera la sécurité et la stabilité pour le pays et la région, a-t-il insisté. Le représentant s’est également dit préoccupé par les violations continues de l’embargo sur les armes imposé par les résolutions 2216 (2015) et 2624 (2015), rappelant que la semaine dernière, près de 170 tonnes de matières explosives ont été saisies dans le golfe d’Oman par la marine américaine. « Toute menace posée par le groupe terroriste houthiste aux pays voisins, y compris par le biais de lancements de missiles ou de l’utilisation de drones sera considérée comme une agression directe et fera l’objet d’une réponse immédiate et ferme de la part de la coalition arabe », a-t-il mis en garde.
M. SWABRI ALI ABBAS (Kenya) a rappelé qu’un bus était tombé d’une falaise alors qu’il traversait les points de contrôle des houthistes autour de Taëz le mois dernier, faisant trois morts et 22 blessés. Selon le représentant, cet événement souligne la nécessité de rouvrir complètement les routes de Taëz contrôlées par les houthistes. Il a condamné les attaques des houthistes contre des infrastructures civiles, notamment le terminal pétrolier d’Al-Dhaba dans le gouvernorat d’Hadramout et les ports de Qena et Al-Nashima dans le gouvernorat de Chaboua, qui violent le droit humanitaire international. Il a estimé qu’ils pourraient conduire à une reprise des hostilités.
M. Abbas a considéré l’interception signalée d’un navire transportant 70 tonnes de perchlorate d’ammonium - une substance utilisée pour fabriquer du combustible pour les missiles et des explosifs – soupçonné d’être à destination du Yémen, était un indicateur du fait que le Yémen pourrait être une base pour déstabiliser toute la région. Le représentant a demandé à ce que des enquêtes urgentes et indépendantes soient conduites sur cette grave affaire et que les mesures nécessaires soient prises pour punir les responsables.
Rappelant que les trois quarts des Yéménites dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour leur survie, le représentant a souligné que la crise climatique frappait des communautés déjà ébranlées par les effets d’un conflit prolongé. Les agriculteurs yéménites ont tout vu, a-t-il affirmé: si ce n’est pas un conflit prolongé qui détruit leurs moyens de subsistance, c’est une sécheresse extrême, et si ce n’est pas la sécheresse, ce sont les inondations. Il a souligné la nécessité d’envisager des solutions à long terme, notamment l’investissement dans une agriculture pouvant résister aux contraintes climatiques pour améliorer la sécurité alimentaire et encourager l’autonomie.
M. Abbas a demandé instamment l’intensification des actions de déminage dans toutes les zones touchées, la fourniture rapide d’équipements nécessaires aux activités de déminage et le soutien aux victimes. Il a affirmé que son pays suivait l’évolution de la situation concernant le pétrolier SAFER et appréciait les généreuses contributions faites jusqu’à présent, espérant que l’opération d’urgence puisse commencer dès que possible.
M. ZHANG JUN (Chine) a noté que la sécurité demeure très préoccupante au Yémen et a condamné toutes les attaques visant les infrastructures civiles. Invitant à une réduction des tensions, le représentant a observé que la trêve avait eu des effets bénéfiques sur la population. La fenêtre demeure donc ouverte, l’Envoyé spécial œuvrant d’arrache-pied en vue de la reconduction de la trêve, a-t-il estimé. Il a appelé les parties concernées, en particulier les houthistes, à coopérer positivement avec l’Envoyé spécial pour résoudre les questions de paiement des fonctionnaires, renouveler la trêve et lancer un processus politique élargi et une désescalade. Il a aussi encouragé les pays du Conseil de coopération du Golfe à aider à cet effet.
Concernant la situation humanitaire, le représentant a noté que 23 millions de personnes ont besoin d’aide alors que le financement des opérations des Nations Unies dans le pays reste insuffisant, ce qui a obligé les agences à réduire leurs opérations. Il a appuyé les démarches du Conseil d’unité nationale yéménite pour stabiliser la situation économique en général.
Des fonds suffisants ont été mobilisés pour la première phase des réparations du pétrolier SAFER, a observé le représentant qui a insisté sur l’urgence de ces opérations pour éliminer les risques et éviter, à terme, une catastrophe environnementale.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a dit sa déception que la trêve, qui a pris fin il y a près de deux mois, n’ait pas encore été renouvelée, tout en se réjouissant que, dans le même temps, la situation sur le terrain est désormais sensiblement meilleure qu’au début de cette année. Les combats sont désormais sporadiques. Le représentant a ensuite estimé que toute tentative de résoudre le conflit intrayéménite uniquement par le moyen de pressions conduit au résultat opposé. Seuls des contacts directs avec le mouvement houthiste feront sortir le processus de négociation du « point mort », car il n’y a pas d’alternative à un large dialogue intrayéménite avec la participation de toutes les parties impliquées dans le conflit, a-t-il ajouté.
La Fédération de Russie continuera en ce qui la concerne à apporter toute l’assistance possible à la médiation internationale au Yémen en maintenant des contacts avec toutes les forces politiques dirigeantes de ce pays, en les poussant activement vers une approche constructive, a assuré M. Polyansky. Le représentant a aussi dit commencer à s’inquiéter de la fixation, de plus en plus manifeste, de ses collègues occidentaux pour la reprise de l’exportation ininterrompue des hydrocarbures yéménites. Cette erreur a déjà eu des impacts négatifs sur les processus de règlement d’un certain nombre d’autres situations de crise au Moyen-Orient, a-t-il mis en garde.
Mme EDWIGE KOUMBY MISSAMBO (Gabon) s’est dit préoccupée par le regain de tensions et d’incidents sécuritaires au Yémen ciblant des civils depuis la fin de la trêve. Elle a condamné les récentes attaques aux drones perpétrées sur les ports pétroliers d’Al-Dhaba et de Qena. « Ces attaques sur fond de guerre économique sont de nature à constituer une menace sérieuse au processus de paix et de stabilité du Yémen, qui, si elles ne sont pas neutralisées au plus vite, risquent d’enliser le pays dans un conflit d’une intensité qui pourraient être pire que le précédent. » La reconduction de la trêve au Yémen reste un sujet crucial pour le Gabon, a insisté la représentante. Elle a espéré que les parties feront prévaloir l’intérêt du peuple yéménite sur leurs intérêts personnels et toute velléité de recours à la force. La représentante a exhorté les parties à reprendre les négociations afin de privilégier le règlement pacifique de leurs différends et à s’engager sur un nouvel accord multidimensionnel, dans le cadre d’un dialogue inclusif impliquant les femmes et les jeunes. Elle a pris note de l’engagement du Gouvernement du Yémen à soutenir les efforts de l’Envoyé spécial pour fournir les conditions adéquates pour le renouvellement de la trêve. Soulignant la grave situation humanitaire et les conséquences des restes d’explosifs sur les populations civiles, la représentante a dit que « les Yéménites ont besoin de l’appui de tous, particulièrement en cette période hivernale ».
Mme CÁIT MORAN (Irlande) a fait part de sa déception quant à la non-reconduction de la trêve au Yémen le mois dernier, car elle constitue la meilleure opportunité pour une paix durable au Yémen. Après avoir rappelé que le Conseil de sécurité a parlé d’une seule voix pour condamner les frappes de drones des houthistes du 21 octobre sur le terminal pétrolier d’Al-Dhaba, elle a renouvelé cette condamnation eu égard à la nouvelle frappe d’hier. Ces attaques, y compris celle du 9 novembre contre le port de Qena, sont totalement inacceptables. La représentante a exhorté toutes les parties, et les houthistes en particulier, à s’abstenir de toute action militaire et à s’engager de manière constructive et de toute urgence dans le processus onusien. Tout en soulignant qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit au Yémen, elle a reconnu le rôle des acteurs régionaux pour faciliter un véritable dialogue. Par ailleurs, les femmes au Yémen jouent un rôle crucial de médiation et de leadership, a-t-elle affirmé. Les femmes et les enfants sont également victimes de façon disproportionnée des restes des explosifs de la guerre. La représentante a soutenu l’approche inclusive de l’Envoyé spécial, y compris son engagement à réserver des places non transférables aux représentantes des femmes dans les pourparlers. « La participation des femmes n’est pas négociable. » Compte tenu de l’insécurité alimentaire et économique, il est crucial que les éléments de la trêve, soient préservés, y compris des flux réguliers de carburant dans le port de Hodeïda et les vols commerciaux à l’aéroport de Sanaa.
Mme MONA JUUL (Norvège) a qualifié la situation au Yémen de désastreuse se disant préoccupée par l’augmentation du nombre de victimes civiles au cours du mois dernier, dont 11 enfants. Elle a condamné les récentes attaques d’Ansar Allah contre le port d’Al-Dhaba et contre le pétrolier dans le port de Qena, une « menace sérieuse pour le processus de paix au Yémen ». Il est urgent de parvenir à un accord pour prolonger et étendre la trêve, afin de faire place à un processus politique, a-t-elle estimé. La représentante a appuyé les consultations de l’Envoyé spécial avec les femmes yéménites de divers milieux et régions. Elle a rappelé que 40% de la population du Yémen a moins de 14 ans et qu’au moins huit millions d’enfants avaient besoin d’aide humanitaire. Elle a appelé à appliquer totalement le plan d’action du Gouvernement du Yémen de 2014, visant à prévenir le recrutement des enfants dans les conflits armés, le protocole d’accord de la Coalition de 2019 et le plan d’action de 2022 des houthistes, ainsi qu’à mettre en œuvre rapidement les recommandations du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés. Avertissant que les mines affectent largement les civils, les enfants en particulier, la représentante a demandé aux donateurs de renforcer leur soutien au déminage et à la sensibilisation aux risques liés aux mines.
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a constaté que bien que la trêve ne soit plus en vigueur, il n’y a pas eu de montée des tensions au Yémen récemment, ni d’hostilités, si ce n’est une attaque de drone. Il n’y a pas non plus eu d’augmentation nette du nombre des victimes, a-t-il noté, relevant que effets de la trêve, qui a cessé, continuent de se faire sentir et de bénéficier à l’ensemble des Yéménites, grâce notamment au maintien des vols commerciaux et à l’approvisionnement en produits essentiels. Il a appelé à jeter les bases d’une stabilisation de la situation tout en espérant que la trêve sera renouvelée le plus tôt possible, s’inquiétant du risque de voir les perspectives de paix s’éloigner. Le représentant s’est également soucié de la gravité de crise humanitaire. À cet égard, la question de mines terrestres et des restes non explosés de guerre constituent une source de vive préoccupation, a-t-il déclaré. Il a appelé les autorités à lancer des activités de déminage, ainsi qu’à la levée des entraves administratives pour les organisations humanitaires, y compris le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a déclaré que « le Conseil de sécurité doit tout faire pour éviter une nouvelle montée des tensions ». Elle a appelé toutes les parties à la retenue et les houthistes à s’abstenir de toute provocation, qui pourrait de nouveau faire basculer le Yémen dans un cycle de violence. Elle a condamné les récentes attaques terroristes menées par les houthistes contre des terminaux pétroliers dans l’Hadramout et dans le Chaboua dont l’objectif est d’étouffer économiquement le gouvernement yéménite. Bien que les affrontements sur le terrain demeurent localisés, le Conseil ne peut se satisfaire de ce statu quo, a signalé la représentante, notamment à Taëz où la situation est intenable et les habitants vivent quasiment coupés du monde extérieur. Il est urgent de renouveler la trêve sur le terrain, qui est la première étape vers la reprise d’un processus politique. Pour cela, il s’agit d’abord de rétablir la confiance. Elle a appelé les houthistes à montrer des signes tangibles de leur volonté de négocier, s’agissant notamment des accès à Taëz.
L’accès humanitaire doit être préservé au regard de la persistance du conflit, a continué la représentante, exigeant des houthistes qu’ils cessent leurs intimidations vis-à-vis des travailleuses humanitaires par l’imposition de tuteurs masculins. Elle a appelé à la libération immédiate, sans préconditions du personnel des Nations Unies et du personnel humanitaire retenus par les houthistes. Elle a également exhorté à financer des activités de déminage et mettre en place davantage de sessions de sensibilisation aux risques. La représentante a en outre appelé les parties au conflit à veiller à ce que les populations fragiles puissent bénéficier de toute l’aide dont elles ont besoin. Il est important par ailleurs de lancer rapidement la première phase du plan opérationnel de sauvetage du pétrolier SAFER, a-t-elle poursuivi. Toutes les parties prenantes doivent s’engager sans délai et de façon constructive dans un processus politique de sortie de crise.
M. ENRIQUE JAVIER OCHOA MARTÍNEZ (Mexique) a estimé que la trêve a représenté le rétablissement de la confiance, mais aussi une occasion de parvenir à un cessez-le-feu durable et de progresser vers un accord de paix. Toutefois, le risque d’escalade reste latent. Le représentant a réitéré son soutien à l’Envoyé spécial pour renouveler la trêve et a salué les efforts de l’Arabie saoudite et d’Oman. À cet égard, les efforts de médiation qui ont eu lieu au niveau local pour la cessation des hostilités à Marib et Hadramout sont encourageants, a-t-il estimé. En revanche, il a condamné les menaces et l’incitation à la violence que les houthistes ont dirigées contre les sociétés étrangères, qui entravent la relance économique, la production et les exportations d’énergie et portent atteinte à la liberté de navigation dans la région. Il a exhorté les parties, en particulier Ansar Allah, à faire preuve de flexibilité afin de renouveler la trêve et de cesser définitivement les hostilités.
Le représentant a souligné qu’au cours du dernier trimestre de cette année, 17 millions de personnes, soit 56 % de la population, seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. En outre, 4,5 millions de personnes ont été déplacées par la violence. Il a fait part de sa préoccupation concernant le financement insuffisant de la réponse humanitaire et a demandé la suppression des obstacles administratifs et bureaucratiques et la fin des menaces contre les travailleurs humanitaires. Il a réitéré son soutien au cadre proposé par l’Envoyé spécial pour promouvoir une paix durable et inclusive qui inclut des mesures de relance économique. Par ailleurs, il s’est dit très inquiet des mines et autres restes d’explosifs. Il faut redoubler d’efforts pour résoudre ce problème, ce qui implique de faciliter l’importation d’équipements et d’accorder les visas nécessaires au personnel spécialisé, a-t-il précisé.
M. ARIAN SPASSE (Albanie) s’est félicité de l’action de l’Arabie saoudite, d’Oman et d’autres acteurs de la région en vue de favoriser le renouvellement de la trêve, notant qu’il n’y avait pas eu de détérioration grave sur le terrain depuis l’expiration de celle-ci. Il a appelé les parties à la retenue, estimant qu’il n’y avait pas de solution militaire au conflit et souligné l’importance d’engager un processus politique facilité pour les Nations Unies en vue de restaurer la paix. Le représentant a appelé les houthistes à s’éloigner de leur posture maximaliste et a condamné les attaques à Taëz et les échauffourées à Maariv ainsi que les attaques houthistes terroristes contre des ports civils.
Le représentant s’est dit inquiet de l’aggravation de la situation humanitaire et a appelé toutes les parties à garantir l’accès humanitaire et la remise en liberté du personnel humanitaire détenu. Il s’est dit très préoccupé par les violations de la résolution 2216 et du régime de sanctions relatif au Yémen. La saisie d’une cargaison de 170 tonnes d’explosifs est une preuve très claire des activités de l’Iran, qui continue à jeter de l’huile sur le feu au Yémen, a-t-il estimé, appelant la communauté internationale et le Conseil de sécurité à ne pas tolérer ce type de comportement.
Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a déclaré qu’il revient aux Yéménites eux-mêmes de choisir leur paix et de la faire. Cela implique y compris d’accepter le renouvellement de la trêve et de reprendre le dialogue politique intrayéménite. Dans ce contexte, la représentante a dit s’inquiéter des agissements d’Ansar Allah, qui attaque notamment les installations pétrolières et les pétroliers en mer à l’aide de drones sophistiqués. Cela pose aussi la question du respect de l’embargo sur les armes au Yémen décidé par le Conseil de sécurité, a ajouté la représentante, qui a appelé tous les États Membres à respecter ledit embargo. Mme Kamboj a par ailleurs estimé que l’Initiative céréalière de la mer Noire avait permis d’alléger une partie de la crise humanitaire au Yémen. Alors que l’Inde continue d’exporter son blé vers ce pays, sa représentante a dit espérer que l’Initiative se poursuivra au-delà de son terme actuel.
Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a regretté l’incapacité persistante des parties yéménites à parvenir à un accord pour prolonger la trêve. Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour amener les parties à renouveler l’accord de trêve afin de prévenir toute escalade possible des hostilités militaires. Les parties prenantes régionales ayant une influence sur les parties doivent tirer parti de cette relation pour les amener à mettre fin au conflit et à s’engager sur la voie de la paix, a exhorté la représentante, qui a aussi condamné les récentes attaques perpétrées dans le pays. Toute escalade des hostilités réduira à néant les progrès réalisés dans le cadre de l’accord de trêve et exacerbera la situation humanitaire dans le pays, a-t-elle averti. Elle a imploré les parties, en particulier Ansar Allah, de s’abstenir de toute action susceptible de troubler le calme et la tranquillité relatifs dont le peuple yéménite a joui ces derniers temps.
Sur le front humanitaire, la représentante a appelé à un soutien international continu pour lutter contre l’insécurité alimentaire généralisée au Yémen et pour combler le déficit de financement humanitaire actuel, afin que la nourriture et d’autres fournitures essentielles parviennent à tous ceux qui en ont désespérément besoin dans le pays. Elle a dit être préoccupée par le sort des travailleurs humanitaires portés disparus et détenus dans le pays et a demandé les informations sur leur sort et leur libération immédiate et inconditionnelle. Elle a appelé à des efforts concertés à l’échelle mondiale pour résoudre le problème des mines terrestres. Elle a regretté que le blocage continu des routes à destination et en provenance de la ville de Taëz reste l’un des principaux points de friction des négociations pour la prolongation de la trêve et a appelé Ansar Allah à lever le siège afin de soulager les souffrances des personnes touchées.
Concernant le pétrolier SAFER, la représentante a exhorté à l’action de l’ONU et de tous ceux qui sont impliqués dans le processus pour éviter une catastrophe humanitaire et environnementale.
M ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a réaffirmé son attachement à une approche de paix globale au Yémen fondée sur la solution politique convenue dans l’initiative du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre, ainsi que sur les résultats de la conférence de dialogue national globale et les décisions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2216 (2015). « À une époque où le peuple yéménite espérait retrouver la voie de la paix en acceptant une trêve humanitaire sous les auspices de l’ONU, et où un esprit d’optimisme régnait au Yémen après huit ans de guerre et d’impasse, cet espoir s’est dissipé lorsque la milice terroriste houthiste soutenue par l’Iran a refusé de renouveler la trêve », a déploré le représentant. Ce refus met également en danger la sécurité et la stabilité au Yémen et dans la région, en plus de torpiller l’effort de paix. Les milices continuent de saper les avantages obtenus pour le peuple yéménite au cours des six derniers mois, et de cibler les fondements économiques par un « crime de guerre délibéré », notamment en visant les ports d’Al-Dhaba, Al-Nashima et Qena dans les gouvernorats d’Hadramout et de Chaboua, a-t-il regretté. Cela s’est répété le 21 novembre 2022, lors d’une nouvelle attaque terroriste par des drones iraniens ciblant le port pétrolier d’Al-Dhaba, alors qu’un navire pétrolier commercial était amarré dans le port. Ces actes terroristes cherchent à plonger le pays dans une crise économique et humanitaire globale, et à empêcher les réformes des services et de l’économie. De plus, les milices ont placé des mines dans les voies maritimes internationales, mènent des actes de piraterie et détournent des navires, a-t-il dénoncé.
Face à cela, le représentant a demandé que la communauté internationale et le Conseil de sécurité assument leurs responsabilités et prennent des mesures strictes. « Le Conseil de sécurité doit donner la priorité aux intérêts du peuple yéménite sur les intérêts de ses dirigeants et du régime iranien », a-t-il estimé. D’après le représentant, la milice houthiste a causé la mort d’environ un demi-million de Yéménites, dont des femmes et des enfants, et a déplacé environ cinq millions d’habitants. Plus de 80 % de la population attend aujourd’hui l’aide des agences humanitaires. Il a souligné que, son gouvernement a approuvé la préparation d’une stratégie qui garantit que la décision de classer la milice houthiste comme groupe terroriste, n’affecte pas l’activité commerciale et le secteur privé. Enfin, le représentant a salué le rôle de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis dans leurs efforts pour alléger les souffrances des Yéménites. Il a apprécié également le soutien apporté par les États-Unis et le Royaume-Uni à la Banque centrale du Yémen avec un financement à hauteur de 300 millions de dollars. Il a réaffirmé son plein soutien au plan des Nations Unies visant à remédier au statut du pétrolier SAFER afin d’éviter une catastrophe environnementale, humanitaire et économique.
M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a dénoncé le refus des milices houthistes de reconduire la trêve. La communauté internationale est le témoin silencieux des circonstances dramatiques et des souffrances du peuple yéménite, a-t-il déploré, alertant en outre des implications sur la circulation maritime régionale et internationale. Il a invité le Conseil à examiner en toute transparence et objectivité les données sécuritaires, humanitaires et politiques de ce pays qui augurent de plus en plus d’instabilité et d’insécurité au Yémen et dans la région. Il a dénoncé les attaques houthistes à Chaboua, Qena et dans les camps de réfugiés, affirmant que des experts militaires sont impliqués dans ces activités, certains pays de la région étant actifs dans le conflit au Yémen. Il a également jugé inadmissible que les houthistes posent comme condition de la trêve le paiement de salaires à leurs forces armées.
Poursuivant, le représentant a estimé que la communauté internationale n’est pas pleinement consciente de l’ampleur de la crise humanitaire dans plusieurs villes, en particulier à Taëz, alertant que les attaques lancées contre les navires commerciaux et pétroliers dans les ports contrôlés par le Gouvernement légitime reviennent à prendre toute la population yéménite en otage. Il a ensuite assuré que l’Arabie saoudite souhaite la paix dans la région et cherche les meilleurs moyens d’élaborer un plan d’action humanitaire.