Le Conseil de sécurité salue les avancées politiques en Somalie mais pointe du doigt l’insécurité et les risques d’une catastrophe humanitaire
Comme le Représentant spécial du Secrétaire général, les États Membres du Conseil de sécurité ont salué aujourd’hui les progrès politiques réalisés en Somalie, pressant le nouveau Gouvernement de tirer avantage de cette dynamique pour promouvoir la stabilité politique et accélérer les réformes, cinq mois après le début du mandat de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS). Le Gouvernement fédéral de la Somalie a notamment été encouragé à poursuivre le dialogue avec les États fédérés. Toutefois, « la famine est aux portes de la Somalie », se sont inquiétées les délégations.
Les élections parlementaires, après un long délai, ont été menées à bonne fin et l’élection présidentielle s’est déroulée dans le calme en Somalie le 15 mai dernier. Selon le Représentant spécial pour la Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), M. James Swan, il faut tirer parti de cette opportunité et collaborer étroitement afin de progresser dans la réalisation des objectifs du nouveau Gouvernement. L’ONU, a-t-il assuré, est déterminée à aider les Somaliens à réaliser leurs priorités nationales. Pour atteindre ces objectifs, un partenariat de l’Union africaine et de l’ONU est fondamental, a recommandé la Cheffe intérimaire de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), Mme Fiona Lortan.
Les intervenants ont également pointé du doigt les nombreux défis auxquels le pays est confronté, notamment les risques de famine aggravés par la sécheresse et l’insécurité persistante causée par les activités terroristes des Chabab. Ils seraient entre 9 000 et 12 000 et auraient réussi à reconstituer leur vivier, a averti la Cheffe de l’ATMIS, Mme Fiona Lortan, lors de cette séance d’information initiée par la France qui préside le Conseil pour le mois en cours.
Pire, a renchéri la Haute Représentante de l’Union européenne pour la Somalie, Mme Annette Weber, les Chabab sont devenus « la franchise mondiale la plus riche et la plus puissante d’Al-Qaida », menaçant la paix et la sécurité ainsi que les efforts humanitaires en Somalie et dans la Corne de l’Afrique.
C’est à la suite des défaites qu’il a essuyées que ce groupe terroriste a commencé à fomenter des actes désespérés à l’encontre de cibles plus faciles et des populations civiles, a témoigné le représentant de la Somalie.
Les efforts de la Somalie pour constituer, intégrer et coordonner ses forces sont nécessaires à la fois pour obtenir des gains militaires et pour répondre aux préoccupations des citoyens en matière de protection, a indiqué le Représentant spécial. « Des forces somaliennes efficaces sont essentielles à la transition prévue de l’ATMIS », a-t-il insisté, réaffirmant la nécessité pour le Gouvernement fédéral et les États de la Fédération de collaborer étroitement pour lutter contre les Chabab. M. Swan a, en outre, reconnu les progrès dans la mise en œuvre de la résolution 2628 (2022) relative au Plan de transition de la Somalie, et demandé au Gouvernement fédéral, à l’Union africaine, à l’Union européenne et à l’ONU de définir des critères clairs et réalistes pour mesurer des progrès jugés encore trop « limités » par l’Union européenne.
Bien que le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) continue de fournir un soutien logistique à l’ATMIS, les A3 (Gabon, Ghana et Kenya) ont recommandé un financement adéquat et prévisible de la part de la communauté internationale pour permettre à l’ATMIS de s’acquitter efficacement de son mandat. « Si nous voulons garantir le succès de l’ATMIS, il convient de garantir son financement », a dit Mme Lortan. Elle a précisé qu’il manque à la Mission 40 à 50 millions de dollars pour assurer son fonctionnement et exécuter son mandat. L’ATMIS est un facteur de dissuasion pour freiner les activités extrémistes et illégales dans le pays, a estimé la Fédération de Russie, c’est même une garantie pour le renforcement de l’État.
Notant que le personnel de l’ATMIS sera réduit à hauteur de 2 000 soldats au cours du premier trimestre 2023, le représentant de la Somalie a jugé que le soutien aux mesures de stabilisation dans la phase de transition est fondamental « si nous voulons consolider les gains obtenus par les forces de sécurité somaliennes ». Il est toutefois impératif que l’ATMIS entame la réduction progressive de ses effectifs dès cette année, comme le prévoit la résolution 2628 (2022), afin que la Somalie soit en mesure, à terme, d’assurer seule sa sécurité, a fait valoir la France.
Sur le front humanitaire, quelque 7,8 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population du pays, sont touchés par la pire sécheresse depuis au moins quatre décennies, aggravée par des facteurs climatiques. Grâce au soutien des donateurs, les organisations humanitaires ont, depuis janvier dernier, quadruplé le nombre de personnes bénéficiant d’une assistance, pour toucher 5,3 millions de personnes, a informé M. Swan. Mais avec des besoins qui ne cessent de croître et la perspective récurrente d’une mauvaise saison des pluies, une nouvelle augmentation de l’aide humanitaire est essentielle, a-t-il plaidé.
La France a rappelé la contribution de 633 millions d’euros de l’Union européenne pour répondre à la crise humanitaire et alimentaire dans la Corne de l’Afrique, ainsi que la mise en place d’un pont aérien humanitaire, en juillet, afin de fournir une aide d’urgence. Nous avons fourni 700 millions de dollars d’aide humanitaire et alimentaire cette année, ont pour leur part souligné les États-Unis.
LA SITUATION EN SOMALIE S/2022/665
Déclarations liminaires
M. JAMES SWAN, Représentant spécial pour la Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), s’est félicité du climat politique en Somalie plus propice à la prise en compte des priorités nationales essentielles, après la conclusion du processus électoral en mai dernier. M. Swan a recommandé aux autorités fédérales et étatiques de tirer parti de cette opportunité et collaborer étroitement afin de progresser dans la réalisation des objectifs du nouveau Gouvernement, notamment l’amélioration de la gouvernance et de la justice, la lutte efficace contre les Chabab et la réponse urgente à la crise humanitaire qui s’aggrave.
Pour sa part, a promis le Représentant spécial, l’ONU est déterminée à aider les Somaliens à réaliser leurs priorités nationales. Poursuivant, le Chef de la MANUSOM a indiqué a que depuis sa dernière intervention devant le Conseil, en mai dernier, juste après l’élection du Président, M. Hassan Sheikh Mohamud, le Parlement somalien a approuvé à l’unanimité, en juin, la désignation de M. Hamza Abdi Barre, comme Premier Ministre, et confirmé son cabinet en août. Le nouveau Gouvernement a rapidement présenté un programme de travail quadriennal, fixant des objectifs et des activités dans six domaines: la sécurité, la justice, la réconciliation, le développement économique, le développement social et les affaires étrangères. À cet égard, il a rappelé que l’ONU et d’autres partenaires internationaux aident le Parlement à faire avancer les principales priorités législatives.
Malheureusement, a déploré M. Swan, les femmes restent sous-représentées aux postes ministériels et dans les commissions parlementaires: 13% seulement des membres du Gouvernement sont des femmes, et 21% des membres des commissions parlementaires. C’est pourquoi il a demandé à nouveau aux dirigeants somaliens de prendre des mesures supplémentaires pour garantir une participation significative des femmes dans toutes les institutions gouvernementales, ainsi que l’inclusion des jeunes et des groupes historiquement marginalisés.
Poursuivant, il a mis en avant l’insistance du Président somalien sur l’importance d’améliorer les relations entre le Gouvernement central et les États membres de la Fédération pour faire avancer les priorités nationales. L’une des premières actions louables de son mandat a été de rencontrer les dirigeants des États de la Fédération au sein du Conseil consultatif national, puis de se rendre dans plusieurs capitales des États. M. Swan a encouragé à poursuivre ces contacts. L’ONU travaille avec le Gouvernement à cette fin, a-t-il ajouté. Depuis son entrée en fonction, le Président Hassan Sheikh Mohamud a également effectué de nombreuses visites à l’étranger dans les pays voisins et chez d’autres partenaires bilatéraux importants.
Sur le plan de la sécurité, le Chef de la MANUSOM a indiqué que la nouvelle administration somalienne en a fait sa principale priorité nationale. Cela intervient à un moment où les Chabab ont fait preuve d’une audace accrue, s’est-il inquiété, évoquant les récents assassinats ciblés, les attaques complexes telles que celle de l’hôtel Hayat de Mogadiscio en août dernier, et les actions militaires à grande échelle le long de la frontière avec l’Éthiopie. Dans ce contexte, M. Swan a salué le courage et la ténacité des forces de sécurité somaliennes et des forces de la mission de transition de l’Union africaine en Somalie qui, au prix de nombreuses vies humaines, continuent de se battre pour défendre la population contre les Chabab.
Les efforts de la Somalie pour constituer, intégrer et coordonner les forces sont, à son avis, nécessaires à la fois pour obtenir des gains militaires et pour répondre aux préoccupations des citoyens en matière de protection. « Des forces somaliennes efficaces sont essentielles à la transition prévue de l’ATMIS », a-t-il insisté, réaffirmant la nécessité pour le Gouvernement fédéral et les États de la Fédération de collaborer étroitement pour lutter contre les Chabab, dans le respect des engagements régionaux et internationaux de la Somalie en matière de droits de l’homme.
La mise en œuvre de la résolution 2628 (2022) du Conseil progresse, et il est notamment demandé au Gouvernement fédéral, à l’Union africaine, à l’Union européenne et à l’ONU de définir des critères pertinents, clairs et réalistes pour mesurer les progrès accomplis, a-t-il pressé. Le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) continue de fournir un soutien logistique à l’ATMIS. Cependant, M. Swan a fait part de sa profonde préoccupation face à l’insuffisance des fonds disponibles pour les allocations salariales de l’ATMIS et pour le Fonds d’affectation spéciale des forces de sécurité somaliennes. Il a demandé instamment aux donateurs de verser de toute urgence des contributions supplémentaires.
Enfin, a averti le Représentant spécial, la Somalie est confrontée à une catastrophe humanitaire, puisque quelque 7,8 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population du pays, sont touchés par la pire sécheresse depuis au moins quatre décennies, aggravée par des facteurs climatiques. Certaines régions du pays sont confrontées au risque de famine. Grâce au soutien des donateurs, les organisations humanitaires ont, depuis janvier, quadruplé le nombre de personnes bénéficiant d’une assistance, soit 5,3 millions de personnes. Mais avec des besoins qui ne cessent de croître et une cinquième mauvaise saison des pluies prévue, une nouvelle augmentation de l’aide humanitaire est essentielle, a-t-il prévenu.
La crise humanitaire actuelle a particulièrement contribué à la vulnérabilité des femmes et des enfants déplacés, qui ont toujours été victimes de discrimination et exclus des services, a encore relevé M. Swan. En ce qui concerne le programme de développement à plus long terme, la Somalie a franchi des étapes importantes dans le processus d’allégement de la dette. En juin, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a permis de débloquer 350 millions de dollars de fonds de développement indispensables. Avant de conclure, M. Swan a réitéré l’engagement de l’ONU à continuer à soutenir le Gouvernement et le peuple somaliens dans la réalisation de leurs objectifs nationaux. Dans ce contexte, l’examen stratégique de la MANUSOM est bien avancé. L’équipe chargée de l’examen s’est rendue en Somalie au mois d’août et a tenu des consultations approfondies avec des représentants du Gouvernement et d’autres parties prenantes, en veillant à ce que les points de vue des Somaliens soient pris en compte dans son prochain rapport et ses recommandations au Conseil.
Mme FIONA LORTAN, Cheffe intérimaire de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), a qualifié de fondamental le partenariat de l’UA et de l’ONU pour atteindre les objectifs en Somalie, notamment « une Somalie en paix avec elle-même et avec le monde ». Elle a rappelé les derniers développements politiques en Somalie, avec la récente mise sur pied d’un Conseil des ministres inclusif. La Somalie est déterminée à rallier les soutiens à sa transition politique. Sur le plan sécuritaire, l’intervenante a qualifié la situation de préoccupante, avec la persistance des attaques asymétriques des Chabab et des assassinats ciblés de personnalités politiques. Elle a dénoncé les attaques contre la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), ainsi que le déploiement des Chabab le long de la frontière avec l’Éthiopie.
Mme Lortan a estimé que les Chabab seraient entre 9 000 et 12 000 et qu’ils auraient réussi à reconstituer leur vivier. Elle a rendu hommage aux forces armées somaliennes qui ont réussi à reprendre des territoires et à entraver les déplacements des Chabab. Ces forces ont tiré profit du soulèvement des communautés locales contre le joug des Chabab, a déclaré Mme Lortan. L’ATMIS soutient ces efforts, ainsi que les efforts de la police somalienne, en particulier à Mogadiscio. Nous entendons mettre sur place une base logistique pour mener les opérations de la Mission, a-t-elle déclaré. Le retrait de l’ATMIS dépendra de la capacité des forces de sécurité somaliennes à combler le vide sécuritaire qui pourrait survenir. « Si nous voulons garantir le succès de l’ATMIS, il convient de garantir son financement. » Mme Lortan a précisé qu’il manque à la Mission 40 à 50 millions de dollars pour assurer son fonctionnement et exécuter son mandat. Enfin, elle a averti que la Somalie est au bord de la famine, avant de souligner les efforts de l’ATMIS pour fournir une aide humanitaire, en particulier dans les zones touchées par la sécheresse.
Mme ANNETTE WEBER, Haute Représentante de l’Union européenne pour la Somalie, a commencé par prévenir que les Chabab sont devenus « la franchise mondiale la plus riche et la plus puissante d’Al-Qaida », menaçant la paix et la sécurité ainsi que les efforts humanitaires en Somalie et dans la Corne de l’Afrique. L’incursion en Éthiopie à la fin du mois de juillet a été la plus importante depuis la création de l’organisation, suivie d’une attaque complexe meurtrière à Mogadiscio trois semaines plus tard, a-t-elle relevé. De nouvelles menaces ont été proférées à l’encontre du Kenya, où les Chabab sont également très présents. Ils continuent par ailleurs de contrôler de vastes portions de la Somalie. Leur pratique de l’extorsion et de la levée de l’impôt s’est accentuée, leur conférant une capacité opérationnelle et financière alarmante.
Les partenaires internationaux de la Somalie ont beaucoup investi pour rétablir la sécurité en Somalie, a rappelé Mme Weber. Les pays contributeurs de troupes dans le cadre de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) ont déployé des milliers de soldats et l’UE a formé les troupes et les forces de police somaliennes, sans compter son soutien financier à l’Union africaine depuis 15 ans, qui s’élève à 2,5 milliards d’euros. Nous avons également déployé trois missions de paix et de sécurité en Somalie et soutenu l’armée nationale et la police somaliennes à hauteur de 77 millions d’euros dans le cadre de divers instruments, a-t-elle poursuivi. « Assurer la sécurité en Somalie est devenu un ‘must not fail’ pour nous tous. » Elle a posé la question suivante: « Si plus d’une décennie d’investissements importants dans des missions de maintien de la paix et le renforcement des capacités de l’armée nationale somalienne ont abouti à un recul des gains sécuritaires contre les Chabab, que s’est-il passé? »
Nous sommes maintenant cinq mois après le début du mandat de la Mission de transition, a fait remarquer la Haute Représentante. En raison du transfert tardif du pouvoir et de la mise en place du nouveau cabinet, les progrès concernant la mise en œuvre de la résolution 2628 (2022) du Conseil de sécurité ont été limités. Le Quatuor, dont l’UE est membre, s’est réuni à la fin du mois d’août et a ensuite mené des discussions techniques sur les critères de référence de la mission de transition. La semaine prochaine, ces critères devraient être finalisés à Mogadiscio et transmis au Conseil de sécurité pour approbation. La résolution 2628 (2022) est le signe d’un changement. L’UE s’est engagée à soutenir la présence sécuritaire continue de l’ATMIS et, à cette fin, elle a engagé 140 millions d’euros pour 2022. Ladite résolution place les Somaliens à la tête de la transition, de la sécurité et de la lutte contre les Chabab. Le leadership somalien étant essentiel, Mme Weber s’est félicitée de l’engagement du nouveau Gouvernement à lutter contre cette organisation terroriste sur les plans militaire, financier et idéologique. Elle a demandé instamment au Gouvernement somalien de clarifier le plan de transition pour la Somalie et l’architecture de sécurité nationale. « Nous avons également besoin de repères ambitieux mais réalisables pour chaque phase de la transition et de les respecter », a déclaré la haute fonctionnaire.
La seule stratégie de sortie de l’ATMIS consiste à soutenir le secteur de la sécurité somalien, a-t-elle fait valoir. Or, selon elle, « les causes profondes de l’instabilité en Somalie ne sont toujours pas résolues ». La relation entre le Gouvernement fédéral de la Somalie et les États membres de la Fédération reste fragile, a observé Mme Weber. Les questions fondamentales telles que la sécurité, le partage du pouvoir et des ressources n’ont pas encore été abordées, a-t-elle déploré, blâmant les luttes politiques intestines. Nous devons maintenant progresser dans la mise en place d’institutions, d’autorités nationales, régionales et locales, assurer la prestation de services et établir le contrat social entre les citoyens et l’État. Aussi la Haute Représentante a-t-elle encouragé les dirigeants somaliens à s’unir, à finaliser la Constitution et à institutionnaliser un mécanisme de résolution des conflits par le biais d’une cour constitutionnelle ou d’une cour suprême. « La communauté internationale, qui a largement soutenu ce processus pendant plus d’une décennie, ne peut continuer à jouer le rôle d’arbitre des conflits internes. »
Mme Weber a ensuite rappelé que la Somalie doit faire face à une « vérité brutale »: le pastoralisme, mode de vie de plus de 90% de la population, n’est plus viable compte tenu de l’évolution du climat dans la région. Avec un climat de plus en plus hostile, il est inquiétant que les Chabab continuent d’exploiter la pénurie d’eau en détruisant les infrastructures hydrauliques. En réponse à la crise humanitaire croissante, l’UE a récemment promis 633 millions d’euros pour la région. Cette somme, a précisé Mme Weber, comprend 20 millions d’euros provenant de nos réserves humanitaires pour la Somalie, ce qui porte l’aide humanitaire de l’UE pour la réponse à la sécheresse en cours à 80 millions d’euros depuis décembre 2021.
Dans la lutte contre la menace multidimensionnelle que représentent les Chabab, la création du groupe des partenaires de sécurité de base à Mogadiscio est une bonne première étape, mais nous avons besoin d’un niveau politique où les principaux partenaires de la transition sur le plan sécuritaire se réunissent et contrôlent régulièrement les points de référence convenus. Le moment est venu de faire front avec nos partenaires somaliens, les pays contributeurs de troupes, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’Union africaine, l’ONU et toutes les autres entités, a conclu Mme Weber.
Déclarations
Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a félicité la Somalie pour l’achèvement de son processus électoral et la transition pacifique avec l’arrivée au pouvoir au Président Hassan Sheikh Mohamud. Toutefois, une action urgente est nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires de la Somalie. « La fenêtre pour empêcher la famine de se matérialiser se referme rapidement », s’est alarmée la représentante, en appelant à une réponse rapide. Après avoir rappelé la contribution de 180 millions de dollars de son pays pour répondre à la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, elle a demandé à tous les partenaires d’intensifier leur soutien humanitaire pour prévenir la famine. Elle s’est félicitée de la priorité élevée que le nouveau Gouvernement somalien accorde à la lutte contre les Chabab, tout en soulignant la contribution du Royaume-Uni à la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) et au Fonds d’affectation spéciale pour la Somalie. À ses yeux, le renouvellement de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) et du régime de sanctions sera l’occasion pour les membres du Conseil de sécurité d’examiner la façon dont ces instruments peuvent soutenir l’action de l’ATMIS contre les Chabab.
M. FERGAL TOMAS MYTHEN (Irlande) a félicité la Somalie pour la tenue des élections et la récente nomination du Premier Ministre. Il est maintenant temps de revenir aux fonctions essentielles du Gouvernement, notamment répondre aux besoins humanitaires, assurer le développement économique et poursuivre la lutte contre les Chabab. Pour ce faire, une approche consensuelle entre le Gouvernement fédéral de la Somalie et les États fédérés est vitale, a-t-il noté, en mettant en garde contre un retour à l’animosité du passé. Alors que le nombre de femmes au sein du cabinet somalien reste en deçà des engagements pris par la Somalie, le délégué a demandé au Gouvernement d’assurer une large participation des femmes dans la nouvelle administration. Par ailleurs, la sécheresse, les changements climatiques et le conflit avec les Chabab, ajoutés à l’inflation et à l’augmentation du coût des denrées alimentaires du fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, sont à l’origine d’une crise humanitaire « catastrophique ». Il incombe à la communauté internationale de fournir l’aide d’urgence nécessaire afin d’éviter une catastrophe. « Nous n’avons pas de temps à perdre », a martelé M. Mythen, tout en affirmant que la réponse doit être menée par le Gouvernement somalien. Il a condamné dans les termes les plus forts les récentes attaques terroristes menées par les Chabab à Mogadiscio.
M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a salué la désignation du nouveau Premier Ministre et la participation accrue des femmes à la vie politique. La situation humanitaire demeure néanmoins difficile. Il a dénoncé les attaques perpétrées par les Chabab et souligné le rôle critique de l’ATMIS pour combler tout vide sécuritaire dans le pays. Il est crucial de remédier à l’insécurité alimentaire dans le pays, a poursuivi le délégué, en appelant à financer le plan de réponse humanitaire pour 2022. Il a jugé fondamental l’appui des partenaires de la Somalie à la transition politique en cours. Enfin, le délégué a apporté le soutien de son pays à la Somalie en vue d’un avenir stable et sûr.
M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana), s’exprimant au nom des A3 (Gabon, Ghana et Kenya), s’est félicité de de la convocation de la première réunion du Conseil consultatif national en juin 2022 et du consensus qui s’est dégagé sur les points suivants: la mise en œuvre du système fédéral; la préservation du processus d’élaboration de la constitution et l’achèvement de la constitution provisoire dans les délais convenus; l’adoption d’un plan d’action pour la mise en œuvre du système fédéral provisoire dans un délai convenu; la finalisation d’un système judiciaire national indépendant; et l’achèvement de l’architecture de sécurité nationale, qui est essentielle pour le maintien d’une lutte ciblée contre le terrorisme.
Toutefois, le représentant des trois pays s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire et la capacité des Chabab à poursuivre leurs opérations terroristes, qui démontrent la nécessité d’une coopération et d’une solidarité internationales accrues. Il a ainsi réitéré son appel aux partenaires internationaux et aux parties prenantes de la Somalie pour qu’ils soutiennent les efforts du Gouvernement fédéral afin de préserver la sécurité du pays et contrer les réseaux et les capacités des Chabab. Les A3 soulignent la nécessité d’un financement soutenu, adéquat et prévisible de la part de la communauté internationale pour permettre à la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) de s’acquitter efficacement de son mandat. Le délégué a instamment demandé aux dirigeants politiques de la Somalie de se concentrer sur l’avancement des priorités nationales convenues d’un commun accord, conformément au plan d’action des A3, afin de progresser dans la stabilisation de la Somalie et la reconstruction des structures d’un État fédéral fort.
Mme MONA JUUL (Norvège) a exprimé sa sympathie pour les victimes des récentes attaques des Chabab à Mogadiscio, parmi lesquelles se trouvaient deux ressortissants norvégiens. « La stabilité et l’unité politiques sont les clefs du progrès », a fait valoir la représentante, avant d’exprimer son appui au projet du Président Hassan Sheikh Mohamud d’améliorer les relations entre le Gouvernement fédéral et les États de la Fédération, notamment en accordant la priorité à la réforme constitutionnelle et à la réconciliation nationale. Selon elle, l’ATMIS et les forces de sécurité somaliennes sont en mesure d’apporter une réponse plus efficace à la lutte contre les Chabab, en particulier en mettant l’accent sur la protection des civils. Mme Juul a estimé à cet égard que, bien que les trois piliers du plan de transition se renforcent mutuellement, la stabilisation du pays à tous les niveaux revêt une importance particulière. De même, la fourniture de services de base tels que l’eau, les soins de santé et l’éducation, est cruciale pour renforcer la résilience locale. Les efforts visant à contrer les Chabab doivent en outre reposer sur une stratégie politique et de développement plus large, dans le cadre de la réconciliation nationale. Enfin, la déléguée s’est félicitée de l’attention portée par le Conseil consultatif national au dialogue entre le Gouvernement fédéral somalien et le « Somaliland », question « sensible et difficile » qui ne peut se régler, selon elle, que par le dialogue et l’instauration de la confiance entre les parties.
Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a condamné les attentats terroristes en Somalie et appelé le Gouvernement fédéral à assumer sa responsabilité notamment compte tenu des difficultés et des aspirations du peuple. Il est essentiel, selon elle, que le Conseil de sécurité exprime clairement son appui constant au cheminement du peuple somalien vers la stabilité et la sécurité. La déléguée a concentré son propos sur deux aspects, à savoir la menace terroriste des Chabab et la crise climatique humanitaire. S’agissant des Chabab, elle s’est inquiétée que ce groupe continue de déployer des technologies importantes pour mener ses activités, ce qui représente une menace pour nous tous: le Conseil doit rester uni pour faire face à cette menace transnationale. Quant à la crise humanitaire, le risque de famine croissant et la sécheresse qui pèse sur le pays au moment où plus de 6 millions de personnes manquent d’eau requièrent une action urgente de la communauté internationale. Pour leur part, les Émirats arabes unis ont déjà acheminé, depuis le début de cette année, 2 870 tonnes d’aide vers des millions de personnes victimes de la sécheresse.
Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a salué la désignation du nouveau Premier Ministre de la Somalie, M. Hamza Abdi Barre. Elle a appelé les responsables politiques du pays à œuvrer pour une participation accrue des femmes à la vie politique et à restaurer la confiance entre l’État et les Somaliens. La déléguée a souligné l’instabilité de la situation sécuritaire en Somalie, marquée par la persistance des attaques des Chabab. Elle a ensuite appelé le Gouvernement à adopter une législation sur les droits de l’homme. Enfin, qualifiant la situation humanitaire de « catastrophique », avec notamment une grave sécheresse et la famine qui menace, elle a appelé à des efforts accrus pour y remédier.
Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) s’est dite extrêmement préoccupée par la réalité tragique à laquelle sont confrontés des millions de Somaliens, en raison de la pire sécheresse depuis quatre décennies. Face au risque imminent de famine, il est urgent d’agir. Par ailleurs, les récentes attaques des Chabab soulignent le risque que le groupe terroriste représente non seulement pour la Somalie, mais aussi pour la région, a-t-elle poursuivi. La lutte contre les Chabab nécessite une coordination et une collaboration étroites entre tous les acteurs sur le terrain, a affirmé la déléguée, en appelant le Gouvernement à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le plan de transition sécuritaire. Elle a dit attendre avec impatience de recevoir dans les prochains jours les repères et indicateurs proposés pour une mission de transition de l’Union africaine plus efficace et pour la mise en œuvre de l’architecture de sécurité nationale somalienne et du plan de transition, conformément à la résolution 2628 (2022) du Conseil de sécurité. L’évaluation technique par le Secrétaire général des capacités de gestion des armes et des munitions de la Somalie sera également essentielle, a-t-il ajouté.
M. DAI BING (Chine) a estimé que la tenue, en mai de cette année, d’élections en Somalie a permis de jeter les bases d’un contexte politique permettant de relever les défis auxquels est confronté le pays. Depuis son élection, le Président Hassan Sheikh Mohamud a favorisé la réconciliation nationale et la coopération internationale. Après s’être félicité de la réunion du Comité national consultatif, en juin, qui a permis d’arrêter sept priorités en matière de développement, le représentant a espéré que les parties continueront de travailler dans un esprit de coopération afin de favoriser la paix et la coopération. Toutefois, la sécurité demeure un défi de taille pour le nouveau Gouvernement alors que les attaques terroristes continuent de se multiplier dans le pays. Il a encouragé à cet effet le Gouvernement à renforcer sa coopération avec l’Union africaine et d’autres partenaires clefs afin de promouvoir la mise en œuvre du plan de transition. Il a invité les bailleurs de fonds à mettre à la disposition de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) un financement prévisible permettant aux soldats de la paix d’accomplir leur mandat. La sécheresse, a poursuivi le délégué, a balayé les moyens de subsistance de la moitié des Somaliens et la famine est aux portes du pays. La communauté internationale doit donc intensifier son soutien afin d’éviter une catastrophe humanitaire. Pour sa part, la Chine fournit déjà une assistance humanitaire à la Somalie et entend l’aider à trouver une solution durable pour lutter contre la sécheresse.
M. VADIM S. KIRPICHENKO (Fédération de Russie) s’est inquiété de l’évolution de la situation en Somalie, pays aujourd’hui confronté à de graves défis, dont une profonde fragmentation territoriale et clanique de la société, une menace terroriste et une sécheresse à grande échelle. Le représentant a appuyé les efforts des dirigeants somaliens visant à stabiliser la situation politique intérieure. De même, il a salué l’achèvement du processus électoral en Somalie, et espéré que tous les acteurs du processus politique somalien, dont les dirigeants des États du Djoubaland, du Puntland et du « Somaliland », continueront de travailler avec Mogadiscio pour mettre en place un modèle fédéral solide. Dans le même temps, le représentant a insisté sur la nécessité d’assurer l’intégrité territoriale et l’unité de la Somalie. Enfin, il a salué l’action des soldats de la paix de l’Union africaine qui jouent un rôle clef dans la lutte contre le terrorisme. De plus, il a estimé que la présence de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) est un facteur de dissuasion pour freiner les activités extrémistes et autres activités illégales dans le pays, et c’est pour lui une garantie pour le renforcement de l’État. Pour finir, il a estimé important qu’il y ait une participation des Somaliens eux-mêmes au débat lié aux objectifs stratégiques, au mandat, à la taille, à la composition et au financement de l’ATMIS.
M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) a salué la formation du nouveau Gouvernement somalien, avant de dénoncer l’attaque du 19 août contre l’hôtel Hayat de Mogadiscio. « La menace sécuritaire que font peser les Chabab est considérable. » Il a salué les efforts de l’armée somalienne pour y remédier et souligné le soutien apporté par son pays à la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS). Il a précisé que les États-Unis ont pris des sanctions contre les fauteurs de troubles en Somalie et appelé les autres pays à en faire de même. Le délégué a également souligné la gravité de la situation humanitaire en Somalie, avec la famine qui menace. Nous avons fourni 700 millions de dollars d’aide humanitaire et alimentaire cette année, a conclu le délégué, en appelant les États Membres à accroître leurs efforts.
Pour M. RONALDO COSTA FIHLO (Brésil), la Somalie peut s’enorgueillir de progrès politiques significatifs importants en 2022, en particulier la formation du Parlement national et l’élection présidentielle pacifique et transparente du 15 mai. Des mesures importantes ont également été prises en vue de la reconfiguration de la présence des partenaires internationaux en Somalie, qui contrastent cependant avec la situation humanitaire dramatique dans le pays. Le délégué s’est dit préoccupé par les rapports indiquant que la sécheresse historique que connaît actuellement la Somalie pourrait se poursuivre jusqu’à l’automne, avec la possibilité d’une cinquième saison des pluies consécutive sans précipitations dans les mois à venir. Aussi a-t-il félicité les quelque 300 acteurs humanitaires qui fournissent une aide vitale à 5,3 millions de Somaliens dans des conditions logistiques et sécuritaires difficiles. Dans ce contexte, il a déploré la récente attaque des Chabab, qui a tué 20 personnes et détruit 7 camions de nourriture.
Mme ISIS MARIE DORIANE JARAUD-DARNAULT (France) a encouragé le Gouvernement fédéral de la Somalie à poursuivre le dialogue avec les États fédérés, notamment dans le cadre du Conseil national consultatif. Après avoir salué la nomination par le Gouvernement d’un envoyé spécial pour la réponse à la sécheresse, elle a invité la communauté internationale à se mobiliser pour faire face à la crise humanitaire. La représentante a rappelé la contribution de 633 millions d’euros de l’Union européenne pour répondre à la crise humanitaire et alimentaire dans la Corne de l’Afrique, ainsi que la mise en place d’un pont aérien humanitaire, en juillet, afin de fournir une aide d’urgence. « Cette situation témoigne des ravages du changement climatique et de ses conséquences pour la paix et la sécurité. » La représentante a fermement condamné l’exploitation de la détresse de la population par les Chabab afin de poursuivre leurs attaques terroristes. Pour lutter contre cette menace, la mise en œuvre du plan de transition est essentielle, a-t-elle noté, tout comme le renforcement des forces somaliennes, avec le soutien de l’ATMIS. Il est toutefois impératif que l’ATMIS entame la réduction progressive de ses effectifs dès cette année, comme le prévoit la résolution 2628 (2022), afin que la Somalie soit en mesure, à terme, d’assurer seule sa sécurité.
M. ABUKAR DAHIR OUSMAN (Somalie) a indiqué que depuis qu’il a remporté l’élection, le Président Hassan Sheikh Mohamud a pris des mesures pour créer un environnement propice à l’unité et à la réconciliation entre tous les acteurs. De fait, a-t-il précisé, le nouveau Président s’est rendu dans trois États de la Fédération: l’État du Sud-Ouest, le Galmudug et Puntland. En outre, la première réunion du Conseil consultatif national a permis de jeter les fondements des priorités nationales: le parachèvement de la nouvelle constitution; l’adoption d’un modèle électoral unique; la réconciliation sociale et politique; et l’adoption d’un modèle de justice adaptée. La prochaine réunion du Conseil consultatif national, prévue le 10 septembre à Mogadiscio, portera sur le renforcement de la confiance en vue de la mise en œuvre de la feuille de route et du plan d’action pour favoriser la réalisation de ces priorités nationales, a informé le représentant.
Sur le front sécuritaire, des progrès de taille ont été réalisés dans la mise en œuvre du plan de transition, s’est félicité M. Ousman. L’armée nationale a continué de mener des opérations contre les Chabab, ce qui a permis de reprendre des villes et des villages. C’est à la suite des défaites qu’il a essuyées que ce groupe terroriste a commencé, à son avis, à fomenter des actes désespérés à l’encontre de cibles plus faciles et des populations civiles, alors que règne une grave sécheresse au niveau national. Mais malgré les progrès réalisés dans la lutte contre les Chabab, les difficultés auxquelles est confrontée la Somalie restent entières, a averti le représentant. Il a noté que le personnel de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) sera réduit à hauteur de 2 000 soldats au cours du premier trimestre 2023. Dès lors, a-t-il insisté, « le soutien aux mesures de stabilisation dans la phase de transition est fondamental si nous voulons consolider les gains obtenus par les forces de sécurité somaliennes ».
Poursuivant, le représentant a rappelé que le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) a géré le fonds d’affectation spécial destiné à l’armée nationale somalienne. Or celui-ci est confronté à des problèmes structurels, a-t-il souligné, citant également les retards dans les fonds consacrés aux projets à impact rapide. Il a fait part de la détermination de son pays à collaborer avec les bailleurs de fonds pour mettre en place à moyen terme un modèle alternatif pour financer toutes ces activités. Parmi les autres difficultés, le délégué a pointé du doigt le très faible recrutement de nationaux au niveau du BANUS et regretté des pratiques « discriminatoires » inacceptables. Il a également évoqué la mauvaise gestion des rations alimentaires dédiées à l’ATMIS et des déchets par le BANUS. En conclusion, il a estimé que les activités prévues au niveau national ne seront pas couronnées de succès sans soutien de la communauté internationale.