Yémen: briefing de l’Envoyé spécial au Conseil de sécurité sur la nouvelle prorogation de la trêve, qui laisse espérer un accord de trêve élargi
Une nouvelle prorogation de deux mois de la trêve conclue en avril entre le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes constitue un espoir de mettre fin au conflit qui dure depuis plus de sept années, a déclaré ce matin l’Envoyé spécial pour le Yémen. Encouragé par cette trêve aux mêmes conditions que la précédente, M. Hans Grundberg a invité les parties à utiliser les deux prochains mois pour poursuivre les négociations afin de parvenir à une trêve « élargie » d’ici au 2 octobre.
La trêve n’étant qu’une mesure provisoire visant à mettre fin aux hostilités et à répondre aux besoins urgents, l’Envoyé spécial a dit attendre des parties qu’elles s’appuient dessus pour parvenir à un éventail plus large de priorités, tant économiques que sécuritaires, et pour progresser vers des solutions plus durables aux questions politiques. Il a dit avoir insisté, au cours des dernières semaines, sur l’importance de négocier un accord pour une trêve élargie. Concrètement, sa proposition comprend un accord sur un mécanisme de décaissement transparent et efficace pour le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et des pensions civiles; l’ouverture de routes supplémentaires à Taëz et dans d’autres provinces; des destinations supplémentaires vers et depuis l’aéroport international de Sanaa; et des flux réguliers de carburant vers les ports de Hodeïda.
M. Grundberg a fait le bilan des quatre mois et demi écoulés depuis le début de la trêve initiale, qui ont marqué une réelle accalmie. Il a cité la reprise de certains vols commerciaux entre Sanaa, Le Caire et Amman; l’acheminement de 720 000 tonnes de pétrole jusqu’aux ports de Hodeïda et une baisse du nombre de victimes civiles, même si les décès et blessures imputables aux mines terrestres sont en hausse. Toutefois, sur la question du « siège de Taëz par les milices houthistes », comme l’a décrit le représentant du Yémen, M. Grundberg a concédé n’avoir pas réussi à obtenir la réouverture des axes routiers, alors même que c’est crucial du point de vue humanitaire. Il a appelé les parties au conflit à faire preuve de flexibilité pour parvenir à cette trêve élargie car, comme l’a souligné le Royaume-Uni, c’est « dans l’intérêt de toutes les parties et de la population yéménite ».
Le contexte de grave crise humanitaire a d’ailleurs inquiété les membres du Conseil, sachant que 17,8 millions de Yéménites vivent toujours dans l’insécurité alimentaire. Ils ont, dans l’ensemble, appelé les parties à s’engager dans un processus politique inclusif, incluant en particulier les femmes et la société civile. Ils ont conseillé de miser sur l’application et la consolidation de la trêve, d’une part, et sur la recherche de solutions plus durables pour répondre aux besoins humanitaires, économiques et sécuritaires, d’autre part.
La Directrice par intérim de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a, pour sa part, appelé à rester lucide, identifiant trois dimensions à cette crise: l’économie, l’environnement opérationnel pour les agences humanitaires et les financements. Sur le plan économique, Mme Ghada Mudawi s’est inquiétée d’un taux de change pire qu’au début de la trêve alors que les denrées alimentaires et les articles essentiels doivent presque tous être importés, dans un contexte de chute des importations commerciales pour le quatrième mois consécutif. Elle a pourtant rappelé que le Conseil de sécurité s’est engagé à faciliter de telles importations via les points d’entrée. Mais, a-t-elle constaté, le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies pour faciliter ces flux d’importations va probablement devoir cesser ses activités dans quelques semaines à cause de son sous-financement. Dès le mois d’octobre, il lui manquera en effet 3,5 millions de dollars, ont noté les États-Unis.
Mme Mudawi a aussi dénoncé les entraves à l’aide humanitaire, signalant trois tentatives de détournement de véhicules humanitaires ces deux dernières semaines. Une autre entrave est liée au fait que les autorités houthistes détiennent toujours deux fonctionnaires de l’ONU. Sur une note positive, elle a annoncé que le mois dernier, les États-Unis, « de loin le principal bailleur de fonds humanitaires », ont alloué 431 millions de dollars supplémentaires à l’appui du plan de riposte pour le Yémen. Ce plan est désormais financé à hauteur de 41%, a noté l’intervenante avant d’exhorter les autres donateurs à revoir leurs contributions à la hausse car, comme l’a souligné l’Inde, la trêve actuelle n’a pas vraiment permis d’apporter l’aide humanitaire attendue à cause d’un manque de fonds et de l’inflation mondiale des prix des denrées de base.
Le représentant du Yémen a assuré que son gouvernement fait de son mieux pour que la trêve humanitaire mène à un cessez-le-feu durable afin de mettre fin au conflit. Il a toutefois accusé les milices houthistes de ne pas vouloir sérieusement la paix et de ne faire aucun effort pour atteindre cet objectif. Ces milices reviennent sur leurs engagements et continuent de perpétrer des attaques et des violations, leur a-t-il reproché en faisant référence à plus de 50 violations quotidiennes de la trêve et au siège de Taëz. Elles utilisent le conflit militaire comme moyen de chantage, n’a pas hésité à dire le représentant en priant le Conseil de sécurité et la communauté internationale de revoir leur attitude par rapport à ces milices et à exercer une pression réelle pour qu’elles participent sérieusement aux efforts de paix et de désescalade.
Enfin, les membres du Conseil ont été nombreux à souligner l’urgence d’éviter une nouvelle catastrophe écologique et humanitaire à cause du pétrolier SAFER, alors que l’ONU est à pied d’œuvre pour lever les fonds nécessaires au financement du projet de transfert du pétrole se trouvant dans ce cargo.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Déclarations
M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a expliqué qu’il y a deux semaines, les parties ont convenu de prolonger de deux mois la trêve au Yémen selon les mêmes conditions, soit jusqu’au 2 octobre. Il a félicité les parties d’avoir pris cette mesure, qui permet la plus longue pause dans les combats depuis le début de la guerre. Cela permet également aux mesures humanitaires et économiques de l’accord de trêve de porter leurs fruits, s’est-il réjouit avant de saluer aussi, parallèlement à la prolongation de la trêve, l’engagement des parties à utiliser les deux prochains mois pour poursuivre les négociations afin de parvenir à un accord de trêve élargi d’ici au 2 octobre. Un accord élargi comprendrait des éléments supplémentaires susceptibles d’améliorer encore plus la vie quotidienne des hommes et des femmes yéménites, a souligné l’Envoyé spécial, qui y a vu également une chance de prendre de nouvelles mesures pour mettre fin au conflit. Alors qu’il travaille avec les parties pour atteindre cet objectif, il a rappelé à tous que l’absence d’un accord de prolongation de la trêve conduirait à de nouveaux cycles d’escalade et de violence, avec des conséquences prévisibles et dévastatrices pour la population yéménite. Le Yémen doit de toute urgence éviter ce scénario, a-t-il prié en appelant les parties à faire le choix d’édifier la confiance nécessaire pour éviter un retour à la guerre et commencer à ériger une paix pérenne.
Avant d’entrer dans les détails de la proposition de trêve élargie et d’expliquer les effets tangibles que cela aurait pour les Yéménites, M. Grundberg a fait le point sur la mise en œuvre de la trêve actuelle: quatre mois et demi après son instauration, la trêve continue d’être largement respectée sur le plan militaire, aucune opération militaire majeure ou modification des lignes de front n’a eu lieu et il n’y a eu ni frappes aériennes confirmées à l’intérieur du Yémen ni attaques transfrontalières. Par conséquent, le nombre de victimes civiles a fortement baissé, a-t-il dit en précisant que la plupart des victimes civiles sont tuées par des restes explosifs de guerre, y compris des mines terrestres et des munitions non explosées. M. Grundberg s’est d’ailleurs inquiété de voir une augmentation des enfants parmi les victimes de restes d’explosifs de guerre, qui représentent aujourd’hui environ 40% des victimes civiles signalées. Il a encouragé les parties à coopérer avec la Commission militaire de coordination pour faire le suivi de ces incidents, cet organe étant un résultat important de la trêve qui permet de maintenir un canal ouvert. La quatrième réunion de la Commission devrait avoir lieu au cours de la dernière semaine d’août à Amman, a-t-il annoncé, sachant que les parties ont convenu de se rencontrer également dans le cadre d’un groupe de travail technique pour établir une salle de coordination conjointe, qui soutiendrait la Commission en gérant les incidents. Le Président de la Commission, le Conseiller militaire principal de M. Grundberg, vient de terminer une visite de deux semaines à Aden, Sanaa et Taëz.
Les ouvertures de routes à Taëz et dans d’autres provinces continuent d’être au premier plan de ses efforts, a expliqué l’Envoyé spécial dont le Bureau a récemment passé du temps des deux côtés de la ligne de front à Taëz en travaillant avec les autorités locales, les médiateurs locaux et les organisations de la société civile. Plusieurs propositions avec différents ensembles de routes et options de séquencement ont été présentées aux parties, mais, a regretté M. Grundberg, il n’y a pas eu plus de progrès sur la réouverture des principaux axes routiers autour et vers Taëz. Il a toutefois souligné l’urgence de cette question qui est avant tout humanitaire. Il a aussi noté que le flux d’importations de carburant vers le port de Hodeïda se poursuit avec la prolongation de la trêve, qui a permis l’accès de 33 navires à ce port. À cet égard, l’Envoyé spécial a exprimé son appréciation pour le rôle central joué par le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies pour faciliter ces flux d’importations de produits pétroliers, tout en réitérant sa crainte que le manque de financement ne pousse à fermer ce mécanisme.
Il a également évoqué l’ouverture de l’aéroport de Sanaa aux vols commerciaux où il a dénombré 31 vols aller-retour, transportant plus de 15 000 passagers. Le Bureau de l’Envoyé spécial continue de travailler avec les autorités égyptiennes pour faciliter les vols réguliers vers et depuis Le Caire et, grâce à la coopération du Royaume hachémite de Jordanie, il y a désormais trois vols par semaine entre Sanaa et Amman, a encore précisé M. Grundberg.
Rappelant que, dès le début, il avait précisé que la trêve était une mesure provisoire visant à mettre fin aux hostilités et à répondre aux besoins humanitaires et économiques urgents, l’Envoyé spécial a expliqué qu’il insiste, dans ses discussions avec les parties, sur la nécessité de s’appuyer sur la trêve existante pour parvenir à un éventail plus large de priorités économiques et de sécurité et progresser vers des solutions plus durables aux problèmes ayant des implications politiques. Pour cette raison, M. Grundberg a insisté sur l’importance de négocier un accord de trêve élargi au cours des dernières semaines. Sa proposition à cet égard comprend un accord sur un mécanisme de décaissement transparent et efficace pour le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et des pensions civiles; l’ouverture de routes supplémentaires à Taëz et dans d’autres provinces; des destinations supplémentaires vers et depuis l’aéroport international de Sanaa; et des flux réguliers de carburant vers les ports de Hodeïda.
Une extension de l’accord porterait sur un accord à plusieurs voies pour aborder les problèmes humanitaires et économiques supplémentaires et créer un environnement plus propice aux discussions sur un cessez-le-feu durable et la reprise d’un processus politique dirigé par les Yéménites sous les auspices de l’ONU, a fait valoir l’Envoyé spécial. Il a dit avoir reçu des commentaires substantiels sur sa proposition des deux parties. Pour lui, il y a aujourd’hui une potentielle zone d’entente, mais il faut plus de temps aux parties pour en discuter les détails. Il a misé sur la dernière prolongation de la trêve pour continuer à travailler rapidement vers cet accord. Pour sa part, l’Envoyé spécial a dit vouloir intensifier ses efforts pour soutenir les parties dans le règlement des questions en suspens. Compte tenu de la complexité des problèmes abordés et des contraintes de temps, il les a appelées à faire preuve de flexibilité et à répondre positivement s’il leur demande de se réunir pour parvenir à un accord.
Mme GHADA MUDAWI, Directrice par intérim de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, s’est félicitée de la trêve, tout en affirmant qu’il faut rester lucide alors que se poursuivent les violences et une crise humanitaire très grave. Selon elle, cette crise a trois dimensions: l’économie, l’environnement opérationnel pour les agences humanitaires et les financements. Sur le plan économique, les conditions demeurent inquiétantes, avec un taux de change pire qu’au début de la trêve, a relevé l’intervenante. En outre, très peu de gens peuvent se permettre d’acheter des denrées alimentaires et d’autres articles essentiels qui doivent presque tous être importés, dans un contexte de chute des importations commerciales pour le quatrième mois consécutif. Le Conseil de sécurité, a rappelé Mme Mudawi, a souvent déclaré son engagement à vouloir faciliter de telles importations via les points d’entrée, tout récemment dans sa résolution 2624 (2022), mais le mécanisme en place va devoir cesser ses activités dans quelques semaines à cause de son sous-financement.
En outre, les personnels humanitaires continuent d’apporter une aide aux populations à travers tout le pays, mais font souvent face à des obstacles de taille dans leurs opérations, a-t-elle poursuivi. Elle a salué les efforts du Gouvernement yéménite pour s’attaquer aux problèmes d’insécurité et constaté, ces dernières semaines, une diminution relative des incitations à la haine contre les agences humanitaires sur les réseaux sociaux et dans les zones sous contrôle des houthistes. Si le nombre d’entraves à l’aide humanitaire au deuxième trimestre cette année constitue une amélioration par rapport au premier trimestre, elles sont encore trop nombreuses, a cependant estimé la Directrice. Les agences humanitaires ont été victimes d’au moins trois tentatives de détournement de véhicules ces deux dernières semaines et les autorités houthistes détiennent encore deux fonctionnaires de l’ONU, alors qu’elles avaient promis de les remettre en liberté au mois de novembre dernier. En outre, cinq travailleurs de l’ONU sont encore portés disparus depuis février, a constaté à regret la Directrice.
S’agissant enfin du financement des opérations humanitaires, Mme Mudawi a fait état de bonnes nouvelles. Le mois dernier, les États-Unis, « de loin le principal bailleur de fonds humanitaires », ont alloué 431 millions de dollars supplémentaires à l’appui du plan de riposte pour le Yémen, qui est désormais financé à hauteur de 41%. « Nous exhortons les autres bailleurs de fonds à revoir à la hausse leurs contributions jusqu’à la fin de l’année. » De son côté, l’ONU est toujours à pied d’œuvre pour lever des fonds afin de financer le projet lié au pétrolier SAFER, pour que débute le transfert du pétrole qui se trouve à l’intérieur de ce cargo le plus tôt possible, a assuré la haute fonctionnaire.
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a applaudi le rôle de l’Envoyé spécial qui a obtenu la prolongation de la trêve. C’est une grande réussite de la part de l’ONU et des parties yéménites pour la population du Yémen qui jouit de deux mois supplémentaires d’une paix relative et voit la possibilité de poursuivre les mesures de confiance et d’en tirer des fruits. Le représentant a également apprécié que les prix du carburant aient diminué grâce à l’acheminement de 720 000 tonnes de pétrole jusqu’au port de Hodeïda ces quatre derniers mois. Les Yéménites bénéficient aussi d’une plus grande liberté de mouvement, a encore salué le représentant en notant qu’il y avait eu 27 vols aller-retour à partir et à destination de Sanaa. Il a exhorté les parties à respecter les engagements pris pour l’élargissement de la trêve dans l’intérêt de toutes les parties et de la population yéménite. La paix est la seule garantie qui permettra de venir à bout de la crise humanitaire très grave, a-t-il rappelé. Notant le manque de financement humanitaire, le représentant a rappelé que sa délégation a aussi souligné le danger que représente le pétrolier SAFER. À cet égard, le Royaume-Uni a contribué le mois dernier à hauteur de deux millions de livres afin de gérer immédiatement le danger avant qu’il ne soit trop tard, a signalé le délégué.
Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a salué le renouvellement de la trêve au Yémen et la détermination des parties à vouloir poursuivre les négociations d’une trêve élargie. Elle les a invitées à donner une chance aux propositions de l’Envoyé spécial qui pourraient déboucher sur un cessez-le-feu durable et ouvrir la voie vers une paix pérenne. Après avoir salué le travail de l’Envoyé spécial et de son équipe, la représentante a appelé à l’inclusion des femmes dans les négociations de paix. Revenant à la trêve actuelle, elle en a constaté les bénéfices comme l’arrivée de carburant dans le port de Hodeïda, la reprise de certains vols commerciaux de l’aéroport de Sanaa sans oublier la baisse significative du nombre de victimes civiles. Notant que la population de Taëz ne peut toutefois pas encore profiter des fruits de la trêve à cause de la fermeture des axes routiers, la représentante a appelé à la réouverture des routes. Alors que la situation humanitaire reste grave, avec plus de 17,8 millions de Yéménites souffrant d’insécurité alimentaire, elle a appelé les donateurs internationaux à soutenir la réponse humanitaire de l’ONU pour le Yémen dans un contexte marqué par la hausse des prix des denrées alimentaires. S’agissant du pétrolier SAFER, elle a également appelé à soutenir la levée de fonds des Nations Unies pour éviter une catastrophe écologique « avant qu’il ne soit trop tard ».
Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) s’est félicitée de la prorogation de la trêve humanitaire pour deux mois supplémentaires, conformément à l’accord initial et à l’initiative de l’Arabie saoudite de 2021. Bien que les milices houthistes continuent de dresser des obstacles à cette trêve, la détermination du Conseil présidentiel à faire de l’intérêt national la priorité et la forte volonté régionale et internationale de préserver la trêve et ses acquis ont effectivement contribué à réduire la violence et à atténuer les souffrances humaines, a estimé la représentante. Avec la prolongation de la trêve, les houthistes ont encore la possibilité de s’impliquer dans les efforts internationaux pour trouver une solution durable à la crise, notamment en mettant fin aux violations quotidiennes de la trêve dans plusieurs provinces, dont celles de Hodeïda et de Taëz. Le siège de Taëz doit cesser, a martelé la représentante, avant de fustiger un comportement qui témoigne du mépris évident des houthistes pour les souffrances du peuple yéménite et d’un manque de sincérité dans le processus de paix.
M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) s’est réjoui de ce que la trêve apporte un certain répit à des millions de Yéménites. Il a demandé aux parties de mettre en œuvre les engagements pris, en particulier l’ouverture de routes à Taëz. Il a mis en garde contre la tentation de profiter de la trêve pour reconfigurer ou renforcer les positions militaires, en prévision des prochaines négociations. Le représentant a condamné l’attentat de Taëz du 24 juillet dernier et s’est dit préoccupé par les informations faisant état de combats dans la province de Saada. Il a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter toute nouvelle escalade. Il a aussi estimé que la trêve ne suffira pas à elle seule à régler la crise humanitaire, aggravée dernièrement par de graves inondations. Plaidant pour un accès élargi à l’aide humanitaire, il a exigé la fin des actes d’intimidation à l’encontre du personnel humanitaire. Préoccupé également par l’état du pétrolier SAFER, il a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour lancer les opérations de sauvetage le plus tôt possible.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a salué la décision des autorités officielles du Yémen et du mouvement Ansar Allah de prolonger de deux mois supplémentaires la trêve et ce, aux mêmes conditions. Cette étape, a-t-il dit, ouvre de réelles possibilités de stabilisation et il faut aussi espérer qu’elle facilite la transition vers des négociations directes, y compris sur la sécurité et l’économie. Le représentant a salué les efforts de M. Grundberg, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et d’Oman, qui ont joué un rôle clef dans le rétablissement de contacts entre les parties yéménites afin de prolonger la trêve. Pour sa part, a-t-il poursuivi, la Fédération de Russie maintient ses contacts avec toutes les forces politiques du pays et les exhorte à une approche constructive et à des compromis. Nous ne voyons, a-t-il souligné, aucune alternative au processus politique dans le cadre d’un dialogue interyéménite élargi à toutes les parties impliquées dans le conflit.
Pour l’heure, le représentant a prôné une interaction constructive des protagonistes yéménites avec l’ONU afin de mettre en œuvre les dispositions de la trêve et obtenir éventuellement une autre prorogation. Il a aussi appelé les parties à rechercher des solutions mutuellement acceptables pour rouvrir les routes de Taëz. Il a salué le travail du Comité de coordination militaire, avant de plaider pour une aide humanitaire non discriminatoire. Toute restriction et tout obstacle au travail des travailleurs humanitaires sont tout simplement inacceptables, a tranché le représentant qui a « une fois de plus » attiré l’attention sur la résolution 598 (1987) du Conseil de sécurité et sur d’autres initiatives visant la stabilisation régionale, y compris le concept russe actualisé de sécurité collective.
Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) s’est félicitée du renouvellement de la trêve, dont l’avantage le plus tangible est la diminution importante de la perte de vies humaines innocentes en raison d’une réduction globale de la violence. Cela étant, ces derniers mois ont été marqués par certaines violations de l’accord de trêve, notamment l’attaque en date du 24 juillet perpétrée à Taëz, qui a fait des morts et des blessés parmi des enfants, a déploré la représentante. Elle s’est dite également préoccupée par les progrès limités dans l’ouverture des routes à Taëz et dans d’autres provinces, une mise en œuvre « inégale » de la trêve qui n’est pas de bon augure selon elle pour la viabilité de celle-ci. La déléguée a également jugé regrettable que la trêve actuelle n’ait pas permis d’apporter l’aide humanitaire attendue à de nombreux Yéménites, en raison d’un manque de fonds pour les opérations et de l’inflation mondiale des prix des denrées de base. L’Inde, quant à elle, apporte depuis longtemps une aide humanitaire au Yémen en fournissant des médicaments et des denrées alimentaires, a assuré la déléguée, en soulignant que les hôpitaux de son pays ont accueilli des milliers de Yéménites, même pendant la pandémie de COVID-19. L’Inde a également exporté plus de 250 000 tonnes de blé au Yémen, depuis avril de cette année, afin d’atténuer les conséquences négatives sur le Yémen des variations de l’offre sur les marchés mondiaux des prix des denrées de base.
Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a estimé qu’avec la prorogation de la trêve, l’espoir est permis. Cette trêve, a-t-elle estimé, offre l’occasion d’une transition vers un accord plus global et plus solide et celle d’une solution pérenne au conflit. La représentante a appelé toutes les parties à hâter les négociations pour élargir l’accord, en se basant sur la proposition de l’Envoyé spécial relative à un cessez-le-feu global. Ce processus politique doit inclure les femmes, la société civile et les membres des communautés marginalisées. La première étape pour arriver à un accord élargi est d’agir sur l’urgence humanitaire, d’ouvrir les routes de Taëz et de payer les salaires des fonctionnaires, a souligné la représentante qui a aussi plaidé pour la libération sans condition de tous ceux qui sont détenus arbitrairement. Mon pays, a-t-elle prévenu, suit de près la situation à Saada et exhorte les Yéménites à transcender leurs divergences, en se basant sur les propositions des Nations Unies.
La représentante a rappelé que son gouvernement a fourni cette année plus d’un milliard de dollars pour l’aide humanitaire au Yémen, et cinq milliards de dollars depuis 2014. Elle a exhorté les donateurs régionaux à s’attaquer à la pire crise humanitaire au monde, à contribuer à la stabilisation de l’économie yéménite et à la fourniture des services sociaux de base et à financer le projet lié au sauvetage du pétrolier SAFER. Le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies aura besoin de 3,5 millions de dollars, au mois d’octobre, a-t-elle insisté. La trêve, a-t-elle conclu, a permis de réduire la violence, de sauver des vies, d’améliorer la liberté de mouvement et de créer un élan vers la paix. Il faut maintenant passer à l’étape suivante, a-t-elle encouragé.
M. PEDRO MEIRELLES REIS SOTERO DE MENEZES (Brésil) a salué la deuxième prolongation de la trêve nationale et remercié l’Envoyé spécial et son bureau pour leurs efforts soutenus à cet égard. Il a demandé que les conditions convenues en avril soient pleinement mises en œuvre, y compris la réouverture des routes à Taëz. Rappelant que l’Envoyé spécial a présenté un certain nombre de propositions sur cette question, et que ce Conseil a demandé à plusieurs reprises à Ansar Allah de faire preuve de souplesse, il a espéré que ces appels seront entendus. La trêve doit également être étendue, a-t-il relevé en rappelant qu’il existe un certain nombre de questions qui ne sont pas couvertes par les dispositions actuelles de la trêve et qui sont essentielles pour assurer la stabilité à court terme. Il a notamment parlé du paiement régulier des salaires par le Gouvernement. La proposition d’extension de la trêve présentée par l’Envoyé spécial vise à résoudre ce problème ainsi que d’autres, a-t-il souligné. Une trêve élargie est également une étape nécessaire vers l’objectif ultime de parvenir à un règlement politique global et durable, a-t-il observé en insistant sur la participation significative de tous les groupes de la société du Yémen, y compris les personnes handicapées, les jeunes et les femmes. Commentant l’exposé de Mme Mudawi sur la situation humanitaire « qui est toujours désespérée », le représentant s’est cependant dit encouragé d’apprendre qu’après des mois de difficultés financières, de nouvelles et importantes contributions ont été annoncées. Le Brésil s’est efforcé de faire sa part, notamment par des versements réguliers lors des annonces de contributions au cours des dernières années, a-t-il rappelé avant d’espérer que de nouvelles contributions seront faites sur d’autres questions urgentes, telles que le financement du Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies et du plan de réponse à la situation du pétrolier SAFER. Après sept ans de conflit, la trêve est la plus grande chance qu’il soit pour parvenir à une paix durable au Yémen, a-t-il conclu.
M. FERIT HOXHA (Albanie) s’est félicité que le Gouvernement du Yémen ait décidé d’aller de l’avant avec la réouverture du port de Hodeïda et de l’aéroport international de Sanaa. Il l’a ensuite appelé à adopter avec le Bureau de l’Envoyé spécial une approche « réaliste et responsable » s’agissant de la fin du blocus à Taëz et de l’échange de prisonniers. Le représentant a regretté l’attaque en date du 24 juillet qui a eu lieu dans une zone résidentielle à Taëz. Il s’est ensuite félicité de la réunion de la Commission militaire de coordination pour faciliter le dialogue et poursuivre les discussions sur la désescalade, avant d’exhorter les parties à continuer le processus permettant la remise en liberté de tous les détenus, conformément à ce qui a été arrêté en mars 2022. Le délégué a par ailleurs condamné l’incarcération de personnels actuels et passés de l’ambassade américaine et demandé la remise en liberté de tous les personnels des organisations internationales et ONG locales.
M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) a salué le renouvellement de la trêve offrant un soulagement temporaire aux Yéménites. Une trêve plus longue aurait été une meilleure option, a estimé le représentant, en appelant à la levée du blocus de Taëz. Exhortant les parties à respecter la trêve afin que l’on puisse avancer vers le dialogue sur une paix permanente, le délégué a prié les acteurs régionaux de s’impliquer. Il a condamné l’attaque dans le quartier résidentiel de Zaid Al-Moshki à Taëz et passant à la crise économique, il a salué la dernière contribution des États-Unis au Plan de réponse humanitaire pour 2022. Le représentant a conclu en se disant préoccupé par les violations de l’embargo sur les armes. Il a aussi appelé au financement du Mécanisme de vérification et d’inspection et à l’accélération des efforts pour régler la question du pétrolier SAFER.
M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a misé sur la reconduction de la trêve au Yémen pour donner au peuple yéménite « un rare répit dans une guerre qui n’en finit pas ». Il a espéré que cela permettra aux parties d’effectivement intensifier les négociations pour parvenir sans délais à une trêve prolongée, afin de consolider l’opportunité d’ouvrir la voie à des négociations visant une paix durable. Notant d’ores et déjà la réduction significative du nombre de victimes civiles, la réouverture de l’aéroport de Sanaa aux vols civils et l’atténuation de la crise du carburant, le représentant a toutefois rappelé que les acquis liés au renouvellement de la trêve restent mitigés. Il a en effet évoqué les violations sporadiques du cessez-le-feu et les combats dans la province de Chaboua entre les factions d’un même camp, le Conseil présidentiel. En outre, la situation humanitaire au Yémen demeure préoccupante, a-t-il relevé avant de relever également que les perspectives économiques restent sombres: le taux de change est inférieur aux niveaux d’avant la trêve, le pouvoir d’achat des ménages est extrêmement faible et les prix de l’énergie et des denrées alimentaires ont augmenté, faisant ainsi le lit de l’insécurité alimentaire. La question du financement du plan de réponse humanitaire du Yémen est, à ses yeux, un autre sujet de préoccupation même si ledit plan est désormais financé à près de 40%, à la suite d’un récent engagement de financement supplémentaire des États-Unis de 431 millions de dollars. Le représentant a encouragé les autres contributeurs à leur emboîter le pas. L’extension et la consolidation de la trêve au Yémen constituent un enjeu majeur dans le règlement de la crise, a conclu le représentant en regrettant le rejet par l’une des parties de plusieurs propositions de l’ONU visant à rouvrir les routes à Taëz et dans d’autres provinces ainsi que l’impasse des pourparlers. Il a donc appelé les parties à faire preuve de flexibilité et insisté sur l’urgence de relancer un processus politique basé sur un cadre multidimensionnel traitant des questions politiques, sécuritaires et économiques. Le but est de parvenir à un règlement global négocié du conflit, dans le cadre d’un dialogue inclusif impliquant les femmes.
Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a salué le renouvellement de la trêve au Yémen, le 2 août dernier, pour une période de deux mois, espérant qu’elle soit mise au service d’un engagement de l’ensemble des parties vers la paix. La représentante a ensuite réitéré son appel à un cessez-le-feu durable à l’échelle nationale et appelé les parties à tenir des discussions approfondies, sous les auspices de l’ONU, en vue d’un accord politique. C’est le seul moyen de mettre fin au conflit, selon la déléguée. Relevant par ailleurs que la situation sécuritaire et humanitaire est toujours très préoccupante dans certaines zones, elle a souligné l’importance de garantir un accès humanitaire à l’ensemble des populations dans le besoin et de remettre en liberté, sans préconditions, le personnel de l’ONU et les personnels humanitaires retenus par les houthistes, en particulier à Taëz. Très préoccupée également par les récents incidents qui se sont déroulés dans la province de Chaboua, la représentante a appelé à l’apaisement et à la coexistence pacifique dans l’intérêt du peuple yéménite. S’agissant de la situation du pétrolier SAFER, elle a souligné l’urgence d’éviter une nouvelle catastrophe écologique et humanitaire. Elle a lancé un nouvel appel à contribuer financièrement aux États et au secteur privé du Yémen afin de permettre le démarrage de l’opération de sauvetage, dans la continuité des efforts déployés avec d’autres bailleurs, sous la coordination des Pays-Bas, a ajouté Mme Broadhurst Estival.
Mme CÀIT MORAN (Irlande) s’est réjouie de la prolongation de la trêve mais a jugé regrettable que les houthistes n’aient pas encore accepté les diverses propositions de l’Envoyé spécial sur la réouverture des routes à Taëz. Elle a appelé à une trêve élargie qui conduirait à un cessez-le-feu durable à l’échelle nationale et à une solution politique inclusive trouvée par Yéménites eux-mêmes et placée sous l’égide de l’ONU. Pour la déléguée, l’exclusion des femmes des pourparlers de paix a un impact significatif sur les perspectives de paix. Mme Moran a en outre exhorté les houthistes à appliquer leur plan d’action sur la fin des graves violations des droits de l’enfant. Elle a encouragé le Gouvernement à redoubler d’efforts pour stabiliser l’économie. Plaidant également pour la libération immédiate de tous les personnels de l’ONU et des ONG, elle a conclu en implorant tous les acteurs de veiller à ce que l’établissement des responsabilités pour les crimes commis soit un élément central des futures discussions de paix. Sans cela, la paix ne saurait devenir durable, a-t-elle prévenu.
M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a salué la prolongation de la trêve et a encouragé les parties à parvenir à un accord sur une trêve élargie. En attendant, il faut rouvrir les routes à Taëz et trouver une réponse aux autres questions pressantes, a-t-il estimé. Il s’est dit inquiet des derniers affrontements à Taëz et à Chaboua et exhorté les deux parties à la désescalade, au respect de la trêve, à l’adoption de mesures de confiance et à la mise en place d’une vraie coopération, tout en veillant et à inclure les femmes dans tout le processus de paix. Le représentant s’est en effet dit déçu de ne voir aucune femme parmi les nouveaux ministres nommés. Il a aussi appelé les parties à respecter leurs engagements contre l’enrôlement des enfants. Chagriné par les nombreuses victimes des dernières inondations, il a souligné que ces dernières ont aussi déplacé les mines antipersonnel. Il a donc demandé que l’on redouble les efforts de déminage pour protéger la population civile. Soucieuse d’éviter une catastrophe écologique, la Norvège, a conclu son représentant, encourage la communauté internationale et les parties à appuyer le plan de l’ONU sur le pétrolier SAFER.
M. ZHANG JUN (Chine) s’est félicité de cette nouvelle prolongation de la trêve, qui a entraîné des changements très positifs dans le pays. Pour le représentant, la situation au Yémen se trouve à la croisée des chemins et toutes les parties prenantes doivent garder l’œil sur le cap, celui d’un règlement politique. De son côté, a poursuivi le représentant, la communauté internationale doit jouer un rôle actif pour avancer vers une trêve élargie et réunir les conditions d’une paix et d’une stabilité pérennes dans le pays. Mais tout d’abord, a-t-il dit, l’accord actuel doit être pleinement mis en œuvre et la situation humanitaire, améliorée. Or, a-t-il constaté, les opérations au Yémen sont menacées par un manque de financement depuis le début de l’été, sans compter que de nombreuses zones ont été récemment touchées par les inondations. Rappelant l’attachement de la Chine au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les pays et aux principes de la Charte des Nations Unies, M. Zhang a déclaré que son pays souhaite continuer de travailler avec les Etats du Golfe et avec la communauté internationale pour contribuer plus largement au processus de paix au Yémen.
M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a réitéré que son gouvernement reste engagé à œuvrer dans le cadre de l’Initiative du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre, et dans la mise en œuvre des résultats du dialogue national et des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la 2216 (2015). Le Gouvernement, a-t-il assuré, continue de faire en sorte que la trêve humanitaire soit couronnée de succès et mène à un cessez-le-feu durable afin de mettre fin au conflit, soulager des souffrances humaines et faciliter la vie quotidienne de la population du Yémen. Le représentant a toutefois accusé les milices houtistes de ne pas vouloir sérieusement la paix et de ne faire aucun effort pour atteindre cet objectif. Les milices reviennent sur leurs engagements par rapport à la trêve et continuent de perpétrer des attaques et des violations, a-t-il illustré en dénombrant plus de 50 violations quotidiennes de la trêve qui ont causé la mort de 187 personnes et blessé plus de 910 personnes. Il a aussi estimé que les milices houthistes sapent les efforts de désescalade et de paix en organisant le siège de Taëz, les accusant d’utiliser le conflit militaire comme moyen de chantage.
Selon le représentant, le dialogue est la meilleure façon de mettre fin à ce conflit et les houthistes doivent saisir de cette opportunité de paix en entamant un dialogue. « Il ne faut pas saper la paix et tomber dans l’escalade de la violence. » Il a ensuite accusé les milices de commettre des crimes contre l’humanité lorsqu’elles attaquent les populations civiles. Le représentant a ensuite salué les bénéfices de la trêve, notamment le retour des vols internationaux malgré les entraves placées par les houthistes, qu’il a également accusé de détourner les recettes des impôts qui auraient dû servir à payer les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite dans les zones contrôlées par les milices. « Ils se servent de cet argent pour financer leur guerre contre la population yéménite et pour prolonger le conflit. »
Le représentant du Yémen a informé que son gouvernement s’attèle à une série de réformes administratives, notamment pour mieux gérer les ressources et accélérer l’appui fourni par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Des projets sont mis en œuvre pour améliorer la qualité des services aux citoyens et pour soulager les souffrances humanitaires causées par la guerre, a-t-il ajouté. Il a dit attendre un appui accru de la communauté internationale pour ces différents projets et programmes afin d’assurer la stabilité et la reprise économique. Les interventions humanitaires doivent tenir compte des priorités nationales en matière de développement, a-t-il rappelé.
Enfin, le délégué a prié le Conseil de sécurité et la communauté internationale à revoir leur attitude par rapport aux milices et à exercer une pression réelle pour qu’elles participent aux efforts de paix et de désescalade de façon sincère. Il a terminé en mettant en garde contre le danger que représente le pétrolier SAFER, tant pour le Yémen que pour l’environnement, la région et le monde entier. La communauté internationale et le Conseil de sécurité doivent combler les lacunes de financement de la réponse et renforcer les plans pour éviter une catastrophe majeure, a-t-il prié.