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CONF221101-CS

Présidence ghanéenne du Conseil de sécurité: débats sur le renforcement de la résilience dans le maintien de la paix et sur la lutte antiterroriste en Afrique

Le sujet du seul débat public prévu ce mois-ci au Conseil de sécurité portera sur « l’intégration effective du renforcement de la résilience dans les opérations de maintien de la paix en vue d’établir une paix durable ».  C’est ce qu’a annoncé, cet après-midi en conférence de presse, le Représentant permanent du Ghana auprès des Nations Unies à New York, M. Harold Agyeman, qui assure la présidence tournante de l’organe en novembre.  Un autre débat, entre membres du Conseil seulement, portera sur la lutte antiterroriste en Afrique.

Expliquant ces choix, l’Ambassadeur a tout d’abord observé que la violence et le terrorisme sont les grands défis africains actuels.  Le débat-signature de la présidence ghanéenne, le 3 novembre, consistera en une analyse du contexte des conflits à partir d’un angle spécifique pour examiner comment la résilience peut devenir partie intégrante des opérations de paix.  Le but de cette intégration est d’arriver à contrer l’exploitation des services publics par les extrémistes qui s’en servent pour radicaliser les jeunes.  La présence de l’ONU dans ces efforts est importante, a assuré le Président du Conseil, surtout pour aider à contrecarrer les stratégies extrémistes visant en particulier les jeunes.  Cette réflexion est la continuation des efforts engagés par d’autres pays durant leur présidence du Conseil, a-t-il précisé. 

Le débat public sera présidé par la Ministre ghanéenne des affaires étrangères et de l’intégration régionale, Mme Shirley Ayorkor Botchwey.  Quatre exposés seront faits, par le Secrétaire général adjoint aux opérations de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix; le Commissaire de l’Union africaine pour les affaires politiques, la paix et la sécurité, M. Bankole Adeoye; la Présidente du Groupe des Aînés, Mme Mary Robinson; et la Directrice exécutive de Security Council Report, Mme Karen Landgren.

Le deuxième débat, non public celui-là, se tiendra le 10 novembre, sous la houlette du Président Ghanéen, M. Nana Akudo Addo, et portera sur le chapitre Menaces à la paix et la sécurité internationales sur le thème « Antiterrorisme en Afrique: un impératif pour la paix, la sécurité et le développement ».  M. Agyeman a précisé que l’objectif de cette discussion est de mieux appréhender la manière dont le Conseil de sécurité pourrait renforcer son appui à la lutte contre le terrorisme dans le contexte africain.  Les deux débats ne donneront pas lieu à des documents ou déclarations présidentielles, a-t-il répondu à une question de la presse. 

Le Représentant permanent a indiqué que le programme adopté ce matin sera le sceau de la septième présidence de son pays depuis que celui-ci a rejoint le Conseil, en 1962 et 1963.  Il a rendu hommage à l’excellent travail du Gabon qui présidait le Conseil en octobre, « très riche en activités et réunions », espérant poursuivre dans cet « axe africain » pour traiter des menaces à la paix et la sécurité sur le continent.  M. Ageyman s’est engagé en particulier à consolider une coordination efficace avec d’autres organes de l’ONU, à prendre en considération l’égalité des sexes et à impliquer une palette d’acteurs dans les activités du Conseil.  Le programme adopté contient la plupart des thèmes qui seront abordés ce mois-ci par les grandes conférences sur des problématiques mondiales organisées sous l’égide des Nations Unies, a ajouté l’Ambassadeur ghanéen. 

M. Ageyman a également évoqué un petit déjeuner organisé avec le Groupe des aînés, le second du genre après celui de 2021 sous la présidence de l’Irlande, auquel plusieurs anciens aînés ont déjà confirmé leur présence, notamment Mme Mary Robinson, M. Ban Ki Moon et le Prince Zayed. 

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, fera un point d’information le 2 novembre pour parler des grandes opérations sur les réfugiés et des causes profondes des déplacements forcés, a annoncé l’Ambassadeur ghanéen.  Le Conseil tiendra, le même jour, son débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine ainsi qu’une une réunion sur la question des Menaces contre la paix et la sécurité internationales.  Celle-ci, qui s’est ajoutée aujourd’hui au programme, a pour ordre du jour l’examen d’un projet de résolution soumis par la Fédération de Russie qui propose la création d’une commission d’enquête sur les activités menées, comme l’allègue la Russie, par l’Ukraine et les États-Unis en violation de la Convention sur les armes biologiques. 

Demain aura lieu également une réunion sous la formule Arria, convoquée par l’Albanie et les États-Unis, sur les droits de l’homme en République islamique d’Iran, ce qui, techniquement n’est pas une réunion formelle, a répondu M. Ageyman à une journaliste. 

Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale procéderont, le 4 novembre, simultanément et dans des chambres séparées, à l’élection d’un nouveau membre de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour pourvoir un siège rendu vacant par le décès en mai du juge Antônio Augusto Cançado Trindade, du Brésil. 

Une séance sur la Syrie (volet armes chimiques) est prévue le 7 novembre, ainsi qu’une séance d’information avec les pays contributeurs de troupes de la MINUSCA, la Mission en République centrafricaine.  Une séance d’information se déroulera dans la matinée du 9 novembre avec le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) sur la Libye. 

La matinée du 14 novembre sera réservée à une séance d’information avec les commissaires de police des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Dans l’après-midi, les membres du Conseil se prononceront sur des projets de résolution sur la Somalie, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA). 

Sur la question Paix et sécurité en Afrique, une séance se déroulera le 16 novembre sur le G5 Sahel et une autre le 22 sur la piraterie dans le Golfe de Guinée, avant une séance le même jour sur le Yémen.  Le Moyen-Orient sera encore à l’ordre du jour le 28, pour la séance mensuelle sur la question.

Le 21 novembre verra les présidents de trois comités de sanctions (1267/1989/2253, 1373 et 1540) présenter leurs rapports respectifs devant le Conseil.  Enfin, le 29 auront lieu une adoption sur le Comité 1540 (prolifération nucléaire) et une séance d’information sur les volets politique et humanitaire de la situation en Syrie.

M. Ageyman a ajouté que le Conseil devrait en outre poursuivre ses négociations autour d’un projet de déclaration présidentielle proposé par le Gabon au sujet du débat tenu le 11 octobre sur la coopération entre les Nations Unies et des organisations régionales et sous-régionales, qui avait été axé sur le partenariat avec l’Union africaine. 

Lors de ses échanges avec les journalistes, l’Ambassadeur a rappelé que le Conseil s’est réuni hier sur la suspension de la participation de la Russie à l’Initiative céréalière en mer Noire.  Le Conseil encouragera les efforts, sous la houlette du Secrétaire général et du Gouvernement de la Türkiye, pour remédier à la situation et stabiliser le marché mondial des céréales. 

Interrogé sur une éventuelle deuxième résolution sur Haïti, après celle du 21 octobre sur un régime de sanctions, qui porterait création d’une force de stabilisation du pays, il a souligné qu’un projet de résolution pourrait être déposé compte tenu des consultations en cours sur la question après la demande du Premier Ministre haïtien.

Commentant également les inquiétudes exprimées quant à la situation en Éthiopie, il a vivement soutenu les efforts de l’Union africaine et, là aussi, invité à attendre l’issue des pourparlers en Afrique du Sud.  Quant à la République démocratique du Congo, il a assuré que, bien que ne figurant pas dans le programme, elle reste une priorité.  Une mission du Conseil est prévue en RDC, du 7 au 18 novembre, pour un établissement des faits, a-t-il annoncé avant de déplorer le décès de quatre Casques bleus, qui ont été tués. 

Enfin, il a été interpellé sur le risque d’essai nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) avant les élections américaines du 8 novembre, une hypothèse inquiétante pour les membres du Conseil, notamment après les 15 derniers mois qui ont vu se multiplier tests et essais balistiques.  Il a renvoyé aux résolutions pertinentes du Conseil sur la RPDC dont le Gouvernement de ce pays fait fi. 

 

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