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Conseil de sécurité: renforcement de la responsabilisation et rôle des organisations régionales vis-à-vis des femmes en temps de troubles au menu de la présidence albanaise en juin 

Le suivi de la situation en Ukraine sera à nouveau « très présent » dans le programme de travail du Conseil de sécurité en juin, a indiqué, cet après-midi, le Représentant permanent de l’Albanie, dont le pays préside pour la première fois, ce mois-ci, l’organe de l’ONU en charge de la paix et de sécurité internationales.  M. Ferit Hoxha a ajouté que la présidence albanaise mettrait également l’accent sur deux thématiques spécifiques: le renforcement de la responsabilisation pour les violations du droit international, d’une part, et le rôle des organisations régionales dans la mise en œuvre du programme pour les femmes et la paix et la sécurité dans des contextes de troubles politiques et de prises de pouvoir par la force, d’autre part.  

Le traitement de ces deux questions, qui dominent un programme « traditionnellement chargé en juin », donnera lieu à des débats publics qui seront autant de moments forts de cette présidence, a précisé M. Hoxha lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU à New York.  Présidé par le Premier Ministre albanais, M. Edi Rama, le premier de ces débats se tiendra dès le 2 juin et permettra d’entendre les exposés de la Présidente de la Cour internationale de Justice (CIJ), Mme Joan Donoghue, et de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet.  

« Le respect du droit international et des droits humains est au cœur de notre politique étrangère et constitue une priorité de notre mandat au Conseil », a souligné le Représentant permanent de l’Albanie, pour qui la responsabilisation implique d’abord de refuser l’impunité.  À ses yeux, il y a urgence à agir, « il faut faire plus, mieux et plus vite », au nom des innombrables victimes d’abus, du Kosovo à l’Ukraine, de l’Afghanistan au Tigré, de l’Iraq au Myanmar et au Soudan.  « Nous devons redoubler d’efforts pour faire respecter les droits de ces personnes et mettre fin aux transgressions », a-t-il insisté.  

Le deuxième événement phare de ce mois prendra la forme d’un débat ministériel organisé le 15 juin.  Selon M. Hoxha, la séance sera cette fois présidée par la Ministre albanaise de l’Europe et des affaires étrangères, Mme Olta Xhaçka.  Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcera un discours d’ouverture, qui sera suivi d’exposés de la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Sima Sami Bahous, et de représentants de haut niveau de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Ligue des États arabes et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  

Autre moment important de ce mois, le débat public annuel sur les méthodes de travail du Conseil de sécurité aura lieu le 28 juin.  M. Hoxha a indiqué qu’un accent particulier serait mis sur le suivi post-COVID-19 de la mise en œuvre de la note S/2017/507, qui vise à accroître l’efficacité et la transparence des travaux du Conseil et de renforcer les échanges avec les États non membres de l’organe.  Le Conseil de sécurité tiendra par ailleurs le 14 juin son débat semestriel sur le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (MIFRTP). 

Actualité brûlante oblige, une séance d’information sur la situation en Ukraine est prévue le 6 juin mais d’autres réunions pourraient être programmées « en fonction de l’évolution sur le terrain », a expliqué M. Hoxha.  Centrée sur la question des violences sexuelles et de la traite des êtres humains, cette séance comptera parmi ses intervenants le Président du Conseil européen, M. Charles Michel.  Pour ce qui concerne les efforts visant à lutter contre l’insécurité alimentaire mondiale en facilitant les exportations de céréales depuis la mer Noire, le Président du Conseil de sécurité a confirmé la tenue de discussions incluant le Secrétaire général, tout en précisant qu’« aucun texte concret » n’est encore prêt.  

La réunion annuelle sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et l’Union européenne (UE) est quant à elle fixée au 16 juin.  Présidée par Mme Xhaçka, elle fera intervenir le Haut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, et la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo.  Pour le reste, le Conseil consacrera l’essentiel de ses travaux de juin à l’Afrique et au Moyen-Orient.  

S’agissant des questions africaines, il sera notamment question du Bureau des Nations Unies en Afrique centrale (BRENUAC) et de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) le 8 juin; de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) le 13 juin, avec une séance consacrée au renouvellement du mandat de la Mission le 29; de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) le 20; de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) le 22; et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) le 29, le renouvellement du mandat du Comité des sanctions 1533 sur la RDC devant intervenir le lendemain.  

Le Conseil prévoit d’autre part d’examiner le renouvellement du mandat de la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (MINUATS) le 3 juin, avant d’entendre, le 21, les Présidents des Comités des sanctions 1591 sur le Soudan et 751 sur la Somalie.  À ce copieux menu africain figure aussi le renouvellement, le 3 juin, de l’autorisation pour les États Membres d’inspecter les navires en haute mer au large des côtes libyennes et une séance d’information sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) le 29.   

Les questions relatives au Moyen-Orient comprennent des séances sur les volets humanitaire (20 juin) et politique (29 juin) du conflit syrien; l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech/État islamique d’Iraq et du Levant à répondre de ses crimes (UNITAD) le 8 juin; les développements de la situation au Yémen le 16; et la question palestinienne le 27.  Le renouvellement du mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) sera examiné le 29 juin, puis le Conseil entendra, le 30, un exposé sur le rapport du Secrétaire général dédié à la mise en œuvre de la résolution 2231 (2015), qui a approuvé le Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien.  

Le Conseil tiendra également un débat sur la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) le 23 juin et une séance d’information sur le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) le 16.  À noter par ailleurs que le 9 juin, l’Assemblée générale doit élire cinq membres du Conseil pour la période 2023-2024.

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