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Conseil de sécurité: situation en Ukraine, équité vaccinale et violence sexuelle dans les conflits au cœur des priorités de la présidence britannique en avril

Outre le suivi de la guerre en Ukraine, de ses effets connexes et d’autres situations, majoritairement en Afrique et au Moyen-Orient, la présidence britannique du Conseil de sécurité au mois d’avril accordera une large place à l’équité vaccinale face à la pandémie de COVID-19 et à la violence sexuelle liée aux conflits, a indiqué, cet après-midi, la Représentante permanente du Royaume-Uni lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York. 

Promettant une présidence à la fois « efficace et transparente », Mme Barbara Woodward n’a pas caché que le conflit en Ukraine continuera d’être au centre des préoccupations du Conseil ce mois-ci, avec une réunion d’information prévue dès mardi matin.  À cette occasion, a-t-elle précisé, le Secrétaire général, M. António Guterres, prononcera des remarques liminaires, tandis que la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, et son homologue en charge des affaires humanitaires, M. Martin Griffiths, feront un exposé. 

L’Ambassadrice a estimé que l’intervention de M. Griffiths aura une importance particulière compte tenu du fait que ce haut responsable onusien se trouve aujourd’hui à Moscou et demain à Kiev pour négocier avec les deux parties au conflit un cessez-le-feu humanitaire.  Il a le plein soutien de notre présidence et de tous les membres du Conseil, « à l’exception peut-être d’un ou deux », a assuré Mme Woodward.  « Au regard des images terrifiantes qui nous arrivent de Marioupol, de Boutcha et d’autres villes proches de Kiev, l’urgence humanitaire est extrêmement forte », a-t-elle souligné. 

Interrogée sur la demande de réunion d’urgence réclamée pour ce jour par la Fédération de Russie au sujet des événements de Boutcha, la diplomate a rappelé que la programmation des séances du Conseil est du ressort de la présidence.  Ainsi a-t-elle dit avoir réuni avec la séance déjà programmée demain sur la question humanitaire en Ukraine celle réclamée par la Russie, ce qui répond à la requête russe, a-t-elle expliqué, tout en reconnaissant que les questions humanitaires risquent d’être en partie éclipsées par la discussion sur les « probables crimes de guerre et de génocide » commis à Boutcha.  « Nous devons traiter de tout cela et maintenir la pression sur la Russie afin d’obtenir d’elle qu’elle cesse cette guerre illégale. »

Observant à cet égard que « la Russie continue d’être isolée au Conseil de sécurité », Mme Woodward a dit soutenir l’appel lancé aujourd’hui par les États-Unis en faveur d’une suspension de la Fédération de Russie du Conseil des droits de l’homme.  Elle s’est déclarée confiante qu’une majorité des deux tiers se prononcera pour cette décision à l’Assemblée générale, comme cela a été le cas pour les résolutions condamnant l’invasion russe de l’Ukraine d’une part, et appelant à une réponse humanitaire, d’autre part. 

Tandis que son homologue russe s’exprimait également cet après-midi devant la presse, la Représentante permanente du Royaume-Uni a confirmé qu’une réunion en formule Arria (réunion informelle et à huis clos des membres du Conseil), demandée par la Fédération de Russie, se tiendrait mercredi sur la question des supposés laboratoires d’armes bactériologiques en Ukraine. 

Elle a par ailleurs présenté les deux événements phares de la présidence britannique, le premier, programmé le 11 avril, prenant la forme d’une réunion d’information consacrée à la mise en œuvre des résolutions 2532 (2020) et 2565 (2021), axées sur la distribution équitable des vaccins contre la COVID-19.  Sous la présidence du Ministre d’État britannique pour l’Asie du Sud, l’Afrique du Nord, les Nations Unies et le Commonwealth, M. Tariq Ahmad de Wimbledon, cette séance comptera parmi ses intervenants le Coordonnateur en chef de la préparation des pays à la vaccination contre la COVID-19 à l’UNICEF, M. Ted Chaiban. 

Autre moment fort, le débat ouvert annuel sur la violence sexuelle liée aux conflits aura lieu le 13 avril et portera cette année sur « la responsabilité en tant que prévention », toujours sous la présidence de M. Ahmad de Wimbledon.  Mme Pramila Patten, Représentante spéciale sur la violence sexuelle dans les conflits, et Mme Nadia Murad, prix Nobel de la paix, devraient s’exprimer au cours de cette réunion en lien avec la situation des femmes et des filles en Ukraine, mais aussi au Myanmar, en Éthiopie et en Iraq, a précisé Mme Woodward. 

Le 12 avril, le Président de la Colombie, M. Ivan Duque, interviendra au Conseil lors de la séance trimestrielle sur ce pays, qui entendra aussi le Représentant spécial et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, M. Carlos Ruiz Massieu.  L’autre dossier européen au programme de ce mois sera le Kosovo, avec l’exposé semestriel sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), le 20 avril. 

Parmi les nombreuses questions africaines au menu de ce mois figure le renouvellement du mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), le 28 avril.  Cette séance d’adoption sera suivie de l’exposé semestriel du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), M. Karim Asad Ahman Khan, concernant les affaires en Libye.  Des séances d’information sont, d’autre part, prévues sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le 7 avril, et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), territoire contesté par le Soudan et le Soudan du Sud, le 21.  Le Conseil tiendra également, le 27, sa réunion semestrielle sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de 2013 pour la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs. 

S’agissant du Moyen-Orient, le débat trimestriel sur la question de Palestine aura lieu le 25 avril, tandis que les réunions mensuelles sur la Syrie se tiendront en deux fois, la première le 26 sur les volets politique et humanitaire, et la deuxième sur la question des armes chimiques, le 29.  Enfin, Mme Woodward a indiqué qu’il était « malheureusement possible » qu’une réunion soit convoquée au sujet du récent tir d’un missile balistique intercontinental par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et de l’apparente restauration de tunnels souterrains servant aux essais nucléaires de ce pays. 

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