En cours au Siège de l'ONU

CONF220104-CS

Le conflit israélo-palestinien, la protection des civils dans les villes et des femmes dans les processus de paix domineront la présidence norvégienne du Conseil de sécurité en janvier

« Meilleure nouvelle année ».  C’est en ces termes que la Représentante permanente de la Norvège, Mme Mona Juul, a ouvert cet après-midi, au Siège des Nations Unies à New York, la conférence de presse au cours de laquelle elle a présenté les grands axes de sa présidence du Conseil de sécurité pour le mois de janvier.  Tout en reconnaissant que l’année écoulée a été particulièrement « troublée » et que la situation internationale, du Yémen au Myanmar, en passant par l’Afghanistan, peut paraître bien « sombre », Mme Juul a appelé à rester « optimiste ». 

« La Norvège fera tout son possible au cours de ce mois pour promouvoir la paix et la sécurité internationales », a assuré la Représentante permanente.  Mme Juul a ainsi précisé que le processus de paix au Moyen-Orient fera l’objet d’une attention accrue de la part du Conseil puisque le débat public sur ce sujet, prévu le 19 janvier, se déroulera à un niveau ministériel.  « Il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États », a-t-elle dit, tout en reconnaissant que le temps commence à manquer pour sa réalisation.  « Cela ne veut pas dire que nous devons abandonner. »

Organisé le 18 janvier, le débat de haut niveau sur la question thématique « Les femmes et la paix et la sécurité » portera sur le sujet suivant: « Protéger la participation - remédier aux violences visant les femmes dans les processus de paix et de sécurité ».  Cet autre temps fort du mois, présidé par la Ministre des affaires étrangères de la Norvège, aura pour objectif d’identifier les « mesures concrètes » permettant de remédier à la marginalisation des femmes dans les processus de paix. 

« Celles-ci sont pourtant les premières victimes des conflits », a déclaré la Représentante permanente.  Des membres de la société civile prendront la parole au cours de cette réunion.  Intitulé « Guerres dans les villes: protection des civils dans les contextes urbains », le troisième débat public, prévu le 25 janvier, sera, lui, présidé par la Première Ministre de la Norvège et verra la participation du Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).  Il s’agira de réfléchir à une meilleure protection des civils, a expliqué Mme Juul. 

La Représentante permanente a aussi précisé qu’elle comptait convier tous les membres du Conseil à un séminaire en Norvège sur la diplomatie préventive, une sorte de « mini-Forum d’Oslo ».  « Ce sera un mois de janvier intéressant, à tout le moins », a dit Mme Juul, en relevant que si le Conseil est uni sur certains dossiers, il ne l’est pas sur d’autres.  La situation en Syrie sera examinée dans son volet politique le 24 janvier, tandis que le volet humanitaire sera débattu le 27 janvier.  Le programme d’armes chimiques syrien fera l’objet d’une réunion le 5 janvier.

Les membres du Conseil se pencheront sur les situations au Yémen et en Colombie respectivement les 12 et 20 janvier, a poursuivi Mme Juul, en rappelant le rôle important joué par son pays dans le processus de paix colombien.  Elle a aussi annoncé que la réunion sur l’Afghanistan, le 26, sera présidée par la Première Ministre norvégienne.

Par ailleurs, elle a signalé que le Conseil devrait adopter au cours de ce mois une résolution visant à lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée.  « Près de 90% des enlèvements en mer surviennent dans cette zone », a-t-elle rappelé.  La Représentante permanente a par ailleurs jugé « évident » le lien entre changements climatiques et conflits et souhaité que le Conseil accroisse son action dans ce domaine, « dans les limites de son mandat ».

Interrogée par les correspondants de presse, la Représentante permanente a balayé les principaux sujets de l’actualité internationale, en commençant par la situation en Libye, qui sera examinée le 24 janvier.  Elle a indiqué qu’elle n’a pas été « surprise » par le report des élections, qui étaient prévues le 24 décembre dernier.  Elle a exhorté les parties libyennes à œuvrer pour la tenue de ces élections, tout en soulignant la nécessité du retrait des forces étrangères et des mercenaires du pays.  S’agissant du Soudan, Mme Juul a exhorté les acteurs à s’engager dans la voie du dialogue.  Enfin, l’Ambassadrice a assuré que le Conseil agirait avec détermination si la situation en Ukraine devait connaître des développements inquiétants.

La Représentante permanente a fait le point sur la situation sanitaire en notant la flambée des infections de COVID-19 dans le monde et à New York.  Elle a néanmoins assuré que les réunions du Conseil continueront de se dérouler en présentiel.  Les interactions entre les membres sont en effet cruciales pour progresser sur les différents dossiers, a-t-elle dit, en assurant que toutes les précautions ont été prises pour ce faire.  Enfin, Mme Juul a souhaité la bienvenue aux cinq nouveaux membres du Conseil: l’Albanie, le Brésil, les Émirats arabes unis, le Gabon et le Ghana.

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