Soixante-dix-septième session
13e & 14e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4348

La Troisième Commission dresse un sombre bilan de l’exercice des droits de l’enfant, entravés par les crises à répétition et les conflits prolongés

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a poursuivi, aujourd’hui, sa discussion générale sur le thème des droits de l’enfant.  Plus de 70 États Membres ont cette fois pris la parole pour réitérer leur engagement en faveur d’un monde plus juste envers les enfants, détailler leurs arsenaux législatifs et, surtout, déplorer le retard pris par la communauté internationale dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) qui se rapportent à l’enfance. 

Premier obstacle sur ce chemin, la multiplicité des conflits civils et militaires a été déplorée par un grand nombre de délégations, à commencer par l’Ukraine, qui a rappelé que des bombardements russes opérés ce week-end ont à nouveau fait de jeunes victimes.  Des affirmations contestées par la Fédération de Russie, qui, dans un droit de réponse, a objecté que l’Ukraine se rend coupable de crimes contre des enfants, lesquels « périssent sous le feu d’armes fournies par l’Occident ». 

Le représentant de l’Afghanistan a, lui aussi, brossé le triste portrait d’une enfance brisée par la guerre.  Observant que son pays figure désormais sur la liste des États les plus périlleux pour les enfants, il a fait état de dizaines d’enfants tués dans un attentat suicide perpétré voilà 10 jours, avant de rapporter des cas de ventes d’enfants par leurs propres familles, sous l’effet du désespoir économique.  Le délégué d’un autre pays ravagé par le conflit, le Myanmar, s’est ému du cas d’une fillette de trois ans condamnée à plusieurs années de prison.  « Peut-on rester assis les bras croisés », s’est-il indigné, dénonçant également le bombardement meurtrier d’une école par les militaires au pouvoir.

Le Pakistan a également constaté que les enfants figurent parmi les principales victimes des situations de conflit armé et d’occupation étrangère.  Citant l’exemple de la région du Jammu-et-Cachemire, occupée par l’Inde, il a dénoncé, rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés à l’appui, 54 violations graves commises contre 49 enfants dans cette zone occupée par l’Inde. 

Autre défi infantile grandissant, la malnutrition a fait réagir plusieurs délégations, l’Équateur constatant que ce fléau est la conséquence directe d’une pauvreté croissante, facteur de violence mais aussi de sous-nutrition.  Citant des chiffres de l’UNICEF, les États-Unis ont, eux, rappelé que plus de 149 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique.  Pour y répondre, ils ont annoncé le versement de 2,9 milliards de dollars supplémentaires au plan de lutte contre l’insécurité alimentaire mondiale. 

Face à la violence, être une fille revient souvent à subir une double peine, ont martelé une majorité d’États Membres.  Pas moins de 2 millions de fillettes sont menacées de mutilations génitales et 10 autres millions de filles pourraient subir un mariage précoce ou forcé au cours de la prochaine décennie, ont à nouveau alerté les États-Unis, tandis que des pays, parmi lesquels le Togo, l’Éthiopie et le Mozambique, présentaient le mariage précoce comme un mal endémique, enraciné dans leurs sociétés.  Si certains États, comme le Gabon ou la Côte d’Ivoire, ont rendu le mariage précoce illégal, les ambitions semblent encore mesurées, la Syrie espérant faire chuter le taux de mariages de mineurs de 13% à 5%, tandis que le Népal entend éradiquer cette pratique, mais à l’horizon 2030.

Alors que les appels en direction de l’ONU, des partenaires de développement et des institutions financières se multipliaient pour qu’un soutien urgent soit apporté aux enfants des pays en développement, notamment ceux victimes des retombées néfastes de la pandémie, la République populaire démocratique de Corée a fait valoir que le droit au développement des enfants est une question « plus politique que pécuniaire ».  Politiques, les déléguées de la jeunesse du Luxembourg l’ont été en critiquant ouvertement l’éducation dispensée par leur pays, qui ne serait plus adaptée aux questions ayant trait à la sexualité.  Leurs homologues allemands ont, pour leur part, regretté que les enfants soient souvent appréhendés comme de simples cibles des efforts internationaux, quand ils pourraient en être des acteurs. 

Au cours de ce débat, l’éducation a largement été présentée comme un vecteur primordial de progrès, et ce, alors que plus de 11 millions de filles dans le monde risquent de ne jamais retourner à l’école après la pandémie.  La Colombie a ainsi soutenu qu’une année d’étude supplémentaire peut faire gagner jusqu’à 20% de revenus supplémentaires à une femme à l’âge adulte.  Certains pays qui s’enorgueillissent d’un taux global de scolarisation en hausse reconnaissent aussi que cette tendance profite surtout aux futurs hommes.  À l’instar du Togo, qui a constaté que 39% des filles en âge d’aller à l’école dans le pays ne sont pas scolarisées, contre 15% des garçons.  Un tableau que le Koweït s’est chargé de nuancer en se flattant d’un taux de scolarisation des filles, notamment aux niveaux secondaire et universitaire, supérieur à celui des garçons. 

La Troisième Commission reprendra ses travaux demain, mardi 11 octobre, à partir de 10 heures.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Suite de la discussion générale

Mme NATHALIA SÁNCHEZ GARCÍA (Colombie) s’exprimant au nom de la Global South Coalition, citant des chiffres de l’UNESCO, a relevé qu’une année d’étude supplémentaire peut faire gagner jusqu’à 20% de revenus en plus à une femme durant sa vie adulte.  Ne pas assez éduquer, de fait, revient à perdre des milliards, a-t-elle constaté, déplorant que 11 millions de filles aient quitté l’école durant la pandémie et pourraient ne jamais y retourner.  Elle a aussi noté que 370 millions d’enfants dans 150 États n’ont pas pu accéder aux repas scolaires.  Protéger les droits humains pour les femmes et les enfants impliquent des efforts collectifs, a-t-elle souligné.

Mme FATEMEH ARAB BAFRANI (République islamique d’Iran) a souligné l’approche exhaustive de son pays comprenant l’amélioration de textes législatifs, le soutien aux victimes et rescapés et l’offre de services de soins.  Nous continuons d’appliquer des programmes d’immunisation de masse pour protéger les enfants dès leur naissance, a-t-elle également indiqué.  Rappelant l’augmentation des cas de rougeole en 2019, elle s’est réjouie d’avoir reçu un certificat d’éradication, tout comme pour la rubéole.  La vaccination contre la COVID-19 est également mise en œuvre pour les enfants de plus de 5 ans, a-t-elle signalé.  En outre, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans était passé à moins de 15 pour 1 000 et les taux de mortalité maternelle et infantile se sont aussi améliorés, a-t-elle salué.

Évoquant la loi de 2020 sur la protection des enfants et des adolescents, la déléguée en a énuméré quelques articles, y compris sur la protection des enfants dans le cyberespace.  Par ailleurs, le code civil a été amendé en 2019 pour accorder la nationalité iranienne pour un enfant né de mère iranienne et de père étranger.  Enfin, la représentante a rappelé que son pays continuait à accueillir beaucoup de réfugiés et enfants déplacés, sans soutien international et malgré les sanctions coercitives unilatérales imposées à notre pays par les États-Unis.  Elle a alerté que les enfants en subissent les conséquences, notamment les enfants souffrant de leucémie ou de maladie rare qui risquent de mourir.  Les États-Unis doivent être tenus pour responsables pour ces crimes contre l’humanité, a-t-elle exhorté.

M. ANG CHENG LIANG (Malaisie) a rappelé que son pays a promulgué une loi sur l’enfance en 2001, renforcée par un amendement en 2016.  Ce dispositif législatif, a-t-il précisé, a conduit à la mise en place d’équipes de protection de l’enfance et de centres d’activités pour les enfants à la fois au niveau national et à l’échelon des districts, mobilisant les communautés pour appliquer des programmes de prévention.  Il a également indiqué que le principal ajout de l’amendement à cette loi, a été l’inclusion de la participation des enfants, via la création d’un conseil national pour les enfants.

Par ailleurs, les institutions pour enfants ont été renforcées, notamment grâce à l’augmentation progressive du nombre d’agents de protection et de probation, a détaillé le représentant.  En outre, a-t-il poursuivi, le Gouvernement malaisien a lancé le projet pilote « Family-Based Care » dans quatre États du pays, en vue de prévenir la détention inutile des enfants. 

Mme ALMAHA MUBARAK AL-THANI (Qatar) a déclaré que la vision nationale à l’horizon 2030 s’inscrit dans le droit fil des engagements pris au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Elle a indiqué que le Qatar a investi plus de 10% de son budget dans l’éducation.  De même, son pays a affecté plus de 800 millions de dollars dans le cadre de l’aide humanitaire au profit de 65 pays dans le monde.  La représentante a également fait état de la mise en place d’un portail qui a pour objectif de collecter les données sur les attaques lancées contre les installations éducatives, avant d’encourager les gouvernements et autres parties prenantes à signaler toute attaque contre les écoles dans une perspective de reddition de compte.

Mme INESS CHAKIR et Mme LARA BERTEMES, déléguées de la jeunesse du Luxembourg, ont constaté qu’il reste beaucoup à faire pour que les États Membres de l’ONU parviennent à mettre entièrement en œuvre les 54 articles de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Attirant l’attention sur certains problèmes relevés auprès des enfants et des jeunes de leur pays, elles ont cité l’impact néfaste de la pandémie de COVID-19, qui a non seulement affecté la santé physique des enfants, mais aussi leur santé mentale.  À cet égard, elles ont regretté le manque de structures de soutien pour la santé mentale des enfants en raison d’une pénurie de pédopsychiatres. Selon elles, cette situation affecte tout particulièrement les 12-18 ans, qui sont trop vieux pour une prise en charge pédiatrique et trop jeunes pour une prise en charge d’adulte.  Les jeunes déléguées ont également pointé le problème du cyberharcèlement ainsi que les autres formes d’agressions numériques, notamment sexuelles, déplorant l’absence de réglementation légale spécifique sur cette nouvelle forme de violence.  En outre, elles ont estimé que l’éducation sexuelle dispensée dans les établissements scolaires luxembourgeois n’est plus adaptée.  En effet, ont-elles fait valoir, ces cours abordent rarement le concept du consentement ou de la procédure à suivre en cas d’agressions sexuelles.  Elles ont préconisé l’adoption d’une approche holistique de développement adaptée à l’âge, avec un processus d’apprentissage scientifique fondé sur les droits et l’égalité des sexes.

M. ABDOU NDOYE (Sénégal) a appelé à renforcer la coopération pour mieux se relever de la pandémie et reconstruire en mieux les systèmes de protection sociale en faveur des enfants et des filles.  Il est crucial de définir de nouvelles orientations stratégiques, a-t-il estimé, citant entre autres l’importance de la protection contre la maltraitance, l’exploitation et la violence et la lutte contre les maladies telles que le VIH/sida.  Relevant des progrès notables au cours des trois dernières décennies, il a souligné que des défis importants restent à relever, notamment pour les filles, en ce qui concerne la mortalité post-infantile ou encore les mariages d’enfants.

Le représentant a ensuite détaillé les initiatives prises au niveau national en matière de santé, de nutrition ou encore de protection sociale pour les enfants et les jeunes jusqu’à l’âge de 21 ans.  Il a également signalé des mesures pour lutter contre la mortalité infantile en assurant des soins de santé gratuits pour les enfants âgés de 0 à 5 ans.  Enfin, il a indiqué que, sur le plan institutionnel, le Sénégal s’est doté d’un mécanisme consensuel de concertation à travers un comité intersectoriel national de protection de l’enfant.  Malgré ces progrès, de nombreux défis subsistent, a-t-il reconnu, indiquant que l’adoption prochaine d’un code de l’enfant reste une urgence et qu’un plaidoyer est en cours pour y parvenir. 

Mme VEOMANEE MEUNLUANG (République démocratique populaire lao) a indiqué que son pays accorde une attention particulière à la fourniture de services sociaux décents et d’aide d’urgence aux enfants et groupes vulnérables, y compris les enfants porteurs de handicap.  Nous visons à créer un environnement propice à la réforme du secteur de l’éducation, a-t-elle poursuivi.  Dans le secteur de la santé, des mesures efficaces ont été prises comme des campagnes de vaccination et d’immunisation gratuites.

La représentante a par ailleurs relevé que la consultation des enfants et des jeunes effectuée dans le cadre de l’examen national volontaire de son pays, a mis en évidence l’importance des politiques et des actions pour un redressement durable.  Détaillant le renforcement des politiques institutionnelles, elle a cité la création d’une commission nationale pour les mères et les enfants et le plan d’action national pour les mères et les enfants 2021-2025.  La déléguée a aussi évoqué la question de la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des enfants, faisant état de la création d’un centre de conseil pour les femmes et les filles, qui offre des services à celles ayant besoin d’une assistance immédiate et d’un accès à la justice, notamment pour celles qui risquent d’être victimes de la traite des personnes. 

M. DANG TRAN NAM TRUNG (Viet Nam) a rappelé que la pandémie de COVID-19 a privé les enfants d’école pendant un certain temps et a eu des effets négatifs sur leur santé mentale.  Au titre des mesures prises au niveau national en matière de droits de l’enfant, le représentant a fait état de l’adoption d’un plan d’action national 2021-2030, qui met l’accent sur la protection de l’enfance.  Par ailleurs, plusieurs projets et programmes concernant la nutrition, la santé ou encore l’éducation des enfants issus des minorités ont été entrepris, a-t-il indiqué, ajoutant que la totalité des enfants fréquentant l’école primaire et secondaire ont accès à des soins de santé adéquats. 

Revenant sur la période pandémique, le délégué a signalé le passage à l’enseignement en ligne et la fourniture d’ordinateurs et autres appareils technologiques aux élèves en difficulté et à ceux appartenant aux minorités ethniques.  Soulignant la collaboration avec les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), il a réitéré l’engagement de son pays à mettre en œuvre un mécanisme international de défense des droits humains et à adopter une approche constructive dans le cadre de la coopération internationale, y compris au sujet des droits de l’enfant.  Enfin, il a rappelé que le Viet Nam est candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2023-2025. 

La crise alimentaire mondiale, l’inflation galopante et les catastrophes climatiques affectent les femmes et les filles en les rendant plus vulnérables que jamais, a déploré M. LIRE (Éthiopie).  Il a aussi relevé que les femmes ont joué un rôle immense dans la riposte à la COVID-19, avant de souligner leur contribution à la préservation et la restauration de l’environnement, ainsi qu’au maintien de la paix et de la sécurité.  Pourtant, a déploré le délégué, elles continuent d’être les plus touchées par les difficultés socioéconomiques en cas de crise, tout particulièrement dans les pays en développement où les problèmes structurels sont bien antérieurs à la pandémie.  Si pour de nombreux pays développés, la pandémie est synonyme de crise sanitaire, des pays comme l’Éthiopie doivent subir en plus, une crise économique, éducative et de l’emploi, a-t-il signalé. 

Évoquant la sécheresse qui sévit dans sa région, « la pire depuis des décennies », le représentant a appelé les pays développés à soutenir le monde en développement, notamment via des transferts de technologies ou un partage de connaissances.  Il a ensuite mentionné différentes stratégies nationales destinées à promouvoir les femmes et les filles, se félicitant par exemple d’un taux de scolarisation en nette hausse.  Après avoir relevé qu’une femme est aujourd’hui à la tête de l’État éthiopien, le représentant s’est réjoui de la baisse importante de la mortalité maternelle.  Beaucoup de défis restent à surmonter, a-t-il cependant reconnu, citant les mutilations génitales féminines et les mariages précoces.  Les femmes sont toujours victimes de complications liées à l’accouchement, a-t-il aussi déploré, avant d’évoquer le fléau de la fistule obstétricale.  Enfin, rappelant l’augmentation dramatique des violences à l’égard des femmes, il a assuré que l’Éthiopie a adopté une politique de tolérance zéro à cet égard et a appelé à davantage d’efforts au sein de la communauté internationale.

Mme NATALIIA MUDRENKO (Ukraine) a assuré qu’en dépit du conflit sur son sol, l’Ukraine met un point d’honneur à garantir les droits de ses enfants.  Sept millions d’entre eux sont touchés par cette guerre, a-t-elle ajouté, déplorant que leur droit à la vie soit torpillé par le feu russe.  Et il est impossible de garantir les droits de l’enfant dans les zones contrôlées par la Russie, où les soldats russes se prêtent à des agressions physiques contre eux.  Elle a indiqué que deux tiers des enfants ukrainiens ont été déplacés du fait des combats et que 7 894 ont été expulsés vers la Russie ou les territoires ukrainiens occupés par Moscou.  En outre, un millier d’enfants de Marioupol ont été transférés vers la Russie en totale illégalité, s’est émue la déléguée qui a salué les efforts de l’UNICEF en Ukraine.

M. ELIE ALTARSHA (République arabe syrienne) a rappelé que la Syrie a été le premier pays du Moyen-Orient à accorder le droit de vote aux femmes en 1948 et le premier pays arabe à permettre aux femmes de devenir députées.  Il a indiqué qu’aujourd’hui en Syrie, 36% des avocats et 44% des fonctionnaires sont des femmes.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur de la loi de 2020 abrogeant la circonstance atténuante pour les crimes d’honneur et a précisé que les femmes syriennes peuvent désormais passer leur nationalité à leur enfant, même si le père est étranger.  Le délégué a par ailleurs annoncé la mise en œuvre d’un un plan national destiné à réduire le pourcentage de mariage précoce de 13% à 5%. 

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a déploré les multiples maux auxquels sont confrontés les enfants sur la planète, estimant que leur assurer « le vrai bonheur » et le droit au développement est une question politique, et pas uniquement pécuniaire.  Le délégué a expliqué les efforts de la RPDC en la matière qui « applique ou modifie la Constitution socialiste ».  Une loi rendant l’éducation obligatoire durant 12 ans a également été promulguée, et une politique a été mise en place pour fournir des produits laitiers et des uniformes aux écoliers, y compris dans les zones reculées.  Cela n’est pas aussi facile que cela en a l’air, a-t-il commenté, évoquant un contexte marqué par la plus importante crise nationale de tout temps.  Du matériel médical et des aliments nutritifs ont également été fournis aux enfants durant la pandémie, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite rappelé que son pays a adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990, et a fait examiner ses rapports périodiques à six reprises au cours de la période 1998-2017.

Mme AL BIN KHALIL (Bahreïn) a axé son allocution sur la protection législative qui encadre les droits des enfants dans son pays.  Elle a rappelé que le pays a adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux protocoles facultatifs, et au niveau national, elle a mentionné entre autres: une loi de 2015 contre les violences domestiques, la loi de 2017 qui consolide le droit de l’enfant au sein de la famille, ainsi qu’une loi restauratrice de 2021 contre les mauvais traitements infligés aux mineurs.  La représentante a ensuite indiqué que pendant la pandémie de COVID-19, l’enseignement s’est poursuivi à distance grâce à l’accès du pays aux technologies.  Selon l’UNESCO, le système éducatif bahreïnien n’a nullement été affecté pendant cette période, a-t-elle ajouté.  Le Bahreïn est d’ailleurs au sommet du classement de la performance éducative dans le monde arabe, s’est en outre félicitée la déléguée.

M. SVETOZAR ANGELOV DIMITROV (Bulgarie) a rappelé que son pays a accueilli plus de 130 000 réfugiés ukrainiens contraints de fuir à la suite de l’agression militaire russe, dont de nombreux enfants en âge scolaire.  En partenariat avec des organisations de la société civile, a-t-il indiqué, le système éducatif bulgare a fait de son mieux pour offrir un environnement sûr et inclusif aux enfants réfugiés, notamment en leur donnant accès à des programme en ukrainien afin de faciliter leur réintégration si l’occasion se présente dans un avenir proche.  Le délégué a ajouté qu’en mai dernier, un mécanisme de coordination interinstitutionnel aux niveaux national et local a été créé pour gérer les cas d’enfants non accompagnés ou d’enfants étrangers séparés de leur famille, y compris ceux demandant ou recevant une protection internationale ou temporaire. 

Mme LUZ ANDÚJAR (République dominicaine) a estimé essentiel de renforcer la capacité des États à produire des données sur la situation des enfants et des adolescents, notamment sur leur vulnérabilité aux effets des changements climatiques.  À ce propos, elle a indiqué que la République dominicaine, en tant qu’État insulaire en développement, fait partie des pays les plus vulnérables au monde aux effets du dérèglement climatique, en particulier des ouragans.

Pour la représentante, la réalisation des droits de l’enfant nécessite la coopération constructive de toutes les parties prenantes, notamment des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et, surtout, des enfants eux-mêmes.  C’est pourquoi, a-t-elle affirmé, son pays poursuivra son engagement en faveur de ce segment de sa population, dont la promotion et la protection des droits est une priorité nationale. 

M. ADAM HAMID (Maldives) a affirmé que son pays prend très au sérieux les droits de l’enfant, comme l’atteste, selon lui, la promulgation de deux textes législatifs clefs: la loi sur la protection de l’enfance et la loi sur la justice pour mineurs.  La première, a-t-il dit, renforce le cadre des droits de l’enfant des Maldives et l’aligne sur les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses trois protocoles facultatifs.  Elle interdit notamment le mariage des mineurs et le travail des enfants.  Dans sa version révisée, a relevé le représentant, cette loi a retiré aux parents le pouvoir discrétionnaire de priver leurs enfants de certificats de naissance, de vaccination ou de scolarité et a instauré le Conseil de protection des droits de l’enfant.  De plus, a-t-il indiqué, 19 centres de services à la famille et à l’enfance ont été créés dans le pays pour signaler les cas d’abus et fournir un soutien social et psychosocial aux victimes.  Quant à la loi sur la justice pour mineurs, elle vise à enrayer les cycles de violence et prévenir la délinquance juvénile en privilégiant la réhabilitation à la punition, a poursuivi le délégué.  Soulignant enfin l’impact qu’a eu la pandémie de COVID-19 sur les enfants de son pays, il a fait état d’un plan de réponse à la violence domestique et à la maltraitance des enfants, ainsi que d’efforts en matière éducative, particulièrement la mise en place de mécanismes de scolarisation et de tutorat virtuels.

Mme KOUDOUGOU NOANGMA (Burkina Faso) a indiqué que les enfants représentent 51,8% de la population de son pays et qu’ils sont souvent confrontés à la pauvreté, aux pratiques traditionnelles néfastes ou à d’autres formes de violence.  Ces facteurs de vulnérabilité sont accentués par la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso depuis 2015, a-t-elle déploré, précisant toutefois que le pays a renforcé son cadre réglementaire et s’est doté d’une stratégie de prévention et d’élimination des mariages d’enfants pour la période 2016-2025.  Le dispositif juridique de répression, qui élargit la définition du mariage de façon à couvrir les unions conjugales célébrées selon les pratiques traditionnelles ou religieuses, a également été renforcé, a-t-elle détaillé.  Quelque 30 780 victimes ou à risque de mariage d’enfants ont ainsi été prises en charge, a précisé la déléguée, avant de relever une tendance à la baisse de la pratique des mutilations génitales féminines.

La représentante a ensuite rappelé que l’enseignement de base public est obligatoire et gratuit dans son pays pour les enfants de 6 à 16 ans.  Elle a également fait état d’une stratégie d’éducation en situation d’urgence 2019-2024, qui a permis d’engranger des résultats appréciables, compte tenu du déplacement de millions de personnes dû à la crise sécuritaire.  Elle a d’autre part indiqué qu’un protocole d’accord a été signé avec le système des Nations Unies sur le transfert et la prise en charge des enfants rencontrés lors des opérations de sécurisation du territoire.  Des initiatives sont aussi menées en vue de prévenir le recrutement des enfants par les groupes armés terroristes et de favoriser leur libération et leur réinsertion dans la société, a-t-elle ajouté.  En dépit de ces progrès, a reconnu la déléguée, les défis restent nombreux, notamment pour la réduction du phénomène des enfants des rues et la poursuite de la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes. 

M. MOHAMMAD (Koweït) a rappelé que la famille constitue la pierre angulaire de la société, comme consacrée dans la Constitution du pays.  Il a fait état de la promulgation de lois concernant la famille en général, et les enfants en particulier.  En 2015 par exemple, des tribunaux familiaux ont été mis sur pied pour régler les différends familiaux.  Par ailleurs, la loi sur les droits de l’enfant de 2015 garantit le droit à la vie et à la croissance au sein d’une famille, a-t-il détaillé.  Enfin, le délégué a signalé que le taux de scolarisation des filles au Koweït, notamment au niveau secondaire et universitaire, est supérieur à celui des garçons. 

M. PISAREVICH (Bélarus) a rappelé que, conformément à la Constitution, le mariage entre une femme et un homme et la maternité sont protégés par l’État.  Une commission nationale des droits de l’enfant a été mis en place, de même qu’un nouveau plan d’action national qui prévoit de mettre en place et développer des services de médiation et de formation aux questions financières, a-t-il indiqué.  Assurant que la famille constitue le lieu de socialisation principal de l’enfant, il a expliqué qu’un des objectifs du pays était de développer chez les jeunes un attachement au mariage.  Notre État est doté d’un vaste système de subvention, a-t-il également assuré, citant la possibilité pour un parent de se mettre en congé jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant, tout en conservant son travail et en recevant une subvention. 

Assurant que la protection des droits de l’enfant n’est pas négociable pour son pays, M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria) a axé son intervention sur la question de l’embrigadement des enfants dans des conflits.  Le Nigéria, a-t-il précisé, lutte contre ce fléau en amont, en s’efforçant de le prévenir, mais aussi en aval, en œuvrant à la réintégration des enfants concernés dans leur milieu familial.  Le représentant a aussi mentionné l’initiative pour des écoles sûres, y voyant une avancée cruciale, notamment après l’enlèvement de près de 300 jeunes filles par le groupe Boko Haram en avril 2014, dans le nord-ouest du pays.  En dépit des attentats perpétrés contre des écoles ces dernières années, le Nigéria a tout misé sur l’éducation, a assuré le délégué.

M. PAHALA RALLAGE SANATHANA SUGEESHWARA GUNARATNA (Sri Lanka) a fait remarquer que son pays s’est doté d’une « charte des enfants » afin de s’assurer que les normes de la Convention relative aux droits de l’enfant guident l’application et l’élaboration des lois.  Le délégué a également fait état de l’adoption d’une politique de tolérance zéro en ce qui concerne les violences à l’égard des enfants, précisant que des bureaux pour les enfants et les femmes ont été mis en place dans les commissariats de police.  Il a par ailleurs signalé la création de comités de district pour le développement de l’enfance, composés par des fonctionnaires du Gouvernement, de représentants d’ONG et de chefs religieux.

Évoquant ensuite la question de l’éducation, le délégué a détaillé les mesures prises par son pays pour lutter contre la « crise mondiale de l’apprentissage ».  Il a d’autre part relevé que Sri Lanka a pris des mesures concrètes pour réhabiliter les enfants recrutés de force par des acteurs non étatiques avant qu’ils soient remis à leurs familles. 

M. JOSÉ EDUARDO PEREIRA SOSA (Paraguay) a qualifié d’exhaustives les mesures prises par son pays en faveur des droits de l’enfant.  Il a notamment détaillé le nouveau plan d’action national pour 2022-2024, qui tire les leçons du plan d’action passé, et permet à tous les acteurs sociétaux et étatiques de travailler ensemble.  Il s’est aussi réjoui des avancées permises par un groupe de travail au pied d’œuvre 18 mois durant.  Il a indiqué que le Paraguay cherche à atteindre l’équilibre entre la volonté individuelle des jeunes et l’autorité parentale, avec le principe de la non-discrimination comme boussole.  Des mesures ont par ailleurs été prises pour favoriser la décentralisation: le Ministère des affaires des enfants et des adolescents travaille de concert avec les échelons locaux, a-t-il expliqué. 

Mme UMULISA (Rwanda) a indiqué que son pays s’est doté d’un plan stratégique pour assurer la mise en place d’une politique intégrée des droits de l’enfant.  Cette politique énonce des principes directeurs clairs, a précisé la déléguée, citant la participation des enfants aux questions qui les concernent directement ou indirectement, ainsi que la lutte contre tout abus, exploitation ou violence à leur encontre.  Elle a expliqué que, la politique de protection de l’enfance en ligne vise à atténuer les risques et les préjudices liés à l’utilisation des technologies numériques par les enfants, en leur permettant de naviguer en toute sécurité dans le monde numérique.  En outre, une équipe de travailleurs sociaux professionnels, de psychologues, d’experts juridiques, de policiers et de près de 30 000 volontaires communautaires pour la protection de l’enfance a été mise en place pour aider à identifier, référer et répondre aux cas de violence, a-t-elle ajouté.

Mme RAHMA SAMAI (Algérie) a rappelé l’adhésion de son pays à de nombreuses conventions internationales, parmi lesquelles celles de l’Organisation internationale du Travail sur le travail des enfants.  Elle a indiqué qu’une loi algérienne stipule qu’il appartient à l’État de protéger ses enfants contre toute forme de préjudice, rappelant que le travail des enfants est une infraction en Algérie.  Évoquant les conflits qui impliquent des enfants, la déléguée a estimé qu’il fallait en comprendre les causes et légiférer pour sanctionner ceux qui en sont les coupables.  L’Algérie fait office de modèle depuis la fin de la guerre d’indépendance et a su panser ses plaies tout en recouvrant sa souveraineté, s’est également félicitée la déléguée. 

Mme LIGIA JOVELINA MAVALE (Mozambique) a indiqué avoir mis en place une approche inclusive pour appuyer les droits de l’enfant, en partenariat avec les institutions gouvernementales, la société civile ou encore les universités.  Ces différentes parties prenantes sont cruciales pour la mise en œuvre de la politique des affaires sociales, de la loi sur la promotion et la protection de l’enfance, de même que le plan national de lutte contre les pires formes de travail des enfants, a-t-elle expliqué.  Détaillant les actions en cours de réalisation, elle a mentionné l’assistance aux enfants en âge préscolaire dans les centres pour les enfants et écoles communautaires ou encore la mise en œuvre des programmes de vaccination.  Dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, le pays a commencé à vacciner les enfants âgés de plus de 12 ans, a-t-elle ajouté. 

Par ailleurs, des formations sur les droits de l’enfant ont été organisées pour les juges, procureurs, officiers de police et agents de migrations.  La déléguée a fait état de progrès significatifs, donnant en exemple le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire qui s’élève à 91%.  Cependant, a-t-elle nuancé, il faut renforcer les actions pour permettre aux enfants d’accéder aux services de base et lutter contre les mariages précoces. 

M. DYLAN LANG (États-Unis) s’est alarmé des chiffres fournis par l’UNICEF faisant état de plus de 149 millions d’enfants, soit près d’un sur cinq, souffrant de malnutrition chronique.  Il a également rappelé que la dénutrition est liée à près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde.  Pour répondre à cette situation, a-t-il indiqué, les États-Unis ont récemment annoncé le versement de 2,9 milliards de dollars supplémentaires au plan d’aide de près de 7 milliards de dollars destiné à lutter contre l’insécurité alimentaire mondiale.  Relevant par ailleurs que, partout dans le monde, les enfants LGBTQI+ souffrent en silence et sont particulièrement exposés aux risques de sans-abrisme, de suicide, de dépression, d’anxiété, d’abus et de consommation de substances, il a appelé à une action collective pour faire en sorte que ces enfants soient traités avec le respect et la dignité qu’ils méritent. 

Abordant ensuite la situation spécifique des filles, le délégué a souligné les défis uniques auxquels elles ont à faire face en raison de leur âge et de leur sexe.  Aujourd’hui, a-t-il noté, plus de 11 millions de filles risquent de ne jamais retourner à l’école après la pandémie de COVID-19.  De surcroît, 10 millions de filles pourraient subir un mariage précoce ou forcé au cours de la prochaine décennie, tandis que deux autres millions seront menacées de mutilations génitales ou d’excision.  Il est donc urgent d’agir, a-t-il martelé, avant de mettre l’accent sur le soutien dont ont besoin de nombreux enfants victimes des retombées néfastes de la pandémie.  À cet égard, les États-Unis ont annoncé un financement de 300 millions de dollars pour permettre aux écoles du pays de proposer des soins de santé mentale à leurs élèves. 

Mme ALYSON CALEM-SANGIORGIO (Monaco) a rappelé que 24 000 violations graves ont été commises contre des enfants en 2021 et que les recrutements et meurtres figurent en tête de liste.  Si 85% des enfants recrutés en situation de conflits sont des garçons, 83% des victimes de violences sexuelles sont des filles.  Et le nombre de filles victimes d’enlèvement a augmenté de 40%, a-t-elle relevé jugeant ces chiffres « effrayants ».  La représentante a ensuite cité les actions de l’AMADE Monaco (l’Association mondiale des amis de l’enfance), y compris le programme « Capoeira pour la paix » pour la démobilisation et réinsertion d’enfants associés aux groupes armés. 

Abordant le sujet de l’éducation, elle a appelé à adapter les systèmes éducatifs aux enjeux du monde du travail de demain.  Pour développer une économie forte et poursuivre la reprise postpandémie, nous avons besoin d’une jeunesse formée, ouverte sur l’extérieur et familiarisée avec les nouvelles technologies, a-t-elle insisté.  Par exemple, l’ensemble des collégiens de Monaco est depuis la rentrée 2020 équipé d’un ordinateur portable avec écran tactile, sur lequel figure des manuels dématérialisés, a-t-elle indiqué.  La représentante a également évoqué un autre droit important, celui d’être connu dès la naissance.  Or, a-t-elle déploré, 237 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont pas d’acte de naissance et 166 millions ne sont pas enregistrés à l’état civil.  Un enfant non déclaré est extrêmement vulnérable face aux trafics et abus en tout genre, a-t-elle mis en garde.  Elle a mentionné le programme de l’AMADE Monaco « un état civil pour tous » ayant pour but de sensibiliser les populations à ce sujet.  Préoccupée par les risques climatiques et leur impact sur les enfants, elle a appelé à investir dans l’éducation sur les changements climatiques et l’environnement.

M. MUHAMMAD RASHID (Pakistan) a déploré que les enfants sont parmi les principales victimes dans les situations de conflit armé, de crise humanitaire, et d’occupation étrangère, citant notamment le Jammu-et-Cachemire occupé par l'Inde.  Cette dernière a imposé à ce territoire un voile d’obscurité, a accusé le représentant, fustigeant son « annexion illégale le 5 août 2019 » par Delhi et faisant état de torture généralisée et d’arrestations arbitraires.  Citant le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, le représentant a dénoncé 54 violations graves commises à l’encontre de 49 enfants dans la partie du Jammu-et-Cachemire occupée par l’Inde.

Le délégué a ensuite cité l’adoption en 2020 d’une loi historique, la Zainab Alert, Response and Recovery Act.  Il a déploré les inondations qui ont coûté la vie à plus de 500 enfants, ajoutant que cette tragédie aurait pu être évitée.  Les enfants du Pakistan paient pour une catastrophe climatique dont ils ne sont pas responsables s’est-il ému, avant d’exhorter la communauté internationale à soutenir le pays, notamment pour qu’il soit en mesure de rouvrir un maximum d’écoles.

Mme AYSE INANÇ ÖRNEKOL (Türkiye) a fait part de ses préoccupations au sujet de violations des droits de l’enfant notamment en Ukraine, en Afghanistan, en Syrie et au Myanmar.  La représentante a rappelé l’adhésion de son pays aux conventions internationales relatives aux droits de l’enfant ainsi qu’à celles du Conseil de l’Europe, puis a détaillé le cadre législatif en la matière.  Elle a insisté à ce sujet sur l’importance qu’Ankara accorde à la lutte contre les écarts de genre.  La déléguée s’est enfin félicitée de ce que la Türkiye soit le plus grand pays d’accueil dans le monde et demeure désireuse à ce titre de partager la dimension concernant les droits de l’enfants avec le reste de la communauté internationale. 

Mme ELAINE CRISTINA PEREIRA GOMES (Brésil) a exhorté à poursuivre les efforts déployés au lendemain de la pandémie, afin d’identifier des solutions pratiques pour répondre aux défis.  Elle a indiqué que son gouvernement continue de se mobiliser pour assurer le bien-être et la protection des enfants, notamment le droit à l’éducation, à l’alimentation, à la santé, et à la sécurité, tout en tenant compte des enfants vulnérables et les plus marginalisés, en particulier les filles.  Par ailleurs, en 2019, le Brésil a approuvé la déclaration pour des écoles sûres, ce qui représente un engagement politique fort à garantir l’éducation, même dans le cadre d’hostilités.  Reconnaissant que les jeunes et les enfants sont des agents du changement positifs, le Brésil promeut en outre des actions visant à appuyer la participation des jeunes à la formulation, à l’application et au suivi des politiques à leur intention.

Mme LIBNA ELUBINA BONILLA ALARCÓN (Guatemala) a indiqué que, dans le but de veiller à la santé mentale des enfants, le Congrès de son pays a adopté en mars de cette année une loi contre le harcèlement scolaire, qui charge le Ministère de l’éducation de se coordonner avec d’autres entités pour garantir son application, notamment en matière de sensibilisation de la société aux abus physiques et psychologiques subis par les élèves.  La déléguée a d’autre part signalé que, le 2 mai de chaque année, sera désormais célébrée la « journée nationale contre le harcèlement scolaire et la cyberintimidation ».  Pour finir, la représentante a assuré que son pays, qui a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant dès 1990, continuera à œuvrer au renforcement des mécanismes nationaux et internationaux de promotion et de protection des droits de l’enfant.

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh), rappelant que les enfants constituent 40% de la population du pays, a fait valoir la création de mécanismes institutionnels pour promouvoir leurs droits et a indiqué travailler à la création d’une commission sur le sujet.  Tenir compte de la perspective des enfants est essentiel, a-t-il rappelé, expliquant avoir mis en place des budgets sensibles à cette question.  Des centres de l’enfance ont également été créés dans le pays, tout comme des centres permettant de prendre en charge les enfants des femmes qui travaillent.  Il a aussi évoqué la mise en place de programmes de réhabilitation centrés sur la famille pour les enfants des rues. 

Afin de lutter contre les mariages d’enfants, le représentant a précisé que le Bangladesh avait investi dans l’autonomisation économique des femmes et des filles.  Dans le cas de violences contre les enfants, une ligne d’appel 24 heures sur 24 a été mise en place et des guichets spécifiques ont été créés pour faciliter l’accès à la justice.  Sur la question de l’éducation, plus de 60 000 classes numériques seront mises en place, a fait savoir le représentant qui a par ailleurs salué les progrès réalisés dans le domaine de la vaccination. 

Mme IDA FAUZANA IBRAHIM (Brunéi Darussalam) a rappelé le lancement d’un cadre national sur la protection de l’enfance en 2020 et l’établissement d’une ligne téléphonique en 2019 pour permettre de répondre immédiatement aux problèmes auxquels les enfants sont confrontés.  Par ailleurs, des initiatives ont été mises en place dans le domaine de l’éducation, telles que des programmes de bourse pour les orphelins, a-t-elle indiqué.  Soulignant la mobilisation de la société civile au cours de la pandémie, elle a salué la création d’une application pour permettre à des bénévoles de participer aux activités communautaires.  Une politique nationale de la jeunesse a également été lancée afin que les jeunes soient agents du changement. 

Mme SONAM C. NAMGYEL (Bhoutan) a constaté que la pandémie de COVID-19 a mis à l’épreuve le système éducatif de son pays, accentuant ses lacunes tout en accélérant l’innovation.  Selon la représentante, l’ordonnance royale sur la réforme de l’éducation, émise en décembre 2020 par le Roi du Bhoutan, témoigne de l’importance accordée au rôle central de l’éducation dans le processus d’édification de la nation.  Indiquant que de grands efforts sont en cours dans le pays pour soutenir cette réforme, la déléguée a mentionné les actions menées pour améliorer la littératie numérique dans les écoles, notamment grâce à l’introduction du codage dans les programmes scolaires.  L’accent est également mis sur la formation des enseignants et l’augmentation de la place des technologies de l’information et des communications (TIC), a-t-elle précisé, avant d’évoquer le « baccalauréat du Bhoutan », un modèle éducatif pour l’apprentissage tout au long de la vie, qui est en phase pilote dans 22 écoles.  La vision du secteur de l’éducation est centrée sur les principes du « bonheur national brut » et sur la découverte des valeurs intérieures et du potentiel inné de l’individu, a souligné la représentante.  Enfin, elle a estimé que le plaidoyer sur la protection des droits humains de l’enfant serait incomplet sans mention de l’importance de l’environnement.

Mme GASHU (Japon) a fait état de la promulgation cette année d’une loi fondamentale sur les politiques de l’enfance et de la création en avril prochain d’une nouvelle agence pour l’enfance et la famille.  La déléguée a également réitéré l’engagement de son pays à renforcer la prévention de la violence à l’égard des enfants.  En tant que pays pionnier du partenariat mondial pour l’élimination de la violence envers les enfants, le Japon continuera à partager ses bonnes pratiques en la matière, a-t-elle assuré. 

Évoquant ensuite le défi de l’éducation, la représentante a appelé à maintenir l’élan mondial de la Conférence sur la transformation de l’éducation en vue de garantir des opportunités d’éducation inclusives et équitables à tous les enfants.  Elle a précisé que son pays contribuera à hauteur de 1,5 milliard de dollars à la coopération internationale dans ce secteur au cours des cinq prochaines années.  Le Japon prévoit en outre de verser 1,36 milliard de yens à l’UNICEF pour soutenir les systèmes de santé numériques afin de gérer les informations sur les vaccins dans sept pays d’Afrique, notamment au Malawi et au Bénin, a-t-elle ajouté.  L’objectif est d’établir une base qui permette à tous, adultes et enfants, de bénéficier de vaccins, même dans les endroits où les systèmes de santé sont encore fragiles.

Mme HASSANA TITIKPINA (Togo) a indiqué que son pays s’est doté d’une feuille de route présidentielle à l’horizon 2025, laquelle prévoit des projets prioritaires en faveur des différentes couches sociales, notamment pour les enfants.  Dans ce cadre, a précisé la déléguée, des infrastructures scolaires sont construites en milieu rural pour y garantir l’accès à tous les enfants, tout en veillant à leur sécurité.  Il existe néanmoins une disparité entre garçons et filles quant à l’accès à l’éducation, a-t-elle concédé.  Alors que 39% de filles en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisées, ce chiffre est de 15% chez les garçons.  Conscient de ce déséquilibre, le Gouvernement togolais a initié des campagnes de sensibilisation afin que les filles soient allégées des tâches domestiques, a indiqué la représentante.  D’énormes défis subsistent pour assurer le respect des droits de l’enfant, a-t-elle conclu, assurant que son gouvernement reste déterminé à poursuivre ses efforts dans ce sens.

Mme LICHTSCHLAG, déléguée de la jeunesse de l’Allemagne, a expliqué avoir effectué de nombreux déplacements à l’intérieur de son pays pour rencontrer un large éventail de jeunes gens avec lesquels elle a discuté de sujets qui leur tiennent à cœur.  Je viens donc aujourd’hui partager notre réalité car souvent vous parlez des enfants mais pas « avec » les enfants, a-t-elle reproché.  Elle a affirmé que les enfants et les jeunes ne doivent pas seulement être considérés comme ayant besoin de protection, mais aussi comme des participants aux prises de décisions et à l’identification de solutions pour les problèmes qui les affectent.  Elle a, dans ce contexte, attiré l’attention sur la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité, qui reconnaît le rôle vital d’une participation significative des jeunes dans la prise de décision à tous les niveaux des institutions locales, nationales, régionales et internationales. 

Notant que certains pays du Sud sont disproportionnellement plus touchés par les pires effets des changements climatiques, elle a appelé les États Membres à agir dans le cadre d’une solidarité générationnelle et internationale et de respecter leurs engagements, en particulier l’objectif de 1,5 degré Celsius.  « Vous, en tant que générations plus âgées, devez libérer plus de sièges à la table et permettre une prise de décision transparente et participative », a-t-elle lancé, saluant toutefois la résolution portant sur la création d’un bureau de la jeunesse des Nations Unies. 

Mme ISLAMULY (Kazakhstan) a indiqué que son pays a mené des réformes structurelles visant à refondre l’architecture de la gouvernance publique.  Ce processus, a-t-elle précisé, s’est traduit par des changements significatifs et durables en matière de protection des droits de l’enfant, notamment pour le bien-être des plus jeunes.  Le Gouvernement kazakh attache une grande importance aux mesures visant à renforcer le soutien aux enfants et à leurs familles, en accordant une attention particulière aux filles, a ajouté la déléguée.  Relevant à cet égard que 2022 a été déclarée « Année de l'enfant »au Kazakhstan, elle a fait état de la création prochaine, début 2024, d’un fonds national pour les enfants, dont 50% des revenus annuels seront déposés sur des comptes d’épargne spéciaux pour les enfants jusqu’à l'âge de 18 ans.  Une fois cet âge atteint, le montant accumulé sera utilisé pour le logement et l’éducation, faisant ainsi bénéficier chaque famille de la richesse du pays, a-t-elle expliqué.

Mme REEM MOHAMED SALEH YESLAM ALAMERI (Émirats arabes unis) a qualifié son pays de pionnier au niveau mondial en matière de droits de l’enfant, citant plusieurs décrets pris depuis 2010, notamment celui contre la violence intrafamiliale, et la célébration annuelle d’une journée nationale de l’enfance.  Le pays fonde sa politique infantile sur l’éducation et entend protéger la sécurité tant physique que psychique de ses enfants en les préservant des violences dans le cadre domestique et éducatif, a-t-elle souligné.  À ce titre, la déléguée a insisté sur la protection des enfants handicapés, auxquels les Émirats arabes unis veulent offrir un « avenir radieux ».  Elle a rappelé l’adhésion de son pays à la Convention relative aux droits de l’enfant dès 1997, avant de réitérer l’engagement émirien contre la pornographie infantile.  Enfin, elle a indiqué que, soucieux d’analyser toutes les données liées à l’enfance, le Conseil suprême pour l’enfance met au point des indicateurs sur les droits de l’enfant en collaboration avec l’UNICEF. 

M. DANIEL ZAVALA PORRAS (Costa Rica) a regretté que, bien que la Convention relative aux droits de l’enfant soit un des traités les plus ratifiés, cela ne suffise pas pour protéger efficacement les enfants, notamment du fait de multiplicité des conflits prolongés comme celui qui frappe aujourd’hui l’Ukraine.  Il a également rappelé que si la pandémie de COVID-19 a accru la pauvreté infantile de 10%, 168,9 millions d’enfants travaillaient avant cette crise et 9 millions supplémentaires risquent à présent de grossir ce chiffre.  Parmi les maux les plus marquants de l’année 2021, le délégué a relevé les déplacements forcés sous l’effet des conflits et autres crises de 36,5 millions d’enfants.  Il a d’autre part dénoncé des inégalités genrées chez les enfants: alors que 85% des enfants recrutés et exploités sont des garçons, 83% des cas de violence sexuelle concernent des filles. 

Citant ensuite un rapport de la Banque mondiale selon lequel le nombre des migrants climatiques internes pourraient atteindre 216 millions d’ici à 2050, il a déploré que seulement 42% des contributions déterminées au niveau national contiennent des références directes aux enfants et aux jeunes.  Appuyons-nous sur la science pour produire des données fiables qui rendent visible ce qui est autrement invisible et donnons la parole aux enfants du monde pour qu’ils prennent eux aussi des décisions, a plaidé le représentant, avant d’inviter le Comité des droits de l’enfant à intégrer le droit universel à un environnement propre, sain et durable dans son commentaire général sur les droits de l’enfant et l’environnement. 

M. BRINZ-YANNICK-MICHEL LENANGUY (République centrafricaine) est revenu sur la récente instabilité politique dans son pays, laquelle constitue selon lui « l’une des plus graves crises de son histoire ».  La confiance du peuple, progressivement rétablie à la faveur d’élections, repose en partie sur des attentes importantes en matière de lutte contre les diverses formes de maltraitance que subissent les enfants, a-t-il indiqué.  Le représentant a dressé un sombre tableau à ce sujet: des enfants centrafricains sont exploités non seulement dans la sphère domestique, mais jusque dans les mines et les champs, des pratiques malheureusement courantes en milieu rural.  Le phénomène des enfants-soldats a en outre pris de l’ampleur dans le pays, s’est-il ému, précisant que, selon une estimation des Nations Unies, ils étaient quelque 10 000 en 2014.  Le délégué a ensuite détaillé le corpus légal adopté par son pays pour faire face à ces défis grandissants. 

Mme MAMOUDOU HAMA (Niger) a estimé que l’engagement de son pays en faveur de la promotion des droits de l’enfant est illustré par le renforcement des textes juridiques relatifs à l’enfance.  Pour illustrer son propos, la déléguée a cité l’ordonnance contre la traite des personnes ou encore le décret portant sur la création des comités de protection des enfants.  Elle a précisé que la réalisation des droits de l’enfant au Niger repose sur trois axes stratégiques: la prévention de toute forme de violence à l’égard des enfants, la prise en charge des enfants victimes de violence et l’assistance judiciaire.  Enfin, face aux violations graves et inacceptables des droits de l’enfant constatées dans les situations de conflit, la représentante a appelé à l’adoption de législations conformes au droit international humanitaire. 

Mme MERITXELL FONT VILAGINÉS (Andorre) a fait part de sa préoccupation face aux effets des changements climatiques et de la pandémie sur l’enfance au niveau international.  Elle a indiqué à cet égard que son pays continue de contribuer régulièrement au financement de l’UNICEF, agence dont elle a salué l’action.  De même, la déléguée a remercié la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés pour sa visite en Andorre en mai dernier, laquelle a permis d’explorer de nouvelles pistes de travail avec son Bureau.  Elle a d’autre part estimé que Convention relative aux droits de l’enfant et ses Protocoles facultatifs sont plus que jamais d’actualité et continuent d’être les textes normatifs qui quident les actions de son gouvernement.  La représentante a ajouté que, conscient de ses engagements internationaux, le Gouvernement de la Principauté, maintient un dialogue permanent avec le Comité des droits de l’enfant et lui présentera prochainement son rapport périodique consolidé.

Mme DEVITA ABRAHAM (Trinité-et-Tobago) a annoncé l’élaboration d’un projet de politique nationale de l’enfance, le premier du genre dans son pays, qui fait office de cadre pour toutes les questions relatives aux droits de l’enfant.  Elle a également indiqué qu’à la suite d’une analyse nationale du problème, une stratégie nationale de réduction de la pauvreté des enfants a été formalisée.  Dans le même temps, un programme dit des « ambassadeurs des droits des enfants » a été mis en œuvre en collaboration avec l’UNICEF, afin de donner la possibilité aux enfants d’être des représentants pour leurs droits et de s’exprimer sur les sujets les concernant.  Grâce à ce programme, 362 « ambassadeurs » ont été formés, qui ont à leur tour, enseigné les droits des enfants à environ 14 500 enfants et adultes dans le pays. 

Reconnaissant par ailleurs l’omniprésence de la violence à l’école, la déléguée a fait état de la création cette année d’un comité interagences sur la violence à l’école.  Sous sa direction, un plan de réduction de la violence a été élaboré et est actuellement examiné, a-t-elle précisé.  Enfin, le système de protection de l’enfance a été renforcé, avec la mise en place d’une plateforme en ligne qui rationnalise le traitement des dossiers et permet aux travailleurs sociaux d’agir plus efficacement, a ajouté la représentante. 

Mme EKATERINE LORTKIPANIDZE (Géorgie) a souligné que, malgré le consensus autour de l’importance accordée aux droits de l’enfant dans le monde, ceux-ci restent en péril, compte tenu de l’exposition des plus jeunes à la violence.  La déléguée a condamné, à ce titre, la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine.  Elle a également fustigé l’occupation illégale par la Russie des régions géorgiennes d’Abkhazie et de Tskhinvali, qui empêche le Gouvernement géorgien de partager son cadre de protection des droits humains avec les enfants restés de l’autre côté de la ligne d’occupation.  La représentante a détaillé à cet égard les mesures prises par la Géorgie au niveau national pour protéger les enfants, faisant état de la criminalisation du mariage forcé en 2015, des modifications au Code civil concernant l’âge légal du mariage et de l’inclusion de la lutte contre la violence à l’égard des enfants dans la stratégie nationale des droits de l’homme.  Par ailleurs, la déléguée a salué le développement de l’apprentissage à distance dans le contexte pandémique. 

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a constaté que le mépris du droit international humanitaire et des droits humains représente toujours un défi pour les enfants dans les zones de conflit.  Selon l’ONU, au moins 24 000 violations des droits de l’enfant ont eu lieu en 2021, a-t-elle rappelé, ajoutant que cela ne constitue que le « sommet de l’iceberg ».  Dans ce contexte, elle a appelé à intégrer la protection de l’enfance aux travaux du Conseil de sécurité, recommandant en outre de veiller à ce que les décisions prises à New York aient des incidences sur les enfants et qu’il y ait les mandats et les ressources nécessaires pour les protéger.  Enfin, elle a exhorté les États qui ne l’ont pas fait à ratifier, entre autres, le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. 

M. ALI MABKHOT SALEM BALOBAID (Yémen) a dénoncé les « souffrances illimitées » que provoquent dans son pays les milices houthistes, y compris le recrutement d’enfants utilisés à des fins militaires.  Des camps d’été sont organisés et les cursus scolaires sont modifiés à des fins confessionnelles et extrémistes, a-t-il notamment accusé, ajoutant que les houthistes ne reconnaissent même pas l’existence de la pandémie.  Selon lui, des millions d’enfants sont aujourd’hui sous l’emprise des milices terroristes radicales et le pays en paie un prix très élevé.  Le délégué a ensuite signalé que son gouvernement a adopté des mesures pour mettre un terme à la pratique des enfants-soldats.  Pour ce faire, il coopère avec les forces armées pour faire cesser les recrutements d’enfants et effectue des visites d’unités militaires pour étudier les plaintes déposées contre l’armée. 

M. SULEIMAN HAJI SULEIMAN (Tanzanie) a fait part des efforts déployés par son pays pour favoriser l’émergence d’environnements propices à l’épanouissement des enfants.  Il s’est réjoui, en particulier, qu’une politique d’éducation gratuite permette de scolariser davantage d’enfants.  Il a ensuite salué la criminalisation par son gouvernement de tout personne adulte qui mettrait fin à l’éducation d’un enfant, précisant à cet égard que mettre une écolière enceinte est un crime passible de 30 ans de prison.  En aval, les autorités protègent aussi les écolières enceintes afin d’assurer leur sécurité, a-t-il expliqué.  Toutes les victimes de violences sexuelles bénéficient de mécanisme de réhabilitation, a ajouté le délégué, mentionnant l’existence de centre à guichet unique dans les commissariats de police du pays.  Après avoir détaillé les mesures prises pour accroître les ressources des plus pauvres, il a indiqué que des consultations sont en cours en vue d’amender la loi sur le mariage: la proposition gouvernementale est de rendre illégal le mariage avant 18 ans. 

Mgr ROBERT DAVID MURPHY, du Saint-Siège, a estimé que les parents sont les premiers protecteurs et défenseurs de leurs enfants.  Les efforts visant à promouvoir et à protéger les droits et le bien-être des enfants doivent donc aller de pair avec des mesures destinées à soutenir et à renforcer la famille, ce qui constitue aussi un moyen de prévenir la maltraitance, a-t-il fait valoir.  La pauvreté nourrit d’autres maux, a ensuite constaté l’Observateur permanent: les enfants, en particulier ceux issus de ménages extrêmement pauvres et ceux qui ne bénéficient pas de soins parentaux, représentent environ un tiers des victimes détectées de la traite des personnes.  Fustigeant les mariages forcés et la pornographie infantile, il s’est par ailleurs élevé contre l’avortement, qui traite certains enfants à naître comme des « objets à jeter ».  La gestation pour autrui procède de la même vision et ne peut être justifiée par des « motivations sympathiques », a-t-il ajouté.

M. CHRISTOPHE NANGA (Gabon) a indiqué que le Code pénal gabonais a été actualisé et prend désormais en compte les dispositions de la Convention de Palerme concernant la répression des infractions commises contre les enfants.  Il a d’autre part fait état d’un ensemble de mesures en matière d’éducation, de santé, de couverture sociale en vue de renforcer la protection des droits de l’enfant.  Le délégué a cité, à titre d’exemple, le mécanisme de prévention et d’intervention rapide contre les violences faites aux enfants en milieu scolaire et dans les centres de formation professionnelle.  Le Gouvernement gabonais a également institué la gratuité des soins pré et postnataux pour toutes les femmes ainsi qu’une large couverture vaccinale infantile, a-t-il indiqué.  Enfin, après avoir rappelé que son pays a interdit les mariages précoces ou forcés, le représentant a fait état de la création de sous-comités dédiés aux droits de l’enfant dans les deux chambres du Parlement. 

Mme MAOZIEL MERIAM SEKAMANE (Lesotho) a assuré que, dans son pays, les enfants bénéficient de toute la protection et l’assistance nécessaires afin qu’ils puissent assumer pleinement leurs responsabilités au sein de leurs communautés.  Elle a également indiqué que le Gouvernement du Lesotho a mis en place des instruments juridiques, notamment y compris la loi sur la capacité juridique des personnes mariées ou encore la loi foncière et la loi sur les sociétés, pour offrir une protection aux femmes et aux enfants.  Le Lesotho, comme d’autres pays, reconnaît la nécessité d’une approche holistique dans la promotion et la protection des droits de l’enfant, a souligné la représentante, précisant qu’une attention particulière est accordée à la protection contre le travail des enfants, la violence sexiste, les mutilations génitales féminines et la malnutrition.  Avant de conclure, la déléguée a appelé les partenaires au développement, l’ONU ainsi que les organisations financières internationales à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des enfants dans tous les pays, notamment dans les pays en développement.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a rappelé que la Constitution de son pays stipule que « l’enfant jouit de tous les droits qui sont universellement reconnus, ainsi que de tous ceux inscrits dans les conventions internationales régulièrement ratifiées ou approuvées par l’État ».  Elle dispose, en outre, que « les enfants ont droit à une protection spéciale de la part de la famille, de la communauté et de l’État, en particulier contre toutes les formes d’abandon, de discrimination, de violence, d’oppression, d’abus et d’exploitation sexuels ».  Le délégué a rappelé à cet égard que 46% de la population de Timor-Leste a moins de 18 ans. 

Pour assurer la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, a poursuivi le représentant, le Gouvernement a créé une Commission nationale des droits de l’enfant.  Parallèlement, le Ministère de l’éducation propose un programme d’alimentation scolaire pour les enfants de la première à la neuvième année, afin de lutter contre la malnutrition et d’améliorer l’assiduité des élèves.  Depuis l’indépendance, le pays a fait des progrès significatifs pour mettre en place un service de protection de l’enfance, a témoigné le délégué, reconnaissant que des défis importants demeurent, notamment en matière de participation significative des enfants dans la réalisation de leurs droits.  De plus, les filles et les jeunes femmes restent particulièrement vulnérables à la violence, tandis que la malnutrition est encore élevée chez les enfants, a-t-il concédé, avant de remercier en conclusion les partenaires au développement, à commencer par l’UNICEF. 

M. DÉSIRÉ WULFRAN G. IPO (Côte d’Ivoire) a indiqué que son gouvernement a pris plusieurs initiatives pour la promotion des droits des enfants, notamment l’instauration de l’école gratuite et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans.  Cette mesure a permis d’atteindre un taux net de scolarisation de 91,3% en 2019, et plus spécifiquement de 43% pour les jeunes filles dans le secondaire, s’est-il félicité.  En outre, a poursuivi le délégué, le Gouvernement ivoirien a pris des mesures législatives visant à la pénalisation du mariage précoce et forcé, des mutilations génitales féminines infantiles ainsi que de la traite et du travail des enfants.  Pour finir, le représentant a rappelé la ratification par son pays de tous les principaux instruments juridiques internationaux pertinents, assurant qu’il continuera à mettre en œuvre les engagements contenus dans la Déclaration intitulée « Un monde digne des enfants », issue de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants en 2002. 

Mme JOSEPHINE MOOTE (Kiribati) a déploré l’impact des changements climatiques sur les enfants des petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a aussi dénoncé « l’héritage nucléaire » des enfants de ces îles, dont le lieu de vie a été le site d’explosions atomiques plus puissantes que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki.  Pour la déléguée, les conflits et la violence trouvent leurs origines dans l’état d’esprit des personnes qui exercent une influence ou un pouvoir sur la vie des autres.  C’est pourquoi, a-t-elle souligné, Kiribati concentre ses efforts sur le fait de cultiver un bon état d’esprit chez ses citoyens, en promouvant le rôle des institutions et des systèmes traditionnels et modernes, y compris les institutions religieuses et les diverses organisations non gouvernementales.

Mme SALEM, de l’État de Palestine, a indiqué que l’Autorité palestinienne a adopté une loi-décret pour la protection des mineurs ainsi qu’un texte sur l’éducation publique, qui prône l’adoption d’une politique sur l’éducation inclusive.  Elle a cependant souligné que la poursuite de l’occupation israélienne constitue un obstacle sérieux à la mise en œuvre des droits inscrits dans la Convention relative aux droits des enfants, avant de dénoncer de graves violations des droits des enfants palestiniens, telles que l’usage illégal de la force, les démolitions de maisons et la détention arbitraire.  Israël, en tant que puissante occupante, ne respecte pas les obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits humains, a-t-elle accusé.  Cela nous oblige à prendre toutes les mesures juridiques, politiques et diplomatiques pour protéger nos enfants et leurs familles, a-t-elle fait valoir. 

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a alerté sur l’absence de protection pour les enfants de son pays.  Les retombées du coup d’État militaire continuent de menacer leurs libertés et leurs droits leur sont refusés par la junte au pouvoir, a-t-il dénoncé, citant le cas d’une fillette de trois ans condamnée à trois ans de prison avec sa mère et sa grand-mère.  « Peut-on rester assis les bras croisés alors qu’une fillette est traitée comme les criminels? », a-t-il interrogé, dénonçant également le bombardement meurtrier d’une école par les militaires.  En outre, a-t-il poursuivi, la junte a arrêté un grand nombre d’enseignants, ce qui est un obstacle à l’apprentissage.  Face à ces agissements du régime militaire, le Gouvernement d’unité nationale s’emploie à fournir un appui juridique et financier aux victimes et de mener des activités de plaidoyer, a-t-il précisé.

Au cours des 600 derniers jours, malgré quelques condamnations et déclarations isolées, la junte continue de vivre dans l’impunité, s’est indigné le représentant, observant que les préoccupations verbales n’ont pas mis un terme aux actions de la junte.  Appelant la communauté internationale à reconnaître le Gouvernement d’unité nationale, il a averti que chaque minute de retard concernant les mesures à prendre contre les militaires coûtent des vies et réduisent la liberté des enfants.  Pour le délégué, il est grand temps que l’ONU et son Conseil de sécurité prennent la responsabilité de protéger le peuple du Myanmar. 

Mme AL-SINANI (Oman) s’est enorgueillie que son pays figure en deuxième position dans le monde arabe et à la vingt-troisième place à l’échelle internationale en matière de protection des droits de l’enfant.  La représentante a rappelé à cet égard que, depuis qu’il a adhéré en 1996 à la Convention relative aux droits de l’enfant, son pays a lancé des partenariats entre son gouvernement, le secteur privé et la société civile pour placer l’enfant au centre des politiques.  Dans ce cadre, les établissements scolaires du sultanat sont en première ligne dans la protection et le développement des enfants, a-t-elle souligné. 

M. ROCH GHISLAIN ETSAN (République du Congo) s’est félicité des progrès réalisés par son pays en matière de promotion des droits de l’enfant, énumérant les différents codes et textes adoptés ou en cours d’approbation sur la protection de l’enfance.  Il a notamment fait remarquer que, s’agissant de la protection des enfants contre les « brimades », la République du Congo dispose d’institutions diverses pour faire observer les prescriptions de la Constitution et des textes subséquents.  Pour ce qui concerne les forces de l’ordre, le délégué a rappelé que la Constitution de 2015 dispose que « la force publique est soumise aux droits et règlements de la République ».  Preuve en est, selon lui, la récente condamnation de quatre policiers à dix ans de travaux forcés, assortis d’amendes au titre des dommages et intérêts, pour des violences sur enfants.  Le représentant a également évoqué les textes de loi relatifs aux enfants autochtones, ainsi que la création de structures pour la scolarisation des jeunes handicapés.  Dans l’intérêt de l’enfant, le Gouvernement congolais a aussi mis en place, avec l’appui de l’UNICEF et l’expertise de l’UNESCO, un programme intitulé « Continuité pédagogique » pour garantir la continuité de l’éducation pendant la pandémie de COVID 19, a-t-il ajouté.

Mme NUSAIBA HASHIM MOHAMED ALI IDRES (Soudan) a indiqué que son gouvernement continue d’élaborer et consolider des lois spéciales liées au plan national de protection de l’enfance.  À cette fin, il continue de coopérer avec la Représentante spéciale du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés et avec différentes entités onusiennes, a-t-elle signalé.  Évoquant ensuite les retombées de la pandémie de COVID-19, elle a affirmé que celle-ci continue d’avoir un impact sur l’éducation, aggravant notamment le fossé numérique.  Nous continuons de créer des moyens novateurs pour assurer l’accès à l’éducation de tous les enfants, y compris ceux vivant dans les zones de conflit, a a-t-elle toutefois assuré.  Dans ce contexte, la déléguée a appelé de ses vœux un engagement plus constructif de la part de l’UNICEF et des autres agences spécialisées de l’ONU.  Elle a demandé aux agences qui ont des mandats relatifs aux enfants de participer plus étroitement aux efforts du Gouvernement soudanais et d’être plus objectives, notamment sur les enfants vivant dans des zones de conflit.

M. ENIAN LAMCE (Albanie) a relevé que la pandémie a en partie sapé les progrès engrangés pour les enfants, notamment pour ce qui concerne les mariages précoces.  Il faut insister davantage sur la prévention et la responsabilité, a-t-il recommandé, soulignant que la prévention n’est pas possible sans responsabilité.  Par ailleurs, il a plaidé en faveur de meilleures données sur le nombre d’enfants touchés par les conflits, estimant à cet égard que les coordonnateurs résidents de l’ONU ont un rôle crucial à jouer.  Plus largement, il a souhaité que les différentes enceintes onusiennes considèrent les enfants dans différents contextes, y compris celui de la protection des civils dans les conflits armés. 

Le représentant a ensuite appelé à renforcer les partenariats avec la société civile.  Il a indiqué que son pays a comblé la plupart des fossés au niveau national, en renforçant la protection de l’enfant en 2017 avec l’adoption d’une nouvelle loi et l’élaboration d’un code dédié.  Dans ce cadre, des institutions spécialisées s’emploient à renforcer la protection des enfants, a-t-il dit, avant de signaler que son gouvernement agit aussi pour les mères et les enfants albanais se trouvant dans les camps en Iraq et en Syrie.

M CORNEL FERUȚĂ (Roumanie) a indiqué que son pays a fait preuve de solidarité en apportant, dès le début de la guerre injustifiée lancée par la Russie, un soutien résolu aux réfugiés ukrainiens.  Au total, a-t-elle souligné, plus de 2,4 millions de citoyens ukrainiens sont entrés en Roumanie et environ 81 000 sont restés, principalement des femmes et des enfants.  La Roumanie fait tout son possible pour assurer la protection de tous les enfants ukrainiens réfugiés, y compris les enfants non accompagnés, a-t-elle précisé.  Avec le soutien de l’UNICEF, les autorités roumaines, agissant en partenariat avec des ONG locales, ont mis en place des centres « Point Bleu » dans les villes de Sighetu Marmației, Siret, Isaccea, Albița, Huși, Iași, Brașov et Bucarest afin de fournir un soutien psychologique et juridique ainsi que des conseils aux familles et aux mineurs non accompagnés arrivant dans le pays, a encore indiqué la représentante.  Les enfants ukrainiens bénéficient notamment d’un examen de santé dans les unités éducatives et sont admis si besoin dans des centres de vaccination, a-t-elle ajouté. Conformément à la résolution 2601 2021) du Conseil de sécurité et à la déclaration sur la sécurité dans les écoles, le Gouvernement roumain s’emploie à créer un climat de normalité pour faciliter l'accès à l’éducation des enfants réfugiés fuyant la guerre, a-t-elle conclu.

M. GIANLUCA GRECO (Italie) a concentré son intervention sur la situation des enfants dans les conflits armés, réaffirmant le ferme appui de son pays à la justice internationale, notamment à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Les enfants doivent selon lui avoir le droit de jouir de leur enfance au sein de sociétés stables, où ils peuvent apprendre à être des agents de changement et de développement pacifiques.  Les attaques contre les écoles constituent l’une des plus graves violations des droits de l’enfant, a déploré le représentant, avertissant que de telles agressions ont un impact sur la santé physique et mentale des enfants, augmentant leur vulnérabilité sur le long terme.  Il a également relevé que les enfants réfugiés et déplacés, notamment les mineurs non accompagnés, sont exposés à d’autres risques liés notamment à la traite des personnes.  Pour rompre le cycle de violence qui touche les enfants, le délégué a préconisé une approche systémique. 

Mme RYM (Tunisie) a rappelé que l’éducation est gratuite et obligatoire dans son pays.  Elle a également signalé la création d’un programme de la deuxième chance pour réintégrer les enfants ayant abandonné l’école.  La non-discrimination à l’égard des enfants étant un principe fondamental en Tunisie, aucune différence n’est faite entre les enfants tunisiens et non tunisiens, tels que les réfugiés non accompagnés, a-t-elle assuré.  Évoquant le droit à l’expression des enfants, elle a expliqué qu’un certain nombre de structures ont été créées pour permettre aux enfants de faire connaître leurs préoccupations.  Face aux risques liés aux communications en ligne, des mesures ont aussi été prises et un projet de loi est en préparation pour mieux protéger les mineurs.  S’agissant des violences faites aux enfants, la déléguée a réaffirmé l’engagement de son pays à combattre la traite des personnes, notamment des enfants.  Elle a aussi indiqué qu’un centre social a été mis à la disposition des femmes et des enfants victimes de violences, et qu’un numéro d’urgence a été ouvert pour permettre d’atténuer le sentiment d’isolement de ces personnes.

Dressant le « triste portrait » de la situation des enfants dans son pays, M. NASEER AHMED FAIQ (Afghanistan) a indiqué que la situation a empiré depuis l’arrivée au pouvoir des Taliban.  Soulignant le lourd tribut payé au conflit par les enfants, il a relevé que l’Afghanistan figure désormais sur la liste des pays les plus périlleux pour les enfants et que des millions de filles ne peuvent plus accéder à l’enseignement secondaire.

Les enfants vivent un cauchemar quand ils dorment mais aussi chaque jour de leur vie, a-t-il déploré.  Il a notamment cité le risque de recrutement militaire et d’exploitation sexuelle, les pratiques dangereuses en matière de travail, le contact avec les mines et la violence au sein des foyers.  Nombre de familles vendent leurs enfants en raison de leur désespoir, s’est-il indigné, avant de faire état d’incendies volontaires dans des établissements scolaires, ce qui conduit les enfants à être déscolarisés et à devenir des cibles faciles pour du recrutement.  Il y a à peine 10 jours, un attentat suicide dans un centre d’éducation a tué des dizaines d’enfants, a-t-il déploré, accusant les auteurs de jouir d’impunité.  Les autorités de facto n’assurent pas la sécurité des enfants dans le pays, a accusé le représentant, appelant la communauté internationale à exercer des pressions sur les talibans pour permettre la scolarisation des filles, entre autres mesures urgentes.

Mme ELIZABETH NORALMA MENDEZ GRUEZO (Équateur) a souligné l’engagement de son pays à surmonter l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la scolarité des enfants.  Les conséquences négatives de cette crise sont ressenties de manière disproportionnée par les enfants, notamment les plus vulnérables, a-t-elle fait observer.  Il ne fait aucun doute, à son avis, que les conditions de pauvreté et de marginalisation réduisent les chances des enfants d’accéder à l’exercice effectif de leurs droits.  La pauvreté réduit les garanties de sécurité, exacerbe les chances des enfants d’être victimes de la violence et est responsable d’un pourcentage élevé de personnes souffrant de malnutrition et de sous-nutrition.  C’est pourquoi, a-t-elle indiqué, les autorités équatoriennes ont mis en place un Secrétariat dédié à la malnutrition infantile, tout en mettant en œuvre des stratégies destinées à éradiquer la malnutrition chronique et aiguë d’ici à 2030. 

Un autre défi sur lequel l’Équateur concentre ses efforts est la prévention, l’identification et le traitement de la santé mentale chez les enfants et les adolescents, a-t-elle relevé.  On estime en effet que le pourcentage d’enfants souffrant de maladies mentales en Amérique latine et dans les Caraïbes dépasse 15%.  Dans ce contexte, les institutions du pays ont intégré la santé mentale comme l’un des aspects transcendants des soins afin de promouvoir le développement précoce et complet des enfants, a conclu la représentante.

M. KRISHNA ARYAL (Népal) a rappelé que la Constitution de son pays garantit le développement global des enfants en assurant leur sécurité et leur protection, ainsi que leur développement et leur participation.  En outre, le droit de chaque enfant à recevoir une éducation de base gratuite et obligatoire, est prévu par la loi, a ajouté le représentant.  Les législations, plans de développement et politiques du Népal envisagent une société qui garantit tous les droits de l’enfant, a-t-il insisté, se référant à la loi adoptée en 2018 qui impose de préserver l’intérêt supérieur des enfants en respectant, protégeant, promouvant et réalisant leurs droits.  Le délégué a encore indiqué que, son pays a adopté en 2016 une stratégie nationale pour mettre fin au mariage des enfants d’ici à 2030 et que la loi de 2017 sur le code civil national interdit explicitement le mariage avant l’âge de 20 ans. 

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a indiqué qu’un secrétariat privé au sein a été créé au sein du Ministère des migrations et de l’asile afin de prendre des mesures pour accompagner les mineurs non accompagnés.  Une stratégie nationale en la matière a également été mise au point.  Concernant notre coopération avec l’UNICEF, nous sommes passés d’une perspective humanitaire à une perspective de développement, a-t-elle salué.  La représentante a ensuite réaffirmé l’appui de la Grèce en ce qui concerne la question des enfants et des conflits armés.  Deux protocoles sur la Convention relative aux droits de l’enfant ont été ratifiés, a-t-elle par ailleurs indiqué.  Enfin, nous avons intégré la protection des filles touchées par les conflits dans notre premier plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité, a-t-elle souligné.

M. YOUSEF S. I. Salah (Libye) a rappelé que son pays a ratifié, entre autres textes, la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant.  Détaillant les mesures nationales, elle a cité la loi sur le mariage et le divorce, soulignant qu’une union ne peut être autorisée pour les moins de 20 ans en Libye.  La déléguée a relevé à cet égard que le phénomène du mariage précoce est presque inexistant dans son pays.  Affirmant par ailleurs que le droit à la vie est un droit fondamental et que l’embryon entre dans la catégorie des enfants, elle a relevé que le Code pénal libyen « interdit ce qu’on appelle l’avortement » et l’encouragement à celui-ci, tout en garantissant le droit à la citoyenneté pour les enfants nés de parents inconnus.  Enfin, elle a mentionné l’existence d’un plan d’action pour prévenir et lutter contre la violence à l’encontre des enfants, qui prévoit des mesures pour la réinsertion des victimes. 

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Fédération de Russie a réagi aux propos de la délégation de l’Ukraine, en dénonçant la façon dont ce pays a dénié le droit aux populations russophones d’étudier dans leur langue.  Lorsque les habitants ont essayé de faire valoir leur droit, Kiev a envoyé des radicaux nationalistes étouffer les manifestations, a-t-il affirmé.  Le délégué a également accusé le pouvoir ukrainien d’avoir déclenché une guerre civile à grande échelle et d’avoir bombardé le Donbass aveuglément.  Il a déploré le nombre d’enfants tués, égrenant la liste des victimes qui s’allonge pour le seul mois de septembre.  Les forces ukrainiennes ont en outre frappé des convois de réfugiés qui essayaient de fuir le territoire, occasionnant, là aussi, des victimes parmi les enfants, a-t-il dénoncé.  Poursuivant, il a affirmé que la majorité des bombardements de civils sont menés avec des armes livrées par les États-Unis et d’autres pays occidentaux, qui sont, dès lors, complices de meurtres d’enfants.  C’est là, la vraie réalité, s’est-il exclamé.  Quant à la Russie, a-t-il conclu, elle ne déporte pas les enfants du Donbass, mais les sauve des bombardements. 

À son tour, le délégué de l’Inde a pris la parole pour dénoncer les propos de la délégation du Pakistan, qui, a-t-il déploré, utilise de « manière indue » ce forum de discussion.  Il a fustigé des remarques « frivoles », qui ont pour unique objectif de faire diversion vis-à-vis des graves violations à l’encontre des femmes et des filles au Pakistan.  Le représentant a appelé ce pays à cesser son terrorisme frontalier.  Pour finir, il a estimé le sujet d’aujourd’hui extrêmement important, ce qui impose de recentrer les débats sur la question des droits de l’enfant.

Réagissant à l’intervention de l’Inde, la représentant du Pakistan a rappelé que la déclaration contestée ne fait que citer des chiffres qui proviennent du rapport du Secrétaire général de l’ONU.  « Est-ce que le rapport a été qualifié de faux et malveillant? », s’est-il interrogé, ironique, accusant l’Inde et sa « machinerie d’État » de violence à l’égard des enfants, que ce soit au Pakistan ou dans le territoire occupé du Jammu-et-Cachemire. 

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