En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session
3e & 4e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4343

Troisième Commission: Face aux défis multiples, les jeunes veulent faire partie de la solution 

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a achevé, aujourd’hui, sa discussion générale consacrée au développement social, en se mettant à l’écoute des jeunes venus partager leurs expériences, mais surtout exprimer leur désir de faire « partie de la solution », notamment dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) dont le chemin leur semble « long et tortueux ».

Tour à tour, les délégués de la jeunesse de différents États Membres, ont interpellé leurs aînés pour faire entendre leur voix, conscients qu’ils sont des « agents de changement positif » et à même de proposer « des solutions extraordinaires » pour réaliser les ODD, comme l’a souligné la jeune déléguée de la Bulgarie.

Dans une déclaration à trois voix, les délégués de la jeunesse des pays du Benelux ont attiré l’attention sur la crise du logement chez les étudiants, la vulnérabilité des jeunes dans le monde du travail, ainsi que sur l’importance de la santé mentale.

De fait, la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale ont tendance à devenir « la nouvelle normalité » dans le monde entier, ont fait valoir plusieurs délégations.  C’est pourquoi, a exigé la déléguée de la jeunesse du Danemark, il faut autonomiser les jeunes et les inclure davantage dans les processus de l’ONU.

Le Costa Rica a fondé ses espoirs sur le Sommet social mondial de 2025 qui devrait, selon lui, être l’occasion de défendre une vision plus large, d’identifier les intersections et d’investir dans la sécurité humaine, notamment la santé, l’éducation et la création d’emplois plus verts.

En attendant, la jeune déléguée de Suède s’est inquiétée du fait que les « forces populistes divisent et marginalisent » et que, partout dans le monde, des militants et des représentants de la jeunesse sont menacés, harcelés et emprisonnés en raison de leur mobilisation.

Lorsque les jeunes sont confrontés à des menaces qui limitent leurs droits démocratiques et bloquent leur travail de plaidoyer, la situation doit être prise au sérieux, a-t-elle martelé, avant de souligner qu’une démocratie forte ne peut être réalisée sans une société civile forte et des mouvements de jeunesse autonomes.

La jeunesse de Hongrie a observé pour sa part qu’il est difficile pour les jeunes de rester optimistes en ces temps de changements climatiques et d’absence de paix.  À ce propos, le délégué de la jeunesse de la Bulgarie a appelé à une « éducation à la durabilité » et au « comportement écologique dans les écoles du monde entier », s’inquiétant en outre des effets sur l’environnement du retour de la guerre en Europe.

De fait, les effets dévastateurs de la guerre en Ukraine privent la jeunesse de ce qu’elle avait de plus précieux: la vie, a dénoncé le délégué de la jeunesse ukrainienne avant de lancer à l’intention de la jeunesse russe « nous ne pardonnerons pas votre silence et votre inaction ».  Une affirmation vivement rejetée par la délégation russe dans le cadre d’un droit de réponse, qui y a vu une « menace directe inacceptable ».

Les répercussions de la COVID-19 ont également mobilisé l’attention des délégations aujourd’hui, à l’instar du Groupe des amis des personnes âgées qui, par la voix du Chili, a signalé que si près de 15 millions de personnes dans le monde ont succombé à la pandémie, bon nombre étaient des personnes âgées, dénonçant par la même les discriminations dont elles sont victimes, en particulier celles qui souffrent d’un handicap ou sont en situation de vulnérabilité.

Il est stupéfiant à quel point la pandémie, associée à d’autres crises, a impacté les pays en développement et les pays les moins avancés, a résumé la Tunisie, notant que les pays africains concentrent 56% des personnes poussées vers l’extrême pauvreté à partir de 2020.

Le Sri Lanka a estimé pour sa part que la résolution du triple problème de l’inégalité dans l’accès aux vaccins, des changements climatiques et de la refonte du système financier international « moralement en faillite » est une condition sine qua non pour reconstruire en mieux.

La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 3 octobre, à partir de 10 heures avec un débat sur la criminalité, l’information et les technologies, et les stupéfiants.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

Suite du débat général

Dans une déclaration commune, les déléguées de la jeunesse des pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) se sont succédé tour à tour pour parler des défis communs à ces pays en matière de logement, au travail et au système de soins de santé mentale.  Mme BERTEMES, déléguée de la jeunesse du Luxembourg, a relevé que les conséquences de la pandémie de COVID-19 et l’augmentation du coût de la vie ont rendu la protection et le soutien des jeunes encore plus urgents.  Elle a indiqué qu’en partageant leur déclaration, les déléguées de la jeunesse souhaitent montrer que la coopération internationale et l’échange de solutions internationales seront bénéfiques pour toutes les générations.

Mme CHAKIR, déléguée de la jeunesse des Pays-Bas, a noté que l’on est loin d’atteindre l’objectif d’un logement sûr et durable, et que les trois pays du Benelux font face à une crise du logement.  Elle a indiqué que le Luxembourg avait connu la plus importante hausse du prix du logement parmi les membres de l’UE.  En Belgique, la hausse a atteint 8,2% et aux Pays-Bas, il manque plus de 26 000 logements pour étudiants, a-t-elle ajouté.  Constatant que la transition vers un meilleur environnement et une meilleure éducation s’éloigne de plus en plus, elle a pressé pour la création d’un point d’information centralisé accessible pour répondre aux différentes questions des jeunes et permettent leur participation aux processus décisionnels.

Mme MOUSSANE, déléguée de la jeunesse de la Belgique a souligné que les jeunes doivent avoir des compétences et une éducation adéquates pour pouvoir entrer sur le marché du travail.  De plus, leur manque d’expérience les rend plus vulnérables aux licenciements et moins à même de pouvoir négocier leurs contrats.  Elle a appelé à assurer l’importance des opportunités pour toutes et tous sans discrimination, avant d’appeler à l’interdiction des stages non rémunérés.

Reprenant la parole, la déléguée de la jeunesse du Luxembourg a indiqué que les pays du Benelux n’ont que 20 psychiatres pour environ 100 000 personnes. Elle a appelé les États à rendre les soins de santé mentale accessibles à tous en assurant la présence de spécialistes et en assurant la gratuité des soins.

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a parlé des programmes modèles qui visent à offrir une protection sociale complète à grande échelle dans son pays.  L’objectif étant d’essayer d’atténuer les répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19.  D’après les statistiques, les jeunes constituent plus de la moitié de la population égyptienne.  C’est pourquoi, a assuré le représentant, son gouvernement est déterminé à donner davantage d’importance à cette catégorie dans les processus de relance et décisionnel.  Il a évoqué le lancement en 2017 du forum international des jeunes - une plateforme pour un échange constructif interactif entre jeunes de ce monde.  Le dernier évènement, a-t-il précisé, s’est tenu à Charm el-Cheikh et s’est penché sur la plupart des défis contemporains, parmi lesquels la situation du marché de l’emploi, la riposte postpandémie et l’atténuation des changements climatiques

M. LIRE (Éthiopie) a relevé que la crise liée à la COVID-19 a fait perdre des décennies de progrès aux pays en développement, principalement en Afrique.  Cette crise a inversé les avancées en matière de systèmes de santé, poussé des millions de personnes dans la pauvreté, exacerbé les troubles sociaux et détruit les moyens de subsistance des plus vulnérables, a-t-il rappelé, avant d’avertir que la hausse actuelle des prix des aliments, des aliments, de l’énergie et des engrais, provoquée par les tensions géopolitiques du moment, ont un impact majeur sur la croissance économique nationale et la sécurité alimentaire.  Dans un tel contexte, aggravé par les effets des changements climatiques, des mesures mondiales de relèvement et de protection sociale doivent être mises en œuvre, en tenant compte notamment de la vulnérabilité des familles et des personnes handicapées, a-t-il plaidé, précisant que son gouvernement a continué, malgré les multiples défis internes et externes, à mener des politiques et des stratégies intégrées visant à promouvoir un développement social inclusif et durable.

Le représentant a ainsi fait état d’une politique nationale de protection sociale, qui bénéficie à près de huit millions de bénéficiaires, dont 1,1 million ont reçu un transfert monétaire direct.  Le pays fournit également une aide d’urgence à la population touchée par la sécheresse en partenariat étroit avec les partenaires internationaux, tout en renforçant la résilience des communautés face aux chocs, a-t-il ajouté, avant d’évoquer les mesures gouvernementales visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les domaines politique, économique et social.  Nos efforts de développement social en faveur des pauvres ciblent en priorité les femmes, les seniors et les personnes handicapées, a indiqué le délégué, selon lequel la famille constitue le pilier fondamental de la société.  Il a noté à cet égard que l’Éthiopie a l’un des droits de la famille les plus progressistes, qui reconnaît le droit des femmes mariées à posséder des biens et prévoit un traitement égal avec les hommes sur les questions juridiques et administratives.

Mme BADEVA, déléguée de la jeunesse de la Bulgarie, a estimé que les jeunes devraient être plus impliqués dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), car ils sont à même de proposer « des solutions extraordinaires ». Une enquête nationale en Bulgarie a montré que les jeunes ont été impactés par la pandémie de COVID-19, y compris dans leur santé mentale a-t-elle dit, appelant à œuvrer au bien-être des jeunes afin de « imaginer l’avenir au-delà même du Programme 2030 ».  L’Action 21, adoptée lors du Sommet Planète Terre en 1992, comprend un chapitre sur les jeunes en tant que groupe majeur dont la protection et la santé doivent être au cœur des ODD, a-t-elle rappelé.  Prenant la parole à son tour, M. MITKOV, délégué de la jeunesse de la Bulgarie, a déploré le retour de la guerre en Europe et ses effets sur l’environnement, rappelant non seulement que 30% de toutes les aires protégées d’Ukraine sont impactées, mais que la guerre fragilise l’ensemble de notre écosystème.  La paix est donc un prérequis à l'Accord de Paris sur le climat, a-t-il insisté.  Des régions qui n’avaient jamais souffert de cataclysmes auparavant sont désormais frappées par le changement climatique, comme la Bulgarie qui a été victime d’inondations dévastatrices, a déploré le jeune homme, notant que les villes sont à la fois les premières responsables des émissions de CO2 et très sensibles aux catastrophes climatiques.  Il a appelé à une « éducation à la durabilité » et au « comportement écologique dans les écoles du monde entier ».

M. IGOR PILIPENKO (Bélarus) s’est félicité des stratégies et des programmes nationaux mis en œuvre par son pays, conformément au principe de « ne laisser personne de côté ».  Le soutien aux personnes âgées, aux anciens combattants, aux jeunes, aux familles nombreuses, et aux personnes handicapées reste la marque de fabrique du développement bélarusse, a-t-il renchéri, expliquant soutenir l’institution sociale de la famille traditionnelle.  En ce sens, début de 2022, la Constitution bélarusse a consacré le mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme, a-t-il expliqué. 

Le représentant a également évoqué la stratégie nationale « Longévité active – 2030 » qui vise à améliorer durablement la qualité de vie des seniors.  Face au problème de l’inégalité des chances, le Bélarus a également mis en œuvre un plan d’action national pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a noté le délégué, précisant qu’une nouvelle loi venait d’être adoptée en ce sens.  Il a ensuite dénoncé les mesures coercitives unilatérales qui limitent la capacité de certains États à offrir à leurs sociétés une protection sociale.  « Nous regrettons que les pays occidentaux préfèrent ignorer ce fait », a-t-il dit.

Mme ALMANSOUR (Koweït) a indiqué que l’article 11 de la Constitution koweïtienne stipule que l’État apporte un soutien à tous ses citoyens qui se trouvent dans l’incapacité de travailler.  Elle s’est félicitée d’un programme national qui offre une protection sociale aux retraités.  La déléguée a également expliqué que la Constitution de son pays garantit la protection de la famille comme la pierre angulaire d’une société fondée sur la religion, l’éthique, et l’amour de la patrie.  Elle s’est réjouie de voir son pays mettre en œuvre la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Tout sera fait pour que ceux-ci bénéficient d’une aide, a-t-elle assuré, ajoutant que le Koweït offre toujours son partenariat aux pays en développement.  Elle s’est aussi félicitée de la création d’un ministère d’État dont le mandat est de protéger la jeunesse, ajoutant que son gouvernement assure plusieurs services électroniques via une application, facilitant une kyrielle de formalités, notamment dans le domaine du logement.  La vision 2035 du Koweït, a-t-elle poursuivi, vise au bien-être de tous les citoyens, et inclut notamment une réforme du système éducatif ainsi qu’un programme écologique.

Mme DJELLOUL, déléguée de la jeunesse de la Suède, a déclaré parler au nom du Conseil national de la jeunesse de son pays et de ses 86 organisations membres qui comptent près d’un million de jeunes Suédois actifs aux niveaux local, national et international.  Elle a également dit représenter le mouvement mondial de la jeunesse, qui entend être un agent de changement positif et donner aux jeunes du monde entier la possibilité de faire partie des processus décisionnels, de s’organiser pour ce en quoi ils croient et de protéger leurs libertés et leurs droits humains.  Elle a toutefois indiqué que l’engagement démocratique des jeunes se heurte à un espace civique qui se rétrécit et à un climat politique plus dur et plus polarisé.  Constatant que les forces populistes divisent et marginalisent les groupes de la société, elle a constaté que, partout dans le monde, des militants et des représentants de la jeunesse sont menacés, harcelés et emprisonnés en raison de leur implication.  Lorsque les jeunes sont confrontés à des menaces qui limitent leurs droits démocratiques et bloquent leur travail de plaidoyer, la situation doit être prise au sérieux, a-t-elle martelé, avant d’exiger que les voix de la jeunesse soient entendues et leurs compétences reconnues.  Pour la déléguée, les pays doivent considérer les jeunes non seulement comme l’avenir, mais aussi comme des agents actifs de la société d’aujourd’hui.  De fait, les consultations avec les jeunes doivent aboutir à des résultats qui incluent leur perspective et offrent la possibilité d’évaluer les résultats, a-t-elle plaidé, souhaitant que cette participation ne se limite pas aux problèmes typiques de la jeunesse.  Enfin, elle a estimé qu’une démocratie forte ne peut être réalisée sans une société civile forte et des mouvements de jeunesse autonomes. 

Mme AIDA KASYMALIEVA (Kirghizstan)a rappelé que le 20 février a été promulgué « Journée mondiale de la justice sociale » et espéré que la résolution de la présente session de l’Assemblée générale consacrée à cette question permettra d’aider à éradiquer la pauvreté.  Le 19 septembre 2022, lors du Sommet sur la transformation de l’éducation, le Kirghizstan a formulé des engagements sur les cinq sujets essentiels identifiés, notamment un accès à l’éducation pour tous.  La représentante a aussi rappelé que son pays avait ratifié la Convention sur les droits des personnes handicapées en 2019 et fournissait des efforts pour la mettre en œuvre.  Notant que 2022 marque le vingtième anniversaire du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, elle a précisé que le Kirghizstan exécutait actuellement son plan quinquennal 2019-2024 pour les personnes âgées. Réaffirmant l’engagement de son pays pour les droits humains, elle a rappelé qu’il avait déposé sa candidature au Conseil des droits de l’homme pour la période 2023-2025 et appelé les États membres à la soutenir.

Mme AHMED (Nigéria) a noté que le chemin pour réaliser les objectifs de développement durable restait « long et tortueux », notamment en raison des effets de la pandémie de COVID-19 et plus particulièrement pour les pays en développement.  Au Nigéria les enfants des campagnes et les enfants pauvres, notamment les filles, ont été durement touchés, abandonnant l’école en grand nombre.  La représentante a indiqué que le Nigéria avait lancé un « passeport de l’apprentissage » et mis en place un programme pour intégrer les technologies et l’enseignement à distance.  Le plan sur la pauvreté doit permettre de sortir 100 millions de Nigériens de la pauvreté, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, une loi condamnant la discrimination des personnes handicapée a été promulguée en 2019.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a affirmé que l’autonomisation des personnes handicapées aboutirait à de meilleures décisions et de meilleurs résultats, regrettant que les conflits continuent d’affecter ces personnes de manière disproportionnée.  Elle a souligné que les personnes âgées devraient pouvoir bénéficier des droits humains et des libertés fondamentales, en particulier le respect de leur dignité, leurs croyances, leur vie privée ainsi que le droit de prendre des décisions quant aux soins qu’on leur apporte et à leur qualité de vie, notant à ce sujet l’importance du Plan d’Action international sur le vieillissement.  À la lumière du rapport de mai dernier de l’Institut international sur le vieillissement mettant en lumière les nombreux abus subis par les personnes âgées, la représentante s’est félicitée que ce sujet continue d’être examiné au sein de la Troisième Commission.  Elle a dit craindre que le droit à l’alphabétisation continue d’être négligé, notamment pour les jeunes et jeunes adultes.

Elle a ensuite cédé la parole à M. MICALLEF ST.JOHN, délégué de la jeunesse de Malte, qui a appelé l’ONU à reconnaître les diversités de genre incluant les personnes LGBTIQ+ et souligné le rôle du Programme 2030 pour les personnes marginalisées.  Les jeunes, a-t-il insisté, devraient être inclus à tous les niveaux des prises de décision.  Rappelant également le rôle de la société civile pour le développement social, il a regretté les attaques sur les médias, les manifestants et les défenseurs des droits humains.

Mme STOJKOVIC, déléguée de la jeunesse de la Serbie, a rappelé que les jeunes faisaient face à de nombreuses crises et conflits et qu’ils aspiraient uniquement à la paix et la prospérité.  Réitérant l’engagement de la Serbie pour mettre en œuvre le programme 2030, elle a témoigné que la Serbie est l’un de seuls États à disposer d’un ministère de la jeunesse et des sports mettant en œuvre une stratégie en faveur de la jeunesse élaborée de manière inclusive, y compris par le biais de tables rondes. Prenant à son tour la parole, M. KOVACEVIC, délégué de la jeunesse de la Serbie, a souligné qu’au sortir de la pandémie de COVID-19, la crise du chômage reste un problème pour les jeunes.  Il a appelé les parties à soutenir l’éducation formelle et informelle et à faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail.  À cette fin, il a souligné l’effort de la Serbie pour connecter sur Internet les institutions éducatives et le secteur privé, notamment pour l’organisation de formations et séminaires, afin d’aider les jeunes à acquérir les compétences nécessaires.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a déploré un « recul sans précédent » du développement socio-économique depuis la seconde guerre mondiale, notamment en raison de la pandémie de COVID-19, qui fait peser un risque considérable sur la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il s’est inquiété de voir la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale devenir « la nouvelle normalité » dans le monde entier, tandis que des conflits en cours dans différentes régions du monde ont des « effets dévastateurs » sur les pays qui dépendent des importations de denrées alimentaires.  Selon M. Peiris, la résolution du triple problème de l’inégalité dans l’accès aux vaccins, du changement climatique et de la refonte du système financier international « moralement en faillite » est une condition sine qua non pour reconstruire en mieux.  Il s’est félicité du succès de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie de COVID-19, avec une couverture de 97% pour la première dose, 82% pour la deuxième dose et 55% pour la troisième dose. 

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) s’est dit convaincu que les politiques et stratégies de développement social sont essentielles pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.  Il a fait savoir que le Plan national de développement 2020-2024 de Djibouti, qui s’appuie sur l’inclusion, la connectivité et les institutions, vise à renforcer la cohésion sociale en permettant aux personnes marginalisées de bénéficier d’un nouvel ensemble de politiques de développement social.  Sa finalité est de parvenir au développement humain en éliminant la pauvreté et en améliorant les conditions de vie, a-t-il indiqué.

La pandémie de COVID-19 ainsi que la crise alimentaire et énergétique ont eu de graves répercussions sur l’économie de Djibouti, a fait observer le représentant.  En conséquence, les Djiboutiens ont vu leurs revenus diminuer, tandis que les prix augmentaient, plongeant de nombreuses familles dans la pauvreté monétaire et multidimensionnelle.  Face à cette situation, le Gouvernement a adopté diverses mesures pour soutenir les ménages, notamment par le biais de l’élargissement du système de protection sociale.  Un programme d’aide sociale sous forme de tickets ou de distribution d’alimentation a par ailleurs ciblé les réfugiés et les demandeurs d’asile vivant en zone urbaine.  Le représentant s’est ensuite félicité que les investissements dans le développement social donnent des résultats, tout en reconnaissant que nombre de défis restent à relever et demandent davantage d’attention, au niveau national comme au niveau international.

Mme IRENE GASHU (Japon) a rappelé que, depuis 2014, le Gouvernement de son pays organise l’Assemblée mondiale des femmes qui vise à promouvoir l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes.  Elle a également indiqué que le Japon et la Sierra Leone ont cofacilité cette année une nouvelle résolution sur la coopération internationale pour l’accès à la justice, les voies de recours et l’aide aux victimes de violences sexuelles, adoptée en septembre par l’Assemblée générale.  En outre, a-t-elle relevé, le Japon défend l’autonomisation et les droits des personnes handicapées.  Le pays s’est ainsi appuyé sur l’élan des Jeux paralympiques de Tokyo en 2020 pour son développement urbain et a modifié ses lois sur l’élimination de la discrimination à l’égard des personnes handicapées et sur l’accès facilité, a précisé la déléguée, faisant aussi état de la récente promulgation d’une nouvelle législation visant à améliorer l’accessibilité à l’information et la communication pour les personnes handicapées.  Elle a d’autre part annoncé que, dans le cadre de ses efforts de protection de l’enfance et des droits de l’enfant, le Japon créera une nouvelle agence pour les enfants et la famille en 2023.  Enfin, après avoir souligné l’engagement politique et financier du Japon dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au Moyen-Orient et en Afrique, aggravée par les retombées de l’agression russe contre l’Ukraine, elle a rappelé que son pays promeut la couverture sanitaire universelle (CSU) afin que chacun puisse accéder aux services de santé de base à un coût abordable.  Le Japon a par ailleurs fourni 5 milliards de dollars pour soutenir la réponse à la pandémie de COVID-19, notamment via le Mécanisme COVAX, et contribuera au Fonds mondial à hauteur de 1,08 milliard de dollars ces trois prochaines années, a-t-elle précisé. 

Mme STEPHANIA MERCEDES GONZALEZ CABELLO MALDONADO (Paraguay) a fait savoir que le Paraguay n’a cessé d’avancer dans l’élargissement de son système de protection sociale, en accordant une attention toute particulière aux droits humains.  De cette manière, les besoins de chacun sont mieux compris et les politiques publiques adaptées en conséquence, par exemple pour créer des emplois, construire des infrastructures et des logements.  La représentante a réitéré l’engagement du Paraguay en faveur de la cohésion et du développement social à long terme.

Mme ZADE ISENI, déléguée de la jeunesse du Danemark, a regretté que la grande majorité des jeunes du monde n’a pas la possibilité de faire entendre sa voix et que de nombreuses jeunes femmes et les filles ont été privées d’éducation à cause de la pandémie de COVID-19.  Les jeunes se battent pour faire respecter leurs droits, mais ils se sentent encore trop souvent impuissants.  Alors il faut les autonomiser, a exigé la représentante en appelant à les inclure davantage dans les processus de l’ONU.  Pour cela elle a appelé à renforcer la confiance démocratique des jeunes, à protéger l’espace civile et à promouvoir les partenariats jeunes-jeunes pour en faire des agents du changement.  Le moment est venu pour les jeunes de se rassembler et d’exprimer librement leur opinion, a-t-elle martelé en ajoutant que cela passe par une citoyenneté active.

Mme CHAN (Costa Rica) a relevé que les crises multiples actuelles font obstacle aux investissements dans la sécurité humaine en rappelant, entre-autres, que 30.3% de l’humanité n’a pas été vaccinée contre la COVID-19 et que l’espérance de vie baisse dans son pays et ailleurs.  Elle a dénoncé les conséquences dévastatrices à l’échelle mondiale de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, plongeant plus de gens dans la pauvreté et la faim alors que la communauté internationale n’arrive pas à faire face aux défis qu’elle a soulevé.  Elle a exhorté la communauté internationale à se réengager en faveur du multilatéralisme pour relever ces défis, en estimant que le Sommet social mondial de 2025 devrait être l’occasion de défendre une vision plus large, d’identifier les intersections et d’investir dans la sécurité humaine, notamment la santé, l’éducation et la création d’emplois plus verts.  Il est urgent de mobiliser les ressources financières pour réaliser le Programme 2030, a insisté la représentante qui a également appelé à s’occuper des jeunes et des personnes handicapées.

Mme ANGELIKA OJINNAKA, déléguée de la jeunesse de l’Australie, a voulu se faire l’écho des jeunes d’aujourd’hui qui continuent d’avoir des aspirations pour un monde plus accessible et en même temps en prise aux changements de l’environnement.  Elle a encouragé les jeunes à garder l’espoir en l’avenir.  Nous continuons d’endurer de longs délais et un manque d’accès à l’emploi et aux opportunités économiques pour certains groupes, notamment les femmes et les jeunes, et une répartition inégale de l’éducation et des initiatives dans certaines zones historiquement exclues, a-t-elle indiqué.  Elle a ensuite énuméré d’autres préoccupations liées, à la transmission des connaissances, au harcèlement sexuel, et à la mise en œuvre de politiques climatiques à l’échelle communautaire.

Mme MAYRA LISSETH SORTO ROSALES (El Salvador) a axé son intervention sur la pauvreté et son impact sur les personnes vulnérables ou en situation de marginalité, notamment les femmes, les filles, les jeunes, les personnes handicapées, les migrants et les peuples autochtones.  Très souvent ces personnes se trouvent exclues des acquis en matière de développement national et international.  La lutte contre la pauvreté et l’exclusion doit se livrer dans un cadre universel, en prenant compte des besoins spécifiques des personnes, a-t-elle estimé.  Pour sa part, El Salvador a promu le développement économique et social afin de répondre aux besoins essentiels de sa population.  C’est pourquoi, il œuvre à créer des conditions favorables afin que les garçons et les filles puissent exploiter tout leur potentiel de développement, d’où la loi « grandir ensemble » consacrée à la prime enfance, l’enfance et l’adolescence ce qui permettra d’avancer, selon elle, sur la transformation positive. 

M. KOVACS, délégué de la jeunesse de la Hongrie, a souligné la difficulté pour les jeunes de rester optimistes en ces temps difficiles de changements climatiques et d’absence de paix.  Venant d’un pays voisin de l’Ukraine, il a dit voir les conséquences de la guerre dans la réalité.  Depuis le début du conflit, l’État, la société civile et de nombreux jeunes hongrois aident, chaque jour, les réfugiés en provenance de ce pays, a-t-il relaté, indiquant avoir contribué à la livraison de plus de quatre tonnes de matériel pédagogique pour les écoles ukrainiennes.  Il a ensuite évoqué la promotion de l’économie circulaire par les jeunes.  En tant que responsables d’un programme de sensibilisation à cette question, il a constaté que les jeunes apprennent très vite à réduire et à trier les déchets.  Selon lui, l’éducation, le développement des infrastructures et la création d’un bon cadre juridique de travail pour une transition vers l’économie circulaire et un mode de vie durable doivent être une priorité pour tous.  Le jeune délégué a, d’autre part, souligné l’importance des initiatives transfrontalières pour la protection des rivières contre la pollution plastique, sujet pour lequel il milite au travers d’un projet de recyclage concernant la rivière Tisza.  Il a enfin abordé la question du multilinguisme et des droits des minorités linguistiques, avant de rappeler que le douzième Forum des jeunes de l’UNESCO a appelé, en 2021, à la création de réseaux pour promouvoir l’éducation basée sur la langue maternelle.  En réponse à cet appel, et en collaboration avec le Conseil national de la jeunesse de la Hongrie, nous avons invité, en Hongrie, les jeunes délégués de l’ONU issus de la Roumanie, la Slovaquie, la Croatie et la Pologne, où ils ont visité les écoles des minorités nationales de leur pays d’origine, a-t-il expliqué, en insistant sur l’importance pour les États de réaliser le droit à l’éducation pour tous.  Il faut, selon lui, offrir aux personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques la possibilité d’apprendre leur propre langue ou de recevoir un enseignement dans leur langue.

Au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, M. RENÉ ALFONSO RUIDÍAZ PÉREZ (Chili) a rappelé que les répercussions de la pandémie de COVID-19 ont frappé les seniors de manière disproportionnée.  Si près de 15 millions de personnes dans le monde ont succombé à cette maladie, bon nombre étaient des personnes âgées, en majorité dans des pays à revenu faible, a-t-il fait observer, avant de dénoncer les discriminations dont sont victimes ces personnes, en particulier celles qui souffrent d’un handicap ou sont en situation de vulnérabilité.  Appelant les États à renforcer la coopération entre leurs appareils judiciaires et leurs services sociaux pour assurer une reddition de comptes, le représentant a souhaité que la réflexion sur ces questions dépasse le contexte de la pandémie.  Étant donné le vieillissement généralisé des sociétés, de nouveaux défis sont à attendre en matière de développement, a-t-il relevé, appelant à l’établissement dans tous les pays d’une feuille de route pour assurer la pleine participation des seniors à la société.  En ce sens, a-t-il dit, il est impératif d’autonomiser les personnes âgées pour en faire des agents du changement positif.  Dans ce cadre, elles doivent bénéficier d’une protection sociale et de soins de santé, tout en ayant accès à la technologie numérique et à l’acquisition de compétences en la matière, a souligné le délégué, non sans plaider pour une adaptation des cadres juridiques et réglementaires à cet égard. 

À ses yeux, l’inclusion sociale n’est possible que lorsque la diversité de la population est prise en compte et que chacun a accès aux espaces publics et privés.  Sur cette base, il a appelé les États à soutenir l’indépendance des personnes âgées, ainsi que leur droit à un logement convenable et adapté à l’âge, sans oublier l’option des soins à domicile.  Il importe également de combattre le sans-abrisme des seniors et d’éviter les expulsions de ces personnes souvent marginalisées.  À cet égard, il a relevé que, bien que le Plan d’action international sur le vieillissement contienne des recommandations, notamment sur les lieux de vie des seniors, il n’existe pas d’instrument juridiquement contraignant sur ces questions.  Dès lors, il faut faire en sorte que les personnes âgées puissent jouir de leurs droits humains, a-t-il plaidé, en souhaitant que des mesures concrètes soient prises pour combler les lacunes juridiques et mettre en œuvre les recommandations du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement. 

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a indiqué que son gouvernement s’est fixé comme priorités de surmonter les défis liés à la pandémie, d’assurer la reprise économique, de construire un système soutenant la classe moyenne, de réaliser la justice et de poursuivre la gouvernance numérique.  Dans le domaine du développement social, il a constaté une amélioration significative des moyens de subsistance de la population mongole la plus vulnérable grâce à plusieurs mesures, telles que l’augmentation des allocations familiales.  Il s’est également félicité d’une amélioration du taux de scolarisation dans son pays, où 12 années d’enseignement sont gratuites.  Ajoutant que le Parlement mongol adoptera prochainement un ensemble de lois axées sur l’apprentissage numérique, le représentant a encouragé la coopération internationale pour accroître les investissements dans les technologies et les outils numériques des pays en développement.  Après avoir salué la déclaration de vision du Secrétaire général, adoptée à la suite du Sommet sur la transformation de l’éducation, il a souhaité que ces recommandations servent à la préparation du Sommet de l’avenir prévu en 2024. 

Il a ensuite souligné qu’au cours des 20 dernières années, son pays a fait des progrès considérables dans la réalisation de l’égalité des sexes et la lutte contre la violence sexiste, notamment en criminalisant les actes de violence domestique et en créant des mécanismes juridiques pour protéger les survivants et poursuivre les auteurs.  En tant que fervent défenseur des questions de genre, la Mongolie a en outre parrainé les résolutions de l’Assemblée générale sur la situation des femmes et des filles dans les zones rurales et sur les survivants de la violence sexuelle, s’est enorgueilli le représentant, avant d’exhorter les nations développées, en particulier les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à assumer leurs responsabilités en tant qu’’architectes de la paix et de la sécurité mondiales. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a évoqué le Plan national de lutte contre la pauvreté et pour le développement humain 2022-2026 mis en place par son gouvernement, expliquant que celui-ci trace un chemin vers la croissance économique et la restitution des droits des familles nicaraguayennes.  Dans le domaine de la santé, le délégué a énuméré nombre d’infrastructures construites, notamment 22 hôpitaux, et 91 maisons de soins pour les personnes ayant des besoins spéciaux.  Il s’est félicité de la « souveraineté alimentaire » de la population du Nicaragua, et de la restitution des droits politiques, économiques, sociaux et culturels des Nicaraguayens, ajoutant que le gouvernement œuvre au développement social et économique de la famille.  Le Nicaragua, s’est-il félicité, a rétabli le droit des personnes âgées à une pension décente, tout en accordant aux jeunes un rôle de premier plan dans la société.  La pleine inclusion sociale des personnes handicapées est également garantie a-t-il ajouté, citant le programme Todos con Voz ainsi que la loi 763 sur les droits des personnes handicapées.  L’ensemble de ces programmes incluent l’ensemble de la société a-t-il assuré, citant entre autres les femmes, les jeunes et les peuples autochtones.

Mme SAIMA SALEEM (Pakistan) a indiqué que son pays apporte une couverture sociale à 8 millions de femmes, offre des services médicaux gratuits, améliore l’employabilité des jeunes, subventionne les agriculteurs et favorise le micro-crédit, entre autres.  La pandémie de COVID-19 a cependant balayé des décennies de progrès sociaux, et fragilise la capacité des pays en développement à atteindre les ODD, s’est-elle inquiétée, déplorant en outre que plus de 20 ans après le Sommet mondial pour le développement social, les progrès aient été aussi lents et inégaux, accusant le coup de la pandémie: 400 millions d’emplois ont ainsi été perdus et 120 millions de gens ont basculé dans l’extrême pauvreté, a-t-elle déploré.  Si elle entend atteindre les ODD, la communauté internationale doit mobiliser des ressources financières demandées par les pays en développement, a-t-elle estimé.  En outre, pour atteindre l’objectif de 0,7% d’APD, il faut offrir via le Fonds monétaire international (FMI) et les banques multilatérales de développement des fonds à taux avantageux, a-t-elle estimé, exhortant par ailleurs la communauté internationale à se réengager en faveur de l’environnement.

Mme AYSE INANÇ ÖRNEKOL (Türkiye) a affirmé que la pandémie de COVID-19, les changements climatiques, les crises alimentaires et énergétiques et la montée des tensions géopolitiques avaient mis en péril les résultats obtenus de haute lutte sur la voie du Programme 2030, en particulier dans les pays en développement.  Elle a souligné que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë ou à haut risque a grimpé en flèche pour atteindre le chiffre record de 345 millions en 2022 et que plus de quatre milliards de personnes dans le monde vivent sans aucune protection sociale.  Elle a demandé une attention particulière à la question de la fracture numérique, rappelant que la Türkiye accueillait à Gebze la Banque de technologies des Nations Unies, établie pour contribuer au transfert de technologie vers les pays les moins avancés. 

Rappelant que la Türkiye était le plus grand pays d’accueil de réfugiés au monde avec environ 4 millions de personnes -dont environ 1,7 million d’enfants et 825 000 jeunes-, la représentante a indiqué que son gouvernement avait mis en place une politique de cohésion sociale complète.  Elle a également expliqué que le onzième plan national de développement donne la priorité à la protection sociale et cible le manque d’emploi dans les groupes vulnérables, ajoutant que cinq millions d’emplois avaient été créés ces deux dernières années.  Elle a aussi fait savoir que la Türkiye avait lancé la vision « 2030 sans obstacles », en décembre 2021. 

Mme KURSKA, déléguée de la jeunesse de l’Ukraine, a affirmé que les Ukrainiens démontraient leur courage au monde en défendant leur patrie, ajoutant que les jeunes tentaient aussi de reconstruire les infrastructures civiles, détruites par l’agression russe, avec l’aide des organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales.  Elle a dénoncé les « effets dévastateurs » de la guerre qui privent la jeunesse de ce qu’elle avait de plus précieux: la vie.  Saluant le sens des responsabilités de la jeunesse ukrainienne, elle a appelé les jeunes du monde entier à façonner leur avenir.  « La liberté est la valeur la plus importante d’une société démocratique et nous, Ukrainiens, en connaissons le prix » a-t-elle conclu. 

À son tour, M. GANZHA, délégué de la jeunesse de l’Ukraine, a montré qu’il n’avait pas de discours écrit devant lui pour illustrer le fait qu’il était libre et que personne ne lui dictait ses paroles.  « Il n’y aura jamais assez de sessions pour vous expliquer notre amour de la liberté », a-t-il affirmé, déplorant que la jeunesse ukrainienne a été privée de ses droits et de sa liberté par l’agression russe du 24 février.  Le délégué s’est ensuite adressé à la jeunesse russe: « nous ne pardonnerons pas! », s’est-il exclamé.  « Nous ne pardonnerons pas votre silence, votre inaction, votre soutien aux bombardements de nos villes comme ma ville natale.  Nous ne pardonnerons pas aux centaines de milliers de jeunes russes qui se dirigent actuellement vers nos frontières, nous ne pardonnerons pas! », a-t-il lancé sous les applaudissements.  Cependant, a-t-il ajouté, si vous mettez un terme à la mobilisation dans votre pays et sauvez les centaines de milliers de personnes qui vont combattre dans notre territoire, nous comprendrons si vous vous rendez.

M. EDGAR SISA (Botswana) a déclaré que son pays avait donné la priorité au développement durable.  Soulignant que le taux d’alphabétisation y était de 90%, il a insisté sur l’importance de l’éducation pré-primaire et primaire.  Il a évoqué des programmes d’inclusion de tous les groupes vulnérables, insistant notamment sur les fonds débloqués pour développer la connectivité Internet des villages.  Il a aussi rappelé que, face à l’insécurité alimentaire, la taxe sur la valeur ajoutée avait été réduite de 14 à 12% pendant six mois.  Le délégué a appelé les agences de l’ONU à travailler avec le Gouvernement et l’ensemble des composantes de la société pour atteindre les ODD. 

M. LINZER, délégué de la jeunesse de la Tchéquie, a rappelé que la jeunesse constituait 49% de la population mais seulement 6% des parlementaires.  Le processus d’un monde durable ne peut exclure les jeunes, a-t-il indiqué, exhortant à inclure les jeunes dans les processus décisionnels et à élaborer de meilleures stratégies de développement en faveur de la jeunesse afin d’autonomiser les jeunes sans discriminations.  Il a dit attendre les engagements politiques au plus haut niveau afin de préserver le rôle et l’espoir d’un meilleur avenir.  I

Il a ensuite donné la parole à un autre délégué de la jeunesse, M. STUPRA, qui a affirmé que la solidarité intergénérationnelle doit reposer sur la paix mondiale, l’État de droit, le respect des droits humains et la promotion de l’égalité des genres.  Il a exhorté à protéger les droits des personnes vulnérables, notamment les droits des LGBTQI+, notant que ces groupes sont encore visés par des sanctions dans 69 pays et déplorant le recul de leurs droits ainsi que les actions dirigées à leur encontre par certains États.  Il a affirmé que la politiques des États devait être exempte de violences et de discriminations et être inclusive.  Les droits humains, a-t-il souligné, doivent être exercés par tous indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. 

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a estimé que, dans le contexte des nombreuses crises qui touchent le monde entier, les institutions multilatérales doivent déterminer des stratégies ciblées visant à résoudre les problèmes et à soutenir plus efficacement les plus vulnérables.  Alors que certains pays luttent toujours pour se relever de la pandémie mondiale, la « guerre d’agression en Ukraine » a aggravé les tendances inflationnistes et contribué à l’envolée des prix des denrées alimentaires, ce qui a des effets catastrophiques sur les plus vulnérables, a souligné le représentant.  De même, il a regretté que la situation n’ait fait qu’empirer dans son pays depuis le coup d’État militaire en février 2021. 

Le Gouvernement civil élu du Myanmar s’est efforcé de créer de l’emploi, d’améliorer l’éducation et le système de soins de santé, s’attachant avant tout au développement social des jeunes, des femmes et des personnes handicapées, a fait savoir le représentant.  En étroite coopération avec les Nations Unies, le Gouvernement avait élaboré un plan de développement durable du Myanmar 2018-2030, centré sur la paix, la bonne gouvernance, la stabilité économique, le développement des ressources humaines, l’environnement et la résilience aux changements climatiques, a poursuivi le représentant.  Mais les progrès considérables réalisés par le Gouvernement civil pour la population ont malheureusement été détruits par les « dictateurs militaires » à l’issue du coup d’État.  Il a dénoncé les exactions, les violations des droits et les crimes commis depuis 19 mois, estimant que la motivation des militaires est évidente: faire peur à la population et au mouvement prodémocratie.  Pourtant, la force et la détermination du Gouvernement d’unité nationale pour mettre un terme à la dictature militaire et restaurer la démocratie n’ont fait que croître, a assuré le représentant.  

Mme SAUKU, déléguée de la jeunesse de l’Albanie, a noté la détermination de la jeunesse à restaurer la situation de normalité face au conflit actuel.  Elle a dénoncé les actions de la Fédération de Russie en Ukraine, notant l’impuissance des enfants et des jeunes face à cette situation.  Elle a affirmé l’importance de renforcer la participation des jeunes afin d’édifier la paix.  Elle a également attiré l’attention sur la santé mentale délétère des jeunes au sortir de la COVID-19, notant l’importance d’avoir accès aux soins et appelant à leur renforcement.  Elle a rappelé que Tirana avait été désignée Capitale européenne de la jeunesse 2022 par le Forum des jeunes, impliquant des financements en faveur des projets à l’initiative de la jeunesse.  Elle a également évoqué la stratégie nationale de la jeunesse 2022-2029, à laquelle de nombreux enfants, jeunes et organisations non-gouvernementales avaient participé, en élaborant une stratégie des jeunes, par les jeunes et pour les jeunes. 

Prenant la parole, un second délégué de la jeunesse, M. KOLICI, a noté que le Sommet pour la transformation de l’éducation avait démontré que l’éducation devrait former la réflexion.  Les jeunes et les enfants albanais avancent en ce sens: 44% des jeunes albanais déclarent que l’éducation et la transition vers le marché du travail constitue leur plus grand défi et 49% demandent à ce que leur programme scolaire reflète les besoins du marché du travail.  Il faut apprendre aux jeunes à utiliser les sources d’information pour combattre la désinformation, a-t-il ajouté, exhortant à investir dans l’éducation.

M. CARLTON RONNIE HENRY (Sainte-Lucie) a souligné que son gouvernement continue de placer les individus au cœur du développement du pays, malgré des défis propres à un petit État insulaire en développement.  Autonomiser les femmes et répondre aux besoins des plus âgés, des personnes handicapées, des jeunes et d’autres personnes en situation vulnérable sont des éléments très importants à cet égard. 

Il s’est ensuite félicité de l’adoption récente d’une résolution sur l’établissement d’un Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, dont l’objectif correspond à l’une des priorités du Gouvernement de Sainte-Lucie.  D’ailleurs une législation portant création d’une Agence pour l’économie des jeunes a été adoptée et sera formellement mise en œuvre cette année.  Cette agence, a-t-il précisé, vise à créer un environnement favorable à l’entrepreneuriat et à la croissance économique des jeunes, et ce dans le cadre du processus de développement global du pays et de la région. 

Mme QAMBER (Bahreïn) a expliqué que, depuis la pandémie de COVID-19, son pays, qui accorde une grande importance au développement social pour tous, n’a eu de cesse d’œuvrer dans les domaines sociaux et en faveur de partenariats sociaux afin de renforcer les efforts nationaux.  Elle a indiqué que la loi de la famille uniformise le statut de la famille au Bahreïn et facilite les recours en justice en fournissant une protection juridique globale et garantissant des jugements justes et équitables protégeant l’intérêt de tous les membres de la famille.  En outre, la stratégie en faveur des personnes handicapées inclut les fournisseurs de service à cette catégorie de personnes y compris le personnel de soins.  De plus, une Commission nationale pour les personnes âgées a été mise en place pour améliorer les services qui leur sont offerts, a-t-elle fait savoir. 

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a noté que le programme d’action du dernier Sommet mondial pour le développement social est toujours en cours de mise en œuvre et a appelé à consolider le multilatéralisme dans ce contexte.  Elle a ensuite passé en revue différentes politiques nationales pour promouvoir l’emploi des jeunes et soutenir l’institution de la famille notamment en termes d’éducation et de soins.  Par ailleurs, le Ministère du genre et de la protection de l’enfant a développé un programme de placement des enfants dans des familles d’accueil le plus rapidement possible.  La représentante a également encouragé la protection des personnes handicapées et à lutter contre les pratiques délétères dont elles sont victimes. 

M. KUNZENFORF, délégué de la jeunesse de la Norvège, a déploré le sort des enfants ukrainiens, que l’invasion russe de leur pays a dépossédé de leurs rêves.  La guerre est un venin qui empoisonne les racines de la société, a-t-il poursuivi, et l’éducation en est « l’antidote ».  Voilà pourquoi, selon lui, la communauté internationale devrait œuvrer pour que chaque enfant dans le monde y ait accès.  Prenant la parole à son tour, Mme LASSEN-URDAHL, déléguée de la jeunesse de la Norvège, a souligné sa chance de pouvoir s’exprimer dans cette salle tandis que des millions de jeunes dans le monde n’ont pas voix au chapitre.  Or les jeunes pourraient jouer un rôle clef dans la résolution des conflits, s’ils étaient plus inclus par leurs aînés.  Elle a fustigé les reculs démocratiques qui accroissent les discriminations envers les femmes, et interdisent la liberté de croyance ou d’incroyance des plus jeunes.  Les jeunes veulent être vecteur de changements positifs, mais il faut que les pays et l’ONU les écoutent, a conclu la jeune déléguée.

M. ALI BEN SAID (Tunisie) a jugé « stupéfiants » les impacts de la pandémie de COVID-19, associés à d’autres crises, sur les pays en développement et les pays les moins avancés, notant que les pays africains concentrent 56% des personnes poussées vers l’extrême pauvreté à partir de 2020.  Nous ne pouvons pas faire face à ces problèmes avec les moyens traditionnels, a mis en garde le représentant, qui a assuré que son pays entend mettre en œuvre la déclaration politique de l’Assemblée générale de 2020 sur « L’avenir que nous voulons » via un multilatéralisme revigoré.  La Tunisie s’est engagée à réaliser le Programme 2030 et à lutter contre toute forme de marginalisation, a-t-il garanti.  À ce titre, il s’est félicité de l’adoption récente de la stratégie nationale multisectorielle pour les personnes âgées pour la période 2022-2030.  Celle-ci incarne « la citoyenneté active et la solidarité intergénérationnelle ». 

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a estimé que, face aux défis complexes de notre temps, la communauté internationale doit se concentrer sur des solutions prospectives et à long terme.  Nous devons dès aujourd’hui relever les défis de demain, a-t-il insisté en soulignant l’importance du développement des ressources humaines.  Il a indiqué que, forte de la jeunesse de sa population, l’Indonésie entend profiter de cet élan démographique, ce qui suppose offrir une éducation de qualité aux enfants et aux jeunes, assurer un apprentissage tout au long de la vie et améliorer les compétences aux apprenants.  Nous voulons faire en sorte qu’à l’avenir, cet élan se transforme en bénéfices, a expliqué le délégué, selon lequel un effort particulier est consacré à l’accès de la population aux technologies, qui constituent un facteur crucial de développement.  En Indonésie, a-t-il relevé, « ce sont 145 millions de personnes qui ont besoin d’acquérir des compétences numériques, ce qui donne la mesure du défi ».  C’est pourquoi le Gouvernement multiplie les programmes de sensibilisation numérique, dans l’objectif de faire participer la population à tous les secteurs clés de la société.  Dans le même temps, des efforts sont consentis pour inculquer une culture de résilience aux habitants, a poursuivi le délégué, observant que « des catastrophes naturelles peuvent balayer des décennies de progrès ».  Outre les réformes engagées dans ce domaine, l’Indonésie a accueilli cette année la septième Plateforme mondiale sur la réduction des risques de catastrophe, a-t-il dit, avant de faire valoir que les politiques tournées vers l’avenir et le développement social peuvent aller de pair: « c’est un investissement et non un coût ». 

M. LAFIZOV (Tadjikistan) a estimé que son pays a fait preuve d’audace en intégrant les ODD à ses politiques de développement.  Si le Tadjikistan s’est rapproché de ces objectifs ces dernières années, les catastrophes et les risques divers auxquels il fait face entravent sa progression, a-t-il concédé, avant de vanter les réalisations de son gouvernement, notamment la mise en place d’initiatives de lutte contre la pauvreté et le lancement d’une stratégie nationale de long terme pour le développement.  Ces programmes à l’horizon 2030 sont assortis de politiques publiques donnant la priorité à la santé, à l’emploi, à la lutte contre la corruption et la malnutrition, à l’État providence, à la protection de l’environnement et au vieillissement, a précisé le représentant.  Si le Gouvernement se charge de coordonner ces actions, il a l’obligation de rendre compte à la population, avec le concours de la société civile.  Le représentant a également fait état d’un éventail de mesures destinées à protéger les personnes handicapées, notamment l’adoption d’une loi sur la protection sociale des personnes en situation de handicap, dont l’objectif est de mettre en place un environnement favorable et de prévoir des positions d’encadrement pour ces personnes.  Enfin, après avoir rappelé que 70% des Tadjiks ont moins de 35 ans, il a assuré que toutes les mesures sont prises pour autonomiser la jeunesse et l’aider à prendre part à la société. 

M PARGA CINTRA (Brésil)a affirmé que la pandémie de COVID-19 avait fait évoluer les politiques économiques et sociales de son pays, ajoutant que les nouvelles technologies avaient joué un rôle crucial dans cette transformation.  Il a appelé à garantir l’accès aux vaccins des pays en développement.  Il a également souligné l’importance d’inclure les groupes les plus vulnérables afin de garantir un développement harmonieux et de lutter contre la pauvreté.  En tant que membre du Groupe des Amis des personnes âgées, le Brésil s’engage résolument sur ce dossier.

Mme MADJA MOUTCHOU (Maroc) a déclaré que les réformes menées au Maroc ont permis d’apporter un changement économique à différents échelons de la société.  Néanmoins, la pandémie de COVID-19 a fragilisé le pays, mettant en exergue la nécessité de rendre le tissu social plus résilient.  La représentante s’est félicitée des avancées sur le tissu social et les médias ainsi que sur la question du numérique et l’information du grand public.  Le Maroc, a-t-elle indiqué, a adopté une stratégie numérique et mis en place des programmes de dématérialisation afin d’élaborer un modèle économique durable et d’encourager l’emploi et la croissance, y compris en renforçant la participation des jeunes et le développement durable.  Il s’agit aussi de renforcer les systèmes d’éducation et de santé ainsi que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, par le biais notamment de politiques publiques de protection de l’enfance et des personnes âgées.  Mme ABAAKIL, déléguée de la jeunesse du Maroc, prenant la parole à son tour, a souligné que les jeunes constituent la plus grande partie de la société, mais sont laissés hors du processus décisionnel, soulignant la multiplication des actions de la jeunesse sur le terrain. Ce sont en effet eux qui devront assumer les conséquences, à l’échelle mondiale, des changements climatiques, a-t-elle prévenu.  Il est donc nécessaire de répondre aux problèmes qui les préoccupent et de lever les obstacles à leur participation.  Elle a également insisté sur l’éducation, notant que 260 millions de jeunes sont déscolarisés, notamment des jeunes femmes et des filles, appelant à armer les jeunes avec les bons outils par le biais de l’éducation.

M. GULYAMJON PIRIMKULOV (Ouzbékistan) a déploré les obstacles auxquels fait face la communauté internationale, et a indiqué que, pour y faire face, son pays a mis en œuvre des idées radicalement nouvelles.  Après la stratégie 2017-2022 pour le développement social qui avait déjà initié une croissance durable et une réduction de la pauvreté, la stratégie de développement 2022-2026 ambitionne à présent de diviser par deux le niveau de pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire et faire de l’Ouzbékistan un pays à revenu intermédiaire supérieur, et augmenter la protection sociale.  Loin des indicateurs abstraits, la politique du pays est ciblée, s’est réjoui le délégué, expliquant que la collecte numérique de données au sein des foyers permet de proposer des mesures adaptées, et d’éliminer la corruption. 

Le délégué a indiqué que le pays disposera bientôt de la main-d’œuvre la plus importante de son histoire, les moins de 30 ans représentant un tiers de la population.  Le niveau de développement socioéconomique futur du pays dépendra donc de leurs compétences et c’est la raison pour laquelle l’Ouzbékistan mise sur l’éducation, a-t-il expliqué, précisant que le nombre d’inscrit dans le supérieur a triplé en cinq ans.  Nous donnons à nos jeunes les moyens de s’emparer de la question du développement durable, car ils sont la garantie de la prospérité de demain, a-t-il affirmé.

M. YOUSEF S. I. SALAH (Libye) a estimé que le Sommet mondial pour le développement social de 1995 a été le point de lancement de toutes les avancées dans ce domaine.  Il a toutefois déploré le fait que les réalisations ne sont pas à la hauteur des ambitions et que les pays en développement sont confrontés à maintes difficultés en raison des multiples crises et de l’absence de soutien suffisant de la part des pays développés.  Le représentant a appelé à plus d’efforts concertés et coordonnés ainsi qu’à une aide financière pour permettre aux pays en développement de tenir leurs engagements en termes de développement social.  Il a ensuite indiqué que la Libye a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son protocole facultatif.  Elle a également adopté une nouvelle loi sur les retraites et fait de l’éducation un droit pour tous les Libyens.  Il a ensuite appelé à ne pas politiser les processus d’aide au développement, estimant que toute personne doit pouvoir aspirer au développement social.

M. TEBURORO TITO (Kiribati) a indiqué que son gouvernement a lancé il y a deux ans de nouveaux programmes de soutien ainsi que les habitants des îles périphériques qui dépendent fortement des revenus générés par la production et la vente de coprah pour leurs besoins quotidiens.  De même, 50 dollars sont versés tous les mois aux chômeurs âgés de 18 à 59 ans et la pension des personnes âgées a également été augmentée de 100 à 200 dollars par mois.  Les personnes handicapées reçoivent également des allocations mensuelles en fonction du degré de leur handicap.  Kiribati étant une société à base familiale et chrétienne, de nombreuses personnes dans le besoin sont aidées par leurs familles ou par les églises auxquelles elles appartiennent, a expliqué le représentant ajoutant que c’est très utile dans un pays où il y a très peu d’ONG internationales, d’organisations de la société civile ou d’institutions pour prendre soin des marginalisés.  Le représentant a ensuite fait savoir que son gouvernement ambitionne de transformer Kiribati en une nation économiquement riche grâce à son ambitieuse feuille de route pour le développement, KV20, et aux plans de développement quinquennaux.  Le financement de la feuille de route sur 20 ans et des plans de développement quinquennaux devrait provenir principalement des revenus de la pêche et du tourisme, complétés par des ressources externes des Nations Unies, de la Banque mondiale et d’autres agences multinationales, a-t-il précisé

Le représentant de l’Argentine a jugé que, face aux niveaux inquiétants d’inégalités sociales, il était plus que jamais nécessaire de rappeler les objectifs du développement social, plaidant pour un avenir durable et résilient pour tous.  Les personnes vulnérables, rendues invisibles, oubliées ou négligées méritent plus d’attention, a-t-il ajouté.  

L’Argentine a, pour sa part, adopté des mesures concrètes, comme un plan de lutte contre la faim et un plan en faveur de l’emploi, avec des mesures visant les plus vulnérables, a fait valoir le représentant.  Il a souligné l’importance de continuer à travailler pour mieux préserver les droits des personnes âgées, y compris par l’élaboration d’instruments internationaux juridiquement contraignants.  Au chapitre de l’éducation, le représentant a rappelé l’engagement politique pris dans la déclaration de Buenos Aires, précisant que l’Argentine imposera la scolarisation obligatoire jusqu’à la fin du secondaire.

Mme PATRICIA CHAND (Fidji) a déploré que les progrès réalisés en matière de développement social aient été anéantis en raison de la pandémie de COVID-19 et surtout des changements climatiques, qui restent la plus grande menace pour l’humanité.  Leurs effets dévastateurs ont aggravé les crises alimentaires, énergétiques et financières responsables de l’élargissement de la fracture sociale et économique entre les nations riches et les nations pauvres.  Quant à la nécessaire reprise après la pandémie, a lancé la représentante, si nous voulons parvenir à l’égalité, nous devons veiller à ce que tous les États, grands ou petits, aient la capacité de répondre aux situations d’urgence sanitaire.  Les vaccins doivent devenir un bien public mondial, autrement dit un bien commun à la disposition de tous, sans exception, a-t-elle précisé.  La pandémie a eu des conséquences disproportionnées pour les jeunes, dont l’avenir reste incertain, particulièrement au regard de leurs perspectives d’emploi.  La représentante a attiré l’attention sur le fardeau pesant sur les jeunes, qui vivent en majorité dans les pays en développement, appelant à prendre des mesures concrètes pour répondre à nombre de problèmes les concernant.  Elle a également déploré que les jeunes soient délibérément mis de côté dans les processus de décision aux niveaux national, régional et international, et de l’état de la planète dont ils vont hériter.  En venant à la jouissance des droits humains des personnes âgées, la représentante a indiqué que les Fidji sont favorables à la création d’un instrument juridiquement contraignant pour leur protection et prêtes à apporter leur contribution dans un tel processus.  Elle a aussi invité les États à investir davantage dans l’éducation, qui est en soi la solution pour construire un monde plus juste et équitable.

Mme MOKUY OYONO MBASOGO (Guinée équatoriale) est revenue sur les décennies d’extrême pauvreté qui ont suivi l’indépendance du pays, saluant les réformes socio-économiques entreprises depuis lors. Celles-ci sont aujourd’hui guidées par le Programme 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, a-t-elle précisé.  Ses ressources pétrolières ont permis d’améliorer les infrastructures essentielles de la Guinée équatoriale telles que les logements sociaux, le réseau routier et les hôpitaux.  Les conditions de vie des Guinéens ont ainsi été améliorées et l’environnement est davantage protégé, s’est félicitée la représentante, ajoutant que plusieurs secteurs participent à cet effort comme la pêche et l’agriculture.  Mais la flambée des prix de l’énergie associée à la pandémie de COVID-19 ont mis en lumière la nécessité d’imaginer de nouvelles façons de produire, d’apprendre, et même d’interagir entre sociétés, a-t-elle insisté.  « Nous comptons toujours sur le soutien de nos partenaires internationaux ».

Mme ELIZABETH NORALMA MENDEZ GRUEZO (Équateur) a indiqué que l’impact de la pandémie de COVID-19 a été durement ressentie dans son pays, en particulier dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’économie et de l’emploi, qui sont les plus sensibles en matière de développement social.  Reconnaissant que les défis à surmonter pour se relever d’un tel choc sont immenses, elle a relevé qu’un pourcentage significatif de femmes et de jeunes sont dans des situations difficiles, tout comme les autres groupes vulnérables que sont les personnes autochtones, les seniors, les personnes handicapées et les migrants.  Pour tenter de remédier aux effets de cette crise, à laquelle s’ajoutent les retombées des changements climatiques, l’Équateur s’engage à participer aux efforts permettant de se rapprocher des ODD et de faire respecter les droits fondamentaux, a précisé la déléguée, appelant à une action responsable et pérenne pour rattraper les retards engrangés ces dernières années.  Pour ce faire, il importe selon elle d’exploiter les synergies entre les secteurs public et privé et de tirer parti du multilatéralisme.  Il convient également d’adopter une approche transversale pour garantir une transition écologique juste et de se tourner vers l’avenir en privilégiant l’éducation pour tous, l’élimination de la malnutrition infantile et un système de santé intégral, a ajouté la représentante. 

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a estimé important de ne pas perdre de vue l’intégration de l’action climatique dans les stratégies de développement multisectorielles.  Elle a souligné la participation très active de sa délégation au Sommet sur la transformation de l’éducation, pour ensuite annoncer que la Grèce accueillerait en 2024 la neuvième Conférence internationale «Our Ocean Greece», qui s’appuiera sur les plans ambitieux du pays visant à promouvoir la pêche durable et à protéger 30% de son territoire terrestre et maritime d’ici à 2030.  Elle a par ailleurs souligné que le cadre juridique grec concernant les personnes âgées s’est amélioré au cours des dernières années, notant que le taux de réduction de la pension des retraités qui exercent toujours une activité professionnelle a été ramené de 60% à 30%.  Des mesures ont également été adoptées dans le cadre du plan d’action national pour l’égalité des sexes afin de soutenir les femmes âgées et d’éliminer toute possibilité de discrimination et d’exclusion sociale.  En outre, plusieurs programmes de subvention ont été mis en place ces dernières années, afin de créer de nouveaux emplois à temps plein pour les personnes âgées de plus de 50 ans. 

Droit de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Fédération de Russie a réagi à l’intervention du délégué de la jeunesse de l’Ukraine, souhaitant savoir pourquoi les autorités ukrainiennes ont, après 2014, interdit l’utilisation de la langue russe alors qu’elles l’utilisent comme langue maternelle.  Les délégués ukrainiens se sont d’ailleurs exprimés en russe, a-t-il constaté.  Il a déploré la menace directe inacceptable adressée à la jeunesse russe, s’interrogeant sur le sens de l’absence de pardon exprimé par le délégué ukrainien.  Il a indiqué que le Président Putin avait encore aujourd’hui appelé les autorités ukrainiennes à venir à la table des négociations et souligné que la Troisième Commission était une enceinte de dialogue et non de confrontations.  Il a enfin accusé l’Ukraine d’avoir frappé des convois de réfugiés ce matin dans la région de Zaporijia, tuant 24 personnes et en blessant 34, ainsi que dans la ville de Lougansk hier, faisant 30 morts. 

Point de procédure

Le représentant du Brésil a soulevé un point de procédure en rappelant que, conformément à la résolution 76/236 de l’Assemblée générale, les grandes commissions doivent examiner les programmes qui n’ont pas abouti au niveau des commissions de programme et de coordination.  Trois de ces programmes ont été placés sous l’égide de la Troisième Commission, a-t-il précisé, citant ceux sur la prévention du terrorisme, les droits humains et l’aide aux réfugiés.  Tout en disant comprendre que les questions les plus sensibles inscrites à l’ordre du jour soient traitées en priorité, il a souhaité que la Troisième Commission s’en saisisse afin de pouvoir soumettre à la Cinquième Commission des recommandations idoines avant la quatrième semaine de la session.  Il a donc demandé au Bureau de la Commission d’adapter à cette fin le programme de travail. 

 

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