En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session,
8e et 9e séances plénières – matin & après-midi
AG/DSI/3688

Première Commission: les délégations rappellent leur droit aux utilisations pacifiques de l’énergie atomique

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé son débat général, aujourd’hui, en soulignant l’importance que le renforcement du régime de non-prolifération bénéficie aux pays en développement.  Ceux-ci ont en effet appelé au respect de l’exercice du droit qui leur revient aux utilisations pacifiques de l’énergie atomique en tant que parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  De manière générale, le lien entre désarmement et développement a été souligné par des pays africains et d’Amérique latine, où la circulation illicite d’armes classiques sape la sécurité de leurs communautés et leur essor économique et maintient un état d’instabilité et de tension.  Ces mêmes pays ont demandé que les ressources consacrées aux dépenses militaires, qui se chiffrent chaque année en trillions de dollars, soient consacrées aux efforts internationaux de développement durable. 

La question des armes de destruction massive a en outre été soulevée par les interventions de la Syrie et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). 

Par ailleurs, la séance a été marquée par l’allocution de Mme Tatiana Valovaya, Secrétaire générale de la Conférence du désarmement, qui a regretté la politisation de la Conférence, ce qui empêche cet organe de négociation des traités de reprendre ses travaux de fond.  L’Australie a évoqué le partenariat stratégique entre Canberra, Washington et Londres (AUKUS). 

Pour des pays comme le Sénégal et le Cameroun, le désarmement et la non-prolifération nucléaires doivent être au service du développement.  Il convient, dans cette optique, de ne pas porter atteinte au droit inaliénable de chaque État de développer, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la recherche, la production et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a ainsi déclaré le Sénégal.  « Cette utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est importante pour réaliser le développement durable dans des domaines tels que l’énergie, l’alimentation, la santé, l’eau et la protection de l’environnent », a précisé sa représentante.  Son homologue camerounais a souligné la nécessité de mettre fin à l’accumulation excessive d’armes classiques, « qui détourne les ressources nécessaires au développement, alimente les conflits armés, cause des inégalités sociales et dégrade l’environnement ».  Il a recommandé que la réduction des budgets militaires permette de réorienter les fonds générés vers la réalisation des objectifs de réduction des inégalités et de promotion de sociétés pacifiques et inclusives. 

L’Argentine a rappelé le souhait des membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) de permettre une exploration pacifique de l’espace extra-atmosphérique, en défendant la création d’un traité sur la prévention de la militarisation de l’espace.  Des projets de résolution en ce sens seront soumis pour adoption pendant la session de la Commission.  Au chapitre des armes de destruction massive, la CELAC a appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes biologiques en estimant que la neuvième Conférence d’examen de cette dernière, prévue du 28 novembre au 16 décembre prochains, représentera une étape importante pour renforcer le régime de non-prolifération et désarmement des armes de destruction massive.  De son côté, le représentant syrien, qui a rappelé l’adhésion volontaire de son pays à la Convention sur les armes chimiques et la mise en œuvre « en un temps record » de toutes les dispositions y relatives, a dénoncé les « allégations sans fondements » dont est victime la Syrie.  Il a accusé des groupes terroristes d’avoir utilisé des substances chimiques contre les forces de sécurité syriennes.

Représentant le mécanisme onusien de désarmement, Mme Tatiana Valovaya, Secrétaire générale de la Conférence du désarmement, a informé les délégués de l’évolution de cet organe chargé d’élaborer, à Genève, les traités multilatéraux juridiquement contraignants.  « En inversant la tendance des années précédentes à rejeter les demandes de participation de pays observateurs, en acceptant cette année la participation à ses travaux en qualité d’observateurs de tous les États en ayant fait la demande », la Conférence s’engage en faveur d’un multilatéralisme efficace par le biais de l’inclusivité, a-t-elle estimé.  Mme Valovaya a toutefois reconnu qu’en dépit de ces progrès, les travaux de fond de la Conférence continuent de pâtir de tensions entre États, ce qui empêche tout retour positif à l’application de la règle du consensus et toute avancée constructive. 

Par ailleurs, comme l’a indiqué le représentant australien, son pays, le Royaume-Uni et les États-Unis sont déterminés à continuer de travailler en étroite collaboration avec l’AIEA pour « s’assurer que les garanties les plus élevées possibles sont appliquées au nucléaire naval australien ». 

La Commission poursuivra ses travaux demain, à 15 heures.  Elle débattra de ses méthodes de travail, après avoir entendu, en séance privée, les représentants de la société civile. 

FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

M. ZACHARIE SERGE RAOUL NYANID (Cameroun) s’est dit convaincu que la création de zones exemptes d’armes nucléaires internationalement reconnues sur la base d’arrangements librement conclus entre les États de la région concernée, à l’instar du Traité de Pelindaba en Afrique, « consolide la paix et la sécurité régionales, renforce le régime de non-prolifération et concourt à la réalisation des objectifs du désarmement nucléaire ». 

Le Cameroun souhaite que les travaux visant à créer de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaires se poursuivent en mobilisant le plus grand nombre et réaffirme sa volonté de voir la non-prolifération demeurer à l’ordre du jour des instances de l’ONU chargées des questions de désarmement, a poursuivi le représentant.  Après avoir exhorté les États à sauvegarder les traités de non-prolifération en renouvelant leur engagement à mettre pleinement en œuvre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », il a considéré que, faute d’équilibre entre le désarmement nucléaire et un désarmement crédible dans tous les autres domaines  -armes biologiques, chimiques ou conventionnelles, défense anti-missiles ou espace- le risque augmente de voir un nouveau scénario « déstabilisant de course aux armements ». 

M. Nyanid a rappelé l’importance de mettre fin à l’accumulation excessive d’armes classiques, qui détourne les ressources nécessaires au développement, alimente les conflits armés, la violence, cause des morts, des souffrances, des inégalités sociales et dégrade l’environnement.  De même, la réduction des budgets militaires peut permettre de réorienter les fonds ainsi générés vers la réalisation des objectifs de développement durable relatifs à la réduction des inégalités et à la promotion de sociétés pacifiques et inclusives.  Enfin, le représentant a appelé à trouver des solutions durables et cohérentes mettant l’accent sur le problème du contrôle des armes légères, « véritables armes de destruction massives », le Cameroun étant favorable au renforcement des capacités institutionnelles des États à prévenir la violence, le terrorisme et la criminalité.

Mme AMINATA LY DIOP (Sénégal) a rappelé que c’est avant tout aux États nucléaires qu’il incombe de s’entendre sur un programme plus réaliste et plus ambitieux de réduction de leurs arsenaux nucléaires et d’accorder des garanties négatives de sécurité aux États non dotés.  La représentante a ajouté que le désarmement et la non-prolifération nucléaires sont deux objectifs interdépendants et d’importance égale, puisqu’il ne peut y avoir de désarmement effectif si les États nucléaires existants continuent de moderniser leurs arsenaux nucléaires et si d’autres pays contournent les instruments en vigueur pour se doter de l’arme nucléaire.  Par ailleurs, a-t-elle rappelé, les mesures de non-prolifération ne doivent pas porter atteinte au droit inaliénable de chaque État de développer la recherche, la production et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, sans discrimination ni entraves, et sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  En effet, « cette utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est importante dans nos efforts visant à réaliser le développement durable, notamment dans des domaines tels que l’énergie, l’alimentation, la santé, l’eau et la protection de l’environnent », a précisé la représentante. 

Après avoir invité tous les États à soutenir le projet de création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, Mme Ly Diop a déclaré que « les menaces sécuritaires dans le cyberespace méritent toute notre attention; d’où notre devoir de contribuer au succès du Groupe de travail à composition non limitée sur la sécurité du numérique et de son utilisation (2021-2025) ».  Par ailleurs, l’interdiction des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions, « dans l’esprit des Conventions d’Ottawa et d’Oslo », doit être érigée en principe, au vu des conséquences humanitaires de ces armes inhumaines.  La représentante a également jugé judicieux, dans le cadre de l’assistance technique et financière apportée aux pays affectés pour les aider à mener à bien leurs programmes de déminage, qu’une attention particulière soit accordée à la réhabilitation socioéconomique des victimes.  Elle s’est aussi inquiétée des multiples blocages au sein de l’architecture onusienne du désarmement.

Mme NATASCIA BARTOLINI (Saint-Marin) a déploré que des centaines de milliards de dollars continuent d’être dépensés pour la modernisation des armes nucléaires et de leurs vecteurs, cette activité contredisant clairement les engagements pris au titre du Traité sur la non-prolifération, qui, dans le contexte de tensions actuel, demeure la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération nucléaire.  La représentante s’est ensuite félicitée de la tenue de la première Réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui, à travers l’ambitieux plan d’action de Vienne adopté en juin dernier, a donné un signal fort d’engagement en faveur d’un monde libre de ces arsenaux inhumains.  Saint-Marin exhorte tous les États attachés à notre objectif final d’un monde sans armes nucléaires pour adhérer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

Mme Bartolini a par ailleurs évoqué la question des armes explosives et pénétrantes, en saluant l’initiative humanitaire intitulée « Déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences découlant de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées ».  Elle a expliqué que ce document, initié par l’Irlande, devrait être adopté lors d’une conférence internationale, à Dublin, le mois prochain. 

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a dit que le désarmement nucléaire était la priorité de tous les désarmements avant de s’opposer à la modernisation des armes nucléaires existantes et au développement de nouvelles armes nucléaires.  Elle a regretté que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) se soit terminée sans consensus sur le document final.  La CELAC soutien un respect équilibré des trois piliers du TNP, dont le droit de développer la recherche et la production de matières nucléaires à des fins pacifiques.  Après avoir appelé de ses vœux la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, la représentante s’est félicitée que tous les États membres de la CELAC aient adhéré au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

Elle a appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques et de la Convention sur les armes biologiques en estimant que la neuvième Conférence d’examen de cette dernière, prévue du 28 novembre au 16 décembre 2022, représentera une étape importante pour renforcer le régime de non-prolifération et désarmement des armes de destruction massive. 

La représentante a dit l’importance de Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et l’Instrument de traçage y relatif, tout en défendant le droit des États d’acquérir des armes pour leur légitime défense conformément à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies.  Enfin, elle a rappelé le souhait des États membres de la CELAC de permettre une exploration pacifique de l’espace extra-atmosphérique, avant de souligner la nécessité d’un traité sur la prévention de la course aux armements dans celui-ci.

M. FAISAL GH A.  T.  M. ALENEZI (Koweït) a insisté sur le rôle du multilatéralisme en tant que meilleur moyen pour relever les défis du désarmement et de la non-prolifération.  Il s’est dit inquiet du mépris continu opposé aux appels de la communauté internationale à respecter les instruments internationaux comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Regrettant l’échec de la dixième Conférence d’examen du TNP, il a espéré que la prochaine conférence d’examen serait cette fois en mesure d’adopter un document final. 

Rappelant que le Koweït avait assuré l’an dernier la présidence de la deuxième session de la Conférence pour la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive, le représentant a remercié tous les participants qui ont permis son succès et a souhaité que la troisième session, sous présidence libanaise, puisse, elle aussi, être couronnée de succès.  Le Koweït a engagé les États de la région qui n’ont pas participé à ces sessions à reconsidérer leur position d’autant plus que, a-t-il rappelé, ce processus n’impose pas de conditions ou de limites.  IL a affirmé qu’une telle zone renforcerait les relations entre États ainsi que la stabilité et la sécurité régionales.

M. SULEIMAN HAJI SULEIMAN (République-Unie de Tanzanie) a notamment invité les États Membres à défendre sans relâche à l’établissement d’une culture de la paix sous la bannière de l’ONU.  La prolifération des armes classiques de tous types est une menace constante et grave pour tous les individus du monde entier, a-t-il ajouté, avant de réaffirmer l’attachement de son pays à la pleine mise en œuvre et à l’universalisation des instruments onusiens de lutte contre ces armes, au premier rang desquels le Traité sur le commerce des armes et le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Il a en outre salué la portée humanitaire du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, et invité les États dotés de ces armes d’y adhérer.  Par ailleurs, le représentant a appelé l’Agence internationale de l’énergie atomique à continuer de fournir une assistance technique à ceux des États qui veulent intégrer les technologies nucléaires pacifiques et de production d’énergie à leurs politiques de développement socioéconomique. 

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a condamné l’agression militaire injustifiée de la Russie contre l’Ukraine avant d’estimer qu’elle avait de terribles conséquences sur le cadre de désarmement international.  La représentante a salué le travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour faire en sorte que la sécurité et la sûreté nucléaires soient garanties dans et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia et que les garanties de l’AIEA soient respectées pour tout ce qui concerne les matières fissiles. 

La représentante s’est inquiétée du manque de progrès en marge des tentatives de relance du Plan d’action global commun avant d’exhorter l’Iran à coopérer de manière constructive pour permettre aux négociations d’aboutir dans un avenir proche.  Elle a salué le Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire général et son souci de trouver de nouvelles solutions à la gestion des crises et leurs causes.  Alors que la guerre en Ukraine a mis en évidence à nouveau l’impact désastreux des armes explosives dans les zones densément peuplées, la représentante a dit l’importance d’un projet de déclaration politique qui s’appuie sur le droit international humanitaire.  Elle a salué le succès de la sixième Conférence d’examen de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC) tenue du 13 au 17 décembre 2021 à Genève, avant de mettre l’accent sur les dangers liés aux systèmes d’armes létaux autonomes. 

M. AZIZ YAKUUB (Brunéi Darussalam) a noté que la situation sécuritaire internationale pose des défis de plus en plus complexes, auxquels seul le multilatéralisme peut trouver des réponses en termes de désarmement et de non-prolifération.  Le désarmement des armes de destruction massive est essentiel, a estimé le représentant en appelant à préserver « notre avenir commun ».  Pour sa part, le Brunei Darussalam a souscrit au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ainsi qu’aux Conventions d’interdiction des armes chimiques et biologiques, a rappelé le représentant.

M. Yakuub a regretté l’échec de la dernière Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et félicité l’AIEA pour ses contributions précieuses en vue de faire en sorte que l’énergie nucléaire ne soit utilisée qu’à des fins pacifiques.  Le représentant a réitéré l’engagement de l’ASEAN pour préserver l’Asie du Sud-Est en tant que zone exempte d’armes nucléaires avant de se dire favorable à la création d’une telle zone au Moyen-Orient, afin de promouvoir un environnement favorable au processus de paix dans la région.

Après avoir dénoncé l’utilisation d’armes chimiques, le représentant a appelé à tout faire pour faire respecter la Convention sur ces armes.  À cette fin, le Brunéi Darussalam est sur le point de finaliser une législation exhaustive, a-t-il indiqué.  Il a également soutenu les efforts de la communauté internationale pour promouvoir un comportement responsable des États dans le cyberespace.

Mme ZORAYA DEL CARMEN CANO FRANCO (Panama) a souligné que la menace nucléaire était une menace de destruction dirigée tant contre les êtres humains que contre l’économie et l’environnement.  C’est une atteinte à la vie et au développement comme le perfectionnement d’arsenaux d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive nécessitent des ressources immenses qui pourraient être destinées à la coopération internationale au bénéfice des pays qui en ont le plus besoin.  La représentante s’est dite convaincue qu’en matière de développement durable, les progrès passent par le renforcement de la coopération multilatérale –coopération inclusive et renouvelée- en tant que voie positive vers la paix.  Il est donc prioritaire que les États travaillent ensemble pour mettre en place les mesures ralentissant la course aux armements, a-t-elle insisté. 

Selon la représentante, la communauté internationale est aujourd’hui plus déterminée, mieux organisée et plus unie pour relever les nouveaux défis en matière de désarmement et de sécurité internationale.  D’autre part, elle a indiqué avoir déposé, avec l’Autriche, un projet de résolution au Conseil des droits de l’homme demandant l’élaboration d’une étude sur les conséquences pour les droits de l’homme des nouvelles technologies dans le domaine militaire, une étude qui pourrait être présentée dans les différents organes du désarmement onusien en 2025. 

M. TEBURORO TITO (Kiribati) s’est particulièrement inquiété de l’incapacité de la communauté internationale à parvenir à un consensus sur un document final à l’issue de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a noté que des échanges intéressants avaient eu lieu durant la Conférence, qui visaient à répondre aux besoins des communautés touchées par les conséquences des essais nucléaires.  « C’est très triste pour les innombrables victimes des essais nucléaires dont de nombreuses vivent à Kiribati et au Kazakhstan », a regretté le représentant, avant d’appeler à se pencher plus avant sur les conséquences humanitaires des essais nucléaires.  Il a particulièrement salué l’entrée en vigueur en janvier 2021 du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires avant de mettre l’accent sur les articles 6 et 7 de ce traité qui exigent des obligations positives de réagir aux dégâts et conséquences des essais nucléaires passés sur les populations civiles. 

M. BOŠTJAN MALOVRH (Slovénie) a rappelé sa condamnation de l’agression non provoquée et injustifiée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, ainsi que des référendums illégaux, qui se sont déroulés sous la force militaire.  Le résultat de ces référendums et les actions d’annexion des territoires ukrainiens par la Russie sont des violations flagrantes de la souveraineté ukrainienne et de la Charte des Nations Unies, a estimé le représentant, en appelant à rejeter ces annexions illégales.  La guerre brutale contre l’Ukraine doit cesser, a-t-il ajouté.

Tout en regrettant que la dixième Conférence d’examen du TNP ne se soit pas conclue par l’adoption d’un document final, M. Malovrh a fait valoir que les obligations juridiquement contraignantes du TNP et les engagements pris lors des précédentes conférences d’examen restent valables.  La Slovénie, en tant que pays doté d’un programme nucléaire civil et en tant que membre élu du Conseil des gouverneurs de l’AIEA pour la période 2021-2023, attend avec intérêt de renforcer davantage la contribution de l’Agence aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.  Le représentant a appelé à ne pas perdre de vue une autre étape clef sur la voie du désarmement nucléaire, à savoir l’élimination des essais nucléaires.  Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires progresse régulièrement vers son universalisation, a-t-il relevé, avant d’exhorter les États visés dans à l’annexe 2 qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Traité sans tarder.

Le représentant a encouragé l’Iran à agir conformément au Plan d’action global commun, à revenir à sa pleine mise en œuvre et à coopérer pleinement avec l’AIEA pour résoudre toutes les questions de garanties en suspens.  Il a ensuite salué la manière transparente dont l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont abordé l’acquisition potentielle de sous-marins à armement conventionnel et à propulsion nucléaire par l’Australie.  La Slovénie attend des partenaires AUKUS (Australie, États-Unis, Royaume-Uni) qu’ils poursuivent leurs objectifs avec le Secrétariat de l’AIEA et dans le plein respect de leurs obligations internationales.  Passant à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) , le représentant a renouvelé l’appel urgent de la Slovénie pour qu’elle engage un dialogue avec les parties intéressées afin de permettre les étapes vers une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule.  La RPDC doit aussi engager des négociations visant à revenir au respect de ses obligations au titre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

En tant que membre du Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques, la Slovénie continuera d’apporter son soutien actif à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a assuré le représentant, avant de réaffirmer le soutien de son pays au Mécanisme d’enquête du Secrétaire général des Nations Unies sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques et biologiques.  En ce qui concerne les questions cybernétiques, il a salué les réalisations du Groupe de travail à composition non limitée et du Groupe d’experts gouvernementaux, respectivement avant de soutenir la proposition sur la prochaine résolution visant à établir un programme d’action pour faire progresser le comportement responsable des États dans le cyberespace.

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a déclaré que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) avait démontré l’engagement de tous ses États parties « sauf un » à faire avancer les objectifs du Traité.  Le TNP continue d’apporter des avantages concrets en matière de sécurité pour nous tous, a-t-il assuré, ajoutant que, pour le renforcer davantage, il convenait par exemple d’appuyer le groupe de travail constitué par l’Initiative sur la non-prolifération et le désarmement à cette fin. 

L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis sont déterminés à continuer de travailler en étroite collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour s’assurer que les garanties les plus élevées possibles sont appliquées au nucléaire naval australien, a poursuivi M. Fifield, qui a réitéré l’engagement de son pays à remplir pleinement toutes ses obligations découlant du TNP et du Traité de Rarotonga, qui a institué une zone exempte d’armes nucléaires dans le Pacifique Sud.  En tant que pays qui a subi les conséquences d’essais nucléaires, nous restons actifs sur le front de la promotion de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a encore indiqué le représentant, qui a exhorté tous les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier ledit traité.  Il a souhaité que le projet de résolution relatif à ce traité soit adopté par le consensus le plus large possible. 

L’Australie continue également de défendre la participation égale des femmes et des hommes et de promouvoir celle des jeunes dans les différents instruments et organes de sécurité internationale, a ajouté le représentant.  Il a précisé que cette promotion n’est pas qu’une question d’égalité mais aussi d’efficacité, la diversité apportant force, créativité et énergie dans la prise de décisions.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a appelé à renouveler les capacités du multilatéralisme et du droit international dans l’objectif unique de garantir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il s’est inquiété de la perte de confiance entre les différents acteurs du désarmement en estimant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) continue de constituer la pierre angulaire des efforts de désarmement malgré l’incapacité de la dixième Conférence d’examen à s’entendre sur un document final.  Il a défendu une approche équilibrée des trois piliers du TNP avant d’appeler à l’entrée en vigueur le plus rapidement possible du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires qui, a-t-il rappelé, engage en particulier les États dotés de l’arme nucléaire. 

« Ce n’est qu’à travers un dialogue que nous parviendrons à atteindre l’objectif de la dénucléarisation de la péninsule coréenne »; a estimé le représentant, avant d’appeler à entendre les « légitimes revendications » du régime nord-coréen.  Il a appuyé le droit des États de développer la recherche et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire pour contribuer au développement exhaustif de tous les peuples avec l’assistance technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Par ailleurs, le représentant a souligné la nature technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques avant d’appeler à éviter de politiser ses travaux.

M. ZACHARY PHILLIPS (Antigua-et-Barbuda) a transmis la préoccupation de son pays face aux effets dévastateurs du commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Chaque année, nous répétons le refrain selon lequel les pays de la région des Caraïbes ne sont pas des fabricants ou des importateurs importants d’armes légères et de munitions, mais nous continuons à faire l’expérience d’une utilisation accrue de ces armes, entraînant des violences et des dommages à nos économies et des souffrances aux membres de nos communautés, a déploré le représentant.  Il a appelé à orienter la réflexion dans le cadre des travaux de cette commission vers la violence armée qui sévit dans les sociétés du monde entier, y compris les gangs armés, le crime organisé et la violence sexiste.  C’est dans cet esprit qu’Antigua-et-Barbuda coparrainera la résolution biennale déposée par Trinité-et-Tobago sur « les femmes, le désarmement, la non-prolifération et la maîtrise des armements », qui reconnaît le rôle central des femmes dans les efforts visant à assurer la paix et la sécurité mondiales. 

La communauté internationale doit veiller à ce que les instruments cruciaux qui traitent du commerce et de l’utilisation abusive des armes légères et de petit calibre, y compris le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et son Instrument de traçage (ITI), ainsi que le Traité sur le commerce des armes (TCA) reflètent pleinement la violence armée sous tous ses angles, a poursuivi le représentant.  Antigua-et-Barbuda continuera de soulever cette question, a-t-il ajouté. 

En tant que petit État insulaire en développement, Antigua-et-Barbuda est très conscient du fait que leur emplacement stratégique, leurs frontières maritimes poreuses et leurs réalités socioéconomiques font de ces pays des cibles potentielles pour le terrorisme nucléaire.  Des efforts tangibles et significatifs peuvent être faits à cet égard, notamment l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), a plaidé le représentant en regrettant la lenteur des termes de ratification.  Déçu par les échecs consécutifs de la neuvième et dixième Conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à adopter un document final consensuel malgré les engagements constructifs pris, M. Phillips a appelé les États dotés d’armes nucléaires à faire preuve de volonté politique pour permettre à la prochaine Conférence d’examen d’obtenir des résultats concrets.

À l’échelle nationale, Antigua-et-Barbuda explore les nouveaux risques posés à sa souveraineté territoriale à la suite de cyberattaques.  Conscient de l’impératif de renforcer la cybersécurité, le représentant a expliqué que cette tâche est toutefois quelque peu difficile pour les petits États insulaires en développement comme le sien et a salué l’appui du Royaume-Uni et d’autres partenaires de développement dans ce domaine.

M. ALI CHERIF (Tunisie) s’est inquiété de l’émergence et de la multiplication des conflits armés et du terrorisme qui génèrent une instabilité d’une gravité sans précèdent, et parallèlement, ainsi que de la croissance des dépenses militaires.  À cet égard, la Tunisie réaffirme son appui au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en tant que pierre angulaire de l’édifice international sur le désarmement et regrette l’absence d’avancement enregistré dans ce domaine lors des deux dernières Conférences d’examen du TNP.  Elle réaffirme également son attachement au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et souhaite qu’il puisse entrer en vigueur.  Elle estime en outre que la convocation d’une Conférence internationale de haut niveau des Nations unies sur le désarmement nucléaire offrirait une occasion importante d’examiner les progrès accomplis en la matière. 

Le représentant a jugé important de restaurer la confiance entre les divers acteurs de la communauté internationale car elle est le socle de tout engagement.  Il a salué la prolongation du Traité NEW START jusqu’en 2026.  Il a estimé qu’en dépit des difficultés actuelles, il est encore possible d’instaurer un dialogue constructif sur la dénucléarisation de la Péninsule coréenne.  Il a en outre renouvelé l’appel de son pays à la pleine mise en œuvre du plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien. 

M. Cherif a rappelé la contribution importante des zones exemptes d’armes nucléaires aux efforts de désarmement et de non-prolifération, a salué la convocation de la prochaine session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive et a souhaité que toutes les parties concernées y participent.  Il a aussi rappelé l’attachement de son pays aux conventions sur l’interdiction des armes biologiques et chimiques et a appelé à leur universalisation. 

Le représentant s’est dit préoccupé par les conséquences sécuritaires, humanitaires et socioéconomiques découlant du commerce illicite, de la prolifération et du trafic d’armes classiques, en particulier les armes légères et de petit calibre (ALPC).  Il a souligné la nécessité d’une mise en œuvre complète et efficace du Programme d’action et de l’Instrument international de traçage et a insisté sur un renforcement de la coopération et l’assistance internationales dans ce domaine.  Il s’est en outre inquiété de la militarisation croissante des technologies nouvelles, qui contribue à une course aux armements qualitative, y compris au niveau stratégique et a mis en avant la responsabilité particulière des principaux acteurs pour inverser les dangereuses tendances actuelles.  La Tunisie considère notamment que l’espace extra-atmosphérique doit demeurer exempt de conflits et d’armement.  Elle salue la volonté de convoquer un dialogue multipartite sur l’espace dans le cadre du Sommet de l’avenir, de même qu’elle soutient le renforcement de la coopération internationale pour l’utilisation pacifique de ces nouvelles technologies et pour l’atténuation des risques que posent leurs utilisations malveillantes. 

M. MOHAMED DIOP (Mauritanie) a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, assurant la Commission de l’appui de sa délégation au cycle de conférences annuel de New York sur une telle zone.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est un acquis à préserver en dépit de l’absence de document final à l’issue des deux dernières conférences d’examen des États parties chargés de mettre en œuvre le Traité, a ajouté le représentant.  Il a également appelé au renforcement des nouveaux engagements internationaux, au premier rang desquels le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Pour la Mauritanie, la paix et la sécurité internationales ne pourront être réalisées dans un monde où existent la course aux armements et les menaces d’utilisation d’armes de destruction massive.  Après avoir salué la pertinence du document final de la huitième Réunion biennale sur le Programme d’action des Nations Unies contre les armes légères et de petit calibre, le représentant a appelé les grandes puissances à consacrer en premier lieu leurs ressources financières et techniques à l’aide au développement durable. 

Mme MURIELLE MARCHAND (Belgique) a dénoncé l’annexion illégale de quatre territoires ukrainiens par la Fédération de Russie en parlant de violation flagrante de la Charte des Nations Unies et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  Elle a jugé inacceptable la tentative de la Russie de redessiner la carte du monde en ayant recours à la force avant de se dire gravement préoccupée par les risques que représentent les bombardements russes autour de la centrale nucléaire de Zaporijia.  « Cette guerre a de terribles conséquences sur les négociations relatives au désarmement », a constaté la représentante. 

Mme Marchand a exhorté Israël, l’Inde et le Pakistan à se ranger du bon côté de l’histoire en adhérant au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Elle a invité l’Iran à respecter ses obligations au regard de Plan d’action global commun et a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à cesser de menacer la sécurité internationale avant d’appeler à des pressions internationales pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  « Il n’y a pas d’alternative au Traite d’interdiction complète des essais nucléaires », a également insisté la représentante, avant d’appeler à un nouvel élan en faveur du régime de désarmement mondial.  Elle a appelé à lutter contre les tentatives visant à affaiblir l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. 

Conformément à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un « désarmement qui sauve des vies », la représentante a appelé au renforcement des instruments de contrôle des armements classiques, estimant notamment que la Convention sur les armes à sous-munitions et la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel « sauvent chaque jour des vies ».  Elle s’est félicitée en ce sens de la décision des États-Unis de « rapprocher leur politique des objectifs de la Convention d’Ottawa ».  Elle a particulièrement salué les démarches en cours pour promouvoir un comportement responsable des États dans le cyberespace et les 11 normes de comportement arrêtées par l’Assemblée générale. 

Pour M. JASSER JIMENEZ (Nicaragua), il est évident que toutes les ressources économiques et financières utilisées dans la modernisation des armes nucléaires, l’expansion des alliances militaires et l’agression et la déstabilisation de pays pourraient être utilisées pour atteindre les objectifs de développement durable afin d’éradiquer la pauvreté et de parvenir à un meilleur développement humain et à une vie digne pour tous les peuples.  Par conséquent, le Nicaragua promeut et s’engage en faveur d’un désarmement général et complet et est favorable à l’élimination totale des armes nucléaires au profit de l’humanité.  À cet égard, M. Jimenez a déploré qu’il n’ait pas été trouvé de consensus sur un document final à l’issue de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il s’est en revanche félicité de l’entrée en vigueur du Traité historique sur l’interdiction des armes nucléaires et des résultats positifs de la première conférence des États parties. 

Le Nicaragua est fermement convaincu que grâce à la création de zones exemptes d’armes nucléaires, le régime de non-prolifération, la paix et la sécurité internationales peuvent être renforcés, ce qui constitue une contribution importante à la réalisation du désarmement nucléaire, a fait valoir le représentant.  C’est pourquoi le représentant a regretté le non-respect de la résolution de la Conférence d’examen de 1995 du TNP sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et a appelé à sa mise en œuvre urgente.

M. Jimenez a plaidé en faveur de l’adoption d’un traité pour la prévention et l’interdiction de l’implantation d’armes dans l’espace extra-atmosphérique et de l’emploi ou de la menace d’emploi de la force contre des satellites ou d’autres types d’objets spatiaux.  Le projet de traité présenté par la Russie et la Chine à la Conférence du désarmement constitue, selon lui, une bonne base de négociation.  Le représentant a aussi expliqué que le Nicaragua s’était engagé dans la lutte contre le commerce illicite d’armes et avait pris des mesures de prévention.  Le pays a ainsi incorporé dans la législation nationale le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et l’Instrument de traçage des armes, par le biais d’une loi spéciale pour le contrôle et la réglementation des armes à feu, munitions, explosifs et autres matériels connexes.

M. LJUBOMIR DANAILOV FRCHKOSKI (Macédoine du Nord) a notamment évoqué le projet de résolution sur la promotion du bon voisinage et de la coopération dans la région de l’Europe du Sud-Est, présenté à la Commission depuis 1997.  L’accord engageant mon pays, la Grèce et la Bulgarie qui y est mentionné dans la version 2022 du texte est un exemple de réussite de règlement d’un différend politique, de ceux auquel le Secrétaire général de l’ONU rend hommage, a-t-il ajouté.  Le projet de résolution estime que le dialogue et la diplomatie sont les éléments principaux sur la base desquels les différends politiques doivent être réglés, a ajouté le représentant, expliquant qu’il en va de la stabilité régionale et dans le monde. 

M. ABDOUL RAOUF SALISSOU LABO (Niger) a indiqué que son pays avait adhéré au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires avant de souligner l’urgence de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Il a rappelé que le Niger avait ratifié ce traité le 9 septembre 2002 et jouait aujourd’hui un rôle très actif dans la mise en œuvre de ses clauses, en abritant une station sismique à Torodi, à l’ouest du pays. 

Le représentant a particulièrement insisté sur la problématique des armes légères et de petit calibre qui suscite de vives inquiétudes de la part des États sahéliens en général et du Niger en particulier, du fait notamment de l’énorme potentiel déstabilisateur des institutions et des sociétés qui s’y rattachent.  Il a précisé que l’acuité de cette menace s’est accrue récemment avec la prolifération des groupes extrémistes violents dans la zone, qui jouent un rôle actif dans l’usage à grande échelle de telles armes.  Le Niger a, de manière constante, réaffirmé son attachement à la Déclaration de Bamako du 1er décembre 2000 relative à la position commune africaine sur la prolifération, la circulation et le trafic illicites des armes légères et de petit calibre, s’est félicité le représentant.  Le Niger soutient aussi toutes les autres initiatives internationales, régionales et sous-régionales dans le domaine de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, notamment la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes.  Le représentant a expliqué que la volonté politique de son pays de mettre en œuvre l’ensemble des instruments juridiques relatifs au désarmement auxquels il a souscrit s’était traduite par la création en 1994 de la Commission nationale pour la collecte et le contrôle des armes illicites (CNCCAI), dont le travail quotidien contribue non seulement à la sécurité du Niger, mais aussi de la région sahélienne dans son ensemble.

Mme BLANKA GLASENHARDT (Croatie) a condamné l’agression non provoquée et injustifiée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine qui a mis à l’épreuve l’architecture de la sécurité mondiale et érodé l’ordre international fondé sur des règles.  Cette agression aura des implications durables non seulement pour le travail de cette Commission, mais pour l’ONU dans son ensemble, a estimé la représentante, avant de condamner aussi l’annexion illégale par la Russie de parties du territoire ukrainien, sur la base de référendums tout aussi illégaux.  La Croatie soutient fermement l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.  La représentante a également exprimé ses préoccupations en matière de sûreté nucléaire, notamment celle des centrales en Ukraine, et des potentielles conséquences catastrophiques d’un accident, qui auraient un impact transfrontalier. 

Dans cet esprit, la représentante s’est dite déçue que la dixième Conférence d’examen du TNP n’ait pas été en mesure d’adopter un document final parce que la Russie, un seul État, a bloqué le consensus.  Dans la préparation du prochain cycle d’examen du TNP, elle a appelé à travailler conjointement et de manière constructive pour maintenir et renforcer davantage le TNP.  Le fait qu’un seul pays puisse bloquer le consensus sur un document final ne devrait pas ébranler notre approche et notre engagement, a-t-elle plaidé, en assurant que la Croatie restait engagée dans tous les efforts visant à réaliser l’universalité du TNP, mais aussi celle du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), y compris son entrée en vigueur rapide, que nous considérons comme une voie cruciale vers le désarmement nucléaire. 

Mme Glasenhardt a exhorté la République populaire démocratique de Corée à abandonner ses programmes de missiles nucléaires et balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible.  Elle a souhaité que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures plus audacieuses pour contrer les poursuites de Pyongyang en matière de prolifération.  En outre, elle s’est dite préoccupée par l’incertitude future entourant le Plan d’action global commun et a souhaité que les parties puissent trouver un accord.

Favorable à un cyberespace mondial libre, ouvert et sécurisé, la Croatie plaide pour un comportement responsable des États, la transparence et des mesures de confiance, dans le cadre juridique international existant.  Nous devons travailler ensemble pour veiller à ce que les dispositions existantes du droit international et du droit international humanitaire soient pleinement respectées et mises en œuvre dans le cyberespace, a ajouté la représentante. 

M. KURT OLIVER DAVIS (Jamaïque) s’est félicité des progrès accomplis dans le domaine des armes classiques et des munitions, l’omniprésence d’armes légères et de munitions illicites étant un problème quotidien et une menace pour la santé, la sûreté, la sécurité et le développement du peuple jamaïcain.  Le représentant a souligné l’importance d’empêcher le détournement d’armes et de munitions conventionnelles vers le marché illicite et des acteurs non étatiques mal intentionnés.  C’est pourquoi la Jamaïque soutient pleinement les mesures internationales, régionales et nationales pour lutter contre le commerce illicite des armes et munitions classiques.  À cet égard, M. Davis a salué les progrès accomplis par le Groupe de travail à composition non limitée sur les munitions et soutenu l’idée de la création d’un cadre mondial de gestion des munitions. 

Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de promouvoir une perspective sexospécifique dans le domaine de la paix et de la sécurité.  Particulièrement impactés par les conflits et la violence armée, les femmes et les filles, les hommes et les garçons doivent faire partie de la recherche de solutions dans le cadre des instruments de désarmement et de sécurité internationale, où leur participation doit être activement encouragée, a-t-il estimé. 

Mme ELSA HAILE (Érythrée) a souligné la relation entre le désarmement nucléaire et la non-prolifération d’une part, et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire d’autre part, l’Érythrée étant fermement convaincue du bien-fondé du droit inaliénable de tous les États à développer tous les aspects de la science et de la technologie nucléaires à des fins pacifiques, conformément au TNP.  Le transfert libre et non discriminatoire de technologies nucléaires à des fins pacifiques doit être pleinement respecté, a ajouté la représentante, qui a salué la contribution et l’assistance accrues de l’Agence internationale de l’énergie atomique auprès des pays en développement, ceci dans les domaines spécifiques de la sûreté et de la sécurité nucléaires et des applications civiles de la technologie nucléaire. 

La paix et la sécurité ne sont pas seulement menacées par les armes nucléaires, a ajouté Mme Haile, qui a dit partager les préoccupations exprimées par de nombreux délégués à l’encontre des armes classiques, en particulier la prolifération, le transfert et la circulation illicites d’armes légères et de petit calibre, qui sont le principal instrument de destruction dans « les pays développés et en développement ».  Elle a ainsi appelé les délégations à faire en sorte que les projets de résolution sur les armes légères et de petit calibre soient adoptés par le consensus le plus large possible. 

Mme DRAGANA ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a relevé que l’architecture de sécurité européenne et mondiale avait gravement souffert de la guerre d’agression non provoquée, injustifiée et préméditée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine.  Le Monténégro, une fois de plus, condamne fermement cette agression et toutes les actions qui conduisent à une nouvelle escalade du conflit, ainsi que les menaces nucléaires.  Le représentant a rappelé le caractère contraignant de la Charte des Nations Unies et des normes et principes du droit international humanitaire, y compris en termes de responsabilité et de lutte contre l’impunité.  Il a appelé à relever tous les défis majeurs par une approche multilatérale efficace afin de renforcer l’ordre international fondé sur des règles et de reprendre la voie du dialogue, de la diplomatie, de la coopération et, par la suite, de la sécurité et de la prospérité pour tous.  L’exemple le plus récent des chamboulements géopolitiques a été observé lors de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, lorsqu’il n’a de nouveau pas été possible de parvenir à un accord sur un document final à un moment critique pour la sécurité nucléaire, a estimé le représentant.  Nonobstant ce résultat, le TNP reste la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération nucléaire, a-t-il précisé.

Le Monténégro appelle à renforcer ses piliers qui restent plus que jamais cruciaux pour la sécurité collective.  Ainsi, le représentant a exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au TNP et ceux qui y sont déjà parties à mettre en œuvre ses dispositions.  Les États qui ne se sont pas conformés aux dispositions du Traité doivent y revenir et respecter l’Accord de garanties généralisées de l’AIEA.  Le représentant en a profité pour souligner l’importance d’une entrée en vigueur rapide et de l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, « un élément précieux pour le désarmement nucléaire et la non-prolifération ».  En outre, il a estimé que l’issue positive des négociations du traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles reste un impératif.  En ce sens, il a exhorté tous les États à déclarer un moratoire immédiat sur la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires.

Le Monténégro reste attaché aux instruments internationaux existants en termes de réduction de l’utilisation des armes chimiques et biologiques, a affirmé le représentant, qui a également appelé tous les États à adhérer et à mettre en œuvre sans condition les dispositions du Traité sur le commerce des armes et les dispositifs de lutte contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. 

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a exhorté tous les États à respecter leurs engagements bilatéraux et multilatéraux en matière de désarmement.  Il s’est dit convaincu que l’élimination des armes nucléaires est la seule garantie que ces armes ne soient jamais utilisées. 

Le représentant a estimé que l’incapacité de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était liée au fait que les pays occidentaux privilégient leurs intérêts géopolitiques.  Il a estimé de même que l’incapacité de parvenir à la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive est liée au refus constant d’Israël d’adhérer au TNP.  Il a rappelé que la Syrie avait adhéré de manière volontaire à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et affirmé qu’elle avait mis en œuvre en un temps record toutes les dispositions relatives à cette convention.  Il a dénoncé les allégations sans fondements dont est victime son pays avant d’accuser des groupes terroristes d’avoir utilisé des substances chimiques contre les forces de sécurité syriennes.  Il a condamné le retrait unilatéral des États-Unis du Plan d’action global commun avant de saluer « l’approche constructive de l’Iran ». 

M. ALASSANE CONTE (Guinée) a relevé la nette augmentation des investissements déjà colossaux dans les armes nucléaires alors que certaines populations gagnent à peine de quoi manger et d’autres sont confrontées aux effets néfastes des changements climatiques.  Aucune nation du monde ne peut mener seule la guerre nucléaire et en sortir victorieuse, a-t-il souligné, en appelant à conjuguer les efforts de tous les pays pour une lutte sans merci contre les armes de destruction massive.  Sur le continent africain, depuis le 15 juillet 2009, le Traité de Pelindaba est officiellement entré en vigueur, a rappelé le représentant. 

Pour l’Afrique, en plus des menaces nucléaires, bactériologiques, chimiques et autres attaques liées à la cybercriminalité, la circulation des armes légères de petit calibre continue d’être une vive préoccupation pour le maintien de la paix et de la sécurité, a déclaré M. Conte.  Le représentant a rappelé que, sur plus de 800 millions d’armes qui circulent dans le monde, 100 à 150 millions sont en Afrique.  Pour illustrer leur ampleur, les statistiques disponibles indiquent que sur 500 000 morts par an, directement imputables aux armes légères, 300 000 ont lieu dans le cadre d’un conflit et 200 000 dans les situations dites « pacifiques », a précisé le représentant.  Pour réglementer la circulation de ces armes, le représentant a suggéré d’intensifier la sensibilisation des élus locaux des zones frontalières; de renforcer la lutte contre la corruption liée au commerce et à la détention illicite des armes;  et d’identifier les fabricants et les acheteurs à travers le traçage et le marquage. 

Dans un contexte marqué par l’intensification du terrorisme et des conflits armés, la circulation   incontrôlée de ces armes menace dangereusement la sécurité du continent, a fait valoir le représentant.  M. Conte a donc appelé la communauté internationale à combattre vigoureusement ce phénomène par un partage d’informations et la coopération de tous les pays concernés sont indispensables dans la lutte contre la prolifération, le commerce illicite et le détournement des armes volées.  La Guinée, qui n’échappe pas à ce phénomène, a mis en place une Commission nationale qui a élaboré pour la période 2018-2022 un plan d’action national ambitieux et décisif, axé sur l’élaboration de réglementation sur le marquage des armes à feu de fabrication artisanale; le marquage et l’enregistrement des armes détenues par des civils; l’identification et le recensement des fabricants locaux; et l’installation de scanners à l’entrée des différentes frontières du pays.

M. FAISAL ABDELAZIM SALIM MOHAMED (Soudan) a exprimé sa profonde préoccupation concernant les tensions entre les États nucléaires et les dangers qui en résultent.  Il est nécessaire de consentir plus d’efforts pour l’élimination des armes nucléaires, a ajouté le représentant.  C’est pourquoi il faut renforcer les cadres multilatéraux, seuls moyens durables permettant de trouver des solutions aux crises internationales.  En dépit de l’échec à réaliser quelque avancée que ce soit sur le plan du désarmement nucléaire durant les neuvième et dixième Conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ce dernier reste un pilier nécessaire pour le désarmement.  Le représentant a formulé le vœu que la onzième Conférence d’examen permette d’atteindre les objectifs escomptés.  Les accords relatifs à la création à de zones exemptes d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient et en Afrique restent un élément essentiel pour réaliser la paix internationale, a-t-il déclaré. 

Le représentant a réitéré le plein engagement du Soudan à atteindre la paix.   « Nous avons pour ce faire ratifié nombre de conventions et de traités pertinents, dont le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et le TNP », a-t-il déclaré.  En outre, il a rappelé que le Soudan avait souffert du phénomène des armes légères et de petit calibre.  Il a estimé qu’il fallait renforcer les efforts internationaux pour empêcher que ces armes ne tombent entre les mains des terroristes. 

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a souligné le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans la promotion du dialogue sur la sûreté nucléaire et la fourniture et la promotion d’un appui et d’une coopération techniques, pour l’utilisation de la science et de la technologie pour le développement socioéconomique.  Il a aussi réaffirmé le rôle central des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) dans la consolidation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et dans la lutte pour le désarmement nucléaire et la non-prolifération dans toutes les régions du monde.  « L’Angola a signé le Traité de Pelindaba, qui réaffirme le statut de l’Afrique en tant que ZEAN », s’est félicité le représentant avant d’estimer que la création de nouvelles ZEAN est une étape cruciale vers la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Il a ajouté que l’Angola avait envoyé un signal sans équivoque de son engagement à créer une Afrique dénucléarisée en tant que composante essentielle d’un monde dénucléarisé lorsqu’elle a adhéré au Traite d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en 2015. 

Par ailleurs, le représentant a souligné le droit souverain des États d’acquérir des armes pour assurer leurs besoins d’autodéfense et de sécurité nationale.  Cependant, il a noté que le commerce illicite des armes conventionnelles et des munitions, leur détournement vers des acteurs non étatiques, leur accumulation excessive et leur diffusion incontrôlée dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique, ont des effets profondément déstabilisateurs, alimentant les conflits, les crimes violents et le terrorisme.  Il s’est dit attaché à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères (ALPC) sous tous ses aspects, avant de se féliciter du succès de la huitième Réunion biennale des États (BMS8), l’été dernier. 

M. COLLEN VIXEN KELAPILE (Botswana) a jugé profondément inquiétant l’environnement international actuel de sécurité.  Il a fait part de sa déception face à l’incapacité de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à adopter un document final.  Toutefois, il a signifié que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait facilité l’accès de son pays à la technologie nucléaire pour contrôler les maladies du bétail et la production agricole.  « Nous considérons donc l’AIEA comme un acteur clef dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales et comme un partenaire dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses objectifs de développement durable », a-t-il déclaré.

Le représentant a rappelé que son pays avait été le quarantième à adhérer au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et s’est dit impressionné par ses progrès.  Il a imploré les États de le signer, de le ratifier et d’y adhérer, « ce qui conduira à son universalisation et à la réalisation de l’objectif ultime du désarmement, à savoir l’avènement d’un monde sans armes nucléaires ». 

Le représentant a noté que la pandémie de COVID-19 avait accéléré le recours aux technologies de l’information et des communications, mais aussi aggravé les menaces qui leur sont liées.  Les travaux du Groupe de travail à composition non limitée sur la sécurité du numérique et de son utilisation (2021-2025) sont donc essentiels, a-t-il déclaré. 

Mme ZEINAB ISMAËL ASSOWEH (Djibouti) a déploré l’échec des travaux de la dixième Conférence d’examen du Traite sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et s’est dite préoccupée par le fait que le Traité d’interdiction des essais nucléaires (TICE), vieux de 26 ans, ne soit toujours pas en vigueur.  Elle a donc appelé les huit États figurant à l’annexe 2 du TICE qui ne l’ont pas encore ratifié à le faire sans tarder.

Rappelant que les États Membres s’étaient engagés à un « sursaut » pour sauver l’humanité et notre planète Terre, la représentante a ajouté que cet engagement nous oblige à nous approcher pour trouver ensemble des solutions aux problèmes du désarmement, plutôt que de nous diviser.  Elle a salué le choix des « solutions scientifiques » préconisé par le Président de la soixante-dix-septième Assemblée générale dans son discours d’ouverture, qui devrait « objectivement permettre de trouver un terrain d’entente » entre les nations pour aller vers un monde en paix et en sécurité.  Malheureusement, a ajouté Mme Assoweh, « il n’est de secret pour personne que nous nous éloignons, chaque jour, de cette logique scientifique ».  Elle a cité en exemple la prolifération des armes nucléaires, la multiplication des armes légères et de petits calibres (ALPC) et l’apparition de nouveaux types d’armes comme les armes cybernétiques, les armes biologiques ou les armes autonomes. 

La représentante a placé les espoirs de son pays dans les efforts menés par l’ONU et ses organes, « et plus particulièrement par le Bureau du désarmement ».  Djibouti est attaché au règlement des conflits par le dialogue multilatéral plutôt que par la course aux armements, au Traité de Pelindaba et soutient la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, estimant que celle-ci contribuerait aux objectifs du TNP.  La représentante a jugé « d’une importance capitale » l’interdiction du placement des armes dans l’espace extra-atmosphérique et a souhaité l’élaboration d’instruments juridiquement contraignants pour « épargner notre bien commun du danger ».

Mme Assoweh a en outre appuyé l’implication des femmes dans le processus du désarmement aux niveaux national, régional et international, avant de conclure en annonçant que Djibouti adhérera cette année au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) a affirmé le ferme attachement de son pays à ses obligations dans les domaines de la maîtrise des armements, de la non-prolifération et du désarmement.  Il a ensuite rapidement concentré son intervention sur le conflit qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie, en rappelant « l’agression commise par l’Arménie voisine au début des années 1990 » fondée sur des « revendications territoriales sans fondement, une mauvaise interprétation du droit international, des récits historiques inventés de toutes pièces et des motivations racistes ». 

Ce conflit, a-t-il rappelé, a gravement déstabilisé la situation sécuritaire dans la région.  Non seulement une partie importante du territoire souverain de l’Azerbaïdjan a été saisie et est restée sous occupation pendant près de 30 ans, en violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, mais l’Arménie a utilisé les territoires occupés pour dissimuler ses activités militaires aux mécanismes internationaux et régionaux pertinents de contrôle et de vérification des armements, a accusé le représentant.  Après avoir imputé à l’Arménie la responsabilité de la « guerre de 44 jours » de l’automne 2020, M. Musayev a déclaré que des armements « d’une valeur de plusieurs milliards de dollars appartenant à l’Arménie » avaient été détruits ou saisis lors de la libération des territoires azerbaïdjanais, ce qui avait « mis en évidence le déni de longue date de l’Arménie quant à sa responsabilité dans l’agression, l’occupation et le non-respect du régime de contrôle des armements ». 

« L’Arménie doit réparer le préjudice causé à l’Azerbaïdjan et à son peuple, fournir une réparation complète du préjudice et offrir des assurances et des garanties appropriées de non-répétition », a lancé le représentant, qui a mis en avant les efforts de son pays pour obtenir des résultats concrets sur la délimitation et la démarcation de la frontière, la conclusion rapide d’un traité de paix fondé sur le droit international et l’ouverture des voies de communication dans la région, comme le prévoient la Déclaration trilatérale de novembre 2020, censée mettre fin au conflit.  Il a ensuite reproché à l’Arménie, animée par des « objectifs revanchards », avoir adopté une « position destructrice » visant à revenir sur les accord conclus, avant de provoquer la « grave escalade frontalière » du mois dernier, qui a contraint l’Azerbaïdjan à « prendre des contre-mesures adéquates et proportionnées » Cette escalade, a ajouté M. Musayev, n’était pas un épisode isolé, mais « un autre maillon de la chaîne des actions déstabilisantes menées par l’Arménie au cours des derniers mois ».  Le représentant a encore accusé l’Arménie de continuer de violer régulièrement le cessez-le-feu par l’action de « groupes de haine raciste formés dans le but spécifique d’inciter à la violence contre les Azerbaïdjanais ».

Le représentant a aussi mis en avant la question des mines, qui entravent les efforts de réhabilitation et de reconstruction ainsi que le retour en toute sécurité des personnes déplacées.  Il a présenté l’Azerbaïdjan comme « l’un des pays les plus contaminés au monde par les mines terrestres et les restes explosifs de guerre », accusant l’Arménie d’avoir, tout au long du conflit, « posé sans discernement des centaines de milliers de mines et autres engins explosifs dans les territoires anciennement occupés », y compris après l’accord de cessation des hostilités de novembre 2020.  L’Arménie doit « partager des informations précises et complètes sur tous les champs de mines et cesser et renoncer au terrorisme des mines », a affirmé M. Musayev, qui a aussi demandé un soutien international plus important pour nettoyer le pays de ses mines, notamment de la part des Nations Unies. 

Le renforcement de la sécurité et l’instauration de la confiance entre les États Membres ne sont possibles qu’en garantissant le strict respect des normes et principes fondamentaux du droit international, en particulier ceux relatifs au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, a rappelé en conclusion le représentant. 

Pour M. MARCIAL EDU MBASOGO (Guinée équatoriale), l’échec de la dixième Conférence d’examen du TNP, en août, a été particulièrement significatif puisqu’il n’a pas été possible de parvenir au consensus nécessaire pour adopter un document final qui permettrait d’avancer dans l’application du TNP, et cela uniquement en raison de la division entre les superpuissances nucléaires.  Le représentant a réaffirmé que le seul moyen efficace d’éviter l’impact terrible des armes nucléaires est leur élimination totale, vérifiable, transparente et irréversible.  Dans l’intervalle, les États dotés d’armes nucléaires doivent offrir des garanties universelles, légalement contraignantes, inconditionnelles et non discriminatoires qu’ils n’utiliseront ni ne menaceront d’utiliser des armes nucléaires contre les États qui n’en ont pas. 

Le représentant s’est dit en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a plaidé pour la stricte application des Conventions sur les armes chimiques et sur les armes biologiques.  Il a dénoncé toute tentative de militarisation de l’espace extra-atmosphérique en demandant l’adoption d’un instrument juridique contraignant qui comble les lacunes juridiques existantes.  La Guinée équatoriale reste en outre préoccupée par le commerce, le transfert, la fabrication, la possession et la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre, et par leur accumulation excessive et leur propagation incontrôlée dans de nombreuses régions du monde, en particulier dans le continent africain. 

Le représentant a conclu en exhortant à réorienter les moyens mis en œuvre en faveur d’une course aux armements vers la réalisation des objectifs de développement durable et de sociétés plus justes, pacifiques et stables dans le monde.

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) a notamment salué la tenue de la réunion de haut niveau des « Amis du TICE », organisée en marge de l’Assemblée générale et au cours de laquelle les grandes puissances ont réaffirmé l’urgente nécessité d’accélérer l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Le représentant a également noté avec satisfaction la reprise des travaux de fond de la Commission du désarmement des Nations Unies en avril dernier, souhaitant qu’elle soit rapidement en mesure de soumettre des recommandations concrètes à l’Assemblée générale.  Par ailleurs, il a appelé tous les États à réduire leurs dépenses militaires et à rediriger leurs ressources vers le financement de la lutte contre la crise climatique et la reprise mondiale postpandémie.  En conclusion, il a affirmé que le désarmement était la condition au maintien la paix internationale comme de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a insisté sur l’importance d’un plein engagement au respect du droit international, ajoutant que le recours aux armes de destruction massive constituait une violation du droit international.  « La seule solution est leur suppression intégrale, y compris des armes nucléaires », a-t-il déclaré, avant d’exhorter chacun à travailler en ce sens, de concert et sous la houlette des Nations Unies.  Le représentant s’est dit profondément préoccupé par l’échec de la dixième Conférence d’examen du TNP.  Il a réaffirmé la nécessité de créer des zones exemptes d’armes nucléaires et de destruction massive, notamment au Moyen-Orient.  Il a réaffirmé que dans cette instance, les décisions sont prises par consensus.  Si une partie ne veut pas participer, c’est que cette partie veut continuer à détenir de façon illégitime des armes nucléaires et qu’elle se considère au-dessus de la loi.  « La paix et la sécurité dans notre région s’en trouvent affaiblies, tout comme le régime de non-prolifération », a-t-il déploré. 

L’observateur a souligné qu’il ne fallait pas sous-estimer les armes classiques surtout quand elles sont utilisées par des parties qui ne respectent pas les traités internationaux.  Il a appelé à développer des efforts concertés pour mettre en place des mécanismes de contrôle concernant les armes classiques.  Il a jugé en outre nécessaire de trouver des mécanismes efficaces pour empêcher l’exportation de ces armes vers ceux qui les utilisent à des fins criminelles ou pour commettre des crimes contre l’humanité.  « C’est ce qui est fait par la Puissance occupante et les groupes terroristes de colons dans mon pays », a-t-il accusé.  Les investissements pour la progression de l’humanité doivent être plus importants que ceux placés dans des outils destinés à annihiler l’humanité; nous aurions tort de miser sur les armes pour parvenir à la sécurité, a conclu M. Mansour. 

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a rappelé que l’humanité se tenait au bord de l’anéantissement nucléaire, il y a 60 ans, alors que les États-Unis et l’Union soviétique se rapprochaient dangereusement de la guerre dans la mer des Caraïbes.  Notant que ce n’est que grâce à l’engagement de leurs dirigeants en faveur du dialogue et à la reconnaissance de l’impact dévastateur de la guerre nucléaire que le monde a évité la destruction, il a rappelé que seule la confiance mutuelle permettra la paix.  Sur la base de cette confiance, il a appelé à l’interdiction de armes nucléaires et pour le désarmement dans le cadre d’un « système efficace de contrôle mutuel ».  Il a regretté que l’objectif d’un désarmement général et complet reste hors d’atteinte à cause de ce que le pape François a appelé « un manque de vision pour l’avenir et de conscience partagée de notre destin commun ».  Estimant que l’architecture du désarmement ne tient plus qu’à un fil, l’observateur a exhorté les dirigeants à réengager le dialogue et adopter une approche de désarmement intégral, qui appelle chacun à désarmer son propre cœur et à être un artisan de paix partout. 

Parmi les motifs de satisfaction, Mgr Caccia a indiqué qu’en 2022, six États avaient ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), que neuf États avaient ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et que cinq nouveaux États l’avaient signé.  Il a dit l’importance du dernier traité adopté, qui complète à la fois le TICE et le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). 

L’observateur a averti que les systèmes d’armes létaux autonomes (SALA) modifient de manière irréversible la nature de la guerre, la détachant davantage de l’action humaine.  « En séparant l’unique capacité humaine de jugement moral face à des actions qui pourraient entraîner des lésions corporelles ou même la mort, ces systèmes ne peuvent pas être conformes au droit international humanitaire (DIH) », a-t-il estimé.  À la lumière de cette réalité, il a demandé instamment l’examen d’un moratoire sur le développement et l’utilisation des SALA en attendant la négociation d’un instrument juridique qui interdirait à ces systèmes de cibler les humains et garantirait que tous les systèmes d’armes restent sous un contrôle humain significatif.

Au nom de la Ligue des États arabes, M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte)  a déploré la paralysie au sein du Conseil de sécurité qui empêche l’ONU de s’acquitter de sa mission de paix dans le monde.  Pour restaurer l’ordre international, il a appelé à mettre en œuvre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires au plan régional et d’instaurer, toujours à ce niveau, des zones exemptes d’armes nucléaires.  Or, l’absence d’engagements et l’inaction des puissances nucléaires bloquent toute avancée, a déploré le représentant.  Il a estimé que le préalable à un retour à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient était l’adhésion d’Israël au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en tant qu’État non nucléaire et le placement de ses installations nucléaires sous la vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  La Première Commission doit promouvoir la sécurité au niveau régional en œuvrant en faveur du consensus sur les questions dont elle est saisie, qui plus est dans le contexte de blocage de la Conférence du désarmement à Genève, a-t-il souligné. 

L’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL), par la voix du représentant du Brésil, M. RONALDO COSTA FILHO, a fait une description sombre de la situation, en particulier le véritable risque de guerre nucléaire auquel nous sommes confrontés actuellement.  Le Traité de Tlatelolco a servi d’exemple pour le régime international de non-prolifération et de désarmement nucléaire, a rappelé le représentant.  Les États Membres de l’OPANAL estiment que tout recourt ou toute menace de recours aux armes nucléaires représente une violation de la Charte des Nations Unies. 

Le 26 septembre dernier, la communauté internationale a commémoré la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, a rappelé le représentant, qui a présenté les grandes lignes de la position conjointe des membres de l’OPANAL, en particulier le fait qu’il ne faut plus jamais utiliser ces armes.  Dans le cadre d’un nouvel appel aux puissances nucléaires, il les a invitées à examiner les propositions formulées par l’OPANAL sur le Traité de Tlatelolco.

Regrettant l’absence de consensus lors de la dixième Conférence d’examen du TNP, M. Costa Filho a réitéré l’engagement des membres de l’OPANAL vis-à-vis de ce traité.  Il a annoncé que ces États travaillent actuellement à une initiative qui vise à promouvoir les principes et objectifs des instruments existants pour promouvoir la création de zones exemptes d’armes nucléaires.  Cette initiative, qui sera ouverte à tout le monde, sera annoncée en temps voulu, a-t-il ajouté.

M. LAURENT GISEL, du Comité international de la Croix rouge (CICR), a estimé que s’il existe un domaine où il est nécessaire de consolider les cadres existants, c’est bien celui des armes nucléaires.  Le risque de recours aux armes nucléaires augmente, malgré les preuves de leurs effets terribles, des risques pour la santé et la sécurité alimentaire, malgré aussi l’absence de possibilité d’intervention humanitaire.  Les armes nucléaires sont la plus grande menace pour l’humanité, a estimé le délégué, qui a déploré l’échec de la dixième Conférence d’examen du TNP.  Il a exhorté les États parties à mettre en œuvre pleinement le TNP.

Le délégué a souligné que les armes conventionnelles continuent de causer des dommages très importants, d’autant qu’elles ne sont pas adaptées à des environnements urbains.  Le CICR est témoin des souffrances terribles causées par des armes conventionnelles et ce sont les civils qui sont les premières victimes de ces armes.  Cette année, le projet de déclaration politique concernant l’utilisation d’armes explosives dans les zones densément peuplées a été parachevé, s’est félicité le délégué, qui a aussi appelé à redoubler d’efforts pour limiter le transfert illicite d’armes classiques.

Mme TATIANA VALOVAYA, Secrétaire générale de la Conférence du désarmement, a dit prendre la parole pour la première fois en cette qualité en mettant l’accent sur un développement positif.  Elle a relevé que la Conférence avait entamé ses travaux de 2022 peu après une déclaration conjointe des cinq États dotés d’armes nucléaires au sens du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) publiée le 3 janvier 2022, réaffirmant qu’« une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit pas être menée ».  Elle y a vu un « message conjoint constructif » qui a fait naître l’espoir de progrès significatifs et durables en matière de désarmement et de non-prolifération. 

Mme Valovaya a noté que cette session de la Conférence du désarmement avait débuté par l’inversion de la tendance observée ces dernières années au rejet des demandes de participation d’États en tant qu’observateurs, puisque tous ceux qui en avaient fait la demande ont été acceptés.  Elle s’est félicitée de cette expression d’un multilatéralisme efficace par le biais de l’inclusivité.  Elle a souligné que la Conférence avait également vu la création de cinq organes subsidiaires, ce qui a permis une discussion de fond structurée tout au long de l'année.   Elle a expliqué que les efforts diplomatiques déployés par le premier Président de la session, l’Ambassadeur Li Song de la Chine, ont joué un rôle déterminant pour des résultats fructueux, avant de saluer un esprit de coopération des États membres, notamment des P6+2, qui a assuré la continuité entre les présidents et les sessions annuelles de la Conférence. 

« Malheureusement, la session de cette année de la Conférence, malgré des débuts prometteurs, a été perturbée par l’éclatement de tensions géopolitiques qui ont mis à mal le cadre soigneusement conçu pour des discussions de fond », a regretté Mme Valovaya.

Tout en se félicitant que la Conférence ait pu, dans ce contexte, adopter deux rapports portant respectivement sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et sur les nouvelles armes de destruction massive et les nouveaux systèmes d’armes, telles que les armes radiologiques, ainsi qu’un programme global de désarmement et de transparence dans le domaine des armements, la Secrétaire générale de la Conférence du désarmement a regretté que celle-ci n’ait pu s'accorder sur son rapport habituel à l’Assemblée générale.

Mme Valovaya s’est inquiétée des tensions mondiales croissantes, d’une polarisation croissante, de la méfiance et d’une concurrence en matière d’armements, de la politisation des forums de désarmement et d’une érosion globale des structures de désarmement, avant d’estimer que les tensions exacerbent et accélèrent cette tendance négative, rendant difficile la réalisation de progrès dans le cadre multilatéral de la Conférence du désarmement. 

Convaincue que la Conférence est un élément crucial de l’architecture mondiale du désarmement et qu’elle a un rôle à jouer pour renverser la tendance négative, Mme Valovaya a appelé à travailler collectivement pour qu’elle soit adaptée à son objectif de produire des solutions efficaces aux défis actuels en matière de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements.  Enfin, elle a rappelé que la volonté politique et la flexibilité seront essentielles pour que la Conférence puisse s’acquitter de son mandat.

Droits de réponse

La représentante d’Israël a qualifié l’Iran de premier État parrain du terrorisme international et de principal responsable de la prolifération d’armes classiques au plan régional.  De même, son programme nucléaire clandestin est une source d’instabilité permanente et sape le régime de non-prolifération, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite déclaré que la Syrie avait tué des milliers de femmes et d’enfants à l’arme chimique, ce qui devrait amener la communauté internationale à faire preuve de la plus grande vigilance pour éviter l’érosion définitive de la norme internationale en matière d’armes chimiques.  Il est regrettable que l’Autorité palestinienne ait choisi de proférer de fausses accusations devant la Commission, a-t-elle conclu. 

Le représentant de l’Arménie a dénoncé « les faux récits » de son homologue azéri accusé de « déformer la réalité pour tromper la communauté internationale ».  Il a rappelé que l’Azerbaïdjan avait tenté une nouvelle agression militaire à grande échelle contre le territoire de l’Arménie en septembre 2022 dans le seul but de créer un nouveau fait accompli.  « Comme en 2020, lorsque l’Azerbaïdjan a attaqué le Haut-Karabakh, l’agression militaire a été précédée d’un renforcement militaire massif et d’une rhétorique provocatrice », a-t-il ajouté, avant de dénoncer le ciblage de populations, le meurtre brutal de prisonniers de guerre arméniens et leur diffusion par vidéos sur les réseaux sociaux, qui ont choqué le monde entier.  Après avoir affirmé que c’est l’Azerbaïdjan qui avait rejeté la mise en place de mécanismes de surveillance, le représentant de l’Arménie a mis en doute la crédibilité des données qu’il fournit dans ses rapports annuels.  L’Arménie n’a cessé d’appeler la communauté internationale à porter une attention accrue aux graves violations des accords convenus dans le cadre du Document de Vienne, y compris la conduite d’exercices militaires à grande échelle sans notification préalable.  Par ailleurs, le représentant a accusé l’Azerbaïdjan de ne fournir aucune information sur ses missiles balistiques de haute précision, utilisés lors de l’offensive militaire.  L’Arménie a averti à plusieurs reprises que la politique d’agression de l’Azerbaïdjan menace la paix et la sécurité dans la région, devenue l’une des régions les plus militarisées au monde.  Le représentant a donc exhorté les organes internationaux compétents à dénoncer les violations flagrantes de l’Azerbaïdjan, dans l’intérêt de la paix et de la sécurité régionales. 

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé que l’Australie n’avait pas à remettre en cause les capacités de défense de son pays.  « Les propos de l’Australie sont une attaque à notre souveraineté », a-t-il lancé, avant de réaffirmer la position de son pays en accusant les États-Unis de se livrer à des attaques cybernétiques.  Notre capacité d’autodéfense relève d’un droit souverain, a-t-il répété, ajoutant qu’il fallait supprimer les forces hostiles dans la péninsule, ce qui implique la fin du chantage des États-Unis. 

Le représentant de la Fédération de Russie a dénoncé à nouveau les accusations infondées des délégations des pays occidentaux concernant l’opération militaire spéciale dirigée par la Russie en Ukraine.  « Le problème essentiel est que nous avons des points de vue différents sur la genèse de la crise ukrainienne, ainsi que sur les transformations qui ont eu lieu dans ce pays depuis le coup d’État anticonstitutionnel de février 2014, soutenu par les pays occidentaux », a-t-il ajouté, avant d’accuser les États occidentaux de transformer l’Ukraine en une plateforme « anti-Russie ».  Il a répété que la Russie avait lancé son opération spéciale pour protéger les habitants du Donbass conformément à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies après que le régime de Kiev eut, avec l’approbation de ses parrains occidentaux, publiquement mis fin au processus de Minsk.  « C’était une décision difficile mais forcée, prise après qu’il fut devenu évident que l’action militaire de l’Ukraine contre la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk était inévitable », a insisté le représentant.  « À partir du coup d’État illégal de Maïdan, l’Ukraine les intéressait exclusivement en tant que pion dans la lutte géopolitique pour affaiblir la Russie », a déclaré le représentant russe à propos des Occidentaux, qu’il a accusés d’avoir déclenché une « guerre par procuration » par souci de maintenir leur domination dans le monde et de poursuivre une politique néocoloniale.  Il a conclu en affirmant que son pays n’avait pas commencé cette guerre et qu’il ne souhaitait que la terminer. 

Le représentant de la République arabe syrienne a réagi aux propos d’Israël en affirmant que c’est le fait que le régime israélien se situe en dehors des régimes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui constitue le vrai danger pour la paix et la sécurité internationales. 

Le représentant de l’Azerbaïdjan a répété qu’au fil des ans, l’Arménie avait fourni des explications incomplètes sur ses forces armées.  Il a estimé que l’Arménie n’avait pris aucune mesure pour éviter des crimes contre l’humanité.  En 1992, en une seule nuit, 600 militaires ont été tués brutalement.  Des crimes contre l’humanité ont été commis, a-t-il affirmé. 

Le représentant de l’Iran a voulu répondre aux allégations « non pertinentes, absurdes et infondées » du « régime israélien », et a appelé la communauté internationale à contraindre celui-ci à cesser toutes ses activités de déstabilisation et opérations aventureuses dans la région.  Il a qualifié Israël de « régime terroriste » qui a un terrible passif de développement, de production, et de stockage de différents types d’armes de destruction massive.  Il a encore accusé Israël d’avoir mis à mal le Plan d’action global commun.

Le représentant de l’Arménie a rappelé que l’agression azerbaïdjanaise avait été débattue au Conseil de sécurité au mois de septembre.  C’est l’Azerbaïdjan qui a agressé le Haut-Karabakh avec l’assistance d’une organisation terroriste en se livrant à des tentatives de génocide, a-t-il accusé, avant d’ajouter que l’Azerbaïdjan tentait de présenter une réalité alternative et de justifier l’injustifiable. 

Le représentant de l’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie de « fabriquer de nouveau la réalité » en omettant opportunément de citer les condamnations, par l’ONU, des attaques ciblées des forces arméniennes contre des Azerbaidjanais.

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