Soixante-dix-septième session,
56e séances plénière - matin
AG/12485

L’Assemblée générale proclame le 12 février Journée internationale pour la prévention de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme

L’Assemblée générale a entériné, ce matin, deux résolutions, dont une proclame le 12 février Journée internationale pour la prévention de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme.  Elle a d’autre part procédé au remplacement d’un membre du Corps commun d’inspection et à l’élection des cinq membres du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix, avant d’échouer une nouvelle fois à pourvoir le siège du Conseil économique et social que se disputent la Fédération de Russie et la Macédoine du Nord.

Présenté par l’Iraq, le texte faisant du 12 février la Journée internationale pour la prévention de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme a été adopté par 154 voix pour, zéro contre et 4 abstentions (Bélarus, Fédération de Russie, Madagascar, République du Congo).  Par cette initiative, l’Assemblée générale entend mieux faire connaître les menaces liées à l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme et renforcer la coopération internationale à cet égard.

À l’origine de la mise aux voix, la Fédération de Russie a constaté, avant le vote, que ce texte ne fait pas l’objet d’un consensus, faute d’accord au niveau international sur la définition de l’extrémisme violent.  Les tentatives dans ce sens ont, selon elle, favorisé un « deux poids, deux mesures » qui se caractérise par la création de deux catégories de terroristes, « les mauvais et les moins mauvais ».  De plus, a-t-elle relevé, il est question dans ce projet d’« éléments radicaux » qui, eux non plus, ne font pas l’objet d’une définition agréée.

La délégation russe a également déploré que le texte mentionne le Plan d’action du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention de l’extrémisme violent, lancé en 2015 par M. Ban Ki-moon, alors même que ce dispositif reste contesté par de nombreux États Membres, lesquels considèrent qu’il ne prend pas en compte la « tolérance » observée dans l’utilisation de groupes terroristes à des fins politiques.  Après avoir regretté que la prévention du terrorisme ne soit pas abordée dans ce texte, elle a estimé qu’il aurait été plus logique de continuer de débattre de ces questions en vue du prochain examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies prévu en 2023.

À l’issue du vote, Cuba, qui s’est prononcée en faveur du texte, a souhaité que la question de la prévention de l’extrémisme violent et du terrorisme ne soit pas utilisée pour violer la Charte des Nations Unies en tentant de modifier la structure d’États souverains.  Elle a également réitéré son appui à l’élaboration d’une convention globale sur le terrorisme, y voyant un impératif pour pallier les insuffisances du cadre juridique existant.  Elle aussi favorable à cette résolution, l’Égypte a déploré, à son tour, l’absence de définition convenue internationalement de l’extrémisme violent, avant de dénoncer la « tendance généralisée » qui veut que ce phénomène soit évoqué pour décrire des attentats commis par des groupes criminels « non islamistes ».  L’Iraq a, lui, jugé regrettable qu’une délégation ait demandé un vote sur ce texte qui tient compte des différents avis sur la question.

Le consensus a, en revanche, prévalu pour avaliser la résolution intitulée « Conférence des Nations Unies de 2025 visant à appuyer la réalisation de l’objectif de développement durable no 14: conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » et qui prévoit la tenue de cette conférence en France en juin 2025.  Présenté par le Costa Rica, le texte précise que tous les coûts afférents à l’organisation de cet événement seront financés aux moyens de ressources extrabudgétaires.

Après avoir élu l’Égypte, le Kenya, Qatar, Saint-Vincent-et-les Grenadines et l’Afrique du Sud en tant que membres du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix pour un mandat de deux ans débutant le 1er janvier 2022, l’Assemblée générale a décidé d’accréditer la Banque européenne d’investissement et de l’inviter à participer aux travaux de la Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028) en tant qu’organisation intergouvernementale ayant statut d’observateur.  La Fédération de Russie a cependant souhaité, après l’adoption, se dissocier du consensus au motif que l’Union européenne et ses structures « politisent les questions de coopération climatique et écologique ».

L’Assemblée générale a par ailleurs nommé M. Toshiya Hoshino (Japon) en tant que membre du Corps commun d’inspection pour un mandat de 5 ans prenant effet le 1er avril 2023 et arrivant à échéance le 31 décembre 2027.  Il remplacera Mme Keiko Kamioka (Japon), qui a fait part de son intention de quitter ses fonctions le 31 décembre prochain.

Enfin, l’Assemblée générale a repris le processus visant à pourvoir le siège du groupe des États d’Europe orientale au sein du Conseil économique et social (ECOSOC), qui avait été interrompu le 2 septembre dernier après neuf tours de scrutin restreints aux deux candidats, la Fédération de Russie et la Macédoine du Nord.  Ni l’un ni l’autre n’ayant obtenu, aujourd’hui, la majorité des deux tiers requise après trois nouveaux tours de scrutin, le Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, a annoncé que le prochain vote se tiendra à une date ultérieure.  Il a ensuite suspendu la séance jusqu’à ce que les rapports de la Cinquième Commission soient à la disposition de l’Assemblée pour examen.

La date de la poursuite de cette séance de l’Assemblée générale sera annoncée ultérieurement.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.