Face aux défis socioéconomiques et environnementaux urgents, les mandats confiés à l’ECOSOC sont plus importants que jamais, assure son Président devant l’Assemblée générale
Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC) a déclaré ce matin, devant l’Assemblée générale, que face aux défis économiques, sociaux et environnementaux urgents, les mandats confiés par la Charte des Nations Unies à l’organe qu’il dirige sont plus importants que jamais.
Venu présenter le rapport de l’ECOSOC, M. Collen Vixen Kelapile a souligné que durant la période à l’examen, le Conseil a continué de fournir une plateforme unique pour identifier des solutions politiques alors que les États Membres poursuivaient leurs efforts pour se remettre de la pandémie, tout en s’attaquant aux autres crises croisées dans le monde. Dans ce contexte, le message du forum politique de haut niveau sur le développement durable, réuni cette année en personne sous l’égide de l’ECOSOC, était clair: les impacts de la COVID-19, du conflit en Ukraine et des changements climatiques inversent les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Avec ces crises comme signal d’alarme et le Programme 2030 comme phare, nous pouvons encore nous lancer vers les transitions nécessaires pour atteindre les ODD, notamment ceux en rapport avec la protection sociale et l’éducation, les systèmes alimentaires, l’énergie et la connectivité numérique, a toutefois estimé M. Kelapile qui a appelé à des politiques transformatrices et à accorder une véritable attention aux questions de financement. Des appels énergiques ont été également lancés pour mobiliser des ressources financières, résoudre la crise de la dette et faire de la vulnérabilité un critère d’accès aux ressources concessionnelles, a-t-il rapporté. Félicitant les 44 pays qui ont présenté leurs examens nationaux volontaires cette année, le Président de l’ECOSOC a appelé à mettre en place des réformes urgentes dans les domaines de la finance internationale, de la dette et de l’architecture de la fiscalité.
M. Kelapile a par ailleurs qualifié de grande réussite l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle à la clôture du forum politique. Il a aussi fait savoir que le Conseil a lancé son nouveau segment de coordination en février dernier pour identifier les domaines clefs où le système ECOSOC pourrait approfondir la réflexion politique, identifier une solution ou travailler pour faire avancer la mise en œuvre du Programme 2030.
Le Président de l’ECOSOC a ensuite indiqué que le débat consacré aux activités opérationnelles de développement a laissé voir qu’un renforcement des efforts de réforme serait nécessaire pour maximiser l’impact du travail du système des Nations Unies pour le développement, en aidant notamment les pays à faire face aux crises pandémiques, alimentaires, énergétiques et climatiques ainsi qu’aux conflits.
De son côté, le débat consacré aux affaires humanitaires de 2022 a été l’occasion de souligner la nécessité de renforcer le respect du droit international humanitaire, ainsi que la compréhension et la préparation aux impacts humanitaires de la crise climatique. Il a été aussi question de promouvoir des partenariats significatifs avec des acteurs locaux de l’action humanitaire, en particulier des organisations de terrain dirigées par des femmes. Pour sa part, la réunion inaugurale sur le passage de la phase des secours aux activités de développement, qui a mis l’accent sur Haïti, le Soudan du Sud et la région du Sahel, a mis en avant la nécessité de traiter d’urgence les impacts immédiats de l’insécurité alimentaire et des déplacements, de promouvoir des solutions à long terme aux crises prolongées, et de prévenir de nouvelles crises grâce à des approches d’alerte précoce.
Le Président de l’ECOSOC a également parlé des activités du forum sur les partenariats dont le format hybride a permis l’engagement direct de plus de 4 000 participants, ainsi que du forum de la jeunesse qui a attiré plus de 22 000 participants sous un format virtuel. Le Forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour les ODD a de son côté permis d’identifier des solutions pour un certain nombre de défis qui se chevauchent, dont la COVID-19, les changements climatiques, la crise économique mondiale et les conséquences de la guerre en Ukraine.
Quant au rapport 2022 sur le financement du développement durable, il a identifié une « grande fracture financière » qui a considérablement réduit la capacité de nombreux pays en développement à se remettre de la pandémie et à investir pour la reprise. De ce fait, les risques d’une crise systémique de la dette ont encore augmenté, a alerté M. Kelapile. À cet égard, il a été proposé, lors du Forum sur le financement du développement, tenu en avril 2022, d’utiliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour déterminer l’éligibilité aux financements concessionnels et pour l’allégement de la dette des petits États insulaires en développement (PEID).
Au cours de cette période, a poursuivi le Président de l’ECOSOC, nous avons également continué à forger des relations plus solides avec l’Assemblée générale et la Commission de consolidation de la paix. C’est dans ce sens que s’est tenue une réunion conjointe sur les travaux de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, ou encore la réunion spéciale de haut niveau sur l’Afrique, pour reconfirmer le développement de l’Afrique comme une priorité pour le système des Nations Unies. Au cours du Segment de la gestion, le Conseil a examiné les rapports de ses organes subsidiaires et des entités des Nations Unies qui œuvrent dans les domaines connexes à son ordre du jour.
Commentant le rapport, la Bolivie, qui fut l’un des Vice-Présidents de l’ECOSOC, a souhaité que soit renforcée l’assistance humanitaire fondée sur le respect des principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme, soit l’absence de parti pris et de discrimination. En tant que pays hôte du Forum urbain mondial de 2022, la Pologne a insisté sur l’importance de la transformation des villes pour la réalisation des ODD, évoquant en outre sa candidature à un siège de l’ECOSOC pour la période 2024-2026.
Réagissant à la note du Secrétaire général relative au Prix des Nations Unies en matière de population pour 2022, l’Indonésie, qui a plébiscité dans la catégorie des institutions, a salué le travail du Conseil national de la population et de la planification familiale de l’Indonésie. Le délégué a rappelé que l’institution créée en 1970 a su initier des politiques avant-gardistes qui ont permis de gérer harmonieusement les programmes de planification familiale du quatrième pays le plus peuplé du monde. Le Conseil national de la population contribue également à renforcer les capacités d’autres agences de pays en développement, notamment sur la question de la planification familiale et des retards de croissance.
Après que l’Assemblé générale a pris note du rapport de l’ECOSOC, aucun État n’a pris la parole sur le point « Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire ».
L’Assemblée générale se réunira de nouveau jeudi 27 octobre à partir de 10 heures.