En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session,
14e séance, Matin
AG/12452

L’Assemblée générale clôt son débat général alors que l’humanité entre dans une nouvelle ère de défis et de profondes transformations

« L’humanité est entrée dans une nouvelle ère de défis complexes et de profondes transformations. »  C’est l’observation principale qu’a tirée le Président de l’Assemblée générale à la conclusion du débat général de la soixante-dix-septième session de l’organe, mettant ainsi fin à un marathon qui a commencé le 20 septembre et qui aura vu défiler à la tribune 190 orateurs, dont 76 chefs d’État et 50 chefs de gouvernement, mais seulement 23 femmes, pour débattre du thème « un tournant décisif: des solutions transformatrices face à des défis intriqués ».

« Cette nouvelle époque, nous ne l’avons pas encore nommée, ni décrite scientifiquement, mais nous sentons qu’elle est arrivée », a déclaré M. Csaba Kőrösi, se disant sûr que de nouvelles pages de l’histoire sont en train d’être écrites, avec de nouveaux défis et de nouvelles priorités, de même que de nouvelles divisions et de nouvelles alliances.

Parmi les autres points communs recensés tout au long de cette semaine de débats, le Président de l’Assemblée générale a cité les préoccupations suscitées par la guerre en Ukraine, de même que les changements climatiques qui « sont en train de nous détruire petit à petit », ainsi que de multiples plaidoyers en faveur d’une amélioration de la situation des droits humains.

Des appels ont également été lancés pour moderniser l’ONU, revitaliser l’Assemblée générale et réformer le Conseil de sécurité, ce qui s’accorde avec ma propre conviction que l’Assemblée générale doit être en mesure de mieux répondre aux défis intriqués et le Conseil de sécurité doit refléter les réalités de ce siècle, a indiqué M. Kőrösi.

Aujourd’hui encore, la guerre en Ukraine se sera imposée comme sujet de vive préoccupation à l’instar du Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’étranger de la République du Congo qui, s’exprimant en russe, a imploré la Russie et l’Ukraine de donner une réelle chance à la paix.  M. Jean-Claude Gakosso les a ainsi invitées à s’engager, sans délai, dans des négociations sous l’égide des Nations Unies, afin que les affrontements ne fassent pas basculer l’humanité dans une guerre nucléaire généralisée.

Attirant l’attention sur la perturbation des approvisionnements alimentaires et énergétiques provoquée par le conflit, le Ministre des affaires étrangères de la coopération et des Mauritaniens à l’étranger de la Mauritanie, a noté que, sans les efforts des Nations Unies et de la Türkiye pour aboutir à l’accord relatif à la reprise de l’exportation de céréales et d’engrais, le monde aurait connu une catastrophe.  M. Mohamed Salem Ould Merzoug a néanmoins estimé que les mesures prises par la communauté internationale restaient limitées, appelant notamment à l’annulation de la dette extérieure des pays du continent africain.

Au sujet des changements climatiques, autre thème récurrent de cette dernière journée du débat général, le Ministre des affaires étrangères du Cameroun, M. Lejeune Mbella Mbella, a jugé plus qu’urgent que des actions soient menées pour finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris.  À son instar, de nombreux dignitaires ont espéré que la COP27 en Égypte débouchera sur des solutions décisives.  La représentante de Nauru a toutefois dit appréhender la COP27 « sans naïveté », les grands émetteurs de CO2 manquant, selon elle, d’engagements et d’actions pour réduire les effets sur le climat.

Pour le Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne, les changements climatiques, ainsi que les guerres, les conflits, et la crise économique et alimentaire, seraient les conséquences de l’hégémonie de certains pays qui veulent s’approprier les richesses d’autrui, semant la destruction.  Appelant à la levée des sanctions imposées à plusieurs pays dans le monde, dont le sien, M. Fayssal Mekdad a également dénoncé la politisation de la question humanitaire par les pays occidentaux.

Exhortant, lui aussi, à mettre fin aux blocus qui témoignent de la « perversion du système et du modèle impérialiste et capitaliste », le Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, M. Denis Ronaldo Moncada Colindres, a exigé la reconnaissance des particularités, des modes de vie et des aspirations diverses de la communauté internationale, appelant à faire plus pour une ONU représentative de tous ses Membres.  La Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, Mme Retno Lestari Priansari Marsudi, a proposé pour sa part un ordre mondial basé sur un nouveau paradigme d’engagement et de collaboration, déplorant la prévalence d’une gouvernance économique mondiale qui justifie la règle du plus fort.

Le volet des droits humains a été plus abondamment abordé par la Ministre des affaires étrangères du Canada qui, évoquant la situation dans la région du Xinjiang en Chine, a soutenu qu’on ne peut se cacher derrière le prétexte de la souveraineté nationale pour commettre des violations.  Il y a des limites à « défendre l’indéfendable », a affirmé Mme Mélanie Joly.  La Ministre s’est aussi inquiétée du non-respect du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles dans de nombreux pays, assurant que le Canada défendra toujours le droit des femmes de choisir.

Le Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, M. Franciso Bustillo, a lui aussi fait un plaidoyer vibrant en faveur des droits humains, demandant toutefois que le débat sur cette question se fasse de manière « non politisée ».

L’Assemblée générale, qui a entendu près d’une dizaine de pays exercer leur droit de réponse, a par ailleurs décidé de réélire M. Filippo Grandi, de l’Italie, en tant que Haut-Commissaire pour les réfugiés pour une période de deux ans et demi commençant le 1er juillet 2023 et se terminant le 31 décembre 2025.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans Journal des Nations Unies.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

M. FAYSSAL MEKDAD, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne, a déclaré que les guerres, les conflits, la crise économique et alimentaire, ainsi que les changements climatiques sont les conséquences de l’hégémonie de certains pays qui veulent s’approprier les richesses d’autrui, semant la destruction.  En Syrie, ils ont qualifié les terroristes de membres de l’opposition modérée et imposent des sanctions qui sont une méthode de punition collective contre les populations syriennes.  La guerre contre la Syrie est une tentative de l’Occident de dominer le monde, a-t-il ajouté, tout en se déclarant ravi que cette guerre a échoué même si elle est pénible et douloureuse pour les Syriens. 

M. Mekdad a également dénoncé Israël qui pousse la région dans l’insécurité, pointant son escalade militaire, la judaïsation des terres arabes, l’occupation, les arrestations arbitraires et la discrimination raciale.  Ces crimes sont inacceptables et Israël doit rendre des comptes, a insisté le Ministre avant de réitérer son appui à la création de l’État de Palestine, au retour des réfugiés palestiniens dans leur terre et à l’adhésion de la Palestine à l’ONU.  Il a aussi vertement critiqué l’occupation du Golan syrien depuis 1967, décriant les changements démographiques imposés par Israël et l’exploitation des ressources naturelles syriennes.  De même, il a accusé Israël de soutenir le Front el-Nosra et Daech et de détruire des ports civils, entre autres, avant de souligner que la Syrie se réserve le droit de se défendre contre l’agression israélienne.

Notant que toute présence militaire illégale en Syrie va à l’encontre de la souveraineté du pays, le Ministre a souligné que la lutte contre le terrorisme doit se faire avec la Syrie dans le respect du droit international, enjoignant les milices séparatistes à s’abstenir d’appuyer les occupants.  Depuis la crise en 2011, la Syrie a privilégié le dialogue en décrétant l’amnistie pour les crimes terroristes afin d’appuyer la réconciliation nationale et de la stabilité.  Cet effort sera poursuivi car il a permis le retour à la vie normale pour de nombreux Syriens, a indiqué M. Mekdad.  Il a ensuite évoqué l’organisation des élections des conseillers locaux auxquelles se sont présentés 59 000 candidats.

Le Ministre a ensuite fait part de son soutien aux réunions dans le cadre du format d’Astana et demandé à la Türkiye de respecter les résultats de ce format.  De même, il a dit suivre avec intérêt le travail de la Commission constitutionnelle.  Il a pourfendu le vol des ressources naturelles syriennes dont les pertes de 2011 à 2022 ont atteint 107 milliards de dollars.  La Syrie demandera des compensations, a fait savoir le Ministre.  Offrant l’aide de son gouvernement à l’ONU pour venir en aide aux réfugiés, il a dénoncé la politisation par les pays occidentaux de la question humanitaire.  Avant de terminer, il a soutenu le droit de la Russie et de l’Iran à se défendre contre l’hégémonie occidentale et a fait part de son appui à une Chine unie.  Il a aussi dénoncé le blocus contre Cuba, appelé à mettre un terme aux manœuvres militaires dans la péninsule coréenne, demandé la levée des sanctions contre la Syrie, la Russie, l’Iran, le Zimbabwe, le Venezuela, la RPDC, le Nicaragua et l’Érythrée. 

M. JEAN-CLAUDE GAKOSSO, Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’étranger de la République du Congo, a appelé les États à adopter une approche consensuelle, solidaire, apaisée et coordonnée pour faire face à la situation qui aggrave les fragilités communes et met en évidence les vulnérabilités collectives.  En raison de l’énorme risque de désastre nucléaire causé par la guerre en Ukraine, il a appelé les protagonistes et les puissances étrangères pouvant influencer le cours des événements à tempérer leurs ardeurs et à tourner le dos à la « vanité des puissants » qui ferme pour l’instant la porte au dialogue.  Il les a invités à s’engager, sans délai, dans des négociations de paix sous l’égide des Nations Unies, afin que les affrontements ne fassent pas basculer l’humanité dans un cataclysme irrémédiable sous forme d’une guerre nucléaire généralisée. 

S’exprimant en russe, il a exhorté la Russie et l’Ukraine à faire cesser cette guerre, les invitant à se battre pour la vie, comme ils avaient combattu ensemble avec courage et abnégation contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.  Il les a implorées de donner une réelle chance à la paix avant qu’il ne soit trop tard.  Repassant au français, il a dressé un parallèle avec la situation dramatique que vit la Libye depuis 2011, soulignant les efforts de paix déployés par son pays, à l’image des consultations entre plusieurs acteurs libyens à Brazzaville les 14 et 15 juillet derniers.

Soulignant que les forêts du bassin du Congo constituent le second réservoir écologique de la planète et attendent toujours un soutien à la hauteur de l’enjeu qu’elles représentent, le Ministre a exhorté les pays riches à tenir les engagements pris depuis Copenhague jusqu’à Glasgow, mais jusque-là non tenus.  Il a également émis l’espoir que la COP27, qui aura lieu en Afrique, permette enfin de mobiliser des ressources substantielles en faveur des pays pauvres que le dérèglement climatique a rendus encore plus vulnérables.  Le Ministre a signalé la mise en place du fonds bleu pour le bassin du Congo, qui démontre l’engagement de la République du Congo à la préservation de l’environnement, et a annoncé le lancement prochain d’un partenariat des leaders sur les forêts et le climat.  Enfin, il a plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité, pour que l’Afrique soit prise en compte et ait sa place dans le concert des Nations.  Avant de conclure, il a appelé à mettre fin à l’embargo sur Cuba, qu’il a jugé anachronique et désuet.

M. OSMAN SALEH MOHAMMED, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a jugé condescendant pour certains États de vouloir dominer d’autres, et ne pas leur laisser des choix indépendants et souverains dans leur politique internationale.  Il a pris l’exemple du Moyen-Orient où ce genre de politiques à conduit à des épisodes d’instabilité, ce qui laisse croire que « ce système n’est pas fonctionnel et ne convient pas aux intérêts des peuples du Sud ».  Le Ministre a également décrié l’individualisme outré qui sape le tissu social, ainsi que le consumérisme qui a conduit au dérèglement climatique.  L’Érythrée a subi les foudres des sanctions internationales et d’autres actes visant à saper sa souveraineté, a-t-il ajouté, appelant à corriger cette tendance fâcheuse.  Il a ensuite plaidé pour que l’ONU mette en place un nouvel ordre mondial consensuel.  Il a appelé au respect de l’indépendance politique et la souveraineté de tous les peuples, et à une refonte de l’ordre international. 

M. FRANCISCO BUSTILLO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a dénoncé la guerre de la Russie en Ukraine et demandé le retrait des troupes russes.  S’agissant des changements climatiques, il a espéré que la communauté internationale parviendra à un accord à la prochaine COP27.  Pour faire face aux crises internationales, le Ministre a préconisé de renforcer l’efficacité du système multilatéral et les organisations régionales pour qu’ils soient plus préventifs.  Réitérant l’engagement de l’Uruguay pour la réalisation du Programme 2030, M. Bustillo a regretté les difficultés que rencontrent les pays en transition pour trouver des financements consensuels afin de soutenir leur développement. 

Le Ministre a ensuite fait un plaidoyer vibrant en faveur des droits de l’homme qui doivent être respectés par tous les acteurs internationaux.  Il a demandé toutefois que le débat sur cette question se fasse de manière « non politisée ».  Préoccupé par les flux migratoires et les abus perpétrés contre des millions de personnes déplacées dans le monde, M. Bustillo a également rappelé le rôle de la Cour pénale internationale (CPI) contre les atrocités de masse et le génocide.  Réaffirmant le soutien de son gouvernement aux opérations de paix de l’ONU, il a informé que l’Uruguay a adopté en janvier son plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a en outre demandé un engagement ferme de la communauté internationale sur la non-prolifération et le désarmement.  Pour faire face aux trafics de drogue et aux crimes organisés, le Ministre a annoncé l’augmentation du niveau de sécurité de son pays.  S’agissant de la cybercriminalité, l’Uruguay a fait une demande pour intégrer à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité.  Enfin, préoccupé par la remise en question de la démocratie et l’état de droit dans le monde, il a plaidé pour la protection de ces valeurs face aux menaces et aux défis. 

M. MOHAMED SALEM OULD MERZOUG, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens à l’étranger de la Mauritanie, a souligné que la guerre en Ukraine avait perturbé les approvisionnements alimentaires et énergétiques, entraînant une hausse des prix des matières premières.  Sans les efforts des Nations Unies et de la Türkiye pour aboutir à l’accord relatif à la reprise de l’exportation de céréales et d’engrais, le monde aurait connu une catastrophe, a-t-il noté.  Il a néanmoins estimé que les mesures prises par la communauté internationale restaient limitées, appelant notamment à l’annulation de la dette extérieure des pays du continent africain. 

Préoccupé par le fossé qui se creuse entre, d’une part, un monde qui est entré dans la quatrième révolution industrielle et l’ère de l’intelligence artificielle et, d’autre part, un monde qui souffre encore du poids de la pauvreté et du sous-développement, le Ministre a appelé à évaluer l’efficacité des approches et des plans adoptés pour relever les défis communs.  La Mauritanie, a-t-il fait savoir, a franchi des étapes importantes sur la voie de l’établissement des valeurs d’égalité, de justice et de démocratie.  Il a également cité les libertés individuelles et collectives, ainsi que la liberté de la presse, de concertation et de participation de la société civile dans les stratégies de développement.  De même, il a mis l’accent sur les efforts visant à protéger et à promouvoir les droits de la personne en luttant contre les formes modernes d’esclavage et la traite des êtres humains, ainsi qu’en luttant contre l’immigration clandestine.  Il a, enfin, évoqué le renforcement des infrastructures et le développement du système de santé, le contrôle du prix des matières premières, ainsi que les programmes en faveur de la formation de la jeunesse et de la participation des femmes. 

Insistant ensuite sur la nécessité d’une approche intégrale pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, le Ministre mauritanien a affirmé que le G5 Sahel constituait un cadre indispensable et a appelé au soutien de la communauté internationale pour faire face aux obstacles auxquels ses États sont confrontés.  Il s’est par ailleurs félicité que 40% de l’énergie totale produite par la Mauritanie est renouvelable et a souligné les résultats prometteurs des efforts visant à enrayer la désertification, rationaliser l’exploitation des ressources marines et restaurer la biodiversité.  Dans ce cadre, la Mauritanie fonde de grands espoirs sur la COP27 en Égypte, a-t-il indiqué, avant d’exhorter les pays industrialisés à respecter leurs engagements et réduire les émissions conformément à l’Accord de Paris.  Enfin, le Ministre des affaires étrangères a renouvelé son appui à la création d’un État palestinien indépendant et appelé à trouver une solution pacifique au Yémen, au Sahara occidental, au Mali et en Ukraine. 

Mme RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a proposé un ordre mondial basé sur un nouveau paradigme.  « Un paradigme gagnant-gagnant, et pas à somme nulle.  Un paradigme d’engagement et pas d’endiguement.  Un paradigme de collaboration et pas de compétition. »  Elle a expliqué la raison d’être de ce nouveau paradigme par le besoin de raviver l’esprit de paix.  Le déficit de confiance engendre la haine et la peur et peut conduire à un conflit, a-t-elle averti.  Elle a appelé à la confiance stratégique et au respect du droit international, sachant que les principes fondamentaux de souveraineté et d’intégrité territoriale ne sont pas négociables.  Nous devons également appliquer ce nouveau paradigme pour faire une percée en Palestine et en Afghanistan, a-t-elle préconisé.

La solidarité mondiale s’estompe, a encore déploré la Ministre, alors que l’injustice et l’égoïsme abondent.  La gouvernance économique mondiale est utilisée pour justifier les règles du plus fort, a-t-elle dénoncé.  Pour elle, la pandémie nous a enseigné une leçon précieuse: personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas.  Cette leçon façonne les priorités de la présidence indonésienne du G20, a-t-elle indiqué.  « Le monde entier place ses espoirs dans le G20 pour être un catalyseur de la reprise mondiale, en particulier pour les pays en développement. »  À cet égard, Mme Marsudi a souligné l’importance de la responsabilité collective pour réaliser le Programme 2030 et lutter contre les changements climatiques, et plaidé pour le renforcement du partenariat régional.  « L’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) refuse d’être un pion dans une nouvelle guerre froide », a-t-elle affirmé.  Au lieu de cela, a poursuivi la Ministre, l’ASEAN promeut activement le paradigme de la collaboration entre États.  L’engagement de l’Indonésie est de forger l’unité de l’ASEAN comme locomotive pour la paix, la stabilité et la prospérité de la région, et de renforcer la centralité de l’Association dans le façonnement de l’ordre régional dans la région Indopacifique.  Enfin, en ce qui concerne le Myanmar, la Ministre a marqué sa préoccupation face à la non mise en œuvre du consensus en cinq points par les autorités.

M. RAMTANE LAMAMRA, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger de l’Algérie, a déploré la polarisation des relations internationales manifestée notamment par la crise en Ukraine.  Cette situation montre l’urgence de garantir l’égalité et la parité entre tous les États pour mettre un terme à la marginalisation des pays en développement.  Les défis mondiaux exigent des solutions intégrées et transformatrices, a estimé le Ministre qui a fait savoir que l’Algérie s’apprête à accueillir le Sommet de la Ligue arabe en novembre, l’occasion pour les pays arabes de contribuer aux résolutions des défis régionaux et internationaux.

Poursuivant, M. Lamamra a souligné que la question de la Palestine est la clef de stabilité et de la paix au Moyen-Orient.  Il a soutenu le droit des Palestiniens à un État indépendant et souverain et la demande de la Palestine de devenir membre à part entière de l’ONU.  Le Ministre a aussi appuyé le droit du peuple du Sahara occidental à mettre un terme à l’occupation.  L’ONU doit redoubler d’effort pour appuyer la reprise des négociations directes afin de parvenir à une solution mutuellement acceptable.  Au Mali, il a demandé à la communauté internationale de soutenir les parties maliennes dans la mise en œuvre de tous les engagements pris dans le cadre de la transition et à mettre un terme aux ingérences étrangères dans ce pays.  Il a ensuite appelé à aider la Libye à organiser des élections justes afin de mettre en place un État démocratique et moderne.

Au Sahel, l’Algérie entend renforcer ses efforts en coordination avec les États concernés pour garantir des réponses à la hauteur du défi du terrorisme, a fait savoir M. Lamamra, ajoutant que son gouvernement promeut l’intégration économique et le développement durable, la paix et la sécurité dans la région.  Au niveau continental, il s’est insurgé contre les ingérences extérieures en Afrique et exhorté la communauté internationale à soutenir l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Le continent africain est capable d’offrir un modèle de civilisation qui place l’homme au cœur des préoccupations sur la base de la justice et de la liberté, a-t-il soutenu, avant d’annoncer la candidature de l’Algérie au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025.

M. DENIS RONALDO MONCADA COLINDRES, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a dénoncé le comportement colonialiste et impérialiste de l’Europe et de l’Amérique du Nord et leur tentative d’imposer une société gouvernée et administrée par eux, les qualifiant de « criminels contre l’humanité ».  Le Ministre a exigé la reconnaissance des particularités, des modes de vie et des aspirations diverses de la communauté internationale, appelant à faire plus pour une ONU représentative de tous ses Membres.  Il a exhorté à mettre fin aux blocus, sanctions ou agressions illicites qui témoignent, selon lui, de la « perversion du système et du modèle impérialiste et capitaliste », et à se rebeller contre le capitalisme.  Il a défendu l’application du principe d’égalité souveraine des États dans le cadre d’un monde multipolaire.

M. Moncada Colindres a exprimé sa solidarité avec le Venezuela, Cuba, le peuple palestinien, la Fédération de Russie dans sa bataille « contre le fascisme et pour la sécurité », et l’intégrité et la paix en général.  Il a embrassé la résistance et le développement de la Chine qui génère tant d’inquiétude et d’envie chez les « ennemis du bien commun ».  Le Ministre a encore affirmé être uni avec la Syrie, la République arabe sahraouie démocratique, le Bélarus, les peuples d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et des Caraïbes dans le combat pour l’avènement d’un autre monde, « indispensable et inévitable ».

M. OTHMAN JERANDI, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a salué le fait que « Notre programme commun » du Secrétaire général table sur des solutions communes pour parvenir au développement durable.  Il a déploré que certains peuples soient laissés de côté alors qu’ils font face à divers défis.  Nos peuples se demandent si la communauté internationale sera capable d’entreprendre des solutions transformatrices et surmonter les crises mondiales qui ne cessent de s’aggraver, a noté le Ministre, pour qui les solutions d’aujourd’hui devraient prévenir les problèmes de demain.  Déplorant le traitement circonstanciel des crises qui ne touchent pas aux racines, il a appelé à des solutions nouvelles et justes.  Ces solutions ne peuvent être élaborées qu’en collaboration et coordination avec les Nations Unies, en tenant compte d’autres cadres appropriés, a-t-il relevé.

Le Ministre a appelé à une nouvelle approche de la gestion de la dette, en tenant compte de la situation spécifique de chaque pays.  Il a notamment plaidé pour une restructuration de la dette, insistant en outre sur l’importance de restituer aux peuples leurs biens volés.  Estimant qu’on ne peut venir à bout des défis actuels sans faire valoir la paix et la sécurité internationales, il a appelé à gérer les situations de conflit, notamment en œuvrant pour une Palestine indépendante.  Il n’y a pas de modèle universel qui convienne à tous, a-t-il rappelé, tout en insistant sur le fait que les choix de chaque pays incombent aux autorités nationales.  Pour sa part, la Tunisie a fait le choix de la démocratie.  Il a souligné que les enjeux actuels exigent que chacun fasse preuve d’une volonté commune pour passer du diagnostic à l’action et renforcer le multilatéralisme.  Nos peuples ne veulent plus de promesses creuses, et il est temps de bâtir un monde meilleur, a déclaré M. Jerandi.

M. TANDI DORJI, MBBS, MD, Ministre des affaires étrangères du Royaume du Bhoutan, a lu une lettre de Chimi, une fillette originaire du village himalayen de Lunana dont la survie est menacée par le réchauffement de la planète.  « Je suis sûre que si nous nous unissons, nous pourrons non seulement sauver notre petit village, mais aussi rendre notre Terre sûre pour tous les êtres vivants », a-t-elle écrit, malgré la fonte des glaces sur les montagnes environnantes.  Les effets négatifs des changements climatiques affectent de manière disproportionnée les communautés les plus vulnérables du monde, et ce, à un rythme accéléré, s’est inquiété M. Dorji. « Et, la grande ironie est que ce n’est pas leur faute. »  Il n’est pas trop tard pour inverser ces tendances, a assuré le Ministre, mais la fenêtre se referme rapidement.

Afin d’atteindre les objectifs de développement durable et de mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat, nous devons assurer un financement prévisible, un soutien technologique adéquat et le renforcement des capacités des pays en développement sans littoral, des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement (PEID), a insisté le Ministre.  Il faut renforcer la résilience des communautés qui vivent dans les montagnes et leur offrir des alternatives durables leur permettant de continuer à vivre en harmonie avec la nature, notamment au moyen d’une agriculture et d’un tourisme durables.  Juste au moment où nous nous relevions de la pandémie de COVID-19, nous avons été frappés par un conflit qui a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires, de l'énergie et des engrais, amplifiant la faim et la malnutrition, a en outre déploré M. Dorji.  Le Bhoutan se prépare par ailleurs à déployer sa première unité militaire dans le cadre d’une opération de maintien de la paix, au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), a indiqué le Ministre.

Mme MÉLANIE JOLY, Ministre des affaires étrangères du Canada, a estimé que les défis actuels sont immenses et plaidé pour plus de multilatéralisme et des Nations Unies qui soient efficaces, efficientes, pertinentes et responsables.  Elle a indiqué que la semaine dernière, la délégation canadienne dirigée par le Premier Ministre Justin Trudeau a rencontré des dirigeants et des membres d’associations civiles du monde entier, prenant note des préoccupations soulevées à cette occasion au sujet de la guerre en Ukraine, du redressement inéquitable suite à la COVID-19, de la réalisation des ODD et des changements climatiques, entre autres.

Elle a décrié la décision du Président Putin d’enrôler plus de jeunes dans « sa guerre de choix », s’indignant, en outre, des charniers découverts à Izioum.  Les répercussions de cette guerre illégale se font profondément ressentir dans le monde entier, s’est inquiétée la Ministre qui a encouragé à aborder la crise mondiale de la sécurité alimentaire et les autres conséquences de l’invasion illégale avec imagination et détermination.  Elle a souligné que ceux qui enfreignent la loi doivent être punis par la force de la loi, notant qu’un siège permanent au Conseil de sécurité n’accorde pas une licence pour tuer, et encore moins l’impunité.

Passant aux conséquences de la COVID-19 qui a fauché la vie de près de 6,5 millions de personnes dans le monde, elle a fait part de la détermination de son gouvernement à mettre fin à cette pandémie et à en prévenir d’autres.  Elle a aussi indiqué que la semaine dernière, le Premier Ministre Trudeau s’est engagé à investir 1,2 milliard de dollars pour soutenir le combat contre le VIH, la tuberculose et la malaria.  Elle a appelé à agir un sentiment d’urgence face aux changements climatiques, précisant que le Canada s’est doté d’un plan crédible pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45% d’ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.  Mon pays sera également heureux d’accueillir le monde, à Montréal, pour la COP15 sur la biodiversité, sous la présidence de la Chine, a-t-elle ajouté.

S’agissant de la démocratie et de la problématique de la désinformation, la Ministre s’est alarmée que certains pays restreignent les libertés civiles et violent les droits de la personne.  Ce phénomène est particulièrement visible dans la région du Xinjiang en Chine, a-t-elle relevé, estimant que la publication du rapport des Nations Unies sur les droits de la personne constitue une étape essentielle.  On ne peut se cacher derrière le prétexte de la souveraineté nationale pour violer les droits humains, a soutenu Mme Joly pour qui il y a des limites à « défendre l’indéfendable ».

Fière de la politique étrangère féministe du Canada, la Ministre s’est inquiétée du sort des femmes et des filles en Afghanistan, empêchées par les Taliban d’aller à l’école.  Au Myanmar, des femmes courageuses qui réclament le retour du système démocratique sont emprisonnées par la junte militaire, torturées et soumises à d’horribles actes de violence sexuelle, a-t-elle dénoncé.  Et en Iran, les femmes qui manifestent contre la mort de Mahsa Amini sont arrêtées ou menacées à l’arme à feu.  Elle a indiqué que son premier Ministre a annoncé, aujourd’hui même, que les responsables seront sanctionnés, y compris la soi-disant « police de la moralité » iranienne et ses dirigeants.

La Ministre s’est aussi inquiétée de la montée de la violence et de la répression, et du non-respect du droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles dans de nombreux pays, déplorant un choix délibéré et assurant que le Canada défendra toujours le droit des femmes de choisir.  Elle a aussi fait part de la détermination de son pays à lutter contre le racisme systémique et à prendre des mesures concrètes pour poursuivre la réconciliation avec les peuples autochtones.  « Nous travaillons sans relâche pour aborder ce chapitre sombre de notre histoire », a-t-elle dit.

M. LEJEUNE MBELLA MBELLA, Ministre des affaires étrangères du Cameroun, a constaté que les rivalités entre puissances se développent partout et dénoncé les effets collatéraux de ces foyers de tensions, qui se traduisent par des pertes en vies humaines et en matériels, des migrations, des détériorations de l’environnement, des dérèglements des systèmes financiers et des crises alimentaire et énergétique.  Pour ce qui est du conflit russo-ukrainien, le Ministre a rappelé que son pays a, dès le début de la crise, appelé les deux parties à ouvrir des négociations en vue de parvenir à une solution concertée.  S’agissant des conflits qui perdurent en Afrique, il a regretté que certains partenaires viennent très souvent avec des « recettes préconçues ».  À ses yeux, il importe que la voix de l’Afrique soit écoutée et soutenue, surtout lorsqu’elle est portée par l’Union africaine.  Dans un contexte mondial où les engagements internationaux ne sont plus tenus ou le sont « au compte-gouttes », il n’est pas exagéré, selon lui, d’affirmer que « le sort de l’homme et le destin de l’humanité sont en jeu ». 

Face au principal défi, à savoir la crise climatique, le Ministre a appelé au respect des engagements pris dans le cadre des conférences internationales.  Il est plus qu’urgent que des actions soient menées pour finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris, a-t-il plaidé, affirmant attendre de la COP27 en Égypte des solutions décisives.  Le Cameroun a pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et mis sur pied un cadre juridique et institutionnel pour y parvenir.  De plus, grâce au massif forestier du bassin du Congo, l’un des poumons écologiques du globe, les pays d’Afrique centrale apportent une contribution majeure à la recherche de solutions, a relevé M. Mbella Mbella, avant de réclamer qu’en contrepartie, les ressources financières et technologiques promises par les pays développés leur soient enfin octroyées.  Il en va de même pour les financements nécessaires à la mise en œuvre de l’initiative « Sahel vert » ou de la restauration du bassin du lac Tchad. 

Abordant ensuite la question migratoire, qu’il a qualifiée de « tragédie humaine », le Ministre a rappelé que le Cameroun accueille plus d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile, ce qui le classe au dix-neuvième rang des pays d’accueil de réfugiés dans le monde.  Il a précisé que son pays, où s’est tenue en avril dernier la Conférence ministérielle régionale sur les solutions aux déplacements forcés liés à la crise centrafricaine, prend une part active à toutes ces initiatives, conformément au Pacte mondial sur les réfugiés.  Il a d’autre part alerté sur la recrudescence des opérations terroristes de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et la partie septentrionale du Cameroun, appelant à la mutualisation des moyens de lutte contre ce fléau pour renforcer les capacités des États qui en sont victimes.  Tout en remerciant les partenaires qui prêtent assistance à la Force multinationale mixte mise sur pied par les pays du bassin du lac Tchad pour éradiquer Boko Haram, il a souhaité que cette aide soit accrue, compte tenu du foisonnement des groupes terroristes régionaux affiliés à Daech.  Enfin, après avoir souligné les efforts consentis par son gouvernement pour mettre fin à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, M. Mbella Mbella a assuré que son pays reste engagé à parachever le projet démocratique qu’il s’est fixé.

M. BHARAT RAJ PAUDYAL, Ministre des affaires étrangères du Népal, a déclaré que le monde vit un moment décisif.  Mais il y a un espoir, a-t-il ajouté, citant l’exemple du Népal où 96% de la population a été vaccinée contre la COVID-19.  Il a cependant regretté que ce ne soit pas le cas partout plaidant pour l’équité vaccinale afin que personne ne soit laissé de côté.  Il a fait savoir que le Népal a besoin d’un investissement annuel moyen de 19 milliards de dollars pour atteindre tous les ODD.  Toutefois, en raison du manque de financement, les gains sont menacés à un moment où le pays s’apprête à sortir, d’ici à 2026, de la catégorie des pays les moins avancés, s’est inquiété le Ministre qui a souligné que le Népal a besoin d’investissements supplémentaires, de transfert de technologie, d’aide au commerce et d’assistance technique.  Il faut en outre garantir des réglementations commerciales ouvertes, équitables et transparentes afin que tous les pays puissent en bénéficier, a-t-il ajouté avant d’appeler à la réforme de l’architecture financière internationale, pour la rendre inclusive, équitable et bénéfique pour tous.

Pour faire face au fardeau des changements climatiques, le Gouvernement a élaboré des plans d’adaptation, a ensuite informé le Ministre avant d’exiger que les grands pollueurs prennent des mesures pour maintenir l’objectif climatique de 1,5 °C.  L’engagement de 100 milliards de dollars de financement climatique doit devenir une réalité et la COP27 doit passer des promesses à l’action, a insisté M. Raj Paudyal.  Il a aussi milité pour l’élimination dans un délai clair des armes nucléaires et le désarmement en général, y compris les armes biologiques, chimiques, nucléaires et radiologiques, exprimant en outre son opposition à la course aux armements dans l’espace.  Le Ministre a également demandé de relancer le Processus de Katmandou.  Préoccupé par les répercussions de la guerre en Ukraine, il a appelé à une cessation urgente des hostilités et de la violence et exhorté les parties à faire preuve de retenue et à reprendre la voie du dialogue.  Il a également touché mot de la situation au Myanmar, plaidant pour le respect de la volonté du peuple d’élire ses représentants et le rétablissement du processus démocratique.

M. MARC HERMANNE GNINADOOU ARABA, (Bénin), a appelé au respect du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine.  Il a estimé que la menace terroriste et la piraterie maritime qui sévissent en Afrique de l’Ouest étaient loin d’être des problématiques purement régionales, et ajouté qu’elles nécessitent de facto une « réponse immédiate de la communauté des nations ». Au sujet du développement durable, « le temps n’est plus au diagnostic » a déclaré le délégué.  Le développement de l’Afrique doit continuer de faire l’objet de réflexions fécondes, a-t-il estimé, mais il est urgent de les accompagner par des actions concrètes. Pour sa part, le Bénin s’est engagé à assurer à tous ses citoyens un minimum social commun pour satisfaire leurs besoins vitaux.  Le pays, a-t-il expliqué, s’investit à trouver les fonds nécessaires à son développement, notamment à travers l’émission d’Euro bonds consacrés aux objectifs de développement durable (ODD).

M. Araba a appelé à des efforts conjugués face aux changements climatiques, qui constituent une menace « existentielle » pour le Bénin.  Il a mentionné notamment la désertification, l’érosion côtière, la salinisation continue des eaux douces qui frappent le pays.  À ce titre, le Bénin nourrit de grands espoirs à l’approche de la COP27.  Le Bénin continuera d’apporter sa contribution pour promouvoir et faciliter activement toutes les initiatives concourant à l’atteinte des ODD, a assuré le délégué.  Ceux-ci constituent le moyen le plus concret et le plus sûr de garantir le respect des droits de la personne humaine, a-t-il ajouté.  Il a déclaré que le Bénin s’investit dans la mobilisation des ressources afin d’assurer aux populations les plus vulnérables l’accès à l’alimentation, l’éducation ou la santé.  Le délégué a plaidé pour le renforcement d’un multilatéralisme véritablement inclusif, et rappelé que son pays soutient nombre d’initiatives diplomatiques en cours au à l’ONU.

M. SONG KIM, (République populaire démocratique de Corée), a noté à son tour que le monde a été confronté à des défis de toutes sortes au cours de l’année écoulée et que son pays n’y a pas échappé.  Il a ainsi indiqué que la crise sans précédent, provoquée par le « virus malin », s’est propagée fin avril à travers la RPDC, entraînant une riposte immédiate de son gouvernement.  Cette politique antiépidémique scientifique, transparente et rapide a permis de vaincre le virus en l’espace de 100 jours, s’est-il enorgueilli, saluant l’unité d’action volontaire et l’éthique sociale de l’entraide propre au système socialiste de son pays, mais aussi les pays et organisations internationales qui ont prêté assistance à la RPDC.  Malgré cette crise sanitaire mondiale, à laquelle s’ajoutent des conditions météorologiques anormales, le Gouvernement a réussi à développer et améliorer les moyens de subsistance de la population nationale, grâce à une croissance régulière des secteurs agricole et industriel, a-t-il encore affirmé, vantant une atmosphère sociale « pleine de dynamisme et de vigueur ».

Le représentant a toutefois relevé que ces succès ont été enregistrés alors que la péninsule coréenne traverse un cycle de tensions dû à l’hostilité croissante des États-Unis et de leurs alliés à l’égard de la RPDC.  Selon lui, l’un des principaux prétextes des États-Unis et de leurs vassaux, pour justifier leurs menaces, est que la RPDC possède des armes nucléaires d’autodéfense.  Répondant au Président américain, qui a accusé la RPDC de violer de manière flagrante les résolutions de l’ONU, il a indiqué que son pays ne reconnaîtra jamais de telles résolutions qui « nous imposent des sanctions parce que nous ne respectons pas les règles édictées unilatéralement par les États-Unis ».  Alors que d’autres pays détiennent des armes nucléaires, la RPDC est la seule à être soumise à des « résolutions de sanctions », s’est-il indigné, en dénonçant la « connivence » de l’ONU.  De plus, a-t-il poursuivi, les États-Unis prévoient de mener des exercices militaires conjoints, ce qui pourrait conduire la péninsule coréenne aux portes d’une guerre.  C’est dans ce contexte de menaces militaires qu’une loi sur la politique des forces nucléaires nationales a récemment été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée populaire suprême, reflétant la volonté générale de tout le peuple coréen, a souligné le délégué, pour qui les États-Unis entendent maintenir leur hégémonie en élargissant des systèmes d’alliances militaires qui sont l’héritage de la guerre froide.

Face à cette réalité, l’ONU doit selon lui s’acquitter pleinement des missions inscrites dans sa Charte et faire respecter les principes d’impartialité et d’objectivité, notamment au sein de son Conseil de sécurité.  Tant que les « deux poids, deux mesures », l’injustice, l’autoritarisme et l’arbitraire des États-Unis ne sont pas supprimés, les décisions du Conseil ne pourront ni avoir une force contraignante ni contribuer à la paix et à la sécurité mondiales, a-t-il martelé, avant de se prononcer pour une meilleure représentation des pays en développement, majoritaires à l’ONU, au sein de cet organe.  Pour que l’ONU conserve une crédibilité, les principes de sa Charte, à commencer par l’égalité souveraine des États et l’autodétermination des peuples, doivent être strictement observés, a renchéri le représentant, non sans profiter de l’occasion pour appeler à la levée de l’embargo américain contre Cuba et exprimer sa solidarité avec les peuples syrien et palestinien, ainsi qu’avec tous ceux qui luttent pour repousser l’ingérence étrangère et sauvegarder leur indépendance, leur souveraineté et leur intégrité territoriale.

Mme AKSOLTAN ATAEVA, (Turkménistan), a pressé pour le rétablissement de la confiance et d’une culture de dialogue dans le traitement des questions problématiques.  Il a indiqué que son pays a l’intention de proposer à l’Assemblée générale l’examen d’un projet de résolution intitulé « Le dialogue -une garantie de paix », convaincu que l’adoption d’un tel texte confirmera l’engagement de tous les États en faveur d’une solution pacifique et négociée aux situations de conflit.  Il a également proposé que la communauté internationale proclame 2025 année de la paix et de la confiance et assuré que le Turkménistan continuera de travailler activement avec ses partenaires pour élargir le cercle des participants au « groupe des amis de la neutralité ».  Ma délégation a également l’intention de soumettre un projet de résolution sur le rôle du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, et son action dans la consolidation des mécanismes de coopération régionale, a-t-il ajouté, précisant que ledit Centre siège au Turkménistan.

Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par les menaces croissantes qui pèsent actuellement sur la sécurité alimentaire mondiale.  Afin de rechercher conjointement des solutions aux problèmes complexes de l’approvisionnement des pays les plus vulnérables, il a proposé d’organiser un forum international sur la sécurité alimentaire au Turkménistan.  Évoquant la problématique des changements climatiques, il a fait savoir que son pays se prépare à établir un centre régional de technologie climatique pour l’Asie centrale à Achgabat.  Le Turkménistan, avec ses partenaires, est prêt à rechercher de nouvelles approches et de nouveaux moyens pour relever les défis auxquels l’humanité est confrontée, a indiqué le représentant qui a assuré qu’en s’appuyant sur la coopération stratégique avec les Nations Unies, son pays mettra tout en œuvre pour atteindre ces objectifs.

Mme MARIA DE JESUS DOS REIS FERREIRA, (Angola), a déclaré que son pays continue de déployer des efforts importants pour contribuer à la paix et à la stabilité sur le continent africain et dans sa sous-région en particulier.  En tant que Président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, l’Angola n’a ménagé aucun effort à cette fin, notamment en ce qui concerne le conflit en République centrafricaine, mais aussi en ce qui concerne le différend frontalier entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ainsi qu’entre l’Ouganda et le Rwanda, où « nous avons modestement essayé de faire de notre mieux, car, comme nous le savons, la solution dépend toujours et avant tout de la volonté politique des parties directement impliquées ».  C’est pourquoi, s’est-elle enorgueillie, les efforts de l’Angola pour la construction de la paix sur le continent africain ont mérité la reconnaissance spéciale de l’Union africaine, qui a désigné son Président, M. João Manuel Gonçalves Lourenço, « Champion de l’Union africaine pour la paix et la réconciliation », lors du sommet extraordinaire sur « le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernements en Afrique ».

S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, la représentante a estimé que le consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte représentent une option viable pour rétablir les droits et les aspirations légitimes du continent africain et pour corriger les injustices.  Sur le plan interne, l’Angola a tenu ses cinquièmes élections générales le 24 août dernier, caractérisées par un environnement de paix, d’harmonie et de transparence, a-t-elle rappelé, soulignant la détermination du gouvernement nouvellement élu de continuer à travailler sur les réformes en cours, basées sur l’état de droit et le bien-être de notre peuple.  Pour finir, Mme Ferreira a annoncé que l’Angola accueillera le dixième Sommet de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS), du 6 au 10 décembre 2022, à Luanda.

M. MOHAMED AL HASSAN, (Oman), a dit que son pays œuvre et continue d’œuvrer, par une coopération constructive avec toutes les parties, à l’instauration de la paix au Yémen.  Tout en nous félicitant de la prolongation de la trêve, a-t-il déclaré, nous appelons toutes les parties yéménites à accepter le passé douloureux et à se concentrer sur la formulation d’un avenir meilleur pour leur pays, qui préserverait l’unité, la sécurité et la stabilité du Yémen, sur la base de termes de référence convenus d’un commun accord, notamment l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe, les résultats du dialogue entre Yéménites et les résolutions pertinentes des Nations Unies.  Oman, a déclaré son représentant, continuera à fournir une assistance humanitaire aux différentes régions et gouvernorats yéménites « sans exclusion ».  Pour le Sultanat, la résolution de la question palestinienne reste également un pilier essentiel de la stabilité au Moyen-Orient, et, par conséquent, il estime que la solution des deux États, conformément aux résolutions internationales et à l’Initiative de paix arabe, est un besoin urgent et une nécessité stratégique pour parvenir à une paix durable dans la région.

Le délégué a indiqué que, pour son gouvernement, les changements climatiques sont une question cruciale, raison pour laquelle il a élaboré une stratégie nationale de protection de l’environnement et de lutte contre ce fléau, qu’il met en œuvre en partenariat avec la communauté locale, les institutions de la société civile et le secteur privé.  Ainsi, a été créé le Comité national pour les changements climatiques et la protection de la couche d’ozone, composé de 31 agences gouvernementales qui mettent en œuvre des plans d’adaptation en vue d’atténuer les effets des fluctuations climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7% d’ici à 2030, avec pour objectif ultime d’atteindre la neutralité zéro.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH, (Djibouti), a soutenu le plan de relance des objectifs de développement durable, en précisant qu’une attention prioritaire doit être accordée aux pays les moins avancés, qui représentent 1,1 milliard d’êtres humains.  De multiples chocs exogènes tels que la hausse des prix alimentaires mondiale frappent Djibouti, a-t-il déploré, mais ils n’ont pas entamé la détermination du pays.  C’est dans cet esprit que Djibouti a élaboré le Plan national de développement 2020-2024 « Djibouti ICI ».  Le représentant est revenu sur les trois axes stratégiques qui le définissent: inclusion, connectivité et institutions.  Les changements climatiques posent un péril existentiel à l'humanité, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il n’était « plus possible d’accepter passivement, de COP en COP, de dresser le constat que nous n’avons pas suffisamment fait ».  Il a réaffirmé l’engagement de Djibouti vis-à-vis de l’Accord de Paris et vanté sa politique environnementale, avertissant toutefois que son pays est négativement affecté par les mêmes risques climatiques que ses voisins de la Corne de l’Afrique.

M. Doualeh s’est félicité du résultat de la dernière réunion consacrée aux ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria tenue sous le leadership du Président Biden.  Il a ensuite rappelé le vote de Djibouti en faveur de la résolution condamnant l’agression de l’Ukraine par la Russie.  Le représentant a réaffirmé le soutien de son pays à une amélioration de la représentation du continent dans les instances internationales, en particulier le Conseil de sécurité, d’une manière qui « reflète les réalités du XXIe siècle ».  Il a émis plusieurs suggestions à ce sujet, dont l’examen par la Cour internationale de Justice (CIJ) de la conformité du droit de veto par rapport aux buts et principes des Nations Unies.  Djibouti est profondément attaché au règlement pacifique des différends, a assuré M. Doualeh, expliquant que le pays a multiplié les appels en direction de l’Érythrée voisine afin d’accélérer la normalisation des relations entre les deux pays.  Il a appelé l’Érythrée à accepter de résoudre les questions en suspens par le biais du dialogue bilatéral, la médiation ou un arbitrage contraignant.  Enfin, il a salué l’élection du Président, M. Hassan Sheikh Mohamud en Somalie et le combat de ce dernier contre les Chabab.  Il s’est réjoui des espoirs nés de la trêve observée au Yémen, et a appelé à l’intensification des pourparlers.

Mme MARGO REMINISSE DEIYE, (Nauru), a souhaité que la communauté internationale tire parti de la force du multilatéralisme pour surmonter les crises interconnectées qui affectent le monde.  Elle a rappelé à cet égard que, l’an dernier à la même époque, son pays était fier de se déclarer exempt de COVID-19.  Hélas, ce n’est plus le cas, a-t-elle dit, assurant toutefois que, grâce au soutien de ses partenaires, Nauru a pu atteindre des taux de vaccination élevés pour sa population.  Elle s’est également élevée contre les campagnes de désinformation en matière de santé publique, prévenant qu’une épidémie dans une partie du monde peut produire une onde de destruction planétaire.  Pour renforcer notre résilience au niveau national, Nauru donne la priorité à une stratégie préventive mais a besoin d’un accompagnement et d’une expertise technique, a souligné la représentante, avant de relever que la bataille contre les maladies transmissibles implique aussi de surmonter les défis liés à l’insécurité alimentaire et à la nutrition.  Pour elle, parler de transformation et de résilience suppose par ailleurs de donner la priorité à l’urgence climatique, face à laquelle le Pacifique est en première ligne.  Invitant le Secrétaire général à nommer un représentant spécial pour le climat et la sécurité, et à entreprendre immédiatement une évaluation de la capacité de l’ONU à répondre aux catastrophes climatiques, Mme Deiye a dit appréhender la COP27 « sans naïveté », les grands émetteurs de CO2 manquant, selon elle, d’engagements et d’actions pour réduire les effets sur le climat.

Nauru, comme d’autres nations insulaires, vit avec les réalités des changements climatiques depuis un certain temps déjà, a signalé la représentante, avertissant que ce fléau menace la capacité des gouvernements et des institutions à fournir des services de base à court et à long terme.  Pour y faire face, nous avons besoin d’une assistance financière et technique pour construire une infrastructure climato-résiliente, a-t-elle affirmé, ajoutant que cet effort concerne aussi la transition énergétique.  À ce propos, elle a estimé que « les minéraux des profondeurs marines apportent des solutions aux petits États insulaires en développement ».  Il s’agit d’une priorité pour Nauru au sein de l’Autorité internationale des fonds marins, a-t-elle insisté, appelant à davantage de soutien et d’investissements pour assurer la mise en place et le respect d’un mécanisme de gouvernance solide dans ce domaine.  Elle a d’autre part regretté la suspension des travaux de la cinquième session de la Conférence intergouvernementale sur la diversité biologique marine dans les zones au-delà de la juridiction nationale, assurant que son pays fera tout pour faire aboutir les négociations.  Nous devons parvenir à un consensus sur le partage des avantages en haute mer, qui est crucial pour l’économie des nations insulaires, a-t-elle plaidé, avant de souligner l’importance des travaux en cours sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle.

M. CSABA KŐRÖSI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré, en clôture, que 190 orateurs se sont exprimés au cours du débat général, dont 76 chefs d’État, 50 chefs de gouvernement, 4 vice-présidents, 5 vice-premiers ministres, 48 ministres et 7 chefs de délégation.  Vingt-trois femmes ont pris la parole, ce qui représente environ 10% des orateurs.  C’est une faible participation, a-t-il déploré.

Parmi les points communs des déclarations, il a relevé une prise de conscience grandissante que l’humanité est entrée dans une nouvelle ère, confrontée à des défis complexes, et qu’une profonde transformation est en cours.  Nous n’avons pas encore nommé, ni décrit scientifiquement cette nouvelle époque, mais nous sentons qu’elle est arrivée, a constaté M. Kőrösi.  De nouvelles pages de l’histoire sont en train d’être écrites, avec de nouveaux défis et de nouvelles priorités, de même que de nouvelles divisions et de nouvelles alliances.

Le deuxième message entendu, a continué le Président, c’est que la guerre en Ukraine doit cesser.  Ses conséquences se font ressentir dans le monde entier, mais il y a près de 30 autres conflits dans le monde et aucun d’entre eux n’est en train de s’améliorer.

Le troisième point commun, a poursuivi le Président, est que les changements climatiques sont en train de nous détruire petit à petit.  Des appels ont été lancés en faveur de la justice climatique et du respect des engagements.  Or, certains ne semblent toujours pas croire que la croissance économique puisse aller de pair avec la réduction des émissions et la protection de la biodiversité, s’est-il inquiété.

M. Kőrösi a également indiqué avoir entendu plaider en faveur d’une amélioration de la situation des droits humains.  Évoquant la tenue de la réunion de haut niveau sur la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, il a souligné que la diversité est une force.  Des appels ont également été lancés pour moderniser l’ONU, revitaliser l’Assemblée générale et réformer le Conseil de sécurité.  Cela s’accorde avec ma propre conviction que l’Assemblée générale doit être en mesure de mieux répondre aux défis intriqués et le Conseil de sécurité doit refléter les réalités de ce siècle, a-t-il dit.

Droits de réponse

Réagissant aux propos « erronés » du Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, la délégation de l’Arménie a rejeté un discours « fabriqué de toutes pièces » dans l’intention de détourner l’attention de la communauté internationale des politiques constantes de recours à la force par ce pays conformément à ses visées expansionnistes dans la région.  Les dernières attaques militaires lancées par ce pays, plus tôt ce mois-ci, ont pris pour cible l’est et le sud-est de l’Arménie et ont fait plus de 200 morts y compris parmi la population civile.  Près 26 soldats ont été capturés, 8 000 personnes, y compris des femmes et des enfants, sont déplacées temporairement, a déploré la délégation.  En violation « odieuse » des Conventions de Genève et du droit humanitaire international, l’Azerbaïdjan emprisonne, torture et assassine des soldats arméniens, y compris des femmes, a-t-elle accusé.  Ces atrocités ont été enregistrées et font l’objet de « célébrations » sur les réseaux sociaux en Azerbaïdjan.  Pour finir, la délégation arménienne a appelé à mener des enquêtes sur les exactions perpétrées par l’Armée de l’Azerbaïdjan et à traduire en justice leurs auteurs.

Le représentant de la Serbie a regretté la déclaration du Premier Ministre de l’Albanie qui a appelé à la reconnaissance du Kosovo par la Serbie.  Il a indiqué que cette déclaration « cynique » nuisait aux négociations et était contraire au droit international, rappelant que la résolution 1244 (1999) a reconnu que le Kosovo était une province autonome de la République serbe.  Il a affirmé l’appui de la Serbie au processus permettant de négocier avec l’Albanie et appelé cet État à coopérer.

La déléguée du Kirghizistan, en réponse à l’allocution émise par le Tadjikistan le 24 septembre, a condamné une agression non provoquée et injustifiée de la part du Tadjikistan sur le territoire kirghize, commise du 14 au 17 septembre 2022, faisant 62 morts ainsi que 200 blessés et provoquant le déplacement de 140 000 personnes.  Elle a dénoncé les accusations sans fondement du Tadjikistan qui, a-t-elle déploré, a lancé une campagne de désinformation et d’information afin de discréditer les actions défensives du Kirghizstan qui, a-t-elle ajouté, détient toutes les preuves de l’agression et des crimes commis par les soldats tadjikes.  Elle a souhaité que le différend frontalier soit résolu à la table des négociations.

Le représentant de la République de Corée a réagi aux déclarations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) concernant la situation sécuritaire dans la péninsule coréenne.  Il a rappelé que la RPDC est le seul pays à avoir mené des essais nucléaires au XXIe siècle et qu’il est sur le point de procéder à un septième essai.  Il a ajouté que la RPDC a procédé au lancement de 32 missiles balistiques cette année, chacun de ces tirs constituant une violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Pour le représentant, la RPDC est tenue, en vertu de ces résolutions, de renoncer à toute arme et programmes nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible.  Condamnant ces graves menaces pour la paix et la sécurité dans la région et au-delà, il a souligné que toute tentative de justifier un recours aux armes nucléaires ne peut être reconnue par la communauté internationale.  Il a également justifié les exercices militaires conjoints effectués par son pays aux côtés des États-Unis, estimant que « se prémunir face aux menaces est le devoir de tout gouvernement responsable ».  De même, a-t-il ajouté, nous ne pouvons accepter que l’on choisisse ou non de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, car il s’agit d’une obligation juridique.  En conclusion, le délégué a exhorté la RPDC à cesser ses provocations et revenir aux pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Répondant à la délégation de l’Algérie, la représentante du Maroc a dénoncé une nouvelle instrumentalisation de l’Assemblée générale pour véhiculer « des contre-vérités » sur le Sahara marocain.  Selon elle, la question du Sahara marocain est une question de recouvrement de la souveraineté territoriale du Maroc et non de décolonisation.  Précisant que le Maroc a récupéré ce territoire par la négociation et de manière pacifique, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, elle a estimé que son pays a irrévocablement recouvré sa souveraineté sur le Sahara marocain au travers de la signature de l’Accord de Madrid, le 14 novembre 1975.  Elle a également relevé que cette question est inscrite sur l’agenda du Conseil de sécurité sous le Chapitre VI de la Charte relatif au règlement pacifique des différends, avant d’assurer que « le Sahara a toujours été marocain et le restera éternellement ».  Le Sahara marocain connaît un fort développement et sa population vit dans la quiétude et dans la pleine jouissance de ses droits, a assuré la déléguée, ajoutant que le Conseil de sécurité, seule instance en charge de sa situation, a établi les paramètres devant présider au règlement définitif, comme stipulés dans les résolutions pertinentes.  Relevant à cet égard que lesdites résolutions définissent les participants au processus de tables rondes, elle a souligné que « l’entité fantoche », citée par la délégation algérienne, n’est pas reconnue par l’ONU et ne fait nullement partie des discussions.  Alors que l’Algérie a réclamé la reprise du processus onusien, le Maroc lance un appel à l’Algérie pour qu’elle reprenne sa place dans les tables rondes, qui sont l’émanation du Conseil de sécurité, a conclu la représentante.

Le représentant de l’Iran a rejeté les accusations sans fondement de l’Albanie concernant les attaques cybernétiques dont cet État a été victime, notant que l’Iran était elle-même fréquemment victime de telles attaques.  Il a condamné avec force les actions des Forces de police albanaise contre les installations diplomatiques iraniennes à Tirana le 8 septembre 2022, qui ont été suivies de la fin des relations diplomatiques décrétées par le Gouvernement albanais.

Le délégué a également condamné la déclaration des Émirats arabes unis concernant les îles de Grande Tunb, Petite Tunb et Abu Moussa dans le Golfe persique.  Il a rappelé que ces trois îles ont toujours été et restent partie intégrante du territoire iranien et que la souveraineté iranienne sur les îles est non négociable.

Au sujet des allusions de certains pays sur les femmes iraniennes, il a indiqué que des enquêtes étaient en cours pour faire la lumière sur ces décès tragiques.  Pour l’instant, a-t-il souligné, il n’existe pas de preuve de la culpabilité de responsables gouvernementaux iraniens et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures doit être respecté.

La délégation de l’Azerbaïdjan, a accusé l’Arménie de fermer les yeux sur les efforts diplomatiques en cours pour normaliser leurs relations.  Il a accusé l’Arménie de mener une campagne de désinformation à l’intention de la communauté internationale, déplorant que ses dirigeants sans vergogne ont inventé le concept honteux d’« incompatibilité ethnique » entre Arméniens et Azerbaïdjanais.  Les autorités arméniennes ont mené et ordonné l’assassinat de milliers de civils azerbaïdjanais, commis une purge ethnique et réduit en cendre des villages et des villes.  Quel peut être le poids des discours arméniens au sein de l’Assemblée générale, alors qu’elle ignore et refuse de mettre en œuvre les résolutions de l’Organisation?

La déléguée de l’Albanie a réagi aux propos des délégations de la Serbie et de l’Iran.  Elle a souligné qu’il n’y a pas d’autre avenir dans les Balkans que celui de l’étroite coopération et l’amitié, espérant que cette perception puisse être partagée par les autres pays de la région, y compris le Kosovo.  Elle a ensuite accusé l’Iran de s’être efforcée de perturber la prestation de services essentiels en Albanie.  Ce n’est pas la première fois que Téhéran agit de la sorte, a-t-elle renchéri, alertant qu’il pourrait y avoir à l’avenir d’autres victimes.

Le représentant des Émirats arabes unis a repris la parole pour répondre à l’Iran, réitérant que les îles de la grande Tunb, petite Tunb et Abou-Moussa faisaient partie intégrante des Émirats arabes unis, refusant de manière catégorique l’occupation iranienne de ces trois îles.  Il a renouvelé l’appel lancé à l’Iran pour trouver une solution, par le biais de négociations directes ou par le biais de la Cour internationale de Justice (CIJ), et souligné la nécessité de travailler avec l’Iran et de renforcer les intérêts communs.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a souhaité réagir aux déclarations provocatrices de la République de Corée à l’égard de son pays.  La RPDC, a-t-il fait valoir, a développé ses capacités de défense en raison de la politique hostile que mènent les États-Unis à son endroit.  Pour cette raison, la RPDC a été contrainte de se doter de capacités de défense nucléaires, a ajouté le délégué, assurant que son pays n’entend en aucun cas entrer en conflit avec la République de Corée.  Dans ce contexte, l’adoption de notre loi sur les forces nucléaires nationales est une décision souveraine de la RPDC et nul n’est autorisé à la remettre en question, a-t-il souligné, avant d’appeler la communauté internationale à accorder plus d’attention à l’attitude « hostile » des États-Unis, qui plonge la péninsule coréenne dans un cycle vicieux de tensions.  Exhortant enfin les forces de la République de Corée et des États-Unis à remettre en question leur comportement provocateur, il les a engagées à agir « de manière cohérente ».

Reprenant de nouveau la parole, la délégation de l’Arménie a dénoncé la propagande de l’Azerbaïdjan et sa déformation des faits.  La concentration de masse de troupes azerbaïdjanaises et l’utilisation intense d’armes lourdes montrent la nature préméditée de l’agression de grande ampleur contre l’Arménie.  Le Conseil de sécurité a d’ailleurs condamné l’utilisation de la force et exigé la fin du conflit et la fin du bombardement du territoire de l’Arménie et le retrait des forces à leur position initiale.

Le représentant de l’Iran a repris la parole pour répondre aux Émirats arabes unis, qui ont à nouveau « insulté l’intégrité territoriale de l’Iran ».  Il a réitéré la souveraineté de l’Iran sur ces îles.  Il a par ailleurs rejeté toute cyberattaque sur les infrastructures albanaises et a rappelé l’intervention des forces albanaises sur le territoire diplomatique iranien à Tirana sans son consentement le 8 septembre 2022.

À son tour, le représentant de l’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie d’asséner des mensonges et de déformer les faits.  La déclaration de l’Arménie pendant le débat général est un exemple parfait de cette tentative de miner le dialogue et d’opter pour une attitude hostile qui consiste à répéter des non-vérités.  Les interprétations erronées ne sauraient absoudre l’Arménie de ses crimes et de son idéologie raciste, a martelé le délégué.

Le représentant des Émirats arabes unis a repris une deuxième fois la parole pour préciser que, contrairement à ce que prétend l’Iran, Grande et Petite Tunb ainsi qu’Abu Moussa sont des îles des Émirats arabes unis du golfe Persique.  Dénonçant un conflit provoqué par l’Iran, il a souhaité que ce pays collabore avec les Émirats arabes unis pour le régler une bonne fois.  Faute d’un tel arrangement, nous serions contraints de saisir la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il ajouté.

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