En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session,
2e séance plénière – matin
AG/12444

L’Assemblée générale rend hommage à Sa Majesté la Reine Elizabeth II, « un pilier sans égal sur la scène mondiale pendant plus de soixante-dix ans »

L’Assemblée générale s’est réunie ce matin afin de rendre hommage à la mémoire de Sa Majesté la Reine Elizabeth II du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, décédée le 8 septembre.  Les orateurs ont évoqué son très long règne et son leadership au service de son peuple, du Commonwealth et du multilatéralisme. 

Le Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, a rappelé que lors de sa dernière visite à l’ONU, en 2010, la reine avait exprimé son admiration pour l’Organisation et avait espéré que, lorsque l’ONU sera jugée par les générations futures, « notre sincérité, notre volonté de prendre les devants et notre détermination à bien faire résisteront à l’épreuve du temps ».  Il a salué la mémoire d’une souveraine qui a consacré sa vie au service public et à l’amélioration de la vie des gens.

Après que l’Assemblée a observé une minute de silence en hommage à la défunte Reine, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que « le soleil s’est couché sur un règne absolument extraordinaire ».  M. António Guterres a salué la mémoire d’un « pilier sans égal sur la scène mondiale pendant plus de soixante-dix ans », rappelant que la Reine était montée sur le trône à l’époque de Churchill, Truman, Staline, Mao et de Gaulle.  Il a évoqué une présence « rassurante et inspirante » d’une souveraine qui était une ancre de stabilité à travers des décennies d’histoire souvent mouvementée.  Le Secrétaire général a également salué la mémoire d’une diplomate accomplie qui avait pris la parole devant l’Assemblée générale, lorsque l’ONU et elle-même étaient encore toutes jeunes, pour appeler les dirigeants du monde à démontrer leur dévotion aux idéaux de la Charte des Nations Unies.  Selon lui, son héritage est un exemple inspirant de leadership qui est au service.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de Maurice a rappelé qu’Elizabeth II avait un lien fort avec l’Afrique et qu’elle avait accompagné plusieurs pays du continent vers l’indépendance.  Malgré le lot d’atrocités de la colonisation, a-t-il rappelé, elle a continué à jeter des ponts entre les peuples, visitant une vingtaine de pays d’Afrique durant son règne.  Pour les Philippines, qui parlaient au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, elle laisse une empreinte indélébile, car ses idées ont inspiré des générations.  « Elle fut d’ailleurs mécène de nombreuses organisations caritatives et des arts. »  En sa capacité nationale, le délégué des Philippines a estimé qu’Elizabeth II fut le symbole durable de la tradition royale, de la coopération internationale et de notre confiance dans l’état de droit.

Au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, le Suriname a évoqué une souveraine qui a réussi à adapter la monarchie à un monde en mutation et à une perception publique changeante de l’institution, tout en maintenant les traditions associées à la couronne.  S’exprimant au nom des États d’Europe occidentale et autres États, la Grèce a salué « une dirigeante qui nous a inspirés » et qui était un fervent soutien des Nations Unies et du multilatéralisme.  Ce fut une amie chère des États-Unis qui a rencontré 14 présidents américains, a déclaré la déléguée de ce pays qui a aussi salué ce chantre du multilatéralisme.  Elle a également rappelé le soutien apporté par la Reine à la cause de la liberté et de la justice dans tout le Commonwealth.

« Avec ce décès se termine un règne extraordinaire et nous n’oublierons jamais la main tendue à notre pays dans des moments difficiles », comme des catastrophes naturelles, a témoigné l’Australie, avant que la Papouasie-Nouvelle-Guinée ne rappelle qu’elle était très appréciée et aimée dans le pays.  Au nom des membres du Forum des Îles du Pacifique, les Fidji ont rappelé « cette connexion personnelle qui restera dans les mémoires le plus affectueusement ».  Et son intérêt pour le Pacifique a été réciproque, a souligné la délégation.  Son leadership s’est étendu au-delà du Royaume-Uni et du Commonwealth, a renchéri Antigua-et-Barbuda en voyant Elizabeth II comme « une bonne amie des Nations Unies qui croyait aux principes consacrés dans la Charte ».  Le Belize a estimé que le succès du Commonwealth était dû au leadership de la Reine Elizabeth II.

Au nom d’un groupe de pays (Bahamas, Belize, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie), la Jamaïque a évoqué une reine qui est restée une constante au milieu des moments décisifs de l’histoire, y compris la fin de la guerre froide, l’évolution du Commonwealth et, plus récemment, l’apparition de la COVID-19.  La délégation a rappelé que lors de son vingt et unième anniversaire, près de quatre ans avant qu’elle ne devienne reine, la Reine avait prédit qu’elle consacrerait toute sa vie à servir.  Son règne record de soixante-dix ans de service est un témoignage de son engagement envers nous tous, a confirmé la Nouvelle-Zélande qui a salué une souveraine admirée et chérie.

En tant que Président du Commonwealth, le Rwanda a dit garder le souvenir d’une personne dédiée à la cause de cette organisation dont la modernisation est son héritage.  La République tchèque, au nom de l’Union européenne, a salué son caractère, ses valeurs et sa personnalité qui ont contribué à favoriser la réconciliation entre les pays d’Europe, notamment après l’horreur de la Deuxième Guerre mondiale et à la suite de la guerre froide.  Les Samoa, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, ont salué le leadership incroyable d’Elizabeth II, une dirigeante forte et engagée.  Le Pacifique se souvient d’elle comme de l’incarnation du sens du service et de la grâce, même sous pression. 

Au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Arabie saoudite s’est souvenue de son rôle pour renforcer les liens d’amitié et de partenariat entre le Royaume-Uni et le CCG.  Au nom du Groupe des États arabes, la Tunisie a salué une personnalité internationale exceptionnelle qui fut le symbole de l’unité de son pays.  Le Canada a voulu saluer « son incroyable force de caractère, son humilité et sa gentillesse ».  Elle était dédiée aux causes de la démocratie, du développement durable et des Nations Unies, a-t-il reconnu en se remémorant aussi ses 23 visites officielles au Canada.  Il a parlé d’une reine qui avait trouvé sa propre liberté en se mettant au service de Dieu et de son peuple. 

Au-delà de son peuple, la représentante du Royaume-Uni a rappelé le rayonnement d’une reine qui s’est rendue dans plus de 100 pays, nouant des liens et laissant la marque de ses passages.  Elle était le meilleur diplomate du pays, a dit la déléguée qui a parlé d’une « vie consacrée à l’amitié entre les peuples », avec les Nations Unies comme maillon central de ses actions.  La Reine avait d’ailleurs pris part à la première réunion des Nations Unies tenue à Londres à la fin de la guerre, a-t-elle souligné en faisant le parallèle entre la durée extraordinaire de son règne et l’histoire des Nations Unies.  « Cette disparition marque la fin d’une époque dans tout le Royaume-Uni et le Commonwealth. »

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