Soixante-dix-septième session
1re séance - après-midi
AG/12442

Face aux défis du monde, le nouveau Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, parie sur « des solutions fondées sur la solidarité, la durabilité et la science »

À l’ouverture, cet après-midi, des travaux de la soixante-dix-septième session ordinaire de l’Assemblée générale, son Président, M. Csaba Kőrösi (Hongrie), élu le 7 juin dernier, a promis de faire face aux défis du monde en convoquant « des solutions fondées sur la solidarité, la durabilité et la science ». 

Cette devise « inspirante » a été saluée par le Secrétaire général qui a souligné que ces trois « ingrédients » sont essentiels alors que nous faisons face à des défis communs et développons des solutions pour un avenir meilleur et plus pacifique. 

Impatient de travailler avec les États Membres pour continuer à concrétiser la vision de Notre Programme commun, le nouveau Président de l’Assemblée générale s’est présenté comme un défenseur du multilatéralisme, du multiculturalisme et du multilinguisme, et a dit vouloir renforcer le rôle de la science dans la prise de décisions, citant notamment la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030.

M. Kőrösi a relevé qu’à l’entame de cette soixante-dix-septième session, le monde est caractérisé par des divisions géopolitiques croissantes et des incertitudes, évoquant notamment la pandémie de COVID-19 qui continue de faire des ravages dans le monde entier.  Il a également parlé de l’insécurité alimentaire aiguë, la flambée du prix de l’énergie et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, « alors que l’inflation record menace de secouer nos sociétés ».  De même, la crise de l’eau est imminente et pourrait devenir notre prochaine plus grande menace.   

Il a aussi mentionné le conflit en Ukraine, soulignant que si la communauté internationale n’est pas vigilante, « une méthode appelée guerre » pourrait réapparaître plus fréquemment dans la boîte à outils de la vie internationale.  Nous devons faire tout notre possible pour défendre et protéger les valeurs et les principes de la Charte des Nations Unies, a insisté M. Kőrösi qui a plaidé pour une approche préventive pour juguler les conflits et crises avant qu’ils ne surviennent.

Relevant par ailleurs que jamais, au cours des 40 dernières années, le risque d’utiliser des armes nucléaires n’a été aussi grand qu’il ne l’est aujourd’hui, il a exhorté les États Membres à s’unir autour de la question du désarmement, y compris pour les armes légères et de petit calibre, dont la prolifération représente un obstacle majeur au développement.  

Nous ne pouvons tout simplement pas revenir à notre mode de fonctionnement d’avant la pandémie.  La seule façon d’obtenir de meilleurs résultats est de se transformer, a insisté le Président qui s’est engagé à poursuivre les réformes clefs menées par le Secrétaire général afin de rendre l’Assemblée générale et l’ONU aptes à remplir leur mission.  Constatant en outre que les gouvernements n’ont pas le monopole des bonnes idées, il a promis d’être à l’écoute des partenaires de la société civile, du monde académique, du secteur privé, et de permettre aux chercheurs de mettre en œuvre des solutions basées sur des faits et la science.

Nous devons également tendre la main activement aux jeunes, a-t-il ajouté en promettant que sa porte sera également ouverte aux organisations confessionnelles dont nombre d’idéaux sont les mêmes que ceux des Nations Unies.  Répondre aux défis les plus urgents de l’humanité exige que nous travaillions ensemble et que nous revigorions un multilatéralisme inclusif, en réseau et efficace, en nous concentrons sur ce qui nous unit, a-t-il conclu.

Alertant pour sa part que la communauté internationale est confrontée à un « monde en péril », situation qu’il a imputée aux conflits et aux effets des changements climatiques, mais aussi à un système financier mondial « en panne », qui ne tient pas compte des pays en développement, le Secrétaire général a souligné que relever ces défis communs nécessitera une solidarité continue qui exploite le potentiel de l’ONU, rappelant que l’Assemblée générale représente « le cœur battant de la coopération mondiale ».   

Le débat, la délibération et la diplomatie, ces « outils éternels », représentent « le meilleur chemin vers un monde meilleur et plus pacifique », a soutenu M. António Guterres qui a appelé à faire de la soixante-dix-septième session un « moment de transformation », pour les personnes comme pour la planète.

L’Assemblée générale a par ailleurs pris note de la lettre du Secrétaire général concernant quatre États Membres en retard dans le paiement de leurs contributions financières à l’ONU au sens de l’Article 19 de la Charte (A/77/334).  De ce fait, les Comores, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie et le Venezuela perdent leur droit de vote, puisque tout membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.  Il est à noter que l’Assemblée générale peut néanmoins autoriser ce membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.

L’Assemblée générale a en outre élu l’Angola, l’Autriche, la Chine, les États-Unis, le Guyana, la Fédération de Russie, les Maldives, l’Uruguay et la Zambie à la Commission de vérification des pouvoirs.  

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