Soixante-seizième session,
93e séance plénière – après-midi
AG/12434

L’Assemblée générale ne parvient toujours pas à départager la Fédération de Russie de la Macédoine du Nord pour siéger à l’ECOSOC

L’Assemblée générale n’a pas été en mesure, cet après-midi, malgré cinq tours de scrutin, de départager la Fédération de Russie et la Macédoine du Nord pour siéger au sein du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).  Aucun de ces deux États n’ayant obtenu la majorité des deux tiers requise pour être élu, l’Assemblée générale a reporté à une date ultérieure la poursuite du processus.  Elle a par ailleurs adopté une résolution consacrée au renforcement de la connectivité entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud.

Cette élection devait terminer le processus entamé le 10 juin dernier et repris le 16 juin pour élire et compléter le nombre de pays siégeant à l’ECOSOC au cours duquel 17 autres membres du Conseil ont été élus.  Après les six tours de scrutin organisés le 10 juin, puis les cinq tours du 16 juin, cinq autres cycles n’ont pas permis de déterminer qui entre la Fédération de Russie et la Macédoine du Nord, au sein du Groupe des États d’Europe orientale, ira siéger à l’ECOSOC pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2023. 

La Russie a obtenu 94 voix contre 72 pour la Macédoine du Nord lors du premier tour cet après-midi; puis 99 (Russie) contre 74 (Macédoine du Nord) au deuxième tour; 99 (Russie) contre 73 (Macédoine du Nord) au troisième tour; 99 (Russie) contre 74 (Macédoine du Nord) au quatrième tour et 101 (Russie) contre 73 (Macédoine du Nord) au cinquième tour.  Les cinq scrutins d’aujourd’hui n’ont permis à aucun des deux candidats d’atteindre la majorité des deux tiers, oscillant entre 111 et 116 voix en fonction du nombre d’États Membres présents et votants, requise pour être élu.  Un prochain scrutin sera organisé à une date qui reste à déterminer, a annoncé le Vice-Président de l’Assemblée générale à l’issue de ces cinq tours infructueux. 

Au préalable, l’Assemblée générale a encouragé la poursuite et la promotion de la coopération entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud par le renforcement des infrastructures de transport et des infrastructures informatiques et par la création de nouveaux couloirs de transport internationaux propres à ouvrir des voies exploitables et rentables sur le plan commercial vers les ports maritimes. 

En adoptant sans mise aux voix la résolution intitulée « Renforcement de la connectivité entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud », qui était présentée par l’Ouzbékistan, l’Assemblée générale indique mesurer l’importance que revêt la coordination entre les pays d’Asie centrale et d’Asie du Sud pour ce qui est de la généralisation de l’économie numérique et d’infrastructures et de plateformes numériques de raccordement au moyen des technologies de l’information et de la communication. 

Elle encourage notamment les pays de ces deux régions à œuvrer à l’interopérabilité de leurs infrastructures afin d’améliorer la connectivité aérienne, terrestre et maritime et souligne par ailleurs la nécessité de promouvoir la coopération entre les autorités de l’aviation civile dans les régions afin de renforcer la connectivité régionale et la coopération économique.

Elle dit par ailleurs être consciente que l’Afghanistan peut jouer un rôle important pour ce qui est de relier l’Asie centrale et l’Asie du Sud et que son développement économique et son intégration dans les processus économiques interrégionaux sont essentiels à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables. 

Très préoccupée par la détérioration de la situation humanitaire, économique, sécuritaire et politique en Afghanistan depuis la prise de contrôle du pouvoir par les Taliban, l’Union européenne a souligné que la stabilité et la reconstruction économique du pays à long terme n’auront lieu que si les exigences politiques et de sécurité sont remplies. 

Cette résolution peut contribuer à garantir la paix et la stabilité en Afghanistan, a estimé le Pakistan, tandis que la Fédération de Russie a souligné qu’un Afghanistan pacifique, développé et libéré du terrorisme et de la drogue est dans l’intérêt de tous les États de la région.  Selon elle, des efforts collectifs en vue d’une réconciliation nationale dans ce pays, ainsi que sa reconstruction socioéconomique, contribueraient à optimiser l’interaction entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud.  Après la Chine, qui a noté que la connectivité offre un accès à la mer aux deux régions, le Turkménistan a souligné que l’Asie du Sud et l’Asie centrale représentent un nouvel espace stratégique, d’où l’importance de renforcer la connectivité dans le domaine des transports régionaux. 

La connectivité ne doit être une source de dette et doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États Membres, ainsi que les normes écologiques et économiques internationales, a estimé à son tour l’Inde.  La République islamique d’Iran a dénoncé de son côté la politisation de la connectivité de même que les impacts négatifs des mesures coercitives unilatérales.

En début de séance, l’Assemblée générale a aussi adopté sans mise aux voix une décision par laquelle elle prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-dix-huitième session, un rapport sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. 

L’Assemblée générale se réunira de nouveau demain, mardi 12 juillet, à partir de 10 heures.

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