Conseil de sécurité: l’Envoyé spécial pour le Yémen se dit convaincu des chances d’un accord malgré l’escalade militaire « impitoyable » d’Ansar Allah dans la province de Mareb
« Je ne suis malheureusement pas ici aujourd’hui pour annoncer que les parties yéménites se rapprochent d’un accord », a avoué ce matin, au Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, convaincu pourtant des chances d’un tel accord, alors que le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, s’alarmait d’une crise humanitaire « en proie à une spirale descendante sans fin ».
L’Envoyé spécial a regretté d’être obligé de parler de « l’impitoyable » escalade militaire menée par Ansar Allah dans la province de Mareb; des restrictions persistantes sur les importations au port d’Hodeïda qui provoquent de graves pénuries de carburant; des obstacles à la liberté de circulation, y compris la fermeture de l’aéroport de Sanaa, et de l’absence d’un processus politique qui prive d’espoir les Yéménites. Cette offensive « injustifiable », a-t-il dit craindre, pourrait conduire au glissement du conflit vers d’autres régions du Yémen.
M. Martin Griffiths a dit avoir présenté aux parties, dès mars 2020, les termes d’une alternative claire aux cycles des violences et des souffrances humaines. Plusieurs séries de négociations « intensives et complexes » ont été menées avec chacune des parties, et les termes de l’accord ont fait l’objet de nombreuses révisions. La conclusion d’un accord, a-t-il pronostiqué, aurait permis un engagement en faveur d’un cessez-le-feu national qui aurait permis l’acheminement de l’aide humanitaire; l’ouverture des routes dans de nombreuses régions du pays, y compris à Taëz, Hodeïda et Mareb; la réouverture de l’aéroport international de Sanaa aux échanges commerciaux et une circulation ininterrompue du carburant et autres marchandises au port d’Hodeïda; et la promesse des parties de reprendre les négociations pour trouver un règlement politique qui mette fin au conflit.
L’Envoyé spécial s’est dit convaincu qu’un accord est tout à fait possible, les divergences entre les parties n’étant pas « insurmontables ». Mais, s’est-il résigné, « je ne peux forcer personne à négocier ». Nous, a confirmé le Yémen, avons fait le choix d’une paix juste et durable, fondée sur les mandats internationaux pertinents, notamment l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe et la résolution 2216 (2015) du Conseil de sécurité. Il a fustigé « l’intransigeance » des houthistes et s’est demandé comment ils pourraient adhérer aux efforts diplomatiques alors qu’ils jouissent du soutien du « régime voyou de l’Iran ». Le Yémen a mis en avant les initiatives qu’il a prises, avec le soutien de l’Arabie saoudite et de l’Envoyé spécial du Secrétaire général.
Félicités aussi pour leur contribution aux efforts de paix, les États-Unis ont estimé qu’après les négociations à Riyad et à Mascate, les houthistes ont raté « une occasion majeure » de faire progresser la situation, en refusant de rencontrer l’Envoyé spécial. Il n’y a pas de solution simple au conflit, ont-ils reconnu, mais tout règlement devient « exponentiellement plus difficile » lorsqu’une partie au conflit rejette les négociations au profit d’une conquête militaire qui par ailleurs ne mettrait pas « de façon décisive » fin à la guerre, comme l’a dit l’Envoyé spécial. Elle se traduirait plutôt par de nouveaux cycles de violence et d’agitation car le Yémen ne peut être gouverné efficacement sans inclusivité.
En dépit de l’obstination « cruelle et impitoyable », des houthistes il y a encore de l’espoir, ont estimé, à leur tour les États-Unis, arguant du consensus international et régional « plus fort que jamais ». En attendant, la crise humanitaire est « en proie à une spirale descendante sans fin », a alerté le Coordonnateur des secours d’urgence. M. Mark Lowcock a parlé de la famine qui menace désormais cinq autres millions de personnes et de la propagation de la pandémie de COVID-19. Si les hostilités se poursuivent, ce sont 385 000 personnes qui se retrouveraient déplacées, dès les tout prochains mois, compte tenu des combats à Mareb mais aussi à Hajjé, Hodeïda et Taëz. Or, l’opération humanitaire est au bord d’une « falaise budgétaire », le Plan d’intervention des Nations Unies n’étant financé qu’à 34%.
M. Lowcock a noté que, le 1er juin prochain, de hauts responsables d’un certain nombre d’États se réuniront pour faire le point sur la situation au Yémen, notamment sur le climat humanitaire. Compte tenu du sous-financement actuel, il a appelé tous les donateurs à ramener leur soutien au niveau de 2019. Alors qu’un arrêt des hostilités est réclamé depuis des années, « c’est la guerre qui est en fin de compte derrière le risque de famine, la propagation des maladies et l’effondrement économique », a dénoncé le Coordonnateur des secours d’urgence. Face aux besoins croissants, « fruit du pillage des houthistes », le Yémen s’est impatienté: « Les condamnations ne suffisent plus. » Il a réclamé au Conseil de sécurité des mesures pour obtenir un cessez-le-feu général et a dit compter sur l’appui du Secrétaire général et des Envoyés spéciaux de l’ONU et des États-Unis. Il est temps d’examiner d’autres options, a jugé le Mexique. Les Accords de Stockholm et de Riyad ont créé un « précédent important » et il y a sûrement d’autres problèmes qui peuvent être résolus de la même manière.
M. MARTIN GRIFFITHS, Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, a avoué qu’en dépit de l’intensification des efforts pour parvenir à un règlement pacifique du conflit, ces derniers mois, « je ne suis malheureusement pas ici aujourd’hui pour annoncer que les parties se rapprochent d’un accord ». Au contraire, a dit M. Griffiths, « je dois parler de l’impitoyable escalade militaire menée par Ansar Allah à Mareb, des restrictions persistantes sur les importations au port d’Hodeïda qui provoquent de graves pénuries de carburant, et des obstacles à la liberté de circulation des Yéménites dans tout le pays, y compris la fermeture de l’aéroport de Sanaa, et de l’absence d’un processus politique qui prive d’espoir les Yéménites ».
Ce qui est en jeu dans la province de Marib, a expliqué l’Envoyé spécial, c’est une offensive d’Ansar Allah, en cours depuis plus d’un an, qui cause une perte « effroyable » en vies humaines, y compris des enfants envoyés « sans pitié » sur le champ de bataille. À Marib, les déplacés vivent dans la peur. L’offensive perturbant les efforts de paix, M. Griffiths a appelé Ansar Allah à cesser immédiatement ses attaques. Plus l’offensive s’éternise, plus les risques pour la stabilité et la cohésion sociale sont énormes. Cette offensive « injustifiable » pourrait, a prévenu l’Envoyé spécial, conduire au glissement du conflit vers d’autres régions du Yémen, y compris celles qui sont restées heureusement loin des principaux théâtres de conflit.
L’Envoyé spécial a réitéré que les options qui permettraient de régler pacifiquement et durablement les questions clefs, à savoir la levée des obstacles à la libre circulation des marchandises, en particulier du carburant, au port d’Hodeïda et la réouverture de l’aéroport de Sanaa aux échanges commerciaux. Or, l’offensive dans la province de Marib participe de la conviction que la guerre peut être gagnée par les armes. La conquête militaire ne mettra pas fin de façon décisive à la guerre, a-t-il estimé. Elle se traduirait par de nouveaux cycles de violence et d’agitation car le Yémen ne peut être gouverné efficacement sans inclusivité. La fin du conflit passe par un règlement politique négocié et inclusif, a asséné l’Envoyé spécial.
Il a rappelé que depuis mars 2020, il a présenté aux parties les termes d’une alternative claire aux cycles des violences et des souffrances humanitaires. Plusieurs séries de négociations intensives et complexes ont été menées avec chacune des parties, et les termes de l’accord ont fait l’objet de nombreuses révisions et auraient atteint des points cruciaux et d’abord un engagement en faveur d’un cessez-le-feu national qui aurait permis l’acheminement de l’aide humanitaire, l’ouverture de routes dans de nombreuses régions du pays, y compris à Taëz, Hodeïda et Mareb. Cet engagement aurait permis aux enfants d’aller à l’école en toute sécurité et aux civils de vivre dans un calme relatif, pour la première fois depuis de nombreuses années.
L’accord, a poursuivi l’Envoyé spécial, aurait permis la réouverture de l’aéroport international de Sanaa aux échanges commerciaux et une circulation ininterrompue du carburant et autres marchandises au port d’Hodeïda, ce qui est essentiel parce que les civils souffrent de l’économie de guerre, comme dans les zones contrôlées par Ansar Allah, où les graves pénuries de carburant ont un impact sur les hôpitaux, les services essentiels, l’approvisionnement alimentaire. La priorité est de satisfaire les besoins des civils, a martelé M. Griffiths. Les termes de l’accord, a-t-il ajouté, auraient permis un engagement à reprendre le processus pour trouver un règlement politique qui mette fin au conflit.
Un accord est tout à fait possible, a affirmé l’Envoyé spécial en arguant que les efforts de l’ONU sont fortement soutenus par la communauté internationale et les pays de la région. Les divergences entre les parties ne sont pas insurmontables mais il faut que les principaux dirigeants politiques écoutent les appels des Yéménites et de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité.
Prendre la décision de mettre fin au conflit et d’ouvrir la porte à la paix est le choix le plus important que toute partie peut faire, a déclaré M. Griffiths. Cette chance est toujours valable même si le temps presse. Ce qui est actuellement sur la table pourrait ne plus l’être. Le blocage des négociations ne sert personne, et encore moins le peuple yéménite, a souligné l’Envoyé spécial qui a annoncé son intention de travailler, ces prochaines semaines, avec les parties pour poursuivre les négociations sur l’arrêt des combats et les questions humanitaires. Il a aussi dit avoir l’intention de reprendre le processus politique et a demandé à la communauté internationale de le soutenir. « Les parties doivent montrer leur volonté politique d’aller de l’avant. Mais je ne peux pas les forcer à négocier. C’est une obligation qu’il leur appartient », a conclu l’Envoyé spécial.
M. MARK LOWCOCK, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a fait observer que la crise humanitaire au Yémen est en proie à une « spirale descendante incessante ». La famine sévit toujours et cinq millions d’autres personnes risquent d’y plonger, et la pandémie de COVID-19 continue de progresser, entraînant l’effondrement du système de santé. Dans le même temps, la guerre continue sans relâche et aggrave tout. C’est pourquoi il est si important d’arrêter les combats, a-t-il lancé, avant d’assurer qu’en attendant, les agences humanitaires continueront d’essayer d’atténuer les souffrances humaines.
Pour ce faire, a prévenu M. Lowcock, il faut tout d’abord garantir la protection des civils, qui est une exigence du droit international humanitaire. Si les combats qui ont suivi l’offensive menée en février par les houthistes contre Mareb ont eu un impact sur les civils, les risques à venir sont encore plus grands, a-t-il averti. En cas de poursuite des hostilités, les agences humanitaires craignent que jusqu’à 385 000 personnes ne deviennent déplacées dans les prochains mois.
De plus, les combats à Mareb ont alimenté l’escalade à d’autres endroits, notamment à Hajjé, Hodeïda et Taëz. Avec les millions de personnes qui sont au bord de la famine et la COVID-19 qui se propage dans le pays, l’aggravation de la violence est la dernière chose dont le Yémen a besoin », a souligné le Secrétaire général adjoint, appelant à un cessez-le-feu à l’échelle nationale « dès maintenant ».
Le Coordonnateur des secours d’urgence s’est réjoui de la suspension jusqu’à la fin de l’année des réglementations édictées par les autorités locales sur la côte de la mer Rouge, lesquelles bloquaient la distribution de l’aide humanitaire à près d’un demi-million de personnes. Il s’est également félicité de ce que, dans le nord, le travail mené conjointement avec les houthistes sur des questions telles que l’enregistrement biométrique, les évaluations et les approbations de projets se poursuive. En revanche, il a déploré des retards dans les mouvements de fret et les tentatives de s’ingérer dans la gestion des programmes humanitaires.
S’agissant du pétrolier SAFER, M. Lowcock a avoué ne pas avoir de progrès significatif à signaler. Nous avons reçu des « assurances » mais pas encore de confirmation officielle et il est donc extrêmement difficile de planifier les choses.
En attendant, a dit le Secrétaire général adjoint, nous courons pour arrêter la famine, les agences humanitaires ayant fourni le mois dernier une aide alimentaire à près de 9 millions de personnes, en plus des gros efforts pour stopper la propagation de la COVID-19 pour laquelle « il faut beaucoup plus de vaccins ». Nous courrons aussi pour aider les gens dans les zones de conflit, les vols hebdomadaires vers Mareb ayant commencé le 27 avril et les agences humanitaires y développant actuellement leurs programmes. Mais, a prévenu M. Lowcock, ce dispositif est au bord d’une « falaise budgétaire », le plan d’intervention des Nations Unies n’étant financé qu’à 34% même si c’est un progrès par rapport aux 22% du mois dernier. Cela n’empêche pas que bientôt, « la plus grande opération d’aide au monde commencera à manquer d’argent », a-t-il alerté, ajoutant que, d’ici á septembre, l’aide alimentaire pourrait être réduite à 6 millions de personnes.
M. Lowcock a noté que, le 1er juin prochain, de hauts responsables d’un certain nombre d’États se réuniront pour faire le point sur la situation au Yémen, notamment sur le climat humanitaire. Compte tenu du sous-financement actuel, il a appelé tous les donateurs à ramener leur soutien au niveau de 2019. Le Secrétaire général adjoint a également parlé de l’effondrement économique du Yémen. Deux étapes immédiates peuvent aider à l’endiguer, à commencer par le renforcement du rial yéménite. Il a salué à cet égard l’intention de l’Arabie saoudite de fournir des dérivés pétroliers d’une valeur de 422 millions de dollars au Gouvernement du Yémen au cours de l’année à venir, ce qui devrait contribuer à alléger la pression sur les réserves de change du pays.
La deuxième étape consiste, selon lui, à garantir au Yémen un flux stable et adéquat d’importations commerciales dans tous les ports. Davantage de navires de carburant doivent pouvoir entrer au port d’Hodeïda. Les parties doivent donc trouver une solution au différend sur les revenus à l’importation, faute de quoi le Yémen « continuera de connaître des cycles de pénuries de carburant qui feront grimper les prix de la nourriture, de l’eau et de tout le reste, tout en coupant les services de base ».
Alors qu’un arrêt des hostilités est réclamé depuis des années, « c’est la guerre qui est en fin de compte derrière le risque de famine, la propagation des maladies et l’effondrement économique », a dénoncé le Secrétaire général adjoint, se joignant aux craintes de l’Envoyé spécial quant à l’absence de progrès politique concret, malgré le soutien de la communauté internationale. Le cessez-le-feu et l’ouverture des ports et de l’aéroport de Sanaa contribueraient grandement à atténuer les souffrances de la population et pourraient également mettre le Yémen sur la voie d’une paix durable, a conclu M. Lowcock.
Nous avons fait le choix de la paix, a affirmé le Yémen, une paix juste et durable fondée sur les mandats internationaux pertinents, notamment l’initiative du Golfe et la résolution 2016 du Conseil de sécurité. Mais jusqu’aujourd’hui l’esprit des houthistes reste tourné vers la guerre et la violence, d’où leur intransigeance malgré tous les efforts déployés par notre Gouvernement avec le soutien de l’Arabie saoudite et de l’Envoyé spécial du Secrétaire général. Les houthistes ont rejeté toutes les propositions, choisissant plutôt de poursuivre leur offensive à Mareb. Comment imaginer que ces milices fassent le choix de la paix quand elles bénéficient du soutien du « régime voyou de l’Iran », a alerté le Yémen.
Les condamnations ne suffisent plus, s’est-il impatienté, demandant des mesures pour protéger la population yéménite par un cessez-le-feu général. Nous comptons, a-t-il dit, sur l’appui du Secrétaire général et des Envoyés spéciaux de l’ONU et des États-Unis. Face aux besoins humanitaires croissants, « le fruit du pillage des houthistes », le Yémen s’est indigné que cette guerre « absurde » se poursuive même en ce mois sacré du Ramadan. Le Yémen a réitéré son appel au Conseil de sécurité, à ses partenaires au développement et aux bailleurs de fonds pour qu’ils redoublent d’efforts et transfèrent des fonds à sa Banque centrale pour soutenir l’économie et l’assistance humanitaire.
Nous comptons, a conclu le Yémen, que le Conseil de sécurité publiera bientôt le rapport d’experts sur le bombardement de l’aéroport de Sanaa et qu’il ne laissera gagner l’impunité. Le Conseil, a-t-il conclu, doit aussi faire pression que l’affaire du pétrolier SAFER « ne soit plus utilisée comme monnaie d’échange politique ».
Le Royaume-Uni a dénoncé le fait que les houthistes aient refusé de rencontrer l’Envoyé spécial à Mascate et de l’autoriser à se rendre à Sanaa. Les houthistes prétendent accorder la priorité à la situation humanitaire, mais leurs agissements démontrent qu’ils cherchent à gagner du temps pour gagner du terrain, a dit la délégation. Si les houthistes voulaient sérieusement soulager les souffrances du peuple yéménite, ils cesseraient leur offensive contre Mareb, qui menace un million de personnes déplacées vulnérables. Et s’ils voulaient vraiment protéger la génération future, ils arrêteraient de recruter des enfants. La délégation a ensuite appelé les houthistes à accepter les vaccins livrés via le Mécanisme COVAX et à donner à la Mission de l’ONU les assurances et autorisations formellement écrites pour évaluer et réparer le pétrolier SAFER, afin d’éviter une catastrophe écologique.
Face à ce constat, le Royaume-Uni a exhorté le Conseil à envisager des actions plus fortes pour parvenir à la paix au Yémen. Un cessez-le-feu à l’échelle nationale et des pourparlers « yéméno-yéménites » sont le seul moyen de parvenir à la paix. « Tant que cela ne sera pas possible, nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour éviter une famine imminente », a encore dit le Royaume-Uni avant d’appeler à continuer à faire pression sur les parties yéménites pour qu’elles garantissent la libre circulation des marchandises et des produits de base vers et à travers le Yémen, et à garantir le bon financement de la réponse humanitaire de l’ONU.
La Tunisie a déclaré qu’elle était préoccupée par la poursuite des combats au Yémen malgré les nombreuses initiatives visant à un cessez-le-feu et à la reprise du processus du règlement politique, à commencer par les efforts de l’Envoyé spécial. La délégation a condamné l’offensive en cours à Mareb, notant que celle-ci neutralise les efforts visant à mettre fin à la crise et aggrave les souffrances de la population ainsi que la crise humanitaire. Après avoir appelé les houthistes à cesser leurs attaques contre l’Arabie saoudite, la délégation a souligné que l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu, la reprise des négociations et l’acceptation d’une solution finale globale sont les seuls moyens de rétablir la sécurité et la stabilité au Yémen et de mettre fin aux souffrances du peuple yéménite.
La délégation s’est également inquiétée de la crise économique et la détérioration de la situation sanitaire causée par la pandémie de COVID-19. Elle a aussi alerté que le risque de catastrophe environnementale, humanitaire et économique potentielle que fait peser le pétrolier SAFER en mer Rouge. Elle a appelé à faciliter les procédures pour que les experts de l’ONU puissent effectuer des examens techniques et des réparations dès que possible, ainsi que pour assurer la sécurité de l’équipe de sauvetage.
Le Mexique s’est alarmé de l’intensification de l’offensive contre Mareb, observant que les combats se poursuivent à l’intérieur et à l’extérieur du Yémen, alors que la situation humanitaire devient de plus en plus critique. Dans ce contexte, a-t-il souligné, il est essentiel que le Gouvernement du Yémen, Ansar Allah et les autres groupes armés répondent à l’appel au cessez-le-feu mondial lancé par le Secrétaire général. Le Mexique a exhorté toutes les parties impliquées, « en particulier Ansar Allah », à cesser les attaques et les provocations, estimant qu’il n’existe pas d’autre alternative que de participer de manière constructive au dialogue facilité par l’Envoyé spécial.
À cet égard, le Mexique a salué les divers efforts menés par M. Griffiths pour assurer l’appui des partenaires régionaux au cessez-le-feu national proposé et à la réouverture des ports et aéroports. Il a cependant jugé qu’il est temps d’examiner d’autres options. Selon lui, les Accords de Stockholm et de Riyad ont créé un « précédent important » et il y a sûrement d’autres problèmes qui peuvent être résolus de la même manière.
Relevant par ailleurs que la pénurie croissante de carburant a un impact sur la situation économique et humanitaire, le Mexique s’est félicité de ce que le Gouvernement yéménite ait autorisé l’entrée de certaines livraisons ces dernières semaines. Toutefois, elles ne sont en aucun cas suffisantes pour satisfaire les besoins fondamentaux du pays, a-t-il constaté, avant d’appeler le Gouvernement à lever les différentes formalités administratives, éviter les charges tarifaires inutiles et faciliter l’entrée accélérée des expéditions de carburant. Enfin, la délégation a une nouvelle fois insisté sur le « risque économique, maritime, humanitaire et environnemental » que représente le pétrolier SAFER, réitérant son appel à Ansar Allah pour qu’il permette, sans conditions supplémentaires, l’inspection rapide par les équipes des Nations Unies.
L’Inde a appuyé les efforts répétés de l’Envoyé spécial en vue de parvenir à un cessez-le-feu à l’échelle nationale au Yémen et pris note des efforts déployés par l’Envoyé spécial des États-Unis et les autorités omanaises, entre autres. Il est cependant regrettable qu’aucune avancée n’ait été réalisée malgré cette poussée diplomatique, a-t-elle déploré. Dès lors l’Inde a exhorté les dirigeants des parties belligérantes au Yémen à mettre de côté leurs différends au profit du peuple yéménite « qu’ils prétendent représenter ». Un esprit de compromis est nécessaire, selon elle, pour trouver un terrain d’entente, éviter le risque de famine et mettre fin aux souffrances de la population.
Deux questions sont essentielles, selon la délégation indienne, pour la paix et la stabilité à long terme au Yémen, à commencer par la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat à l’échelle nationale qui, a-t-elle estimé, devrait commencer par Mareb, centre de premier plan de l’activité économique au Yémen. Les conséquences économiques potentielles de combats prolongés à Mareb seront négatives pour la situation économique déjà désastreuse du pays. Le fait que Mareb, où la situation était relativement stable, soit devenu en quelques mois un point chaud d’opérations militaires souligne la fragilité de tout cessez-le-feu qui n’est pas soutenu par un accord politique entre les parties, a fait valoir la délégation.
Elle a insisté sur l’impératif d'une mise en œuvre intégrale des Accords de Riyad et de Stockholm et a espéré que le Gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud seront en mesure de travailler ensemble à la mise en œuvre de l’Accord de Riyad. La délégation a également alerté que la poursuite des combats dans la province de Hodeïda entre les forces armées yéménites et Ansar Allah risque de démanteler l’Accord de Stockholm et d’entrainer de graves conséquences sur les plans économique et humanitaire. Elle a ensuite appelé à appuyer sans préconditions les éléments d’une déclaration conjointe pour établir une feuille de route pour le rétablissement de la paix et de la stabilité au Yémen.
Accusant les houthistes de faire obstacle à la paix, la France les a exhortés à s’impliquer dans un dialogue avec l’Envoyé spécial, de stopper leur offensive sur Marib, qui abrite des millions de civils dont plus d’un million de déplacés, et « cesser immédiatement » le recrutement et l’utilisation d’enfants et leurs attaques contre le territoire saoudien. Le règlement du conflit, a-t-elle martelé, doit s’appuyer sur un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire yéménite, sans délais ni préconditions, sur la réouverture du port de Hodeïda et de l’aéroport de Sanaa et sur des discussions en vue d’une solution politique globale et inclusive, à laquelle les femmes et les jeunes doivent pouvoir pleinement participer. La France a exhorté la communauté internationale, et plus spécifiquement le Conseil de sécurité, à prendre des mesures si aucun progrès n’est enregistré dans les prochains jours.
Elle a aussi exhorté les houthistes à autoriser immédiatement et sans préconditions l’accès de la mission d’inspection des Nations Unies au pétrolier SAFER, au risque de devenir responsables d’une catastrophe écologique majeure, qui aura des conséquences environnementales, économiques et humanitaires désastreuses au Yémen et dans l’ensemble de la région. Cela fait deux ans, s’est-elle impatientée, que nous discutons pour éviter une telle catastrophe.
Enfin, sur le plan humanitaire, la France a appelé à intensifier les efforts pour faire face au risque de famine à grande échelle et contrer la propagation de la pandémie de COVID-19, notamment en accélérant la campagne de vaccination. Pour garantir un plein accès humanitaire à l’ensemble des personnes dans le besoin, la France a demandé la levée immédiate des obstacles bureaucratiques dans tout le pays. Elle a rappelé que le respect du droit humanitaire international est une obligation qui s’impose à tous et que la protection des civils, y compris des personnels humanitaire et médical, doit rester un impératif absolu.
Le Viet Nam s’est déclaré gravement préoccupé par les escalades militaires à Mareb qui posent des risques pour les perspectives du processus de paix au Yémen. Il a souligné l’urgence pour toutes les parties de cesser les hostilités militaires, d’accepter la proposition de cessez-le-feu national de l’Envoyé spécial, et de parvenir à un règlement durable du conflit au Yémen.
La délégation s’est également inquiétée de la situation humanitaire désastreuse au Yémen où 80% de la population a besoin d’aide et plus de 16 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire. Une femme yéménite meurt toutes les deux heures pendant l’accouchement de causes qui pourraient être évitées, a dénoncé le Viet Nam pour lequel il est urgent d’assurer le passage sûr et fluide de l’aide humanitaire au Yémen et d’assurer l’accès aux services de base pour ceux qui en ont besoin. Il est également urgent de combler le déficit de financement afin que ces défis puissent être relevés. Le Viet Nam a par ailleurs exhorté Ansar Allah à honorer ses engagements en ce qui concerne le pétrolier SAFER.
L’Estonie s’est déclarée profondément préoccupée par la poursuite de l’escalade militaire, a fortiori dans le contexte d’une forte augmentation des cas de COVID-19 et d’un risque de famine généralisée. Réaffirmant qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit, elle a condamné la poursuite des attaques houthistes contre Mareb, lesquelles entraînent de nouveaux déplacements massifs et aggrave la crise humanitaire. Pour l’Estonie, il est bon que l’ONU ait pu démarrer des vols humanitaires, et dans ce contexte, elle a appelé toutes les parties à s’abstenir d’attaquer des zones civiles et à garantir le respect du droit international humanitaire.
L’Estonie a dit appuyer pleinement les efforts diplomatiques déployés pour mettre fin à ce conflit, en particulier ceux de l’Envoyé spécial, des États-Unis et du Sultanat d’Oman. Elle a également salué l’annonce de l’Arabie saoudite sur les moyens de mettre fin à la crise. L’Estonie a encouragé les parties à s’engager dans ces efforts pour progresser vers un processus politique inclusif. Elle les a aussi exhortées à prendre des mesures concrètes pour rétablir la confiance, y compris par de nouveaux accords d’échange de prisonniers. Elle a en outre plaidé pour que davantage de pétroliers puissent entrer dans le port de Hodeïda, ce qui permettrait d’atténuer le désastre humanitaire. Enfin, a-t-elle dit, les autorités houthistes doivent garantir à l’équipe de l’ONU un accès immédiat et total au pétrolier SAFER. Quant au Gouvernement et au Conseil de transition du sud du Yémen, ils doivent mettre en œuvre l’Accord de Riyad, « étape essentielle sur la voie d’une paix plus large ».
L’Irlande a exhorté les houthistes à mettre fin à leur offensive sur Mareb, où les populations sont confrontées à des conditions extrêmement difficiles. Elle s’est aussi dite alarmée par les informations faisant état d’obstacles bureaucratiques à l’aide humanitaire, en particulier sur les côtes sud et ouest, alors que la famine menace. La délégation a ensuite exhorté les parties à permettre la fourniture rapide, sûre et sans entrave de l’aide humanitaire et à conclure rapidement des pourparlers pour permettre aux équipes de l’ONU d’accéder au pétrolier SAFER et d’effectuer les réparations nécessaires pour éviter une catastrophe écologique.
L’Irlande a également appelé à garantir un processus politique inclusif dirigé et contrôlé par le Yémen et placé sous les auspices de l’ONU. Elle a aussi demandé aux parties au conflit à veiller à ce que les femmes représentent au moins 30% de leurs délégations lors de tous les pourparlers et négociations à venir.
Préoccupé par l’interception toute récente d’une cargaison illicite d’armes sur un navire apatride et par le nombre croissant des attaques suspectes et des actes de piraterie, le Kenya a vu là des menaces directes à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique. Le Conseil, a-t-il exigé, doit envisager des mesures adéquates pour sécuriser la mer Rouge et le golfe d’Aden. Ces eaux doivent être des zones sûres pour la navigation commerciale et pas « des paradis » pour la contrebande d’armes vers le Yémen et les régions voisines.
Le Kenya a dit soutenir les efforts de l’Envoyé spécial et des parties prenantes régionales en vue d’une solution politique à la crise yéménite. Il a exhorté toutes les parties à s’impliquer de manière constructive et a condamné à nouveau tous les actes de violence et de terrorisme contre les infrastructures civiles et commerciales en Arabie saoudite. Gravement préoccupé par la situation « alarmante » à Mareb et ailleurs au Yémen, le Kenya a condamné les actes de violence « injustifiés » contre les déplacés. Implorant toutes les parties de cesser les hostilités et de donner une chance au dialogue, le Kenya a appelé la communauté internationale à assurer le bon financement des opérations humanitaires et à soutenir davantage la riposte à la pandémie de COVID-19. Pour ce qui est du pétrolier SAFER, le Kenya s’est dit déçu des conditions supplémentaires fixées par les houthistes.
Les États-Unis ont souligné leur détermination sans faille à recourir à la diplomatie pour mettre fin à la guerre au Yémen, indiquant que leur Envoyé spécial, M. Timothy Lenderking travaille sans relâche avec M. Griffiths, les deux hommes ayant notamment passé la semaine dernière à intervenir auprès des parties prenantes à Riyad et à Mascate. La délégation a estimé que la proposition de M. Griffiths est équitable, et a souligné que ce n’est que par un cessez-le-feu global que l’on peut espérer apporter un véritable soulagement au peuple yéménite.
Elle a relevé que les Saoudiens et le gouvernement yéménite continuent de s’engager de manière constructive, mais, a-t-elle déploré les houthistes ont raté une occasion majeure de faire progresser cette proposition en refusant de rencontrer l’Envoyé spécial, préférant prioriser leur offensive sur Mareb. Cette violence, notamment à l’encontre des sites de personnes déplacées, est inacceptable et doit cesser immédiatement, a exhorté la délégation qui a en outre alerté du risque de provoquer une dangereuse escalade à travers le pays.
Il n’y a pas de solution simple au conflit au Yémen, ont reconnu les États-Unis. Mais toute résolution devient exponentiellement plus difficile lorsqu’une partie au conflit recherche une solution militaire et rejette les négociations diplomatiques. À l’heure actuelle, les houthistes ne semblent pas s’intéresser à la paix, a déploré la délégation qui leur a également reproché de continuer à retarder la réparation du pétrolier SAFER par les experts de l’ONU. Elle les a ensuite exhortés à autoriser l’évaluation du navire dès que possible.
En dépit de cette obstination cruelle et impitoyable des houthistes, il y a encore de l’espoir pour le Yémen, a poursuivi la délégation. Elle s’est félicitée du consensus international et régional « plus fort que jamais » pour mettre la fin à cette guerre, citant notamment les annonces d’engagement des gouvernements saoudien et yéménite, ainsi que le rôle important que joue Oman dans la facilitation des efforts entre les principales parties prenantes. Après avoir exhorté les houthistes à ne pas s’ériger en obstacle sur la voie de la paix, la délégation a souligné qu’il n’y a qu’un seul moyen de résoudre de façon permanente la crise humanitaire au Yémen: un cessez-le-feu durable et une solution politique inclusive.
La Norvège s’est félicitée des efforts accrus de la communauté internationale pour réaliser des progrès au Yémen. Elle s’est déclarée encouragée par les derniers échanges de prisonniers à Mareb, facilités par des médiateurs locaux, estimant que de telles initiatives illustrent la capacité du peuple yéménite à trouver des solutions pratiques. Elle a toutefois regretté qu’un cessez-le-feu à l’échelle nationale n’ait toujours pas été convenu et que la crise humanitaire s’intensifie. Elle s’est alarmée, à cet égard, des informations selon lesquelles les combats affectent les sites de déplacés et les zones civiles, principalement à Mareb, mais aussi à Hajjah et à Hodeïda. De même, dénonçant l’utilisation de la famine comme arme, elle a appelé à la levée du blocus maritime et à la suppression immédiate de toutes les restrictions imposées aux acteurs humanitaires.
Pour la Norvège, la propagation de la COVID-19 au Yémen est tout simplement alarmante. Se disant heureuse de voir que les vaccins du Mécanisme COVAX sont distribués dans les zones contrôlées par le Gouvernement, elle a constaté que les approvisionnements sont loin d’être suffisants. Il est tout aussi urgent de distribuer des vaccins dans le nord, conformément aux directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a-t-elle plaidé, avant de souligner le rôle critique des journalistes et des professionnels des médias dans ce contexte. La Norvège s’est ainsi élevée contre les condamnations à mort prononcées contre quatre journalistes par un tribunal houthiste en avril 2020. Leurs cas seront examinés ce mois-ci et nous demandons leur libération immédiate, a-t-elle prévenu. Jugeant enfin que l’Accord de Riyad et la mise en place d’un gouvernement d’unité sont des étapes importantes, elle a noté que la rivalité et la fragmentation, que ce soit dans le sud ou sur la côte ouest, ne font que compromettre les efforts de paix et de stabilité.
Préoccupé par l’interception toute récente d’une cargaison illicite d’armes sur un navire apatride et par le nombre croissant des attaques suspectes et des actes de piraterie, le Kenya a vu là des menaces directes à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique. Le Conseil, a-t-il exigé, doit envisager des mesures adéquate pour sécuriser la mer Rouge et le golfe d’Aden. Ces eaux doivent être des zones sûres pour la navigation commerciale et pas « des paradis » pour la contrebande d’armes vers le Yémen et les régions voisines.
Le Kenya a dit soutenir les efforts de l’Envoyé spécial et des parties prenantes régionales en vue d'une solution politique à la crise yéménite. Il a exhorté toutes les parties à s’impliquer de manière constructive et a condamné à nouveau tous les actes de violence et de terrorisme contre les infrastructures civiles et commerciales en Arabie saoudite. Gravement préoccupé par la situation « alarmante » à Mareb et ailleurs au Yémen, le Kenya a condamné les actes de violence « injustifiés » contre les déplacés. Implorant toutes les parties de cesser les hostilités et de donner une chance au dialogue, le Kenya a appelé la communauté internationale à assurer le bon financement des opérations humanitaires et à soutenir davantage la riposte à la pandémie de COVID-19. Pour ce qui est du pétrolier SAFER, le Kenya s’est dit déçu des conditions supplémentaires fixées par les houthistes.
La Fédération de Russie a débuté sa déclaration en déplorant que le Conseil de sécurité continue de se réunir virtuellement pour ensuite inviter la présidence chinoise à tout mettre en œuvre pour faire revenir le Conseil de sécurité à ses méthodes de travail traditionnelles.
S’agissant du conflit au Yémen, qui dure depuis six ans, la Fédération de Russie s’est dite gravement préoccupée par l’escalade du conflit militaire à Mareb, qui abrite des millions de civils, ainsi que par la poursuite d’attaques contre des infrastructures civiles, notamment sur le territoire de l’Arabie saoudite. Elle a appelé à identifier des mesures politiques et diplomatiques pour résoudre ce conflit. Après avoir salué les propositions de l’Arabie saoudite pour un cessez-le-feu rapide, la Fédération de Russie s’est dite convaincue qu’il est possible de parvenir à une solution politique qui tienne compte de l’intérêt de toutes les forces politiques présentes dans le pays. Elle a appelé à la levée du blocus maritime, aérien et routier et de tous les obstacles à une amélioration de la situation économique et humanitaire dans le pays. « L’assistance humanitaire doit être impartiale » a en outre insisté la délégation russe avant d’appeler l’ONU à tenir compte des intérêts des uns et des autres et à travailler de manière constructive pour résoudre ce conflit.
Saint-Vincent-et-les Grenadines a appelé à un cessez-le-feu immédiat sur l’ensemble du territoire yéménite et à des discussions en vue d’une solution politique globale et inclusive, à laquelle les femmes et les jeunes puissent participer. La délégation a appelé les membres de la communauté internationale à exercer leur influence sur les parties pour les encourager à s’engager d’urgence et de manière constructive auprès des Envoyés spéciaux et toutes les parties prenantes. Abordant la situation humanitaire « désastreuse » aggravée et exacerbée par la pandémie COVID-19, la délégation s’est inquiétée de la détérioration de la situation économique, de l’intensification des hostilités et des déplacements de populations, et la « palpable insuffisance » de l’aide internationale.
« Plus de 20 millions de personnes au Yémen dépendent d’une aide humanitaire vitale, et OCHA a signalé que près de la moitié des enfants yéménites de moins de 5 ans souffriront de malnutrition, dont 400 000 risquent de mourir sans traitement d’urgence », a alerté la délégation avant d’appeler les parties au Yémen à faciliter l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire. Elle s’est particulièrement inquiétée de la grave menace que pose le pétrolier SAFER pour l’environnement, l'économie et la population du Yémen. « Nous ne pouvons plus nous contenter de promesses qui doivent se traduire en actions concrètes pour éviter une catastrophe », a conclu la délégation.
La Chine a adressé à son tour ses vœux aux musulmans du monde entier à l’occasion de la fête marquant la fin du ramadan. S’agissant de la situation au Yémen, elle a fait remarquer qu’il existe un consensus parmi les États Membres sur la nécessité de conditions favorables à un règlement du conflit. À cette fin, a-t-elle fait valoir, il convient de mobiliser tous les efforts diplomatiques et de travailler de concert à l’instauration d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale. Observant que les combats à Mareb ont entraîné des déplacements massifs, tout en exacerbant le niveau de confrontation entre les parties, la Chine a réaffirmé qu’il ne saurait y avoir de solution militaire à ce conflit. Elle a condamné les attaques menées contre des infrastructures civiles en Arabie saoudite, avant de saluant les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour engager et rapprocher les différentes parties.
Malheureusement, a déploré la Chine, le processus politique est dans l’impasse, alors même que des propositions de cessez-le-feu et d’ouverture du port d’Hodeïda et de l’aéroport de Sanaa sont sur la table depuis des mois. Elle a espéré que l’Envoyé spécial intensifiera ses contacts et consultations avec les pays de la région afin de leur permettre de jouer un rôle accru, plusieurs d’entre eux s’étant engagés en faveur d’un retour de la paix au Yémen. Il importe également de travailler à l’atténuation de la situation humanitaire, au moment où le risque de famine se précise et où la pandémie de COVID-19 reste une préoccupation permanente.
Toutes les parties doivent garantir un accès humanitaire sans entrave et permettre l’arrivée de vivres et de carburant, a-t-elle plaidé, en remerciant l’Arabie saoudite pour avoir livré récemment des produits pétroliers. La Chine a dit avoir fourni elle-même une assistance importante. Enfin, en ce qui concerne le pétrolier SAFER, elle a exhorté les houthistes à autoriser le personnel technique de l’ONU à avoir accès au navire afin d’éviter une catastrophe à la fois maritime, écologique et humanitaire.