Afghanistan: la Représentante spéciale du Secrétaire général dénonce, devant le Conseil de sécurité, le ralentissement des négociations à Doha et reconnaît un manque de clarté sur la voie à suivre
En Afghanistan, « les meurtres, les déplacements et les souffrances doivent cesser, maintenant », a déclaré ce matin au Conseil de sécurité, la Représentante spéciale du Secrétaire général dans le pays, venue présenter par visioconférence le rapport de M. António Guterres sur « la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales ». Mme Deborah Lyons a avoué que les progrès dans les négociations à Doha entre le Gouvernement afghan et les Taliban sont au ralenti, causant la frustration de la population et des partenaires internationaux. La voie à suivre n’est pas « encore claire » et nous entrons dans un moment « très incertain », a-t-elle aussi avoué.
Mme Lyons, qui est aussi Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a rappelé que six mois se sont écoulés depuis le lancement des négociations de paix, le 12 septembre dernier et un an, depuis l’accord entre les États-Unis et les Taliban et la Déclaration conjointe entre le Gouvernement afghan et les États-Unis. Alors que les négociations à Doha sont au ralenti, la haute responsable a noté, avec tous les 15 membres du Conseil, un contexte d’extrême violence dans tout le pays, certains soupçonnant les Taliban de multiplier les attaques pour intimider les partisans de la paix. L’Afghanistan a d’ailleurs dénoncé des attaques ciblées tuant « des journalistes qui essayaient d’apporter la vérité aux citoyens, des militants de la société civile qui soutenaient le peuple et des fonctionnaires qui ne faisaient que servir leur pays ».
La Représentante spéciale du Secrétaire général a insisté pour que les initiatives comme la réunion de la Troïka élargie à Moscou, le 18 mars dernier, renforcent et ne sapent pas les négociations de paix à Doha. Cette réunion, a affirmé la Fédération de Russie, a eu le mérite de donner un nouveau souffle au processus du règlement pacifique du conflit. « Tout accord qui exclurait le public le plus large serait certainement de courte durée et ne conduirait probablement pas à une paix durable ». Mme Shaharzad, Présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, a ainsi dénoncé des négociations « accaparées » par un groupe d’hommes issus de l’élite, dont certains ont commis des violences.
Bâtir la paix, a-t-elle plaidé, doit être une entreprise nationale, inclusive et représentative de tous les Afghans. Comme tous les membres du Conseil après elle, elle a réclamé la participation des femmes, des minorités, des jeunes, de la société civile, des médias et des victimes au processus de paix, défendant un quota d’au moins 30% pour les femmes et des mesures en faveur de la parité. Exclure ou marginaliser les femmes dans les discussions sur l’avenir de leur pays est non seulement « injuste et inacceptable », mais contraire à l’objectif d’une paix durable.
Aucune paix ne sera durable sans la garantie de la protection des acquis obtenus ces 20 dernières années, dont l’ordre constitutionnel et la démocratie, a prévenu l’Afghanistan, prônant à ce stade, un « optimisme prudent tant que les Taliban n’auront pas traduit leurs engagements en actes concrets ». Toute décision concernant la paix et le règlement politique doit être fondée sur le libre arbitre du peuple afghan, exprimé par le biais d’élections justes et garanties par les partenaires régionaux et internationaux, a insisté l’Afghanistan.
Compte tenu des nombreux intérêts en jeu, le processus de paix ne peut être que compliqué, a reconnu la Représentante spéciale, étalant les différences « réelles et profondes » entre le Gouvernement afghan et les Taliban, s’agissant de la forme définitive de l’État. Il faudra donc de la patience et un sens de l’engagement de part et d’autre.
La Cheffe de la MANUA a souhaité qu’après le retrait des troupes internationales en vertu de l’accord entre les États-Unis et les Taliban, l’on discute des réels progrès qui viendraient des négociations de Doha et des résultats tangibles de la prochaine réunion de la Troïka prévue en Turquie. Si l’on n’obtient pas un cessez-le-feu, visons au moins une désescalade substantielle de la violence, a-t-elle lancé.
Les prochains mois, a-t-elle conclu, pourraient marquer un tournant même si « la voie à suivre n’est pas encore claire ». Nous entrons dans un moment « très incertain » mais nous continuerons de travailler avec toutes les parties pour promouvoir un soutien cohérent en faveur d’une paix dont nous avons tant besoin, a promis la Représentante spéciale qui n’a pas caché l’autre menace à la paix qu’est l’économie illégale de la drogue alimentant le terrorisme dont la branche Daech qui vient de revendiquer 25 attaques violentes.
Mme DEBORAH LYONS, Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a rappelé que six mois se sont écoulés depuis le lancement des négociations de paix en Afghanistan, le 12 septembre dernier. Cela fait un an, a-t-elle aussi rappelé, que l’accord entre les États-Unis et les Taliban a été signé de même que la Déclaration conjointe entre le Gouvernement afghan et les États-Unis. La haute responsable a appelé à la fin des meurtres, des déplacements et des souffrances « maintenant ».
Les progrès dans les négociations à Doha ayant ralenti, Mme Lyons n’a pas caché la frustration des Afghans et de leurs partenaires internationaux face à l’absence de résultats réels, dans un contexte d’extrême violence dans tout le pays. Mais elle s’est dite encouragée d’avoir entendu les deux parties parler de progrès « substantiels » sur les principaux points de l’ordre du jour, lors de son dernier voyage à Doha. Elle a insisté sur la nécessité de démontrer aux Afghans que les négociations progressent.
La Représentante spéciale a aussi constaté que de nombreuses parties prenantes se tournent de plus en plus vers l’ONU pour qu’elle joue un rôle plus important. Elle a salué la nomination de M. Jean Arnault comme Envoyé personnel du Secrétaire général pour l’Afghanistan et les questions régionales. La MANUA, a-t-elle assuré, travaillera en étroite collaboration avec l’Envoyé personnel pour soutenir la paix afghane et l’engagement régional.
Elle a rappelé la réunion de la Troïka élargie à Moscou, avec la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie et le Pakistan à l’issue de laquelle a été publié une déclaration préconisant un règlement politique juste et durable du conflit et la formation d’un Afghanistan indépendant, souverain, unifié, pacifique, démocratique et autosuffisant. Mme Lyons a prévenu que ces initiatives doivent renforcer, plutôt que saper, les négociations de paix à Doha. Dans une période dense, notre responsabilité est de veiller à ce que nos actes soient bien intégrés, se renforcent mutuellement et, surtout, servent l’intérêt supérieur du peuple afghan.
Compte tenu des nombreux intérêts en jeu, le processus de paix ne peut être que compliqué, a prévenu la Représentante spéciale, en insistant sur les différences « réelles et profondes » entre le Gouvernement afghan et les Taliban s’agissant de la forme définitive de l’État. Il faudra donc de la patience et un sens de l’engagement de part et d’autre. Les Afghans de tous les horizons disent que la paix est possible, se déclarent « prêts pour la paix » et exigent cette paix. Ils veulent que la violence cesse, a insisté la Représentante spéciale.
Une paix durable, a-t-elle poursuivi, exige des parties qu’elles regardent vers l’avenir. Tout règlement doit tenir compte des points de vue et des préoccupations de tous les Afghans et pas seulement de ceux de l’élite. Saluant le travail des femmes afghanes tout au long des négociations, Mme Lyons a plaidé pour qu’elles participent en nombre aux négociations sur le futur de leur pays.
L’Afghanistan d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 20 ans. Tout accord de paix, a donc plaidé la Cheffe de la MANUA, doit donc refléter la population actuelle, dont la moitié est née après la signature de l’Accord de Bonn en 2001. Devenus majoritaires, ces jeunes méritent que leur voix soit entendue dans les négociations et que l’on leur ménage un rôle important dans la société, après la conclusion d’un accord de paix.
Au cours des deux premiers mois de 2021, s’est alarmée la Représentante spéciale, le nombre de victimes civiles de la violence a augmenté. Cette vague d’attaques visant délibérément des civils est particulièrement préoccupante. Depuis janvier, plus de 80 Afghans y compris des journalistes, des militants de la société civile, des membres du système judiciaire, des dirigeants religieux et des représentants du Gouvernement ont perdu la vie. Pour chaque Afghan tué, beaucoup d’autres quittent leur travail voire le pays.
Les Afghans souffrent en outre de l’aggravation de la crise humanitaire, avec une sécheresse qui plane sur leur tête. Dans le contexte d’une insécurité alimentaire à des niveaux records, plus de 40% de la population est en situation d’urgence et de crise. Les États Membres, a pressé la Représentante spéciale, doivent contribuer au Plan d’intervention humanitaire qui n’est financé à ce jour qu’à hauteur de 6%. Mais l’argent seul ne suffira pas, a-t-elle alerté. Les partenaires humanitaires doivent pouvoir opérer sans être taxés illégalement, harcelés, menacés ou tués. La MANUA travaille avec le Gouvernement afghan pour que la loi protège l’espace permettant aux ONG de travailler.
Mme Lyons a estimé que pour l’heure, l’Afghanistan semble avoir résisté à la deuxième vague de la pandémie de COVID-19. Mais il faut être vigilant face à une éventuelle troisième vague. La campagne de vaccination doit atteindre toutes les communautés à travers tout le pays.
S’agissant de la culture et du trafic de stupéfiants, cette économie parallèle et illégale constituera une menace à la paix et à la sécurité longtemps après la signature d’un éventuel accord de paix, a prédit la Représentante spéciale. Une coopération soutenue sera nécessaire pour atténuer cette menace pour l’Afghanistan et la région. L’autre menace est la présence de Daech qui vient de revendiquer 25 attaques violentes, a-t-elle prévenu.
La Cheffe de la MANUA a souhaité qu’après le retrait des troupes internationales en vertu de l’accord entre les États-Unis et les Taliban, l’on discute des réels progrès qui viendraient des négociations de Doha et des résultats tangibles de la réunion de la Troïka en Turquie. Si l’on n’obtient pas un cessez-le-feu, visons au moins une désescalade substantielle de la violence, a-t-elle prôné. Sur le front régional, les prochains mois devraient être ceux de la réunion ministérielle du « Cœur de l’Asie » à Douchanbé, au Tadjikistan, en faveur de la paix et de la stabilité en Afghanistan. Tout cela pourrait marquer un tournant, a espéré Mme Lyons même si « la voie à suivre n’est pas encore claire ». Nous entrons dans un moment « très incertain » mais nous continuerons de travailler avec toutes les parties pour promouvoir un soutien cohérent en faveur d’une paix dont nous avons tant besoin, a conclu la Représentante spéciale.
Mme SHAHARZAD AKBAR, Présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, s’est alarmée de ce que les civils soient ciblés de manière quasi-quotidienne, ce qui pourrait constituer des crimes de guerre. La poursuite des attaques a réduit l’espace public, conduisant à une autocensure des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des spécialistes des questions religieuses. Elle a appelé, de toute urgence, à mettre fin à la violence et à déclarer un cessez-le-feu.
Depuis le début des pourparlers de paix, a-t-elle averti, la violence s’est intensifiée et la population a perdu espoir dans le processus. « Nous avons besoin de votre écoute », a dit Mme Akbar qui a indiqué, qu’avec un engagement régional et international revigoré, un nouvel espoir de paix est possible. Mais un processus précipité pourrait plonger le pays dans une guerre ouverte, a-t-elle prévenu. Elle a déploré la tendance montrant que les négociations sont accaparées par un groupe d’hommes issus de l’élite, dont certains ont commis des violences. « Tout accord qui exclurait le public le plus large serait certainement de courte durée et ne conduirait probablement pas à une paix durable », a-t-elle asséné
Elle a exhorté le Conseil à ne pas détourner les yeux alors qu’« on nous pousse à un accord qui est certain d’échouer. » Bâtir la paix doit être une entreprise nationale, pas seulement un accord entre élites, a-t-elle tranché. Le processus n’aura une chance de réussir que s’il est inclusif, représentatif de tous les Afghans et pas brutalement interrompu pour éviter les questions cruciales. La Présidente de la Commission a réclamé la participation des femmes, des minorités, des jeunes, de la société civile, des médias et des victimes au processus de paix. Elle a aussi demandé un quota d’au moins 30% pour les femmes, ainsi que des mesures en faveur de la parité.
Elle a avoué « sa stupéfaction et sa colère » de ne voir, à la récente Conférence de Moscou, qu’une seule femme, Mme Habiba Sarabi, parmi les hommes alors qu’il s’agissait de discuter de l’avenir du pays. « Les femmes afghanes ont combattu pour leurs droits depuis des décennies et ont fait des progrès considérables dans les domaines de l’éducation, du marché de l’emploi et de la participation politique », a-t-elle plaidé.
Mme Akbar a affirmé que les Afghanes et la société civile continuent, malgré la violence et la peur, de donner de la voix pour un cessez-le-feu, une solution politique au conflit et des droits pour tous les Afghans. Les exclure ou les marginaliser dans les discussions sur l’avenir du pays est non seulement « injuste et inacceptable », mais contraire à l’objectif d’une paix durable. Des programmes robustes de réparations et de réconciliation s’appuyant sur les communautés, la recherche de la vérité et la reconnaissance des victimes doivent être « les éléments clefs » de tout processus de paix. Les obligations juridiques en ce qui concerne les droits fondamentaux doivent être respectées par toutes les parties au processus de paix et par tout nouveau gouvernement. Cela inclut, a précisé la Présidente, un engagement en faveur de la Déclaration des droits de l’homme dans l’actuelle Constitution afghane et des traités internationaux sur les droits des femmes et des minorités, et l’égalité de tous les citoyens.
Mme Akbar a accepté l’idée d’une amnistie pour mettre fin à un conflit mais l’a rejetée pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les violations graves des droits de l’homme. L’impunité pour des crimes aussi odieux serait illicite et saperait la viabilité de la paix. La lueur d’espoir née des négociations ne pourra être préservée que si l’on offre aux Afghans la fin de cette violence implacable et un processus de paix qui tienne compte des préoccupations et des aspirations de toute la société, a insisté la Présidente de la Commission qui a salué le rôle accru de l’ONU dans le processus en cours.
L’Afghanistan s’est inquiété d’un nombre sans précédent d’incidents sécuritaires maintenant que les Taliban ont intensifié leurs opérations en visant « délibérément » tous ceux qui souhaitent un avenir radieux pour leur pays, dont les jeunes, les femmes et les acteurs de la presse libre. Ces attaques ciblées, a dénoncé l’Afghanistan, ont tué des journalistes qui essayaient d’apporter la vérité aux citoyens, des militants de la société civile qui soutenaient le peuple et des fonctionnaires qui ne faisaient que servir leur pays.
Au début du mois, Mursal Wahidi, Sadia Sadat et Shahnaz Raofi, jeunes journalistes de 20 ans, ont été assassinées à Jalalabad. Shukria Shams, Aziza Malikzada, Nargis Kohistani, Arsh Mayil et Khatera Mayil, quatre femmes et un enfant de trois ans ont perdu la vie dans un bus à Kaboul. Il faut se souvenir de ces noms et rechercher sans relâche « la paix qui protège nos acquis, notre jeune démocratie, nos droits universels et ceux accordés par l’Islam », a dit l’Afghanistan.
Ces assassinats atroces et la résurgence de la violence, a-t-il constaté, interviennent dans le contexte d’une des pires crises humanitaires. Illustrant son propos, l’Afghanistan a indiqué que 18 millions de ses citoyens, soit la moitié de la population, ont besoin d’une aide humanitaire, en raison de la sécheresse et du conflit. Le dernier Plan d’intervention humanitaire s’élève d’ailleurs à 1,3 milliard de dollar. Face à toutes ces difficultés, l’Afghanistan a estimé que seul un cessez-le-feu global permettra à tous les citoyens de se sentir protéger indépendamment de leur sexe, de leur appartenance ethnique ou de leur âge.
L’Afghanistan a remercié les États-Unis et le Qatar pour avoir facilité les négociations intra-afghanes mais a prôné « un optimisme prudent » tant que les Taliban n’auront pas traduit leurs engagements en actes concrets. Le pays s’est félicité de toutes les initiatives régionales et internationales pour appuyer la paix, citant entre autres la récente réunion de la Troïka élargie à Moscou et la Déclaration conjointe qui souligne l’importance de mettre en œuvre la résolution 2513 du Conseil de sécurité et qui s’oppose à la restauration de « l’Émirat islamique ».
Toute décision concernant la paix et le règlement politique doit être fondée sur le libre arbitre du peuple afghan, exprimé par le biais d’élections justes et garanties par les partenaires régionaux et internationaux, a insisté l’Afghanistan. Aucune paix ne sera durable sans la garantie de la protection des acquis obtenus ces 20 dernières années, dont l’ordre constitutionnel et la démocratie. L’Afghanistan a souhaité l’avènement d’une société qui défend les droits des femmes, des hommes et des groupes ethniques et d’une démocratie dans laquelle tous sont entendus, respectés et représentés. Dans ce contexte, le pays a assuré que son gouvernement continuera de remplir le mandat que le peuple lui a confié. Il a exhorté les Taliban à s'engager « véritablement » en faveur de la paix afin que « nous puissions voir un pays prospère, démocratique et pacifique ».
L’Estonie a noté à son tour une aggravation de la situation en Afghanistan depuis 10 ans. Elle s’est dite profondément troublée d’apprendre que la situation sécuritaire a atteint son pire niveau depuis le début du mandat de la MANUA. La récente vague d’attaques visant des civils est « indéfendable », a insisté l’Estonie qui a demandé des enquêtes sur ces assassinats, en particulier contre les hauts fonctionnaires, les défenseurs des droits humains et les journalistes. Les meurtres de civils peuvent constituer des crimes de guerre et doivent cesser immédiatement, a martelé la délégation. Soulignant que l’aggravation de la violence s’est accompagnée de la détérioration de la situation humanitaire à un niveau sans précédent, l’Estonie a jugé important de soutenir les efforts de la MANUA pour améliorer l’accès des personnes dans le besoin à l’aide humanitaire. Elle a aussi attiré l’attention sur l’impact « pénible » du conflit sur les enfants.
L’Estonie a réitéré l’appel à un cessez-le-feu immédiat, permanent et global, afin de soulager les souffrances du peuple afghan et de créer un environnement propice à une paix durable dans le pays, ainsi qu’à la stabilité dans la région. Les Taliban doivent respecter leurs engagements et mettre fin à la violence. Une paix durable, a prévenu l’Estonie, ne peut être obtenue que par un règlement politique « accepté » par toutes les parties prenantes, y compris les groupes marginalisés. Le processus de paix doit donc protéger et renforcer les droits de tous les Afghans, y compris les femmes, les jeunes et les minorités, et préserver les acquis de ces deux dernières décennies qui sont d’ailleurs protégés par la Constitution afghane. Avec l’Union européenne, l’Estonie s’est dite prête à aider les Afghans à poursuivre le processus de paix.
La Norvège a souligné la nécessité de mettre fin au conflit en Afghanistan, en confiant son « espoir et son angoisse » devant la situation actuelle. Le nombre de personnes ayant besoin d’une aide a doublé l’an dernier, a-t-elle déclaré, ajoutant que la moitié de la population afghane a besoin d’une aide. Sur le plan de la sécurité alimentaire, c’est la deuxième situation la plus grave au monde. La Norvège a déploré un niveau de violence qui reste très élevé, ainsi que la prise pour cible de hauts fonctionnaires, de journalistes et de défenseurs des droits humains. Elle a dénoncé les assassinats d’Afghans talentueux, qui avaient les compétences requises pour œuvrer au relèvement du pays.
La Norvège a souligné la nécessité d’établir les responsabilités pour ces violations, avant de dénoncer les attaques perpétrées contre les infrastructures de santé. Elle a appuyé les pourparlers de paix et appelé les acteurs à y participer de bonne foi. Elle a enfin plaidé pour la participation des femmes et des minorités, insistant sur le fait que les femmes doivent être à la table des négociations « chaque fois » que des décisions sont prises.
Le Niger a salué les efforts inlassables déployés par la MANUA pour la promotion de la paix, de la gouvernance et du développement en Afghanistan. Après avoir salué le courage et la détermination des organisations de défense des droits de l’homme pour leur contribution à la résolution définitive de la crise, le Niger a condamné dans les termes les plus forts les attaques visant les civils.
Mettant l’accent sur le caractère crucial des négociations intra-afghanes, le Niger a espéré que les dernières déclarations des différentes parties, visant à accélérer les pourparlers, se traduiront en actes concrets sur le terrain, notamment en ce qui concerne un cessez-le-feu durable. Il a ajouté que les attaques et autres actes d’intimidations à l’encontre des civils ne sauraient être utilisés comme un moyen de pression pour obtenir des concessions dans le cadre des négociations.
Le Niger a aussi salué l’engagement de plusieurs pays voisins et amis de l’Afghanistan à œuvrer pour trouver une solution pacifique durable à ce conflit qui n’a que trop duré. Il a insisté sur le fait que toute solution négociée doit inclure la protection des droits constitutionnels des femmes et de la jeunesse afghanes, de même que la préservation des acquis des deux dernières décennies, notamment les droits de l’homme et les droits des minorités, tels qu’ils figurent dans la Constitution.
Il est impératif, a conclu le Niger, que ces négociations abordent la question du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des anciens combattants, ainsi que la réforme du secteur de la sécurité. Dans l’optique de la reconstruction du pays, il est essentiel de fournir un appui économique aux secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures, et de l’agriculture, a encore insisté le Niger.
Le Viet Nam s’est dit est préoccupé par l’augmentation « alarmante » de la violence et du nombre des victimes civiles. Il a condamné les attentats commis par les Taliban et d’autres groupes terroristes contre des civils, y compris des femmes, des enfants, des étudiants, des professionnels de la santé et des fonctionnaires, ces derniers mois. Il a donc souligné l’importance d’un cessez-le-feu permanent et appelé les parties à surmonter leurs divergences pour parvenir à un accord dès que possible. Les négociations de paix ont besoin d’un environnement stable et propice pour réussir et ouvrir la voie à une solution politique durable, a dit le Viet Nam qui a salué la nomination de M. Jean Arnault en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour l’Afghanistan. Il faut, a insisté le Viet Nam, n’épargner aucun effort pour libérer les Afghanes de la peur et leur donner l’occasion de diriger leur pays sur un pied d’égalité avec les hommes.
Le Viet Nam a exhorté les parties à respecter le droit international humanitaire, à cesser immédiatement de prendre les personnes et les infrastructures civiles pour cible et à faciliter un accès sans entrave à l’aide humanitaire, en particulier dans le contexte de lutte contre la pandémie de COVID-19. Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour lutter contre la menace du terrorisme, de la criminalité et du trafic de drogue. Le Viet Nam a insisté auprès du Gouvernement afghan pour qu’il renforce ses efforts en faveur du développement économique et de la reconstruction du pays, tout en s’attaquant aux problèmes urgents tels que l’insécurité alimentaire et la COVID-19. Cette insécurité alimentaire ayant touché 16,9 millions de personnes, le Viet Nam a appelé les Nations Unies, les partenaires régionaux et internationaux à continuer d’augmenter leur aide humanitaire.
La Tunisie a regretté que les négociations entre les Taliban et le Gouvernement à Doha n’aient pas encore porté les fruits escomptés. Elle a déploré le niveau de violence très élevé dans le pays, avant de rappeler qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit. Toutes les allégations de violence commises contre les civils doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent être traduits en justice. La mission a déploré la prise pour cible des agents humanitaires, des journalistes et des spécialistes des questions religieuses, les attaques ayant été multipliées par deux depuis le début des pourparlers.
Il faut lutter contre le climat de peur et de violence, a déclaré la Tunisie, en demandant aux Taliban de cesser leurs attaques. Elle a plaidé pour un processus de paix contrôle et dirigé par les Afghans, avec la pleine participation des femmes. Tout accord de paix doit promouvoir les libertés fondamentales des femmes, ainsi que leur participation politique, a conclu la Tunisie.
La France a estimé que les nombreuses initiatives diplomatiques en cours sont précieuses pour relancer des discussions entre Afghans et conduites par eux dans le cadre du processus qui se déroule à Doha avec les équipes de négociations désignées par les deux parties. La participation pleine, active et effective des femmes à tous les formats du processus de paix est « une condition indispensable » de son succès à long terme, a ajouté la France. Après s’être inquiétée d’un niveau de violence qui est un obstacle à la paix, comme l’a souligné la Déclaration de la Troïka publiée à l’issue de la conférence de Moscou du 18 mars 2021, la France a appelé à la mise en place d’un cessez-le-feu conformément aux résolutions 2532 et 2565 du Conseil de sécurité. Elle a insisté sur le fait que la protection des civils, en particulier des femmes et des enfants, et des infrastructures civiles doit être une priorité absolue. Elle a ajouté que le respect du droit international humanitaire, des droits de l’homme et de la liberté de la presse, par toutes les parties n’est « pas négociable » et qu’il n’y aura pas d’impunité.
S’inquiétant de la situation humanitaire qui ne cesse de se détériorer, la France a noté qu’un enfant sur deux de moins de 5 ans sera en situation de malnutrition aigüe en 2021. La pandémie de COVID-19 a contribué à doubler en un an le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire, a relevé la France avant d’appeler à une mobilisation indispensable des donateurs. Elle a félicité l’Union européenne pour son engagement à débloquer la somme d’1,2 milliard d’euros sur quatre ans. La France a prévenu que la paix ne sera pas durable tant que le trafic de drogues continuera de gagner du terrain. La lutte contre la drogue dans toutes ses dimensions, depuis la prévention jusqu’à l’éradication de la production et des trafics, doit être une priorité, a-t-elle asséné.
Le Kenya s’est dit préoccupé par le fait que depuis septembre 2020, les attentats et les assassinats ciblés contre des civils, y compris des défenseurs des droits humains et des journalistes, n’aient cessé d’augmenter. Il a exhorté toutes les parties à cesser les hostilités, à mettre immédiatement fin aux attaques ciblées et à adopter le dialogue comme seul moyen viable de parvenir à une paix durable. Saluant les efforts régionaux et internationaux visant à soutenir le processus de paix, le Kenya a demandé au Gouvernement afghan de faire davantage pour lutter contre la culture de l’impunité, notamment en menant des enquêtes approfondies sur les homicides et d’autres formes de violence et en faisant la promotion de la justice. Les auteurs de tous ces attentats doivent être poursuivis, a tonné le Kenya.
Les parties afghanes, a-t-il poursuivi, doivent honorer leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris la protection des civils et la facilitation de l’accès humanitaire. Le Kenya a d’ailleurs regretté les retards dans l’aide, dans un contexte où environ 16,9 millions de personnes sont en situation de « crise » et « d’urgence ». Une paix durable en Afghanistan exige un cessez-le-feu permanent et global, ainsi qu’un règlement politique inclusif, a martelé le Kenya. Le processus de paix politique inclusif doit assurer une participation pleine, égale et significative des femmes, y compris au sein des deux équipes de négociation et du Haut Conseil pour la paix et la réconciliation nationale. Concluant, le Kenya a estimé que tout réexamen des mesures de sanctions contre les Taliban, prévues par la résolution 1988 (2011), doit être conforme à la résolution 2513 (2020) et se fonder sur l’engagement des Taliban à réduire leurs activités terroristes. Toute proposition de radier tel ou tel nom de la Liste des personnes visées par les sanctions doit être traitée « au cas par cas et sur le fond ».
Saint-Vincent-et-les Grenadines a estimé que le niveau de violence dans le pays est inacceptable et sape la confiance dans le processus de paix. La seule voie possible vers la paix est celle d’un processus contrôlé et dirigé par les Afghans aboutissant à un règlement politique et à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. La mission a jugé cruciale la pleine participation des femmes au processus de paix. Malgré l’accord entre les États-Unis et les Taliban en date du 29 février 2020 et l’entame des pourparlers de paix en septembre 2020, de nombreux défis subsistent, a reconnu la délégation. Elle a espéré que les parties s’engageront pleinement en faveur du processus.
Elle a souligné la nécessité d’une réponse humanitaire forte et d’une mobilisation des ressources nécessaires à son financement. Toutes les parties au conflit doivent s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et mieux protéger les civils. Saint-Vincent-et-les Grenadines a en outre demandé des mesures spécifiques pour la protection des femmes et des enfants. Il a invité le Gouvernement afghan à adopter une approche unifiée afin d’améliorer la qualité de vie de tous les Afghans. La mission a enfin salué la nomination de M. Jean Arnault en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour l’Afghanistan et les questions régionales.
L’Inde a regretté que l’ouverture des pourparlers intra-afghans n’ait pas abouti à une diminution de la violence. Dans ce contexte, elle a jugé urgent de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet pour réussir le processus de paix. L’Inde a souligné la nécessité de préserver les acquis des deux dernières décennies et mis l’accent sur les droits des femmes, des minorités et des personnes vulnérables. L’Inde a estimé que la pleine participation des femmes et des minorités ethniques et religieuses au processus de paix est « essentielle » pour préserver la démocratie et le pluralisme. Pour une paix durable en Afghanistan, les sanctuaires terroristes doivent être immédiatement démantelés et les chaînes d’approvisionnement terroristes rompues, a insisté l’Inde.
L’Inde a dit avoir engagé plus de 3 milliards de dollars en faveur du développement, de la reconstruction et du renforcement des capacités en Afghanistan, au cours des 20 dernières années. Nous venons, a-t-elle ajouté, de signer un protocole d’accord avec le Gouvernement afghan pour la construction du barrage de Shatoot, qui fournira de l’eau potable à Kaboul. Nous avons également lancé la phase IV de nos projets de développement communautaire à fort impact, soit plus de 100 projets d’une valeur de 80 millions de dollars répartis dans les 34 provinces afghanes. En outre, l’Inde a dit avoir offert 75 000 tonnes de blé pour lutter contre l’insécurité alimentaire ainsi que de 968 000 doses de vaccins « Made in India » pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
La Fédération de Russie a affirmé soutenir le processus de paix mené par les Afghans eux-mêmes. Elle a estimé que la Troïka, qui s’est réunie à Moscou le 18 mars dernier, a démontré sa capacité à donner un nouveau souffle au processus de règlement pacifique du conflit en Afghanistan. La Fédération de Russie a exhorté les parties afghanes à se montrer conciliantes pour assurer des progrès dans les pourparlers. Elle a plaidé pour que les autres efforts renforcent le travail de la Troïka qui rassemble aussi tous les voisins de l’Afghanistan “sans exception” ainsi que les États-Unis. En novembre 2018, a-t-elle rappelé, les représentants du Gouvernement afghan et des Taliban se sont retrouvés pour la première fois autour de la table. Il est donc indispensable d’intensifier les efforts régionaux et internationaux dont les modalités doivent être précisées.
Notant à son tour le niveau élevé des violences aujourd’hui, la Fédération de Russie a pointé un doigt accusateur sur la branche de Daech qui n’a pas renoncé à renforcer ses capacités et qui semble se préparer à s’attaquer à l’Asie centrale. Dans ce contexte, la Fédération de Russie a condamné un trafic de drogue qui alimente le terrorisme. C’est un défi pour l’Afghanistan et le monde, a-t-elle prévenu, déçue du retard dans la parution du rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Elle s’est dite surprise du silence sur cette question et toute absence de référence dans le rapport du Secrétaire général. Elle a appelé les Afghans à travailler ensemble, arguant que les solutions imposées de l’extérieur sont tout simplement « inadmissibles ».
Le Mexique a estimé que le statu quo dans les négociations ne doit pas compromettre les gains enregistrés en Afghanistan. Il a salué la nomination de M. Jean Arnault en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour l’Afghanistan et les questions régionales. Il a insisté sur le rôle des pays de la région pour instaurer un environnement propice aux efforts de paix. Il a regretté la sous-représentation des femmes dans les négociateurs et réclamé leur pleine participation au processus de paix. Le Mexique a souligné la nécessité de préserver les droits économiques et sociaux des femmes, des jeunes et des minorités, prévenant qu’il serait « inacceptable » de renoncer aux avancées de ces deux dernières décennies. Il a appelé à la lutte contre la « normalisation de la violence » et dénoncé les assassinats ciblés de juges, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme. Il a aussi souligné l’importance d’une stratégie globale contre le terrorisme.
La Chine s’est félicitée de ce que les parties soient toujours déterminées à rester à la table des négociations. Soulignant que le processus de paix doit être dirigé et contrôlé par les Afghans eux-mêmes, elle a insisté pour que l’avenir du pays reste entre les mains du peuple et qu’aucune solution ne soit imposée de l’extérieur. La Chine a appelé au soutien de la communauté internationale, estimant que la réunion de la Troïka élargie à Moscou a contribué à dégager un consensus et à aligner toutes les parties derrière les pourparlers de paix. Les conférences doivent donner des résultats tangibles et ne doivent en aucun cas convoquées « pour le plaisir de se réunir ».
La Chine a exhorté la communauté internationale à renforcer les capacités des forces de sécurité afghanes dans la lutte contre la criminalité organisée et la protection des civils. Elle a souhaité que l’on envisage « sérieusement » le retrait ordonné des troupes étrangères, qui « ne peuvent aller et venir comme elles veulent en Afghanistan ». Arguant de son soutien indéfectible au développement économique et durable de l’Afghanistan, la Chine a attiré l’attention sur l’aide qu’elle fournit en la matière, sans oublier sa contribution à la lutte contre la pandémie de COVID-19.
L’Irlande a jugé vital que les négociations de paix protègent les acquis durement acquis, ces deux dernières décennies et renforcent les droits fondamentaux. Elle a salué l’appui apporté aux négociations par la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, partenaire de longue date et principal donateur de l’Afghanistan. L’Irlande a souhaité à l’Afghanistan un avenir fondé sur l’égalité, la démocratie et la primauté du droit, arguant que seule une paix inclusive qui soutienne les droits inaliénables du peuple afghan, aura une chance de se pérenniser.
L’Irlande, qui s’est dite « fière » de coprésider le Groupe des Amis de la paix des Nations Unies, s’est engagée à faire en sorte que toutes les initiatives de paix incluent la participation des femmes. Leur présence réelle à la table des négociations est « fondamentale » pour le succès de tout processus de paix » a insisté l’Irlande, avant de s’avouer « très préoccupée » par le faible niveau de représentation des femmes, aux dernières réunions de Moscou. L’Irlande a rappelé que l’opinion de 51% de la population afghane ne peut être ignorée. La paix échouera si les droits des femmes ne sont pas garantis, a-t-elle prévenu. Condamnant le niveau extrêmement élevé de la violence auquel sont confrontés les femmes et les enfants et les difficultés pour les victimes de la violence sexiste d’accéder à la justice, l’Irlande a exhorté le Gouvernement afghan à renforcer la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes.
Le Royaume-Uni a jugé urgent que les efforts de paix s’accompagnent d’une réduction d’une violence, « effrayante ». Les Taliban, premiers responsables, doivent renoncer aux assassinats ciblés qui n’ont pour unique but que de saper les efforts de paix. La communauté internationale doit « marteler » ce message, a estimé le Royaume-Uni qui a ajouté que si les Taliban veulent jouer un rôle politique et obtenir la levée des sanctions, ils doivent œuvrer à l’avancement des négociations, renoncer à la violence et se séparer des terroristes, en particulier Al-Qaida.
Le Royaume-Uni a salué les efforts des États-Unis en vue de parvenir à un consensus et s’est félicité de la nomination de M. Jean Arnault en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour l’Afghanistan et les questions régionales. Les négociations de paix doivent être inclusives et préserver les libertés de tous les Afghans, y compris les femmes, les enfants et les minorités, a-t-il insisté, prévenant que le niveau du soutien international, y compris des bailleurs de fonds, en dépendra. Il faut une pleine participation des femmes aux négociations, a tranché le Royaume-Uni.
Les États-Unis ont qualifié d’ « inadmissible » la multiplication des attaques et des assassinats ciblant des civils. Pour qu’un accord de paix juste et durable soit trouvé, il est indispensable, ont-ils martelé, de respecter les droits universels de tous les Afghans, notamment des femmes et des enfants. Saluant le courage de ces femmes qui ont toujours milité en faveur d’une paix durable au péril de leur vie, les États-Unis ont promis de continuera de réclamer pour les femmes afghanes une participation à toutes les étapes des négociations et du processus de paix. Ils se sont dits particulièrement inquiets de la gravité de la crise humanitaire, accentuée par la sècheresse et la pandémie de COVID-19. Aujourd’hui, ont-ils relevé, 16,9 millions d’Afghans ont besoin d’une aide humanitaire dont 5,5 millions font face à une situation d’urgence car ils risquent de manquer de nourriture. Les États-Unis ont dit avoir mobilisé 275 millions de dollars pour l’aide humanitaire et 39 millions pour la lutte contre la pandémie de COVID-19 en Afghanistan.