Session de 2021,
Forum sur le suivi du financement du développement, 1re & 2e séances – matin & après-midi
ECOSOC/7035

Conseil économique et social: le forum sur le suivi du financement du développement s’ouvre sur des appels à un accès aux vaccins et un allégement de la dette

Le forum du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le suivi du Programme d’action d’Addis-Abeba relatif au financement du développement s’est ouvert aujourd’hui avec des appels insistants en faveur d’un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19, d’un allégement de la dette souveraine et d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD).  « Depuis le début de la pandémie il y a un an, aucun élément de notre réponse multilatérale ne s’est déroulé comme prévu », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, qui a appelé à une « énorme poussée au plus haut niveau politique » pour se hisser à la hauteur des défis.

Premier orateur de la cinquantaine de délégations à s’être exprimées, le Premier Ministre du Pakistan, dont le pays préside l’ECOSOC, a clairement posé les enjeux de ce forum qui se tient en présentiel et en virtuel jusqu’au 15 avril.  Ce forum est l’occasion d’adopter des décisions sur les moyens de mobiliser les fonds dont les pays en développement ont besoin pour se remettre de la récession induite par la COVID-19 et revenir sur la voie de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a déclaré le Premier Ministre.

Alors que son pays est confronté à une troisième vague de la pandémie, il a appelé à une accélération de la production du vaccin et dénoncé, à l’instar du Bangladesh et du Panama, le « vaccinationalisme ».  La Chine et la Fédération de Russie parmi d’autres, ont demandé que le vaccin soit considéré comme « un bien public mondial », tandis que l’Autriche a demandé un renforcement du Mécanisme COVAX par le biais duquel un peu plus de 30 millions de doses de vaccin ont été administrées dans 54 pays.

Mais la vaccination a été « le premier échec du multilatéralisme », a tranché le Secrétaire général: « 10 pays seulement représentent 75% de toutes les vaccinations.  Or, l’économie mondiale et le bien-être mondial ne seront rétablis que lorsque nous sortirons tous de la pandémie », a renchéri le Président de l’Assemblée générale.  M. Volkan Bozkir a averti que les approches « sporadiques, pays par pays » ne feront que prolonger la crise et peser sur tous les systèmes et toutes les économies.

Le Secrétaire général a diagnostiqué le même manque de solidarité dans les plans de relance de centaines de milliards de dollars dans certains pays alors que de nombreux pays en développement font face à un fardeau de la dette « considérable ».  Aujourd’hui, de nombreux gouvernements doivent faire un choix entre payer le service de la dette et sauver des vies, s’est alarmé M. Guterres.  Cette question de la dette a été au cœur de la plupart des interventions, les délégations saluant notamment l’extension par le G20 de son initiative de suspension du paiement du service de la dette jusqu’à la fin de cette année.

Le Secrétaire général a souhaité que cette extension aille jusqu’en 2022, et qu’elle s’élargisse, selon les mots du Pakistan et du Nigéria, à tous les pays vulnérables, y compris les pays à revenu intermédiaire qui abritent 60% des pauvres du monde, ont ajouté la Ministre des affaires étrangères de la Jamaïque et le Secrétaire général.  Le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (OASIS), est allé plus loin, réclamant un allégement de la dette « sur mesure » pour des pays comme le sien.

Toutes les délégations ont salué la proposition du Fonds monétaire international (FMI) de consacrer 650 millions de dollars à de nouveaux droits de tirage spéciaux afin de desserrer l’étau budgétaire.  Le FMI, la Banque mondiale et d’autres banques de développement ont désormais un plafond suffisant pour élargir l’accès aux financements concessionnels, a noté le Premier Ministre pakistanais, jugeant que la prochaine reconstitution de l’Association internationale de développement (IDA) devrait être portée à 60 milliards de dollars.  Pour élargir réellement cet accès, il faut renoncer au critère du revenu par habitant et se fonder sur un indice de vulnérabilité multidimensionnel, ont plaidé les pays à revenu intermédiaire. 

Enfin, de nombreux orateurs ont appelé les pays donateurs à s’acquitter de leurs engagements au titre de l’aide publique au développement (APD), à commencer par le Secrétaire général qui l’a jugée « plus importante que jamais ».  Nous avons atteint la cible d’allouer au moins 0,7% de notre PIB à l’APD, a rappelé le Ministre danois de la coopération au développement, en soulignant « l’importante responsabilité » des pays riches.  Cette responsabilité s’applique aussi à l’action climatique, a rappelé, à son tour, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda qui s’est attardé sur l’engagement que les pays développés ont pris, en vertu de l’Accord de Paris, de mobiliser 100 milliards de dollars par an.

FORUM DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL SUR LE SUIVI DU FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT

Déclarations d’ouverture

M. IMRAN KHAN, Premier Ministre du Pakistan, a estimé que les délibérations du forum de cette année sont d’autant plus cruciales que le monde lutte contre le coronavirus et ses énormes conséquences socioéconomiques.  Le Pakistan, a-t-il affirmé, a contenu les deux premières vagues du virus grâce à une politique de « confinement intelligent ».  Il a en outre mis en œuvre un programme d’urgence de 8 milliards de dollars pour soutenir les populations pauvres et vulnérables, tout en maintenant l’économie à flot. 

Malheureusement, a concédé M. Khan, le pays est aujourd’hui confronté à une troisième vague du virus et il lui faudra « beaucoup de chance » pour la vaincre.  Dans ce contexte, la communauté internationale doit veiller à ce que le vaccin soit accessible à tous, partout, dans les plus brefs délais, faute de quoi le virus « se promènera et reviendra », a plaidé le dirigeant.  Appelant à une accélération de la production du vaccin, il a souhaité que les restrictions en matière de brevets et de transfert de technologie soient levées.  Il a également dénoncé le « vaccino-nationalisme » et les restrictions à l’exportation, de même que l’utilisation du vaccin pour avancer des objectifs nationaux de politique étrangère. 

Pour M. Khan, ce forum est l’occasion d’adopter des décisions sur les moyens de mobiliser les fonds dont les pays en développement ont besoin pour se remettre de la récession induite par la COVID-19 et revenir sur la voie de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Rappelant la proposition qu’il a lancée en avril sur une initiative mondiale d’allégement de la dette, il s’est réjoui de voir que la décision du G20 de suspendre la dette a été prolongée.  Selon lui, le champ d’application de cette suspension doit être élargi pour englober tous les pays vulnérables, en particulier les petits États insulaires en développement (PEID).  Il est également nécessaire que les créanciers privés participent aux efforts d’allégement de la dette et à sa restructuration. 

À cet égard, M. Khan a salué la proposition du Directeur général du Fonds monétaire international (FMI) de consacrer 650 milliards de dollars à de nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS) et le soutien apporté par les plus grands actionnaires, notamment les États-Unis, la Chine, l’Union européenne et le Japon.  Le FMI, la Banque mondiale et d’autres banques de développement ont désormais un plafond suffisant pour élargir les financements concessionnels, a-t-il noté, jugeant que la prochaine reconstitution de l’Association internationale de développement (IDA) devrait être portée à 60 milliards de dollars.  De plus, les pays en développement devraient être en mesure d’emprunter sur les marchés avec les faibles taux d’intérêt mis en place dans les pays développés.  De l’avis du Premier Ministre pakistanais, la facilité de liquidité et de durabilité, proposée par la Commission économique pour l’Afrique, pourrait être un moyen d’y parvenir. 

À cet égard, a-t-il relevé, le Groupe sur la responsabilité financière, la transparence et l’intégrité (FACTI) a proposé 14 recommandations pour stopper la fuite de milliers de milliards de dollars des pays en développement.  Ces recommandations devraient être approuvées par l’ONU et toutes les institutions financières, a estimé M. Khan, ajoutant que les avoirs volés dans les pays en développement doivent être restitués « immédiatement et sans condition ».  Il a par ailleurs approuvé la proposition américaine sur un impôt minimum global sur les sociétés, tout en estimant qu’un moratoire devrait être déclaré sur les réclamations exorbitantes adressées à certains pays en développement dans les différends relatifs aux investissements. 

M. Khan a ensuite assuré que le défi posé par la crise de la COVID-19 est une excellente occasion de « reconstruire en mieux ».  Nous devons la saisir pour faire de l’économie mondiale une économie axée sur le développement et durable sur le plan environnemental, a-t-il souligné.  Faisant remarquer que les émissions de gaz à effet de serre du Pakistan sont parmi les plus faibles au monde, il a déploré que son pays figure parmi les plus vulnérables et les plus gravement touchés par la crise climatique.  Pour y faire face, il a dit avoir lancé un programme ambitieux visant à créer un Pakistan « vert » grâce notamment au reboisement.  Ce plan prévoit la plantation de 10 milliards d’arbres au cours des trois prochaines années et introduit dans le même temps des énergies renouvelables, des véhicules électriques et un moratoire sur les nouvelles centrales au charbon. 

À cette aune, le dirigeant a exhorté les pays développés à honorer leurs engagements au titre de l’Accord de Paris sur le climat et à tenir leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an.  Il a également souhaité que 50% de cette somme soit consacrés aux programmes d’adaptation des pays en développement.  Avant de conclure, M. Khan a observé que les Nations Unies sont bien placées pour coordonner la mise en œuvre d’un plan de transition vers une économie mondiale verte.  Pour ce faire, il a appelé de ses vœux la création par l’ONU d’un mécanisme inclusif et multipartite.  « Nous sommes à un moment critique de l’histoire du monde », a-t-il insisté, enjoignant tous les pays à « renoncer aux rivalités de pouvoir et à la concurrence géopolitique » et à opter pour une coopération internationale inconditionnelle. 

« Depuis le début de la pandémie il y a un an, aucun élément de notre réponse multilatérale ne s’est déroulé comme prévu », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. ANTÓNIO GUTERRES.  Plus de 3 millions de personnes ont perdu la vie, 120 millions d’autres sont tombées dans l’extrême pauvreté et l’équivalent de 255 millions d’emplois à temps plein ont été perdus.  « La crise est loin d’être terminée. »  M. Guterres a estimé que le premier échec du multilatéralisme a été la vaccination, puisque 10 pays seulement représentent 75% de toutes les vaccinations dans le monde. 

« Des lacunes dans l’effort de vaccination sont des menaces pour tous. »  Selon certaines estimations, le coût global d’un accès inégal aux vaccins et d’une accumulation excessive de vaccins par certains pays serait de 9 000 milliards de dollars.  Le Secrétaire général a vu le même manque de solidarité dans les plans de relance, s’élevant à des centaines de milliards de dollars dans certains pays alors que de nombreux pays en développement font face à un fardeau de la dette si lourd qu’ils ne pourront pas atteindre les objectifs de développement durable.  « Aujourd’hui, de nombreux gouvernements doivent faire un choix entre payer le service de la dette et sauver des vies. »

Nous sommes réunis aujourd’hui pour élaborer une réponse et un relèvement équitable, durable et résilient, a déclaré le Secrétaire général, en demandant une action urgente dans six domaines.  « Premièrement, les vaccins doivent être disponibles pour tous les pays qui en ont le besoin. »  Il a souligné l’importance de remédier au déficit financier du Mécanisme COVAX.  Deuxièmement, nous devons inverser la tendance à la baisse des financements concessionnels, y compris pour les pays à revenu intermédiaire, a poursuivi M. Guterres.  Jugeant l’aide au développement plus importante que jamais, il a exhorté les donateurs à faire plus.  Il a salué les appels récents pour de nouveaux droits de tirage spéciaux et leur allocation aux pays qui en ont besoin. 

« Troisièmement, nous devons nous assurer que les ressources vont là où elles sont le plus nécessaires. »  Rappelant que les personnes les plus riches au monde ont vu leur fortune augmenter de près de 5 000 milliards de dollars, il a exhorté les gouvernements à considérer d’imposer un impôt à « ceux qui ont profité de la pandémie », pour réduire les inégalités extrêmes.  « Quatrièmement, nous devons répondre à la crise de la dette avec une suspension du service de la dette, des allégements et des liquidités pour les pays qui en ont besoin. »  Il a salué l’extension par le G20 de son initiative de suspension du service de la dette jusqu’à la fin de cette année, avant de souhaiter une extension jusqu’en 2022. 

Le Secrétaire général s’est aussi dit encouragé par l’appel à appuyer les pays à revenu intermédiaire, qui abritent 60% des pauvres du monde.  « Nous devons aller au-delà de l’allégement de la dette », a-t-il déclaré, en demandant des mesures fortes.  Il a plaidé pour le renforcement de l’architecture internationale de la dette pour mettre fin aux crises mondiales de la dette.  « Cela commence par un dialogue ouvert, assorti d’un calendrier, pour instaurer confiance et transparence. »  Le Secrétaire général a insisté sur l’importance d’une approche inclusive associant créanciers privés et visant à corriger des faiblesses de longue date. 

« Cinquièmement, nous devons investir sur les personnes », a-t-il affirmé, en appelant à un nouveau contrat social, basé sur la solidarité et des investissements dans l’éducation, l’emploi décent et la protection sociale.  Sixièmement, il a demandé une relance économique équitable et durable, conforme aux objectifs de développement durable et à l’Accord de Paris sur le climat.  Il a indiqué que 2,5% seulement des fonds pour le relèvement sont climat-compatibles.  Nous devons parvenir à zéro émission d’ici à 2050, a-t-il dit, en appelant à une exécution immédiate de l’engagement à mobiliser 100 milliards de dollars par an.  Le Secrétaire général a exhorté les pays développés à augmenter leurs contributions financières aux efforts de renforcement de la résilience et d’adaptation pour qu’elles représentent 50% de l’effort financier climatique total.  « Pour répondre aux défis du futur, y compris ceux révélés par la pandémie, nous avons besoin d’une énorme poussée au plus haut niveau politique », a souligné le Secrétaire général.

La pandémie de COVID-19, a souligné à son tour M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a provoqué la contraction de l’économie la plus grave depuis 90 ans.  Mais aujourd’hui, a-t-il estimé, nous avons l’occasion de jeter les bases d’une bonne relance, fondée sur l’égalité, la durabilité et la résilience.  Il faudra néanmoins, a prévenu le Président, une volonté politique « ambitieuse », une mobilisation « incroyable » de ressources et une approche « impliquant toute la société ».  Les financements publics et la viabilité de la dette doivent être assurés, les services sociaux, élargis, les inégalités, réduites, et la résilience climatique et le développement à faible émission de carbone, intégrés. 

Le Président a fait observer qu’en août 2020, 20 000 milliards de dollars ont été consacrés à la riposte mondiale contre la COVID-19 mais que 8,5 milliards seulement ont été alloués 91 pays les plus vulnérables au monde.  Dans les pays les moins avancés (PMA), c’est moins de 6,90 dollars par habitant.  L’on estime, a alerté le Président, qu’il faudra au moins cinq ans aux PMA et aux petits États insulaires en développement pour revenir sur la voie des progrès socioéconomiques.

L’économie mondiale et le bien-être mondial, a-t-elle souligné, ne seront rétablis que lorsque « nous sortirons tous » de la pandémie, et les approches « sporadiques, pays par pays » ne feront que prolonger la crise et peser sur tous les systèmes et toutes les économies.  Au nom des PMA, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement, le Président a fait, à son tour, quelques recommandations: avancer dans l’élaboration de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle; aller au-delà de la suspension de la dette et viser l’annulation et la mise sur pied de mécanismes de restructuration de la dette; assurer un accès rapide et élargi aux financements concessionnels; travailler à l’expansion ou à la redistribution des liquidités par de nouveaux droits de tirage spéciaux; et honorer les engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD), dont la promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter aux impacts des changements climatiques.

Le résultat de ce forum, a conclu le Président, servira aux réunions prévues sur les pays à revenu intermédiaire et les PMA.  La COVID-19, a-t-il ajouté, met à l’épreuve comme jamais notre engagement en faveur du multilatéralisme, de la citoyenneté mondiale et de la solidarité.  Profitons de cette crise, pour nous mettre sur un chemin durable et résilient, démontrer notre force et la pertinence du multilatéralisme, et édifier un monde que nous léguerions « fièrement » aux générations futures.

Débat spécial sur le « Financement de la relance post-COVID-19 »

Au nom des pays les moins avancés (PMA), M. LAZARUS McCARTHY CHAKWERA, Président du Malawi, a demandé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de suspendre temporairement l’application des Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).  Parmi ses priorités, il a cité l’annulation totale des dettes bi- et multilatérales et des dettes commerciales des PMA, un moratoire sur le paiement du service de la dette « avec effet immédiat » et la réaffectation des droits de tirage spéciaux.  Les partenaires au développement doivent aligner leurs stratégies avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont l’engagement lié à l’APD.  Ils devraient ne plus oublier leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique.  Le Président a également insisté sur les nouveaux instruments financiers, y compris les plateformes numériques de financement. 

M. CARLOS ALVARADO QUESADA, Président du Costa-Rica, a salué les plans de relance importants adoptés par certains pays, avant d’ajouter que tous les pays n’en ont pas les capacités financières.  Passant en revue la réponse multilatérale, il s’est demandé: « Avons-nous fait suffisamment?  La réponse est non, nous avons fait trop peu et trop tard », a-t-il tranché.  Il a souligné l’importance des mesures de stabilisation de l’économie mondiale, indiquant que les banques régionales et internationales font tout ce qui est en leur pouvoir.  « À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », a déclaré le Président, en mettant en garde contre tout recul du développement durable.  Il a réclamé des investissements et des prêts à des taux préférentiels pour aider les pays qui ont des marges de manœuvre financière limitées.  « Aucun pays ne doit être exclu d’un financement juste au service du développement », a martelé le Président, en souhaitant que les pays dotés de « liquidités abondantes » fassent des propositions concrètes pour aider les pays en développement.

M. MOKGWEETSI ERIC KEABETSWE MASISI, Président du Botswana, a dénoncé l’arrivée tardive des vaccins en Afrique.  Il a appelé à une réponse sanitaire bien coordonnée, abordable et accessible.  Il a aussi voulu que l’on renforce les options politiques existantes afin de les rendre robustes, plus efficaces, plus inclusives et plus durables.  Il a appelé tous les créditeurs à travailler avec chaque gouvernement pour leur ménager un espace budgétaire.  Les gouvernements et les banques centrales doivent se mettre d’accord sur des politiques financières « novatrices » pour soutenir les politiques de relèvement à long terme. 

Le Président a en outre souligné l’importance du renforcement des capacités pour les pays comme le Botswana.  Nous avons su, a-t-il affirmé, puiser dans notre riche expérience de la lutte contre le VIH/sida, accumulée ces 40 dernières années.  Un plan de relèvement et de transformation économique a été lancé et en mars dernier, un plan de relance du secteur privé a été mis en route, en partenariat avec l’ONU, afin de soutenir le secteur informel.  Mais ces interventions ont augmenté les dépenses et creuser le déficit budgétaire, obligeant le Gouvernement à emprunter sur le marché national et international.  Comme ces emprunts ne dépassent le plafond de 40% du PIB, les négociations sur un soutien budgétaire avec la Banque mondiale et des autres partenaires sont sur la bonne voie.  Une partie des futurs financements devrait d’ailleurs servir à l’achat des vaccins, a indiqué le Président. 

M. IVAN DUQUE MARQUEZ, Président de la Colombie, a noté que la crise de la COVID-19 a jeté une lumière crue sur les vulnérabilités en matière de développement durable.  À ses yeux, la réponse ne peut être séparée du Programme 2030, qui est « l’instrument le plus efficace pour lutter contre la santé sanitaire, la crise environnementale, la pauvreté et les écarts sociaux ».  Dans ce cadre multilatéral, les pays dont les économies sont plus fortes devraient soutenir les économies émergentes, a-t-il plaidé.  De même, les organisations financières internationales doivent faire preuve d’innovation et de souplesse pour financer cette relance.  Pour sa part, a dit le Président, la Colombie s’emploie à protéger la santé de ses citoyens et son tissu social, tout en développant des outils pour réactiver sa capacité de production, ce qui lui a permis d’avancer vers la réalisation des objectifs de développement durable.  Malgré les défis, a-t-il souligné, la Colombie n’a pas régressé socialement.  Aujourd’hui, elle vient de lancer un plan de relance économique ambitieux et durable qui comprend 551 projets, pour un investissement total de 144 milliards de pesos.  Avec ce plan, nous espérons créer plus de 2,6 millions d’emplois formels, a affirmé le Président. 

Pour mettre en œuvre cet engagement, a-t-il dit, nous avons sollicité le précieux soutien du système des Nations Unies.  Dans le cadre de la coopération au développement durable 2020-2023, nous pouvons générer des synergies au bénéfice de toute la population de notre pays, a-t-il dit, invitant la communauté internationale à « travailler ensemble, dans la solidarité et la coopération » pour survivre à la pandémie.  Enfin, le Président a espéré que 2021 sera « l’année mondiale de la vaccination, d’une relance massive et sûre, et d’une transformation sociale durable ».

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (OASIS), M. GASTON BROWNE, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a prévenu que la pandémie, conjuguée aux défis mondiaux, représente le plus grand danger de tous les temps.  Le multilatéralisme et le soutien de la communauté internationale sont plus que jamais essentiels pour ne pas « jeter dans l’oubli » les petits États insulaires en développement.  Le Premier Ministre s’est élevé contre le « vaccinationalisme » et a salué les efforts de Cuba pour développer un vaccin, lequel vient de faire l’objet « d’excellents commentaires » de la part de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). 

Intrinsèquement sensibles aux chocs économiques et financiers externes, les petits États insulaires font désormais face à des niveaux « élevés » et à des perspectives de croissance économique « difficiles », a poursuivi le Premier Ministre qui a encouragé les gouvernements à agir d’urgence pour reprendre le trafic aérien, craignant pour le secteur porteur du tourisme.  Notre but, a-t-il dit, doit être d’éviter une décennie perdue, qui empêcherait tout espoir de mettre en œuvre le Programme 2030 ou les engagements de l’Accord de Paris sur le climat.  Le Premier Ministre a ainsi estimé que les nouveaux droits de tirage spéciaux doivent être complétés par une augmentation significative des ressources offertes par les banques de développement. 

Le G20, les créanciers commerciaux, bilatéraux et privés, devraient envisager d’accorder un allégement de la dette « sur mesure » pour les petits États insulaires.  Le Club de Paris et les institutions financières internationales, les donateurs et autres créanciers devraient cette année renoncer au remboursement de leur dette voire annuler la dette, à long terme, a dit le Premier Ministre.  Il a aussi réclamé des instruments financiers novateurs et l’accès des pays comme le sien à l’APD.  Compte tenu de l’importance du financement climatique pour les PEID, le Premier Ministre n’a pas oublié de rappeler aux pays développés leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an. 

M. MANUEL MARRERO CRUZ, Premier Ministre de Cuba, a constaté que la crise liée à la COVID-19 a exacerbé les inégalités entre les pays développés et les pays en développement, démontrant la nécessité de « changer l’architecture antidémocratique mondiale ».  Dans le contexte actuel, a-t-il souligné, les pays en développement font face à des défis multiples.  Il leur faut en effet compenser les lacunes sanitaires, relever leur économie, lutter contre le chômage et faire reculer la pauvreté, autant d’obstacles qui mettent en péril la mise en œuvre du Programme 2030.

Dans le même temps, a regretté le dirigeant, certaines puissances, au lieu d’augmenter leur aide publique au développement, dépensent des milliards de dollars dans leurs systèmes militaires et imposent des mesures coercitives unilatérales qui violent la Charte de l’ONU et le droit international.  Le Premier Ministre a rappelé à cet égard que Cuba continue de fait face à un « embargo agressif » des États-Unis et que la « politique criminelle » menée par ce pays demeure le principal obstacle au développement de l’île.

Vingt-cinq ans après la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Cycle de négociations de Doha pour le développement reste dans l’impasse, a déploré le Premier Ministre.  En conséquence, les traitements préférentiels « demeurent un rêve » et on s’écarte de plus en plus des objectifs du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Or, a-t-il souligné, il est plus que jamais urgent de soutenir les pays en développement, notamment en allégeant leur dette, en facilitant le transfert de technologie, en les aidant à accéder aux marchés, en renforçant leurs capacités et en intensifiant la coopération Nord-Sud.  Il faut en priorité trouver une solution au problème de la dette extérieure qui va grandissant, sapant toute possibilité de développement social, a martelé le Premier Ministre.

Pour M. MOEKETSI MAJORO, Premier Ministre du Lesotho, il incombe maintenant aux dirigeants politiques et commerciaux de réinvestir dans des stratégies de relance durables et inclusives afin d’accélérer les progrès vers la pleine mise en œuvre du Programme 2030.  La découverte des vaccins contre la COVID-19 a redonné l’espoir mais, a souligné le Premier Ministre, il faut que toutes les populations du monde y aient accès.  Il a donc soutenu le Mécanisme COVAX, avant d’insister sur l’APD et de souligner que l’Initiative pour l’allégement de la dette des pays pauvres très endettés (HIPC) reste « inachevée ».  En effet, s’est-il expliqué, des pays comme le Zimbabwe et le Soudan, prévus dans le cycle, doivent encore y accéder.  Le Lesotho a encouragé tous les créanciers commerciaux et privés à prendre des mesures plus audacieuses pour suspendre le paiement du service de la dette voire l’annuler.  Il a aussi plaidé pour davantage d’investissements directs étrangers.

Mme JUTTA URPILAINEN, Commissaire européenne en charge des partenariats internationaux, a noté que la COVID-19 a amplifié les défis liés à la réalisation des objectifs de développement durable.  Dans ce contexte, l’Union européenne œuvre pour un redressement à la fois vert, numérique, équitable et résilient, a-t-elle indiqué, rappelant qu’en mai 2020, la Présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a appelé à une initiative de relance mondiale prévoyant un allégement de la dette et un investissement dans les objectifs de développement durable.  À cette fin, le dispositif « Team Europe » a mobilisé plus de 40 milliards d’euros pour soutenir la riposte à la COVID-19 des pays partenaires de l’Union européenne (UE).  Nous avons également stimulé les efforts mondiaux d’allégement de la dette et travaillé avec acharnement en faveur de la « solidarité vaccinale » à travers COVAX, a ajouté la Commissaire européenne.

Mais la communauté internationale doit faire davantage, a souligné la Commissaire.  Il faut faire revenir la dette « à des niveaux soutenables », tout en facilitant les transitions verte et numérique, et en luttant contre les inégalités mondiales pour « reconstruire en mieux ».  À cet égard, a-t-elle fait remarquer, l’UE est le premier donateur d’aide publique au développement (APD) qui néanmoins ne peut à elle seule combler le déficit de financement des objectifs de développement durable.  La Commissaire a jugé qu’une reprise durable et à long terme nécessite des ressources à la fois publiques et privées, « des ressources canalisées vers les bonnes opportunités d’investissement ».

L’Union européenne est devenue le plus grand fournisseur de subventions pour la mobilisation des ressources, s’est enorgueillie la Commissaire, y voyant une confirmation de l’engagement pris dans le cadre de l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba.  Nous devons générer plus de revenus et, tout aussi important, nous devons lutter contre l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et la corruption, a-t-elle poursuivi, avant de conclure sur la nécessité d’une action collective.  À l’heure actuelle, alors qu’il semble que le Programme 2030 est presque hors de portée, nous devons nous souvenir que nous sommes dans le même bateau.  « En tant que partenaires, continuons à travailler ensemble pour une reprise mondiale qui ne laisse personne de côté », a conclu la Commissaire. 

Mme AUŠRINĖ ARMONAITĖ, Ministre de l’économie et de l’innovation de la Lituanie, a voulu que l’on considère la pandémie comme un défi certes mais aussi comme une chance, celle de créer de nouvelles capacités de production et d’allouer des ressources financières à un relèvement résilient et inclusif.  Pour un tel relèvement, il faut un accès juste et équitable aux vaccins, grâce aux partenariats.  Les négociations sur l’approvisionnement en vaccins des 27 pays de l’Union européenne ont permis de garantir plus de 2,6 milliards de doses et certains pays pourront partager leurs doses avec des pays partenaires, a souligné la Ministre.  Elle a tout de même estimé que la mobilisation de ressources nationales est l’un des piliers les plus « solides » du financement du développement, insistant sur des investissements verts, l’accès à la technologie numérique et la protection des droits humains.  La Ministre s’est enorgueillie de la bonne tenue de l’économie lituanienne face à la pandémie.  Nous sommes l’un des deux pays de l’Union européenne à ne pas avoir vu son PIB décroître en 2020, a affirmé la Ministre.

Mme HALA EL-SAID, Ministre du plan et du développement économique de l’Égypte, a déploré que les avancées enregistrées en matière de développement durable aient été réduites à néant par la flambée de COVID-19, remettant sur le devant de la scène les risques de pauvreté aiguë.  Les secousses liées à la pandémie ont prouvé qu’il faut concentrer les efforts sur les objectifs de développement durable et sur une reprise verte et durable des économies.  La Ministre a estimé que les investissements publics doivent aller prioritairement au soutien des plus vulnérables, mais aussi au renforcement de la résilience, à l’amélioration des infrastructures et à la promotion d’une dynamique économique verte. 

En outre, a ajouté la Ministre, les événements récents ont démontré qu’il convient de faciliter les partenariats entre les secteurs public et privé.  À cette fin, l’Égypte a lancé un fonds souverain pour multiplier les investissements.  Dans le contexte actuel, a encore plaidé la Ministre, il importe de renforcer la coopération internationale et développer, ce faisant, un cadre holistique fondé sur l’équité et sur les capacités de tous.  L’ambition nécessite l’engagement de toutes les parties prenantes, et surtout des pays développés que la Ministre a invités à assurer des financements prévisibles. 

Mme KARINA GOULD, Ministre du développement international du Canada, a estimé que les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris doivent guider la réponse internationale à la pandémie.  Le Canada, a-t-elle rappelé, a participé à l’initiative du G20 sur la suspension du service de la dette du G20.  Nous sommes en faveur de mécanismes pour une gestion efficace de la dette et le développement durable, a déclaré la Ministre.  Le Canada, a-t-elle aussi notifié, a versé 3 milliards de dollars aux banques fiduciaires pour élargir l’accès aux taux préférentiels.  Il faut tout faire, a-t-elle conclu, pour que la pandémie n’annihile pas les décennies de progrès en matière de développement.

M. CARLOS DOMINIGUEZ, Ministre des finances des Philippines, a estimé que la disponibilité des vaccins contre la COVID-19 est source d’espoir pour le monde.  Toutefois, au moment où les pays se précipitent pour vacciner leurs citoyens, ces vaccins deviennent une nouvelle source d’inégalités entre les économies les plus riches et les plus modestes.  Dans ce contexte, a-t-il observé, le Mécanisme COVAX s’est avéré juste et efficace.  Mais un cadre de coopération bien plus large est nécessaire dans cette bataille mondiale, a souligné le Ministre, avant d’appeler les pays riches, les institutions financières multilatérales et les organisations internationales à garantir l’accessibilité des vaccins aux pays à faible revenu. 

Remerciant les partenaires multilatéraux pour leur soutien financier et souple au plus fort de la pandémie, le Ministre a souligné l’importance de la coopération trilatérale entre la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque asiatique d’investissement, laquelle a soutenu le programme national de vaccination.  Y voyant un excellent exemple de coordination entre partenaires de développement, il a jugé que les organisations internationales peuvent en tirer des leçons en matière d’assistance.  À ses yeux, ce n’est que par la distribution équitable des vaccins que le monde pourra se remettre de cette pandémie.  Mais le travail ne s’arrête pas là, a averti le Ministre, appelant les pays à l’entraide pour accélérer le retour du monde aux niveaux pré-COVID-19 et relever ensemble ces « défis herculéens ».

M. MAMBURY NJIE, Ministre des finances et de l’économie de la Gambie, a indiqué que son gouvernement a alloué des ressources budgétaires équivalant à 0,5% de son PIB au secteur de la santé pour faire face à la pandémie.  Il a précisé que son pays a commencé la campagne de vaccination, par les travailleurs essentiels et les personnes âgées et vulnérables.  Il n’a pas caché les contraintes financières et le fardeau de la dette auxquels fait face son pays comme beaucoup d’autres en développement.  Le Ministre a donc réclamé un accès à des liquidités suffisantes, grâce aux droits de tirage spéciaux, et une redistribution de ces doits aux pays en développement et vulnérables, y compris les pays à revenu intermédiaire. 

Le Ministre a aussi réclamé l’extension de l’initiative de suspension du service de la dette et souligné la nécessité pour tous les créanciers bilatéraux et privés de s’accorder aussi vite que possible sur un cadre commun pour résoudre les questions relatives au paiement de la dette.  Il faut aussi, a conclu le Ministre, renforcer la coopération internationale dans la lutte contre les flux financiers illicites et pour l’accroissement de l’aide publique au développement.

M. AUGUSTO SANTOS SILVA, Ministre d’État et Ministre des affaires étrangères du Portugal, a estimé que les objectifs de développement durable sont la meilleure feuille de route pour l’humanité.  C’est la raison pour laquelle le Portugal, a-t-il dit, consacré 60% de son aide publique au développement aux pays les moins avancés et 20% aux pays à faible revenu.  La coopération internationale portugaise porte principalement sur la santé, l’éducation et l’agriculture.  Le Ministre a ajouté que 70% de l’aide au développement du Portugal ont été déboursés par le truchement des organisations multilatérales.  En tant que Président en exercice du Conseil de l’Union européenne, le Portugal, a conclu le Ministre, est déterminé à répondre de manière robuste aux défis mondiaux, y compris la question brûlante des vaccins contre le coronavirus.  Le Portugal donnera ainsi 5% de ses vaccins aux pays de langue portugaise. 

M. RENGANADEN PADAYACHY, Ministre des finances, de la planification économique et du développement de Maurice, a demandé un accès équitable et abordable aux vaccins pour ne pas pénaliser les petites économies vulnérables.  Maurice, a-t-il dit, s’efforce de vacciner au moins 60% de sa population d’ici à fin juillet 2021 afin de parvenir à l’immunité collective et de préparer la réouverture de ses frontières.  Le Ministre a appelé la communauté internationale à accorder une attention particulière aux petits États insulaires en développement (PEID) qui sont directement affectés par la crise, faisant observer que le PIB réel de son pays s’est contracté de 14,9% en 2020.  Le déficit budgétaire et la dette publique ont considérablement augmenté, en raison des dépenses imprévues dans le secteur de la santé et de l’aide aux moyens de subsistance et aux opérateurs économiques.  Le ratio dette/PIB a atteint 84,5% fin 2020, s’est alarmé le Ministre.  Il a donc appelé les partenaires au développement à soutenir l’initiative du G20 sur l’allégement de la dette qui ne doit pas se limiter aux PMA mais être élargi aux pays à revenu intermédiaire et aux PEID.  Il faut également accroître les droits de tirage spéciaux (DTS) en faveur des PEID, a ajouté le Ministre.

M. CARLOS ALBERTO MADERO ERAZO, Ministre de la coordination générale du Honduras, a mentionné la dévastation apportée dans son pays par la pandémie mais aussi par les deux derniers ouragans, provoquant une contraction économique de 6%.  Le Honduras a sollicité de l’ONU une aide face à ces catastrophes naturelles.  Il a dit préparer son plan de relèvement qui met l’accent sur le renforcement de la résilience des infrastructures.  Le Ministre a demandé une action multilatérale forte face aux changements climatiques, avant de rappeler son attachement aux objectifs de développement durable.

M. PER OLSSON FRIDH, Ministre de la coopération internationale pour le développement de la Suède, a observé que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence « l’interconnectivité » mondiale.  Plus que jamais, nous devons travailler en collaboration pour améliorer la résilience de nos sociétés et sauvegarder l’avenir de la planète et de l’humanité, a-t-il dit, jugeant que le développement de vaccins sûrs et efficaces est un exemple « éclatant » du travail collectif qui permettra d’en finir avec cette pandémie et d’entamer le redressement.  Pour réussir, nous devons nous assurer que les vaccins atteignent tout le monde, a insisté le Ministre, avant de rappeler l’appui fourni par son pays à l’Accélérateur ACT et au Mécanisme COVAX, qui jouent un rôle clef à cet égard. 

Pour assurer une reprise résiliente après le ralentissement économique et réaliser les objectifs de développement durable, de nouvelles formes de partenariat et des financements innovants sont nécessaires, a ajouté le Ministre.  Appelant au respect des engagements pris en matière d’aide au développement, il a souligné que son pays reste fermement résolu à consacrer 1% de son PIB à l’APD.  Il est également indispensable, selon lui, de prendre conscience que la planète est en état d’urgence climatique que les inégalités augmentent de jour en jour.

Afin de traduire les engagements en actions, le Ministre a cité trois priorités, à commencer par le règlement de la crise de la dette.  Nous devons faire du système de la dette « un instrument de récupération verte ».  Nous devons aussi changer la finance, en adoptant des instruments financiers verts et en arrêtant les investissements dans les combustibles fossiles, y compris le gaz naturel, a-t-il plaidé, appelant également à une meilleure mobilisation des ressources. 

M. FLEMMING MØLLER MORTENSEN, Ministre de la coopération au développement du Danemark, a rappelé que pour la première fois depuis 25 ans le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté dans le monde entier.  Sans une action immédiate, les changements climatiques pousseront 130 millions d’autres personnes supplémentaires dans cette situation d’ici à 2030.  Pendant 44 ans, le Danemark a atteint la cible onusienne d’allouer au moins 0,7% de son PIB à l’APD, a dit le Ministre, en encourageant plus de pays à faire de même.  Soulignant l’« importante responsabilité » des pays riches, il a aussi mis l’accent sur la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, aux niveaux national et international, en appelant de ses vœux un partenariat fort avec le secteur privé.  Enfin, le Ministre a rappelé l’engagement des fonds de pension danois à investir plus de 55 milliards de dollars dans la transition verte.

M. FAIZIDDIN KAHHORZODA, Ministre des finances du Tadjikistan, a indiqué que pour faire face aux répercussions de la pandémie, son gouvernement a pris la décision de réorienter le budget national vers le secteur de la santé et d’augmenter entre autres les salaires du personnel médical.  Le Gouvernement, a-t-il dit, a accordé des exemptions fiscales au secteur privé et des crédits favorables aux femmes entrepreneures.  Mais en dépit de ces mesures, le système de santé s’est heurté à de nombreuses difficultés et l’économie a ralenti.  Le Ministre a salué les partenariats avec les bailleurs de fonds qui ont consenti à des prêts concessionnels.  Il a demandé une meilleure coordination de l’aide étrangère pour qu’elle puisse réellement contribuer au relèvement économique et à la lutte contre la pandémie. 

M. UKUR KANACHO YATANI, Secrétaire de cabinet au Ministère des finances et du plan du Kenya, a témoigné qu’à cause de la pandémie, la croissance économique de son pays n’a augmenté que de 0,6% en 2020.  Les mesures mises en place pour contenir le virus ont entraîné des pertes d’emplois et la fermeture d’entreprises, avec des répercussions négatives sur les recettes publiques, le déficit budgétaire et le taux de change.  Le Gouvernement a donc lancé un programme économique en huit points et mis en œuvre une stratégie de reprise économique post-COVID-19.  La sortie de crise, a estimé le Ministre, nécessite une « gestion prudente » du portefeuille de la dette afin de réduire les risques de refinancement et le coût du service de la dette. 

C’est indispensable pour se ménager les ressources nécessaires à la relance, a dit le Ministre qui a encouragé les créanciers publics et les institutions multilatérales à envisager un moratoire sur le service de la dette, des échanges de dette et l’annulation de la dette pour les économies les plus vulnérables.  Mais pour gérer efficacement cette sortie de crise, il faut aussi l’accès de tous aux vaccins, a-t-il dit en conclusion, appelant l’abandon des droits de propriété intellectuelle pour augmenter l’offre mondiale. 

M. LYONPO NAMGAY TSHERING, Ministre des finances du Bhoutan, a indiqué que le PIB de son pays s’est effondré en raison de la pandémie et a détaillé les mesures prises pour la reprise.  Le Ministre a proposé la création d’un fonds pour l’atténuation des effets de la pandémie au profit des pays en développement.  Il a appuyé l’idée des nouveaux droits de tirage spéciaux et leur redistribution aux pays en développement et vulnérables.  Il a exhorté les pays développés à s’acquitter de leurs engagements au titre de l’APD, avant de remercier l’Inde pour avoir permis la vaccination de 5% de la population du Bhoutan. 

Mme ALEXANDRA HILL, Ministre des relations extérieures d’El Salvador, a souhaité qu’en ces temps de crise, la communauté internationale aille au-delà des objectifs d’Addis-Abeba.  En effet, a-t-elle relevé, les pays à revenu intermédiaire continuent à être mal traités, même en ces temps de pandémie, ce qui rend indispensable l’accès à « une assistance connexe ».  De l’avis de la Ministre, il faut adopter une approche plus générale et limiter les critères d’accès à l’aide financière pour permettre une reprise générale.  Alors que se pose la question de l’accès équitable aux vaccins, il importe également de revenir aux raisons qui nous ont mené au Programme 2030, a-t-elle ajouté.  Plus qu’un ensemble de bonnes intentions, il s’agissait d’un appel urgent à préserver la planète et la vie humaine.  Alors que nous sommes en train de mettre en œuvre les objectifs de développement durable, il faut redoubler d’efforts pour répondre aux besoins des pays et mobiliser les financements nécessaires.  « Mais il faut le faire en reconnaissant que ces objectifs demeurent notre cap, celui qui oriente notre action commune dans tous les secteurs et pour tout un chacun », a conclu la Ministre. 

M. OTHMAN JERAND, Ministre des affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens de l’étranger, a déploré l’accentuation des inégalités en raison de la pandémie.  La crise n’a épargné personne, a-t-il dit, en réclamant une approche holistique.  Il a demandé des ressources supplémentaires pour le Mécanisme COVAX et une extension de l’initiative de suspension du service de la dette.  Il a aussi plaidé pour des efforts communs contre une pandémie « qui n’a pas encore livré tous ces secrets ».

Mme MERYAME KITIR, Ministre de la coopération au développement de la Belgique, a insisté sur l’importance d’un accès équitable et abordable aux vaccins.  Elle a appelé la communauté internationale à rechercher des solutions pragmatiques et à utiliser pleinement les flexibilités du système actuel de propriété intellectuelle.  Veiller à ce que tout le monde soit en sécurité, c’est aussi investir dans des systèmes de santé résilients, la couverture sanitaire universelle et des programmes solides de protection sociale.  C’est pourquoi la Belgique promeut l’idée d’un fonds mondial de protection sociale, a indiqué la Ministre qui a aussi souligné l’importance d’un système financier mondial juste et inclusif. 

Saluant les mesures prises récemment par le G20, le Club de Paris et d’autres pour répondre aux besoins de liquidité et aux vulnérabilités nées de la dette, elle a estimé qu’il y a encore beaucoup à faire, surtout pour assurer la participation du secteur privé au règlement de la question de la dette.  Des lois innovantes telles que la loi belge sur les fonds vautours peuvent contribuer à amener les créanciers privés à la table des négociations ou, à tout le moins, les empêcher de vendre leurs créances à ces fonds.  Mme Kitir a terminé en citant un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) selon lequel notre santé, notre environnement et notre développement sont étroitement liés.  Cette réflexion devrait être au cœur des plans de relance nationaux, régionaux et mondiaux, a-t-elle estimé.  

M. FRANZ FAYOT, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a indiqué que, même dans la crise actuelle, son pays continue d’investir 1% de son revenu national brut dans l’APD.  Il maintient en outre une attention particulière sur les pays les moins avancés et les plus vulnérables, conformément à son engagement à l’égard du Programme d’action d’Istanbul.  Néanmoins, a-t-il noté, l’aide « traditionnelle », fondée sur des subventions, ne suffira pas à elle seule à traduire les objectifs de développement durable en réalité.  Nous devons ensemble surmonter et combler le déficit de financement existant, a-t-il plaidé.

Convaincu qu’il convient de tirer parti du financement privé pour atteindre nos objectifs communs, le Ministre a expliqué que son pays mobilise activement sa place financière à des fins de développement depuis plus de deux décennies.  Il travaille ainsi dans le domaine de la microfinance et du secteur de la finance inclusive.  Aujourd’hui, a-t-il précisé, le centre financier luxembourgeois agit comme une plateforme internationale de premier plan pour la finance durable, soutenant des fonds d’investissement responsable et des financements mixtes, ainsi que des obligations vertes.  De plus, soucieux d’attirer de nouvelles sources de financement dans le cadre de partenariats avec des pays africains, l’Union européenne et les agences de l’ONU, le Luxembourg a fourni des financements concessionnels à des fonds publics-privés inclus dans la plateforme ODD500, un mécanisme de financement mixte permanent qui soutient la mise en œuvre des ODD dans des environnements fragiles.  « Nous considérons ce rôle de catalyseur comme une utilisation efficace et efficiente de nos fonds d’APD, en particulier en ces temps difficiles », a souligné le Ministre. 

Mme KAMINA JOHNSON SMITH, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a souligné l’importance d’un accès adéquat aux liquidités internationales.  Elle a réclamé, à son tour, un élargissement aux pays à revenu intermédiaire de l’initiative de suspension du service de la dette du G20 et du Cadre commun de traitement de la dette.  Ces pays, a-t-elle plaidé, sont lourdement endettés et extrêmement vulnérables aux chocs extérieurs.  Elle a salué l’idée de nouveaux droits de tirage spéciaux et souhaité une redistribution des droits inutilisés aux pays qui en ont besoin.  La Ministre a enfin souhaité la création d’un mécanisme de restructuration de la dette souveraine.

M. MUSTAPA MOHAMED, Ministre de l’économie de la Malaisie, a parlé des mesures en cinq étapes prises par son gouvernement, lesquelles ont permis à 5,6% la contraction du PIB.  La Malaisie vise un taux de vaccination de 80% d’ici à 2022, et compte faire reposer son économie sur l’automatisation, le travail à domicile et le recours aux technologies.  Espérant une reprise « timide » cette année, le Ministre a misé sur un taux 6,5% en 2022.  Le Gouvernement, a-t-il indiqué, entend renforcer la compétitivité grâce à la numérisation de l’économie, la bonne formation des travailleurs et la durabilité environnementale.  Pour ce faire, a conclu le Ministre, nous avons besoin d’une coopération internationale renforcée, dont une coordination efficace de l’aide. 

M. ABU HENA MOHAMMAD MUSTAFA KAMAL, Ministre des finances du Bangladesh, a indiqué que les plans de riposte et de relance de son pays face aux effets négatifs de la pandémie s’élèvent en tout à 14,6 milliards de dollars, soit 4,4% du PIB.  Les contraintes budgétaires pèsent sur la riposte des pays les moins développés, a alerté le Ministre.  Appelant à tourner le dos au « vaccinationalisme », le Ministre a argué que les vaccins doivent être considérés comme un bien public mondial à mettre à la disposition des pays les moins développés gratuitement ou à un prix minimal.  Le Ministre a souhaité un engagement renouvelé en faveur du Programme 2030, une recapitalisation des banques régionales et internationales de développement et une réaffectation des droits de tirage spéciaux.

M. SAMUEL D. TWEAH, Ministre des finances et de la planification du développement du Libéria, a demandé une nouvelle réflexion sur l’ordre économique mondial et beaucoup d’aide financière et économique pour les pays les moins avancés.  Il faut aussi un cadre qui anticipe les crises, a insisté le Ministre, avant de souligner, à son tour, l’importance des mesures d’allégement des dettes qui devraient d’ailleurs être pérennisées.  Réclamant une répartition équitable de l’APD en faveur des pays africains, le Ministre a aussi demandé la pérennisation des dernières mesures d’allégement et des moratoires de la dette.  Le monde, s’est-il impatienté, ne prend pas toute la mesure des problèmes auxquels se heurtent les pays africains.  « La pandémie doit nous réveiller et nous pousser à trouver de meilleures solutions. » 

M. MUHAMMETGELDI SERDAROV, Ministre des finances et de l’économie du Turkménistan, a réaffirmé l’attachement de son pays au Programme 2030, même en cette période de crise mondiale.  Nous adoptons une approche globale pour ne laisser personne de côté, a-t-il assuré, faisant état de progrès réalisés.  Pour avancer sur cette voie, a indiqué le Ministre, le Turkménistan a mis en œuvre des politiques visant à diversifier son économie et à réformer sa structure productive.  Le pays s’emploie ainsi à exploiter de nouveaux secteurs, notamment sur le plan de la production industrielle, tout en instaurant davantage de mesures de numérisation de l’économie.  En mai 2020, a-t-il encore rappelé, le pays a organisé un colloque international sur le financement des ODD, permettant la création d’une instance de dialogue entre les pays d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est.  Au-delà de cette coopération, il importe, selon le Ministre, de mettre en place des mesures budgétaires et monétaires afin de renflouer les entreprises et les ménages qui en ont besoin.  C’est particulièrement nécessaire pour éviter le surendettement et la volatilité des marchés, a-t-il souligné.  Enfin, il a estimé que l’adhésion de son pays en tant qu’observateur à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) lui permettra d’attirer davantage de capitaux étrangers. 

Mme ERIKA MOUYNES, Ministre des affaires étrangères du Panama, a voulu que l’on « tourne le dos aux recettes habituelles ».  Elle a plaidé pour un appui fort à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et au Mécanisme COVAX.  Elle s’est élevée, à son tour, contre le « vaccinationalisme » et les contraintes financières qui pèsent sur la riposte à la pandémie et à l’émergence de sociétés plus justes. 

M. MTHULI NCUBE, Ministre des finances du Zimbabwe, a prévenu qu’à moins de 10 ans de 2030, il est urgent d’apporter un appui fort aux pays endettés.  Il a, à son tour, réclamé l’accroissement des droits de tirage spéciaux et la prorogation jusqu’en 2022 de l’initiative de suspension de la dette du G20 et son élargissement aux revenus intermédiaires.  Les pays riches ont la responsabilité de soutenir les mesures de relèvement, en améliorer l’efficacité de l’APD et en respectant leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars pour l’action climatique.  Le Ministre n’a pas manqué de dénoncer les sanctions contre son pays, un obstacle à l’accès aux financements. 

M. DJACOBA A.S. OLIVA TEHINDRAZANARIVELO, Ministre des affaires étrangères de Madagascar, a souligné que la pandémie a ralenti les efforts de son gouvernement pour faire décoller l’économie du pays, déjà très affaiblie par un taux d’endettement de 36,6%.  Pour faire face à la crise, Madagascar a pu bénéficier de l’Initiative de suspension du paiement des services de la dette du G20, dont le Protocole d’accord a été signé en octobre 2020, s’est-il félicité, notant que cette initiative accompagne les pays en développement dans leur lutte pour une économie plus résiliente.  Saluant les mesures mises en place pour un allégement de la dette de son pays, le Ministre a cependant invité les bailleurs de fonds et partenaires financiers à accorder l’effacement total ou partiel de la dette au lieu d’un moratoire.  Cela va permettre aux pays en développement de bénéficier de plus d’espace budgétaire pour financer des projets de développement, a-t-il argué. 

Le Ministre a d’autre part sollicité la solidarité internationale et l’appui de tous les partenaires techniques et financiers pour augmenter les allocations des banques de développement et l’aide publique au développement.  Les efforts de tous sont nécessaires pour accélérer la réalisation du Programme 2030, a-t-il relevé, indiquant que plusieurs ODD sont inscrits dans le plan « Émergence Madagascar », mis en place par le Gouvernement.  Au-delà de son appel à la solidarité, Madagascar réitère son engagement à accroître les ressources domestiques, a affirmé le Ministre.

M. SUHARSO MONOARFA, Ministre de la planification et du développement de l’Indonésie, a demandé une accélération des efforts de mise en œuvre des objectifs de développement durable via une revitalisation du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a plaidé pour des moyens de financement adéquats, à long terme et prévisibles, notamment au bénéfice des plus vulnérables, éprouvés par la pandémie.  Il a indiqué que son pays explore des mécanismes de financement innovants, y compris des financements mixtes, pour remédier aux lacunes actuelles.  Il a attiré l’attention sur l’initiative « sukuk verte », se disant prêt à échanger les meilleures pratiques.

M. ASHNI SINGH, Ministre des finances du Guyana, a annoncé qu’en 2020, les recettes fiscales de son pays ont baissé de 5,5% alors que les dépenses ont augmenté de 15,2%, à cause de la pandémie.  La COVID-19 coûte cher à notre économie, a souligné le Ministre pour qui le défi le plus immédiat et le plus urgent est d’endiguer la pandémie.  Il s’est donc dit préoccupé par le fait que les pays en développement aient du mal à accéder aux vaccins, à un prix abordable.  Le Ministre a mis en avant le Programme d’action d’Addis-Abeba et insisté sur l’APD.  Il a aussi prôné l’élaboration d’un indice de vulnérabilité pour compléter les critères d’accès aux financements concessionnels.  Le Ministre s’est dit déçu de ce que les pays développés ne respectent pas leur engagement à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour financier l’accès climatique.  M. Singh a conclu en recommandant de dresser, en 2022, un bilan mondial de l’impact de la pandémie sur les objectifs de développement durable. 

M. JORGE ARREAZA MONTSERRAT, Ministre des relations extérieures du Venezuela, a estimé que les défis auxquels est confronté le monde d’aujourd’hui nous obligent à « repenser structurellement notre modèle de civilisation ».  La pandémie a en effet montré que le sort d’aucun peuple n’est séparé de celui des autres.  De fait, a souligné le Ministre, la reconnaissance de l’interdépendance, à la lumière de l’égalité juridique des États et de leur souveraineté politique, est la seule garantie de « transcender ce moment historique ».  Alors que, selon les données, la région d’Amérique latine et des Caraïbes a reculé d’au moins 10 ans dans ses efforts pour vaincre la pauvreté, surmonter une crise comme la pandémie implique de surmonter d’autres défis, comme l’unilatéralisme, la manipulation du système financier international et l’imposition de mesures coercitives unilatérales.  « Comment pouvons-nous parler de financement du développement quand des pouvoirs instrumentalisent politiquement le système financier international pour provoquer des changements de régime et promouvoir des politiques d’extermination? » s’est interrogé le Ministre.  Le financement du redressement doit se faire au profit des pays et des grandes puissances. 

Se disant favorable au droit des pays en développement à recevoir un traitement équitable et différencié, le Ministre a rejeté toute mesure visant à restreindre la capacité d’accès au financement, du fait de la classification des économies.  Tout critère de classification devrait renforcer la possibilité d’accéder aux financements et non le contraire.  Dans le même esprit, le Ministre a dénoncé les mesures coercitives unilatérales qui ont généré dans son pays une perte de 24 258 millions de dollars, ainsi que le gel de 5,47 milliards de dollars destinés à l’achat de denrées alimentaires, de médicaments et de fournitures médicales.  Dans ces conditions, a-t-il ajouté, le Venezuela a vu ses revenus diminuer de 99% en 2020 alors que la menace des sanctions supplémentaires fait obstacle aux investissements étrangers et à l’expansion des marchés nationaux.  Malgré cette situation et la « terrible pandémie » de COVID-19, le pays reste déterminé à respecter le Programme d’action d’Addis-Abeba, a conclu le Ministre, jugeant que seul le multilatéralisme permettra de surmonter pacifiquement cette crise mondiale multidimensionnelle.

M. TAO ZHANG, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué que la croissance mondiale devrait être de 6% en 2021 et de 4% en 2022.  Arguant que le vaccin est l’arme principale contre la pandémie, il a appelé à la levée des obstacles à une répartition équitable.  Le FMI, a-t-il indiqué, a fourni 110 milliards de dollars de prêts à 86 pays, dont la majorité était des pays à faible et à moyen revenu.  Le FMI a aussi défendu le dispositif d’allégement de la dette du G20 tout comme il soutient les prêt de 600 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux.  Il a encouragé le transfert des droits de tirage spéciaux non utilisés aux pays qui en ont le besoin.  Enfin, il a plaidé pour des outils de financement efficaces dans la lutte contre les changements climatiques.  Si des défis de taille nous attendent, je suis persuadé que nous serons à leur hauteur, a-t-il déclaré.

Mme MARI ELKA PANGESTU, Directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, a souligné que la Banque mondiale a augmenté de 65% ses engagements en 2020.  C’est un record qui se reproduira en 2021, a assuré la Directrice.  Elle a attiré l’attention sur la santé du secteur privé qui manque de liquidités.  Cette année, la Banque mondiale a déjà débloqué quelque 120 milliards de dollars en faveur des pays et consacré 4 milliards pour l’acquisition des vaccins dans le cadre du Mécanisme COVAX.  Parlant de la reprise économique, la Directrice a conseillé de lever les restrictions au commerce transfrontalier pour atteindre une croissance moyenne de 5% en 2021.  Il faut continuer d’investir dans le développement vert et durable et opter pour des investissements « transformateurs ».  La Banque mondiale contribue d’ailleurs aux stratégies à long terme des pays sur le climat. 

M. JEFFREY SCHLAGENHAUF, Secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a indiqué que les dernières perspectives économiques font état d’une réaugmentation du PIB mondial de 5 à 6% en 2021.  C’est 1,5% de plus qu’en décembre dernier, s’est-il félicité, tout en concédant que les perspectives à long terme restent incertaines.  Elles dépendront notamment du succès du déploiement des vaccins contre la COVID-19, a précisé M. Schlagenhauf, avant d’appeler à une aide publique au développement (APD) « ambitieuse ».  Dans l’immédiat, a-t-il indiqué, l’OCDE travaille avec le PNUD pour aligner les efforts de réalisation des ODD avec ceux du redressement.  En effet, a assuré le numéro deux de l’OCDE, « on peut faire plus pour harmoniser les milliards de dollars débloqués pour la relance avec ces objectifs », en particulier en allégeant la dette, un fardeau de plus en plus lourd. 

À l’avenir, il conviendra aussi de garantir une plus grande transparence dans les flux financiers.  C’est pourquoi, avec l’aide du Royaume-Uni, l’OCDE a lancé une initiative visant à détecter et signaler les flux de la dette dans les pays en développement.  Mais la relance attendue ne sera pas complète si l’on ne mène pas un effort de réforme du système fiscal international, a ajouté M. Schlagenhauf, selon lequel il importe aujourd’hui de tirer profit de l’élan en faveur d’un accord de taxation international.  Se disant soucieux de l’acheminement de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin, il s’est félicité de la collaboration avec l’ONU qu’il a assurée de l’appui de l’OCDE aux mesures destinées à « reconstruire en mieux ». 

M. AMERY BROWNE, Ministre des affaires étrangères et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) de Trinité-et-Tobago, a dit craindre que la pandémie ne continue de menacer la réalisation du Programme 2030.  Estimant que la communauté internationale a aujourd’hui la possibilité de réévaluer les mécanismes d’appui aux pays en développement, il a appelé à l’élimination des anciens critères d’accès à l’aide au relèvement et jugé nécessaire la création d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel pour mieux refléter les réalités des petits États insulaires en développement. 

Mme SIGRID KAAG, Ministre du commerce extérieur et de la coopération au développement des Pays-Bas, a estimé qu’il est nécessaire de mobiliser le secteur privé et ses fonds pour réaliser les objectifs de développement durable.  Elle a aussi soutenu l’idée des nouveaux droits de tirage spéciaux, tout en rappelant aux pays en développement leur engagement de mobiliser des ressources domestiques.  La Ministre a tout de même souligné que les pays en développement devraient avoir accès aux financements concessionnels pour pouvoir transiter vers une économie verte.

M. GUSTAVO BELIZ, Secrétaire des affaires stratégiques auprès de la présidence de l’Argentine, a estimé qu’on ne peut envisager une reprise sans s’appuyer sur le système multilatéral.  Il a noté que la réunion de l’ECOSOC se tient en parallèle avec celles d’autres organismes multilatéraux.  Dans ces cadres, a-t-il dit, il importe de repenser la question de la dette souveraine.  Le moratoire de la dette du G20 va dans le bon sens mais c’est une « demi-mesure », a tranché l’orateur.  Il faut élargir ce dispositif aux pays à revenu intermédiaire et veiller à une répartition équitable des droits de tirage spéciaux.  « Ne répétons pas les erreurs de 2008 où les pays à revenu intermédiaire avaient été exclus », a-t-il prévenu.  Les vaccins contre la COVID-19, a-t-il souligné, doivent être considérés comme des « biens publics mondiaux », à l’abri de toute discrimination.  Les plans de redressement doivent également prendre en compte le financement climatique, pour pouvoir prendre en charge les coûts de l’adaptation.  Le Ministre a estimé que le concept d’« aide environnementale » doit être envisagé pour concilier paiement de la dette et action climatique.  Il a appelé la communauté internationale à faire œuvre de solidarité. « Une relance qui perpétuerait les inégalités ne mériterait pas son nom. »   

M. DAG-INGE ULSTEIN, Ministre du développement international de la Norvège, a déclaré que la coopération mondiale est la seule option pour faire face à un virus qui transcende toutes les frontières.  Les pays du monde sont tellement interconnectés que l’isolationnisme ne fonctionnera pas, a-t-il dit.  La COVID-19 est une véritable sonnette d’alarme et il nous faut créer une riposte plus résiliente, ce qui nécessitera un financement durable.  Il a appelé à adopter une perspective macroéconomique et à ne pas laisser les financements à des secteurs ou à des lignes budgétaires uniques.  Une action s’impose également pour garantir la promesse d’un accès équitable.  Il est inacceptable que seules les personnes les plus riches dans les pays les plus riches aient accès aux vaccins.  L’un des enseignements les plus importants à tirer de cette pandémie est la nécessité de mettre en place des systèmes de santé plus forts et plus résilients capables de gérer et de prévenir les pandémies à venir.

Pour surmonter la crise économique, M. ROGELIO MAITA, Ministre des affaires étrangères de la (Bolivie), a proposé un accord mondial d’allégement de la dette en faveur des pays en développement; l’annulation ou le refinancement de la dette extérieure; une reprise économique fondée une approche globale et durable du développement; et la transformation démocratique du système financier international.  « Mais ces initiatives, et celles proposées dans le domaine économique, seront insuffisantes si nous ne résolvons pas d’abord le problème de la pandémie elle-même », a prévenu le Ministre.  Citant les experts, il a souligné que si des mesures spéciales ne sont pas prises, la vaccination ne prendrait pas fin avant 2022, lorsque les victimes de la pandémie se compteront par millions et que les économies de plusieurs pays seront détruites.  Les experts soulignent également qu’il faut parvenir à une immunité de 70% de la population mondiale pour surmonter la pandémie, c’est-à-dire qu’il faut apporter une solution globale à un problème qui nous concerne tous en tant qu’humanité.  Le Ministre a dénoncé une distribution inégale des vaccins entre pays riches et pays pauvres, en notant que 87% des 700 millions de doses distribuées à ce jour l’ont été dans des pays développés. 

Mme KEILA GRAMAJO, Secrétaire à la planification et à la programmation du Guatemala, a déclaré que son gouvernement a pris des mesures immédiates après la détection des premiers cas de COVID-19.  Il a dû consacrer une grande partie de ses ressources à des politiques de protection sociale « de grande envergure ».  Or, les pressions économiques ont été aggravées par les effets dévastateurs des ouragans Eta et Iota, qui ont frappé la région au cours du deuxième semestre 2020.  Les pays de la région sont donc aujourd’hui confrontés à des problèmes de liquidités qui entravent leurs efforts de relèvement.  Prônant un « nouveau multilatéralisme » adossé à une restructuration des institutions financières internationales, l’oratrice a appelé à une mobilisation des ressources au profit des populations vulnérables.

Mme ZOU JIAYI, Vice-Ministre des finances de la Chine, a insisté sur l’importance que revêt la coordination des politiques pour appuyer la reprise économique des pays.  Elle a engagé les États Membres à privilégier la macroéconomie, à améliorer les politiques monétaires et à utiliser les outils financiers de manière responsable.  De son côté, le FMI doit fournir plus de ressources aux pays en développement pour leur permettre d’augmenter leurs liquidités et de relancer leurs économies.  La Vice-Ministre a aussi engagé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’ADP.  Il faut en outre mettre l’accent sur la coopération Nord-Sud, et appeler le secteur privé à jouer un rôle plus important.

La Vice-Ministre a ensuite appelé à renforcer la coopération pour assurer un accès équitable aux vaccins, notamment en appuyant les initiatives lancées à cette fin par l’OMS.  Il faut établir des normes de financement responsable pour les vaccins et permettre aux pays en développement d’avoir rapidement accès aux doses.  Pour sa part, la Chine demeure engagée à faire des vaccins un bien public mondial.

M. PETER LAUNSKY-TIEFFENTHAL, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a rappelé que ce n’est « qu’ensemble que nous pourrons surmonter la pandémie » et défendu un accès équitable aux vaccins.  Il a mentionné le rôle de « l’Équipe Europe » à cette fin et s’est dit en faveur du renforcement du mécanisme de partage des vaccins lancé par l’Union européenne.  L’Autriche a-t-il dit, a versé une somme de 2,4 millions d’euros au Mécanisme COVAX et a contribué à hauteur de 31 millions d’euros à la recherche de vaccins.  Le Vice-Ministre a salué le fait que, par le biais du Mécanisme COVAX plus de 30 millions de doses de vaccins ont pu être administrées dans 54 pays, « même s’il faut accélérer le processus ».

M. RYAN STRAUGHN, Ministre des finances de la Barbade, a souligné l’importance de ce débat alors que son pays fait face aux conséquences de la pandémie de COVID-19 mais aussi de l’éruption du volcan de la Soufrière à Saint-Vincent-et-les Grenadines.  Ces événements font partie de la réalité des pays des Caraïbes, comme l’avait été l’ouragan Maria à la Dominique en 2017, a-t-il rappelé.  Avec la COVID-19, a poursuivi le Ministre, se pose la question des problèmes spécifiques des pays en développement et des petit États insulaires en développement (PEID).  Pour ces pays, l’accès aux financements est nécessaire pour espérer réaliser les objectifs de développement durable.  L’adoption d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel nous y aiderait, a-t-il estimé, appelant à court terme à des financements concessionnels abordables.  Plaidant aussi pour « l’équité » dans l’accès aux vaccins, le Ministre a parlé du redressement et voulu que l’on convienne d’un cadre clair afin que, lorsque la pandémie sera terminée, toutes les dettes soient transformées en instruments de crédit remboursable en 50 ans.  Cela permettrait, selon lui, de lutter plus efficacement contre les changements climatiques, de construire des infrastructures résilientes et de faire reculer la pauvreté. 

M. ALEXANDER PANKIN, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a noté que la pandémie de COVID-19 coïncide avec le début de la Décennie d’action pour la réalisation les objectifs de développement durable.  Pour riposter à la crise, a-t-il estimé, il faut commencer par la vaccination universelle.  Le Vice-Ministre a rappelé que son pays reconnaît le vaccin comme un « bien public mondial » et attiré l’attention sur la disponibilité des vaccins russes, dont le Spoutnik V « qui a fait ses preuves ».  Compte tenu de la baisse des recettes fiscales dans de nombreux pays en développement, le Vice-Ministre a réclamé la levée des mesures coercitives unilatérales et la poursuite des efforts collectifs d’allégement de la dette des pays les moins avancés et à faible revenu.  La Fédération de Russie, a-t-il affirmé, est prête à discuter d’une nouvelle extension de l’Initiative de suspension du service de la dette des pays les plus pauvres.  Elle soutient en outre les propositions des principaux acteurs financiers internationaux en faveur d’un élargissement de l’accès aux nouveaux financements concessionnels.

La Fédération de Russie, a-t-il affirmé, est déterminée à renforcer sa coopération avec tous les pays aux niveaux bilatéral et multilatéral, notamment à l’ONU, au G20 et au sein du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).  Il ne faut pas pour autant oublier, a-t-il rappelé, que dans de nombreux pays, les populations continuent de souffrir pour des raisons qui n’ont aucun rapport avec la COVID-19.  La communauté mondiale doit donc se mettre ensemble pour faire avancer la mise en œuvre du Programme 2030 et pour faire en sorte la solidarité internationale devienne « la marque de cette décennie actuelle ».

M SANG WOOK HAM, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a demandé un appui financier renforcé au Mécanisme COVAX et mis en garde contre tout « vaccinationalisme ».  Il a aussi plaidé pour l’extension de l’initiative de suspension du service de la dette du G20, tout en admettant qu’elle ne sera pas suffisante.  Il s’est aussi dit en faveur de l’émission de nouveaux droits de tirage spéciaux, avant de plaider pour des efforts financiers « innovants et renforcés » permettant de faire face aux conséquences des changements climatiques.

M UTO TAKASHI, Ministre des affaires étrangères du Japon, a indiqué que son pays a fourni un total de 2,84 milliards de dollars de prêts pour appuyer la riposte à la crise de COVID-19 et aider les pays en développement à faire face aux difficultés économiques qui en ont découlé.  Tous les créanciers publics et privés doivent respecter le « Cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l’Initiative de suspension du service de la dette », a estimé le Ministre.  Notant que la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) manque de financements, le Ministre a jugé essentiel d’aller au-delà de l’APD traditionnelle et a encouragé un recours au secteur privé.  C’est exactement, a-t-il expliqué, ce que fait le Japon, en émettant des obligations sociales.  Il faut, a-t-il préconisé, tracer avec précision les flux financiers de tous les pays en développement, y compris ceux du secteur privé, pour utiliser efficacement des fonds déjà limités.  Le Ministre a exhorté les Nations Unies et l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) à améliorer la transparence financière.

M. AJITH NIVARD CABRAAL, Ministre d’État de l’argent, du marché des capitaux et de la réforme des entreprises d’État de Sri Lanka, a indiqué que son gouvernement était parvenu à guider la population à travers la pandémie tout en veillant à la protection des entreprises sri-lankaises, s’enorgueillissant que le nombre de malades et de décès aient été réduits au minimum.  Il a indiqué qu’il aurait souhaité que la réponse de la communauté internationale tienne compte du fait que la pandémie a une dimension globale et n’est pas la création d’un pays donné.

Les institutions multinationales auraient dû accorder un moratoire d’au moins un an à tous les pays émergeants, ce qui leur aurait permis d’utiliser les fonds ainsi épargnés pour assurer le bien-être de leur population.  Malheureusement cela n’a pas été le cas et les pays émergeants ont dû, par conséquent, affronter des défis de taille, a-t-il déploré.  En outre, les agences de notation ont rapidement déclassé jusqu’à 40 pays, ce qui signifie que ces derniers ont dû emprunter à des taux plus élevés en raison de la baisse de la note de crédit.  Au moment même où ces pays avaient le plus besoin d’aide, ils se sont vu refuser cet appui, et une grande partie de leur capital a dû être utilisé pour honorer la dette et ses intérêts.  Ces sommes ont malheureusement été tirées des fonds qui auraient dû être utilisés pour aider les entrepreneurs et assurer le bien-être de la population.  M. Cabraal a espéré que la communauté internationale tiendra compte de ces questions dans ses actions à venir qui, a-t-il souligné, doivent veiller à ce que les aides permettent d’assurer un financement du développement comme il se doit aux pays les plus touchés.

Mme MARTHA DELGADO, Vice-Ministre aux affaires multilatérales et des droits humains du Mexique, a estimé que la crise actuelle donne encore plus de pertinence au processus du financement du développement.  Le Mexique, a-t-elle indiqué, vient d’ailleurs d’organiser, avec l’Allemagne et la Suisse, la cinquième réunion du Groupe des Amis de Monterrey, afin de faciliter le consensus sur le document final de ce forum de l’ECOSOC.  Pour la Vice-Ministre, des enseignements peuvent d’ores et déjà être tirés de la pandémie.

Il ressort notamment qu’au-delà des indicateurs traditionnels, il faut aussi intégrer dans les politiques publiques les risques et facteurs non économiques, tels que les changements climatiques et la perte de biodiversité, ainsi que des programmes sensibles au genre.  Dans le même ordre d’idées, la Vice-Ministre a appelé la communauté internationale à déclarer « bien public mondial » le vaccin contre la COVID-19 afin d’en assurer un accès équitable et universel.

Elle a aussi jugé urgent de reconnaître les besoins et conditions « complexes » des pays à revenu intermédiaire, dont leur niveau d'endettement.  Il faut veiller à ce que les obstacles financiers n’empêchent pas ces États d’affecter leurs ressources limitées aux secteurs qui en ont le plus besoin.  Attaché aux solutions multilatérales, le Mexique reste fermement convaincu que le Programme 2030 est « la feuille de route » pour le développement, a conclu la Vice-Ministre.

Mme ANGELES MORENO BAU, Secrétaire d’État à la coopération internationale de l’Espagne, a indiqué que le Sommet sanitaire du G20 au mois de mai prochain sera l’occasion de réfléchir au financement de la riposte à la pandémie, d’autant que nombreux sont les pays privés des capacités financières nécessaires à des plans de relance.  Pour répondre au problème des liquidités, la Secrétaire d’État a appuyé les nouveaux droits de tirage spéciaux et l’extension de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20.  Le monde, a-t-elle prévenu, ne peut se permettre de gâcher les progrès accomplis jusqu’ici en matière de développement.

Mme PAULINE ZOURE KABORE, Ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire et de la prospective du Burkina Faso, a indiqué que son pays enregistre à ce jour 12 904 cas confirmés et 152 décès liés à la COVID-19.  Même si le nombre de cas confirmés semble faible comparativement à d’autres pays, son impact socioéconomique est « immense », a dit la Ministre, alarmée de ce que la croissance économique ait chuté à 2,5%.  À ce stade, les mesures d’atténuation économiques et sociales s’élèvent à près de 394 milliards de francs CFA, soit 5,47% du PIB.  Pour ce qui est du financement des objectifs de développement durables, la Ministre a indiqué que, dans le cadre de son « Référentiel national de développement 2016-2020 », son gouvernement a mis en place des actions de mobilisation des ressources, grâce à des réformes fiscales et douanières.  Ces actions vont se poursuivre pendant la période 2021-2025, a affirmé la Ministre, avant d’appeler à un accompagnement des partenaires techniques et financiers pour assurer la cohérence dans les efforts liés à l’axe humanitaire-développement-sécurité.

Mme MARINA SERENI, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, a indiqué que le renforcement de la coopération multilatérale sera au cœur de la Présidence italienne du G20.  Apportant son appui au Mécanisme COVAX, elle a dit considérer les vaccins comme « un bien public mondial ».  Elle a aussi soutenu la proposition du FMI d’aller à près de 600 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux et a appelé tous les créanciers à se conformer au dispositif d’allégement de la dette du G20, qui a été prorogé jusqu’à la fin de l’année.

Mme MARIA FLACHSBARTH, Secrétaire d’État au Ministère de la coopération économique et au développement de l'Allemagne, a mis en garde contre une décennie de pertes dans le domaine du développement durable, en cas d’inaction.  Elle a appuyé le Mécanisme COVAX et indiqué que son pays a fourni 13 millions de doses à 37 pays.  Plaidant pour une bonne relance post-COVID et des économies à neutralité carbone, la Secrétaire d’État a encouragé une mobilisation « juste » des ressources domestiques et une lutte sans merci contre les flux financiers illicites.  Elle s’est, à son tour, dite favorable à une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux.

Mme LOLWAH RASHID AL-KHATER, Vice-Ministre des affaires étrangères du Qatar, a déclaré que son gouvernement, outre les efforts au niveau national, a fourni une assistance médicale à 78 pays, à hauteur de 88 millions de dollars.  Le Qatar a également apporté une contribution de 28 millions de dollars à l’initiative GAVI, tandis que sa compagnie d’aviation « Qatar Airways » a rapatrié trois millions de personnes en toute sécurité à un moment où la plupart des aéroports internationaux avaient fermé leurs portes.  « Nous croyons aux partenariats, à la coopération et à un accès rapide et équitable aux vaccins pour tous et partout », a souligné la Vice-Ministre qui a annoncé que son pays accueillera la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés en janvier 2022, une manifestation qui représentera un tournant dans la faculté de ces pays à surmonter les défis actuels.

M. JOSÉ ADRIÁN CHAVARRÍA, Vice-Ministre des finances et des crédits publics du Nicaragua, a rappelé que, depuis 2007, son gouvernement a misé sur des mesures d’inclusion et de redistribution des richesses afin de renforcer les droits constitutionnels à la santé et à l’éducation.  Les résultats que mon pays a obtenus dans sa riposte à la pandémie de COVID-19 constituent, s’est enorgueilli le Vice-Ministre, une « réalisation historique d’une importance régionale et mondiale », sur les plans sanitaire et économique.  Appelant à une action conjointe de la communauté internationale, fondée sur les principes de solidarité et de coopération, il a réaffirmé l’engagement du Nicaragua à mettre en œuvre le Programme 2030.  La réalisation des objectifs de développement durable ne peut être reportée si l’on veut éradiquer la pauvreté, parvenir à un monde plus humain et contribuer au bien-être et au bonheur de nos peuples, a prévenu le Vice-Ministre.

Mme GLORIA STEELE, Administratrice par intérim de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a indiqué que son pays est fier d’être le principal contributeur au Mécanisme COVAX, précisant que celui-ci a déjà versé 2 milliards de dollars et que 2 autres milliards le seront au courant 2022, ce qui représente 40% des promesses de dons actuelles.  Elle a exhorté à répondre au manque de financement du vaccin contre la COVID-19.

La dignitaire a ensuite fait part de son appui à l’Initiative de suspension du service de la dette du Club de Paris et du G20 qui a permis aux pays à faible revenu de reporter 5,7 milliards de dollars en dette bilatérale et de réaffecter ces fonds à la riposte à la COVID-19.  Elle a aussi appuyé la proposition d’une nouvelle allocation de 650 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux du FMI, notant que ces ressources permettront de renforcer les réserves mondiales en liquidité, notamment pour les pays à faible revenu.

Mme Steele a en outre affirmé que la réponse apportée à la crise climatique permettra de revitaliser les économies et de créer des millions d’emplois de qualité.  Elle a appelé à catalyser le financement pour atteindre la neutralité carbone et aider les pays vulnérables à renforcer leur résilience face aux changements climatiques.  Les États-Unis accueilleront le Sommet des dirigeants sur le climat à la fin du mois, à l’occasion duquel ils annonceront un nouvel objectif climatique ambitieux, a-t-elle fait savoir.

M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo), au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que le continent africain connaît sa pire récession économique en 25 ans, principalement en raison de la pandémie, et a appelé à « déployer le pouvoir du multilatéralisme » pour appuyer le relèvement mondial.  Il a souligné que le financement d’un relèvement résilient et durable face à la pandémie nécessite un plus ferme engagement envers les sept domaines d’action du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il est à présent plus que jamais essentiel de mobiliser les ressources adéquates pour la mise en œuvre du Programme 2030, a-t-il affirmé.

Le représentant a également appelé à prolonger la durée de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 jusqu'à la fin de 2021, et éventuellement jusqu'à la fin de 2022, et à élargir son champ d'application pour répondre aux besoins en liquidité des pays à revenu faible et intermédiaire.  Cela est essentiel pour prévenir une plus grande menace d'insolvabilité, a-t-il dit.

M. Balé s’est par ailleurs inquiété des milliers de milliards de dollars en flux financiers illicites qui sortent des pays en développent, insistant sur l’urgence de combattre ce phénomène et de renforcer les bonnes pratiques en matière de rendement des actifs.  Il a aussi appelé à investir dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, priorité urgente pour les pays d’Afrique.  Le représentant a ensuite exprimé les graves préoccupations du Groupe concernant le fait que de nombreux pays à faible revenu n’ont pas reçu la moindre dose de vaccin contre la COVID-19.  Il faut répondre d’urgence à cet écart, a-t-il insisté avant d’appeler à appuyer la production de vaccins en Afrique ainsi que l’accès équitable libre et abordable aux vaccins contre la COVID-19.

Au nom du Groupe des partisans des pays à revenu intermédiaire, M. LUIS LAM PADILLA, a voulu que le forum et son document final se concentrent sur un relèvement post-COVID-19 durable, inclusif et résilient, grâce à des recommandations sur les sept domaines prioritaires du Programme d’action d’Addis-Abeba et le rapport 2021 sur le financement du développement durable.  La COVID-19, a-t-il ajouté, a montré la nécessité d’améliorer les politiques liées aux risques de catastrophe, conformément au Cadre de Sendai.  Il est tout aussi essentiel que le relèvement place les femmes et les filles au centre des efforts, a encore estimé le représentant.

Mon groupe, a-t-il poursuivi, appuie des approches fondées sur des processus holistiques qui tiennent compte des vulnérabilités des pays et des causes sous-jacentes de leur manque de résilience, au-delà de leur PNB par habitant.  Le recours à un critère multidimensionnel est nécessaire à une approche globale permettant l’accès à des ressources financières et non financières.  La COVID-19 a en effet montré que les pays à revenu intermédiaire, qui abritent 73% des pauvres du monde et qui représentent un tiers du PNB mondial, font face à des problèmes structurels de taille. 

Le représentant a souligné l’importance d’un accès équitable aux vaccins qui doivent être traités comme un bien public mondial.  Il manque aujourd’hui, a-t-il rappelé, 20 milliards de dollars à l’Accélérateur ACT.  Il a insisté sur la coopération financière, technique et technologique, soulignant que la coopération Sud-Sud complète et ne remplace aucunement la coopération Nord-Sud.

En tant que cofacilitateur du document final de ce forum, M. SATYENDRA PRASAD (Fidji) s’est fait le porte-parole des petits États insulaires en développement (PEID), qui souffrent d’un accès limité aux financements.  Il a souhaité que les pays développés tiennent leur engagement de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques.  Il a également réitéré son appel à des financements préaffectés pour les PEID du Pacifique.  La crise mondiale actuelle, a-t-il ajouté, est aussi le « bon moment » pour alléger le service de la dette des pays en développement.  Le représentant s’est prononcé pour l’introduction d’instruments concessionnels remboursables sur 50 ans.  Pour nous, a-t-il souligné, « la situation actuelle est familière: nous sommes les derniers dans la queue pour le vaccin contre la COVID-19 et cela risque d’être aussi le cas pour le redressement ».  Il a toutefois noté que, contrairement à des enceintes internationales comme le G7 ou le G20, l’ECOSOC permet aux pays comme le sien de faire entendre leur voix. 

M. SOVANN KE (Cambodge) a estimé que les pertes économiques induites par la pandémie de COVID-19 sont un appel au réveil et à la nécessité d’investir plus de ressources et d’efforts dans le renforcement de la résilience nationale.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences de la pandémie sur l’objectif de son pays de devenir un pays à revenu intermédiaire élevé en 2030 et un pays à revenu élevé en 2050.  Or, les effets néfastes de la pandémie de COVID-19 ont provoqué un taux de croissance négatif en 2020, affectant gravement les secteurs clefs du tourisme, de la manufacture, des transports et de l’immobilier.  La pandémie n’a ni nationalité, ni frontière ni préjugé.  Elle exige donc une responsabilité partagée et une solidarité mondiale, s’agissant en particulier de l’accès aux vaccins, seul moyen de l’arrêter, de reconstruire rapidement en mieux et de permettre la reprise des activités économiques dès le second semestre 2021, a conclu le représentant.

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a prévenu que les efforts fructueux contre la pandémie ne sauraient cacher les difficultés énormes des pays en développement.  Il est donc crucial que les organisations internationales concernées élargissent l’accès à leurs ressources.  Saluant l’allégement des dettes décidé par le G20, la représentante a appelé à de nouveaux mécanismes de financement, comme les échanges de dettes.  Elle a également insisté sur de « nouveaux modes de coopération ».

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a évoqué un « grand déchirement économique, social et écologique » dû à la crise actuelle.  La pandémie de COVID-19 entraîne une aggravation de la précarité à tous les niveaux, tandis que les marges de manœuvre budgétaires se rétrécissent et que des vies sont bouleversées.  La feuille de route qui nous permettrait d’atteindre les objectifs de développement durable semble aujourd’hui compromise.  Le Népal, a souligné le représentant, fait face à des difficultés financières, à une chute de ses revenus commerciaux, à des problèmes de dette et à une campagne de vaccination complexe, « autant de tâches herculéennes pour un pays qui est enclavé et figure parmi les moins avancés ».

La réalisation du Programme 2030 est estimé à un coût de 19 milliards de dollars.  Or, a prévenu le représentant, nos ressources sont de plus en plus rares, compte tenu de la forte baisse des envois de fonds et des revenus touristiques, entre autres.  Si la reconduction de l’initiative d’allégement du service de la dette des pays pauvres est « la bienvenue », il faut également des mesures « plus structurelles » pour activer tous les leviers, en cette Décennie d’action, a estimé le représentant.

M. OMAR KADIRI (Maroc) a expliqué que son pays a pris des mesures à court et moyen termes pour faire face aux impacts socioéconomiques de la pandémie.  Sur le long terme, le Maroc s’est engagé dans une « approche de refonte » du système socioéconomique axé sur l’environnement et le climat pour atteindre les objectifs de durabilité, de préparation, de résilience et de relèvement après la pandémie de COVID-19.  Le représentant a aussi expliqué que son pays s’est engagé dans une forte mobilisation des coopérations Sud-Sud et triangulaire.  Mon pays, a-t-il dit, n’épargnera aucun effort pour mettre ces deux formes de coopération au service du relèvement post-COVID-19 aux niveaux régional et international.  Le représentant a appelé à une action internationale plus poussée et à un soutien plus fort pour régler le problème de la dette.  Il a particulièrement salué l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du G20 et du Cadre commun du G20 du traitement de la dette au-delà du DSSI.

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a déclaré que pour réaliser le Programme 2030, tous les partenaires doivent jouer leur rôle de manière coordonnée et intégrée.  Mettant l’accent sur le fardeau de la dette, elle a réitéré son appui à l’Initiative de suspension des services de la dette du G20.  Revenant à la lutte contre la pandémie, elle a voulu que l’accès aux vaccins ne devienne pas le miroir des autres inégalités qui caractérisent le monde.  Fustigeant le « vaccinationalisme », elle a rappelé que la proposition que son pays et l’Inde ont présentée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur une dérogation des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), afin de multiplier les endroits dans le monde où les vaccins peuvent être fabriqués.  La crise climatique étant une menace que l’on ne saurait ignorer, la représentante a soutenu l’appel du Secrétaire général en faveur d’un relèvement post-COVID qui mettrait l’humanité sur une voie qui ne serait pas en conflit avec la nature. 

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a mis l’accent sur les inégalités structurelles en matière de développement, encore aggravées par la pandémie de COVID-19.  Alors que les pays développés ont les ressources nécessaires pour financer leurs plans de relance, les pays en développement continuent de lutter pour gérer les conséquences économiques de la pandémie.  Le représentant a dit craindre que les impacts de cette crise sur la réalisation des objectifs de développement durable aient des « proportions extraordinaires », dont « une pauvreté de masse d’une ampleur sans précédent dans l’histoire récente du continent ».  Nous devons respecter notre engagement à renforcer la coopération et la solidarité pour faire face aux conséquences de cette crise mondiale, a plaidé le représentant, en prônant le recours à tous les outils politiques disponibles pour minimiser les dégâts économiques et sociaux, restaurer une croissance mondiale durable, maintenir la stabilité financière et économique, sauvegarder les emplois et renforcer la résilience.  Il a pris note, sur ce point, des initiatives du FMI, du Groupe de la Banque mondiale, du G20 et du G7 et a jugé essentiel que les mesures de relance soient centrées sur la personne, prennent en compte le genre et convergent vers la résilience climatique, sur base des engagements de l’Accord de Paris. 

M. TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a souligné que les pays en développement ont été gravement touchés par la pandémie de COVID-19, tout en disposant d’une marge budgétaire trop étroite pour remédier aux conséquences de long terme.  Il a rappelé que l’humanité l’emporte toujours face à l’adversité « quand nous sommes unis », en prônant résolument la solidarité.  Il a indiqué que les efforts du FMI ainsi que l’initiative du G20 de suspendre le paiement du service de la dette ont offert un répit « indispensable ».  Cela ne suffit pas, a-t-il prévenu, en soulignant que le soutien offert aux pays en développement doit être conforme à leurs besoins.  Un cadre commun sur l’allégement de la dette serait « un pas dans la bonne direction », a-t-il estimé, en insistant sur la nécessité pour les pays en développement tels que le sien de bénéficier d’un accès équitable et abordable aux vaccins.

M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria) a noté les différents plans de relance lancés pour faire face aux conséquences de la pandémie qui n’a fait que creuser les inégalités entre les pays et en leur sein.  Dans ce tableau bien sombre, il a estimé que les vaccins sont une véritable lueur d’espoir.  Le représentant a appelé à des compromis politiques pour lever les obstacles au financement du développement, telles que le service de la dette ou les flux financiers illicites.  Il a demandé au G20 d’élargir son initiative de suspension du service de la dette à tous les pays vulnérables.  Enfin, il a appelé à un renforcement de l’action en vue de réaliser les objectifs de développement durable.

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