Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 novembre 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Conseil de sécurité
S’exprimant lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur l’exclusion, les inégalités et les conflits, le Secrétaire général a rappelé à tous les membres du Conseil que la pandémie de COVID-19 a amplifié la misère et les inégalités pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables.
L’exclusion et les inégalités de toutes sortes ont un impact dévastateur sur la sécurité, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a déclaré qu’alors que nous sommes confrontés au plus grand nombre de conflits violents depuis 1945, un dangereux sentiment d’impunité s’installe, comme en témoignent les récentes prises de pouvoir par la force, y compris les coups d’état militaires.
La paix n’a jamais été aussi urgente, a déclaré M. António Guterres, mais le financement humanitaire, l’assistance et les outils de gestion des conflits -le type même que l’ONU fournit dans le monde– subissent tous une pression énorme.
Dans ses remarques, il a également esquissé une feuille de route pour promouvoir l’inclusion, élaborée autour de quatre axes clefs: les personnes, la prévention, le genre et les institutions.
Dans chaque société, la diversité de la culture, de la religion et de l’ethnicité doit être considérée comme un atout puissant plutôt que comme une menace. Sans pleine inclusion et égalité, a-t-il conclu, la paix est un travail à moitié accompli.
Cette réunion était présidée par le Président du Mexique, M. Andrés Manuel López Obrador, avec qui le Secrétaire général s’est entretenu au préalable.
Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général a remercié le Mexique pour son soutien aux travaux de l’Organisation, notamment en tant que membre élu du Conseil de sécurité. Le Secrétaire général et le Président ont discuté de l’impact des inégalités économiques et de la corruption sur le développement et la paix, ainsi que des efforts pour lutter contre les changements climatiques et appuyer la reprise économique mondiale dans le contexte de la COVID-19.
Éthiopie
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a conclu hier une visite de quatre jours en Éthiopie.
Il a rencontré le Premier Ministre, M. Abiy Ahmed, ainsi que le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, M. Demeke Mekonnen.
M. Griffiths a également rencontré le Haut Représentant de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ancien Président Olusegun Obasanjo. Le Coordonnateur des secours d’urgence s’est également entretenu avec des représentants d’organisations non gouvernementales, d’agences des Nations Unies, de donateurs et d’États Membres. «
Il a également effectué une visite d’un jour à Mekele.
Pendant son séjour en Éthiopie, M. Griffiths a abordé les défis liés à la suspension des vols du Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS); à la disponibilité de carburant, d’espèces et de fournitures; aux obstacles bureaucratiques, y compris les visas pour le personnel humanitaire; et au traitement du personnel humanitaire.
Il a souligné que l’ONU continuera, avec ses partenaires, à travailler avec le Gouvernement éthiopien et avec des partenaires locaux et internationaux pour soutenir des millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire urgente à travers le pays.
Le déficit de financement du plan de réponse humanitaire pour l’Éthiopie en 2021 s’élève à plus de 1,3 milliard de dollars.
Hier après-midi, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a déclaré au Conseil de sécurité qu’il devait y avoir une cessation immédiate des hostilités en Éthiopie.
Suite aux questions posées au sujet du personnel de l’ONU détenu en Éthiopie, le porte-parole a indiqué que 16 membres du personnel national ont été détenus et que 6 d’entre eux avaient été libérés. Bien entendu, l’ONU travaille activement avec le Gouvernement pour obtenir leur libération immédiate.
Venezuela
Un Groupe d’experts électoraux constitué de trois membres a commencé à se déployer aujourd’hui au Venezuela. Ce Groupe, qui a été annoncé il y a quelques semaines, effectuera une évaluation technique indépendante du système électoral dans le contexte des élections régionales et municipales du 21 novembre, qui auront lieu au Venezuela. Le Groupe d’experts restera dans le pays jusqu’à peu de temps après le jour du scrutin. Ses membres rencontreront un large éventail d’acteurs politiques et de la société civile, ainsi que des autorités électorales et des experts.
Ce type d’assistance électorale a été fourni par l’ONU dans le passé à d’autres pays à leur demande. Contrairement aux missions d’observation électorale de l’ONU, qui nécessitent un mandat spécifique du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale, les groupes d’experts électoraux ne publient pas de déclarations publiques évaluatives sur la conduite globale du processus électoral ou leurs résultats.
Le Groupe présentera toutefois un rapport interne au Secrétaire général contenant des recommandations visant à renforcer les futurs processus électoraux. À la discrétion du Secrétaire général, les recommandations formulées par le Groupe peuvent être transmises aux autorités nationales.
Les membres du Groupe d’experts ont tous acquis une vaste expérience électorale, ayant travaillé pour l’ONU dans d’autres contextes.
Niger
Le Représentant spécial du Secrétaire Général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mahamat Annadif, a exprimé sa solidarité avec les familles des victimes, le Gouvernement et le peuple du Niger suite au terrible incendie qui a eu lieu dans une école à Maradi, dans lequel plus de 20 enfants ont perdu la vie.
L’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a également exprimé sa tristesse et a souligné qu’il continuera à travailler avec les autorités nationales et les partenaires à travers le pays pour garantir que les enfants puissent aller à l’école et apprendre dans des environnements sûrs.
République démocratique du Congo
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a rapporté des informations selon lesquelles, depuis dimanche soir, au moins 11 000 personnes ont fui les combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et ont cherché refuge de l’autre côté de la frontière ougandaise.
Il s’agit du plus grand afflux de réfugiés en une seule journée depuis plus d’un an. La grande majorité de ceux qui ont traversé la frontière sont des femmes et des enfants.
Le HCR, qui travaille en coordination avec les autorités locales, a déjà relocalisé environ 500 demandeurs d’asile vers le centre de transit voisin de Nyakabande, qui peut accueillir jusqu’à 1 500 personnes.
Aussi, le HCR craint que les capacités et les services locaux ne soient bientôt submergés. Ils demandent des ressources urgentes pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants.
Frontière Bélarus-Pologne
Au sujet de la situation le long de la frontière entre la Pologne et le Bélarus, voici une mise à jour rapide sur ce que font les différentes agences des Nations Unies. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ainsi que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont déclaré aujourd’hui qu’ils étaient alarmés par les derniers rapports en provenance de la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Les deux agences ont rapporté qu’hier, des informations avaient fait état d’un grand groupe de migrants et de réfugiés, parmi lesquels des femmes et des enfants, du côté bélarussien de la frontière se dirigeant vers le poste frontière international avec la Pologne - nommé « Bruzgi ». Ils se seraient installés dans un camp de fortune à proximité de la frontière pendant la nuit.
Les deux agences, en contact avec les deux gouvernements, appellent à un règlement urgent de la situation et à un accès immédiat et sans entrave au groupe de personnes cherchant de l’aide.
Avec plusieurs décès tragiques enregistrés dans la zone frontalière ces dernières semaines, le HCR et l’OIM rappellent aux États qu’il est impératif de prévenir d’autres pertes de vies humaines et de garantir le traitement humain des migrants et des réfugiés en tant que priorité absolue.
Pour sa part, l’UNICEF s’est déclaré profondément préoccupé par la situation désastreuse des enfants demandeurs d’asile en Europe et à ses frontières. Le Fonds a déclaré que les informations faisant état d’enfants vivant dans des conditions épouvantables, repoussés ou détenus aux frontières orientales de l’Union européenne, sont choquantes et constituent une violation directe de la Convention relative aux droits de l’enfant.
Femme policière de l’année
Dans quelques minutes, le onzième Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies sera décerné à la commissaire Sangya Malla, du Népal. Elle est actuellement déployée à la MONUSCO, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo.
Le Secrétaire général s’exprimera par message vidéo lors de la cérémonie. Il entend rappeler comment la commissaire Malla a aidé à créer à la MONUSCO l’Unité de la santé et de l’environnement. Cette unité, qu’elle dirige, promeut la sécurité et le bien-être des Casques bleus en atténuant les risques de COVID-19 et d’autres menaces.
Point de presse hybride
Demain, à 11 heures, se tiendra un briefing hybride (en personne et en visioconférence) dans cette salle, parrainé par la Mission permanente de l’Espagne et intitulé « Le multilatéralisme doit produire des résultats: les contributions du Club de Madrid à l’OCA (Notre programme commun) ». Seront présents l’ancien Président de la Slovénie et Danilo Türk, ancien Sous-Secrétaire général au Département des affaires politiques, ainsi que Yves Leterme, homme politique belge et membre du Club de Madrid.